Le sort du ministre Mutamba semblé scellé après son absence à la troisième audience du Parquet Général près la Cour de cassation. C’est à cette occasion qu’il devait présenter ses derniers moyens de défense avant de fixer l’affaire devant la Cour. Le leader de l’opposition républicaine a justifié son absence par son état de santé.
Cependant, le Parquet qui ne l’entend pas de cette oreille, a préféré passer à la vitesse supérieure, en sollicitant une nouvelle autorisation de l’assemblée nationale. Une commission spéciale et temporaire a été immédiatement mise en place pour examiner la demande de cette autorisation de poursuites contre Constant Mutamba.
La commission devra maintenant examiner en profondeur les éléments du dossier avant le vote de la plénière censée se prononcer sur la levée ou non des immunités du ministre. Dans son réquisitoire, le Procureur a affirmé que les explications fournies par le ministre au cours de ses auditions n’avaient pas permis de réfuter les faits qui lui sont reprochés. Au contraire, elles auraient renforcé les soupçons à son encontre en permettant de comprendre et d’étayer davantage les accusations portées contre le patron de la justice.
L’Assemblée nationale qui a eu à lever les immunités du ministre de la Justice, ne saurait se dédire à cette nouvelle requête. Cependant, à considérer la célérité qui caractérise le dossier du ministre Mutamba, on croirait que tout est accompli. Le parquet semble convaincu des preuves recueillies pour inculper ce membre du gouvernement.
Déjà, le chantier du projet de construction du centre pénitentiaire à Kisangani, dont le financement public aurait été détourné, est à l’arrêt. Aucune justification claire sur l’usage des fonds.
Du moins, c’est un signal fort pour montrer que nul est au-dessus de la loi. Un cas d’école à connotation pédagogique ou mieux, une alerte aux membres des institutions et aux voleurs au col blanc, car il y a encore des cadavres dans le placard.
La rigueur affichée dans l’affaire Mutamba prouve que la justice congolaise renaît de ses cendres. Si elle est capable de mettre en difficulté le patron, elle doit bien se tenir pour ne pas tomber dans les travers qui ont entamé sa réputation.
Dans l’opinion, la pilule passe difficilement pour celui qui était considéré comme le rempart des faibles. Ce supposé modèle du gouvernement Suminwa est descendu de son piédestal pour une affaire de détournement dont il avait fait son cheval de bataille dans son mandat de réformer l’appareil judiciaire.
La Pros.
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