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Célérité !

Le sort du ministre Mutamba semblé scellé après son absence à la troisième audience du Parquet Général près la Cour de cassation. C’est à cette occasion qu’il devait présenter ses derniers moyens de défense avant de fixer l’affaire devant la Cour. Le leader de l’opposition républicaine a justifié son absence par son état de santé.

Cependant, le Parquet qui ne l’entend pas de cette oreille, a préféré passer à la vitesse supérieure, en sollicitant une nouvelle autorisation de l’assemblée nationale. Une commission spéciale et temporaire a été immédiatement mise en place pour examiner la demande de cette autorisation de poursuites contre Constant Mutamba.

La commission devra maintenant examiner en profondeur les éléments du dossier avant le vote de la plénière censée se prononcer sur la levée ou non des immunités du ministre. Dans son réquisitoire, le Procureur a affirmé que les explications fournies par le ministre au cours de ses auditions n’avaient pas permis de réfuter les faits qui lui sont reprochés. Au contraire, elles auraient renforcé les soupçons à son encontre en permettant de comprendre et d’étayer davantage les accusations portées contre le patron de la justice.

L’Assemblée nationale qui a eu à lever les immunités du ministre de la Justice, ne saurait se dédire à cette nouvelle requête. Cependant, à considérer la célérité qui caractérise le dossier du ministre Mutamba, on croirait que tout est accompli. Le parquet semble convaincu des preuves recueillies pour inculper ce membre du gouvernement.

Déjà, le chantier du projet de construction du centre pénitentiaire à Kisangani, dont le financement public aurait été détourné, est à l’arrêt. Aucune justification claire sur l’usage des fonds.

Du moins, c’est un signal fort pour montrer que nul est au-dessus de la loi. Un cas d’école à connotation pédagogique ou mieux, une alerte aux membres des institutions et aux voleurs au col blanc, car il y a encore des cadavres dans le placard.

La rigueur affichée dans l’affaire Mutamba prouve que la justice congolaise renaît de ses cendres. Si elle est capable de mettre en difficulté le patron, elle doit bien se tenir pour ne pas tomber dans les travers qui ont entamé sa réputation.

Dans l’opinion, la pilule passe difficilement pour celui qui était considéré comme le rempart des faibles. Ce supposé modèle du gouvernement Suminwa est descendu de son piédestal pour une affaire de détournement dont il avait fait son cheval de bataille dans son mandat de réformer l’appareil judiciaire.

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Come-back diplomatique !

La République Démocratique du Congo a fait de cette élection, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’une de ses principaux objectifs sur la scène internationale. Déjà, le lundi 2 juin dernier à New York, la RDC a été portée à la vice-présidence de la 80ème Session de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce mandat débute dès le 9 septembre 2025. Hier, mardi 3 juin 2025, le Pays de Félix Tshisekedi a été élu membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour 2026-2027. Son Représentant à l’Onu siégera dès janvier 2026 au Cercle très fermé et convoité qu’est le Conseil de Sécurité. 

Il y a lieu de souligner que la RDC a bataillé dur sur tous les fronts pour associer à sa cause les différentes structures au niveau du continent. Pour convaincre les 187 pays votants à New York, elle a ravivé son expérience en matière de paix et de sécurité, reconstruction post-conflit, transition écologique, développement durable et engagement dans la gouvernance multilatérale. Sur ce, 183 pays ont adhéré à la thèse du gouvernement congolais en votant « oui ».

Il sied, de ce point de vue, de rappeler que les deux précédents mandats de la RDC à cette instance de la Communauté Internationale, remontent de 1982 à 1983, soit 42 ans. Par la suite, elle a joué un rôle important lors de la guerre du Golfe du 2 août 1990 au 28 février 1991 à la présidence alternative du Conseil de sécurité, 34 ans plus tard. Il s’en est suivi d’un grand passage à vide.

Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Félix Tshisekedi en 2019, la RDC a su vaincre son isolation, en intensifiant ses efforts diplomatiques afin de se repositionner comme un acteur crédible, engagé et influent au sein des instances multilatérales.

