Face à la controverse politique et juridique sur la révision de la Constitution, perçue en République Démocratique du Congo comme une source de méfiance et de crise politique, dont la réputation est souvent ternie par des pratiques inappropriées susc...
Pour renforcer la compétitivité des industries locales, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a signé un arrêté interdisant temporairement l'importation de sacs et d'emballages de ciment ainsi que de sacs destinés aux minerais (Big Bags) dans la partie Sud-Est de la RDC.
Cette interdiction s'étendra sur une période de 12 mois, indique une annonce proche du ministère du Commerce extérieur exploitée par opinion-info.cd, ce mardi 29 avril 2025.
Selon une dépêche du ministère du Commerce extérieur, cette interdiction s’étendra sur une période de 12 mois. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de sauvegarde de la production nationale, particulièrement dans les provinces industrielles du Katanga, afin de stimuler la consommation des produits fabriqués localement.
Toutefois, des mesures d’accompagnement ont été prévues. En cas de difficulté d'approvisionnement en produits locaux dans certaines parties du territoire national, les opérateurs économiques auront la possibilité d’obtenir, sans frais, une dérogation d’importation. Cette autorisation exceptionnelle devra être sollicitée auprès du ministre du Commerce extérieur, à travers une demande précise indiquant la destination et les détails de la marchandise concernée.
La demande devra également être appuyée par un dossier complet validé par le SEGUCE-RDC -Guichet Unique Intégral du Commerce Extérieur-, sous peine de rejet.
Avec cette initiative, le Gouvernement entend encourager la relance de l’industrie locale, réduire la dépendance aux produits importés et favoriser l’émergence de champions industriels congolais.
Rappelons que cette mesure de restriction temporaire d’importation de certains matériaux de construction pour une durée de 12 mois, vise abord à stopper l’exploitation ainsi que l’utilisation abusive des ressources naturelles de la République démocratique du Congo : une décision qui entre en vigueur dès les jours de sa signature.
Access Bank RDC, guidé par son Directeur Général Arinze K. Osuachala, a rendu public son rapport « Pilier III » pour l’exercice 2024, ce samedi 3 avril 2025 à Kinshasa, conformément à l’instruction 55 de la Banque Centrale du Congo portant sur la discipline de marché. Ce document fournit une vue d’ensemble approfondie, tant qualitative que quantitative, des opérations de la banque, couvrant notamment, la gestion des risques, la gouvernance d’entreprise et les orientations stratégiques.
En phase avec la vision de la Banque qui est d'être la banque africaine la plus respectée au monde, Access Bank RDC adopte des normes internationales en matière de gestion des relations avec la clientèle, de contrôle des risques et de gouvernance. Cette approche permet à la Banque de relever efficacement les défis tout en capitalisant sur les opportunités inhérentes au marché congolais.
L’année 2024 a été marquée par une croissance significative : le total du bilan est passé de 996,8 milliards CDF en 2023 à 1.151 milliards CDF, soit une augmentation de 154,3 milliards CDF. Les dépôts de la clientèle ont également progressé, atteignant 810,7 milliards CDF contre 661 milliards l’année précédente. Cette performance reflète une forte mobilisation des dépôts, aussi bien du segment de détail que des grandes entreprises, traduisant l’ancrage renforcé de la banque dans l’économie nationale.
Sur le plan des résultats, Access Bank RDC a maintenu pour la dixième année consécutive une croissance de sa rentabilité. Au 31 décembre 2024, les fonds propres de la banque s’élevaient à 198,2 milliards CDF (soit 69,6 millions USD), portés par un bénéfice net après impôt de 26,9 milliards CDF (9,4 millions USD). Cela, malgré une provision pour dépréciation du capital de 3,3 milliards CDF (1,1 million USD), due à la dépréciation du franc congolais (passant de CDF 2600/USD en janvier à CDF 2845,05/USD en décembre 2024).
Arinze K. Osuachala, Directeur Général d’Access Bank RDC, a déclaré : « Nous poursuivons notre enracinement dans l’économie congolaise en consolidant nos performances financières et notre notoriété. Notre priorité est d’offrir des services de qualité et de proposer des produits innovants répondant aux réalités du marché. Notre progression constante reflète notre ambition de devenir un acteur clé du développement durable, tout en atteignant nos objectifs stratégiques. »
En parallèle, Access Bank RDC mène diverses initiatives à impact social dans les domaines de l’environnement, de la santé, de l’éducation et du développement économique, confirmant ainsi son engagement en tant qu’institution citoyenne.
En ce qui concerne cette banque
Access Bank R.D. Congo, filiale du groupe Access Bank Plc, opère en République Démocratique du Congo depuis 2002 suite à l’acquisition de la Banque Privée du Congo (BPC), à l’époque opérationnelle à Goma. L’approbation de la Banque Centrale du Congo pour la dénomination Access Bank RDC a été effective en Août 2008.
Access Bank R.D. Congo est une banque commerciale qui offre une gamme variée des services financiers aux entreprises et aux particuliers. Plusieurs années d’expérience sur le marché financier congolais ont permis à la banque de développer en son sein une diversité des produits financiers inclusifs ciblée à la clientèle « Particulier » pour contribuer fortement à l’inclusion financière du pays.
L’objectif principal est de comprendre et de répondre aux besoins réels de la population congolaise pour accroitre l’économie de la RDC.
Signalons que, le groupe Access Bank Plc, composé des filiales bancaires et non bancaires, est présent dans les pays d’Afrique notamment le Nigéria, la Gambie, la Sierra Leone, la Zambie, le Rwanda, le Ghana, le Mozambique, le Kenya, le Botswana, le Cameroun, la Guinée Conakry, l’Afrique du Sud, l’Angola, la Namibie, La Tanzanie, l’Île Maurice et la RD Congo, sans compter son expansion en Europe puis en Asie en ayant une filiale au Royaume-Uni, en France, Malte, et des bureaux de représentation en Chine, aux Émirats arabes unis, au Liban, à Hong Kong et en Inde.
Access Bank Plc est cotée à la Nigérian Stock Exchange (NSE) et compte plus de 900.000 actionnaires. Le total de ses actifs, à ce jour, est supérieur à 33,4 milliards de dollars. En tant que banque africaine de premier plan, Access Bank Plc cherche à devenir un catalyseur majeur de croissance à travers l’Afrique et au-delà du continent. Access Bank Plc est l’une des plus importantes institutions bancaires du continent africain en termes de portefeuille client qui a atteint plus de 60 millions de clients. La croissance reste l’ADN de Access Bank car elle poursuit un rythme d’acquisition qui connait une forte accélération.
Le groupe existe depuis février 1989 et est aujourd’hui une banque commerciale enregistrée au Nigeria, opérant à travers un réseau de plus de 700 agences et points de services, couvrant 3 continents et 25 marchés. Ses filiales bancaires et non-bancaires offrent un large éventail de services financiers à travers le Nigéria et d’autres juridictions.
(Enquête réalisée par Belhar Mbuyi et Olivier Kaforo)
Après la formation du Gouvernement Sama Lukonde, Nicolas Kazadi décide de créer un pôle financier dynamique et un nouveau lieu de vie pour les Kinois, qui offrirait des espaces de restauration, des centres de conférences, des parkings, des bureaux et un data center de premier plan. Il s’agit de construire un centre financier qui engloberait également un Centre de Congrès pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes, un hôtel Marriott – du nec plus ultra de l’hôtellerie mondiale, Marriott International, dont le siège se trouve à Bethesda, dans le Maryland aux USA – de 240 chambres. L’objectif est de mettre en place un soft power – stratégie d'influence qui se traduit par la capacité d'un Etat à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur.
Troisième partie : dossiers Centre financier et Kin Arena
Au-delà de l’aspect infrastructurel, le Centre financier de Kinshasa ambitionne donc de renforcer la crédibilité économique du pays en étant le reflet des progrès économiques du pays et en attirant les investisseurs, les hommes d’affaires et les événements d’envergure internationale, plaçant ainsi la RDC au cœur des activités sur le continent.
Des campagnes médiatiques malveillantes ont pourtant été menées pour saboter ce projet, sans raison, oubliant que le principal concurrent en la matière dans la région n'est autre que le Rwanda, avec son Kigali Convention Center. Pourtant, de tous les dossiers qui sont souvent reprochés à Nicolas Kazadi, c’est le seul qui a été initié par l’ancien Ministre des Finances.
Le marché de construction du Centre financier de Kinshasa est confié à la société turque Milvest. Nicolas Kazadi recrute la société française
Gemo Management, spécialisée dans la prise en charge des projets d’envergure dans les grandes opérations d’architecture et d’urbanisme au niveau international, pour en assurer le contrôle.
Mais Nicolas Kazadi fait systématiquement l’objet d’attaques de ses adversaires. Or, dans ce cas précis, nul ne peut parler de surfacturation car il a négocié un prix particulièrement compétitif de 1.800 USD le mètre carré. A titre de comparaison, la Tour-F, futur immeuble le plus géant d’Afrique noire en construction à Abidjan en Côte d’ivoire, affiche un coût au mètre carré de 3.500 USD, soit le double du centre financier de Kinshasa.
Accusation fausse de toutes pièces
Donc, il va falloir trouver autre chose. Eureka : c’est à propos du financement que l’Inspection Générale des Finances déclenche la polémique. Devant le Chef de l’Etat, Jules Alingete accuse Milvest de n’avoir pas préfinancé la construction du projet comme convenu dans le contrat, mais d’avoir plutôt travaillé avec l’argent payé par le gouvernement.
Et comme d’habitude, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service prend soin de faire relayer dans la presse toutes ces accusations, même non fondées, et le Ministre des Finances et l’entreprise turque sont salis à foison.
