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Publication du rapport des Experts de l’ONU, Dénis Mukwege : ‘‘Nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sé

Le dernier rapport du groupes d’experts des Nations Unies continue à faire parler la classe politique congolaise car, les faits ainsi évoqués mettent à nu le soutien inconditionnel du régime de Kigali dans la crise sécuritaire dégradante qui secoue la partie Est de la RDC depuis plus de trois décennies. Dr Dénis Mukwege, figure emblématique de l’opposition congolaise et Prix Nobel de la paix 2018, a, dans une déclaration publiée hier, mercredi 9 juillet 2025, condamner l’implication irréfutable du Rwanda tels que mentionnée dans le rapport des experts de l’ONU et appelle à des sanctions fortes et coordonnées contre ceux qui se complaisent à déstabiliser le pays et sollicite ainsi la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ci-dessous, l’intégralité de sa déclaration.

Déclaration suite à la publication du dernier rapport du Groupe d’Experts United Nations sur la République Démocratique du Congo 

Le rapport semestriel des experts mandatés par le Conseil de sécurité des Nations unies confirme, preuves à l’appui, les observations déjà faites par les populations dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), les autorités congolaises et les acteurs de terrain : le régime de Kigali dirige et contrôle de facto les opérations du M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) ont joué un rôle déterminant dans la conquête et l’occupation de nouveaux territoires et villes, notamment Goma et Bukavu.

Les experts onusiens fondent leurs conclusions sur des photos et des vidéos authentifiées ainsi que sur des témoignages et du renseignement. Ces sources fiables et concordantes attestent qu’il n’y a aucun doute que les FDR ont mené en territoire congolais des incursions systématiques et massives et que les forces d’agression ont été positionnées en première ligne pour s’engager directement dans les combats en utilisant des armes de haute technologie.

Depuis l’offensive éclair en janvier 2025 des troupes rwandaises et du M23, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, plus de onze millions de citoyens congolais vivent entre la famine et la violence sous le joug des forces d’occupation qui contrôlent de larges pans des Provinces du Sud et du Nord Kivu, ce qui a provoqué un regain préoccupant de violations graves des droits humains et des Conventions de Genève, et a aggravé la crise humanitaire et augmenté le déplacement forcé des centaines de milliers de civils.

En outre, les experts rapportant au Conseil de Sécurité ont collecté des sources au sein de l’armée et du gouvernement rwandais indiquant que l’objectif ultime de Kigali est de contrôler le territoire des Kivus et les ressources naturelles congolaises grâce à la mise en place par le M23/AFC d’administrations parallèles illégitimes, semblables à celles d’un État, démontrant une volonté d’annexer les territoires conquis.

Ces révélations illustrent à nouveau que la prétendue préoccupation sécuritaire affichée par le régime de Kigali pour justifier ses « mesures défensives » et son interventionnisme en territoire congolais, à savoir la neutralisation des FDLR, est devenue un prétexte suranné et ne peut plus être invoquée comme une menace existentielle pour le Rwanda.

Trente ans après le drame du génocide commis au Rwanda dont les auteurs doivent répondre de leurs actes devant la justice, et malgré d’innombrables opérations militaires et initiatives menées pour mettre fin à l’activisme des FDLR, tant par les autorités congolaises qu'en collaboration avec le Rwanda par le déploiement direct de troupes rwandaises sur le sol congolais, souvent avec le soutien de la MONUSCO, l'effectif numérique d'éléments restants de ce groupe armé suggère que sa capacité résiduelle de nuisance de ceux qui ont participé activement au génocide est fortement réduite. Cette réalité met à mal le narratif avancé par le régime de Kigali qui continue d'endeuiller toute une région au nom de pseudo-mesures de sécurité.

Plus de six millions de congolais sont morts depuis la fin du génocide au Rwanda. Une partie importante des innombrables crimes ont été et continuent d’être commis d'après divers rapports des Nations Unies, dont le rapport Mapping, publié il y a presque 15 ans, directement par l’armée rwandaise ou par le truchement de rebellions téléguidées depuis Kigali, toujours sous couvert de ce même prétexte. Les populations martyres de l’Est du Congo et la diplomatie internationale ne peuvent continuer de tolérer ce cycle répétitif de violences qui a pour objectif véritable le contrôle et l’accaparement des ressources minières congolaises.

Autant il est absolument impératif que les responsables du génocide soient traduits en justice et punis pour leurs crimes odieux, autant les victimes congolaises ont une soif immense que le monde reconnaisse leur souffrance et que justice leur soit enfin rendue. Pourtant, les mécanismes actuellement mis en place, qui sacrifient la justice sur l'autel d'une paix fragile et illusoire, s'avèrent inefficaces. Les expériences similaires du passé démontrent qu'en empruntant cette même approche, le peuple congolais martyrisé n'a obtenu ni la justice ni la paix.

