Situé dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa, le cimetière de Kintambo, autrefois lieu de repos pour les morts, est désormais envahi par un marché pirate, dans un désordre total et sous le regard impuissant des autorités locales.
Sur le lieu, des étals de fortune, des vendeurs ambulants, des marchandises alimentaires, des vêtements et même du charbon ont complètement envahi les allées du cimetière. Certaines tombes sont piétinées, couvertes de bâches ou même partiellement détruites pour faire place à des activités commerciales.
Cette occupation anarchique ne cesse de choquer les habitants et les familles des défunts, qui dénoncent une profanation flagrante de la cité des morts. Malgré les plaintes répétées, aucune action concrète ni durable n’a été menée pour restaurer l’ordre.
«Nous avons déposé à plusieurs reprises les plaintes à la police pour cette situation, mais jusqu'à présent, aucune solution. Ça fait tellement mal de vivre avec ça chaque jour, il n'y a aucun respect pour les morts alors que le cimetière est un lieu de repos. Mais aujourd'hui, nous mélangeons tout », a déclaré l'un des habitants de ce coin.
Les autorités municipales semblent dépassées par la situation, évoquant un manque de moyens et la difficulté à gérer l’explosion démographique et commerciale dans la zone.
Cette situation reflète un problème plus profond de gouvernance urbaine, d’absence de contrôle de l’espace public et de non-respect des lieux de mémoire. Le cimetière de Kintambo, au lieu d’être préservé, est devenu un symbole de l’abandon et de l’indifférence.
La population exige des mesures fermes : déguerpissement du marché, sécurisation du site, restauration des tombes, et création d’espaces de commerce décents pour les vendeurs afin de préserver la dignité des morts et le respect des vivants.
(Par Charlie Jephthé Mingiedi Mbala N’zeteke, Activiste, penseur et Notable de Madimba)
C’est la question d’un compatriote vivant en Afrique du Sud qui m’a poussé à écrire cette tribune. Il m’a interpellé à propos du film Mission Impossible, où il a découvert la mention du « Kongo Yowa », présenté comme un lieu en Afrique du Sud. Après vérification, il ne s’agit pas d’un espace géographique, mais bien d’un cosmogramme Kongo, symbole spirituel et philosophique du Bas-Congo, actuellement appelé Kongo-Central.
De la même manière, le film Pièces d’Identités (1998) de Mwenze Ngangura, co-production franco-belgo-congolaise, raconte l’histoire touchante d’un vieux roi Kongo, Mani Kongo, parti en Belgique à la recherche de sa fille. Cette œuvre, célébrée pour son humanisme et son plaidoyer en faveur de la dignité africaine face à l’exil, marqua son époque et fut couronnée du Grand Prix Étalon de Yennenga au FESPACO 1999, à Ouagadougou.
Pourtant, derrière ce succès se cache une incohérence culturelle majeure : le roi Mani Kongo y parle en tshiluba, et non en kikongo.
J’avoue avoir été profondément choqué par ce choix. Car dans l’histoire du royaume du Kongo couvrait à son apogée des territoires situés dans l'Afrique centrale, incluant le nord de l'Angola, le sud de la république du Congo (Congo-Brazzaville), l'extrémité occidentale de la république démocratique du Congo (Congo-Kinshasa, y compris le Kongo-Central) et le sud-ouest du Gabon, la langue de la cour royale, de la diplomatie et de l’identité collective a toujours été le kikongo. Le titre de Mwene Kongo ou Mani Kongo ne peut se concevoir en dehors de cette langue, véritable cœur de l’héritage du peuple Kongo.
Dès lors, cette option linguistique pose problème. Était-ce un compromis lié aux acteurs retenus ? Une approximation née d’une méconnaissance de l’histoire ? Quelles qu’en soient les raisons, le résultat demeure une falsification culturelle, réduisant la mémoire Kongo à une simple africanité générique et interchangeable.
Aujourd’hui, je revendique la restitution culturelle du kikongo dans ce film. Car rendre justice à Mani Kongo, ce n’est pas seulement rappeler son rôle historique : c’est aussi lui redonner sa voix véritable. Le kikongo est le souffle même de notre mémoire collective. L’effacer, c’est effacer une part de notre dignité.
Rendre au Mani Kongo le kikongo, c’est rétablir la vérité et affirmer la singularité d’un peuple qui refuse l’oubli.
Comme vous le savez tous, je suis un vrai patriote et nationaliste, qui a toujours milité pour l’officialisation de nos quatre langues nationales. Mon intervention sur le film Pièces d’identités s’inscrit donc dans une démarche de rétablissement de la vérité historique de notre pays. Je valorise la diversité culturelle de notre nation et je ne peux rester indifférent face à une falsification, même lorsqu’elle se présente sous forme de fiction. Car la langue n’est pas un simple détail, elle est l’âme d’un peuple. En représenter le Mani Kongo sans sa langue naturelle, le kikongo, c’est trahir l’histoire et l’identité de nos ancêtres.
La Société Nationale d’Electricité (SNEL SA) via sa Direction des distributions de Kinshasa (DDK), informe sa clientèle d’un incident technique survenu au poste haute tension de Liminga qui a provoqué, dès 11 h 34, une interruption du courant dans plusieurs communes de la capitale.
Les zones touchées couvrent une large partie de la ville, notamment Lemba, Limete, Matete, Ngaba, Masina, Kalamu, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et même le centre de la Gombe. Les habitants, surpris par cette perturbation soudaine, font déjà face à des désagréments qui perturbent aussi bien les activités domestiques que professionnelles.
La SNEL, par la voix de son Département de Distribution de Kinshasa (DDK), se veut rassurante : « Le rétablissement de l’électricité interviendra dans un délai raisonnable », promet l’entreprise publique, tout en présentant ses excuses aux clients affectés.
La société souligne le caractère indépendant de sa volonté de cette panne et rassure que ses équipes techniques sont déjà mobilisées pour un rétablissement rapide. Dans un contexte où la stabilité énergétique reste essentielle pour les activités quotidiennes et économiques de la capitale, les clients concernés sont appelés à la patience et au calme en attendant le retour de la fourniture électrique.
Face à la résurgence de l'épidémie à virus Ebola dans la province du Kasaï, la Croix-Rouge de la République Démocratique du Congo (CRRDC) a tiré la sonnette d'alarme. Un briefing a été organisé le mercredi 17 septembre 2025 à l'intention des diplomates et partenaires humanitaires. Présidée par Grégoire Mateso, président de la CRRDC, la rencontre visait à mobiliser les ressources nécessaires pour intensifier la lutte contre l'épidémie dont l'épicentre se situe à Bulape, dans le territoire de Mweka. La réunion a également vu la participation notable d'Ariel Kestens, chef de la délégation de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
Dans son mot d'ouverture, le Président de la Croix-Rouge de la RDC a souligné l'urgence de la situation et les défis immenses auxquels ses équipes font face sur le terrain.