Pourtant, l’engagement contractuel était que Milvest devait recevoir 15% du montant total au démarrage, ensuite il recevrait un montant mensuel moyen qui serait ajusté en fonction des factures mensuelles. Le contrat n'a jamais prévu un quelconque préfinancement.
« Si on avait suivi les clauses du contrat, ces bâtiments auraient pris 3 à 4 ans pour être achevé », nous déclare un proche du dossier. Qui poursuit : « le prestataire s’était engagé auprès du président turc Recep Tayip Erdogan de préfinancer le projet et de le terminer coûte que coûte avant décembre 2023 ».
Milvest a ainsi préfinancé les travaux, car peu avant l'inauguration des premiers bâtiments intervenue en décembre 2023, le constructeur avait déjà avancé près de 200 millions de dollars de travaux dont l'Etat ne s'était pas acquitté.
Les paiements interviendront par la suite, notamment grâce à un emprunt extérieur de 130 millions dollars obtenu par la RDC.
Ce préfinancement s'est fait grâce à crédit fournisseur obtenu par le constructeur. A part le ciment, tous les matériels de construction était d’ailleurs commandé de l’étranger. Donc l’accusation de Jules Alingete est fausse de toutes pièces.
Le Centre financier est inauguré dans les délais, en décembre 2023, en pleine campagne électorale. Jusqu’au bout, Nicolas Kazadi a veillé au grain. A titre d’exemple, l’Office de voirie et drainage exigeait 29 millions de dollars pour la construction autour du centre financier et les travaux d’évacuation des eaux vers le fleuve. Il obtiendra les mêmes travaux chez Milvest pour 13 millions USD.
Pure invention et manipulation
Malgré des campagnes de presse malveillantes qui ont alimenté les réseaux sociaux en ragots de tous genres, l’IGF finit par publier un communiqué dans lequel elle déclare : « L’IGF informe l’opinion nationale qu’elle n’a jamais ouvert un dossier relatif au Centre financier de Kinshasa. A ce jour, ce projet se déroule sans problème. Tout ce qui se dit dans les réseaux sociaux relève de la pure invention et de la manipulation politique ».
Dernier dossier de notre enquête : la construction à Kinshasa d’une arène – grande plateforme destinée aux événements sportifs et spectacles musicaux. Il s’agit d’un projet qui tient à cœur Félix Tshisekedi depuis son premier mandat.
Le Chef de l’Etat tenait à offrir à la jeunesse congolaise un haut lieu du sport et de la culture. Comme si l’objectif était d’entraver la réalisation de l’action du Chef de l’Etat congolais, une main noire s’est attelée à en entraver la construction et en retarder les travaux.
Dans ce rôle, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service Jules Alingete, qui a même parlé à travers ses communicants de surfacturation.
A la suite du premier voyage du Chef de l’Etat en Turquie en septembre
2021, son Conseiller Spécial en charge des Infrastructures conduit une équipe multisectorielle comprenant des conseillers de plusieurs ministères à Istanbul en avril 2022 pour discuter avec l’entreprise turque Summa, qui a construit Arena Dakar au Sénégal et la BK Arena de Kigali au Rwanda. Dans la capitale turque, les deux parties signent un procès-verbal qui conclut que Summa devra construire une arène de 20.000 places à 125 millions de dollars US.
Le 7 juillet 2022, c’est à Kinshasa que le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde préside la cérémonie de signature de construction de l’Arena de Kinshasa par le Ministre des Infrastructures Alexis Gisaro et M. Semira Bora, président la société Summa, en présence de plusieurs ministres sectoriels, dont celui des Finances Nicolas Kazadi et celui des Sports Serge Tchembo Nkonde.
Le lendemain 8 juillet, le Conseiller Financier de Nicolas Kazadi, M. Vagheni Pay Pay, fait remarquer au Ministre que le contrat signé la veille portait sur la construction de l’Arena de Kinshasa à 175 millions de dollars US, alors que le montant convenu à Istanbul était plutôt de 125 millions de dollars américains. Entre les deux, il y a une différence de 50 millions en devise américaine.
Kazadi empêche une ‘‘frappe’’ de 50 millions
Piqué au vif, le Ministre des Finances écrit un message au Chef de l’Etat pour lui expliquer la situation. Ce dernier prend un coup de sang et exige qu’on revoie vite cette situation conformément à ce qui a été convenu dans la capitale turque. Suite à cette instruction, le contrat signé sera revu au montant de 125 millions de dollars.
Nicolas Kazadi a sauvé une grosse somme d’argent en faveur du pays, mais on imagine la colère contre lui de la part de tous ceux qui comptaient sur cette ‘‘frappe’’ de 50 millions USD pour s’en mettre plein les poches. Le ministre des Finances devient un homme à abattre, reste à trouver une occasion.
Mais un jour, au cours d’une discussion à laquelle participe M. Thuran
Mildon, patron d’une autre entreprise turque, Milvest, Félix Tshisekedi demande à ce dernier combien peut coûter la construction d’une arène sportive. Après plusieurs hésitations de la part de M. Mildon qui ne voulait pas entrer en confrontation avec ses compatriotes de Summa et plusieurs insistances du chef de l’Etat, le PDG de Milvest finit par dire qu’il pourrait la construire à 110 millions au maximum.
Sur le champ, le Président Tshisekedi ordonne à Nicolas Kazadi de traiter le dossier afin de confier le marché à Milvest, et d’écrire à Summa pour rompre le contrat. L’argentier national s’exécute. Quelques jours plus tard, Milvest présente son devis officiel pour la construction de Kinshasa Arena à près de 104 millions de dollars. L’affaire est dans le bon.
Encore une fois, le prix est imbattable. En effet, le Rwanda a construit son BK Arena de 10.000 places à 104 millions USD ; le Sénégal son
Dakar Arena de 15.000 à 117 millions USD ; et la Tanzanie vient de signer un contrat pour la construction d’une arène semblable à 172 millions USD. Dès lors, réussir le pari d’une arène de 20.000 USD à 104 millions USD est une vraie prouesse.
Travaux bloqués pour rien
L’entreprise turque reçoit un acompte de 20 millions de dollars, mais elle accélère, y compris avec ses moyens. En effet, Milvest a préfinancé des travaux pour plus de 65 millions USD sur les 104 millions USD du coût total du projet. La société exige alors d’être payée en fonction de son préfinancement vu qu’elle est en avance sur les travaux effectués.
Nicolas Kazadi va fournir un effort pour lui payer 45 millions de dollars, et d’apurer le reste au fur et à mesure de l’avancement du projet. Mais Nicolas Kazadi quitte le Ministère des Finances et son instruction est immédiatement bloquée par l'IGF et par son successeur.
Comme s’il se destinait à bloquer tous les projets qui rentrent dans le programme du chef de l’Etat, c’est le moment que choisit l’IGF d’entrer en action en bloquant 1.300 containers de matériel commandés par Milvest pour Kinshasa Arena. Les travaux s’arrêtent donc. Ils resteront à l’arrêt pendant plusieurs mois sans raison, occasionnant d'énormes pertes au constructeur du fait du maintien des charges fixes du projet sans activités.
Le 15 décembre 2024, sans explication, le nouveau Ministre des Finances Doudou Fwamba, le Ministre d’Etat en charge de l’Aménagement du territoire Guy Loando, et l’IGF-chef de service Jules Alingete s’en vont inspecter le chantier de Kinshasa Arena dont ils annoncent la reprise les travaux et le déblocage des 1.300 containers qui étaient bloqués par l’IGF à Matadi.
Comme dans d’autres dossiers – forages, lampadaires, centre financier
– rien n’a été trouvé pour incriminer Nicolas Kazadi. « Aucune anomalie n’a été relevée, l’IGF a donc bloqué les travaux pour rien », se désole un journaliste de la place. Mais nul n’a eu le courage de disculper publiquement l’ancien Ministre des Finances, qui a été victime de plusieurs campagnes de lynchage médiatique.
En conclusion de cette enquête, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi l’IGF-chef de service Jules Alingete entrave de manière quasi-obsessionnelle et systématique la réalisation du programme du chef de l’Etat. C’est le cas également de la délivrance de la carte d’identité aux Congolais, qui était une promesse ferme de Félix Tshisekedi dans un pays où nul recensement n’a été effectué depuis 1984, et où nul ne peut dire avec exactitude qui est congolais et qui ne l’est pas. Une question extrêmement importante qu’utilisent les ennemis pour agresser le pays.
C’était donc une priorité absolue du président Tshisekedi de régler ce problème. En 2023, un contrat de type partenariat public privé de 697 millions de dollars avait été signé par le gouvernement, représenté par l’Office national d’identification de la population, ONIP, avec le consortium Idemia/Afritech. Symboliquement, la première carte d’identité est offerte au chef de l’Etat lui-même.
Après le déploiement du matériel et plusieurs tests, le 26 avril 2024, l’ONIP commence la délivrance des cartes d’identité. Mais quelques jours plus tard, l’IGF bloque à son tour le processus du contrat IDEMIA/AFRITECH, qu’il accuse d’être entaché de « nombreuses irrégularités » et d’être « surfacturé ».
Pourtant, le Cameroun, un pays de seulement 28 millions d’habitants, a signé un contrat de 226 millions de dollars avec l’entreprise allemande Augencic pour une opération similaire.
Rapporté à un pays de 120 millions d’habitants comme la RDC, le contrat IDEMIA/AFRITECH semble même moins élevé. Dans tous les cas, l’opération de délivrance de la carte d’identité a été ainsi torpillée elle aussi et, à ce jour, les Congolais n’ont toujours pas de pièces d’identité.
