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Affaire Centre Financier et Kinshasa Arena : Comment l’action du Chef de l’Etat a été sapée par l’IGF !

(Enquête réalisée par Belhar Mbuyi et Olivier Kaforo)

Après la formation du Gouvernement Sama Lukonde, Nicolas Kazadi décide de créer un pôle financier dynamique et un nouveau lieu de vie pour les Kinois, qui offrirait des espaces de restauration, des centres de conférences, des parkings, des bureaux et un data center de premier plan. Il s’agit de construire un centre financier qui engloberait également un Centre de Congrès pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes, un hôtel Marriott – du nec plus ultra de l’hôtellerie mondiale, Marriott International, dont le siège se trouve à Bethesda, dans le Maryland aux USA – de 240 chambres. L’objectif est de mettre en place un soft power – stratégie d'influence qui se traduit par la capacité d'un Etat à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur.

Troisième partie : dossiers Centre financier et Kin Arena

Au-delà de l’aspect infrastructurel, le Centre financier de Kinshasa ambitionne donc de renforcer la crédibilité économique du pays en étant le reflet des progrès économiques du pays et en attirant les investisseurs, les hommes d’affaires et les événements d’envergure internationale, plaçant ainsi la RDC au cœur des activités sur le continent.

Des campagnes médiatiques malveillantes ont pourtant été menées pour saboter ce projet, sans raison, oubliant que le principal concurrent en la matière dans la région n'est autre que le Rwanda, avec son Kigali Convention Center. Pourtant, de tous les dossiers qui sont souvent reprochés à Nicolas Kazadi, c’est le seul qui a été initié par l’ancien Ministre des Finances.

Le marché de construction du Centre financier de Kinshasa est confié à la société turque Milvest. Nicolas Kazadi recrute la société française 

Gemo Management, spécialisée dans la prise en charge des projets d’envergure dans les grandes opérations d’architecture et d’urbanisme au niveau international, pour en assurer le contrôle.

Mais Nicolas Kazadi fait systématiquement l’objet d’attaques de ses adversaires. Or, dans ce cas précis, nul ne peut parler de surfacturation car il a négocié un prix particulièrement compétitif de 1.800 USD le mètre carré. A titre de comparaison, la Tour-F, futur immeuble le plus géant d’Afrique noire en construction à Abidjan en Côte d’ivoire, affiche un coût au mètre carré de 3.500 USD, soit le double du centre financier de Kinshasa.

Accusation fausse de toutes pièces

Donc, il va falloir trouver autre chose. Eureka : c’est à propos du financement que l’Inspection Générale des Finances déclenche la polémique. Devant le Chef de l’Etat, Jules Alingete accuse Milvest de n’avoir pas préfinancé la construction du projet comme convenu dans le contrat, mais d’avoir plutôt travaillé avec l’argent payé par le gouvernement.

Et comme d’habitude, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service prend soin de faire relayer dans la presse toutes ces accusations, même non fondées, et le Ministre des Finances et l’entreprise turque sont salis à foison.

Pourtant, l’engagement contractuel était que Milvest devait recevoir 15% du montant total au démarrage, ensuite il recevrait un montant mensuel moyen qui serait ajusté en fonction des factures mensuelles. Le contrat n'a jamais prévu un quelconque préfinancement. 

« Si on avait suivi les clauses du contrat, ces bâtiments auraient pris 3 à 4 ans pour être achevé », nous déclare un proche du dossier. Qui poursuit : « le prestataire s’était engagé auprès du président turc Recep Tayip Erdogan de préfinancer le projet et de le terminer coûte que coûte avant décembre 2023 ».

Milvest a ainsi préfinancé les travaux, car peu avant l'inauguration des premiers bâtiments intervenue en décembre 2023, le constructeur avait déjà avancé près de 200 millions de dollars de travaux dont l'Etat ne s'était pas acquitté.