Le temps est venu pour les autorités congolaises et la communauté internationale de s’impliquer de manière décisive en faveur du désarmement de ces citoyens rwandais opérant sur le sol congolais. Ceux qui en remplissent les critères pourront être réintégrés dans la société rwandaise. Cela permettrait, une fois pour toutes, de vider ce prétexte de sa substance afin qu'il cesse de justifier l'instabilité chronique, les millions de morts et les cycles de violence qui déchirent l'Est de la RDC depuis déjà trois décennies. Car, au-delà de leur enrôlement, ces individus restent des citoyens rwandais. Au moment même où des acteurs internationaux et des États s'impliquent pour trouver une solution pacifique à la dernière guerre d’agression déclenchée par le M23 avec l’appui direct et indirect du Rwanda, il y a urgence à éradiquer définitivement la question des groupes armés, notamment les FDLR et le M23, afin de donner une chance réelle à une paix durable et ouvrir la voie à une coexistence pacifique dans la région des Grands Lacs.

En outre, les Congolais ont droit à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non-répétition des atrocités. Nous aspirons à ce que la Cour Pénale Internationale poursuive ses enquêtes et ses poursuites en RDC pour les faits commis après le 1er juillet 2002, date de l’entrée en vigueur du Statut de Rome, et nous encourageons également les États à utiliser le principe de la « compétence universelle » pour mener des enquêtes et des poursuites sur les crimes graves commis en RDC, notamment ceux répertoriés dans le rapport Mapping.

De plus, les Nations Unies se sont pleinement investies dans la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle dans de nombreux pays africains, notamment au Rwanda, en Sierra Leone ou en République Centrafricaine, confirmant la lutte contre l’impunité et le soutien à l’instauration d’un état de droit comme des outils nécessaires pour prévenir la répétition des violences et instaurer une paix juste et durable. La souffrance des victimes est universelle, et le droit à la justice doit l’être tout autant. Il est impératif de mettre fin aux doubles standards en matière de justice à rendre aux populations martyres, en Afrique et partout ailleurs. Les leçons apprises dans d’autres situations de conflit doivent aujourd’hui être appliquées pour mettre un terme à la tragédie congolaise. 

Enfin, nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité, qui appelle à un cessez-le-feu sans condition, au retrait inconditionnel et immédiat de l’armée rwandaise du territoire congolais, et au démantèlement des administrations illégales implantées par le M23 et l’AFC au Nord et au Sud Kivu.

Publication du rapport des Experts de l’ONU, Dénis Mukwege : ‘‘Nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sé
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Constant Mutamba : le procès repoussé au 23 juillet prochain !

Le procès très attendu de l'ancien Ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, devant la Cour de Cassation a connu un nouveau développement le mercredi 9 juillet 2025, avec son renvoi au 23 juillet prochain. Cette décision a été prise pour permettre aux avocats de la défense, un collectif de près de trente personnes, de s'imprégner des pièces du volumineux dossier d'accusation. L'affaire, qui captive l'opinion publique congolaise, porte sur des allégations de détournement de fonds publics à hauteur de 19 millions de dollars américains.

La journée à la Cour de Cassation a été marquée par l'arrivée tardive du prévenu. Constant Mutamba s'est présenté avec une heure de retard, un contretemps qu'il a attribué aux réalités quotidiennes de la capitale congolaise. « De prime abord, je voudrais m'incliner pour présenter mes excuses. J’ai quitté la maison à 8h30 et, bloqué dans les embouteillages, c’est ce qui justifie mon retard », a-t-il déclaré à la Cour avant de préciser qu'il comparaissait à titre provisoire en attendant l'intervention de ses avocats.

Le cœur du dossier réside dans des accusations graves portées par le ministère public. Constant Mutamba est poursuivi pour le détournement présumé de fonds alloués à la construction d'une nouvelle prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Selon l'accusation, l'ancien Garde des Sceaux aurait octroyé un marché de gré à gré à une société nommée Zion Construction, décrite comme étant « fantôme » et « sans expérience. Le parquet soutient que près de 20 millions de dollars auraient été transférés sur un compte ouvert juste avant le paiement, sans que les procédures de passation de marché public aient été respectées.

La défense, pour sa part, a soulevé des exceptions de procédure, arguant que la citation à comparaître de leur client était irrégulière. Les avocats ont insisté sur la nécessité d'obtenir un délai pour examiner en profondeur les accusations et préparer une défense adéquate, une demande finalement acceptée par la Cour qui a fixé la prochaine audience au mercredi 23 juillet à 10h00.