Belhar MBUYI (Finance-cd.com) et Olivier KAFORO (Chronik’ Eco)
Après la célébration officielle de ses dix ans d’existence tenue lundi dernier à l’hôtel Hilton de Kinshasa, l’Agence des Zones Economiques Spéciales (AZES) a poursuivi, les activités commémoratives de son dixième anniversaire à travers une série de visites de terrain. Conduite par son Directeur Général Auguy Bolanda, une délégation composée de l’ancien ministre de l’Industrie Rémy Musungayi, de la présidente du Conseil d’administration de l’AZES, Joséphine Mbombo, des partenaires, ainsi que des acteurs économiques publics et privés, s’est rendue mardi dans les zones économiques spéciales de Maluku et de Kin-Malebo.
Immersion sur le terrain
La visite a débuté par la ZES de Kin-Malebo, implantée dans la commune de la N’Sele. S’étendant sur 530 hectares dont 180 sont réservés au développement industriel dans une première phase, cette zone ambitionne de devenir un pôle stratégique de la production locale et de la transformation industrielle.
«C’est un plaisir d’accueillir l’AZES pour cette visite. Notre site accueille déjà plusieurs industriels, avec à terme la création de près de 20 000 emplois », a déclaré Nadine Mutaka, responsable marketing de la zone Kin-Malebo. Elle précise :
«Nous avons déjà aménagé 4,5 km de routes, clôturé 8 km et 40 hectares sont d’ores et déjà réservés par les opérateurs ».
Des usines déjà opérationnelles
La délégation a ensuite visité l’usine SAPHIRE Ceramics, première unité de production locale de carreaux et faïences « Made in DRC ».
Sa directrice commerciale, Betty Tong, a indiqué que la société a atteint une production journalière de plus de 50 000 m², ce qui a permis de réduire de 50 % le prix des carreaux sur le marché kinois. Autre étape marquante : l’usine Varun Beverages, productrice des boissons Pepsi et Mirinda. Après 20 ans d’arrêt, la marque a été relancée à Kinshasa. L’usine affiche une production quotidienne de 1,2 million de bouteilles, avec un objectif de triplement d’ici la fin du mois.
Une vision nationale portée par l’AZES
Dans son mot de clôture, le DG Auguy Bolanda a présenté ces dix ans comme un tournant. « Nous avons quitté le stade de la théorie. Aujourd’hui, nous consolidons l’opérationnalisation des ZES à travers tout le pays », a-t-il affirmé. Selon lui, la vision portée par le Chef de l’État ambitionne de doter la RDC d’au moins 20 zones économiques spéciales. Kinshasa a ouvert la voie, suivie des provinces du Haut-Katanga, du Lualaba, et bientôt du Kasaï, du Congo Central, et du Sud-Kivu.
«L’avenir du pays, c’est l’industrie, pas le commerce. Nos matières premières doivent être transformées localement pour que nous capturions la valeur ajoutée », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de créer des chaînes de valeur locales pour booster l’emploi et lutter efficacement contre le chômage. Placée sous le thème « Mise en œuvre des zones économiques spéciales en RDC : bilan, défis et perspectives », la commémoration des 10 ans de l’AZES marque un jalon crucial. Elle met en lumière la transition d’un concept ambitieux vers une réalité industrielle palpable, ouvrant une ère nouvelle pour l’économie congolaise.
A l’occasion des Assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale, la République démocratique du Congo a marqué un pas important sur les plans diplomatique et économique, avec la tenue mardi 22 avril 2025 d’une séance de travail de haut niveau au siège de la Banque mondiale à Washington. Conduite par le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, aux côtés du Ministre d’Etat, Ministre du Budget, SEM Aimé Boji Sangara, la délégation congolaise s’est engagée dans des discussions stratégiques visant à renforcer la résilience de l’économie nationale et à accélérer les réformes indispensables à la stabilité financière du pays.
Dans un contexte où la situation sécuritaire dans l’Est du pays reste préoccupante, le Ministre des Finances a tenu à souligner la résilience de l’économie congolaise. Malgré les turbulences, le gouvernement, sous la conduite du Président Félix Tshisekedi et de la Première Ministre Judith Suminwa, demeure déterminé à préserver les équilibres macroéconomiques et à instaurer un cadre favorable à la croissance et aux investissements.
Cette détermination s’est traduite par un plaidoyer en faveur d’un décaissement rapide des 600 millions USD prévus dans le cadre de l’appui budgétaire. Une aide précieuse qui permettrait d’atténuer les contraintes budgétaires et de renforcer les secteurs prioritaires du pays.
Au-delà de la gestion des finances publiques, l’allocation IDA-21 s’impose comme un levier stratégique pour la mise en œuvre de projets structurants. La RDC aspire à une répartition efficace de cette allocation, concentrée sur des initiatives à fort impact telles que la gestion des déchets pour améliorer l’environnement urbain et réduire les risques sanitaires ; l’éducation pour former la jeunesse et favoriser l’émergence d’une génération mieux préparée aux défis du développement ; les recettes fiscales pour l’amélioration des mécanismes de collecte et de transparence est essentielle pour une gestion optimale des ressources publiques ; les infrastructures et routes de desserte, des investissements fondamentaux pour désenclaver les régions et faciliter les échanges commerciaux ; l’agriculture, qui est un moteur de croissance nécessitant des financements adéquats pour soutenir la production et garantir la sécurité alimentaire.
Ces projets s’inscrivent dans une vision plus large de transformation sociale et économique, mettant en avant la nécessité d’une gouvernance transparente et efficace.
Sur le plan de la gouvernance, le Ministre a rappelé les avancées réalisées pour faire sortir la RDC de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Parmi les mesures phares figurent le décret sur la déclaration de patrimoine et l’opérationnalisation du Comité national de mise en œuvre des sanctions financières ciblées (CONASAFIC), qui a pour mission de lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.
Ces initiatives illustrent la volonté du gouvernement d’instaurer une gestion rigoureuse et conforme aux standards internationaux, un facteur clé pour attirer les investisseurs et dynamiser l’économie nationale.
Dans cette dynamique de réformes et d’engagements, la Banque mondiale a salué les efforts déployés par la RDC. Elle a réaffirmé son soutien aux orientations prises par le gouvernement et encouragé la poursuite des initiatives favorisant la stabilisation économique, la transparence et l’attractivité du pays.
Le Luxembourg s’est révélé comme le pays de l’Union européenne qui a œuvré pour s’opposer aux sanctions des 27 contre le Rwanda pour fait d’agression contre la République Démocratique du Congo. Plus d’une fois, il a recouru à son veto avant que la dynamique s’impose.
Selon les conclusions d’une enquête effectuée par l’ONG Global Witness, l’entreprise luxembourgeoise Traxys est un négociant international en matières premières basé au Luxembourg, en Europe qui a acheté 280 tonnes de coltan au Rwanda en 2024. Et pourtant, ce minerai est introduit en contrebande depuis la République Démocratique du Congo à destination de Kigali.
L’analyse des données commerciales et le témoignage recueillis par cette ONG internationale certifie qu’une part importante du coltan acheté par Traxys au Rwanda est liée à la guerre en cours dans l’est de la RDC.
Pour les experts de cette organisation, le tantale, un métal dérivé du coltan, est utilisé dans la fabrication de produits électroniques tels que les téléphones portables, les ordinateurs personnels et les pièces automobiles notamment, pour les véhicules électriques qui participent à la transition énergétique. Un téléphone portable contient en moyenne 40 mg de tantale. Selon les estimations officielles, Rubaya représenterait à elle seule entre 15 et 30 % du coltan extrait dans le monde. De quoi susciter l’engouement et la convoitise du monde pour cette partie orientale du Congo.
L’enquête de cette ONG révèle également que le groupe armé du M23 est en grande partie financé par l’exploitation du coltan dans la région minière de Rubaya, qui a été introduit clandestinement au Rwanda en grandes quantités.
Cette enquête de Global Witness vient conforter le rapport accablant du groupe d’experts des Nations Unies publié en janvier dernier, confirmant que le mouvement politico-armé de l’AFC-M23 a frauduleusement exporté 150 tonnes de coltan de Rubaya, une cité minière congolaise, en le mélangeant à la production rwandaise. Plus de 800 000 dollars américains par mois sont générés rien que par les taxes sur la production et le commerce de ce minerai.
Réagissant à cette enquête de Global Witness, le négociant en matières premières Traxys a nié que son coltan provienne de Rubaya et contribue au financement du M23, affirmant qu’il est « fermement engagé à travailler uniquement avec des chaînes d’approvisionnement responsables lors de l’approvisionnement en minéraux provenant de zones touchées par des conflits et à haut risque ».
Global Witness a également soulevé une collusion entre le coltan congolais illégalement exploité par les rebelles, le Rwanda et l’Union européenne. Elle appelle l’UE à annuler son partenariat sur les matières stratégiques signé en février 2024 avec le Rwanda et à suspendre son aide au développement jusqu’à ce que Kigali retire ses troupes de la RDC et cesse tout soutien au M23.
L'exploitation du coltan fait partie d'une dynamique extrêmement complexe où politique, milice, mafia et finance semblent parfois se confondre.
Ce lundi 14 avril 2025, le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, s’est rendu au siège du Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC), à Kinshasa. Accueilli par le Président du Conseil d’Administration, M. Dave Kalemba Kashama, le Directeur Général, M. Freddy Muamba, et le Directeur Général Adjoint, M. Kinyoka Kabalumuna God’el, le Ministre a eu un échange fructueux avec les responsables de cette structure stratégique.
La visite s’est poursuivie dans la salle technique, où une séance guidée a permis au Ministre d’évaluer les conditions de travail et les défis opérationnels rencontrés par les experts du centre. Les discussions ont porté notamment sur la nécessité de renforcer le matériel essentiel et la qualité des évaluations.
Dans la section dédiée à l’or, les risques d’escroquerie ont été abordés. À ce sujet, les responsables du CEEC ont réaffirmé la capacité du pays à effectuer, avec rigueur et professionnalisme, toute analyse liée aux substances précieuses, quel qu’en soit le type.
