Il est désormais aisé de comprendre les raisons qui ont amené la CENI à reporter sine die la publication des législatives nationales et provinciales 2023. Il fallait toiletter les listes, en élaguant ceux qui ont été pris dans la nasse de la centrale électorale pour fraude, corruption, détention illégale des DEV, vandalisme des matériels électoraux et intimidation des agents électoraux. Au total, 82 en attendant d’autres listes en téléchargement. Ces actes indignes d’un représentant du peuple ont été dénoncés par la clameur avant que la CENI se charge de les documenter. D’office, les concernés ont été invalidés.
Cependant, la plupart des personnes qui ont été pris la main dans le sac sont de vieux routiers qui maitrisent biens les méandres de la corruption en République démocratique du Congo. Ils savent qu’il existe des moyens de recours judiciaires qui peuvent annuler la décision de la CENI. En 2018, après leur invalidation à l’étape de la CENI dirigée par Corneille Nangaa, certains d’entre eux ont été réhabilités par la Cour constitutionnelle.
Si l’actuelle décision de la CENI a été saluée par la majorité de Congolais qui voient cette institution d’appui à la démocratie sonner le tocsin du changement pour 2024, les partisans des candidats victimes crient à l’injustice. Ce, alors que l’opposition parle de fuite en avant de Dénis Kadima et de ses complices en vue de se soustraire de ce qui engage leur responsabilité personnelle dans le chaos et le désordre électoraux. Elle évoque, par ailleurs, la complicité entre la famille politique de Félix Tshisekedi, les organes de l'Etat et la CENI. C’est de bonne guerre. Il ne faut pas attendre que l’opposition applaudisse. Seuls les partis politiques de l’Union sacrée s’assument en se désolidarisant des invalidés.
Entretemps, le Parquet général près la Cour de Cassation serait en train d’investiguer sur la liste de 82 invalidés de la CENI. Les ministres, sénateurs, gouverneurs, vice-gouverneurs, mandataires et députés…sont désormais dans le collimateur de la justice.
La semaine en cours s’annonce rude. La Cour constitutionnelle se prononce, sauf imprévu, aujourd’hui lundi 8 janvier sur les deux requêtes en contestation des résultats provisoires de la présidentielle publiés par la CENI. Il s’agit de Théodore Ngoy, candidat président de la République et de David Mpala, un particulier, qui sollicitent tous deux l’annulation de la présidentielle pour plusieurs irrégularités.
La CENI, sous la direction de Denis Kadima, aura marqué d’une empreinte indélébile, l’histoire des élections en République démocratique du Congo dans son effort de donner aux Congolais leurs véritables élus à l’issue de ce cycle électoral. Néanmoins, la CENI promet de poursuivre l’invalidation des autres candidats avant la publication des résultats provisoires des élections législatives, municipales et communales après l'étude de différents éléments qui leur sont apportés.
La Pros