‘’La présence de toutes les délégations est un signe de votre engagement pour la crise sanitaire causée par Ebola. Chaque jour, nos équipes sont en première ligne et dans des conditions difficiles pour soigner les malades et lutter contre cette maladie. Mais leur courage ne suffit pas. Ce briefing est organisé pour présenter l’ampleur de nos actions et des défis auxquels nous faisons face. On n'a pas assez de matériel, nous sommes en train de puiser dans les matériels qu'on a utilisés pour les volontaires de Goma. [...] Bien que des moyens soient mis par l'OMS et d'autres partenaires, nous avons un peu de difficultés pour acheminer, par exemple, les ressources humaines et puis d'autres équipements que doivent utiliser les volontaires. Donc nous avons voulu que les humanitaires, d'autres pays, les gens de bonne volonté puissent nous aider parce que nous avons ces difficultés-là, parce que nous avons ce défi-là à relever’’, a déclaré Grégoire Mateso, Président de la Croix-Rouge de la RDC.
Une situation épidémiologique alarmante
Cette mobilisation est rendue cruciale par la gravité de la situation. Déclarée le 4 septembre 2025 par le Ministère de la Santé Publique, cette nouvelle flambée épidémique, issue d'une nouvelle transmission zoonotique, affichait déjà au 11 septembre un bilan de 30 cas confirmés, dont 27 décès parmi lesquels quatre agents de santé, et 43 cas suspects répartis dans cinq districts.
Face à des infrastructures de santé limitées et une forte mobilité des populations, le risque de propagation nationale est jugé élevé. La Croix-Rouge estime la population à risque immédiat à 680 000 personnes et cible 965 000 personnes pour une assistance directe et préventive.
Pour enrayer la propagation, la CRRDC, avec le soutien de la FICR, a défini plusieurs objectifs stratégiques : les Enterrements Dignes et Sécurisés (EDS, qui consistent à augmenter le nombre d'équipes de 2 à 10 pour garantir des inhumations sécurisées en moins de 24 heures ; la Prévention et Contrôle des Infections (PCI/WASH) pour assurer la décontamination, la promotion de l'hygiène et l'accès à l'eau potable ; la Soutien Psychosocial (MHPSS) en fournissant les premiers secours psychologiques et lutter contre la stigmatisation ; la Communication et Engagement Communautaire (CREC), afin de mener des campagnes de sensibilisation et suivre les rumeurs pour adapter la réponse ; enfin, la Surveillance à base communautaire qui met en place un système d'alerte précoce et de redevabilité envers les communautés.
Pour financer ce plan d'action et renforcer durablement ses capacités locales, le Secrétariat de la FICR lance un appel de fonds de 17 millions de francs suisses (CHF).
Des équipes déjà à pied d'œuvre
Malgré les difficultés, les équipes sont déjà mobilisées, comme l'a expliqué Mme Fatou Mwaluke, coordonnatrice santé en urgence. Elle a insisté sur l'importance de l'approche communautaire et de la réactivité des volontaires locaux.
‘’Nous faisons aussi tout ce qui est PCI, c'est-à-dire la prévention et le contrôle de l'infection. Et puis aussi nous avons la surveillance à base communautaire qui est très importante et surtout le feedback communautaire par rapport à leur ressenti, par rapport à comment ils vivent la situation. Il faut dire que nous avons déjà un setup, une façon de fonctionner, c'est-à-dire nous ne comptons pas que sur les personnes qui viennent de Kinshasa, mais déjà sur place, à Bulape par exemple, nous avons 100 volontaires qui sont à pied d'œuvre depuis que l'épidémie a été déclarée. [...] Aujourd'hui c'est vrai que nous sommes en train de parler de 16 cas de décès pour le moment, mais comme tous les décès doivent être faits dans les normes des enterrements dignes et sécurisés, nous sommes déjà à 27 cas d'enterrements gérés.’’
La coordination au cœur de la riposte
Le Professeur Christian Ngandu, coordonnateur du Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP), a apporté des précisions sur les dernières données et les mesures de santé publique mises en place, soulignant le rôle central de la coordination entre tous les acteurs.
‘’A ce jour, nous avons 33 cas qui sont confirmés, malheureusement avec 16 décès que nous avons encaissés. Nous avons quand même certaines actions de santé publique qui ont été menées, notamment le renforcement de la surveillance qui nous a permis à ce jour d'identifier et de suivre 754 contacts dans la zone de santé de Bulape mais aussi dans les zones environnantes. [...] L'une des mesures clés est la coordination, qui est mise en place pour essayer de mettre à profit toutes les interventions qui viendraient du gouvernement, des organisations, et aussi des communautés, car il ne faut pas oublier que les communautés ont une grande partition à jouer pour la gestion des urgences’’, a-t-il indiqué
L'appel est donc lancé. La course contre la montre pour contenir le virus Ebola au Kasaï dépendra de la rapidité et de l'ampleur de la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières.
La Société Nationale d’électricité (SNEL SA) a présenté, devant le Conseil Supérieur du Portefeuille (CSP), son rapport d’exécution budgétaire pour l’exercice 2024. A cette occasion, le Directeur Général Fabrice Lusinde a mis en avant des résultats financiers positifs et des avancées techniques notables, tout en plaidant pour une réforme profonde de la fiscalité énergétique. Si la contribution de la SNEL au budget de l’État a bondi de 42 %, l’entreprise publique reste confrontée à de lourdes contraintes qui freinent sa capacité à répondre à la demande croissante en électricité.
Des performances financières consolidées
L’année 2024 marque une amélioration substantielle pour la SNEL. Les produits ont progressé de 10 %, tandis que les charges ont reculé de 3 %. La trésorerie s’est nettement redressée, passant d’un déficit de 28 millions USD en 2023 à un solde positif de 53,8 millions USD, soit une amélioration de 129 %.
La contribution de la société au budget de l’État a, pour sa part, bondi de 70 à 100 millions USD, sans aucun retard enregistré dans le paiement des impôts. « C’est un indicateur de discipline et de rigueur financière », a salué le DG Fabrice Lusinde, rendant hommage aux efforts consentis par ses équipes.