Le Ministre Kizito Pakabomba s’est dit satisfait et enthousiaste face à la vision et aux solutions proposées par le CEEC, saluant le gros déploiement réalisé par cette structure pour améliorer ses performances, renforcer la transparence et promouvoir l’excellence dans le secteur.
Cette visite témoigne de la volonté du Ministre des Mines de s’assurer de l’efficacité des structures techniques nationales et de garantir la transparence dans la gestion des ressources minérales de la RDC.
A l'issue de sa réunion du 15 avril 2025, présidée par Madame Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), le Comité de Politique Monétaire (CPM) a décidé de maintenir inchangée l'orientation restrictive de la politique monétaire. Ci-après, le communiqué intégral.
Communiqué de Presse de la Réunion du Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo
Mardi 15 avril 2025
A l'issue de sa réunion du 15 avril 2025, présidée par Madame MALANGU KABEDI MBUYI, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), le Comité de Politique Monétaire (CPM) a décidé de maintenir inchangée l'orientation restrictive de la politique monétaire. Ainsi, le taux directeur de la Banque Centrale reste à 2596. De même, les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 12% et respectivement pour les dépôts a vue et à terme en monnaie nationale ; et à 13% et 12% respectivement pour les dépôts à vue et à terme en devises.
En dépit de l'impact négatif, particulièrement sur les finances publiques, de l'intensification de la guerre à l'Est du pays, le CPM a noté la continuation en 2025 de la stabilité du cadre macroéconomique observée depuis le troisième trimestre de 2024. En effet, les pressions inflationnistes ont continué à baisser, le Franc Congolais est resté relativement stable, et l'activité économique est demeurée soutenue. Ainsi, à fin mars 2025, le taux d'inflation, en glissement annuel, s'est établi à 10,1%, bien en deçà du niveau enregistré à la même période de 2024, soit 21 ,5%. Par ailleurs, la dépréciation du Franc Congolais a été contenue à 0,6% au premier trimestre 2025, comparé à 4,1% à fin mars 2024. Le CPM a observé que la gestion rigoureuse de la liquidité bancaire et le renforcement de la coordination des politiques budgétaire et monétaire ont largement contribué à ces résultats, et devraient se poursuivre.
Le CPM a relevé que depuis sa dernière réunion de janvier 2025, les risques et incertitudes auxquels se heurte l'économie nationale ont nettement augmenté, avec des effets pervers potentiels prononcés sur les perspectives économiques de la République Démocratique du Congo. Au niveau international, le CPM a noté la poursuite de la guerre Russo-Ukrainienne et des conflits armés au Moyen-Orient, ainsi que l'augmentation des droits de douane aux Etats-Unis et la guerre commerciale qu'elle entraîne. Ces développements pourraient conduire à un ralentissement de la croissance mondiale et une remontée de l'inflation, avec des implications négatives pour l'économie nationale.
Face à ce climat d'incertitude, le CPM a décidé de maintenir l'orientation restrictive de la politique monétaire et a recommandé un suivi encore plus rigoureux des développements économiques internes et externes afin de permettre à la BCC de promptement prendre toute mesure corrective qui pourrait être nécessaire.
Le CPM a également rappelé la nécessité d'accélérer la mise en œuvre des réformes destinées à soutenir la diversification et la transformation de l'économie nationale. Dans ce contexte, le maintien de politiques économiques prudentes et coordonnées demeure essentiel.
Lancée ce mardi 15 avril 2025 par le Président de la République Félix Tshisekedi, la 16ème réunion du Conseil des Ministres en charge du Commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine, « ZLECAF » en sigle, se tient à l’hôtel Fleuve Congo à Kinshasa, capitale de la RDC, avec la participation de 54 nations réunies autour d’un marché commun. L’objectif visé dans ces assises est de booster le commerce africain et le développement économique.
Prenant part à ces assises, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie congolaise, Mukoko Samba, a été invité pour répondre à quelques questions du journaliste Trésor Kiyombo de la radio Top Congo dans l’émission le Débat.
A l’entame de l’interview lui accordée, le VPM Mukoko Samba a répondu à la question de ce que l’économie de la République Démocratique du Congo gagne à travers ce forum continental.
« La ZLECAF est l’un des premiers signes de l’ambition des pères fondateurs de l’Afrique qui consiste à unifier l’Afrique. Cette unification passe également par son économie ou ses économies. Et donc, la ZLECAF vise à créer un vrai marché unique des africains. Quand vous voyez la position de notre pays la RDC, nous sommes au centre de l’Afrique. Nous sommes donc le passage obligé pour transiter du sud vers le nord ou dans cette partie de l’Afrique quand vous partez de l’Est vers l’Ouest ; et nous sommes l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Un marché de 120 millions d’habitants. Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains. Nous avons donc intérêt à être des vrais acteurs de la construction de ce marché unique pour que nous soyons non seulement de simples consommateurs des biens venant d’autres pays africains mais que nous soyons aussi des producteurs des biens que nous allons consommer dans ce grand marché au cœur de l’Afrique mais que nous allons aussi vendre dans d’autres pays africains », a déclaré le patron de l’économie congolaise.
Plusieurs efforts restent à fournir, pour la RDC, en vue de se faciliter la tâche dans son intégration au sein de ce marché unique africain.
« Réussir d’abord cette intégration interne qui permette de faciliter la circulation des biens de n’importe quel coin de la République vers un autre pour que le Congo cesse d’être ce pays où les régions frontalières sont tournées vers les pays voisins. Et il y a très peu d’échanges internes. C’est donc le premier effort que nous devons fournir.
Ensuite, il ne faut pas oublier que parler de zone de libre-échange ça signifie aussi démanteler le régime douanier. Et donc, nous avons intérêt à accélérer la diversification de notre économie parce qu’aujourd’hui nous exportons essentiellement les produits minerais mais qui vont en dehors de l’Afrique. Nous devons être cette économie qui vend à la Tanzanie, qui vend au Cameroun, au Gabon et qui achète de la Guinée, de la Zambie, etc. C’est dans ces deux sens-là, une intégration spatiale interne qui nous permet évidemment d’être prêt à l’intégration spatiale africaine », a insisté Mukoko Samba.
Pour soutenir sa thèse, cet économiste chevronné n’a pas hésité à illustrer par des exemples cette notion de zone de libre-échange en rapportant :
« Vous avez le Corridor africain n°6 qui part du Cameroun, passe par la Centre-Afrique, rentre chez nous par Zongo, va jusqu’à Kisangani pour chuter à Kampala. Donc, vous voyez ce Corridor là pour qu’elle existe et qu’elle devienne un Corridor africain il faut que sur le territoire congolais il soit possible de partir de la frontière avec l’Ouganda, de traverser et d’arriver à Zongo, d’entrer en Centre-Afrique. Vous vous imaginez si vous prenez les provinces comme Nord Ubangi et Sud Ubangi qui sont des potentielles grands producteurs des produits agroindustriels qui peuvent, en ce moment-là être commercialisés et transportés de Gemena, Dakhla en passant par Zongo pour arriver au port Camerounais de Kribi et ne pas nécessairement descendre vers Kinshasa pour être exportés vers le port de Matadi », a expliqué le VPM de l’Economie.
Par des mots justes, explicites et limpides, Mukoko Samba, Vice-Premier Ministre ayant l’économie nationale sous ses auspices a révélé que la participation de la République Démocratique du Congo dans ce grand marché continental de la ZLECAF est d’une importance prépondérante car, non seulement elle s’active pour acheter les produits de fabrication locale mais elle s’accélère en même temps dans son exportation vers le marché africain dans le but de faire valoir son potentiel du sol et du sous-sol aux autres pays à travers le continent.
Daniel Mukoko Samba et Patrick Muyaya se sont exprimés hier, lundi 14 avril 2025, au cours d'un briefing, tenu au studio Mama Angebi de la RTNC, sur l'évolution de la conjoncture économique en RDC et la stratégie nationale engagée pour la protection du pouvoir d'achat des populations dans un contexte difficile marqué la guerre dans l'Est du pays, imposée par l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC.
Durant cet exercice consacré à la redevabilité, le Vice-premier Ministre ayant l'économie nationale dans ses attributions, le Professeur Daniel Mukoko Samba, et Patrick Muyaya Katembwe, son collègue de la Communication et médias, ont mis en lumière des prouesses significatives accomplies par le Gouvernement, soulignant vivement sa volonté concrète de répondre aux besoins pressants des congolais, concernant, surtout, l'épineuse question du taux de change, le prix des produits pétroliers, mais aussi le prix du maïs.
Dans son intervention, le VPM Mukoko Samba a dressé un tableau global satisfaisant de son secteur, qui est resté maîtrisé en dépit de la crise sécuritaire due à l'invasion perpétrée par le Rwanda dans l'Est de la RDC. Il a révélé ses stratégies déployées depuis son avènement aux commandes du Ministère de l'Economie pour parvenir, suivant la vision tracée par le Chef de l'Etat, à contrer la spéculation sur le marché de change, stabiliser le prix du carburant à la pompe, à Kinshasa tout comme en provinces, et casser le souci lié à la pénurie de maïs.
" Nous avons démarré le deuxième mandat du Chef de l'Etat avec des engagements forts que ce dernier avait pris vis-à-vis de la population congolaise. Vous vous souviendrez de ses six engagements principaux consistant à créer plus d'emplois, de protéger le pouvoir d'achat... Au moment où le Gouvernement, conduit par Son Excellence Madame Judith Suminwa Tuluka est investi par le Parlement, nous avons une situation macroéconomique qui était instable, avec un taux de change qui était instable à l'époque. Beaucoup d'analystes prévoyaient d'ailleurs que le dollar allait franchir la barre de 3000fc avant la fin de l'année 2024. Mais, comme vous le constatez, ce n'est pas le cas aujourd'hui. De la même manière, il y a des efforts qui ont été faits pour certains produits de base comme les produits pétroliers, les produits alimentaires de grande consommation dont les prix ont été réduits dans certains cas et surtout maintenus stables depuis plusieurs mois", a-t-il indiqué. Peu avant de poursuivre, dans un élan de sérénité, par l'annonce des avancées majeures réalisées au sujet de la situation macroéconomique en RDC.