Cette affaire revêt une importance capitale, non seulement en raison du statut de l'accusé, mais aussi parce qu'elle est perçue comme un test majeur pour le système judiciaire congolais dans sa lutte contre la corruption au plus haut niveau de l'État. Constant Mutamba, qui a été contraint à la démission en juin suite à la levée de ses immunités parlementaires par l'Assemblée Nationale, a toujours clamé son innocence, affirmant être la cible de manœuvres visant à freiner ses réformes.

Nathan Mundele

Constant Mutamba : le procès repoussé au 23 juillet prochain !
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Sur le plateau de TV5 Afrique, Guy Loando : ‘’ la Loi sur l'Aménagement du Territoire met fin à l’impunité qui a causé des drames humains et freiné le développement’’

 Avec la promulgation de la Loi sur l'Aménagement du Territoire par le Président Félix Tshisekedi le 5 juillet 2025, la RDC s’est, enfin,  dotée d'un outil moderne pour maîtriser son développement. Invité sur le plateau de TV5 Afrique, le Ministre d’Etat en charge de l'Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo, a détaillé les contours et l'ambition de cette réforme qu'il qualifie d'historique.

Le constat d’un héritage obsolète

Pendant des décennies, la RDC a composé avec un vide juridique et un cadre légal hérité de l'époque coloniale, datant de 1957. Cette situation a engendré une occupation anarchique de l'espace, aux conséquences souvent dramatiques.

Cette obsolescence s'est traduite par des drames humains, comme les inondations meurtrières qui ont frappé Kinshasa. Des populations sinistrées ont dû être relocalisées après avoir construit dans des zones inconstructibles, dites non-aedificandi. L'expansion urbaine de la capitale illustre parfaitement ce désordre : ‘’Kinshasa a été créé pour recevoir 400 000 personnes. Là, on est à plus de 17 millions, on dit même 20 millions de personnes. Et donc, on est dans une situation d'un débordement’’,  a expliqué le Ministre.

Face à ce chaos, la nouvelle loi incarne une volonté politique forte, impulsée par le Président de la République. Guy Loando a rappelé que le Chef de l'Etat a non seulement fait de ce secteur un ministère d'Etat, une première dans l'histoire du pays, mais l'a aussi érigé en troisième pilier du programme gouvernemental. Il s'agit d'affirmer la souveraineté de l'Etat sur chaque parcelle du territoire national.

Au sujet de l’occupation d’une partie du pays par l’AFC-M23, il a martèle : ‘’aucune partie du pays échappe au contour de l'Etat, parce que l'autorité de l'Etat de notre pays  s'étend sur l'ensemble de son territoire’’, balayant l'idée de zones de non-droit. La loi devient ainsi l'instrument qui rend cette autorité concrète et planifiée, même dans les régions en proie à des conflits comme le Nord et le Sud-Kivu.

Des outils de planification à toutes les échelles

La grande innovation de cette loi est l'instauration d'une gouvernance territoriale structurée et décentralisée. Fini l'improvisation, place à la planification. Le texte impose l'élaboration d'outils à tous les niveaux : le Schéma National d'Aménagement du Territoire ; le Plan Provincial d'Aménagement du Territoire (PPAT) ; le Plan Local d'Aménagement du Territoire ; ainsi que le Plan Simple d'Aménagement du Territoire pour les villages.

Cette approche vise à garantir une cohérence globale tout en s'adaptant aux réalités locales, une rupture avec la logique coloniale qui ne s'intéressait qu'aux axes d'évacuation des ressources.

Au-delà de la planification, la loi introduit une notion de "justice spatiale". L'objectif est de mettre fin à l'idée que la population peut s'installer n'importe où, au péril de sa propre sécurité. ‘’Désormais, les occupations de l'espace physique en RDC, les projets de développement doivent se faire dans une approche qui tient compte des vies humaines, et non pas que les gens eux-mêmes puissent s'installer où ils vont’’, a insisté le Ministre d’Etat.

La loi érige en infraction les occupations illégales, sur des terres agricoles, pour protéger les vocations de chaque espace. Pour Kinshasa, un projet d'extension vers l'Est est à l'étude pour désengorger la ville, en exploitant les 70% de son territoire encore inoccupés.

La promulgation de la Loi sur l'Aménagement du Territoire, est un projet de société qui vise à refonder la relation entre les Congolais et leur espace de vie. En fournissant un  cadre juridique pour rendre compréhensible la mise en œuvre de la politique à l'échelle des territoires, la RDC se donne les moyens de bâtir un développement plus juste, plus sûr et plus harmonieux pour les générations futures.