Les paiements interviendront par la suite, notamment grâce à un emprunt extérieur de 130 millions dollars obtenu par la RDC.

Ce préfinancement s'est fait grâce à crédit fournisseur obtenu par le constructeur. A part le ciment, tous les matériels de construction était d’ailleurs commandé de l’étranger. Donc l’accusation de Jules Alingete est fausse de toutes pièces.

Le Centre financier est inauguré dans les délais, en décembre 2023, en pleine campagne électorale. Jusqu’au bout, Nicolas Kazadi a veillé au grain. A titre d’exemple, l’Office de voirie et drainage exigeait 29 millions de dollars pour la construction autour du centre financier et les travaux d’évacuation des eaux vers le fleuve. Il obtiendra les mêmes travaux chez Milvest pour 13 millions USD. 

Pure invention et manipulation

Malgré des campagnes de presse malveillantes qui ont alimenté les réseaux sociaux en ragots de tous genres, l’IGF finit par publier un communiqué dans lequel elle déclare : « L’IGF informe l’opinion nationale qu’elle n’a jamais ouvert un dossier relatif au Centre financier de Kinshasa. A ce jour, ce projet se déroule sans problème. Tout ce qui se dit dans les réseaux sociaux relève de la pure invention et de la manipulation politique ». 

Dernier dossier de notre enquête : la construction à Kinshasa d’une arène – grande plateforme destinée aux événements sportifs et spectacles musicaux. Il s’agit d’un projet qui tient à cœur Félix Tshisekedi depuis son premier mandat.

Le Chef de l’Etat tenait à offrir à la jeunesse congolaise un haut lieu du sport et de la culture. Comme si l’objectif était d’entraver la réalisation de l’action du Chef de l’Etat congolais, une main noire s’est attelée à en entraver la construction et en retarder les travaux.

Dans ce rôle, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service Jules Alingete, qui a même parlé à travers ses communicants de surfacturation.

A la suite du premier voyage du Chef de l’Etat en Turquie en septembre 

2021, son Conseiller Spécial en charge des Infrastructures conduit une équipe multisectorielle comprenant des conseillers de plusieurs ministères à Istanbul en avril 2022 pour discuter avec l’entreprise turque Summa, qui a construit Arena Dakar au Sénégal et la BK Arena de Kigali au Rwanda. Dans la capitale turque, les deux parties signent un procès-verbal qui conclut que Summa devra construire une arène de 20.000 places à 125 millions de dollars US. 

Le 7 juillet 2022, c’est à Kinshasa que le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde préside la cérémonie de signature de construction de l’Arena de Kinshasa par le Ministre des Infrastructures Alexis Gisaro et M. Semira Bora, président la société Summa, en présence de plusieurs ministres sectoriels, dont celui des Finances Nicolas Kazadi et celui des Sports Serge Tchembo Nkonde.

Le lendemain 8 juillet, le Conseiller Financier de Nicolas Kazadi, M. Vagheni Pay Pay, fait remarquer au Ministre que le contrat signé la veille portait sur la construction de l’Arena de Kinshasa à 175 millions de dollars US, alors que le montant convenu à Istanbul était plutôt de 125 millions de dollars américains. Entre les deux, il y a une différence de 50 millions en devise américaine.

Kazadi empêche une ‘‘frappe’’ de 50 millions

Piqué au vif, le Ministre des Finances écrit un message au Chef de l’Etat pour lui expliquer la situation. Ce dernier prend un coup de sang et exige qu’on revoie vite cette situation conformément à ce qui a été convenu dans la capitale turque. Suite à cette instruction, le contrat signé sera revu au montant de 125 millions de dollars.

Nicolas Kazadi a sauvé une grosse somme d’argent en faveur du pays, mais on imagine la colère contre lui de la part de tous ceux qui comptaient sur cette ‘‘frappe’’ de 50 millions USD pour s’en mettre plein les poches. Le ministre des Finances devient un homme à abattre, reste à trouver une occasion.