Elle a commencé par se mettre en ordre de cotisations avec les institutions africaines et internationales en retrouvant son droit d’éligibilité où elle était bannie pour insolvabilité. C’est ainsi qu’après avoir recouvré tous ses droits, elle peut se porter candidate aux différents échelons.

La RDC est appelée à assumer sa nouvelle fonction au Conseil de sécurité dans un contexte particulier de guerre entre Israël et le groupe Hamas en Palestine, l’Ukraine et la Russie. Au niveau continental, la guerre au Soudan, l’agression par le Rwanda contre son territoire, en violation de tous les prescrits internationaux…

Le retour de la RDC sur la scène diplomatique internationale reste un signal fort pour le pays de Lumumba qui entend jouer le rôle qui est le sien dans le concert des nations.

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Mutamba sur le gril !

C’est le sprint final entre le Ministre de la justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, dans le duel qui l’oppose au Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde. La commission spéciale de la Chambre basse du Parlement qui a reçu mission d’auditionner le patron de la justice en République Démocratique du Congo, a débuté, hier mardi 27 mai, ses travaux à huis clos. L’objectif est de permettre aux 22 membres de ladite commission de travailler en toute indépendance.

Pendant trois jours, soit du 26 au 28 mai, les députés ainsi désignés vont passer au peigne fin la requête du Procureur après un rapport final qui sera présenté lors de la séance plénière du jeudi 29 mai prochain. Cependant, apprend-on, l’audition d’aujourd’hui intervient, quelques heures, après que le ministre a reçu en matinée le Procureur Général près la Cour de Cassation.

Le sort du patron de la justice congolaise repose d’abord sur le rapport de la commission ad hoc de l’assemblée nationale avant de requérir le vote de la plénière. Dans sa requête à l’assemblée nationale, le Procureur sollicite l’autorisation de poursuites à l’encontre de Constant Mutamba, soupçonné de détournement de fonds publics dans le cadre d’un projet de 39 millions de dollars destiné à la construction d’une prison à Kisangani. Sur ce montant, 19 millions auraient été décaissés et versés à une société, sans contrôle.

S’il est établi que le ministre est coupable de ces accusations du Procureur, le Parquet Général sera autorisé à engager des poursuites. Au cas où la plénière vote contre la levée des immunités contre le Ministre, ce sera, alors, la guerre déclarée entre les deux institutions à savoir, l’exécutif et le judiciaire à travers les deux personnalités qui jouent leur va-tout. Cette querelle risque de créer un précédent fâcheux dans le principe du bon fonctionnement des institutions.

Visiblement, c’est le jeu hautement démocratique qui va mettre aux prises les deux protagonistes. Les années antérieures, on assistait au trafic d’influences pour faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes. Mais, autres temps, autres mœurs, seul le vote de députés va être pris en compte.

Il est vrai de reconnaitre que Constant Mutamba a eu à agacer les magistrats depuis son avènement à la tête de la Justice. Il a déclaré la guerre aux magistrats véreux qui gangrènent l’appareil judiciaire congolais. Le Ministre se sent, pour ce faire, investi de la mission de redorer le blason terni de cette justice qui maintient la RDC dans les caniveaux.

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O tempora, O mores !

Joseph Kabila a attendu la levée de ses immunités au Sénat pour réaffirmer sa présence sur la scène politique. Le discours solennel de l’ancien chef de l’Etat, du reste, largement commenté dans différents états-majors politiques, est passé comme un fait anodin dans l’opinion.

Il faut rappeler, à cet effet, que le vote de la levée des immunités du prédécesseur de Félix Tshisekedi est passé sans que la rue ne bronche. A l’époque de l’UDPS dans l’opposition, la foule serait spontanément descendue dans la rue pour exprimer sa colère. Autres temps, autres mœurs, dit-on.

La preuve qu’il faudra encore du temps à la République Démocratique du Congo pour se reconstruire une opposition à la dimension du travail abattu par Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire pendant près de 35 ans de lutte contre le défunt Maréchal d’abord, ensuite Feu Mzee et enfin, Joseph Kabila.

C’est la conséquence de monnayage des manifestions politiques afin de faire croire à une véritable démonstration politique. Aujourd’hui, l’opposition est en quête d’un vrai meneur d’hommes bien ancré dans la population. Par le temps qui court, il devient difficile pour elle de mobiliser des foules importantes, les finances faisant défaut.