Nathan Mundele

Sur le plateau de TV5 Afrique, Guy Loando : ‘’ la Loi sur l'Aménagement du Territoire met fin à l’impunité qui a causé des drames humains et freiné le développement’’
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Appelant à la rescousse la Monusco pour se rendre à Goma et Bukavu : Olenghankoy appelle à une prise en charge du Gouvernement

Le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), Joseph Olenghankoy, se sera battu contre vents et marées pour obtenir l’organisation d’un dialogue national inclusif afin de sortir la République Démocratique du Congo de la crise multiforme qu’elle traverse. Mais hélas ! Les moyens lui font largement défaut, au propre comme au figuré.

Dans un communiqué reçu mercredi 9 juillet par Radio Okapi, cette institution d’appui à la démocratie appelle à la reprise d’échanges francs entre toutes les parties prenantes : Gouvernement, opposition, société civile et groupes armés.

Le CNSA insiste sur l’application effective et réciproque des mesures de décrispation politique, tant du côté des autorités que des groupes rebelles. Pour y parvenir, une délégation du CNSA devrait se rendre dans les villes de Goma et Bukavu, actuellement sous contrôle de la rébellion. Le président du Conseil sollicite à cet effet l’appui logistique de la MONUSCO et une prise en charge par le Gouvernement congolais.

Joseph Olenghankoy déplore une perte croissante de confiance entre Congolais et regrette que les conflits internes soient souvent transférés sur la scène internationale. Il estime que seule une solution congolaise pourra garantir une paix durable.

«L’exposition de nos divergences aux États étrangers fragilise notre capacité à nous assumer. Le dialogue entre Congolais a prouvé son efficacité, comme à Sun City », a-t-il rappelé.

Le CNSA espère ainsi relancer une dynamique nationale en vue de la cohésion, dans un contexte politique et sécuritaire de plus en plus tendu.

Cependant, Olenghankoy a toujours déploré le manque d'allocation des frais de fonctionnement et de tout autre frais connexe de son institution. Dans l’une de ses correspondances adressées au Premier ministre, il a eu à dénoncer le fait que ces différents frais sont repris dans les différents budgets sans être exécutés.

La Pros.

Appelant à la rescousse la Monusco pour se rendre à Goma et Bukavu : Olenghankoy appelle à une prise en charge du Gouvernement
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Les délégués du Gouvernement et du M23 de nouveau à Doha : Washington espère un accord pour cette semaine

 Doha peine à parvenir à un accord entre la délégation du Gouvernement congolais et celle de la rébellion de l’AFC/M23. Le Président américain qui a bouclé sa part depuis le 27 juin dernier, commence même à s’impatienter. Dans une intervention, dernièrement, il a appelé les deux parties à finaliser l’accord pour entamer la prochaine étape pour la stabilité à l’Est de la RDC.

Massad Fares Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’Etat des Etats-Unis, a souligné à l’intention des protagonistes que la médiation du Qatar, s’inscrit dans la continuité de l’accord de Washington. Le but affiché est de parvenir à la signature d’un accord définitif pour mettre fin à l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC.

Ces négociations sont étroitement coordonnées avec les efforts de l’Union africaine et des partenaires régionaux pour garantir leur efficacité et cohérence. Déjà, lors d’une interview accordée à France 24, Massad Fares Boulos avait confirmé que les deux camps notamment, le Gouvernement congolais et le M23 étaient parvenus à un consensus autour de la version finale de l’accord de paix. “Les deux parties, c’est-à-dire, le M23 et le Gouvernement de la RDC se sont déjà mis d’accord pour une version finale d’un accord qui, nous l’espérons, sera fin prêt durant cette réunion à venir qui se déroulera probablement cette semaine”, avait-il révélé.

Ce haut responsable américain a également précisé que la rencontre de Doha devrait se dérouler dans un climat apaisé. Il affirme que des garanties ont été obtenues de la part du Rwanda, acteur incontournable dans la crise sécuritaire de l’Est, quant à l’issue paisible de cette nouvelle étape du dialogue. Plusieurs officiels devraient par ailleurs y prendre part pour donner plus de poids aux échanges.

Le contenu de cet accord ne se limite pas aux engagements bilatéraux. Il prévoit aussi des mesures concernant les groupes armés actifs dans la région. On y retrouve notamment, les clauses liées au « désengagement, au désarmement et à l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ». Ce volet vise à désamorcer les tensions sur le terrain, en apportant une réponse structurée à la prolifération des groupes armés.

Enfin, un «mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité» est également inclus dans le texte, marquant une volonté de coopération technique entre les forces de sécurité congolaises et leurs partenaires. Si Washington a joué un rôle central dans la médiation entre Kinshasa et Kigali, le Qatar est désormais appelé à conduire les négociations spécifiques entre le Gouvernement congolais et le M23, dans l’espoir de sceller une paix durable.

La Pros.