Malgré une légère baisse du chiffre d’affaires, la SNEL a accru son budget d’investissement : 288 millions USD ont été engagés, dont 13 % sur fonds propres et 25 % via des financements extérieurs.
Des réalisations techniques majeures
Ces investissements se sont traduits par des avancées significatives dans la réhabilitation et la modernisation des infrastructures. La remise en service du 4ᵉ groupe de Nseke, la ligne Bipemba–Mbuji-Mayi et le poste de dispersion d’Inga figurent parmi les chantiers achevés.
Le DG Lusinde a également annoncé la réhabilitation complète des turbines d’Inga 2, dont une nouvelle unité couvrira à elle seule 10 % de la production totale de la société d’ici deux mois. Le poste haute tension de Nyota-Kasumbalesa, désormais opérationnel, garantit une meilleure fluidité des flux d’énergie importée et sécurise l’approvisionnement des opérateurs miniers du Grand Katanga.
Sur le volet distribution, la SNEL poursuit le déploiement du système de prépaiement et a lancé l’application SNEL Box, prochainement interconnectée aux solutions de paiement mobile. Des partenariats, notamment avec Shanghai Electric, visent à moderniser le réseau dans plusieurs zones de Kinshasa et de province. Le nombre de clients a progressé de 17 % entre 2023 et 2024.
Un impact social visible
Au plan social, la société a régularisé le paiement des salaires, désormais assurés autour du 20 de chaque mois. La masse salariale a connu une hausse, avec un salaire moyen annuel passé de 19 200 USD à 23 086 USD en 2025.
La SNEL a également procédé à 931 engagements depuis 2023, dont 831 journaliers régularisés. Elle prévoit 604 nouveaux recrutements d’ici fin 2025, incluant 404 jeunes diplômés et la mécanisation de 200 journaliers. Une dynamique saluée par le CSP comme un signe de vitalité dans la gestion des ressources humaines.
Les contraintes persistent
Malgré ces progrès, des freins importants subsistent. Le DG Lusinde a dénoncé une fiscalité énergétique « confiscatoire », le maintien des tarifs de 2009 malgré l’inflation et les retards dans l’application des exonérations douanières pour les équipements.
« La fiscalité doit être visible, stable, incitative et juste », a-t-il plaidé, insistant sur l’urgence d’une réforme pour soutenir les investissements.
Il a par ailleurs alerté sur la menace qui pèse sur certaines infrastructures, notamment le pylône 8 de la ligne 400 kV, exposé à l’érosion. « Si ce pylône tombe, Kinshasa sera plongée dans le noir. Ce n’est pas seulement une affaire de la SNEL, mais une affaire de l’État », a averti le patron de la société.
Entre défis et perspectives
L’évaluation du CSP conclut à un bilan positif : amélioration des performances financières, investissements accrus, modernisation des infrastructures et renforcement du capital humain. Cependant, la SNEL reste confrontée à une équation délicate : une demande électrique en forte croissance, face à des moyens de production encore limités.
Pour y faire face, l’entreprise appelle à un contrat de performance clair avec l’État, propriétaire et principal client, ainsi qu’à la construction de nouvelles centrales pour répondre aux besoins stratégiques, notamment dans le secteur minier.
« L’électricité est au cœur du développement économique. La SNEL fait sa part, mais l’État doit jouer pleinement son rôle », a conclu Fabrice Lusinde, tout en réaffirmant sa détermination à aligner l’action de la société sur la vision du Chef de l’Etat et les priorités du Gouvernement.
Après un séjour empreint d’émotion et d’enthousiasme, Sa Majesté Joseph Mukungubila Mutombo, surnommé ‘’Le Bâtisseur’’, a achevé sa mission à Kisaala, village ancestral niché au cœur du Tanganyika profond. Arrivé à Kabalo le 23 août 2025, le souverain s’était rendu à Kisaala pour une mission bien définie, marquée par des actes de développement, de mémoire et de paix.
L’un des moments les plus marquants de ce séjour fut l’inclination solennelle sur la tombe de son père biologique, disparu le 11 septembre 2016. Ce geste, empreint de respect et de spiritualité, a profondément touché les habitants du terroir, témoins de la fidélité du Roi à ses racines.
Depuis trois ans, Sa Majesté multiplie les réalisations structurantes dans la région. À Kisaala, il a initié la construction d’une école moderne : le Complexe Scolaire Kyabilwa, désormais paré d’une nouvelle robe, au profit des enfants du terroir. Ce projet, financé entièrement sur fonds propres, illustre sa vision d’un Tanganyika profond éduqué, prospère et résolument tourné vers l’avenir.
Le Roi Divin a également décoré les artisans du développement local, saluant leur ferveur et leur détermination. Dans le même élan, il a mobilisé la communauté autour d’une vision de renaissance, rebaptisant Kisaala en “Kisville”, et appelant à l’unité pour bâtir une cité de référence nationale.
Le samedi 13 septembre, l’Artisan de Paix, autrement appelé le Réparateur des Brèches, a clôturé sa mission en embarquant à bord d’un avion affrété par la compagnie Swala Aviation, depuis l’aérodrome de Kabalo, à destination de la capitale cuprifère du Katanga.
Le cortège royal, composé des reines, princes et princesses, était sécurisé par les forces de l’ordre, sous la coordination du Colonel Dieudonné Kanema et du chef de poste du service de renseignement, assurant une protection optimale durant tout le séjour.
Résolu à faire de Kisaala une ville cosmopolite, de pèlerinage et de référence, Joseph Mukungubila Mutombo inscrit son action dans une dynamique de transformation durable.
Son ambition dépasse désormais les frontières du Tanganyika profond, avec l’objectif de faire rayonner Kisaala à l’échelle nationale, et même continentale.
Dans une salle du CEPAS remplie de personnalités politiques, juridiques et académiques, l’Avocat et chercheur Willy Wenga Ilombe a procédé à la présentation officielle de son nouvel ouvrage intitulé « Poursuite et mise en accusations des bénéficiaires des immunités et/ou privilèges des poursuites en RDC : fondement, procédures et tempérament ». Il s’agit de la sixième publication de l’auteur, mais sans doute l’une des plus marquantes.
Un outil pour juristes et politiques
Ce livre, préfacé par le Procureur Général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, se distingue par la pertinence de son sujet et la clarté de son approche. En effet, il traite d’une thématique sensible au cœur du débat judiciaire et politique congolais : la poursuite des personnalités protégées par des immunités ou privilèges procéduraux.