Rien n’est moins sûr que l’opposition réponde gratuitement à un mot d’ordre. Plutôt que de s’aventurer sur ce chemin tortueux, les opposants préfèrent observer le bateau qui tangue dans les eaux troubles. Joseph Kabila a choisi de prendre le devant, en réalité, face ce vide créé par l’opposition, laissant libre parcours au pouvoir en place.

En l’absence de toute cohésion, l’opposition choisit de s’aligner pour soutenir Joseph Kabila qu’elle avait combattu en 2018. Elle démontre par cette adhésion à son discours, la carence d’un soubassement idéologique, fil conducteur de tout mouvement politique.

En effet, après avoir présenté un plan de la reconquête de l’ensemble du territoire national par les institutions légitimes, afin d’assurer la sécurité des populations en 12 points, l’opinion ne perd pas de vue qu’il y a eu les 5 chantiers pour la relance de l’économe, du développement et de la démocratie. Si ce programme avait bien marché, l’opinion aurait applaudi le nouveau plan mais qui y croit encore ?

En attendant, la réunion avec l’UDPS hier à Limete, le secrétaire général Augustin Kabuya a émis des regrets concernant la décision de son parti d’aller à la rencontre de l’ancien président Joseph Kabila. Il a reconnu que, malgré leur proximité et les moments partagés, ils savaient qu’ils avaient affaire à un “sujet rwandais” avant de souligner que leur démarche n’était pas motivée par une affection pour Kabila, mais plutôt par une évaluation stratégique de la situation politique. Cette première sortie officielle de Kabila dans un discours à la Nation, n’aura donné donc pas produit les résultats escomptés

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Triomphe de l’invulnérabilité ?

Deux pouvoirs en République démocratique du Congo, en l’occurrence, le législatif et le judiciaire sont toujours à couteaux tirés. C’est la première confrontation directe entre les deux institutions de la République remettant en cause le principe du bon fonctionnement des institutions.

Deux anciens dirigeants au sommet de l’Etat couverts par des immunités se retrouvent devant les juges. Il sera désormais écrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire en RDC, qu’un ancien chef de l’Etat et un ancien Premier Ministre ont été cité à comparaitre devant les juges.

Cependant, rien de nouveau sous le soleil. L’ancien Président mauritanien Mohamed Ould Adelaziz a été condamné autant que l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Macky Sall se trouve encore en sursis en attendant la pression de l’assigner en justice. La RDC vient seulement de s’inscrire dans cette dynamique de l’invulnérabilité des anciens dirigeants du fait de leur passage au sommet de l’Etat.

Comme pour dire que les hautes charges de l’Etat ne dispensent nullement les animateurs des poursuites. On croit savoir que c’est une nouvelle ère de la gouvernance en République Démocratique du Congo qui se bat bec et ongles pour redorer son image en ce qui concerne le climat des affaires.

En réalité, les finances congolaises ont trop saigné et les bourreaux continuent de rouler carrosse. Cette initiative ne doit pas servir d’un règlement des comptes, mais bien une option pour mettre fin au détournement des deniers publics.

Bien plus que Bukanga-Lonzo, beaucoup de projets n’ont même pas connu un début d’exécution parce que l’argent a simplement été détourné et les auteurs se la coulent douce dans les salons huppés de Kinshasa. Loin de la chasse aux sorcières, cette volonté de canaliser les fonds de l’Etat vers le Trésor public, fera que la RDC ne mène plus la tête de peloton des hits des pays les plus corrompus du monde.

Matata aura appris à ses dépens à l’issue du verdict qui a condamné, pour la première fois, un ancien Premier Ministre à 10 ans de travaux forcés pour détournement de fonds dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. C’est la fin d’une saga judiciaire où la Cour constitutionnelle a réaffirmé sa compétence pour juger l’ancien chef du gouvernement, malgré son statut de député national.

L’assemblée nationale qui s’est opposée à ce procès aussi longtemps que les immunités parlementaires de Matata Ponyo ne seront pas levées, doit se sentir frustrés après ce verdict. On a eu à assister entre les animateurs de deux institutions à un bras de fer qui ressembler à un défi de faire juger ou non Matata.

