RDC : les Plateformes de la Société civile exhortent l’Etat congolais et la Communauté internationale de placer la justice au-dessus des dialogues politiques !

C’est un cri du cœur et un réquisitoire sans concession que lance « La Voix des Victimes », un puissant regroupement de plus de 2.500 organisations de la Société civile congolaise. Dans un communiqué daté du 5 juillet 2025, ces plateformes dénoncent avec la plus grande fermeté trois décennies de conflits meurtriers et une culture de l'impunité qui récompense les bourreaux tout en condamnant les survivants au silence, à la misère et à l'oubli. Mettant en lumière la marginalisation systématique des victimes dans les processus politiques et diplomatiques, la société civile formule des exigences claires : la mise en œuvre effective d'une justice transitionnelle fondée sur la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non-répétition. Interpellant directement les Nations Unies à l'aube d'un débat crucial à New York, elles réclament l'activation de la compétence de la CPI sur le crime d'agression pour poursuivre les responsables présumés de l'État rwandais, dont l'implication est, selon elles, largement documentée.

LA VOIX DES VICTIMES DES CRIMES INTERNATIONAUX EN  RÉPUBLIQUE

DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Kinshasa, le 05 juillet 2025

Nous, Plates-formes des Organisations de défense des droits humains de la société civile congolaise, regroupant plus de 2.500 ONG engagées dans l’accompagnement des survivants des conflits armés récurrents imposés à la République Démocratique du Congo, mus par la nécessité de promouvoir la Paix et la dignité des victimes, portons à la connaissance de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :

Voilà trois décennies que la RDC est le théâtre de conflits meurtriers en violation des droits international et international.

Cette situation entraine des violences massives et systématiques de tout genre notamment des millions de morts, les viols, les enlèvements, les incendies des villages, les incursions d’enrôlement forcé d’enfants, de déplacés forcés et de réfugiés, des déportations, des destructions méchantes des patrimoines de l’humanité et des propriétés privées, l’installation irrégulière des populations étrangères dans les villages abandonnés, les pillages systématiques des ressources naturelles,...

À ce jour, l’agenda des victimes survivantes est marginalisé et parfois ignoré lors des processus politiques, institutionnels et diplomatiques. Alors que nombreux parmi les auteurs présumés des actes atroces qu’ils ont subi sont récompensés à travers des mécanismes de dialogues politiques, d'amnisties ou d’intégration dans les institutions nationales et les forces de sécurité.

Les victimes survivantes sont condamnées de vivre les traumatismes perpétuels, réduites au silence, à la misère et à l’oubli.

Nous dénonçons  l’injustice et l’oppression. Dans la plus grande fermeté, nous nous insurgeons contre la culture de l’impunité qui nie aux victimes leurs droits fondamentaux aux réparations à la vérité, à la justice, et aux garanties de non-répétition.

Le peuple congolais tout entier a droit à connaître la vérité sur les tenants et les aboutissants des ces cycles de guerres ; que les victimes et en particulier les communautés affectées exigent justice.

A cet effet,

  1. Nous exigeons la mise en œuvre effective de la justice transitionnelle en RDC fondée sur les quatre piliers : la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non répétition.
  2. A titre de vérité, le dialogue national inclusif envisagé en RDC ne doit pas se conclure à la gratification des belligérants mais au consensus interne sur la cohésion nationale ainsi que l’organisation des élections crédibles inclusives et transparentes.
  3. Nous rappelons à l’État congolais ses obligations constitutionnelle et internationale de protéger les droits des victimes et de garantir que la justice soit rendue dans le respect des normes internationales des droits humains.
  4. Nous exhortons la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, l’Union Africaine, l’Union Européenne, et les pays partenaires de la RDC, à :
    1. Appuyer la mise en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle crédibles et dirigés vers les victimes ;
    2. Soutenir l’établissement des chambres mixtes spécialisées pour la RDC, comme proposé dans le Rapport Mapping des Nations Unies de 2010 ainsi que tous autres rapports ultérieurs des experts des nations Unies.
  5. À l’heure du débat prévu du 07 au 09 juillet 2025 à Newyork sur le crime d’agression, prévu en juillet 2025 aux États-Unis, de se mettre d’accord sur le mécanisme d’exercice de la compétence de la CPI sur le crime d’agression de sorte a lui permettre de poursuivre les responsables présumés de l’État Rwandais. Nous appelons la CPI, les États parties et l’ensemble de la communauté des droits humains à :
    1. Prendre en compte la voix des victimes congolaises ;
    2. Poursuivre les responsables de crimes d’agression, notamment l’État rwandais , dont les implications dans les exactions commises sur le territoire congolais sont documentées et connues.

Il n’y aura ni paix durable, ni réconciliation véritable, ni construction de l’avenir tant que les droits des victimes ne seront pas au centre des préoccupations gouvernementales et un sujet sur la table au niveau international.

Nous réclamons une justice restauratrice, porteuse d’une vraie réconciliation nationale. 

La mémoire des millions de victimes exige une réponse courageuse.

Nous demandons que la logique d’indemnisation soit en lien avec la justice pénale. Aucune indemnité financière ne saurait remplacer les enquêtes sérieuses, les poursuites judiciaires et la reconnaissance institutionnelle des crimes subis.

Fait à Kinshasa, le 05 juillet 2025

Signataires

Liste des Plates-Formes de la société civile

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