Selon Me Wenga, l’objectif est de lever les zones d’ombre qui entourent cette matière souvent sujette à des interprétations passionnelles. « Face aux allures sentimentales auxquelles tentent de se livrer les uns et les autres sur ces questions, nous avons pensé utile d’apporter notre contribution en rassemblant tous les textes constitutionnels, légaux et réglementaires dans une seule brochure, ce qui pourra servir de lanterne aux lecteurs », a-t-il expliqué.
L’auteur insiste sur un point crucial : les privilèges de juridiction et immunités de poursuite ne sont pas synonymes d’impunité. Ils constituent avant tout des garanties procédurales nécessaires, sans pour autant constituer un frein absolu à la répression des infractions.
Cinq chapitres structurés pour éclairer le lecteur
L’ouvrage s’articule autour de cinq chapitres principaux, à savoir : ‘’La mise en mouvement de l’action publique’’ ; ‘’Privilèges et immunités dans l’exercice de l’action publique’’ ; ‘’Les personnes bénéficiaires des immunités ou privilèges de poursuite et de juridiction’’ ; ‘’Le tempérament au régime d’autorisation préalable aux fins de poursuite’’ ; ‘’De la mise en accusation ou saisine de la juridiction de jugement’’.
A travers ces axes, Me Wenga répond à une série de questions fondamentales : Qui bénéficie réellement de ces immunités ? A quel moment elles s’appliquent ? Devant quelles juridictions et par quelle procédure ? Quels incidents peuvent surgir et quelles voies de recours s’offrent aux intéressés ?
Une contribution majeure au débat judiciaire
La cérémonie de baptême du livre a été présidée par le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, témoignant ainsi de l’intérêt porté par l’institution à cet apport doctrinal.
Par son caractère pédagogique et la richesse de son contenu, l’ouvrage de Me Willy Wenga Ilombe s’impose déjà comme une référence incontournable, non seulement pour les praticiens du droit, mais aussi pour les responsables politiques, souvent confrontés à la complexité des immunités et privilèges dans l’espace judiciaire congolais.
(Enquête réalisée par Julie Akambo wa Mete, Analyste politique)
Les organisations citoyennes engagées dans la promotion de la bonne gouvernance portent une responsabilité particulière : celle de demeurer exemplaires et impartiales dans leurs prises de position. Leur crédibilité repose sur leur capacité à dénoncer, sans complaisance ni favoritisme, les dérives et faiblesses de la gestion publique. Dans un pays où la transparence et la redevabilité demeurent des défis majeurs, elles doivent s’imposer comme des acteurs indépendants, guidés par l’intérêt général et non par des considérations partisanes ou financières. Or, cette mission noble est menacée dès lors que certaines ONG cèdent à la tentation de se mettre au service des autorités qui les financent. Loin d’être des vigies citoyennes, elles deviennent alors des instruments de justification ou de propagande, détournant ainsi leur rôle initial. Une telle dérive mine non seulement la confiance des populations, mais affaiblit aussi la lutte pour une gouvernance intègre et responsable. Seule une posture neutre et incorruptible peut permettre à ces organisations de rester fidèles à leur vocation et d’exercer pleinement leur mission de contre-pouvoir citoyen.
Des vigies citoyennes sous surveillance
En RDC, deux organisations avaient pourtant éveillé de réels espoirs par la noblesse de leurs engagements : l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO). Présentées comme des vigies citoyennes, elles incarnaient l’espoir d’une société civile capable de veiller sur la gestion des finances publiques et de dénoncer les abus.
L’ODEP, coalition regroupant neuf structures, s’était assigné une mission ambitieuse : exercer un contrôle citoyen sur le processus budgétaire afin de renforcer la transparence et la redevabilité, combattre la corruption, les détournements et le blanchiment, tout en encourageant la participation active des Congolais à chaque étape des choix financiers de l’Etat.
C’est dans cet esprit que, début août 2024, l’ODEP publiait un communiqué accusant l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC) de se livrer à un véritable « pillage des ressources publiques », pointant du doigt des pratiques jugées opaques et scandaleuses dans la gestion de cette institution stratégique.
Dans son communiqué, l’ODEP affirmait que chacun des sept membres de l’équipe dirigeante de l’ARPTC percevait en moyenne 340.000 dollars par mois, soit environ 2,3 millions de dollars par an. Sur une période de trois ans, toujours selon l’organisation, ces dirigeants se seraient ainsi partagés pas moins de 18,6 millions de dollars en rémunérations.
Les chiffres avancés étaient précis : le président du conseil d’administration, Christian Katende, toucherait près de 439.471 dollars mensuels, tandis que le salaire le plus bas au sein de la direction s’élèverait tout de même à 319.321 dollars. Quant à la directrice générale adjointe, Lydie Omanga, accusée de percevoir 341.324 dollars chaque mois, elle a choisi de réagir en portant plainte pour diffamation et imputations dommageables. Caractère léger des accusations
Devant la justice, Florimond Muteba n’a jamais été en mesure de produire les preuves étayant ses accusations. Plutôt que de se conformer aux exigences d’une démarche sérieuse et transparente, il a préféré adopter une posture victimaire, dénonçant une prétendue tentative d’intimidation de la part du pouvoir en place. Une telle attitude, basée sur l’émotion et la rhétorique plutôt que sur des faits vérifiables, nuit à sa crédibilité et semble bien éloignée du comportement attendu d’un acteur qui se présente comme un défenseur de l’État de droit et de la transparence dans la gestion publique.
Comme sur le dossier ARPTC, et toujours dans l’ombre de son partenaire Jules Alingete, Florimond Muteba s’illustre le 24 avril 2024 par un nième assaut contre le ministre des Finances de l’époque. Son communiqué sur le dossier des forages n’est qu’un catalogue de confusions, de faux chiffres et d’affirmations erronées, le tout emballé dans un langage pour le moins ordurier.
Quelques semaines plus tard, le 22 mai 2024, il récidive en volant au secours d’Alingete, défendant sans vergogne ses interférences illégales dans l’exécution des dépenses publiques. Il s’appuie pour cela sur une prétendue instruction du Directeur de Cabinet du Chef de l’État, oubliant délibérément que l’ordre institutionnel en vigueur en RDC interdit formellement à ce dernier de se substituer à l’ordonnateur des dépenses publiques. Toute instruction doit obligatoirement transiter par le Premier ministre. Ce rappel avait d’ailleurs déjà été fait en Conseil des ministres et acté par le gouvernement, preuve du caractère irrégulier de ces manœuvres.
Dans une surenchère populiste, Muteba va jusqu’à accuser le Ministre des Finances de percevoir 40 % de tous les paiements ordonnancés. Une accusation d’une extrême gravité, lancée sans la moindre preuve, qui illustre la légèreté avec laquelle l’ODEP et ses partenaires de l’IGF manipulent l’opinion publique.
