Rumba : la RDC laisse une belle impression au FESPAM 2023 Ã Brazzaville
La 11ème édition du Festival« Dire que la rumba a un grand Panafricain de Musique Pouvoir c’est parce c’est une (FESPAM) se clôture, ce 22musique tentaculaire, juillet 2023 à Brazzaville. Multidimensionnelle et République démocratique multisectorielle jusque dans les du Congo est représentée recoins insoupçonnés de la vie officiellement par sa nationale et artistique. ministre de la Culture, Arts Première constatation, et patrimoines, qui a prisl’histoire congolaise en RDC part à la cérémonie comme en République du d’ouverture le samedi Congo, l’histoire factuelle et dernier, toujours dans la musicale est intimement liée. capitale congolaise.Elle montre comment la Artistiquement, le pays de musique a accompagné la vie Félix Tshisekedi a été politique, en popularisant ses valablement défendu par attributs et ses ambitions. La des artistes musiciens politique a ainsi récupéré la comme Ferre Gola, Reddymusique à ses services comme Amisi et tant d’autresporte-voix, comme figures emblématiques deingrédients », a-t-il révélé. la Rumba qui ont fait de « Sur son parcours, l’Odyssée scène éblouissante à Brazzaville. Sur le plan scientifique, renseigne notre correspondant sur place, la RDC s’est distinguée à travers la présence de l’Institut national des arts une exposition (INA) qui a exposé des photos des différents artistes congolais (Kinois) au FESPAM. Les instituteurs et éminents professeurs de cette école nationale d’arts ont également animé quelques colloques autour des thèmes basés sur la Rumba. « Nous exposons quelques travaux scientifiques réalisés par les étudiants de l’INA sur la Rumba, des réalisations scéniques, des résolutions des colloques et de la commission mixte des deux Congo qui a porté la candidature de la Rumba, ainsi que des photos de quelques grands artistes de la RDC qui sont passés par cette alma mater, notamment la sœur Nadège Ipote, la chanteuse MG Maria, les pasteurs Moïse Mbiye et Athom, l’artiste Cyndy le cœur, les comédiens Sylla, Céline Banza, Gâteau Bivens et d’autres », a déclaré le conseiller académique à la direction générale de l’INA, Robert Kabanga. Et d’ajouter : « Au niveau de l’exposition, nous avons quelques articles scientifiques que nous avons amenés s la revue scientifique « Maïsha », publiée par l’INA, plusieurs éditions de la revue Rumba parade, préfacée par la ministre de la culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, élaborée en collaboration avec quelques partenaires dont le Centre Wallonie Bruxelles. Cette revue parle de la Rumba congolaise, de ses figures emblématiques, vous y trouverez également la transcription de quelques chansons intemporelles de ce genre musical, dont celles de deux rives du Congo ». A cet effet, il a affirmé que la RDC est valablement représentée au FESPAM où se tient une exposition au marché de la musique africaine. « Nous sommes venus vendre l’image de l’INA, qui est une institution de l’État qui s’occupe de la formation des artistes, des musiciens, des comédiens et des animateurs culturels. C’est la seule institution au niveau de l’Afrique centrale qui porte les artistes jusqu’au niveau du master. Nous disons à l’Afrique que nous sommes là », a-t-il dit. Selon lui, la musique de la RDC est basée sur la tradition orale, d’où l’importance de la transcrire par écrit pour mieux la conserver et permettre qu’elle soit interprétée avec des notes partout dans le monde, par des artistes venant de divers horizons. Le chef de Section Musique qui tient également le stand de la RDC a signalé que la Rumba congolaise n’est pas vouée à disparaitre mais plutôt à demeurer en empruntant différentes tendances grâce à la diversité dans la musique. « La RDC a choisi de faire découvrir un pan de sa diversification artistique à travers son établissement d’enseignement supérieur qui dispense une formation aux artistes de scène », a-t-il conclu. Ce Marché de la musique africaine (MUSAF) s’est présenté comme une grande innovation de cette onzième édition par le commissaire général, Gervais Hugues Ondaye, lors de sa conférence de presse à Kinshasa. «Pour cette fois, nous avons voulu faire différemment dans l’esprit du Midem à Cannes. Le MUSAF a l’ambition de se tenir à la façon de ce grand rassemblement en France, en marge du Festival de Cannes, entendu comme le plus grand au monde des entreprises travaillant dans le secteur de la musique à l’instar de Masa en Afrique de l’Ouest», s’est exprimé M. Ondaye. Le stand de la RDC représentée au Musaf à travers une exposition de l’INA Dans un autre registre, l’ancien directeur général de l’INA, le Pr André Yoka Lye Mudaba a dispensé lundi, la leçon inaugurale du symposium sur la Rumba congolaise, au palais des congrès de Brazzaville en abordant 3 sous thèmes scientifiques, notamment « Le pouvoir esthétique de la Rumba » et « La Rumba congolaise patrimoine culturel de l’humanité ». « C’est un grand honneur et un immense plaisir qui est fait à ma modeste personne, invitée par le FESPAM à cette séance inaugurale. Je voudrais partager cette fierté, ce moment de bonheur et d’honneur avec mes frères les experts de la commission scientifique mixtes des Congo Brazza et Kinshasa, pour le travail abattu avec beaucoup d’humilité et beaucoup d’abnégation, le thème qui a été choisi et qui fait état sur le destin de la Rumba congolaise hier, aujourd’hui et demain consacré en même temps plus de cent ans des activités picturales, musicales et artistique », a dit le Pr Yoka. Et de poursuivre : « C’est une façon de pouvoir consacrer la sanctuarisation et la panthéonisation de l’œuvre de nos ancêtres. Permettez-moi de remercier les Présidents de nos deux pays pour leurs attentions répétées, leurs hautes visions et leurs supervisions éclairées depuis la préparation du dossier de la Rumba congolaise jusqu’à son inscription au patrimoine mondial culturel de l’humanité ». La Rumba décortiquée dans tous les sens Il a fait savoir que « l’esthétique du pouvoir et le pouvoir esthétique de la rumba ne sont plus à démontrer ». s’est traduit en épopée puissante, cette histoire est encrée dans le temps et dans l’espace. L’histoire de la Rumba précède la résistance créatrice, elle s’est sensiblement profanée, popularisée comme parole, thématique et expression festive, comme débouchoir populaire tout au long de son histoire d’hier comme aujourd’hui avec des barrières de tonalités », a poursuivi le Pr Yoka, qui a entonné certains cantiques comme « Lokuta Monene et Africa ». Il a salué, à cet effet, le concours de la ministre de la Culture arts et patrimoines ainsi que de son homologue de Brazzaville avant d’étaler l’histoire factuelle et musicale de deux Congo que la musique a accompagné dans la vie politique, contribuant à faire vivre l’humanité au travers de sa spiritualité transcendante Ouvert, lundi au palais par le Premier ministre de la République du Congo, Anatole Collinet Makosso, Sous le thème « La Rumba congolaise : Envol de la base identitaire vers les vertiges du patrimoine de l’humanité », dans le cadre des activités organisées en marge du FESPAM, le Symposium sur la rumba congolaise a également connu tour à tours différentes interventions d’experts dont le Directeur du symposium et celui du musée panafricain de la musique. Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a précisé qu’après avoir gagné le pari de reconnaissance de la Rumba comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, ce symposium n’est pas un accessoire mais le cœur de ce festival. « C’est un cadre de propulsion de notre richesse culturelle commune. Il s’impose par son thème comme une projection de l’avenir pour que les acquis de la Rumba Congolaise ne dépérissent point », a-t-il affirmé.
Jordache Diala