 

Les délégués du Gouvernement et du M23 de nouveau à Doha : Washington espère un accord pour cette semaine
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PT-N : un projet de partenariat entre la Société Nokia et le Gouvernement congolais pour le développement des télécoms

Reçu par le Ministre des Postes, Télécommunications et Numérique le lundi 7 juillet 2025 dans son cabinet de travail, Alpin Verlet, Directeur Général de Nokia pour l'Afrique Centrale et de l'Ouest a fait part à Augustin Kibassa Maliba, du projet de partenariat entre sa société et le Gouvernement congolais pour moderniser les infrastructures télécoms de la RDC et accompagner sa digitalisation.

"Nous avons échangé avec son Excellence Augustin Kibassa Maliba sur l'intérêt que Nokia porte à la RDC et notre volonté d'être un partenaire crédible et important de la digitalisation de la RDC», a déclaré Alpin Verlet.

Selon lui, « le Gouvernement congolais cherche à diversifier son partenariat dans le domaine des télécommunications, et Nokia se veut ce partenaire crédible, capable de couvrir l'ensemble du territoire national et assurer tout ce qui est à la fois transmission, infrastructures, sécurité, data Center ainsi que l'ensemble du panel». 

«Nokia est présente et en Afrique, et en RDC à travers la majorité des opérateurs des télécommunications et autres entreprises privées. Nokia n'est pas nouveau en RDC », a-t-il indiqué.

Le géant finlandais souhaite désormais collaborer directement avec l’Etat congolais en apportant des solutions couvrant transmission, sécurité, data center et connectivité nationale dans une vision de développement du domaine des télécoms.

«L'idée est que Nokia devienne un partenaire de l'État congolais pour apporter l'expertise nécessaire pour le développement du réseau Congolais. Nous avons remercié le Ministre des PTN, Augustin Kibassa Maliba qui est intéressé par le projet de la société Nokia qui a plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires et veut revenir et réinvestir en RDC pour accompagner le Gouvernement congolais dans sa vision de développement du domaine des télécommunications».

La Pros.

PT-N : un projet de partenariat entre la Société Nokia et le Gouvernement congolais pour le développement des télécoms
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En audience publique de ce mercredi, Cour de Cassation : plus que 150 personnes prendront part dans la grande salle d’audience

Poursuivi pour détournement des deniers publics, Constant Mutamba est convoqué aujourd’hui mercredi 9 juillet 2025 en audience publique de la Cour de Cassation Kinshasa Gombe à partir de 9h30.

Quelques heures avant l’ouverture de l’audience, Télesphore Nduba Tilima, Conseiller à la Cour de Cassation, a publié un communiqué de presse pour annoncer qu’au regard du nombre limité des places assises dans la grande salle d’audience de cette Cour, seulement 150 personnes auront droit à assister en présentiel à ce procès qui, du reste, sera retransmis en direct sur les chaines de télévision. Par conséquent, les personnes intéressées sont tenues à le suivre à travers les médias.

Par ailleurs, « le Secrétaire permanent, porte-parole du Conseil Supérieur de la Magistrature exhorte donc à la sérénité tous ceux qui vont suivre le procès dans la salle pour éviter tout incident qui pourrait donner lieu au délit d’audience.

Pour faciliter le bon déroulement de l’audience, tout attroupement aux alentours de la Cour de Cassation est prohibé, le trouble à l’ordre public n’étant pas toléré.

Il y a lieu de noter que Constant Mutamba, ancien Ministre d’Etat en charge de la Justice et garde des Sceaux est accusé de détournement des deniers publics dans une affaire de construction des maisons carcérales dans la grande Orientale. Après la levée de ses immunités par l’Assemblée Nationale et la fin des instructions par le Procureur Général Près la Cour de Cassation, l’ouverture des audiences est prévue aujourd’hui, mercredi 9 juillet 2025, dans la grande salle de cette même Cour.

César Nkangulu

En audience publique de ce mercredi, Cour de Cassation : plus que 150 personnes prendront part dans la grande salle d’audience
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Réagissant à la lettre ouverte de Thomas Luhaka, Tony Mwaba : ‘’ Le vrai ennemi du Congo, ce n’est ni le Rwanda ni le M23, c’est la division de ses fils et filles’’

Dans un contexte de guerre d'agression et de vifs débats sur la stratégie diplomatique de la République Démocratique du Congo, le Député national Tony Mwaba Kazadi a publiquement répondu, le samedi 5 juillet 2025, à une lettre ouverte de l'ancien ministre Thomas Luhaka. Ce dernier, dans une lettre adressée à la Ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba, avait critiqué la politique étrangère du gouvernement notamment, l'Accord de Washington signé avec le Rwanda, y voyant un affaiblissement de la position congolaise par rapport à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans sa réplique, Tony Mwaba défend cet accord comme un acte de diplomatie intelligente et de courage politique, affirmant qu'il ne remplace pas la résolution mais s'inscrit dans sa mise en œuvre pratique. En retour, il accuse Thomas Luhaka d'un silence assourdissant sur le rôle du Rwanda comme agresseur et de saper la cohésion nationale à des fins politiques, transformant une critique en une attaque contre la patrie en temps de crise. Cette lettre se veut un plaidoyer pour l'unité nationale et une défense ferme des choix stratégiques du gouvernement face au conflit.