Des accusations légères pour un agenda sombre
Ce comportement répétitif, qui mêle approximations, diffamations et mise en scène, ne peut s’expliquer que par l’appartenance de ces acteurs à un même réseau. Un système qui ne vise ni la transparence ni la bonne gouvernance, mais plutôt le règlement des comptes et la déstabilisation de personnalités ciblées, pour des raisons purement politiciennes.
La deuxième organisation, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), est dirigée par Ernest Mpararo. Elle se donne pour ambition de voir un jour la RDC devenir un véritable État de droit, débarrassé de toute forme de corruption, où les lois seraient respectées et les détourneurs systématiquement poursuivis et sanctionnés. LICOCO revendique comme valeurs cardinales l’intégrité, l’éthique, la transparence et la bonne gouvernance. Sur son site, elle met en avant ses partenariats avec Transparency International, le gouvernement du Canada, l’Agence française de développement et l’Union européenne, se présentant comme une sentinelle inflexible de la lutte anticorruption dans la sphère publique.
Le scandale des 28 millions de « jetons de présence »
Début 2024, Florimond Muteba et Ernest Mpararo furent désignés parmi les 267 experts appelés à renégocier le très controversé contrat Sicomines. L’opinion publique attendait logiquement de ces figures de la société civile qu’elles s’emploient à défendre les intérêts du pays, en obtenant des termes justes et transparents, loin de toute pratique douteuse ou arrangement corrupteur.
Mais la suite a pris une tournure inattendue et choquante. Selon les révélations, les membres de la commission interinstitutionnelle se sont octroyé pas moins de 28 millions de dollars américains sous forme de prétendus « jetons de présence », en dehors de toute règle administrative et éthique en matière de finances publiques. À l’origine de ce montage, l’Inspecteur général des finances de l’époque, Jules Alingete, qui avait sollicité – en violation flagrante la loi – la partie chinoise pour financer ces gratifications, tout en favorisant largement le comité restreint. Une telle initiative, venant de celui qui se posait en gardien de l’orthodoxie financière, apparaissait comme un déni de la déontologie, une entorse manifeste à la loi et un affront aux principes élémentaires de la gestion des finances publiques.
La partie chinoise avait accepté cette manœuvre à condition que ces sommes soient défalquées des crédits initialement réservés à la construction d’ouvrages publics. Autrement dit, l’État congolais a renoncé à une part de ses projets de développement pour enrichir un petit cercle de privilégiés, ce qui correspond clairement à un détournement de fonds publics.
Face à ce scandale, les deux figures de proue de la lutte anticorruption sont restées étrangement silencieuses. Aucune dénonciation, aucun communiqué, rien. Selon plusieurs sources, ils se seraient contentés d’empocher un montant de 100.000 USD chacun, en contradiction flagrante avec les valeurs qu’ils revendiquent.
Dans ces conditions, l’équipe des experts congolais n’a pas fourni le travail attendu d’elle. Bien au contraire, les nouveaux termes du contrat Sicomines semblent, à bien d’égards, pires qu’avant. En effet, loin de corriger les déséquilibres dénoncés depuis des années, l’avenant 5 au contrat Sicomines a au contraire maintenu des exonérations fiscales exorbitantes, qui continuent d’asphyxier les finances publiques. Il renforce avec flagrance le déséquilibre de traitement en faveur de cette entreprise chinoise, en comparaison avec le reste des entreprises minières.
Le cartel de la société civile sous contrat
Présentés comme les vigies de la bonne gouvernance, Florimond Muteba (ODEP), Jean Claude Katende (ASADHO) et Georges Kapiamba (ACAJ) se sont imposés comme des voix incontournables de la lutte contre la corruption. Mais derrière cette façade morale, un malaise grandit : leurs méthodes, leurs silences et surtout leurs accointances avec l’Inspection générale des finances (IGF) de Jules Alingete jettent le doute sur leur indépendance.
Des vigies… sélectives
Tous trois, conjointement avec d’autres ONG, ont signé un protocole d’accord avec l’IGF, censé renforcer le contrôle citoyen. Dans les faits, cette alliance ressemble davantage à une mise sous contrat de la société civile par l’État. Depuis, leurs indignations semblent calibrées : certaines affaires sont montées en épingle, d’autres soigneusement évitées. Résultat : une dénonciation sélective, plus médiatique qu’efficace, qui nourrit l’impression d’une société civile instrumentalisée.
Des présidents à vie en porte-à-faux
Autre contradiction flagrante : ces « défenseurs » de la démocratie et de l’éthique se sont installés en présidents à vie à la tête de leurs ONG. Florimond Muteba à l’ODEP, Ernest Mpararo à la LICOCO, Jean Claude Katende à l’ASADHO et Georges Kapiamba à l’ACAJ s’éternisent dans leurs fonctions depuis des décennies, sans processus clair de renouvellement. Une dérive qui renvoie l’image d’organisations verrouillées, en décalage complet avec l’exemplarité qu’elles exigent des institutions publiques.
Une opacité coupable
Des sources rapportent une incohérence majeure quant à la gestion même de ces ONG. « Aucune d’elles n’est en mesure de produire des comptes clairs, transparents et réguliers, sur les financements et revenus de leurs structures. Ni audits publiés, ni rapports financiers détaillés, ni communication sur l’utilisation des fonds reçus des bailleurs ou des partenaires publics ou privés », confie un observateur avisé.
Le paradoxe est cruel : ils dénoncent la corruption, les détournements et l’absence de reddition de comptes dans l’administration congolaise, mais leurs propres ONG fonctionnent dans la même zone grise d’opacité qu’ils prétendent combattre. En d’autres termes, ils reproduisent exactement ce qu’ils reprochent aux institutions publiques : le double langage, l’absence de redevabilité et la gestion à huis clos.
On constate ainsi un alignement idéologique et politique entre certaines organisations de la société civile, l’Inspecteur des Finances Jules Alingete – gentiment limogé depuis – et le Ministre Constant Mutamba, l’ancien ministre de la Justice condamné pour détournement des fonds. En voici quelques exemples.
Quand les « anticorruption » défendent les « corrompus »
Au début, Florimond Muteba et l’ODEP étaient critiques envers Jules Alingete Key. Ainsi, le 9 octobre 2021, l’observatoire accusait l’Inspecteur général des finances-chef de service de faire l’apologie de la mégestion des finances publiques et de couvrir la gabegie financière à la Présidence de la République, devenue, selon lui, le symbole des dépassements budgétaires pour cause de mauvaise gestion. Dans un communiqué rendu public alors, l’ODEP estimait que «la déclaration de l’Inspecteur général de l’IGF et chef de service, Jules Alingete lors du point de presse conjoint avec le Porte-parole du Gouvernement, a vidé de sa substance la crédibilité dont jouissait jusque-là cet organe supérieur de contrôle ».
