Tribune de Maitre Kiyombo Makonga Janvier Lemere, Avocat au barreau du Haut-Katanga et Doctorant en droit public de l’université de Lubumbashi
Au-delà des irrégularités dénoncées dans le légendaire procès le Ministère public C/l’honorable Mat...
A l'issue de sa réunion du 15 avril 2025, présidée par Madame Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), le Comité de Politique Monétaire (CPM) a décidé de maintenir inchangée l'orientation restrictive de la politique monétaire. Ci-après, le communiqué intégral.
Communiqué de Presse de la Réunion du Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo
Mardi 15 avril 2025
A l'issue de sa réunion du 15 avril 2025, présidée par Madame MALANGU KABEDI MBUYI, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), le Comité de Politique Monétaire (CPM) a décidé de maintenir inchangée l'orientation restrictive de la politique monétaire. Ainsi, le taux directeur de la Banque Centrale reste à 2596. De même, les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 12% et respectivement pour les dépôts a vue et à terme en monnaie nationale ; et à 13% et 12% respectivement pour les dépôts à vue et à terme en devises.
En dépit de l'impact négatif, particulièrement sur les finances publiques, de l'intensification de la guerre à l'Est du pays, le CPM a noté la continuation en 2025 de la stabilité du cadre macroéconomique observée depuis le troisième trimestre de 2024. En effet, les pressions inflationnistes ont continué à baisser, le Franc Congolais est resté relativement stable, et l'activité économique est demeurée soutenue. Ainsi, à fin mars 2025, le taux d'inflation, en glissement annuel, s'est établi à 10,1%, bien en deçà du niveau enregistré à la même période de 2024, soit 21 ,5%. Par ailleurs, la dépréciation du Franc Congolais a été contenue à 0,6% au premier trimestre 2025, comparé à 4,1% à fin mars 2024. Le CPM a observé que la gestion rigoureuse de la liquidité bancaire et le renforcement de la coordination des politiques budgétaire et monétaire ont largement contribué à ces résultats, et devraient se poursuivre.
Le CPM a relevé que depuis sa dernière réunion de janvier 2025, les risques et incertitudes auxquels se heurte l'économie nationale ont nettement augmenté, avec des effets pervers potentiels prononcés sur les perspectives économiques de la République Démocratique du Congo. Au niveau international, le CPM a noté la poursuite de la guerre Russo-Ukrainienne et des conflits armés au Moyen-Orient, ainsi que l'augmentation des droits de douane aux Etats-Unis et la guerre commerciale qu'elle entraîne. Ces développements pourraient conduire à un ralentissement de la croissance mondiale et une remontée de l'inflation, avec des implications négatives pour l'économie nationale.
Face à ce climat d'incertitude, le CPM a décidé de maintenir l'orientation restrictive de la politique monétaire et a recommandé un suivi encore plus rigoureux des développements économiques internes et externes afin de permettre à la BCC de promptement prendre toute mesure corrective qui pourrait être nécessaire.
Le CPM a également rappelé la nécessité d'accélérer la mise en œuvre des réformes destinées à soutenir la diversification et la transformation de l'économie nationale. Dans ce contexte, le maintien de politiques économiques prudentes et coordonnées demeure essentiel.
Lancée ce mardi 15 avril 2025 par le Président de la République Félix Tshisekedi, la 16ème réunion du Conseil des Ministres en charge du Commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine, « ZLECAF » en sigle, se tient à l’hôtel Fleuve Congo à Kinshasa, capitale de la RDC, avec la participation de 54 nations réunies autour d’un marché commun. L’objectif visé dans ces assises est de booster le commerce africain et le développement économique.
Prenant part à ces assises, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie congolaise, Mukoko Samba, a été invité pour répondre à quelques questions du journaliste Trésor Kiyombo de la radio Top Congo dans l’émission le Débat.
A l’entame de l’interview lui accordée, le VPM Mukoko Samba a répondu à la question de ce que l’économie de la République Démocratique du Congo gagne à travers ce forum continental.
« La ZLECAF est l’un des premiers signes de l’ambition des pères fondateurs de l’Afrique qui consiste à unifier l’Afrique. Cette unification passe également par son économie ou ses économies. Et donc, la ZLECAF vise à créer un vrai marché unique des africains. Quand vous voyez la position de notre pays la RDC, nous sommes au centre de l’Afrique. Nous sommes donc le passage obligé pour transiter du sud vers le nord ou dans cette partie de l’Afrique quand vous partez de l’Est vers l’Ouest ; et nous sommes l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Un marché de 120 millions d’habitants. Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains. Nous avons donc intérêt à être des vrais acteurs de la construction de ce marché unique pour que nous soyons non seulement de simples consommateurs des biens venant d’autres pays africains mais que nous soyons aussi des producteurs des biens que nous allons consommer dans ce grand marché au cœur de l’Afrique mais que nous allons aussi vendre dans d’autres pays africains », a déclaré le patron de l’économie congolaise.
Plusieurs efforts restent à fournir, pour la RDC, en vue de se faciliter la tâche dans son intégration au sein de ce marché unique africain.
« Réussir d’abord cette intégration interne qui permette de faciliter la circulation des biens de n’importe quel coin de la République vers un autre pour que le Congo cesse d’être ce pays où les régions frontalières sont tournées vers les pays voisins. Et il y a très peu d’échanges internes. C’est donc le premier effort que nous devons fournir.
Ensuite, il ne faut pas oublier que parler de zone de libre-échange ça signifie aussi démanteler le régime douanier. Et donc, nous avons intérêt à accélérer la diversification de notre économie parce qu’aujourd’hui nous exportons essentiellement les produits minerais mais qui vont en dehors de l’Afrique. Nous devons être cette économie qui vend à la Tanzanie, qui vend au Cameroun, au Gabon et qui achète de la Guinée, de la Zambie, etc. C’est dans ces deux sens-là, une intégration spatiale interne qui nous permet évidemment d’être prêt à l’intégration spatiale africaine », a insisté Mukoko Samba.
Pour soutenir sa thèse, cet économiste chevronné n’a pas hésité à illustrer par des exemples cette notion de zone de libre-échange en rapportant :
« Vous avez le Corridor africain n°6 qui part du Cameroun, passe par la Centre-Afrique, rentre chez nous par Zongo, va jusqu’à Kisangani pour chuter à Kampala. Donc, vous voyez ce Corridor là pour qu’elle existe et qu’elle devienne un Corridor africain il faut que sur le territoire congolais il soit possible de partir de la frontière avec l’Ouganda, de traverser et d’arriver à Zongo, d’entrer en Centre-Afrique. Vous vous imaginez si vous prenez les provinces comme Nord Ubangi et Sud Ubangi qui sont des potentielles grands producteurs des produits agroindustriels qui peuvent, en ce moment-là être commercialisés et transportés de Gemena, Dakhla en passant par Zongo pour arriver au port Camerounais de Kribi et ne pas nécessairement descendre vers Kinshasa pour être exportés vers le port de Matadi », a expliqué le VPM de l’Economie.
Par des mots justes, explicites et limpides, Mukoko Samba, Vice-Premier Ministre ayant l’économie nationale sous ses auspices a révélé que la participation de la République Démocratique du Congo dans ce grand marché continental de la ZLECAF est d’une importance prépondérante car, non seulement elle s’active pour acheter les produits de fabrication locale mais elle s’accélère en même temps dans son exportation vers le marché africain dans le but de faire valoir son potentiel du sol et du sous-sol aux autres pays à travers le continent.
Daniel Mukoko Samba et Patrick Muyaya se sont exprimés hier, lundi 14 avril 2025, au cours d'un briefing, tenu au studio Mama Angebi de la RTNC, sur l'évolution de la conjoncture économique en RDC et la stratégie nationale engagée pour la protection du pouvoir d'achat des populations dans un contexte difficile marqué la guerre dans l'Est du pays, imposée par l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC.
Durant cet exercice consacré à la redevabilité, le Vice-premier Ministre ayant l'économie nationale dans ses attributions, le Professeur Daniel Mukoko Samba, et Patrick Muyaya Katembwe, son collègue de la Communication et médias, ont mis en lumière des prouesses significatives accomplies par le Gouvernement, soulignant vivement sa volonté concrète de répondre aux besoins pressants des congolais, concernant, surtout, l'épineuse question du taux de change, le prix des produits pétroliers, mais aussi le prix du maïs.
Dans son intervention, le VPM Mukoko Samba a dressé un tableau global satisfaisant de son secteur, qui est resté maîtrisé en dépit de la crise sécuritaire due à l'invasion perpétrée par le Rwanda dans l'Est de la RDC. Il a révélé ses stratégies déployées depuis son avènement aux commandes du Ministère de l'Economie pour parvenir, suivant la vision tracée par le Chef de l'Etat, à contrer la spéculation sur le marché de change, stabiliser le prix du carburant à la pompe, à Kinshasa tout comme en provinces, et casser le souci lié à la pénurie de maïs.
" Nous avons démarré le deuxième mandat du Chef de l'Etat avec des engagements forts que ce dernier avait pris vis-à-vis de la population congolaise. Vous vous souviendrez de ses six engagements principaux consistant à créer plus d'emplois, de protéger le pouvoir d'achat... Au moment où le Gouvernement, conduit par Son Excellence Madame Judith Suminwa Tuluka est investi par le Parlement, nous avons une situation macroéconomique qui était instable, avec un taux de change qui était instable à l'époque. Beaucoup d'analystes prévoyaient d'ailleurs que le dollar allait franchir la barre de 3000fc avant la fin de l'année 2024. Mais, comme vous le constatez, ce n'est pas le cas aujourd'hui. De la même manière, il y a des efforts qui ont été faits pour certains produits de base comme les produits pétroliers, les produits alimentaires de grande consommation dont les prix ont été réduits dans certains cas et surtout maintenus stables depuis plusieurs mois", a-t-il indiqué. Peu avant de poursuivre, dans un élan de sérénité, par l'annonce des avancées majeures réalisées au sujet de la situation macroéconomique en RDC.