Mais un jour, au cours d’une discussion à laquelle participe M. Thuran 

Mildon, patron d’une autre entreprise turque, Milvest, Félix Tshisekedi demande à ce dernier combien peut coûter la construction d’une arène sportive. Après plusieurs hésitations de la part de M. Mildon qui ne voulait pas entrer en confrontation avec ses compatriotes de Summa et plusieurs insistances du chef de l’Etat, le PDG de Milvest finit par dire qu’il pourrait la construire à 110 millions au maximum.

Sur le champ, le Président Tshisekedi ordonne à Nicolas Kazadi de traiter le dossier afin de confier le marché à Milvest, et d’écrire à Summa pour rompre le contrat. L’argentier national s’exécute. Quelques jours plus tard, Milvest présente son devis officiel pour la construction de Kinshasa Arena à près de 104 millions de dollars. L’affaire est dans le bon.

Encore une fois, le prix est imbattable. En effet, le Rwanda a construit son BK Arena de 10.000 places à 104 millions USD ; le Sénégal son 

Dakar Arena de 15.000 à 117 millions USD ; et la Tanzanie vient de signer un contrat pour la construction d’une arène semblable à 172 millions USD. Dès lors, réussir le pari d’une arène de 20.000 USD à 104 millions USD est une vraie prouesse.

Travaux bloqués pour rien

L’entreprise turque reçoit un acompte de 20 millions de dollars, mais elle accélère, y compris avec ses moyens. En effet, Milvest a préfinancé des travaux pour plus de 65 millions USD sur les 104 millions USD du coût total du projet. La société exige alors d’être payée en fonction de son préfinancement vu qu’elle est en avance sur les travaux effectués.

Nicolas Kazadi va fournir un effort pour lui payer 45 millions de dollars, et d’apurer le reste au fur et à mesure de l’avancement du projet. Mais Nicolas Kazadi quitte le Ministère des Finances et son instruction est immédiatement bloquée par l'IGF et par son successeur.  

Comme s’il se destinait à bloquer tous les projets qui rentrent dans le programme du chef de l’Etat, c’est le moment que choisit l’IGF d’entrer en action en bloquant 1.300 containers de matériel commandés par Milvest pour Kinshasa Arena. Les travaux s’arrêtent donc. Ils resteront à l’arrêt pendant plusieurs mois sans raison, occasionnant d'énormes pertes au constructeur du fait du maintien des charges fixes du projet sans activités.

Le 15 décembre 2024, sans explication, le nouveau Ministre des Finances Doudou Fwamba, le Ministre d’Etat en charge de l’Aménagement du territoire Guy Loando, et l’IGF-chef de service Jules Alingete s’en vont inspecter le chantier de Kinshasa Arena dont ils annoncent la reprise les travaux et le déblocage des 1.300 containers qui étaient bloqués par l’IGF à Matadi.

Comme dans d’autres dossiers – forages, lampadaires, centre financier 

– rien n’a été trouvé pour incriminer Nicolas Kazadi. « Aucune anomalie n’a été relevée, l’IGF a donc bloqué les travaux pour rien », se désole un journaliste de la place. Mais nul n’a eu le courage de disculper publiquement l’ancien Ministre des Finances, qui a été victime de plusieurs campagnes de lynchage médiatique. 

En conclusion de cette enquête, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi l’IGF-chef de service Jules Alingete entrave de manière quasi-obsessionnelle et systématique la réalisation du programme du chef de l’Etat. C’est le cas également de la délivrance de la carte d’identité aux Congolais, qui était une promesse ferme de Félix Tshisekedi dans un pays où nul recensement n’a été effectué depuis 1984, et où nul ne peut dire avec exactitude qui est congolais et qui ne l’est pas. Une question extrêmement importante qu’utilisent les ennemis pour agresser le pays.

