En ce temps de crise sécuritaire à l’Est de la République avec l’agression de l’armée rwandaise, il faut prendre la mesure de toute initiative avant toute publication officielle du rapport de Mme Bintou Keita devant les membres du Conseil de sécurité.
L’AFC/M23 qui s’est illustrée dans de nombreuses violations des droits de l’homme, ne compte que sur un faux pas communicationnel pour justifier des massacres perpétrés dans les territoires occupés.
L’annonce d’une prétendue tuerie de 318 civils à Moba dans la province du Tanganyika depuis dimanche dernier, a fait froid au dos. D’aucuns ne cessent de s’interroger sur le sens d’un tel massacre en RDC. Les éclaircissements sont venus des députés nationaux qui ont été reçus par la Première ministre.
Pour les élus nationaux originaires du Tanganyika, les 318 morts annoncés constituent un cumul des personnes tuées depuis près de 4 ans. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont ajouté qu’il s’agirait plutôt d’un épisode d’activisme du groupe armé Mutono, responsable d’une dizaine de morts.
Dans un appel clair à l’apaisement, les FARDC exhortent les responsables politiques à faire preuve de discernement. « La situation à Moba est suivie de près par nos forces », a réitéré le porte-parole, tout en rappelant « l’engagement permanent des FARDC à protéger les populations civiles et à préserver la paix » dans le sud-est du pays.
Tout est parti de l’Assemblée nationale quand son Speaker a annoncé, lors de la clôture de la session de mars, cette tuerie de Moba. Cela résulte d’un rapport transmis par le caucus des députés du Tanganyika. Le cabinet du rapporteur de la Chambre basse du Parlement a reconnu l’erreur dans un communiqué.
Pendant ce temps, l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC sont accusés d'avoir tué plus de 11.000 personnes dans les zones sous leur contrôle. Révélation faite par la société civile force vive de la province du Nord-Kivu, qui circonscrit ce cas dans la période allant du 1er janvier 2025 à ce jour.
Un bilan sombre dressé par cette organisation, qui dénonce la situation socio-sécuritaire et humanitaire alarmante dans cette partie de la RDC. A cela s’ajoutent des incursions, des tueries ciblées d'acteurs de la société civile dont 1.523 personnes tuées sauvagement à Lubero depuis 2023, à raison de 187 depuis le début de l'année 2025, et 144 dans les zones occupées par le M23-AFC-RDF.
Ce tableau macabre des tueries dans les territoires sous occupation a été relevé alors que la représentante d’Antonio Guterres en RDC s’apprête à présenter son rapport devant les membres du Conseil de sécurité.
La Pros.
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