"Parlant de la situation macroéconomique globale, les tendances observées ces dernières années se sont maintenues et se consolident malgré un contexte international incertain. La particularité de ce que le Gouvernement et les autres intervenants dans la gestion macroéconomique font, c'est une meilleure coordination. Depuis le mois de novembre de l'année passée, la Banque Centrale du Congo fait un effort extraordinaire pour soutenir le Francs congolais et maintenir la stabilité du taux de change en intervenant sur le marché de manière régulière. Du côté des finances publiques, comme vous le savez, les dépenses ont fortement augmenté parce qu'il faut financer la guerre. Le Gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour financer la guerre et d'autres dépenses exceptionnelles qui sont dues à la situation de guerre. Il arrive que les recettes du mois ne couvrent pas les dépenses. Mais, le financement additionnel est effectué de manière saine, sans créer de l'inflation ou de l'instabilité sur le marché de change. Le Gouvernement émet des obligations. Et ces obligations sont également demandées. Preuve que les milieux d'affaires ont confiance dans le trésor de la même manière, ils ont confiance en la Banque centrale du Congo. Il y a donc confiance dans le chef des institutions de la République qui ont la charge de gérer l'économie nationale".
Mesures innovantes, résultats palpables
"Début octobre de l'année passée, nous avons fait le pari de baisser le prix du carburant. A l'époque, il y avait le pessimisme dans l'opinion. Comme vous le remarquez, il n'y a pas de pénurie. Il y a suffisamment de stocks de produits pétroliers. Des sociétés pétrolières disposent aujourd'hui d'une bonne trésorerie qui leur permet d'importer régulièrement les produits et de les vendre. D'ailleurs, nous avons baissé le prix d'une moyenne de 13%. La consommation des produits pétroliers a tout simplement explosé. Dans le mois qui avait suivi la baisse de prix, la consommation avait augmenté de 33%. Aujourd'hui, nous avons le taux d'augmentation qui frôle 50%. Donc, il y a plus de volume des produits pétroliers qui sont consommés dans le pays. Dans cette ville de Kinshasa, en moyenne aujourd'hui, SEP livre entre 3000 à 3500m3 alors qu'avant la baisse de prix, SEP livrait une moyenne de 1500m3 de carburant dans les stations. Certains jours, si vous voyez des files à une ou deux stations, vous n'avez pas besoin de vous inquiéter. Ce n'est pas un signe d'une pénurie qui s'annonce. C'est généralement parce que les logisticiens, ceux qui doivent manipuler les produits pétroliers pour les amener jusqu'au niveau des stations ont beaucoup plus à faire qu'avant. Cette situation n'est pas qu'à Kinshasa. C'est une situation générale parce que le prix avait baissé sur l'ensemble du territoire national. Évidemment, il y a des coins du pays où l'approvisionnement ne se fait pas de la même manière qu'à Kinshasa avec des pipelines et des sociétés bien organisées. Mais, il n'en demeure pas que la baisse des produits pétroliers a produit des effets... Il n'y a plus de menace des sociétés pétrolières sur le Gouvernement pour demander une augmentation de prix. La consommation des produits pétroliers a augmenté", a assuré le VPM Mukoko Samba. Au début du briefing, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication, a affirmé la détermination du Gouvernement central, sous la férule de Judith Suminwa Tuluka Première Ministre, à imposer une dynamique efficace dans la conduite du secteur économique national, comme pour contribuer réellement à la matérialisation de la vision du Président de République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Lancement des travaux de construction de la ZES Musompo
Le mercredi 26 mars 2025, dans la province du Lualaba, la République Démocratique du Congo a célébré une étape historique vers la transformation économique du pays. Sous l’égide de Monsieur Louis Watum Kabamba, Ministre de l’Industrie et du Développement des PME-PMI, et ce, en présence de nombreuses personnalités, il s’est déroulé la cérémonie officielle de transfert du foncier et de pose de la première pierre pour la construction de la Zone Economique Spéciale (ZES) de Musompo.
(Par le Dr. John M. Ulimwengu, Chargé de recherches senior à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires)
Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est enraciné dans des rivalités politiques, économiques et géopolitiques complexes, où l’exploitation des ressources naturelles joue un rôle central. L’échec des interventions militaires a conduit à une pression croissante pour des négociations, mais celles-ci nécessitent une approche inclusive et stratégique. Un processus en quatre étapes est proposé : rétablir la confiance entre l’État et la population, engager un dialogue avec le M23 sur les revendications internes, négocier avec le Rwanda sur les enjeux bilatéraux et redéfinir les relations avec la communauté internationale.
La réussite de ces négociations dépendra du choix des représentants congolais, qui doivent allier expertise, intégrité et engagement national. De plus, la RDC doit abandonner la politique de concessions de ressources en échange de stabilité, mais plutôt instaurer un cadre de gouvernance souverain et transparent. Seule une approche cohérente et inclusive pourra mettre fin aux cycles de violence et garantir une paix durable.
Depuis plusieurs décennies, la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’un conflit d’une complexité inouïe, alimenté par des rivalités ethniques, des intérêts économiques et des ambitions géopolitiques. À l’Est du pays, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont particulièrement affectées par une violence persistante, marquée par des massacres, des déplacements de populations et une instabilité chronique.
Depuis 2021, la situation s’est considérablement aggravée, plongeant la région dans une crise humanitaire sans précédent. Les civils congolais, déjà éprouvés par des décennies de guerre, font face à des atrocités croissantes alors que l’État peine à assurer leur protection et à rétablir l’ordre.
Dans ce contexte de chaos, le M23, soutenu par le Rwanda, a repris du terrain, consolidant sa présence dans plusieurs zones stratégiques de l’Est du pays. Ce mouvement s’est renforcé par l’alliance avec une nouvelle organisation politique dirigée par un ancien responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ensemble, ces forces ont pris le contrôle de plusieurs villes majeures, dont Goma et Bukavu, affaiblissant encore davantage l’autorité du gouvernement central. Cette avancée rebelle a été exposée les limites de forces de défense du pays à défendre ses frontières et de garantir la sécurité de sa population.
Par ailleurs, l’occupation de ces territoires riches en ressources naturelles exacerbe les tensions économiques et attise les convoitises des puissances régionales et internationales.
Face à l’échec des opérations militaires menées par le gouvernement, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une solution diplomatique à la crise. Les appels aux négociations se multiplient, portés par des acteurs locaux et internationaux soucieux d’éviter une escalade encore plus meurtrière. Pourtant, si le principe d’un dialogue est largement admis, la question de son cadre et de ses modalités demeure controversée. Qui doit y participer ? Quelles garanties doivent être mises en place pour assurer la crédibilité des discussions ? Quels compromis peuvent être envisagés sans sacrifier les intérêts fondamentaux de la population congolaise ?
Cet article se propose d’examiner les éléments clés d’un processus de négociation efficace, en plaçant au centre les préoccupations du peuple congolais. Trop souvent, les accords de paix en RDC ont été dictés par des considérations géopolitiques et économiques, reléguant les aspirations des citoyens au second plan.
Or, une paix durable ne saurait être imposée d’en haut sans une prise en compte réelle des revendications locales. Il est essentiel d’identifier les principaux acteurs impliqués dans le conflit, de comprendre leurs intérêts et stratégies, et d’évaluer les conditions nécessaires pour qu’une négociation aboutisse à un règlement pérenne.
En s’appuyant sur une approche inclusive et stratégique, cette réflexion vise à éclairer les décisions futures et à tracer les contours d’une issue viable à la crise qui ravage l’Est de la RDC.
L’économie politique du conflit en RDC
La guerre qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ne peut être comprise sans une analyse approfondie de son économie politique, où s’entremêlent héritages historiques, exploitation des ressources naturelles et influences géopolitiques.
Ce conflit, bien loin d’être une simple rivalité militaire ou ethnique, est aussi un affrontement pour le contrôle des richesses et un enjeu stratégique pour de nombreux acteurs, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.
Depuis la fin des années 1990, la RDC a été le théâtre de guerres dévastatrices, souvent qualifiées de « Première » et « Deuxième Guerre du Congo », impliquant plusieurs nations africaines et de multiples groupes armés. Ces conflits trouvent leurs racines dans les conséquences du génocide rwandais de 1994, qui a vu des centaines de milliers de réfugiés, y compris des combattants hutus accusés de crimes de guerre, fuir vers l’Est congolais. Face à cette situation, le Rwanda a mené plusieurs interventions militaires en territoire congolais, invoquant des préoccupations sécuritaires.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est une émanation directe de cette instabilité. Né en 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise, ce groupe rebelle, soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, a rapidement pris le contrôle de Goma avant d’être vaincu en 2013 sous la pression internationale. Cependant, malgré leur défaite officielle, les combattants du M23 se sont reconstitués, et depuis 2021, ils ont refait surface avec une force redoutable, occupant des territoires stratégiques et mettant en échec l’armée congolaise. Cette résurgence illustre l’incapacité du gouvernement congolais à éradiquer durablement les groupes armés et met en lumière les intérêts persistants du Rwanda et d’autres acteurs dans la région.
L’un des moteurs fondamentaux de cette guerre est l’immense richesse minière de l’Est de la RDC. La région regorge de minerais stratégiques tels que le coltan, essentiel à l’industrie des technologies, le cobalt, crucial pour les batteries électriques, l’or et le diamant. Ces ressources attisent non seulement la convoitise des groupes armés locaux, qui les exploitent pour financer leurs activités, mais aussi celle des multinationales et des puissances étrangères.
Dans cette économie de guerre, les minerais deviennent un moyen de financement essentiel pour les belligérants.