C’était donc une priorité absolue du président Tshisekedi de régler ce problème. En 2023, un contrat de type partenariat public privé de 697 millions de dollars avait été signé par le gouvernement, représenté par l’Office national d’identification de la population, ONIP, avec le consortium Idemia/Afritech. Symboliquement, la première carte d’identité est offerte au chef de l’Etat lui-même.

Après le déploiement du matériel et plusieurs tests, le 26 avril 2024, l’ONIP commence la délivrance des cartes d’identité. Mais quelques jours plus tard, l’IGF bloque à son tour le processus du contrat IDEMIA/AFRITECH, qu’il accuse d’être entaché de « nombreuses irrégularités » et d’être « surfacturé ».

Pourtant, le Cameroun, un pays de seulement 28 millions d’habitants, a signé un contrat de 226 millions de dollars avec l’entreprise allemande Augencic pour une opération similaire.

Rapporté à un pays de 120 millions d’habitants comme la RDC, le contrat IDEMIA/AFRITECH semble même moins élevé. Dans tous les cas, l’opération de délivrance de la carte d’identité a été ainsi torpillée elle aussi et, à ce jour, les Congolais n’ont toujours pas de pièces d’identité.

Belhar MBUYI (Finance-cd.com) et Olivier KAFORO (Chronik’ Eco)

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Le Rwanda accablé par une nouvelle enquête de Global Witness : 280 tonnes de coltan congolais vendues illicitement par le Rwanda au Luxembourg

Le Luxembourg s’est révélé comme le pays de l’Union européenne qui a œuvré pour s’opposer aux sanctions des 27 contre le Rwanda pour fait d’agression contre la République Démocratique du Congo. Plus d’une fois, il a recouru à son veto avant que la dynamique s’impose.

Selon les conclusions d’une enquête effectuée par l’ONG Global Witness, l’entreprise luxembourgeoise Traxys est un négociant international en matières premières basé au Luxembourg, en Europe qui a acheté 280 tonnes de coltan au Rwanda en 2024. Et pourtant, ce minerai est introduit en contrebande depuis la République Démocratique du Congo à destination de Kigali.

L’analyse des données commerciales et le témoignage recueillis par cette ONG internationale certifie qu’une part importante du coltan acheté par Traxys au Rwanda est liée à la guerre en cours dans l’est de la RDC.

Pour les experts de cette organisation, le tantale, un métal dérivé du coltan, est utilisé dans la fabrication de produits électroniques tels que les téléphones portables, les ordinateurs personnels et les pièces automobiles notamment, pour les véhicules électriques qui participent à la transition énergétique. Un téléphone portable contient en moyenne 40 mg de tantale. Selon les estimations officielles, Rubaya représenterait à elle seule entre 15 et 30 % du coltan extrait dans le monde. De quoi susciter l’engouement et la convoitise du monde pour cette partie orientale du Congo.

L’enquête de cette ONG révèle également que le groupe armé du M23 est en grande partie financé par l’exploitation du coltan dans la région minière de Rubaya, qui a été introduit clandestinement au Rwanda en grandes quantités.

Cette enquête de Global Witness vient conforter le rapport accablant du groupe d’experts des Nations Unies publié en janvier dernier, confirmant que le mouvement politico-armé de l’AFC-M23 a frauduleusement exporté 150 tonnes de coltan de Rubaya, une cité minière congolaise, en le mélangeant à la production rwandaise. Plus de 800 000 dollars américains par mois sont générés rien que par les taxes sur la production et le commerce de ce minerai.

Réagissant à cette enquête de Global Witness, le négociant en matières premières Traxys a nié que son coltan provienne de Rubaya et contribue au financement du M23, affirmant qu’il est « fermement engagé à travailler uniquement avec des chaînes d’approvisionnement responsables lors de l’approvisionnement en minéraux provenant de zones touchées par des conflits et à haut risque ».