"Parlant de la situation macroéconomique globale, les tendances observées ces dernières années se sont maintenues et se consolident malgré un contexte international incertain. La particularité de ce que le Gouvernement et les autres intervenants dans la gestion macroéconomique font, c'est une meilleure coordination. Depuis le mois de novembre de l'année passée, la Banque Centrale du Congo fait un effort extraordinaire pour soutenir le Francs congolais et maintenir la stabilité du taux de change en intervenant sur le marché de manière régulière. Du côté des finances publiques, comme vous le savez, les dépenses ont fortement augmenté parce qu'il faut financer la guerre. Le Gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour financer la guerre et d'autres dépenses exceptionnelles qui sont dues à la situation de guerre. Il arrive que les recettes du mois ne couvrent pas les dépenses. Mais, le financement additionnel est effectué de manière saine, sans créer de l'inflation ou de l'instabilité sur le marché de change. Le Gouvernement émet des obligations. Et ces obligations sont également demandées. Preuve que les milieux d'affaires ont confiance dans le trésor de la même manière, ils ont confiance en la Banque centrale du Congo. Il y a donc confiance dans le chef des institutions de la République qui ont la charge de gérer l'économie nationale".
Mesures innovantes, résultats palpables
"Début octobre de l'année passée, nous avons fait le pari de baisser le prix du carburant. A l'époque, il y avait le pessimisme dans l'opinion. Comme vous le remarquez, il n'y a pas de pénurie. Il y a suffisamment de stocks de produits pétroliers. Des sociétés pétrolières disposent aujourd'hui d'une bonne trésorerie qui leur permet d'importer régulièrement les produits et de les vendre. D'ailleurs, nous avons baissé le prix d'une moyenne de 13%. La consommation des produits pétroliers a tout simplement explosé. Dans le mois qui avait suivi la baisse de prix, la consommation avait augmenté de 33%. Aujourd'hui, nous avons le taux d'augmentation qui frôle 50%. Donc, il y a plus de volume des produits pétroliers qui sont consommés dans le pays. Dans cette ville de Kinshasa, en moyenne aujourd'hui, SEP livre entre 3000 à 3500m3 alors qu'avant la baisse de prix, SEP livrait une moyenne de 1500m3 de carburant dans les stations. Certains jours, si vous voyez des files à une ou deux stations, vous n'avez pas besoin de vous inquiéter. Ce n'est pas un signe d'une pénurie qui s'annonce. C'est généralement parce que les logisticiens, ceux qui doivent manipuler les produits pétroliers pour les amener jusqu'au niveau des stations ont beaucoup plus à faire qu'avant. Cette situation n'est pas qu'à Kinshasa. C'est une situation générale parce que le prix avait baissé sur l'ensemble du territoire national. Évidemment, il y a des coins du pays où l'approvisionnement ne se fait pas de la même manière qu'à Kinshasa avec des pipelines et des sociétés bien organisées. Mais, il n'en demeure pas que la baisse des produits pétroliers a produit des effets... Il n'y a plus de menace des sociétés pétrolières sur le Gouvernement pour demander une augmentation de prix. La consommation des produits pétroliers a augmenté", a assuré le VPM Mukoko Samba. Au début du briefing, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication, a affirmé la détermination du Gouvernement central, sous la férule de Judith Suminwa Tuluka Première Ministre, à imposer une dynamique efficace dans la conduite du secteur économique national, comme pour contribuer réellement à la matérialisation de la vision du Président de République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Lancement des travaux de construction de la ZES Musompo
Le mercredi 26 mars 2025, dans la province du Lualaba, la République Démocratique du Congo a célébré une étape historique vers la transformation économique du pays. Sous l’égide de Monsieur Louis Watum Kabamba, Ministre de l’Industrie et du Développement des PME-PMI, et ce, en présence de nombreuses personnalités, il s’est déroulé la cérémonie officielle de transfert du foncier et de pose de la première pierre pour la construction de la Zone Economique Spéciale (ZES) de Musompo.
(Par le Dr. John M. Ulimwengu, Chargé de recherches senior à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires)
Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est enraciné dans des rivalités politiques, économiques et géopolitiques complexes, où l’exploitation des ressources naturelles joue un rôle central. L’échec des interventions militaires a conduit à une pression croissante pour des négociations, mais celles-ci nécessitent une approche inclusive et stratégique. Un processus en quatre étapes est proposé : rétablir la confiance entre l’État et la population, engager un dialogue avec le M23 sur les revendications internes, négocier avec le Rwanda sur les enjeux bilatéraux et redéfinir les relations avec la communauté internationale.
La réussite de ces négociations dépendra du choix des représentants congolais, qui doivent allier expertise, intégrité et engagement national. De plus, la RDC doit abandonner la politique de concessions de ressources en échange de stabilité, mais plutôt instaurer un cadre de gouvernance souverain et transparent. Seule une approche cohérente et inclusive pourra mettre fin aux cycles de violence et garantir une paix durable.
Depuis plusieurs décennies, la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’un conflit d’une complexité inouïe, alimenté par des rivalités ethniques, des intérêts économiques et des ambitions géopolitiques. À l’Est du pays, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont particulièrement affectées par une violence persistante, marquée par des massacres, des déplacements de populations et une instabilité chronique.
Depuis 2021, la situation s’est considérablement aggravée, plongeant la région dans une crise humanitaire sans précédent. Les civils congolais, déjà éprouvés par des décennies de guerre, font face à des atrocités croissantes alors que l’État peine à assurer leur protection et à rétablir l’ordre.
Dans ce contexte de chaos, le M23, soutenu par le Rwanda, a repris du terrain, consolidant sa présence dans plusieurs zones stratégiques de l’Est du pays. Ce mouvement s’est renforcé par l’alliance avec une nouvelle organisation politique dirigée par un ancien responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ensemble, ces forces ont pris le contrôle de plusieurs villes majeures, dont Goma et Bukavu, affaiblissant encore davantage l’autorité du gouvernement central. Cette avancée rebelle a été exposée les limites de forces de défense du pays à défendre ses frontières et de garantir la sécurité de sa population.
Par ailleurs, l’occupation de ces territoires riches en ressources naturelles exacerbe les tensions économiques et attise les convoitises des puissances régionales et internationales.
Face à l’échec des opérations militaires menées par le gouvernement, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une solution diplomatique à la crise. Les appels aux négociations se multiplient, portés par des acteurs locaux et internationaux soucieux d’éviter une escalade encore plus meurtrière. Pourtant, si le principe d’un dialogue est largement admis, la question de son cadre et de ses modalités demeure controversée. Qui doit y participer ? Quelles garanties doivent être mises en place pour assurer la crédibilité des discussions ? Quels compromis peuvent être envisagés sans sacrifier les intérêts fondamentaux de la population congolaise ?
Cet article se propose d’examiner les éléments clés d’un processus de négociation efficace, en plaçant au centre les préoccupations du peuple congolais. Trop souvent, les accords de paix en RDC ont été dictés par des considérations géopolitiques et économiques, reléguant les aspirations des citoyens au second plan.
Or, une paix durable ne saurait être imposée d’en haut sans une prise en compte réelle des revendications locales. Il est essentiel d’identifier les principaux acteurs impliqués dans le conflit, de comprendre leurs intérêts et stratégies, et d’évaluer les conditions nécessaires pour qu’une négociation aboutisse à un règlement pérenne.
En s’appuyant sur une approche inclusive et stratégique, cette réflexion vise à éclairer les décisions futures et à tracer les contours d’une issue viable à la crise qui ravage l’Est de la RDC.
L’économie politique du conflit en RDC
La guerre qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ne peut être comprise sans une analyse approfondie de son économie politique, où s’entremêlent héritages historiques, exploitation des ressources naturelles et influences géopolitiques.
Ce conflit, bien loin d’être une simple rivalité militaire ou ethnique, est aussi un affrontement pour le contrôle des richesses et un enjeu stratégique pour de nombreux acteurs, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.
Depuis la fin des années 1990, la RDC a été le théâtre de guerres dévastatrices, souvent qualifiées de « Première » et « Deuxième Guerre du Congo », impliquant plusieurs nations africaines et de multiples groupes armés. Ces conflits trouvent leurs racines dans les conséquences du génocide rwandais de 1994, qui a vu des centaines de milliers de réfugiés, y compris des combattants hutus accusés de crimes de guerre, fuir vers l’Est congolais. Face à cette situation, le Rwanda a mené plusieurs interventions militaires en territoire congolais, invoquant des préoccupations sécuritaires.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est une émanation directe de cette instabilité. Né en 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise, ce groupe rebelle, soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, a rapidement pris le contrôle de Goma avant d’être vaincu en 2013 sous la pression internationale. Cependant, malgré leur défaite officielle, les combattants du M23 se sont reconstitués, et depuis 2021, ils ont refait surface avec une force redoutable, occupant des territoires stratégiques et mettant en échec l’armée congolaise. Cette résurgence illustre l’incapacité du gouvernement congolais à éradiquer durablement les groupes armés et met en lumière les intérêts persistants du Rwanda et d’autres acteurs dans la région.
L’un des moteurs fondamentaux de cette guerre est l’immense richesse minière de l’Est de la RDC. La région regorge de minerais stratégiques tels que le coltan, essentiel à l’industrie des technologies, le cobalt, crucial pour les batteries électriques, l’or et le diamant. Ces ressources attisent non seulement la convoitise des groupes armés locaux, qui les exploitent pour financer leurs activités, mais aussi celle des multinationales et des puissances étrangères.