Les groupes armés imposent des taxes sur l’extraction et le transport des matières premières, établissant ainsi un contrôle économique parallèle à celui de l’État. Par ailleurs, certaines entreprises internationales, directement ou indirectement, profitent de cette situation en achetant des ressources issues de zones de conflit. Malgré les efforts déployés par la communauté internationale pour réguler ces échanges, notamment à travers les initiatives comme la loi Dodd-Frank aux Etats-Unis ou le Règlement de l’Union européenne sur les minerais de conflit, l’opacité des circuits d’approvisionnement empêche toute traçabilité efficace.
Le conflit en RDC ne se joue pas uniquement entre le gouvernement congolais et les groupes rebelles ; il est aussi façonné par des enjeux régionaux et internationaux. L’implication du Rwanda, qui justifie ses incursions militaires par des préoccupations sécuritaires, s’accompagne d’un agenda économique évident. Kigali a réussi à transformer son économie en un hub régional de transformation minière, bien que ne disposant que de peu de ressources naturelles sur son propre territoire. De nombreuses enquêtes ont démontré que des minerais congolais passent par le Rwanda avant d’être exportés sur les marchés internationaux sous un label rwandais.
D’un autre côté, la RDC attire l’attention des grandes puissances mondiales, notamment la Chine et les Etats-Unis, qui voient en ses ressources une opportunité stratégique. La Chine, en particulier, a consolidé sa présence dans l’industrie minière congolaise, signant des accords d’exploitation à long terme avec le gouvernement de Kinshasa. Les États-Unis et l’Union européenne, soucieux de sécuriser leurs approvisionnements en cobalt pour la transition énergétique, cherchent à limiter l’influence chinoise tout en garantissant un accès aux matières premières. Cette compétition entre grandes puissances contribue à la perpétuation du conflit, les acteurs internationaux privilégiant souvent leurs intérêts économiques au détriment de solutions durables pour la paix.
Dans ce jeu d’intérêts croisés, le peuple congolais demeure la principale victime. Dépossédé de la pleine jouissance de ses ressources, pris en otage par des conflits qui lui échappent, il subit de plein fouet les conséquences de cette guerre économique et géopolitique. La résolution du conflit en RDC ne pourra se faire sans une réforme en profondeur du mode de gouvernance des ressources naturelles et sans un engagement sincère des puissances régionales et internationales à cesser leur exploitation indirecte du pays.
Considérations clés pour un processus de négociation réussi
Les efforts de négociation pour mettre fin au conflit en République démocratique du Congo (RDC) ne peuvent aboutir que s’ils prennent en compte la complexité des dynamiques en jeu et l’implication de multiples acteurs aux intérêts divergents. L’histoire récente de la RDC montre que les accords de paix précipités, qui excluent certains acteurs clés ou ne tiennent pas compte des réalités politiques et économiques du terrain, ont souvent échoué. Pour assurer une résolution durable du conflit, plusieurs éléments doivent être pris en compte, notamment l’inclusivité des négociations et l’identification précise des parties prenantes et de leurs intérêts.
L’inclusion de tous les acteurs
Un processus de paix efficace doit être fondé sur une approche globale et progressive. Il ne peut se limiter aux seuls acteurs militaires ou politiques, mais doit inclure l’ensemble des parties affectées par le conflit, notamment la société civile et les représentants des populations locales. En RDC, les guerres et les négociations passées ont souvent marginalisé certaines communautés, ce qui a conduit à une résurgence des conflits. Les accords signés en 2002 lors du Dialogue intercongolais ou en 2013 après la première défaite du M23 en sont des exemples : ils ont échoué à stabiliser durablement l’Est du pays parce qu’ils n’ont pas su anticiper les résistances et les intérêts sous-jacents des groupes non représentés.
L’exclusion de certains acteurs peut en effet s’avérer désastreuse. Lorsqu’un groupe armé ou un acteur politique influent est écarté des discussions, il est susceptible de poursuivre la lutte par d’autres moyens, compromettant ainsi les efforts de paix. Par ailleurs, certaines communautés locales, pourtant victimes directes des conflits, sont souvent reléguées à un rôle passif. Or, leur implication est essentielle pour garantir la légitimité et l’adhésion aux accords conclus.
Toutefois, un processus trop inclusif présente aussi des défis. Plus le nombre de participants augmente, plus il devient difficile de parvenir à un consensus et d’assurer l’efficacité des négociations. Il est donc nécessaire d’adopter un cadre dynamique et séquentiel, permettant d’intégrer progressivement les différents acteurs en fonction des évolutions du dialogue. L’équilibre entre inclusivité et efficacité est un défi majeur pour tout processus de négociation en RDC.
Identifier les principaux acteurs et leurs intérêts
Pour que les négociations soient fructueuses, il est crucial de comprendre les motivations des parties impliquées. Chaque acteur a des objectifs spécifiques, parfois compatibles, mais souvent contradictoires, ce qui rend la négociation particulièrement complexe.
Le Gouvernement du Rwanda et le M23
Le Rwanda joue un rôle central dans le conflit en RDC, officiellement en raison de préoccupations sécuritaires. Kigali justifie son intervention par la nécessité d’empêcher les attaques des groupes hutus armés basés sur le sol congolais, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), issues des anciens génocidaires de 1994. Compte tenu des multiples excursions de l’armée Rwandaise pour éradiquer la présence des FDLR en RDC, cet argument est de moins en moins plausible.
Au-delà de cet argument sécuritaire, le Rwanda a aussi des motivations économiques évidentes. En raison de sa petite taille et du manque de ressources naturelles sur son territoire, il dépend en grande partie de l’exploitation et du commerce des minerais de RDC, notamment le coltan et l’or, qui transitent par ses frontières avant d’être exportés. La RDC constitue également un marché énorme pour l’industrie manufacturière naissante du Rwanda.
En réalité, le Rwanda aurait plus à gagner avec une RDC forte et prospère que chaotique !
Le M23, quant à lui, justifie ses actions par des revendications ethniques et politiques, affirmant défendre les intérêts des communautés tutsi congolaises face à la marginalisation et aux menaces des groupes armés hutus. Cependant, il est largement perçu comme un instrument du Rwanda, servant à sécuriser son influence sur les ressources de l’Est de la RDC. Toute négociation devra donc aborder ces préoccupations sécuritaires tout en trouvant un mécanisme pour limiter l’exploitation illégale des ressources congolaises.
Le Gouvernement congolais
En tant que principal acteur étatique, le gouvernement congolais a pour objectif premier de restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire et d’empêcher la fragmentation du pays. Toutefois, il est confronté à un double problème : d’une part, son armée est faible et largement infiltrée par des éléments corrompus ou déloyaux ; d’autre part, sa crédibilité dans le cadre des négociations est entachée par un historique de non-respect des accords. Il traine également les effets des processus électoraux corrompus et défectueux ayant laissé plusieurs blessures politiques et sociales.
En plus, les élites politiques congolaises ont souvent été accusées de privilégier leurs intérêts personnels au détriment de la stabilité du pays. La gestion des ressources naturelles est marquée par une forte corruption, et de nombreux dirigeants ont signé des contrats miniers profitant davantage aux entreprises étrangères qu’au développement national. Pour que les négociations aboutissent, le gouvernement devra démontrer sa capacité à mettre en œuvre les accords et à assainir sa gouvernance, sous peine de voir le conflit se poursuivre sous d’autres formes.
La communauté internationale
Le rôle des multinationales et des grandes puissances dans le conflit congolais est souvent minimisé, alors qu’il est essentiel. Les entreprises exploitant le cobalt, le coltan ou l’or congolais ont des intérêts économiques majeurs dans la région et, bien que certaines initiatives existent pour limiter l’achat de minerais provenant de zones de conflit, l’opacité du marché reste un problème majeur.
Les grandes puissances, quant à elles, ont des priorités stratégiques. La Chine a investi massivement dans les infrastructures et l’exploitation minière en RDC, tandis que les États-Unis et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières critiques pour la transition énergétique. Ces acteurs influencent directement les dynamiques de paix, certains privilégiant la stabilité pour assurer leurs investissements, tandis que d’autres exploitent le chaos pour renforcer leur contrôle sur les ressources.
La population congolaise
Paradoxalement, alors qu’elle est la première victime du conflit, la population congolaise est souvent marginalisée dans les discussions de paix. Les millions de déplacés internes, les familles endeuillées et les communautés victimes de violences n’ont généralement aucun levier d’influence dans les négociations. Pourtant, sans leur adhésion, aucun accord ne peut aboutir à une paix durable.
Le peuple congolais aspire avant tout à la fin des violences, à la sécurité et à un accès équitable aux ressources du pays. Il réclame également une gouvernance transparente et démocratique, où les richesses naturelles ne sont plus accaparées par une élite corrompue ou pillées par des puissances étrangères. Une négociation réussie devra donc inclure des représentants de la société civile et garantir que les décisions prises répondent réellement aux attentes de la population.
Un processus de paix efficace en RDC doit impérativement être inclusif, structuré et fondé sur une compréhension approfondie des intérêts des différents acteurs. Exclure un acteur clé, ignorer les revendications de la population ou négliger les dynamiques économiques ne ferait que prolonger un cycle de conflits déjà bien ancré. Dans la section suivante, nous examinerons les stratégies possibles pour aligner ces intérêts divergents et construire un cadre de négociation viable.
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Les stratégies et intérêts des acteurs clés
Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est profondément enraciné dans une mosaïque d’intérêts divergents entre les acteurs locaux, régionaux et internationaux. Cependant, malgré ces différends, il existe également des points de convergence qui pourraient servir de base à un processus de négociation efficace. Une analyse stratégique des objectifs des parties prenantes permet d’identifier les obstacles à la paix, tout en mettant en lumière les leviers d’un accord potentiellement viable.