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Levée des boucliers !

A quelques heures du prononcé de l’arrêt de la Cour constitutionnelle dans l’affaire Bukanga-Lonzo, le ton monte à l’Assemblée nationale autant que dans les états-majors des partis politiques. Certains sont contre la comparution de l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. Tandis que les autres soutiennent la procédure enclenchée par la Cour constitutionnelle. Tout tourne autour des poursuites pour détournement de fonds dans le cadre du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo.

A cet effet, l’organe de la loi avait requis, le 23 avril dernier, 10 ans de travaux forcés et d’inéligibilité à l’encontre de Matata Ponyo. Deux de ses co-accusés notamment, l’ancien Gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain, Christo Grobler, ont été frappés de 5 ans d’inéligibilité pour le premier et de l’expulsion définitive pour le second.

Pour rappel, les trois prévenus n’avaient pas comparu à la dernière audience à la suite de la requête du Bureau de la Chambre basse du Parlement qui exigeait, avant toute chose, la nouvelle levée des immunités de Matata. De ce fait, ils ont été condamnés par contumace sur la base des rapports de l’Inspection générale des finances (IGF).

C’est désormais la levée des boucliers entre les deux institutions de la République à savoir, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Les deux estiment jouir des privilèges que leur confère la loi pour juger ou non l’honorable Matata. De ce fait, la Cour constitutionnelle devant laquelle est censé comparaitre ce dernier, est la seule à interpréter la loi.

Le jeu se corse entre les deux institutions. Aucune de deux n’entend jouer à l’apaisement. Pour remonter la pression, une centaine de Députés en soutien à Matata, mobilise en vue de réunir l’inscription à l’ordre du jour d’un projet de résolution soutenant leur collègue dans le pétrin. Elle saisit cette opportunité pour dénoncer la nonchalance qui caractérise les membres de la Chambre basse du Parlement.

Comme si un autre groupe de Députés est prêt à voter contre la levée des immunités de cet ancien Premier ministre. Il est, cependant, vrai de reconnaitre que beaucoup de Députés veulent voir clair dans ce détournement du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Il faut donc mettre un terme à tous les artifices politiques qui empêchent l’éclosion de la vérité.

La RDC est le seul pays où les détournements se chiffrent toujours à plusieurs millions de dollars alors que le petit peuple peine à se nourrir ou à se faire soigner au grand dam de toute la communauté nationale. Aucun procès pédagogique pour décourager des détourneurs à col blanc. Bien au contraire, ils sont les premiers à se battre pour retourner aux affaires.

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Bouée de sauvetage !

 

Donald Trump va réaliser son premier triomphe diplomatique dans la résolution de la crise entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Au début de son mandat, il avait fait de la paix entre Moscou et Kiev son cheval de bataille. Le retour de la paix en 48 heures qu’il s’était accordé après son investiture, s’est soldé par un échec.

Il n’y a jamais eu un accord franc avec les deux belligérants, au point que le successeur de Joe Biden a menacé de s’occuper d’autres dossiers plutôt que de s’éterniser sur la Russie et l’Ukraine. En outre, entre l’Israël et les Hamas, aucune lueur d’espoir. La situation va de mal en pis.

Le deal proposé par Kinshasa sur ses minerais a fini par captiver Washington qui a mordu à l’hameçon. Mais, la sécurisation des investissements américains passe par la fin de la crise à l’Est de la RDC. L’administration Trump n’y est pas allée par quatre chemins. Le Conseiller principal de Trump pour l’Afrique au Département d’Etat américain, Massad Boulos, a été mis en branle.

Entretemps, Doha tourne à plein régime pour tenter d’obtenir, à son tour, un accord entre la délégation de Kinshasa et celle de Goma. Si Washington communique sur la suite du processus, la Capitale du Qatar fonctionne en mode avion. Pas d’informations alors que toute l’attention est focalisée sur les USA.

Entretemps, après le dépôt de la feuille de route amandée par Kinshasa et Kigali, Trump crie déjà victoire en confirmant la conclusion imminente d'un accord de paix entre les deux voisins de l’Afrique de l’Est avant de se féliciter des efforts consentis par son pays pour régler cette crise. Une bouée de sauvetage pour éviter aux Usa le naufrage en Russie-Ukraine ou Israël-Hamas.

