Désertion et remords
Je renonce à cette course
De nuages pour te gagner.
Notre flamme a cessée de régner,
Tu l'as détrônée à la source.
Feuillage mort sous la sécheresse
De ton amour qui m'écorche
Le cœur dont tu étais la porche.
Tu étais le duc et moi la duchesse.
La couronne sur ma tête s'est brisée
Au même moment que mon cœur
Dans ton petit royaume de malheurs
Où tous mes soleils se sont usés.
Mon âme a perdu sa souche,
Tu l'a déracinée jusqu'à la dernière
Racine, comment revenir en arrière,
Te revoir et t'ouvrir ma bouche ?
Je pars sous cette averse diluvienne
En te laissant derrière moi.
Je pars, seule dans mon émoi
Sans ma beauté et fierté de reine.
Tu n'oses plus me regarder,
Tête baissée, tes yeux témoignent
L'opprobre. Tu n'oses plus te relever
Pour voir mes yeux qui saignent,
Tu restes assis sur ce banc
Où ma présence n'existe plus.
Je repenses à ce jour où l'élue
De ton cœur était moi, et bluffant
Etait ton être, ton âme charmante
Qui m'empêchait de voir cette réalité
Maussade pendue à la précarité
Que je vis présentement, galantes
Etaient ces idylles perlières
Qui brillaient sur tes lèvres
En attisant en moi la fièvre
Affectueuse, tu étais ma lumière
Qui aujourd'hui se transforme
En obscurité. Adieux à nos amours,
Adieux à nos "pour toujours".
Je pars avec un visage informe,
Noyer ton nom dans la mer,
Enterrer tous nos souvenirs.
Oublier la couleur de ton sourire,
Réinventer un autre univers.
Florence Meta