Objectifs convergents vs divergents
Le principal défi des négociations en RDC réside dans l’opposition entre les intérêts des acteurs impliqués. Certains objectifs sont fondamentalement contradictoires, ce qui rend difficile la mise en place d’un accord global. Toutefois, certaines aspirations peuvent être alignées, notamment à travers des compromis qui prennent en compte les préoccupations de chaque partie.
Le Rwanda, acteur clé du conflit, cherche avant tout à garantir sa sécurité nationale et à maintenir son accès aux ressources congolaises. Kigali justifie son implication militaire en RDC par la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Officiellement, le Rwanda souhaite donc éradiquer cette menace sur son territoire. Cependant, au-delà de cette dimension sécuritaire, Kigali a également des intérêts économiques majeurs. Le pays, bien que dépourvu de richesses minières substantielles, est un acteur central dans l’exportation de minerais stratégiques tels que le coltan et l’or. Une grande partie de ces ressources provient en réalité de l’Est de la RDC, transitant illégalement par les frontières rwandaises avant d’être intégrées dans les circuits commerciaux internationaux.
Le gouvernement congolais, pour sa part, est engagé dans une lutte existentielle pour préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale. Face à l’occupation de villes stratégiques comme Goma et Bukavu par le M23 et ses alliés, Kinshasa doit absolument réaffirmer son autorité sur l’ensemble du territoire national.
Toutefois, son efficacité est entravée par la faiblesse de ses institutions, la corruption et les divisions internes au sein de l’armée. La RDC veut à tout prix éviter un précédent où des groupes armés financés par des puissances étrangères pourraient imposer leurs conditions à l’État congolais.
Les acteurs internationaux, qu’il s’agisse de puissances occidentales, asiatiques ou de multinationales, ont des objectifs distincts mais souvent convergents : ils privilégient avant tout la stabilité économique et l’accès aux matières premières stratégiques pour le compte de leurs pays respectifs. Les États-Unis et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt et en coltan, essentiels à la production des batteries et des technologies de pointe.
De son côté, la Chine, principal partenaire économique de la RDC, vise à consolider son influence en Afrique centrale en obtenant des contrats exclusifs sur l’exploitation minière. Ces acteurs seraient donc favorables à une stabilisation du conflit, mais seulement si cela ne compromet pas leur accès aux ressources congolaises.
Enfin, la population congolaise, principale victime du conflit, a des revendications claires et essentielles : mettre fin aux violences, garantir la sécurité des civils et instaurer une gouvernance transparente et responsable. Les Congolais souhaitent avant tout une meilleure gestion des ressources naturelles, afin que celles-ci bénéficient à la population plutôt qu’aux élites corrompues et aux intérêts étrangers. L’exigence d’un État fort et efficace, capable d’assurer le développement du pays, est une demande constante de la société civile congolaise.
Zones potentielles de convergence
Bien que les intérêts des différents acteurs puissent sembler irréconciliables, certaines zones de convergence existent et pourraient servir de base à un accord de paix durable.
L’une des premières pistes à explorer concerne la sécurité du Rwanda. Si Kigali justifie ses incursions militaires en RDC par la menace des FDLR, alors il est possible d’envisager un accord où la RDC prendrait des engagements concrets pour démanteler les groupes armés hutus présents sur son territoire. En échange, le Rwanda pourrait s’engager à cesser son soutien au M23 et aux autres milices opérant en RDC. Une telle initiative nécessiterait une coopération régionale et des mécanismes de surveillance internationale pour garantir son application effective.
Un autre levier essentiel réside dans la mise en place d’accords économiques encadrés, afin de limiter l’exploitation illégale des ressources congolaises. Actuellement, le commerce des minerais est largement dominé par des réseaux informels, alimentant le financement des groupes armés et la corruption. Un cadre de coopération pourrait être instauré entre la RDC, le Rwanda et d’autres acteurs régionaux pour assurer une exploitation légale et transparente des ressources. Ce type d’accord permettrait au Rwanda d’avoir un accès légal et transparent aux matières premières tout en garantissant que les bénéfices reviennent en priorité à l’économie congolaise.
Enfin, la réforme des institutions congolaises est une condition incontournable pour stabiliser le pays et instaurer une paix durable. Le gouvernement de Kinshasa doit renforcer son appareil étatique afin d’empêcher la fragmentation du pays et de garantir une gestion équitable des richesses nationales. Cela implique des mesures anticorruptions, une réforme du secteur minier et une implication plus forte de la société civile dans la gouvernance. L’Union africaine et d’autres organismes régionaux pourraient jouer un rôle clé en accompagnant ces réformes et en assurant un suivi sur le long terme.
La complexité du conflit en RDC repose sur une multitude d’intérêts souvent opposés, mais pas nécessairement inconciliables. En identifiant les objectifs de chaque acteur et en trouvant des compromis acceptables, un cadre de négociation viable peut être construit. Toutefois, la réussite de ce processus dépendra de la capacité des parties à reconnaître la nécessité d’une paix inclusive et durable, centrée non seulement sur les intérêts des États et des entreprises, mais surtout sur les aspirations légitimes du peuple congolais.
Le cycle de négociation : un processus en quatre étapes
La résolution du conflit en République démocratique du Congo (RDC) ne peut être effective que si elle suit un cycle de négociation structuré et progressif, où chaque étape vient consolider les acquis de la précédente. À travers une approche séquentielle, l’objectif est de restaurer la confiance au sein de la nation, de clarifier les revendications des différentes parties prenantes et de poser les bases d’une solution durable. Ce processus doit commencer par un dialogue interne au pays, avant de s’étendre aux acteurs extérieurs impliqués dans le conflit.
Un dialogue entre le gouvernement et la population : restaurer la légitimité de l’État
La première étape de ce cycle de négociation doit être une réconciliation entre le gouvernement congolais et sa propre population. La faillite de l’État dans ses missions fondamentales – assurer la sécurité, protéger les ressources nationales et garantir un développement économique inclusif – est une réalité qui ne peut être ignorée. La perte de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants est l’un des principaux obstacles à une issue pacifique au conflit.
Il est donc impératif que l’État engage un dialogue sincère et direct avec la société civile, les leaders communautaires et les organisations locales pour reconnaître ses erreurs et reconstruire sa légitimité sur des bases solides.
L’absence de réaction massive des populations face à l’avancée des rebelles, notamment du M23, peut être interprétée comme un signal fort d’exaspération.
Après des années de promesses non tenues, de fraudes électorales, de corruption généralisée et de mauvaise gouvernance, les Congolais semblent désabusés par un Etat qui ne leur offre ni protection ni perspectives. Ce dialogue doit donc être l’occasion pour le gouvernement d’assumer ses responsabilités, de proposer un programme de réformes transparent et de s’engager sur des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, le patriotisme, la cohésion nationale et l’excellence. Sans une telle remise en question, toute tentative de négociation avec les autres acteurs du conflit restera fragile, car elle ne bénéficiera pas de l’adhésion populaire nécessaire pour être légitime et efficace.
Une négociation avec le M23 pour renforcer la cohésion nationale
Une fois la confiance partiellement restaurée au sein du pays, l’État pourra alors entamer des discussions avec le M23. Toutefois, ces pourparlers devront se limiter aux revendications internes, c’est-à-dire aux problématiques purement congolaises, afin d’éviter toute ingérence extérieure prématurée. Il s’agit ici d’identifier et d’examiner les demandes légitimes du M23 qui relèvent du cadre national : l’intégration de certains éléments rebelles dans l’armée, la reconnaissance des droits des minorités ethniques, les mécanismes de gouvernance locale, etc.
Il faut toutefois garder en esprit la faillite des tentatives de l’intégration des rebelles dans les institutions de défense du pays.
L’enjeu de cette phase est double. D’un côté, il s’agit d’éviter que les revendications internes du M23 ne soient instrumentalisées par des puissances étrangères cherchant à exploiter la situation pour asseoir leur influence. De l’autre, il est crucial d’intégrer ces discussions dans la dynamique de cohésion nationale amorcée lors de la première phase.
En d’autres termes, le gouvernement congolais doit s’assurer que toute concession éventuelle au M23 s’inscrit dans un cadre global de stabilisation et de réforme du pays, et non dans une logique de gestion de crise ponctuelle qui ne ferait que repousser le problème.
Une négociation avec le Rwanda pour traiter les exigences externes
Ce n’est qu’après avoir consolidé l’unité nationale et clarifié les revendications internes que la RDC pourra engager des négociations avec le Rwanda. Cette étape est indispensable, car une grande partie du conflit en cours est liée aux intérêts sécuritaires et économiques de Kigali. Toutefois, il est essentiel que ces discussions ne se fassent pas en position de faiblesse.
Jusqu’à présent, la stratégie congolais a souvent été réactive, répondant aux crises sous la pression internationale plutôt que d’imposer son propre agenda. Une RDC affaiblie, divisée et contestée sur le plan interne ne pourra jamais négocier efficacement avec le Rwanda. C’est pourquoi la préparation de cette phase passe par un renforcement préalable de la position congolaise à travers les deux premières étapes.
Les négociations avec Kigali devront aborder plusieurs points critiques :
La question sécuritaire : trouver un cadre de coopération permettant d’éliminer la menace des groupes armés hutus sans justifier une ingérence militaire rwandaise permanente.
La question économique : mettre fin au pillage des ressources congolaises par le Rwanda tout en envisageant des accords commerciaux mutuellement bénéfiques et légalement encadrés.
La question diplomatique : établir une relation bilatérale fondée sur le respect de la souveraineté de chacun, avec des mécanismes de suivi garantissant la mise en œuvre des engagements pris.
Un dialogue avec la communauté internationale : défendre les intérêts congolais
Enfin, la dernière phase du cycle de négociation consiste à impliquer la communauté internationale dans un cadre défini par et pour la RDC. Trop souvent, la gestion du conflit congolais a été dictée par des puissances étrangères, guidées par des intérêts économiques et géopolitiques qui ne correspondent pas nécessairement aux aspirations du peuple congolais.