Déjà la veille, le Conseiller principal de Trump pour l’Afrique au Département d’Etat américain, a annoncé que la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont remis leurs contributions qui constituent un avant-projet d’accord de paix, comme prévu dans la déclaration des principes signée à Washington sous l’égide des Etats-Unis.

La promptitude avec laquelle Kinshasa et Kigali ont respecté leur engagement, a pris de court tous les observateurs avertis. En effet, les deux pays s’étaient engagés, lors d’une rencontre tenue le 26 avril à Washington, à présenter un texte commun au plus tard le 2 mai 2025.

Cet engagement, entériné par les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise, s’inscrit dans le cadre des efforts des processus diplomatiques antérieurs qui ont, malheureusement, tardé à produire des résultats escomptés.

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Du pyromane au sapeur-pompier !

 Le Qatar et les Usa sont en passe de gagner leur pari dans l’instabilité d’une trentaine d’années en République Démocratique du Congo. Le déclic est parti de Doha, qui a initié l’unique rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame sur son territoire en prenant ainsi de court toute la Communauté Internationale.

Alors que l’attention était fixée sur les initiatives locales, la lourdeur procédurale de la machine de la médiation africaine n’a pas permis de débloquer cette crise. Pendant ce temps, l’Union européenne tergiversait même si l’ambassadeur de France à l’Onu a été à l’origine de la résolution 2773.

Les sanctions contre le Rwanda, ont été à la base des dissensions au sein de la plateforme européenne. Il y a eu ceux qui étaient pour et des contre alors que d’autres continuaient à souffler le chaud et le froid. C’est cela même la caractéristique de grandes puissances qui voguent au gré de leurs intérêts.

A l’annonce de la présentation d’un projet d’accord de paix sur le conflit congolo-rwandais à Washington, les représentants du Togo au nom de la médiation de l’Union africaine, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, du Qatar, de la République Démocratique du Congo et du Rwanda se sont précipités, mercredi 30 avril dernier dans la capitale du Qatar, pour réitérer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs.

Curieusement, la délégation des prélats catholiques et protestants qui avait été reçue par le ministre Premier ministre qatari, n’a pas été associée à cette rencontre avant de parler l’AFC/M23, qui non plus, était absent. C’est comme si dans ces deux processus de paix en RDC, les véritables acteurs ne sont pas ceux que l’on voit à longueur de  journées. Et même ceux qui étaient présents mercredi à Doha, s’y sont retrouvés seulement pour inaugurer les chrysanthèmes.

Et pourtant, la France qui a semblé jouer un rôle important au cours de ce processus n’a pas requis la confiance de Kinshasa et de Kigali pour une mission de bons offices. Elle ne pouvait pas, pourtant autant, laisser le Qatar jouir seul des retombées de la résolution de cette crise à l’Est de la RDC.

En attendant, le Président de la République s’est envolé pour Washington dans le cadre de la signature d’un protocole d’accord sur les minerais rares de la RDC. Contrairement à Doha, Washington et Kinshasa est un cercle hermétiquement fermé à l’instar du compromis entre les USA et l’Ukraine sur les minerais stratégiques ukrainiens.

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Pied de grue !

Les prélats catholiques et protestants ne s’avouent pas vaincus après une longue tournée à travers le monde. Rien ne peut les ébranler dans leur conviction de rétablir la paix à l’Est de la RDC. Ils sont signalés dans la capitale qatarie qui constitue désormais le centre de gravité pour la restauration de la paix à l’Est de la RDC.

L’Emirat du Qatar qui offre sa mission de bons offices, a finalement accepté qu’une délégation conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) soit associée à ces pourparlers. Mais, c’est pour jouer quel rôle par rapport aux objectifs poursuivis par le Qatar qui a limité cette rencontre aux deux belligérants ?

L’idée des chefs spirituels, c’est de prêter main forte aux efforts de paix en République Démocratique du Congo. La question est de savoir si la CENCO et l’ECC n’arrivent pas en retard par rapport à ce processus qui, peu à peu, entre dans sa phase cruciale. Les prélats de deux Eglises sont toujours à l’étape des consultations. Ils n’ont pas encore formalisé leur rapport à présenter aux différentes parties.