Dans cette économie de guerre, les minerais deviennent un moyen de financement essentiel pour les belligérants.
Les groupes armés imposent des taxes sur l’extraction et le transport des matières premières, établissant ainsi un contrôle économique parallèle à celui de l’État. Par ailleurs, certaines entreprises internationales, directement ou indirectement, profitent de cette situation en achetant des ressources issues de zones de conflit. Malgré les efforts déployés par la communauté internationale pour réguler ces échanges, notamment à travers les initiatives comme la loi Dodd-Frank aux Etats-Unis ou le Règlement de l’Union européenne sur les minerais de conflit, l’opacité des circuits d’approvisionnement empêche toute traçabilité efficace.
Le conflit en RDC ne se joue pas uniquement entre le gouvernement congolais et les groupes rebelles ; il est aussi façonné par des enjeux régionaux et internationaux. L’implication du Rwanda, qui justifie ses incursions militaires par des préoccupations sécuritaires, s’accompagne d’un agenda économique évident. Kigali a réussi à transformer son économie en un hub régional de transformation minière, bien que ne disposant que de peu de ressources naturelles sur son propre territoire. De nombreuses enquêtes ont démontré que des minerais congolais passent par le Rwanda avant d’être exportés sur les marchés internationaux sous un label rwandais.
D’un autre côté, la RDC attire l’attention des grandes puissances mondiales, notamment la Chine et les Etats-Unis, qui voient en ses ressources une opportunité stratégique. La Chine, en particulier, a consolidé sa présence dans l’industrie minière congolaise, signant des accords d’exploitation à long terme avec le gouvernement de Kinshasa. Les États-Unis et l’Union européenne, soucieux de sécuriser leurs approvisionnements en cobalt pour la transition énergétique, cherchent à limiter l’influence chinoise tout en garantissant un accès aux matières premières. Cette compétition entre grandes puissances contribue à la perpétuation du conflit, les acteurs internationaux privilégiant souvent leurs intérêts économiques au détriment de solutions durables pour la paix.
Dans ce jeu d’intérêts croisés, le peuple congolais demeure la principale victime. Dépossédé de la pleine jouissance de ses ressources, pris en otage par des conflits qui lui échappent, il subit de plein fouet les conséquences de cette guerre économique et géopolitique. La résolution du conflit en RDC ne pourra se faire sans une réforme en profondeur du mode de gouvernance des ressources naturelles et sans un engagement sincère des puissances régionales et internationales à cesser leur exploitation indirecte du pays.
Considérations clés pour un processus de négociation réussi
Les efforts de négociation pour mettre fin au conflit en République démocratique du Congo (RDC) ne peuvent aboutir que s’ils prennent en compte la complexité des dynamiques en jeu et l’implication de multiples acteurs aux intérêts divergents. L’histoire récente de la RDC montre que les accords de paix précipités, qui excluent certains acteurs clés ou ne tiennent pas compte des réalités politiques et économiques du terrain, ont souvent échoué. Pour assurer une résolution durable du conflit, plusieurs éléments doivent être pris en compte, notamment l’inclusivité des négociations et l’identification précise des parties prenantes et de leurs intérêts.
L’inclusion de tous les acteurs
Un processus de paix efficace doit être fondé sur une approche globale et progressive. Il ne peut se limiter aux seuls acteurs militaires ou politiques, mais doit inclure l’ensemble des parties affectées par le conflit, notamment la société civile et les représentants des populations locales. En RDC, les guerres et les négociations passées ont souvent marginalisé certaines communautés, ce qui a conduit à une résurgence des conflits. Les accords signés en 2002 lors du Dialogue intercongolais ou en 2013 après la première défaite du M23 en sont des exemples : ils ont échoué à stabiliser durablement l’Est du pays parce qu’ils n’ont pas su anticiper les résistances et les intérêts sous-jacents des groupes non représentés.
L’exclusion de certains acteurs peut en effet s’avérer désastreuse. Lorsqu’un groupe armé ou un acteur politique influent est écarté des discussions, il est susceptible de poursuivre la lutte par d’autres moyens, compromettant ainsi les efforts de paix. Par ailleurs, certaines communautés locales, pourtant victimes directes des conflits, sont souvent reléguées à un rôle passif. Or, leur implication est essentielle pour garantir la légitimité et l’adhésion aux accords conclus.
Toutefois, un processus trop inclusif présente aussi des défis. Plus le nombre de participants augmente, plus il devient difficile de parvenir à un consensus et d’assurer l’efficacité des négociations. Il est donc nécessaire d’adopter un cadre dynamique et séquentiel, permettant d’intégrer progressivement les différents acteurs en fonction des évolutions du dialogue. L’équilibre entre inclusivité et efficacité est un défi majeur pour tout processus de négociation en RDC.
Identifier les principaux acteurs et leurs intérêts
Pour que les négociations soient fructueuses, il est crucial de comprendre les motivations des parties impliquées. Chaque acteur a des objectifs spécifiques, parfois compatibles, mais souvent contradictoires, ce qui rend la négociation particulièrement complexe.
Le Gouvernement du Rwanda et le M23
Le Rwanda joue un rôle central dans le conflit en RDC, officiellement en raison de préoccupations sécuritaires. Kigali justifie son intervention par la nécessité d’empêcher les attaques des groupes hutus armés basés sur le sol congolais, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), issues des anciens génocidaires de 1994. Compte tenu des multiples excursions de l’armée Rwandaise pour éradiquer la présence des FDLR en RDC, cet argument est de moins en moins plausible.
Au-delà de cet argument sécuritaire, le Rwanda a aussi des motivations économiques évidentes. En raison de sa petite taille et du manque de ressources naturelles sur son territoire, il dépend en grande partie de l’exploitation et du commerce des minerais de RDC, notamment le coltan et l’or, qui transitent par ses frontières avant d’être exportés. La RDC constitue également un marché énorme pour l’industrie manufacturière naissante du Rwanda.
En réalité, le Rwanda aurait plus à gagner avec une RDC forte et prospère que chaotique !
Le M23, quant à lui, justifie ses actions par des revendications ethniques et politiques, affirmant défendre les intérêts des communautés tutsi congolaises face à la marginalisation et aux menaces des groupes armés hutus. Cependant, il est largement perçu comme un instrument du Rwanda, servant à sécuriser son influence sur les ressources de l’Est de la RDC. Toute négociation devra donc aborder ces préoccupations sécuritaires tout en trouvant un mécanisme pour limiter l’exploitation illégale des ressources congolaises.
Le Gouvernement congolais
En tant que principal acteur étatique, le gouvernement congolais a pour objectif premier de restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire et d’empêcher la fragmentation du pays. Toutefois, il est confronté à un double problème : d’une part, son armée est faible et largement infiltrée par des éléments corrompus ou déloyaux ; d’autre part, sa crédibilité dans le cadre des négociations est entachée par un historique de non-respect des accords. Il traine également les effets des processus électoraux corrompus et défectueux ayant laissé plusieurs blessures politiques et sociales.
En plus, les élites politiques congolaises ont souvent été accusées de privilégier leurs intérêts personnels au détriment de la stabilité du pays. La gestion des ressources naturelles est marquée par une forte corruption, et de nombreux dirigeants ont signé des contrats miniers profitant davantage aux entreprises étrangères qu’au développement national. Pour que les négociations aboutissent, le gouvernement devra démontrer sa capacité à mettre en œuvre les accords et à assainir sa gouvernance, sous peine de voir le conflit se poursuivre sous d’autres formes.
La communauté internationale
Le rôle des multinationales et des grandes puissances dans le conflit congolais est souvent minimisé, alors qu’il est essentiel. Les entreprises exploitant le cobalt, le coltan ou l’or congolais ont des intérêts économiques majeurs dans la région et, bien que certaines initiatives existent pour limiter l’achat de minerais provenant de zones de conflit, l’opacité du marché reste un problème majeur.
Les grandes puissances, quant à elles, ont des priorités stratégiques. La Chine a investi massivement dans les infrastructures et l’exploitation minière en RDC, tandis que les États-Unis et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières critiques pour la transition énergétique. Ces acteurs influencent directement les dynamiques de paix, certains privilégiant la stabilité pour assurer leurs investissements, tandis que d’autres exploitent le chaos pour renforcer leur contrôle sur les ressources.
La population congolaise
Paradoxalement, alors qu’elle est la première victime du conflit, la population congolaise est souvent marginalisée dans les discussions de paix. Les millions de déplacés internes, les familles endeuillées et les communautés victimes de violences n’ont généralement aucun levier d’influence dans les négociations. Pourtant, sans leur adhésion, aucun accord ne peut aboutir à une paix durable.
Le peuple congolais aspire avant tout à la fin des violences, à la sécurité et à un accès équitable aux ressources du pays. Il réclame également une gouvernance transparente et démocratique, où les richesses naturelles ne sont plus accaparées par une élite corrompue ou pillées par des puissances étrangères. Une négociation réussie devra donc inclure des représentants de la société civile et garantir que les décisions prises répondent réellement aux attentes de la population.
Un processus de paix efficace en RDC doit impérativement être inclusif, structuré et fondé sur une compréhension approfondie des intérêts des différents acteurs. Exclure un acteur clé, ignorer les revendications de la population ou négliger les dynamiques économiques ne ferait que prolonger un cycle de conflits déjà bien ancré. Dans la section suivante, nous examinerons les stratégies possibles pour aligner ces intérêts divergents et construire un cadre de négociation viable.
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Les stratégies et intérêts des acteurs clés
Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est profondément enraciné dans une mosaïque d’intérêts divergents entre les acteurs locaux, régionaux et internationaux. Cependant, malgré ces différends, il existe également des points de convergence qui pourraient servir de base à un processus de négociation efficace. Une analyse stratégique des objectifs des parties prenantes permet d’identifier les obstacles à la paix, tout en mettant en lumière les leviers d’un accord potentiellement viable.
