Tentative de meurtre de Trump : Causes et Perspectives
(Patience Kabamba)
Aujourd'hui, le MDW se concentrera sur un événement mondial qui s'est déroulé à quelques kilomètres de chez moi, en Pennsylvanie. Les actes de violence politique de ce type reviennent en Amérique. Effectivement, les présidents des États-Unis Abraham Lincoln (1865) et John F Kennedy (1963) ont été assassinés. Le Ministre de Justice de JFK, Robert F Kennedy (1968) a été tué pendant sa campagne. Ronald Reagan (1981) avait réussi à échapper à une tentative de meurtre. Donald Trump (13 juillet 2024) a réussi à s'échapper de quelques millimètres près des balles d'un tireur aujourd'hui. Afin de rendre cet assassinat plus compréhensible, je vais aborder la critique des faits tels qu'ils sont rapportés et les interrogations légitimes qu'ils soulèvent, puis les causes lointaines de cette tentative d'assassinat de Trump et les perspectives qu'elle ouvre.
Le service de sécurité devait surveiller l'endroit où le tireur s'est installé. Une faute grave a donc été commise par ce service qui s'est révélé soit incompétent, soit complice. Du point de vue technique des protections des personnalités politiques, certaines interrogations restent insolubles. La question essentielle est de savoir pourquoi, étant donné que le tireur a été découvert au moins vingt minutes avant qu'il ne commence à tirer, Trump n'a pas été extirpé de la tribune. Comment est-ce qu'on n'a pas demandé à Trump de mettre fin à son meeting ? S'agit-il d'un oubli ou d'une incompétence ? Dans des vidéos, on peut observer clairement le jeune homme de vingt ans, Thomas Matthew Crooks, qui monte sur le toit avec une arme. Les policiers étaient prévenus, mais rien n'avait été entrepris pour dissuader celui qui allait tirer sur Trump. On peut affirmer sans aucun doute que le service chargé de la protection de Trump a soit fait preuve d'une incompétence involontaire, soit affiché une complicité. Les voix vont s’élever pour dénoncer une théorie des complots. Je réponds que ce ne sont pas les complots qui font l’histoire, mais c’est l'histoire qui fait les complots. L'Histoire regorge de complots. L'histoire est riche en intrigues. César est effectivement mort par un complot à Rome.
Revenons à la tentative de meurtre de Trump.
Nous sommes en présence d'une forme performative diachronique du langage, à mon avis. Dans son ouvrage intitulé "Quand dire c'est Faire", le linguiste britannique John Langshaw Austin évoque deux catégories d'énoncés : le constatif et le performatif. L'énoncé constatif est celui dont la véracité peut être jugée par le simple fait de constater, par l'observation. Quand je mentionne « il fait beau », tout le monde peut le remarquer. L'énoncé performatif est celui qui met en pratique ses paroles. Voici quelques illustrations des phrases performatives : Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Dès lors, le baptisé passe de la condition de païen à celle de chrétien. Quand le maire de la ville vous engage en mariage, il vous annonce : vous devenez à présent mari et femme. Cette parole vous fait passer de l'état civil de célibataire à celui de marié, tout comme lorsque l'évêque pose ses mains sur la tête du diacre en prononçant des paroles d'ordination, le diacre devient prêtre. Il s'agit d'expressions performatives. Quand la fatwa de l'ayatollah Ali Khamenei contre l'écrivain Salman Rushdie est prononcée, il est l'objet d'une attaque de tout musulman. L'Imam a une parole performative qui vous transforme immédiatement en victime de la fatwa islamique.
En ce qui concerne Trump, il est important de souligner qu'il est un fervent adepte des paroles qui incitent à la violence. Trump n'est pas un enfant de Cœur. Selon la compilation du magazine USA Today, en 30 ans, il a été impliqué dans 4095 affaires judiciaires. Les unes sont sérieuses, tandis que les autres sont farfelues et frivoles. Il est indéniable que Trump a parfois ou fréquemment des paroles violentes, mais comme on dit, deux maux ne font pas un bien. Les autres étaient également violents envers Trump. La semaine précédant la tentative d'assassinat de Trump, le Président Biden faisait part à une foule de supporters que Trump devrait faire face à une "bulles eye", l'œil du fusil. Cela signifie être tué. Depuis, il s'en est excusé. Il a affirmé qu'il avait commis une erreur en parlant ainsi. Le 28 juin 2024, le président Biden a prononcé le discours suivant en s'adressant à ses supporters :
“Trump représente une réelle menace pour notre pays, une menace pour notre liberté. Il représente un danger pour notre démocratie. Il représente une véritable menace pour l'ensemble de l'Amérique, c'est un individu cruel et malveillant - un jeune dictateur qui, s'il est élu, peut-être n'y aura jamais d'autres élections.”
Il est fréquent d'entendre le même refrain chez les Démocrates : Trump représente un danger fondamental pour la démocratie américaine. Trump incarne un nouvel Hitler.
Quand je l'entends, ne suis-je pas moralement légitimé d'éliminer ce danger? Si vous rencontrez Hitler sur votre route et que vous pouvez le tuer, ne serait-il pas moralement légitime de lui tirer une balle dans la tête? Plus récemment, un musulman a menacé la vie de Salman Rushdie. Il respectait la Fatwa. Les déclarations des démocrates concernant la personnalité de Trump ressemblent à une fatwa islamique, avec une performativité diachronique, qui se prolonge dans le temps.
Les paroles agressives qui ont construit Trump comme un Hitler contemporain prononcées par les démocrates afin de se maintenir au pouvoir ont donné à monsieur Thomas Matthew Crooks une légitimité morale pour commettre ce qui, dans sa conscience, ne serait pas une faute grave, car il aurait libéré le monde d'un Hitler odieux. Je ne comprends pas les politiciens qui ont contacté Trump pour lui exprimer leur compassion alors qu'ils l'ont traité de nouveau Hitler (qui a tué près de 6 millions de Juifs). Les politiciens ont appelé au meurtre de leur rival Trump, ce dernier a survécu ; les mêmes politiciens lui assure d’enquêter sur cette tentative d'assassinat et lui présentent des vœux de guérison. On élimine ce que l’on a qualifié de menace existentielle d’une part, et d’autre part on cherche à faire la lumière sur les raisons de cet attentat. Le monde politique est l'univers le plus étrange. Nous souhaitons à notre rivale une chose et son opposé. Non, en réalité, chacun est conscient que Trump est un père de famille qui a fait des avancées économiques dans la société américaines dans le domaine de la construction. Quand on le présente comme un Frankenstein à abattre, on sait qu'il s'agit d'un jeu politique pour attirer les suffrages. Cela explique la schizophrénie dont les hommes politiques américains font preuve en réaction à la tentative d'assassinat de Trump. On oublie qu’il peut y avoir une personne qui ne saisisse pas cette duplicité et qui va ouvrir le feu pour rester logique aux fatwa des politiciens sur Trump.