République Démocratique du Congo

Kinshasa, le 5 juillet 2025

A l’attention de Maître Thomas Luhaka Losendjola

Ancien Ministre des ITPR

Président du Parti Avenir du Congo (ACO)

Objet : Réponse à votre lettre ouverte du 4 juillet 2025 adressée à la Ministre d’Etat des Affaires Etrangères

Excellence Maître,

Permettez-moi, avant tout, de m’excuser respectueusement d’intervenir dans un échange qui, de prime abord, ne m’est pas directement adressé. Toutefois, c’est en tant que citoyen engagé, député national, et surtout patriote que je me sens dans l’obligation morale de réagir publiquement à votre lettre ouverte à Madame la Ministre d’État, en cette période où notre pays est confronté à une guerre d’agression insupportable.

En tant que représentant du peuple, je ne peux rester silencieux lorsque certaines prises de position, au nom d’une prétendue objectivité intellectuelle, risquent de fragiliser la République plus qu’elles ne la renforcent. Mon intervention ne vise ni polémique personnelle ni animosité politique, mais la défense de notre souveraineté, et la cohésion nationale dans l’épreuve.

Je me permets donc de reprendre point par point, et de manière structurée, les éléments de réponse que vous auriez pu attendre de la part de la Ministre, mais qui méritent d’être apportés, au nom de la République tout entière.

I. De la primauté de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité

Vous évoquez à juste titre la force juridique de la Résolution 2773 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 21 février 2025, notamment en son point 4 relatif au retrait immédiat et sans condition des RDF du territoire congolais.

Permettez-moi de vous rappeler que cette Résolution, comme toutes les résolutions du Conseil prises sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, s’impose juridiquement à tous les États membres, y compris le Rwanda. Elle n’est ni abrogée, ni remplacée par l’Accord de Washington. Celui-ci ne fait que s’inscrire dans sa mise en œuvre pratique, en tenant compte des données de terrain, des défis sécuritaires concrets, et de la volonté politique de restaurer une paix durable.

Il ne s’agit donc nullement d’un “bradage”, mais d’une diplomatie intelligente, cohérente avec les textes contraignants du droit international public, mais adaptée au rapport de force actuel, et centrée sur la paix effective.

II. Des contradictions patriotiques et morales

Excellence, vous n’avez cessé dans votre lettre de mettre en cause les efforts du gouvernement sans jamais rappeler — et c’est là une omission qui ne saurait passer inaperçue — le rôle du Rwanda comme agresseur. Vous critiquez avec vigueur la RDC, son gouvernement, ses choix diplomatiques, ses institutions, mais pas une ligne sur Kigali, ni sur Paul Kagame, ni sur les atrocités commises par le M23 ou le soutien rwandais dénoncé dans les rapports onusiens successifs.

Ce silence devient assourdissant et interpelle.

Aucun Rwandais ne se permettrait d’écrire un tel texte contre son pays en temps de guerre. Ce que vous appelez « honnêteté intellectuelle » prend ici les traits d’une instrumentalisation politique contre votre propre patrie, dans un moment où l’unité nationale est vitale.

Et ce n’est pas anodin : vous êtes un ancien Ministre de Joseph Kabila, aujourd’hui très actif à Goma. Il est difficile de ne pas voir dans cette sortie un geste plus politique que patriotique.

III. La RDC ne recule pas. Elle avance.

Vous affirmez que l’Accord de Washington constitue un recul. Je vous réponds qu’il est au contraire un acte de courage politique, dans un environnement diplomatique où la RDC n’a pas toujours reçu l’écoute qu’elle mérite.

  • Il permet de maintenir la pression sur le Rwanda à travers des mécanismes conjoints et des engagements écrits.
  • Il oblige les deux parties à respecter un calendrier d’actions coordonnées.
  • Il implique les États-Unis (qui, même sans être juridiquement engagés, assument un rôle politique de parrain) et le Qatar comme garants.
  • Il s’inscrit dans une dynamique de reconnaissance internationale du préjudice sécuritaire que subit notre pays.

Loin de fragiliser la RDC, cet Accord renforce sa posture, évite l’isolement, tout en consolidant les bases d’un futur apaisé.

IV. Construire la paix ou nourrir la discorde ?

Excellence, en cette période cruciale, nous devons nous poser une question simple :

Que faisons-nous pour la paix ?