Objectifs convergents vs divergents
Le principal défi des négociations en RDC réside dans l’opposition entre les intérêts des acteurs impliqués. Certains objectifs sont fondamentalement contradictoires, ce qui rend difficile la mise en place d’un accord global. Toutefois, certaines aspirations peuvent être alignées, notamment à travers des compromis qui prennent en compte les préoccupations de chaque partie.
Le Rwanda, acteur clé du conflit, cherche avant tout à garantir sa sécurité nationale et à maintenir son accès aux ressources congolaises. Kigali justifie son implication militaire en RDC par la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Officiellement, le Rwanda souhaite donc éradiquer cette menace sur son territoire. Cependant, au-delà de cette dimension sécuritaire, Kigali a également des intérêts économiques majeurs. Le pays, bien que dépourvu de richesses minières substantielles, est un acteur central dans l’exportation de minerais stratégiques tels que le coltan et l’or. Une grande partie de ces ressources provient en réalité de l’Est de la RDC, transitant illégalement par les frontières rwandaises avant d’être intégrées dans les circuits commerciaux internationaux.
Le gouvernement congolais, pour sa part, est engagé dans une lutte existentielle pour préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale. Face à l’occupation de villes stratégiques comme Goma et Bukavu par le M23 et ses alliés, Kinshasa doit absolument réaffirmer son autorité sur l’ensemble du territoire national.
Toutefois, son efficacité est entravée par la faiblesse de ses institutions, la corruption et les divisions internes au sein de l’armée. La RDC veut à tout prix éviter un précédent où des groupes armés financés par des puissances étrangères pourraient imposer leurs conditions à l’État congolais.
Les acteurs internationaux, qu’il s’agisse de puissances occidentales, asiatiques ou de multinationales, ont des objectifs distincts mais souvent convergents : ils privilégient avant tout la stabilité économique et l’accès aux matières premières stratégiques pour le compte de leurs pays respectifs. Les États-Unis et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt et en coltan, essentiels à la production des batteries et des technologies de pointe.
De son côté, la Chine, principal partenaire économique de la RDC, vise à consolider son influence en Afrique centrale en obtenant des contrats exclusifs sur l’exploitation minière. Ces acteurs seraient donc favorables à une stabilisation du conflit, mais seulement si cela ne compromet pas leur accès aux ressources congolaises.
Enfin, la population congolaise, principale victime du conflit, a des revendications claires et essentielles : mettre fin aux violences, garantir la sécurité des civils et instaurer une gouvernance transparente et responsable. Les Congolais souhaitent avant tout une meilleure gestion des ressources naturelles, afin que celles-ci bénéficient à la population plutôt qu’aux élites corrompues et aux intérêts étrangers. L’exigence d’un État fort et efficace, capable d’assurer le développement du pays, est une demande constante de la société civile congolaise.
Zones potentielles de convergence
Bien que les intérêts des différents acteurs puissent sembler irréconciliables, certaines zones de convergence existent et pourraient servir de base à un accord de paix durable.
L’une des premières pistes à explorer concerne la sécurité du Rwanda. Si Kigali justifie ses incursions militaires en RDC par la menace des FDLR, alors il est possible d’envisager un accord où la RDC prendrait des engagements concrets pour démanteler les groupes armés hutus présents sur son territoire. En échange, le Rwanda pourrait s’engager à cesser son soutien au M23 et aux autres milices opérant en RDC. Une telle initiative nécessiterait une coopération régionale et des mécanismes de surveillance internationale pour garantir son application effective.
Un autre levier essentiel réside dans la mise en place d’accords économiques encadrés, afin de limiter l’exploitation illégale des ressources congolaises. Actuellement, le commerce des minerais est largement dominé par des réseaux informels, alimentant le financement des groupes armés et la corruption. Un cadre de coopération pourrait être instauré entre la RDC, le Rwanda et d’autres acteurs régionaux pour assurer une exploitation légale et transparente des ressources. Ce type d’accord permettrait au Rwanda d’avoir un accès légal et transparent aux matières premières tout en garantissant que les bénéfices reviennent en priorité à l’économie congolaise.
Enfin, la réforme des institutions congolaises est une condition incontournable pour stabiliser le pays et instaurer une paix durable. Le gouvernement de Kinshasa doit renforcer son appareil étatique afin d’empêcher la fragmentation du pays et de garantir une gestion équitable des richesses nationales. Cela implique des mesures anticorruptions, une réforme du secteur minier et une implication plus forte de la société civile dans la gouvernance. L’Union africaine et d’autres organismes régionaux pourraient jouer un rôle clé en accompagnant ces réformes et en assurant un suivi sur le long terme.
La complexité du conflit en RDC repose sur une multitude d’intérêts souvent opposés, mais pas nécessairement inconciliables. En identifiant les objectifs de chaque acteur et en trouvant des compromis acceptables, un cadre de négociation viable peut être construit. Toutefois, la réussite de ce processus dépendra de la capacité des parties à reconnaître la nécessité d’une paix inclusive et durable, centrée non seulement sur les intérêts des États et des entreprises, mais surtout sur les aspirations légitimes du peuple congolais.
Le cycle de négociation : un processus en quatre étapes
La résolution du conflit en République démocratique du Congo (RDC) ne peut être effective que si elle suit un cycle de négociation structuré et progressif, où chaque étape vient consolider les acquis de la précédente. À travers une approche séquentielle, l’objectif est de restaurer la confiance au sein de la nation, de clarifier les revendications des différentes parties prenantes et de poser les bases d’une solution durable. Ce processus doit commencer par un dialogue interne au pays, avant de s’étendre aux acteurs extérieurs impliqués dans le conflit.
Un dialogue entre le gouvernement et la population : restaurer la légitimité de l’État
La première étape de ce cycle de négociation doit être une réconciliation entre le gouvernement congolais et sa propre population. La faillite de l’État dans ses missions fondamentales – assurer la sécurité, protéger les ressources nationales et garantir un développement économique inclusif – est une réalité qui ne peut être ignorée. La perte de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants est l’un des principaux obstacles à une issue pacifique au conflit.
Il est donc impératif que l’État engage un dialogue sincère et direct avec la société civile, les leaders communautaires et les organisations locales pour reconnaître ses erreurs et reconstruire sa légitimité sur des bases solides.
L’absence de réaction massive des populations face à l’avancée des rebelles, notamment du M23, peut être interprétée comme un signal fort d’exaspération.
Après des années de promesses non tenues, de fraudes électorales, de corruption généralisée et de mauvaise gouvernance, les Congolais semblent désabusés par un Etat qui ne leur offre ni protection ni perspectives. Ce dialogue doit donc être l’occasion pour le gouvernement d’assumer ses responsabilités, de proposer un programme de réformes transparent et de s’engager sur des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, le patriotisme, la cohésion nationale et l’excellence. Sans une telle remise en question, toute tentative de négociation avec les autres acteurs du conflit restera fragile, car elle ne bénéficiera pas de l’adhésion populaire nécessaire pour être légitime et efficace.
Une négociation avec le M23 pour renforcer la cohésion nationale
Une fois la confiance partiellement restaurée au sein du pays, l’État pourra alors entamer des discussions avec le M23. Toutefois, ces pourparlers devront se limiter aux revendications internes, c’est-à-dire aux problématiques purement congolaises, afin d’éviter toute ingérence extérieure prématurée. Il s’agit ici d’identifier et d’examiner les demandes légitimes du M23 qui relèvent du cadre national : l’intégration de certains éléments rebelles dans l’armée, la reconnaissance des droits des minorités ethniques, les mécanismes de gouvernance locale, etc.
Il faut toutefois garder en esprit la faillite des tentatives de l’intégration des rebelles dans les institutions de défense du pays.
L’enjeu de cette phase est double. D’un côté, il s’agit d’éviter que les revendications internes du M23 ne soient instrumentalisées par des puissances étrangères cherchant à exploiter la situation pour asseoir leur influence. De l’autre, il est crucial d’intégrer ces discussions dans la dynamique de cohésion nationale amorcée lors de la première phase.
En d’autres termes, le gouvernement congolais doit s’assurer que toute concession éventuelle au M23 s’inscrit dans un cadre global de stabilisation et de réforme du pays, et non dans une logique de gestion de crise ponctuelle qui ne ferait que repousser le problème.
Une négociation avec le Rwanda pour traiter les exigences externes
Ce n’est qu’après avoir consolidé l’unité nationale et clarifié les revendications internes que la RDC pourra engager des négociations avec le Rwanda. Cette étape est indispensable, car une grande partie du conflit en cours est liée aux intérêts sécuritaires et économiques de Kigali. Toutefois, il est essentiel que ces discussions ne se fassent pas en position de faiblesse.
Jusqu’à présent, la stratégie congolais a souvent été réactive, répondant aux crises sous la pression internationale plutôt que d’imposer son propre agenda. Une RDC affaiblie, divisée et contestée sur le plan interne ne pourra jamais négocier efficacement avec le Rwanda. C’est pourquoi la préparation de cette phase passe par un renforcement préalable de la position congolaise à travers les deux premières étapes.
Les négociations avec Kigali devront aborder plusieurs points critiques :
La question sécuritaire : trouver un cadre de coopération permettant d’éliminer la menace des groupes armés hutus sans justifier une ingérence militaire rwandaise permanente.
La question économique : mettre fin au pillage des ressources congolaises par le Rwanda tout en envisageant des accords commerciaux mutuellement bénéfiques et légalement encadrés.
La question diplomatique : établir une relation bilatérale fondée sur le respect de la souveraineté de chacun, avec des mécanismes de suivi garantissant la mise en œuvre des engagements pris.