L’étape de Doha vient comme court-circuiter la CENCO et l’ECC qui ont pris trop de temps dans leur initiative de paix au point que les protagonistes ont même fini par perdre espoir sur la tenue d’un forum devant réunir tous les Congolais dans un dialogue. N’y a-t-il pas risque d’ouvrir la boite de Pandore en ouvrant ce cercle aux autres facilitateurs ?

En réalité, tout le monde n’attend que cette occasion pour mettre la main à la pâte. L’Union africaine qui vient sous l’identité d’une initiative locale à l’africaine, n’a pas encore dit son dernier mot. Tout le monde fait le pied de grue pour partager le succès du Qatar.

Entretemps, chaque médiation détient son agenda de travail qui ne correspond pas nécessairement au plan qatari. Pour mieux cerner cette problématique, il faut prendre en compte l’entrée des USA. Doha s’en accommode bien d’autant qu’il se charge de gérer la délégation des belligérants venus de Kinshasa et celle de Goma tandis que Washington rapproche Félix Tshisekedi et Paul Kagame. 

Le Qatar mise sur la crédibilité morale et l’expérience des Églises pour consolider les engagements déjà pris. Les premiers signes positifs résultant de ces contacts de Doha ou de Washington leur ont permis d’avoir l’ascendance sur toutes les initiatives. Ils restent les seuls maitres à bord en réduisant les autres à un rôle de simple observateur.

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Soulagement !

 L’inquiétude qui couvait le ciel du Qatar après trois semaines des discussions pour le retour de la paix à l’Est, s’est enfin dissipée. Le plus important, c’est de garder le cap. Tous les partenaires s’en félicitent, à commencer par le pays hôte, l’Emirat du Qatar.

Par son ministère des Affaires Etrangères, Doha a salué les avancées du dialogue entre le Gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC avant que le conseiller du Premier ministre qatari a exprimé, à son tour, sa satisfaction face à ce qu’il qualifie d’« efforts de collaboration prometteurs ».

Partenaire influent dans cette crise à l’Est, le Qatar joue son va-tout dans l’Est congolais. Par sa réputation pour ses médiations à travers le monde, la RDC est la première expérience dans cette partie orientale de l’Afrique. Le défi est de taille là où les différentes puissances feignant de jouer aux sapeurs-pompiers étaient de véritables pyromanes dans une situation qui a déstabilisé la RDC pendant une trentaine d’années.

Au moins, pour cette fois-ci, l’espoir est permis. Le pouvoir de Kigali, le véritable maitre du jeu dans cette cette instabilité de l’Est, croupit sous les sanctions américaines et des européennes. C’est une grande première depuis l’avènement de Kagame au pouvoir. Les effets se font déjà sentir pour ce pays qui doit sa survie à la perfusion économique de la Communauté Internationale.

Doha qui paraît comme l’artisan majeur dans la résolution de cette crise, bénéficie de l’appui américain qui a eu à dépêcher un émissaire de Trump dans la sous-région mais surtout d’avoir réitéré que l’intégrité de la RDC doit être respectée et les troupes rwandaises doivent se retirer de la RDC. Les terres rares à la base du conflit depuis trois décennies, se sont transformées en instrument de restauration de la paix.

Doha et Washington s’intéressent aux potentialités économiques de la RDC. Pour ce, il faut commencer par pacifier la région pour attirer les investisseurs. En attendant, l’Europe semble tenue à l’écart autant que l’opposition congolaise et la médiation de l’Union africaine.

Pour le nouveau médiateur de l’Ua dans cette crise en RDC, l’équation se complique davantage. Il semble subir les évènements plutôt que de mener le jeu. L’enjeu est trop important pour le circonscrire au niveau sous-régional.

C’est aussi l’occasion pour l’Ua de se montrer à la dimension de son influence. Le pourrissement de la situation à l’Est de la RDC depuis trois décennies est la preuve que les africains ne sont pas encore capables de s’assumer. L’Afrique reste minée par des guerres en son sein qui fragilise son unité.

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Guerre des institutions !