Moins de deux ans plus tard, le 23 février 2024, alors que M. Jules Alingete est accusé d’avoir supervisé une grave fraude fiscale en faveur de Rawji, société cliente de son cabinet d’audit, Florimond Muteba vole à son secours pour dénoncer des manœuvres visant à « déstabiliser, discréditer, diaboliser et fragiliser la fonction de contrôle au sein de l’État, avec comme cible : l’IGF qui a su résister contre tous les antivaleurs qui gangrènent la gouvernance de notre pays ».
Suite aux mêmes graves accusations, Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO), a pris aussi la défense d’Alingete sur Twitter le 7 avril 2024 : « L'inspection Générale des Finances( IGF), sous la direction de Mr Jules Alingete, a rendu des services loyaux à notre pays en traquant les criminels économiques et financiers, d'une part, en protégeant l'argent de l'Etat, d'autre part. Mr Jules Alingete s'est distingué dans ce travail comme étant un des meilleurs d'entre nous. Nous avons le devoir de le protéger et de protéger toutes/tous celles ou ceux qui se distinguent dans leur travail fait pour le bien du Congo », écrit-il.
Cinq jours plus tard, c’est au tour d’Ernest Mpararo de donner de la voix. Le président de la LICOCO dévoile même le pot aux roses le 12 avril 2024 : « En tant que société civile nous avons un partenariat avec l’IGF. Et lorsque l’un des partenaires est attaqué, nous devons le soutenir ».
Voilà donc des chantres de la bonne gouvernance qui sont liés par des partenariats avec des autorités politiques qu’ils s’engagent à défendre quand elles sont attaquées, sans se préoccuper le moins du monde des graves accusations de malversations financières qui pèsent sur elles ! On va noter le même soutien massif de la part des mêmes acteurs de cette société civile en faveur de Constant Mutamba lors de son procès, dans une démarche visant à délégitimer la justice dans son travail.
Ainsi, dans son communiqué du 02 août 2025, l’ASADHO alertait sur «la violation de principes d'un procès équitable et juste dans le procès de l'ancien ministre de la Justice à la Cour de cassation ». Trois jours plus tard, c’est au tour de l’ACAJ de publier un communiqué dans lequel elle accuse la Cour de cassation de « violation de principes », et se dit « vivement préoccupée par la manière dont se déroule le procès sur le détournement supposé des fonds liés à la construction d’une prison à Kisangani ». Enfin, le 26 août 2025, c’est l’ODEP qui se déclare “profondément préoccupé” par les violations des règles démocratiques et des droits fondamentaux relevées dans le procès Constant Mutamba ». Les mêmes mots, à croire qu’ils s’étaient passé le mot, ou plutôt qu’ils avaient reçu le même mot d’une même source !
En se faisant les avocats des corrompus, ceux qui se proclamaient vigies citoyennes ont fini par trahir leur mission et par rejoindre le système qu’ils prétendaient combattre. Le peuple congolais n’oubliera pas que, lorsque l’histoire appelait au courage, ils ont choisi le confort du silence et l’opportunisme des complicités.
Autre cas : La Cour des Comptes met en cause l’Inspecteur général des finances pour irrégularités dans la conduite d’une mission de service effectuée à la Générale des carrières et des mines (Gécamines) le 7 novembre 2023. En effet, « Les inspecteurs détachés pour effectuer la mission de 90 jours ont été doublement rémunérés. D’abord par le Trésor public et ensuite par la Gécamines. Au lieu de faire le contrôle, ces derniers se sont transformés en consultants de la Gécamines. C’est une faute de gestion », fait savoir le parquet près la Cour des comptes. Immédiatement, l’ODEP et la LICOCO entre en danse pour défendre l’IGF-CS incriminé.
« L’observatoire de Dépense Publique (ODEP) et la Ligue Congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) notent avec regret que le Parquet général Près la Cour des comptes qui devrait travailler en synergie avec l’IGF pour répondre aux attentes du Chef de l’état sur la lutte contre la corruption s’illustre par des attitudes contre productives. (…) La société civile invite le Parquet général Près la Cour des comptes à éviter de tels agissements qui sont de nature à jeter un discrédit sur cette institution importante du pays », écrivent MM. Muteba et Mpararo dans un communiqué conjoint.
La malédiction des complicités
Jadis présentés comme des phares moraux de la société civile congolaise, les dirigeants de certaines ONG apparaissent aujourd’hui comme des personnages aux zones d’ombre. Sélectifs dans leurs indignations, leurs coups d’éclat médiatiques masquent souvent un manque de rigueur. Ils incarnent à eux seuls les contradictions d’une société civile souvent plus soucieuse de prestige que de justice.
En définitive, ces scandales et ces complicités trahissent une réalité persistante : derrière le vernis des institutions et des vigies citoyennes, le système continue de protéger ses véritables architectes, laissant le peuple congolais face à l’injustice et aux illusions d’une lutte anticorruption trop souvent théâtrale.
La politique de décentralisation de l’action culturelle dans les provinces de la République Démocratique du Congo (RDC) a été soutenue par la ministre de la culture lors d’un échange mardi avec une actrice américaine d'origine congolaise pour son projet de construction d’un centre artistique au Kongo Central, (Ouest du pays), selon un communiqué officiel.
«A travers cet échange, la ministre Yolande Elebe Ma Ndembo a réaffirmé la volonté de son ministère de décentraliser l’action culturelle, en appuyant et soutenant les initiatives culturelles privées dans les provinces pour bâtir une dynamique nationale, au-delà de la capitale », a-t-on lu.
C’est dans ce contexte, a expliqué, la source que la ministre de la culture, arts et patrimoine, a reçu en audience le cinéaste congolo-américaine Phylicia Pearl Mpasi qui est venue présenter son projet de construction d'un centre culturel à Mbanza-Ngungu, un territoire de la province du Kongo Central, dont elle est la marraine.
«Ce projet vise à promouvoir les arts, en particulier le cinéma, et à former une nouvelle génération de talents directement sur place », a précisé le document du ministère.