Un dialogue avec la communauté internationale : défendre les intérêts congolais
Enfin, la dernière phase du cycle de négociation consiste à impliquer la communauté internationale dans un cadre défini par et pour la RDC. Trop souvent, la gestion du conflit congolais a été dictée par des puissances étrangères, guidées par des intérêts économiques et géopolitiques qui ne correspondent pas nécessairement aux aspirations du peuple congolais.
L’erreur fréquente des dirigeants congolais a été d’accepter une forme de « paix achetée », où la stabilité du pays est négociée en échange de l’accès à ses ressources naturelles. Cette approche ne fait qu’entretenir un cycle de dépendance et de vulnérabilité, car elle place la sécurité nationale sous la tutelle d’intérêts extérieurs fluctuants.
À ce stade, la RDC devra redéfinir ses relations avec ses partenaires internationaux en imposant une nouvelle dynamique basée sur :
La fin du bradage des ressources naturelles congolaises sous prétexte de garantir la stabilité.
L’établissement de partenariats économiques transparents et équitables, où les bénéfices de l’exploitation des ressources profitent avant tout à la population congolaise.
La mise en place d’un cadre multilatéral de suivi des accords de paix, avec des engagements clairs des Nations Unies, de l’Union africaine et des organisations régionales pour garantir leur application effective.
Ce cycle de négociation, articulé en quatre étapes progressives, permettrait à la RDC de restaurer son autorité, d’éviter les concessions précipitées et d’asseoir une paix durable fondée sur les intérêts de la nation et non sur des pressions extérieures. Tant que le gouvernement congolais n’aura pas rétabli sa légitimité interne et structuré ses priorités, toute discussion avec le M23, le Rwanda ou la communauté internationale risquera d’être biaisée et inefficace. L’objectif final n’est pas simplement de négocier un cessez-le-feu temporaire, mais de reconstruire un État fort, capable d’imposer ses propres conditions et d’assurer à long terme la paix et le développement de son peuple.
Le profil des négociateurs congolais : entre expertise, légitimité et responsabilité nationale
Dans tout processus de négociation, le choix des représentants est un facteur déterminant du succès ou de l’échec des discussions. Pour la République démocratique du Congo (RDC), la constitution d’une équipe de négociateurs capables de défendre efficacement les intérêts du pays est un impératif stratégique. Trop souvent par le passé, les accords de paix ont été affaiblis par la présence de représentants mal préparés, corrompus ou peu soucieux des aspirations du peuple congolais. Pour éviter que l’histoire ne se répète, il est essentiel que la délégation congolaise soit composée de personnalités alliant compétence, légitimité et engagement patriotique.
Les négociateurs congolais doivent avant tout être des experts maîtrisant les enjeux du conflit dans toute leur complexité. Il ne s’agit pas simplement de juristes ou de diplomates chevronnés, mais aussi de spécialistes de la sécurité, de l’économie et des relations internationales, capables d’analyser les stratégies adverses et de proposer des solutions viables. L’un des principaux défis des négociations congolaises a toujours été le déséquilibre des forces en présence. Face à des interlocuteurs aguerris, disposant d’un agenda clair et de soutiens extérieurs structurés, la délégation congolaise ne peut se permettre l’amateurisme. Une parfaite connaissance des dynamiques militaires et économiques de l’Est du pays, ainsi qu’une compréhension fine des intérêts des acteurs régionaux et internationaux, sont indispensables pour mener des négociations avec lucidité et fermeté.
Au-delà de l’expertise technique, la question de la légitimité est essentielle. Trop souvent, les représentants congolais ont été perçus comme déconnectés du terrain, éloignés des souffrances réelles de la population et motivés par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun. Or, un négociateur ne peut être efficace que s’il est porteur d’un mandat fort, reconnu aussi bien par l’État que par la société civile. Cette légitimité ne repose pas uniquement sur le titre ou la fonction officielle, mais sur la capacité à incarner les aspirations profondes du peuple congolais. Un processus de sélection transparent et inclusif, intégrant des consultations avec les communautés locales et les organisations de la société civile, permettrait d’identifier des figures crédibles, capables de parler au nom de tous les Congolais.
L’indépendance et l’intégrité des négociateurs constituent également un critère fondamental. L’histoire politique de la RDC est jalonnée de cas où les représentants du pays ont cédé à la corruption ou à la pression de puissances étrangères, signant des accords défavorables en échange de gains personnels. Une telle trahison ne doit plus être tolérée. Les négociateurs congolais doivent être au-dessus de tout soupçon, protégés des influences financières et politiques qui pourraient compromettre leur impartialité. Pour garantir cette indépendance, un mécanisme de contrôle et de redevabilité devrait être mis en place, obligeant chaque membre de la délégation à rendre compte de ses actions et de ses décisions à l’issue des négociations.
Enfin, les négociateurs congolais doivent être porteurs d’une vision nationale claire et cohérente. L’un des grands pièges des discussions passées a été l’absence d’une ligne directrice forte du côté congolais, face à des adversaires dotés de stratégies bien définies. Chaque membre de la délégation doit partager une compréhension commune des priorités du pays : la restauration de la souveraineté, la fin de l’exploitation illégale des ressources, la protection des populations civiles et la mise en place d’un cadre politique et économique garantissant la stabilité à long terme. Cette cohérence est indispensable pour éviter les contradictions internes et présenter un front uni face aux négociateurs adverses.
En somme, le choix des négociateurs congolais est un élément clé qui conditionnera l’issue des discussions. Leur profil doit refléter une combinaison d’expertise technique, de légitimité populaire, d’indépendance et de clarté stratégique. Si ces critères ne sont pas respectés, les risques sont grands de voir émerger un nouvel accord fragile, conçu sans réelle vision nationale et condamné à l’échec. Pour que la RDC puisse véritablement tourner la page du conflit, elle doit s’assurer que ses représentants aux négociations soient à la hauteur des enjeux historiques qui les attendent.
Conclusion
La complexité du conflit en République démocratique du Congo ne peut être surmontée sans une approche stratégique, inclusive et structurée des négociations. Depuis des décennies, l’Est du pays est le théâtre de violences cycliques, alimentées par des enjeux sécuritaires, économiques et géopolitiques, où les ressources naturelles jouent un rôle central. Le Rwanda, les groupes armés, les multinationales et les grandes puissances ont façonné un environnement de guerre prolongée, dans lequel le gouvernement congolais peine à restaurer son autorité. Il s’en suit qu’une paix durable ne peut émerger sans une refonte profonde du processus de négociation.
Les erreurs du passé ont montré que les accords précipités, signés sous la pression de puissances étrangères ou dans l’urgence d’une crise, sont voués à l’échec. L’inclusion de tous les acteurs, notamment la population congolaise, est un élément clé pour garantir la légitimité et la viabilité des discussions. Tant que les aspirations des citoyens ne seront pas placées au centre du dialogue, la paix restera une illusion. La RDC doit impérativement établir un cycle de négociation en quatre phases : restaurer la confiance entre l’État et son peuple, engager un dialogue avec le M23 sur les revendications internes, négocier avec le Rwanda sur les enjeux bilatéraux et enfin, redéfinir les termes de la coopération avec la communauté internationale.
Un autre élément crucial réside dans la préparation et la sélection des négociateurs congolais. Ceux-ci doivent être choisis sur la base de leur expertise, de leur intégrité et de leur engagement pour l’intérêt national. Trop souvent, les discussions ont été menées par des représentants corrompus ou mal préparés, entraînant des concessions qui n’ont fait qu’affaiblir la souveraineté congolaise. Une délégation forte, bien informée et indépendante est donc indispensable pour défendre les intérêts du pays.
Enfin, la RDC ne peut plus se permettre de « négocier » sa sécurité en échange de ses ressources. Ce modèle de compromis, qui profite davantage aux puissances économiques qu’à la population congolaise, doit être abandonné au profit d’une gouvernance souveraine et transparente des richesses du pays. L’instauration d’un cadre de surveillance international rigoureux, garantissant que les ressources naturelles ne financent plus la guerre mais le développement national, est essentielle.
En somme, la résolution du conflit en RDC repose sur un changement de paradigme : cesser d’être un terrain de jeu pour les intérêts extérieurs et devenir un acteur capable de dicter ses propres conditions. Cette transformation nécessite une volonté politique ferme, une mobilisation nationale et une approche diplomatique pragmatique. Ce n’est qu’à ce prix que la RDC pourra enfin sortir du cycle infernal des guerres et tracer la voie vers une paix véritable, durable et bénéfique pour l’ensemble de son peuple.
Présidé par le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et Président du Conseil Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Guylain Nyembo, cette rencontre stratégique a réuni les principaux acteurs du secteur extractif congolais. Parmi eux, le Ministre des Mines et Vice-Président du Comité Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Kizito Pakabomba, la Vice-Ministre des Finances, Madame O’Neige N’Sele Mimpa, ainsi que des membres du cabinet du Chef de l’État, des secrétaires généraux de l’administration publique, des représentants de la Cour des comptes et des partenaires techniques et financiers.
Dans son discours, le Ministre des Mines a souligné l’importance de cette rencontre dans un contexte mondial où la demande en minerais stratégiques tels que le cobalt, le lithium et le nickel ne cesse de croître. « La RDC détient les clés des technologies du futur. La transition énergétique représente une opportunité unique pour notre pays, mais seulement si nous en prenons pleinement le contrôle », a-t-il déclaré.
Les échanges ont permis d’aborder les défis liés à la gouvernance des ressources naturelles, à la transformation locale des minerais et à l’attractivité des investissements dans le secteur minier. Le Ministre des Mines a insisté sur la nécessité d’adopter une stratégie ambitieuse pour faire de la RDC un acteur clé de la chaîne de valeur des batteries électriques et des énergies renouvelables.