L’erreur fréquente des dirigeants congolais a été d’accepter une forme de « paix achetée », où la stabilité du pays est négociée en échange de l’accès à ses ressources naturelles. Cette approche ne fait qu’entretenir un cycle de dépendance et de vulnérabilité, car elle place la sécurité nationale sous la tutelle d’intérêts extérieurs fluctuants.
À ce stade, la RDC devra redéfinir ses relations avec ses partenaires internationaux en imposant une nouvelle dynamique basée sur :
La fin du bradage des ressources naturelles congolaises sous prétexte de garantir la stabilité.
L’établissement de partenariats économiques transparents et équitables, où les bénéfices de l’exploitation des ressources profitent avant tout à la population congolaise.
La mise en place d’un cadre multilatéral de suivi des accords de paix, avec des engagements clairs des Nations Unies, de l’Union africaine et des organisations régionales pour garantir leur application effective.
Ce cycle de négociation, articulé en quatre étapes progressives, permettrait à la RDC de restaurer son autorité, d’éviter les concessions précipitées et d’asseoir une paix durable fondée sur les intérêts de la nation et non sur des pressions extérieures. Tant que le gouvernement congolais n’aura pas rétabli sa légitimité interne et structuré ses priorités, toute discussion avec le M23, le Rwanda ou la communauté internationale risquera d’être biaisée et inefficace. L’objectif final n’est pas simplement de négocier un cessez-le-feu temporaire, mais de reconstruire un État fort, capable d’imposer ses propres conditions et d’assurer à long terme la paix et le développement de son peuple.
Le profil des négociateurs congolais : entre expertise, légitimité et responsabilité nationale
Dans tout processus de négociation, le choix des représentants est un facteur déterminant du succès ou de l’échec des discussions. Pour la République démocratique du Congo (RDC), la constitution d’une équipe de négociateurs capables de défendre efficacement les intérêts du pays est un impératif stratégique. Trop souvent par le passé, les accords de paix ont été affaiblis par la présence de représentants mal préparés, corrompus ou peu soucieux des aspirations du peuple congolais. Pour éviter que l’histoire ne se répète, il est essentiel que la délégation congolaise soit composée de personnalités alliant compétence, légitimité et engagement patriotique.
Les négociateurs congolais doivent avant tout être des experts maîtrisant les enjeux du conflit dans toute leur complexité. Il ne s’agit pas simplement de juristes ou de diplomates chevronnés, mais aussi de spécialistes de la sécurité, de l’économie et des relations internationales, capables d’analyser les stratégies adverses et de proposer des solutions viables. L’un des principaux défis des négociations congolaises a toujours été le déséquilibre des forces en présence. Face à des interlocuteurs aguerris, disposant d’un agenda clair et de soutiens extérieurs structurés, la délégation congolaise ne peut se permettre l’amateurisme. Une parfaite connaissance des dynamiques militaires et économiques de l’Est du pays, ainsi qu’une compréhension fine des intérêts des acteurs régionaux et internationaux, sont indispensables pour mener des négociations avec lucidité et fermeté.
Au-delà de l’expertise technique, la question de la légitimité est essentielle. Trop souvent, les représentants congolais ont été perçus comme déconnectés du terrain, éloignés des souffrances réelles de la population et motivés par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun. Or, un négociateur ne peut être efficace que s’il est porteur d’un mandat fort, reconnu aussi bien par l’État que par la société civile. Cette légitimité ne repose pas uniquement sur le titre ou la fonction officielle, mais sur la capacité à incarner les aspirations profondes du peuple congolais. Un processus de sélection transparent et inclusif, intégrant des consultations avec les communautés locales et les organisations de la société civile, permettrait d’identifier des figures crédibles, capables de parler au nom de tous les Congolais.
L’indépendance et l’intégrité des négociateurs constituent également un critère fondamental. L’histoire politique de la RDC est jalonnée de cas où les représentants du pays ont cédé à la corruption ou à la pression de puissances étrangères, signant des accords défavorables en échange de gains personnels. Une telle trahison ne doit plus être tolérée. Les négociateurs congolais doivent être au-dessus de tout soupçon, protégés des influences financières et politiques qui pourraient compromettre leur impartialité. Pour garantir cette indépendance, un mécanisme de contrôle et de redevabilité devrait être mis en place, obligeant chaque membre de la délégation à rendre compte de ses actions et de ses décisions à l’issue des négociations.
Enfin, les négociateurs congolais doivent être porteurs d’une vision nationale claire et cohérente. L’un des grands pièges des discussions passées a été l’absence d’une ligne directrice forte du côté congolais, face à des adversaires dotés de stratégies bien définies. Chaque membre de la délégation doit partager une compréhension commune des priorités du pays : la restauration de la souveraineté, la fin de l’exploitation illégale des ressources, la protection des populations civiles et la mise en place d’un cadre politique et économique garantissant la stabilité à long terme. Cette cohérence est indispensable pour éviter les contradictions internes et présenter un front uni face aux négociateurs adverses.
En somme, le choix des négociateurs congolais est un élément clé qui conditionnera l’issue des discussions. Leur profil doit refléter une combinaison d’expertise technique, de légitimité populaire, d’indépendance et de clarté stratégique. Si ces critères ne sont pas respectés, les risques sont grands de voir émerger un nouvel accord fragile, conçu sans réelle vision nationale et condamné à l’échec. Pour que la RDC puisse véritablement tourner la page du conflit, elle doit s’assurer que ses représentants aux négociations soient à la hauteur des enjeux historiques qui les attendent.
Conclusion
La complexité du conflit en République démocratique du Congo ne peut être surmontée sans une approche stratégique, inclusive et structurée des négociations. Depuis des décennies, l’Est du pays est le théâtre de violences cycliques, alimentées par des enjeux sécuritaires, économiques et géopolitiques, où les ressources naturelles jouent un rôle central. Le Rwanda, les groupes armés, les multinationales et les grandes puissances ont façonné un environnement de guerre prolongée, dans lequel le gouvernement congolais peine à restaurer son autorité. Il s’en suit qu’une paix durable ne peut émerger sans une refonte profonde du processus de négociation.
Les erreurs du passé ont montré que les accords précipités, signés sous la pression de puissances étrangères ou dans l’urgence d’une crise, sont voués à l’échec. L’inclusion de tous les acteurs, notamment la population congolaise, est un élément clé pour garantir la légitimité et la viabilité des discussions. Tant que les aspirations des citoyens ne seront pas placées au centre du dialogue, la paix restera une illusion. La RDC doit impérativement établir un cycle de négociation en quatre phases : restaurer la confiance entre l’État et son peuple, engager un dialogue avec le M23 sur les revendications internes, négocier avec le Rwanda sur les enjeux bilatéraux et enfin, redéfinir les termes de la coopération avec la communauté internationale.
Un autre élément crucial réside dans la préparation et la sélection des négociateurs congolais. Ceux-ci doivent être choisis sur la base de leur expertise, de leur intégrité et de leur engagement pour l’intérêt national. Trop souvent, les discussions ont été menées par des représentants corrompus ou mal préparés, entraînant des concessions qui n’ont fait qu’affaiblir la souveraineté congolaise. Une délégation forte, bien informée et indépendante est donc indispensable pour défendre les intérêts du pays.
Enfin, la RDC ne peut plus se permettre de « négocier » sa sécurité en échange de ses ressources. Ce modèle de compromis, qui profite davantage aux puissances économiques qu’à la population congolaise, doit être abandonné au profit d’une gouvernance souveraine et transparente des richesses du pays. L’instauration d’un cadre de surveillance international rigoureux, garantissant que les ressources naturelles ne financent plus la guerre mais le développement national, est essentielle.
En somme, la résolution du conflit en RDC repose sur un changement de paradigme : cesser d’être un terrain de jeu pour les intérêts extérieurs et devenir un acteur capable de dicter ses propres conditions. Cette transformation nécessite une volonté politique ferme, une mobilisation nationale et une approche diplomatique pragmatique. Ce n’est qu’à ce prix que la RDC pourra enfin sortir du cycle infernal des guerres et tracer la voie vers une paix véritable, durable et bénéfique pour l’ensemble de son peuple.
Présidé par le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et Président du Conseil Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Guylain Nyembo, cette rencontre stratégique a réuni les principaux acteurs du secteur extractif congolais. Parmi eux, le Ministre des Mines et Vice-Président du Comité Exécutif de l’ITIE-RDC, Son Excellence Kizito Pakabomba, la Vice-Ministre des Finances, Madame O’Neige N’Sele Mimpa, ainsi que des membres du cabinet du Chef de l’État, des secrétaires généraux de l’administration publique, des représentants de la Cour des comptes et des partenaires techniques et financiers.
Dans son discours, le Ministre des Mines a souligné l’importance de cette rencontre dans un contexte mondial où la demande en minerais stratégiques tels que le cobalt, le lithium et le nickel ne cesse de croître. « La RDC détient les clés des technologies du futur. La transition énergétique représente une opportunité unique pour notre pays, mais seulement si nous en prenons pleinement le contrôle », a-t-il déclaré.
Les échanges ont permis d’aborder les défis liés à la gouvernance des ressources naturelles, à la transformation locale des minerais et à l’attractivité des investissements dans le secteur minier. Le Ministre des Mines a insisté sur la nécessité d’adopter une stratégie ambitieuse pour faire de la RDC un acteur clé de la chaîne de valeur des batteries électriques et des énergies renouvelables.