Il sied de noter que cette politique de soutenir la décentralisation des activités culturelles au niveau national et international s’inscrit dans le cadre de la vision gouvernementale pour promouvoir et pérenniser les valeurs de la culture congolaise dans toute sa diversité. Sur le plan international, elle se traduit par l’engagement de la redynamisation de la diplomatie culturelle avec les différents partenaires étrangers internationaux afin de diversifier et renforcer la présence de la RDC en internationale.
C’est dans cette optique que la ministre Yolande Elebe a tenu une séance de travail, à la fin du mois d’août avec l’Ambassadrice de la RDC aux Etats-Unis, Yvette Kapinga.
« L'objectif de cette réunion était d'explorer et de consolider de nouvelles voies de coopération entre la RDC et les États-Unis, en plaçant la culture au cœur de leur diplomatie. Cet échange stratégique a porté sur les points suivants : La promotion du patrimoine congolais aux États-Unis, l'organisation d'événements culturels, notamment la célébration annuelle de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, la diversification de la représentation artistique, afin d'inclure l'art culinaire, les arts visuels, la littérature et d'autres formes d'expression », a révélé le communiqué.
Et de conclure : « Cette démarche pose les bases d'une collaboration durable et promet de nouvelles perspectives pour le rayonnement du patrimoine congolais et le renforcement des liens avec la diaspora américaine ».
La célèbre chanteuse Mbilia Bel de la République démocratique du Congo (RDC) a été victime d'un accident de circulation mardi aux environs de cinq (5) heures du matin sur la route de l'aéroport international de N'djili à Kinshasa, a annoncé de source familiale. « La Cléopâtre et son producteur Jules Nsana grièvement blessé ont été transportés d'urgence dans un hôpital pour des soins médicaux. Mais, la situation est sous contrôle. Rien de grave du côté de la chanteuse qui est gardée sous observation de l'équipe médicale. Donc, plus de peur que de mal. La Cléopâtre va s’en sortir bien », a confirmé Marc Tabu, journaliste et membre de la famille biologique de chanteuse.
«Mbila Bel a trouvé l'accident alors qu'elle se rendait à l'aéroport pour un voyage en Belgique dans le cadre de son spectacle prévu le 20 septembre 2025 dans la salle Madeleine de Bruxelles. Avec cette situation, elle a raté juste l'avion mais il n'y a rien de grave. Elle va se produire sur la scène belge. Que ses mélomanes se calment ! », a-t-il ajouté.
Née le 30 août 1959, en République Démocratique du Congo, Mbilia Bel, de son vrai nom, Marie Claire Mboyo Moseka, est cette légendaire chanteuse que le monde musical appelle affectueusement la Cléopâtre de la Rumba congolaise pour sa beauté, sa voix emblématique et son énergie sur scène.
Révélée dans les années 70 comme choriste chez Abeti Masikini, elle a été découverte par le public au sein du groupe Afrisa International du grand Pascal Tabu Ley Rochereau au début des années 80. C’est aux côtés de cette icône de la musique congolaise que la chanteuse a marqué grâce à sa voix imposée dans les chansons devenues classiques telles que ‘‘Eswi Yo Wapi’’, ‘‘Tempelo’’, Mpeve ua ;longo’’, ‘‘Faux pas’’, ‘‘Beyanga’’, ‘‘Yamba ngai’’, ‘‘Nairobi’’ou ‘‘Nadina’’.
Après sa séparation en 1988 avec Tabu Ley avec qu’ils sont fait une fille, Mbila Bel s’est installée à Paris et a collaboré avec le virtuose de la guitare Rigobert Bamundele très connu sous le nom de Rigo star.
Ensemble, ils ont produit des albums sous l’impulsion de Syllart production dont la chanson ‘‘Mazili mazili’’ a placé la chanteuse dans le firmament dans la des années 90. Ensemble, ils vont également réaliser des tubes comme Boyaye, ‘‘Queen’’, en 2002, ‘‘Welcome’’ en 2004, l’album ‘‘Belissimo’’. Avec des arrangements signés Souzy Kasseya, ‘‘Belissimo’’ navigue entre ballades de Simaro Lutumba, duo translinguistique avec la grande griotte malienne Kandia Kouyaté, clins d’œil au zouk mandingue et à la rumba.
Son talent et son charisme lui ont rapidement valu une reconnaissance internationale, faisant d'elle l'une des chanteuses congolaises les plus populaires et respectées. Elle est considérée comme une icône de la musique congolaise, ayant influencé de nombreux artistes et laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la musique africaine.
Un album aux couleurs multiples, porté par une voix iconique, Mbilia Bel s’est illustrée aussi avec sa qualité d’une grande interprète de haute facture, au-delà d’être considérée comme une référence de la voix féminine dans l’histoire de la musique de deux Congo.
Dans le cadre de leur mission parlementaire, une délégation de Députés nationaux a été reçue, le vendredi 5 septembre 2025, par le Directeur Général de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), le Dr Etienne Tshimanga Mutombo. La rencontre s'est déroulée dans son cabinet de travail, situé au 7ème niveau de la Tour Administrative de l’OCC.
Cette initiative s’inscrit dans le rôle régalien de l’Assemblée nationale, qui vise à veiller à la bonne gouvernance et au respect des principes de transparence dans la gestion des institutions publiques. Ces missions parlementaires peuvent prendre la forme de missions d’information, pour approfondir un dossier ou suivre l’actualité, ou de commissions d’enquête, destinées à recueillir des éléments sur des faits précis ou la gestion d’un service.
Après les civilités d’usage, le chef de la délégation parlementaire a exposé au Directeur Général de l’OCC le motif de leur présence. Il a précisé que la délégation et lui-même étaient là pour une mission parlementaire d’une durée d’un mois. «Cette mission aura pour objectif d’évaluer la situation de l’établissement public suite aux nombreux cris d’alarme parvenus à l’Assemblée Nationale. Ce sera également l’occasion d’appréhender l’organisation et le fonctionnement de l’OCC», a-t-il déclaré. Il a renchéri : «En tant que représentants du peuple, nous avons l’obligation de remplir cette mission confiée par la Constitution, la Loi et le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale. Notre présence aujourd’hui vise à prendre contact avec les responsables de l’Office, à leur présenter notre agenda et à préciser l’objet de la mission. »
Ces propos traduisent la ferme volonté des élus de répondre aux préoccupations de la population et d’assurer un suivi rigoureux des activités de cette institution stratégique pour l’économie nationale.
En réaction, le Directeur Général de l’OCC, le Dr Etienne Tshimanga Mutombo, a assuré ses interlocuteurs de la pleine collaboration de son institution.