Global Witness a également soulevé une collusion entre le coltan congolais illégalement exploité par les rebelles, le Rwanda et l’Union européenne. Elle appelle l’UE à annuler son partenariat sur les matières stratégiques signé en février 2024 avec le Rwanda et à suspendre son aide au développement jusqu’à ce que Kigali retire ses troupes de la RDC et cesse tout soutien au M23.

L'exploitation du coltan fait partie d'une dynamique extrêmement complexe où politique, milice, mafia et finance semblent parfois se confondre.

La Pros.

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Mines-CEEC : Kizito Pakabomba en visite d’inspection

Ce lundi 14 avril 2025, le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, s’est rendu au siège du Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC), à Kinshasa. Accueilli par le Président du Conseil d’Administration, M. Dave Kalemba Kashama, le Directeur Général, M. Freddy Muamba, et le Directeur Général Adjoint, M. Kinyoka Kabalumuna God’el, le Ministre a eu un échange fructueux avec les responsables de cette structure stratégique.

La visite s’est poursuivie dans la salle technique, où une séance guidée a permis au Ministre d’évaluer les conditions de travail et les défis opérationnels rencontrés par les experts du centre. Les discussions ont porté notamment sur la nécessité de renforcer le matériel essentiel et la qualité des évaluations.

Dans la section dédiée à l’or, les risques d’escroquerie ont été abordés. À ce sujet, les responsables du CEEC ont réaffirmé la capacité du pays à effectuer, avec rigueur et professionnalisme, toute analyse liée aux substances précieuses, quel qu’en soit le type.

Le Ministre Kizito Pakabomba s’est dit satisfait et enthousiaste face à la vision et aux solutions proposées par le CEEC, saluant le gros déploiement réalisé par cette structure pour améliorer ses performances, renforcer la transparence et promouvoir l’excellence dans le secteur.

Cette visite témoigne de la volonté du Ministre des Mines de s’assurer de l’efficacité des structures techniques nationales et de garantir la transparence dans la gestion des ressources minérales de la RDC.

La Pros.

 

Mines-CEEC : Kizito Pakabomba en visite d’inspection
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Lancement de la 16ème réunion de la ZLECAF, Mukoko Samba : « Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains ».

Lancée ce mardi 15 avril 2025 par le Président de la République Félix Tshisekedi, la 16ème réunion du Conseil des Ministres en charge du Commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine, « ZLECAF » en sigle, se tient à l’hôtel Fleuve Congo à Kinshasa, capitale de la RDC, avec la participation de 54 nations réunies autour d’un marché commun. L’objectif visé dans ces assises est de booster le commerce africain et le développement économique.

Prenant part à ces assises, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie congolaise, Mukoko Samba, a été invité pour répondre à quelques questions du journaliste Trésor Kiyombo de la radio Top Congo dans l’émission le Débat.

A l’entame de l’interview lui accordée, le VPM Mukoko Samba a répondu à la question de ce que l’économie de la République Démocratique du Congo gagne à travers ce forum continental.

« La ZLECAF est l’un des premiers signes de l’ambition des pères fondateurs de l’Afrique qui consiste à unifier l’Afrique. Cette unification passe également par son économie ou ses économies. Et donc, la ZLECAF vise à créer un vrai marché unique des africains. Quand vous voyez la position de notre pays la RDC, nous sommes au centre de l’Afrique. Nous sommes donc le passage obligé pour transiter du sud vers le nord ou dans cette partie de l’Afrique quand vous partez de l’Est vers l’Ouest ; et nous sommes l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Un marché de 120 millions d’habitants. Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains. Nous avons donc intérêt à être des vrais acteurs de la construction de ce marché unique pour que nous soyons non seulement de simples consommateurs des biens venant d’autres pays africains mais que nous soyons aussi des producteurs des biens que nous allons consommer dans ce grand marché au cœur de l’Afrique mais que nous allons aussi vendre dans d’autres pays africains », a déclaré le patron de l’économie congolaise.