Les lampions de la Conférence des Directeurs de la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et des Participations (DGRAD) se sont éteints vendredi 7 mars dernier. Organisée au Salon Congo de Pullman Hôtel de Kinshasa, du 4 au 7 mars 2025, cette conférence de grande importance était placée sous le thème : ‘’Réformes stratégiques pour une mobilisation optimale des recettes non fiscales en 2025’’. Les travaux de cette conférence ont bénéficié de la participation active de plusieurs experts extérieurs, des Directeurs provinciaux, des Présidents des Délégations syndicales ainsi que de certains Cadres et Agents de la DGRAD. Durant quatre jours d’affilée, ils ont engagé des échanges soutenus, des réflexions poussées, identifiant les actions essentielles devant permettre à la DGRAD et aux services d’assiettes d’atteindre les assignations budgétaires de l’exercice 2025 pour doter le Gouvernement des moyens nécessaires de sa politique. Et ce, conformément aux exigences fixées par la Loi de Finances N°24/011 du 20 décembre 2024.
Pour l’exercice 2025, cette Loi de Finances a retenu pour la DGRAD les recettes de l’ordre de CDF 6 350 milliards. Comparées aux assignations de l’exercice 2024, arrêtées à CDF 4 264 milliards, il se dégage un taux d’accroissement de 48.90%...
Dans son mot du jour, Etienne Utshudi, Directeur Général de la DGRAD, a salué le travail remarquable réalisé au cours de la Conférence des Directeurs de la présente édition. Il a exprimé une profonde gratitude aux participants pour leurs contributions précieuses et a souligné l’importance des résolutions mises en place pour une réussite effective de la mission de la DGRAD pour cette année 2025. C’était une allocution précédée par la signature des actes d’engagement entre Etienne Utshudi, lui-même, et quelques Directeurs de la DGRAD, dont ceux du Lualaba, de Kinshasa-Est et du Kasaï-Oriental.
‘’Nous voici arrivés au terme de la Conférence des Directeurs de la DGRAD édition 2025. Il me plait de constater qu’après quatre jours d’échanges, de partage et de concertation, nous sommes arrivés aux conclusions que le Rapporteur de ces assises vient de nous présenter. Qu’il me soit permis de remercier vivement les invités qui se sont soustraits de leurs obligations pour nous honorer par leur présence dans cette salle du Pullman Hôtel de Kinshasa. Je remercie également les conférenciers pour le travail accompli et pour lequel je voudrais faire un petit commentaire sur les résultats obtenus. En effet, les conclusions auxquelles les conférenciers sont parvenus, justifient la démarche méthodologique utilisée lors de cette édition pour l’élaboration du Plan annuel de mise en œuvre des réformes correspondant à chaque panel… Vous avez ainsi contribué à améliorer et asseoir un modèle d’organisation de la Conférence des Directeurs de la DGRAD. L’avantage de ce modèle réside en ce qu’il se décompose en plusieurs domaines et dont les détails des éléments à prendre en compte pour une planification et un suivi-évaluation des stratégies sectorielles de mobilisation des recettes non-fiscales’’, a indiqué le DG Etienne Utshudi.
La DGRAD dans la droite ligne de la vision de Félix Tshisekedi
Poursuivant son élan, il a recommandé un suivi plus rigoureux des résultats récoltés pour un assurer délicatement la bataille de la compétitivité, dans un contexte bousculé par des défis immenses à résoudre.
‘’Le succès de toutes ces réformes et actions retenues compte sur plusieurs facteurs, notamment l’appropriation par tous les acteurs concernés, l’investissement dans le capital humain aux travers des formations, des moyens financiers et matériels ; l’amélioration des conditions de travail auxquelles s’ajoute l’accompagnement politico-administratif assuré par notre autorité hiérarchique, Son Excellence Monsieur le Ministre des Finances, ici représenté. A l’évidence, la mise en œuvre de ces réformes et actions représente pour nous un défi dont la réalisation requiert, hélas, moyens énormes et l’implication de tous. Soyons donc, chacun dans sa sphère d’activité et de responsabilité, des acteurs avisés et engagés pour la réalisation des objectifs que nous venons de nous assigner. Les actes d’engagement signés ce jour et le Plan d’action de mise en œuvre de mise en œuvre des réformes qui découle de ces travaux, serviront désormais de repère d’auto-évaluation à la fin de chaque mois afin de nous permettre de nous ajuster, le cas échéant, par rapport aux assignations budgétaires de la DGRAD’’, a-t-il insisté, dans son allocution.
Rapport musclé de l’évènement
La Conférence des Directeurs de la DGRAD a abouti à l’élaboration d’un Plan d’action annuel de mise en œuvre des réformes pour 2025. C’est ce qu’a affirmé le Rapporteur des travaux. Dans son intervention, il a indiqué qu’au total, 19 orateurs ont animé les échanges, en six panels, durant les quatre jours de l’évènement.
Le premier panel, qui a connu cinq exposés, a porté sur l’amélioration de l’ordonnancement des recettes non fiscales. Selon le Directeur des Etudes de la DGRAD, Rapporteur du séminaire, les exposés du premier panel ont été présentés sur des thématiques pertinentes dont : Mobilisation des recettes administratives, judiciaires et de participations, contraintes et perspectives 2025 ; Mobilisation des recettes domaniales autres que les recettes minières ; Mobilisation des recettes minières : contraintes et perspectives 2025.
Le deuxième panel a concerné le recouvrement des recettes non fiscales et gestions imprimées des valeurs administratives. Il a enregistré deux exposés, à savoir la gestion optimale des ressources et la gestion optimale des imprimés des valeurs et imprimés administratifs.
Pour le panel 3, la problématique a été centrée autour des questions juridiques et contentieux. Les séminaristes ont notamment échangé sur la gestion optimale des dossiers et contentieux/contraintes et perspectives 2025, mais également sur la codification des textes et rationalisation des droits, taxes et redevances du pouvoir central. Selon le Rapporteur de la Conférence, le panel 4 a abordé la question relative à l’Audit, au Contrôle et à l’Inspection. Tandis que le cinquième panel a donné lieu aux discussions autour de la dématérialisation et la digitalisation des services et des procédures. A ce niveau, les participants ont évalué le niveau d’exploitation d’outil numérique à la DGRAD, explorant des perspectives fortes pour 2025. Enfin, le panel 6 de la Conférence des Directeurs de la DGRAD a parlé de la gestion des ressources humaines, mettant en lumière la nécessité de garantir leur gestion optimale pour l’année en cours.
‘’Ces assises ont abouti à l’élaboration d’un Plan d’action annuel de mise en œuvre des réformes pouvant permettre à la DGRAD et aux services d’assiettes d’atteindre leurs assignations de l’exercice 2025 afin de donner les moyens au Gouvernement de la République. Ledit plan s’articule autour de six axes principaux ci-après : amélioration de l’ordonnancement des recettes non-fiscales. Il a été retenu entre autres comme actions de doter le centre d’ordonnancement des textes légaux et règlementaires, mettre en place un cadre permanent de concertation DGRAD et services d’assiette. Pour l’axe 2, il a été retenu quatre actions ou réformes. Première action, dresser l’état des lieux des recettes à recouvrer, engager les actions et instaurer le système de dialogue fiscal avec les assujettis défaillants. Deuxième actions, publier périodiquement les bulletins de statistiques de la Dépense fiscale. Axe 3, 13 actions avaient été retenues : finaliser les manuels de procédure, de contrôle et d’instruction des réclamations : élaborer les manuels d’instruction et de réclamation. Axe 4 : Gestion optimale du contrôle : 7 actions avaient été retenues : rationnaliser les missions de contrôle, de taxe et redevance du pouvoir central, instaurer un système informatique de gestion de demande des renseignements. Axe 5 : Dématérialisation et digitalisation des services et de procédure. 9 actions retenues. Améliorer la qualité de la connexion internet pour une utilisation optimale des plateformes informatiques, mettre à jour les Arrêtés interministériels…’’, a indiqué le Directeur des Etudes de la DGRAD, Rapporteur de l’édition 2025 de la Conférence des Directeurs.
Le Ministère des Finances représenté
Le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances, représentant le Ministre Doudou Fwamba, empêché par d’autres urgences, a, au moment de sa prise de parole, pour la clôture de l’évènement, a apprécié le pari gagné par le Directeur Général Etienne Utshudi. Selon lui, les résultats de la Conférence des Directeurs de la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD) sont précieux pour favoriser l’atteinte des assignations fixées par la Loi des Finances, dans l’optique d’appuyer l’action du Gouvernement, en lui fournissant des moyens suffisants pour réussir sa politique, au nom de l’intérêt des congolais.
(Dr. Hanane Thamik, enseignante chercheuse à l'Université Renmin de Chine, membre politique du Rassemblement national des indépendants du Maroc)
(Note de l'éditeur : Cet article représente le point de vue de l'auteur et pas nécessairement celui de CGTN.)
Les Deux Sessions à venir en mars 2025 marqueront un moment crucial dans le paysage politique et économique de la Chine. Le rapport sur les activités du gouvernement, qui sera présenté par le Premier ministre Li Qiang, décrira les priorités politiques pour l'année à venir, établissant ainsi une base pour la progression économique continue de la Chine et son intégration dans le cadre mondial. À ce tournant décisif, l'alignement du développement économique avec une stratégie d'ouverture à haut niveau devrait jouer un rôle fondamental dans la détermination de la trajectoire future de la nation.
Ouverture à haut niveau : un cadre pour un avancement économique continu
La notion d'ouverture à haut niveau dépasse la simple fourniture d’un accès au marché. Elle incarne la détermination de la Chine à réformer ses structures économiques afin de favoriser un environnement propice aux flux d'investissements étrangers tout en renforçant son intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Un des axes principaux de cette initiative réside dans la modernisation du système économique chinois, impliquant l'amélioration des cadres réglementaires, le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle et la simplification des processus d'accès au marché pour les entreprises étrangères. L'objectif global de cette stratégie n'est pas seulement d'attirer des investissements étrangers, mais aussi d'élever la compétitivité internationale des entreprises chinoises en encourageant les collaborations technologiques et en facilitant les échanges de connaissances.