 Le dossier Matata Ponyo dans le procès du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo semble opposer deux institutions de la République, en l’occurrence, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle.  Alors que l’ancien Premier Ministre était annoncé aujourd’hui mercredi pour une nouvelle audience à la Cour Constitutionnelle, il a préféré adressé une correspondance dans laquelle il prévient qu’il ne va plus comparaître devant cette juridiction. C’était pour lui, l’occasion de présenter ses moyens de défense.

Matata justifie sa décision par la position officielle de l’Assemblée nationale, dont il est membre. Cette dernière, lors de la plénière du 17 avril 2025, a estimé que les poursuites engagées, de ce fait, sont inconstitutionnelles avant d’enfoncer le clos en ces termes : la procédure viole non seulement la Constitution, mais aussi le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, en ce qu’elle est menée à l’encontre d’un député jouissant d’une immunité parlementaire encore en vigueur.

Pour rappel, l’Assemblée nationale est l’institution habilitée, selon la Constitution, à autoriser ou non la levée des immunités parlementaires, condition préalable à toute comparution à ladite Cour. Cette haute institution judiciaire n’aurait pas encore saisi la Chambre basse du Parlement.

Cependant, au cas où le bureau de l’Assemblée nationale est saisie pour demander la levée de l’immunité du leader du LGD, il reviendra de soumettre la question au vote de la plénière. En cas de vote positif, il sera décidé de la levée ses immunités. Entretemps, Matata continuera à bénéficier de la protection de l’institution à laquelle il appartient.

Cette volte-face marque un tournant important sur ce procès qui peine à atteindre sa vitesse de croisière pour que l’opinion soit définitivement fixée sur le détournement de plus de 200 millions de dollars.

En effet, quand la justice s’est saisie de ce dossier, l’ancien Premier ministre sous Joseph Kabila, se trouvait en Guinée-Conakry. Il avait affirmé qu’il n’a rien à cacher et qu’il avait même hâte à affronter la justice. Une réaction qui a ragaillardi l’opinion avant de s’empêtrer dans des questions de procédure.

Il est vrai que d’énormes sommes d’argent ont été décaissées par le Trésor public pour un projet au bénéfice de la République. Mais, un groupe de gens ne peut s’amuser à détourner impunément l’argent du contribuable pour faire le père Noël auprès la population qu’on est censé représenté.

La RDC ne sortira pas grandi de son combat de l’amélioration du climat des affaires en vue d’attirer les investisseurs aussi longtemps qu’on aura décrié le cycle de détournement devenu infernal. La réputation de la République est entachée. On ne peut pas se moquer de tout un peuple tout le temps.

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A la traîne !

L’Union africaine qui s’est choisie un nouveau médiateur en la personne du Togolais Faure Gnassingbé, se met déjà au travail. Après la visite à son prédécesseur Joao Lourenço, c’est au tour de Félix Tshisekedi avant le Rwandais Paul Kagame. Personnalité neutre, le Président togolais entretient de bonnes relations avec les deux protagonistes : Tshisekedi et Kagame. Est-ce-suffisant ?

Le Président angolais qui a œuvré pour la désignation de Faure à la tête de cette facilitation, doit avoir expliqué à son successeur les principaux points d’achoppement qui émaillent cette crise de l’Est de la RDC. La complexité de cette médiation face à l’intransigeance de Kigali et de Kinshasa, appelle une personnalité de poigne. Faure, l’est sans doute.

Jusque-là, c’est au niveau de prospection avant d’entrer en profondeur de la mission lui confiée. Il entend imprimer une dynamique diplomatique plus large, visant à poser les bases d’une solution politique pérenne à l’Est de la RDC.

L’implication directe de l’UA témoigne d’un engagement continental plus affirmé pour la paix en RDC. Le rôle de l’UA dans ce processus est d’autant plus crucial qu’il s’agit de rétablir la confiance entre les acteurs régionaux et d’encourager le respect des accords de paix précédemment signés.

Entretemps, Qatar a repris depuis le 9 avril dernier, le deuxième round des négociations entre les experts de Kinshasa et Goma. Cette phase intervient après avoir gagné le pari de réunir Tshisekedi et Kagame à Doha. Luanda doit s’être découragé pour, entre autres, avoir raté, à la dernière minute, de réunir les deux présidents alors que le monde entier attendait cet événement.