Plusieurs efforts restent à fournir, pour la RDC, en vue de se faciliter la tâche dans son intégration au sein de ce marché unique africain.

« Réussir d’abord cette intégration interne qui permette de faciliter la circulation des biens de n’importe quel coin de la République vers un autre pour que le Congo cesse d’être ce pays où les régions frontalières sont tournées vers les pays voisins. Et il y a très peu d’échanges internes. C’est donc le premier effort que nous devons fournir.

Ensuite, il ne faut pas oublier que parler de zone de libre-échange ça signifie aussi démanteler le régime douanier. Et donc, nous avons intérêt à accélérer la diversification de notre économie parce qu’aujourd’hui nous exportons essentiellement les produits minerais mais qui vont en dehors de l’Afrique. Nous devons être cette économie qui vend à la Tanzanie, qui vend au Cameroun, au Gabon et qui achète de la Guinée, de la Zambie, etc. C’est dans ces deux sens-là, une intégration spatiale interne qui nous permet évidemment d’être prêt à l’intégration spatiale africaine », a insisté Mukoko Samba.

Pour soutenir sa thèse, cet économiste chevronné n’a pas hésité à illustrer par des exemples cette notion de zone de libre-échange en rapportant :

« Vous avez le Corridor africain n°6 qui part du Cameroun, passe par la Centre-Afrique, rentre chez nous par Zongo, va jusqu’à Kisangani pour chuter à Kampala. Donc, vous voyez ce Corridor là pour qu’elle existe et qu’elle devienne un Corridor africain il faut que sur le territoire congolais il soit possible de partir de la frontière avec l’Ouganda, de traverser et d’arriver à Zongo, d’entrer en Centre-Afrique. Vous vous imaginez si vous prenez les provinces comme Nord Ubangi et Sud Ubangi qui sont des potentielles grands producteurs des produits agroindustriels qui peuvent, en ce moment-là être commercialisés et transportés de Gemena, Dakhla en passant par Zongo pour arriver au port Camerounais de Kribi et ne pas nécessairement descendre vers Kinshasa pour être exportés vers le port de Matadi », a expliqué le VPM de l’Economie.

Par des mots justes, explicites et limpides, Mukoko Samba, Vice-Premier Ministre ayant l’économie nationale sous ses auspices a révélé que la participation de la République Démocratique du Congo dans ce grand marché continental de la ZLECAF est d’une importance prépondérante car, non seulement elle s’active pour acheter les produits de fabrication locale mais elle s’accélère en même temps dans son exportation vers le marché africain dans le but de faire valoir son potentiel du sol et du sous-sol aux autres pays à travers le continent.

César Nkangulu

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

Lancement de la 16ème réunion de la ZLECAF, Mukoko Samba : « Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains ».
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Atelier de réflexion sur la transition énergétique en RDC , ITIE-RDC : opportunités, défis et perspectives

Présidé par le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et Président du Conseil Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Guylain Nyembo, cette rencontre stratégique a réuni les principaux acteurs du secteur extractif congolais. Parmi eux, le Ministre des Mines et Vice-Président du Comité Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Kizito Pakabomba, la Vice-Ministre des Finances, Madame O’Neige N’Sele Mimpa, ainsi que des membres du cabinet du Chef de l’État, des secrétaires généraux de l’administration publique, des représentants de la Cour des comptes et des partenaires techniques et financiers.

Dans son discours, le Ministre des Mines a souligné l’importance de cette rencontre dans un contexte mondial où la demande en minerais stratégiques tels que le cobalt, le lithium et le nickel ne cesse de croître. « La RDC détient les clés des technologies du futur. La transition énergétique représente une opportunité unique pour notre pays, mais seulement si nous en prenons pleinement le contrôle », a-t-il déclaré.

Les échanges ont permis d’aborder les défis liés à la gouvernance des ressources naturelles, à la transformation locale des minerais et à l’attractivité des investissements dans le secteur minier. Le Ministre des Mines a insisté sur la nécessité d’adopter une stratégie ambitieuse pour faire de la RDC un acteur clé de la chaîne de valeur des batteries électriques et des énergies renouvelables.