Cherchons-nous à résoudre les problèmes ou à les aggraver ? A construire ou à dénoncer pour exister ?

Les vraies batailles patriotiques ne se mènent pas à coup de lettres ouvertes qui alimentent la désillusion de nos compatriotes, mais par le silence constructif, le soutien loyal, la critique privée et la proposition publique.

En conclusion

J’entends vos inquiétudes, mais je refuse le découragement.

Je vous invite, Excellence, à joindre vos compétences, votre expérience et votre réseau à l’effort de paix engagé, non pas pour nuire, mais pour guérir.

Le vrai ennemi du Congo, ce n’est ni le Rwanda ni le M23. C’est la division de ses fils et filles.

C’est l’impossibilité d’unir nos énergies, même dans les heures les plus sombres.

Recevez, Excellence Maître Thomas Luhaka, l’expression de mes salutations patriotiques et républicaines.

Hon. Tony MWABA KAZADI

Député National

Assemblée Nationale

République Démocratique du Congo

Réagissant à la lettre ouverte de Thomas Luhaka, Tony Mwaba : ‘’ Le vrai ennemi du Congo, ce n’est ni le Rwanda ni le M23, c’est la division de ses fils et filles’’
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Lettre ouverte à la Ministre d’Etat Thérèse Kayikwamba : Thomas Luhaka note plusieurs failles dans l’Accord de paix de Washington

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Dans sa lettre ouverte du 4 juillet 2025 adressée à la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, Thomas Luhaka Losendjola, acteur politique et Avocat de profession, a exprimé publiquement et de façon républicaine et sereine ses innombrables préoccupations sur l’Accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington aux Etats Unis entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, dans le cadre de la cessation de l’agression rwandaise sur le sol congolais, précisément dans sa partie Est en vue d’une solution plus pacifique pour une paix durable dans la région des Grands Lacs. Il décrit le fait que, pour lui, cet accord constitue un recul par rapport à la résolution 2773 du Conseil de Sécurité, rend complexe le retrait des troupes rwandaises et valide la thèse rwandaise du soutien du gouvernement congolais aux FDLR.

Lettre ouverte à Madame la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie de la RDC.

Concerne : Mes préoccupations sur l’Accord de paix de Washington.

Excellence Madame la Ministre d’Etat ;

Depuis plusieurs mois, je vous suis attentivement, et j’observe patriotiquement votre combat diplomatique pour la défense des intérêts de notre grand et beau pays, la République Démocratique du Congo.

Votre détermination et votre professionnalisme ont suscité en moi une grande estime en votre personne. Et justement, l’admiration que j’ai pour votre travail, me contraint, par devoir républicain, à vous écrire aujourd’hui cette lettre ouverte, qui résume quelques une de mes préoccupations par rapport à l’Accord de paix que vous avez signé à Washington le 27 juin 2025, au nom de la République Démocratique du Congo, avec votre homologue rwandais.

Si je vous écris aujourd’hui, ce vendredi 4 juillet 2025, c'est-à-dire une semaine après cette signature, pendant que beaucoup de compatriotes, acteurs politiques et acteurs de la société civile, ont déjà réagi promptement à chaud, c’est tout simplement par respect à une sagesse ancestrale africaine : « On n’apporte pas de mauvaises nouvelles aux gens qui sont dans une fête ». !

En effet, j’ai constaté que la signature de cet Accord de paix a suscité une grande euphorie auprès de nos compatriotes en général, et surtout auprès de nos autorités dirigeantes. Je demeure convaincu qu’une semaine après, la musique s’est arrêtée, les effets de l’alcool s’évaporent, les esprits se calment et la lucidité émerge.

Nous pouvons donc prendre le temps maintenant de réfléchir froidement et rationnellement au contenu de cet Accord de paix, qualifié d’historique par certains de nos concitoyens !

Je voudrais aussi, Madame la Ministre d’Etat, avant de développer mon raisonnement, faire deux observations en liminaire.

Primo: Je souhaite sincèrement me tromper dans mon analyse sur cet Accord qui se veut être, selon vos propres commentaires, le début d’une nouvelle ère de paix et de prospérité pour notre pays. Mais par honnêteté intellectuelle et conscience patriotique, je me dois absolument vous faire part de mes inquiétudes réelles que je considère fondées !

Secundo: L’analyse et l’examen critiques de cet Accord de paix n’affecte en rien l’admiration personnelle que j’ai à l’égard de votre personne.

 Ceci étant compris, je passe maintenant au vif du sujet.