Dans ce contexte, la mise en œuvre de l'ouverture à haut niveau devrait jouer un rôle déterminant dans l'approfondissement de la collaboration économique avec les pays développés et en développement. Par la mise en place d'un environnement commercial plus ouvert et plus transparent, la Chine signe son intention de s'intégrer encore plus profondément dans l'économie mondiale. Cette évolution devrait créer de nouvelles opportunités pour les entreprises internationales tout en offrant à la Chine un accès renforcé aux technologies avancées, aux ressources financières et à l'expertise managériale.
Développement économique et recherche d'une croissance de haute qualité
La base stratégique de l'agenda économique de la Chine pour 2025 repose sur la recherche d'une « croissance de haute qualité ». Cet objectif représente un tournant par rapport aux décennies précédentes, caractérisées par une expansion rapide largement dépendante de la fabrication à bas coût et d'investissements massifs dans les infrastructures. Actuellement, le pays fait face à l'impératif dual de concilier croissance et durabilité.
Les planificateurs économiques chinois sont conscients du fait que leur pays évolue d'une époque définie par une croissance rapide à une phase caractérisée par un développement plus équilibré, plus efficace et plus durable. Au fur et à mesure que la concurrence mondiale s'intensifie, notamment dans les secteurs technologiques et axés sur l'innovation, la viabilité économique future de la Chine dépendra fortement de sa capacité à gravir les échelons de la chaîne de valeur et à intégrer des technologies avancées. Cette transition nécessite un changement de cap des industries traditionnelles, telles que la fabrication lourde, vers des secteurs plus orientés vers la technologie, notamment les semi-conducteurs, l'énergie verte et l'intelligence artificielle.
Dans la quête de croissance de haute qualité, l'accent sera mis sur l'amélioration de la productivité du travail, la qualité de la base industrielle et la réduction de la consommation d'énergie par unité de PIB. La Chine a établi des objectifs ambitieux pour moderniser ses capacités industrielles, favoriser l'innovation interne et attirer des investissements étrangers dans les industries avancées. Cette stratégie vise à élever la Chine en tant que leader mondial dans les technologies émergentes tout en garantissant la durabilité économique à long terme.
Le rôle des sciences et technologies dans l'amélioration de la productivité de qualité
L'incorporation de la technologie dans les industries traditionnelles constitue un moyen efficace pour améliorer la productivité, réduire les coûts et minimiser l'impact environnemental. Par exemple, l'application de l’intelligence artificielle dans la fabrication permet l'automatisation et la rationalisation des processus opérationnels. Dans le secteur des énergies renouvelables, les innovations technologiques facilitent la transition des combustibles fossiles vers des solutions énergétiques plus propres, améliorant ainsi à la fois la productivité et la durabilité environnementale.
De plus, la Chine est déterminée à atteindre une indépendance technologique, ce qui constitue un autre élément clé de son cadre stratégique. Bien qu'elle maintienne une ouverture à la collaboration et à l'investissement internationaux, le pays se concentre résolument sur la réduction de sa dépendance aux technologies étrangères, en particulier dans des domaines stratégiques comme les semi-conducteurs et les équipements de télécommunications de nouvelle génération. Cette recherche de l'indépendance technologique vise à protéger la sécurité à long terme et la compétitivité de la Chine face à un environnement géopolitique mondial de plus en plus complexe.
Résilience économique : promouvoir la stabilité sociale et la gouvernance axée sur le peuple
Bien que l'importance de la croissance économique et du progrès technologique ne puisse être sous-estimée en ce qui concerne les perspectives futures de la Chine, le gouvernement a constamment mis en avant la nécessité de maintenir la stabilité sociale et le bien-être de sa population. Les Deux Sessions servent de forum essentiel pour permettre aux législateurs d'écouter les préoccupations des citoyens et d'intégrer leurs aspirations dans les stratégies de développement à long terme du pays. Cette méthodologie inclusive et axée sur le peuple est devenue un trait distinctif du cadre de gouvernance de la Chine, qui priorise l'harmonie sociale et l'équité.
En ligne avec son engagement à améliorer la qualité de vie de ses citoyens, le gouvernement chinois est sur le point de mettre davantage l'accent sur des politiques visant à la redistribution des revenus, le bien-être social et la réduction de la pauvreté. Ces enjeux deviennent de plus en plus cruciaux au fur et à mesure que la Chine fait face aux défis posés par un vieillissement démographique, une inégalité croissante et des problèmes environnementaux.
Les Deux Sessions à venir débattront des stratégies pour relever ces défis, notamment les investissements dans l'éducation, la santé et les systèmes de protection sociale. De plus, les initiatives visant à soutenir le développement rural, à promouvoir l'intégration économique régionale et à faciliter l'urbanisation seront essentielles pour favoriser une croissance équilibrée et inclusive. En priorisant le bien-être de ses citoyens, la Chine cherche non seulement à atteindre le succès économique, mais aussi à garantir une distribution plus équitable des bénéfices découlant de la croissance.
En conclusion, les Deux Sessions de 2025 joueront un rôle crucial dans le renforcement de l'ascension de la Chine en tant qu'entité économique mondiale de premier plan. En mettant l'accent sur une ouverture à haut niveau, une croissance de qualité et l'innovation technologique, la Chine aspire à évoluer d'un simple « atelier du monde » à un leader dans les industries avancées. Toutefois, cette transformation nécessite une gestion minutieuse des défis internes et des perspectives internationales.
Alors que la Chine s'efforce de réaliser ses objectifs à long terme, elle devra soigneusement équilibrer la promotion de la vitalité économique et le maintien de la stabilité sociale. Avec un engagement résolu pour un développement durable, un progrès technologique et une collaboration internationale, la Chine est stratégiquement positionnée pour relever les défis futurs et renforcer son statut de leader dans l'économie mondiale.
Financial Times a révélé ce samedi 15 février au quotidien économique britannique que la multinationale suisse Glencore, plus grande société du monde de négoce de matières premières et d’exploitation minière basée à Baar dans le canton de Zoug, veut plier bagages en République Démocratique du Congo. La principale cause serait le prix bas du cobalt et un bénéfice dérisoire ces dernières années.
Selon le journal basé à Londres, les cessions potentielles en RD Congo et au Kazakhstan pourraient être les plus importantes pour le mineur suisse depuis que Gary Nagle a pris les rênes de la société en 2021. L’entreprise a tenu des discussions préliminaires sur la vente de ses mines de cuivre et de cobalt de plusieurs milliards de dollars en République Démocratique du Congo. Ce qui serait un changement de stratégie significatif pour le plus grand investisseur occidental en RDC. Le retrait de la multinationale suisse de la RDC serait un coup dur pour le pays qui cherche à diversifier ses partenaires pour briser une dépendance trop forte vis-à-vis de la Chine.
Financial Times rappelle que le groupe FTSE 100 – indice boursier le plus connu du Royaume-Uni, regroupant les 100 valeurs vedettes les plus capitalisées et cotées à la Bourse de Londres – a rejeté le mois dernier une offre non sollicitée pour les mines d’un acheteur potentiel du Moyen-Orient car l’offre était trop basse, selon des personnes proches du dossier. La société envisagerait de vendre une partie ou la totalité de ses actifs congolais à un bon prix, selon plusieurs personnes proches du dossier. Des personnes au fait du dossier ont ajouté à nos confrères que la société n’avait pas entamé de processus de vente officiel et qu’il était possible qu’aucun accord ne soit conclu.
Présent en RDC depuis 2007, Glencore possède deux exploitations industrielles de cuivre et de cobalt, Kamoto Copper Company SA (KCC) – un partenariat avec Gécamines (20 % des parts) et SIMCO (5 % des parts) – et Mutanda Mining SARL (MUMI), dans laquelle le gouvernement de la RDC détient 5% de participation, toutes deux se situent dans la province du Lualaba au sud du pays. À ce jour, l’entreprise a investi plus de 8 milliards USD dans le développement de MUMI et de KCC. À la fin de l’année 2022, elle comptait plus de 8 700 employés et 7 650 contractants.
Mines moins rentables
Les analystes de RBC – la Banque Royale du Canada, société multinationale canadienne de services financiers – évaluent les mines à 6,8 milliards de dollars. Les mines ont été un élément clé de la campagne de Glencore auprès des constructeurs automobiles occidentaux pour être leur fournisseur de choix pour une série de métaux pour véhicules électriques. La ruée mondiale vers le cuivre, un métal rouge utilisé dans les câblages, les câbles et les véhicules électriques, a déclenché une vague d’activités de fusions et d’acquisitions parmi les principaux mineurs. Cependant, écrit Financial Times, les mines congolaises ont été bien moins rentables que les autres actifs de cuivre de Glencore – générant seulement 195 millions de dollars de bénéfices en 2023 sur des revenus de 2,4 milliards de dollars – en raison de revers opérationnels et de bas prix du cobalt.
Notre confrère britannique ajoute qu’en février dernier, Glencore a enregistré une dépréciation avant impôts de 1 milliard de dollars sur les mines de cuivre congolaises en raison des mauvaises conditions du marché du cobalt et du règlement d’un litige fiscal. Glencore a déclaré dans un communiqué : « À la fin de l’année dernière, Glencore a reçu une proposition spontanée concernant ses opérations en RDC. Cette proposition a été rejetée. Glencore n’a engagé aucune banque ni conseiller et n’a pas lancé de processus de vente pour ses opérations en RDC. »
Cependant, ces dernières semaines, Glencore a tenu des discussions informelles avec des acheteurs potentiels sur l’avenir de ses actifs au Kazakhstan, selon des personnes proches du dossier. Glencore a abandonné l’année dernière un processus de vente pour Kazzinc, un important producteur de zinc, de plomb et d’or dans lequel elle détient une participation de 70%. RBC estime la valeur de la participation à 5,1 milliards de dollars. Ces ventes seraient potentiellement les plus importantes cessions de Glencore depuis que le Directeur Général Gary Nagle a pris les rênes du groupe en 2021. Glencore a refusé de commenter la cession potentielle d’actifs au Kazakhstan.