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Développement économique de la Chine et ouverture à haut niveau : tracer la voie vers une croissance durable et un leadership mondial

(Dr. Hanane Thamik, enseignante chercheuse à l'Université Renmin de Chine, membre politique du Rassemblement national des indépendants du Maroc)

(Note de l'éditeur : Cet article représente le point de vue de l'auteur et pas nécessairement celui de CGTN.)

Les Deux Sessions à venir en mars 2025 marqueront un moment crucial dans le paysage politique et économique de la Chine. Le rapport sur les activités du gouvernement, qui sera présenté par le Premier ministre Li Qiang, décrira les priorités politiques pour l'année à venir, établissant ainsi une base pour la progression économique continue de la Chine et son intégration dans le cadre mondial. À ce tournant décisif, l'alignement du développement économique avec une stratégie d'ouverture à haut niveau devrait jouer un rôle fondamental dans la détermination de la trajectoire future de la nation.

Ouverture à haut niveau : un cadre pour un avancement économique continu

La notion d'ouverture à haut niveau dépasse la simple fourniture d’un accès au marché. Elle incarne la détermination de la Chine à réformer ses structures économiques afin de favoriser un environnement propice aux flux d'investissements étrangers tout en renforçant son intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Un des axes principaux de cette initiative réside dans la modernisation du système économique chinois, impliquant l'amélioration des cadres réglementaires, le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle et la simplification des processus d'accès au marché pour les entreprises étrangères. L'objectif global de cette stratégie n'est pas seulement d'attirer des investissements étrangers, mais aussi d'élever la compétitivité internationale des entreprises chinoises en encourageant les collaborations technologiques et en facilitant les échanges de connaissances.

Dans ce contexte, la mise en œuvre de l'ouverture à haut niveau devrait jouer un rôle déterminant dans l'approfondissement de la collaboration économique avec les pays développés et en développement. Par la mise en place d'un environnement commercial plus ouvert et plus transparent, la Chine signe son intention de s'intégrer encore plus profondément dans l'économie mondiale. Cette évolution devrait créer de nouvelles opportunités pour les entreprises internationales tout en offrant à la Chine un accès renforcé aux technologies avancées, aux ressources financières et à l'expertise managériale.

Développement économique et recherche d'une croissance de haute qualité

La base stratégique de l'agenda économique de la Chine pour 2025 repose sur la recherche d'une « croissance de haute qualité ». Cet objectif représente un tournant par rapport aux décennies précédentes, caractérisées par une expansion rapide largement dépendante de la fabrication à bas coût et d'investissements massifs dans les infrastructures. Actuellement, le pays fait face à l'impératif dual de concilier croissance et durabilité.

Les planificateurs économiques chinois sont conscients du fait que leur pays évolue d'une époque définie par une croissance rapide à une phase caractérisée par un développement plus équilibré, plus efficace et plus durable. Au fur et à mesure que la concurrence mondiale s'intensifie, notamment dans les secteurs technologiques et axés sur l'innovation, la viabilité économique future de la Chine dépendra fortement de sa capacité à gravir les échelons de la chaîne de valeur et à intégrer des technologies avancées. Cette transition nécessite un changement de cap des industries traditionnelles, telles que la fabrication lourde, vers des secteurs plus orientés vers la technologie, notamment les semi-conducteurs, l'énergie verte et l'intelligence artificielle.

Dans la quête de croissance de haute qualité, l'accent sera mis sur l'amélioration de la productivité du travail, la qualité de la base industrielle et la réduction de la consommation d'énergie par unité de PIB. La Chine a établi des objectifs ambitieux pour moderniser ses capacités industrielles, favoriser l'innovation interne et attirer des investissements étrangers dans les industries avancées. Cette stratégie vise à élever la Chine en tant que leader mondial dans les technologies émergentes tout en garantissant la durabilité économique à long terme.

