Face aux dérives spéculatives des cambistes, Taux de change : la BCC annonce des contrôles inopinés et des sanctions sévères!

Dans un communiqué officiel signé par son Premier Vice-Gouverneur, Dieudonné Fikiri Alimasi, la Banque Centrale du Congo (BCC) monte au créneau pour mettre fin aux pratiques déloyales qui gangrènent le marché des changes. Profitant de l'appréciation récente du franc congolais, certains bureaux de change et cambistes manuels s'adonnent à des manœuvres spéculatives, forçant l'Institut d'Emission à annoncer un tour de vis réglementaire et des sanctions exemplaires.
Dans son avis au public, la BCC dresse un constat alarmant. Plusieurs bureaux de change et cambistes manuels sont accusés de violer ouvertement la réglementation en vigueur. Les griefs sont précis et graves :
- Disparité des taux : Application de taux de change très variables d'un opérateur à l'autre, créant la confusion chez le public.
- Elargissement des spreads : Augmentation abusive de l'écart entre le cours acheteur et le cours vendeur, au détriment des clients.
- Affichage de taux spéculatifs : Publication de taux de change totalement déconnectés des réalités du marché interbancaire et du taux indicatif de la BCC, dans le seul but de maximiser les profits de manière illicite.
- Violation de l'interdiction d'affichage public : Exposition des taux à l'extérieur des bureaux, sur la place publique, une pratique formellement interdite.
Ces agissements contreviennent directement à l'instruction administrative n°007 (modification n°3) de 2023, qui réglemente l'activité de change manuel en République Démocratique du Congo. La BCC rappelle qu'elle est la garante du bon fonctionnement et de la transparence de ce marché vital pour l'économie.
Contrôles renforcés et sanctions sévères
Face à cette situation qui perturbe le fonctionnement normal du marché, la Banque Centrale a décidé de passer à la vitesse supérieure. Après une campagne de vulgarisation de ladite instruction menée en mai 2024, l'heure n'est plus à la sensibilisation mais à la répression.
Le Premier Vice-Gouverneur, Dieudonné Fikiri Alimasi, annonce ainsi que "les services compétents se déploieront davantage en vue de procéder au contrôle sur place". Ces inspections inopinées auront pour objectif de s'assurer du respect scrupuleux de la réglementation par tous les acteurs.
La menace est claire et sans équivoque pour les contrevenants. La BCC prévient que des "sanctions disciplinaires" seront suggérées à l'encontre des opérateurs pris en faute. Ces sanctions pourront aller jusqu'au retrait pur et simple de l'agrément, une mesure radicale qui signifierait la fin de l'activité pour les bureaux de change et cambistes concernés. C'est un message fort envoyé à la corporation: la spéculation ne sera plus tolérée.
Appel à la vigilance du public
Au-delà de la mise en garde adressée aux professionnels, la Banque Centrale du Congo saisit cette occasion pour renouveler son appel au grand public. Elle invite instamment les citoyens à faire preuve de la plus grande prudence et à ne réaliser leurs opérations d'achat ou de vente de devises uniquement auprès des guichets des banques commerciales et des bureaux de change agréés.
Pour aider les usagers à distinguer les opérateurs légaux des réseaux informels ou spéculatifs, la BCC rappelle que la liste complète et à jour de tous les bureaux de change agréés est disponible et consultable à tout moment sur ses plateformes numériques.
Cette offensive de la BCC vise à restaurer l'ordre et la transparence, à protéger le consommateur et à consolider la stabilité du franc congolais, un enjeu majeur pour le pouvoir d'achat de millions de Congolais. La fin de la récréation a bel et bien sonné pour les spéculateurs.
Nathan Mundele
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