Selon Financial Times, le départ de la multinationale suisse de la RDC constituerait un revers important pour les tentatives du pays de courtiser les investissements occidentaux afin de réduire sa dépendance à l’égard de la Chine. En effet, poursuit notre confrère, Glencore est le seul investisseur étranger non chinois majeur dans les mines du pays, en plus d’Eurasian Resources Group, ERC, société kazakh basé au Luxembourg. Les mines congolaises de Glencore ont produit 225 000 tonnes de cuivre et 35 000 tonnes de cobalt en 2024, faisant du groupe le deuxième plus grand producteur mondial de cobalt. Toute vente potentielle serait encore compliquée par le fait que Glencore verse des redevances sur la production des mines à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, qui est sous le coup de sanctions américaines.
Sous le prétexte que les droits de douane protégeant et créant des emplois font croître l'économie américaine et augmenter les recettes fiscales, le président américain, Donald Trump, a décidé unilatéralement de l'augmentation des tarifs douaniers sur les importations d'acier et d'aluminium.
Devant la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a présenté les modalités pratiques, sur base des simulations, de mise en œuvre des mesures de réduction du train de vie des Institutions de l’Etat et de suspension de certaines dépenses, conformément à l’instruction du Président de la République lors de la trentième réunion ordinaire du Conseil des Ministres, tenue le 31 janvier 2025.
Les économies ainsi dégagées constituent des ressources de trésorerie. Elles sont à renforcer par d’autres ressources provenant de l’effort de guerre.
Concernant la réduction du train de vie des Institutions publiques, des coupes seront opérées sur les frais de fonctionnement et les interventions économiques des Institutions politiques et Cabinets ministériels.
Des coupes seront également effectuées sur les rémunérations des membres des Institutions publiques, mandataires publics et membres des cabinets politiques. Elles porteront sur les émoluments de base et primes permanentes hors impôts retenus.
Quant à la suspension des dépenses spécifiques, elle va porter sur des évacuations sanitaires et des missions de service (excepté celles concourant à la mobilisation des recettes, à la sécurisation du Pays ou au front diplomatique de la guerre). Elles concernent également la suspension des acquisitions de véhicules, excepté ceux liés aux opérations sécuritaires, les ambulances et les tracteurs.
Concernant l’effort de guerre, le secteur privé a été invité à faire des dons ou à constituer des fonds pour soutenir directement les Forces Armées et les Wazalendo. Les associations sans but lucratif et toute personne de bonne volonté sont également invitées à s’y associer. Des comptes bancaires dédiés à la solidarité nationale pour l’effort de guerre sont ouverts dans différentes banques commerciales et des outils numériques, à l’instar de la plateforme www.solidariteest.com, seront mis à contribution pour faciliter la collecte des fonds.
A cet effet, les entreprises du portefeuille ont déjà initié le processus de collecte des fonds au travers des contributions volontaires. Les sociétés d’économie mixte, quant à elles, sont disposées à contribuer avec des avances sur leurs dividendes. Les Ministres en charge des secteurs des télécommunications et pétroliers ont également été invités à proposer les mécanismes par lesquels ces secteurs pourront contribuer à l’effort de guerre.
D’autres sources des financements innovantes ont été proposées. Des travaux approfondis impliquant les services concernés et leur tutelle sont en cours afin d’évaluer leur participation.
En outre, dans le cadre du Programme avec le FMI, une quotité à déterminer des ressources du FEC et du RST attendues en appui budgétaire pourrait être affectée aux investissements sociaux ayant un impact direct sur les militaires et leurs ayants-droit. Cette proposition est à inscrire à l’ordre du jour des discussions avec la mission du FMI prévue au cours de ce mois.
Les économies ainsi dégagées sont à affecter principalement à l’amélioration de la solde des militaires, des policiers et du secteur de sécurité à partir du mois de février en cours. A cet effet, le Conseil a décidé d’octroyer aux FARDC, à la Police Nationale Congolaise et aux autres services de sécurité une prime spéciale à partir du mois de février.
Enfin, des dispositions ont été prises pour que ces mesures n’affectent pas les crédits destinés aux investissements publics dans les infrastructures stratégiques, notamment : les routes, les projets énergétiques, le PDL-145T, les voiries, les contreparties des projets financés par des bailleurs extérieurs et les actions de mobilisation des recettes fiscales.
Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a été complété par la Vice-Ministre des Finances dans les aspects relevant de ses compétences.
La Commission européenne a, mardi 28 janvier 2025, annoncé une aide humanitaire significative de 60 millions d'euros en faveur de la République Démocratique du Congo. Cette décision intervient après que des violents combats ont été signalés dans l'est du pays entre les FARDC et l’armée rwandaise en connivence avec le M23. Ce conflit armé persistant et des épidémies ont aggravé la situation déjà précaire des populations locales.
La RDC est confrontée à l'une des crises humanitaires les plus graves au monde. La guerre d’agression rwandaise, ayant provoqué la pauvreté, la malnutrition, en plus des épidémies fréquentes ont plongé des millions de personnes dans une situation de grande précarité. Récemment, les violences dans l'est du pays ont entraîné une nouvelle vague de déplacements massifs, exacerbant les besoins humanitaires urgents.
Ce nouveau financement de 60 millions d'euros vise à répondre aux besoins essentiels des milliers de personnes déplacées, notamment à Goma et dans ses environs. L'Union européenne, consciente de la gravité de la situation, s'engage à fournir une aide d'urgence comprenant : gestion des abris et des camps pour offrir un refuge sûr aux déplacés ; l’accès à l'eau potable et aux installations sanitaires pour garantir la santé des populations ; les rations alimentaires et transferts monétaires pour assurer la sécurité alimentaire dans un contexte de pénurie ; l’éducation en situation d’urgence pour les enfants vulnérables touchés par les conflits, afin de leur offrir un semblant de normalité.
Cette aide s'inscrit dans le cadre d'un engagement plus large de l'UE, qui a déjà investi plus de 272 millions d'euros en aide humanitaire depuis début de 2023. La protection des civils reste au cœur des actions de l'UE, avec une insistance sur le respect du droit international humanitaire.
Hadja Lahbib, Commissaire à l'égalité, a souligné l'urgence de garantir le respect du droit international humanitaire et a appelé à un dialogue continu pour résoudre ce conflit. Elle a insisté sur la nécessité de protéger les personnes vulnérables, notamment celles vivant dans des camps, ainsi que le personnel humanitaire.
L’UE a noté qu’avant l’ampleur de cette crise, plus de 800 milles personnes se trouvaient dans des camps de déplacés qui, actuellement, se sont tous vidés. Ces mouvements de déplacement massif de la population, ont atteint leur pic en 2024, avec plus de 2 millions de personnes. Cela s’ajoute aux 6,4 millions de personnes qui étaient déplacées dans tout le pays auparavant.
L'engagement de l'Union européenne en faveur de la RDC n'est pas seulement un geste de solidarité, mais un impératif moral. Alors que les défis humanitaires se multiplient, il est essentiel que la communauté internationale unisse ses efforts pour apporter une aide significative et durable. Ce soutien financier de 60 millions d'euros représente une lueur d'espoir pour des millions de Congolais en quête de paix et de sécurité.
Plus de peur que de mal. Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en République Démocratique du Congo reste maintenu au taux journalier à 14.500 FC. C'est le consensus trouvé lors de la réunion qui s'est tenue ce mardi 21 janvier dernier autour de la Première Ministre, Judith Suminwa, quelques membres du Gouvernement, l'intersyndicale nationale et la Fédération des entreprises du Congo (FEC). L'actuel taux avait été réajusté en début de cette année.
Cette décision a été saluée par toutes les parties prenantes à savoir, les membres du Gouvernement, l'intersyndicale nationale et la Fédération des entreprises du Congo (FEC) qui sont parvenus à harmoniser leurs vues sur cette question.
«Nous avons convenu que le taux de 14.500 francs congolais est accepté par toutes les parties. Néanmoins, nous allons discuter d'autres questions au Conseil National du Travail qui sera convoqué la semaine prochaine. La Première Ministre a fait preuve d'une grande sagesse, et c’est ainsi qu’elle nous a amenés facilement à une solution», a déclaré le Ministre de l’Emploi et travail, Ephraim Akwakwa.
Le vice-premier ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a insisté sur le respect de la procédure en ces termes: « Le respect de la procédure garantit la qualité de la mesure et du texte qui la porte. Ce qu’il faut éviter, c’est que demain, la mesure soit attaquée en justice ».
Ces échanges ont également permis de clarifier les malentendus qui entouraient l'exigence de la cheffe du Gouvernement. Les travailleurs ont compris que cette demande ne visait pas à s'opposer à l'actualisation, mais à protéger leurs intérêts. Guy Kuku Gedila, président de l’intersyndicale nationale, a exprimé sa satisfaction.
«Nous nous sommes entendus. Les 14.500 CDF sont des acquis que personne ne remet en cause. Nous sommes tombés d’accord et nous demandons à nos camarades de s’apaiser, car nous avons gardé ce compromis, qu’il faut maintenant formaliser par la procédure légale», a-t-il déclaré.
Dans le même ordre d'idées, le président de la FEC, Robert Malumba, a loué la démarche de la Première ministre. «Il y a un taux qui a été fixé, mais il n’était pas établi selon les règles. Néanmoins, il y a un consensus sur les montants. Le CNT sera convoqué pour régulariser la procédure», a-t-il noté.
Cette décision intervient après qu'un arrêté controversé signé par le ministre de l’Emploi et travail en décembre 2024 jugé non conforme aux procédures, réajustant le taux à 14.500 CDF, en hausse par rapport à 7.075 CDF, en vigueur depuis six ans.