L’absence de Kagame à ce dernier rendez-vous était perçue comme un affront par la partie angolaise qui n’a toujours pas digéré cet acte. Depuis lors, la roue de la médiation ne tournait plus rond. Une sorte de désaveu de Kagame au médiateur Lourenço.

Doha vient ainsi donner un nouvel élan à ces négociations. Cependant, les deux présidents ont fait le déplacement de la capitale qatarie sans informer, de quelque manière que ce soit, le médiateur désigné de l’Union africaine. Un nouvel affront pour l’Angola. L’initiative de Doha était une véritable voie de sortie pour le Rwanda qui s’est vu libérer de l’étreinte de Luanda qu’il jugeait trop proche de Kinshasa.

Face à tous ces écueils, Faure saura où donner de la tête. En réalité, c’est comme si la médiation africaine joue à l’appendice des résultats de Doha. L’UA qui n’est même pas associée à ses travaux, n’en est même pas informée de leur évolution. La marge des manœuvres pour Faure se trouve encore plus réduite qu’avec Lourenço. N’est-ce-pas là un cadeau empoisonné ?

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Revers de la médaille !

Le Rwanda a perdu sa médaille du bon élève des occidentaux après cette nouvelle agression de la RDC. Pendant une trentaine d’années, la thèse du génocide de 1994 et la présence des FDLR qui menaçaient la sécurité du Rwanda, trouvaient un écho favorable dans les chancelleries occidentales. Aujourd’hui, cette voie n’est plus audible.

Durant 31 ans, le régime de Kagame s’est permis de massacrer autant de congolais sous prétexte de poursuivre les génocidaires rwandais. Cette situation s’est transformée en Génocost où la RDC commémore de nombreux massacres commis sur son territoire par les hommes de Kagame.

Malheureusement, le Rwanda s’inscrit dans la même ligne quand l’Occident a décidé de la déchéance de Feu Mobutu. Tout est parti, à l’époque, du prétendu massacre des étudiants de Lubumbashi sous le code « Lititi mboka ». On a parlé des massacres des étudiants de certaines tribus hostiles au défunt Maréchal. Pourtant, il n’en était pas un.

Toutes les justifications du gouvernement zaïrois de l’époque n’ont nullement convaincu les chancelleries occidentales. Et le déclic est parti de la Belgique qui a commencé à prendre des sanctions contre l’ex-Zaïre. Kinshasa a fait la même chose selon le principe de la réciprocité. L’escalade est partie jusqu’à la rupture de la coopération.

L’ex-Zaïre a durement été affecté par cette rupture. Toutes les aides résultant de la coopération belgo-congolaise avaient été suspendues. La faculté de polytechnique qui dépendait entièrement de la coopération belge, a manqué de professeurs au point qu’elle a fermé. Sur le plan militaire, les belges s’étaient désengagés des centres de formation pour les ex-FAZ. Conséquence : manque d’équipements.

Les pays occidentaux se sont montrés solidaires envers la Belgique dans ce conflit. Tous les mandataires envoyés par Kinshasa à l’époque n’ont pas su convaincre.

Le Rwanda semble s’engager dans cette voie périlleuse de conflit avec les pays occidentaux. Au-delà l’arrogance, le pouvoir de Kigali va jusqu’à humilier la SAMIDRC en l’obligeant à se retirer par voie routière de Goma à Chato, en Tanzanie, en passant par le Rwanda.

Il est vrai qu’un retrait par voie terrestre complique la tâche des troupes du SAMIDRC, car elles ne souhaitaient pas un long cheminement logistique à travers le Rwanda. Le retrait est lent, les routes sont accidentées et l’accord du Rwanda est indispensable.

Les relations entre les troupes de la SADC se sont détériorées à la suite des attaques des Wazalendo qui ont eu à déstabiliser certaines positions du M23 soutenu par l’armée rwandaise. Les assurances de la SAMIRDC n’ont pas permis d’apaiser le Rwanda qui reste convaincu que les forces de la SADC et celles de Monusco et les FDLR ont pris part à ces affrontements.

La Pros.

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