« Les Honorables Députés viennent de s'exprimer. Ils sont investis d'une mission régalienne, celle d’assurer le contrôle de la gestion au sein de l’Office Congolais de Contrôle. Aujourd’hui, il s’agissait d’une mission de prise de contact et nous attendons leur feuille de route. La Direction Générale demeure entièrement disposée à travailler avec les honorables dans le cadre de cette mission. »
Le Dr Etienne Tshimanga Mutombo a ainsi démontré son ouverture au dialogue, sa transparence dans la gestion et sa volonté de collaborer avec les instances parlementaires dans un esprit de partenariat institutionnel.
Cette mission parlementaire, prévue pour une durée d’un mois, permettra sans aucun doute aux élus nationaux de mieux s’imprégner du fonctionnement de l’OCC, d’identifier les défis à relever et de proposer des solutions en phase avec les attentes de la population. Elle marque également une étape importante dans le renforcement du contrôle citoyen et parlementaire sur la gestion des entreprises publiques.
Dans un communiqué rendu public le mardi 2 septembre 2025 dans le territoire de Kwamouth, les autorités militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont arrêté 7 miliciens Mobondo opérant dans cette partie de la province pendant plusieurs mois. L'annonce a été faite au village d'Aurevoir, séparant la province de Kinshasa à celle de Maï-Ndombe.
Pendant cette opération militaire des Forces Armées congolaises dans ce village, situé le long de la RN 17, un AK-47 et cinq armes de guerre ont été capturés.
Par ailleurs, ces malfaiteurs auraient été impliqués dans le braquage d'un véhicule en provenance de la capitale congolaise à destination du village Twa. Au cours de leur braquage, ils avaient torturé, séquestré et dépouillé les usagers de leurs biens, tant en nature qu’en espèce.
De son côté, le porte-parole des opérations Ngemba dans cette région, Antony Mualushayi, a indiqué qu'à la suite de ces manifestations, une patrouille de combat a été déclenchée à partir du village Kinsele dans le but de sécuriser la zone, puis traquer les éléments de ladite milice.
Pour ce faire, l'état-major des FARDC a insisté auprès des militaires sur le respect strict de leur travail souverain de la protection de cet espace et des populations en général, en mettant toutes les batteries en marche et à ne surtout pas se mêler aux conflits ethniques locaux.
Anthony Mualushayi, appelle à une élimination immédiate et au désarmement plus rapide des ex-combattants Mobondo en vue d'éviter toutes sortes de trouble, montrant ainsi que le maintien de ces ennemis de la paix dans cette partie de la République est considéré comme un signe d’insécurité réelle pour la population.
Il sied de rappeler que lors de la clôture d'une mission d'itinérance de la 33ème Région militaire dans la ville de Kindu, Chef-lieu de la province du Maniema, le Vice-Premier Ministre en charge de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Guy Kabombo Muadiamvita a réaffirmé l'engagement total du Gouvernement central à avoir une armée puissante, républicaine et dissuasive.
En mission dans la province de la Tshopo, depuis le lundi 1er septembre 2025, John Banza, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, a effectué, hier mercredi 3 septembre 2025, une important visite du centre de matériel flottant ainsi que de la centrale d’enrobé, deux sites placés sous la responsabilité de l’Office des Routes. Accompagné du Directeur Général de cet établissement, le Professeur Jeanneau Kikangala Ngoy, le Ministre sectoriel a constaté l’état délabré dans lequel se trouve le centre de matériel flottant, ainsi que l’inactivité de la centrale d’enrobée dont la machine, pourtant, fut acquise au début des années 2010 et inutilisée depuis 2011.
La renaissance
A ce jour, le centre de matériel flottant appelé également ‘’Centre des bacs’’, se trouve dans un état de délabrement en raison de l’absence des moyens de fonctionnement pour sa politique. Une fois réhabilité, note-t-on, ce centre permettra d’assurer une bonne gestion de tous les bacs des provinces de la Tshopo, Haut-Uélé et Bas-Uélé.
Sans coup férir, le Ministre John Banza a promis, en présence du DG Kikangala, la résurrection de l’Office des Routes. S'adressant aux agents et cadres de l'entreprise au centre matériel flottant, il a appelé à un renouveau collectif, déclarant : « Rêvons ensemble pour une renaissance de l'Office des Routes ».
Intervention du DG de l’Office des Routes
Pour sa part, face à la presse, le Professeur Kikangala est revenu sur l’action prise, à savoir celle de soumettre, dans un bref délai, un devis actualisé pour la mise en service de la machine postée dans la centrale d’enrobée.
« Cette machine acquise au début des années 2010 n’est pas encore mis en service en raison du coût à supporter. L’an dernier, à la demande l’autorité, nous avons évalué ce coût à 286.000 dollars américains pour mettre en service cette machine afin de produire des enrobés, non seulement pour l’Office des Routes, mais aussi tous les opérateurs routiers de la région », a souligné le Professeur Jeanneau Kikangala, devant la presse mobilisée dans cette mission.
Saluant la volonté du Ministre Banza dans cette quête, il a rajouté : « Je crois que l’occasion est venue pour nous d’actualiser ce devis existant pour la mise en service urgente de cette machine ».
Rappel de la mission
Pour rappel, c’est depuis le lundi 1er septembre 2025 que le Ministre John Banza séjourne dans la province de la Tshopo. Aux côtés du Directeur Général de l’Office des Routes, le Professeur Jeanneau Kikangala Ngoy, le Ministre a parcouru, le mardi 2 septembre dernier, plus de 38 kilomètres sur la Nationale n°4 (RN4), axe stratégique reliant Kisangani à Beni, via le Haut-Uélé et l’Ituri.
Au cœur de cette mission se trouve un programme ambitieux de réhabilitation et de bitumage de la route Kisangani–Mambasa–Komanda–Beni. Véritable colonne vertébrale de l’économie régionale, cet axe vital permettra non seulement de désenclaver Kisangani, ville historique, mais aussi de fluidifier les échanges commerciaux et l’approvisionnement en denrées alimentaires et en carburant des populations de la Tshopo, de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Nord-Kivu ainsi que des centres urbains voisins tels que Bunia, Isiro et Bafwasende.
Pour cette première phase, 258 kilomètres seront réhabilités sur les 748 kilomètres prévus, avec un accent sur la section Kisangani–Bafwametinda (Bafwasende). Actuellement, les interventions se concentrent entre le PK13+800 et le PK36, incluant la construction d’ouvrages d’assainissement, de dalots, de terrassements et de la couche de fondation. Une planche d’essai en grave-bitume a d’ailleurs été réalisée sur 200 mètres, entre le PK24+400 et le PK24+600, confirmant l’avancement tangible des travaux.