Le rôle des sciences et technologies dans l'amélioration de la productivité de qualité

L'incorporation de la technologie dans les industries traditionnelles constitue un moyen efficace pour améliorer la productivité, réduire les coûts et minimiser l'impact environnemental. Par exemple, l'application de l’intelligence artificielle dans la fabrication permet l'automatisation et la rationalisation des processus opérationnels. Dans le secteur des énergies renouvelables, les innovations technologiques facilitent la transition des combustibles fossiles vers des solutions énergétiques plus propres, améliorant ainsi à la fois la productivité et la durabilité environnementale.

De plus, la Chine est déterminée à atteindre une indépendance technologique, ce qui constitue un autre élément clé de son cadre stratégique. Bien qu'elle maintienne une ouverture à la collaboration et à l'investissement internationaux, le pays se concentre résolument sur la réduction de sa dépendance aux technologies étrangères, en particulier dans des domaines stratégiques comme les semi-conducteurs et les équipements de télécommunications de nouvelle génération. Cette recherche de l'indépendance technologique vise à protéger la sécurité à long terme et la compétitivité de la Chine face à un environnement géopolitique mondial de plus en plus complexe.

Résilience économique : promouvoir la stabilité sociale et la gouvernance axée sur le peuple

Bien que l'importance de la croissance économique et du progrès technologique ne puisse être sous-estimée en ce qui concerne les perspectives futures de la Chine, le gouvernement a constamment mis en avant la nécessité de maintenir la stabilité sociale et le bien-être de sa population. Les Deux Sessions servent de forum essentiel pour permettre aux législateurs d'écouter les préoccupations des citoyens et d'intégrer leurs aspirations dans les stratégies de développement à long terme du pays. Cette méthodologie inclusive et axée sur le peuple est devenue un trait distinctif du cadre de gouvernance de la Chine, qui priorise l'harmonie sociale et l'équité.

En ligne avec son engagement à améliorer la qualité de vie de ses citoyens, le gouvernement chinois est sur le point de mettre davantage l'accent sur des politiques visant à la redistribution des revenus, le bien-être social et la réduction de la pauvreté. Ces enjeux deviennent de plus en plus cruciaux au fur et à mesure que la Chine fait face aux défis posés par un vieillissement démographique, une inégalité croissante et des problèmes environnementaux.

Les Deux Sessions à venir débattront des stratégies pour relever ces défis, notamment les investissements dans l'éducation, la santé et les systèmes de protection sociale. De plus, les initiatives visant à soutenir le développement rural, à promouvoir l'intégration économique régionale et à faciliter l'urbanisation seront essentielles pour favoriser une croissance équilibrée et inclusive. En priorisant le bien-être de ses citoyens, la Chine cherche non seulement à atteindre le succès économique, mais aussi à garantir une distribution plus équitable des bénéfices découlant de la croissance.

En conclusion, les Deux Sessions de 2025 joueront un rôle crucial dans le renforcement de l'ascension de la Chine en tant qu'entité économique mondiale de premier plan. En mettant l'accent sur une ouverture à haut niveau, une croissance de qualité et l'innovation technologique, la Chine aspire à évoluer d'un simple « atelier du monde » à un leader dans les industries avancées. Toutefois, cette transformation nécessite une gestion minutieuse des défis internes et des perspectives internationales.

Alors que la Chine s'efforce de réaliser ses objectifs à long terme, elle devra soigneusement équilibrer la promotion de la vitalité économique et le maintien de la stabilité sociale. Avec un engagement résolu pour un développement durable, un progrès technologique et une collaboration internationale, la Chine est stratégiquement positionnée pour relever les défis futurs et renforcer son statut de leader dans l'économie mondiale.

 

Développement économique de la Chine et ouverture à haut niveau : tracer la voie vers une croissance durable et un leadership mondial
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