1e Constat malheureux : Le bradage de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Excellence Madame la Ministre d’Etat, il vous souviendra, qu’en date du 21 février 2025, vous avez obtenu, grâce à un travail diplomatique acharné et efficace, l’adoption à l’unanimité des Membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, la résolution 2773 qui dispose clairement en son point 4, je cite :

« Demande à la Force de Défense rwandaise de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la République Démocratique du Congo, sans conditions préalables. »

Excellence Madame la Ministre d’Etat, je me fais le devoir de vous rappeler que les cinq Membres permanents du Conseil de Sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) ont adopté à l’unanimité et sans reserve, cette résolution très positive concernant la crise en République Démocratique du Congo, et, qu’après cette grande victoire de la bataille diplomatique à New-York, j’étais convaincu, sincèrement, que le seul objectif, et la seule mission à accomplir par vous, était d’obtenir l’application de cette résolution.

Car de mon point de vue, la cessation du soutien au M23 par le RDF et le retrait immédiat du territoire de la RDC des Forces armées rwandaises constituent l'une des conditions majeures du retour à la Paix à l’Est de notre Pays; les autres conditions étant l'aboutissement heureux du processus de Doha entre le gouvernement et l'AFC-M23, la consolidation de la cohésion nationale et la restauration de l'autorité de l’État sur l'ensemble du territoire national.

Et quand je vous voyais, vous déployer à gauche et à droite, je pensais honnêtement que c’était le mobile de tous vos déplacements et efforts diplomatiques ! 

Hélas, au lendemain de la Signature de l’Accord de paix de Washington avec votre collègue du Rwanda, quelle n’a pas été ma désagréable surprise de découvrir qu’au lieu d’obtenir l’application de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité, vous êtes allé engager la République, paradoxalement, dans un Accord qui conditionne maintenant le retrait des Forces de Défense Rwandaise du territoire national à la lutte et à la neutralisation des FDLR par la RDC. Donc selon l’Accord de Washington, le retrait des troupes rwandaises n’est plus impératif au regard de la résolution ci-haut évoquée, mais devient conditionnel.

Pouvez-vous m’expliquer ce revirement de votre ligne diplomatique ? Revirement qui nous fait perdre, à mon humble avis, tous les bénéfices de la Résolution 2773.

Au lieu d’exiger et obtenir l’application pure et simple de cette Résolution 2773, vous vous engagez, au nom de la République, à signer un Accord qui se contente de déclarer vaguement :

« Les parties s’engagent à faire progresser la mise en œuvre de la résolution 2773 (2025) du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et des autres résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations–Unies. »

Ce qui constitue, de mon analyse, un bradage pur et simple et une banalisation de la résolution 2773 que la RDC avait eu tant de mal à faire adopter.

2e Constat malheureux: Le retrait conditionnel de l’armée rwandaise

Excellence Madame la Ministre d’Etat, en lisant attentivement les dispositions de l’Accord de paix que vous venez de signer, il apparaît clairement qu’une corrélation directe est établie entre la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes rwandaises du territoire national. En effet, le premier point de votre Accord nous apprend que vous vous êtes convenus avec les autorités rwandaises de ce qui suit :

« De mettre en œuvre le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et désengagement des Forces/levée des mesures défensives du Rwanda. »

Et lorsqu’on examine le Plan harmonisé en question, adopté à Luanda le 31 octobre 2024, le lien entre les deux processus, neutralisation des FDLR et retrait des troupes rwandaises, est plus explicite.

En effet, le point 8 du Plan harmonisé de Luanda établit ce qui suit que :

« Les FARDC doivent neutraliser les FDLR tandis que les RDF (l’armée rwandaise) doit désengager les Forces/Levée des mesures défensives du Rwanda en 4 phases. »

Et les 4 phases, décrites dans ce plan harmonisé, décrivent le déroulement de ces deux processus, neutralisation des FDLR et retrait des troupes rwandaises de la RDC, sur une période de 90 jours.

Excellence Madame la Ministre d’Etat, j’ai trois questions à vous poser à ce sujet.

1° Avez-vous conscience que les FDLR sont une nébuleuse et que s’engager à les combattre, exigerait certainement beaucoup de temps qu’il n’en faut à l’armée rwandaise pour se retirer du Congo ?

2° Pourquoi avez-vous accepté d’intégrer le Plan harmonisé de Luanda du 31 octobre 2024 dans l’Accord de paix de Washington alors qu’il est établit clairement que celui-ci vient annuler tous les avantages que la RDC a recoltés dans la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité adopté le 21 mai 2025 ; Résolution qui exige le retrait immédiat et sans conditions de l’armée rwandaise du Congo ?

3° Dois-je comprendre que, selon le plan harmonisé de Luanda, qui est désormais annexé à l’Accord de Washington, tant que les FARDC n’auront pas totalement neutralisé les FDLR, les troupes rwandaises resteront sur le territoire congolais ?

3è Constat malheureux : La légitimation de la thèse rwandaise

Les autorités rwandaises ont  toujours défendu la thèse selon laquelle les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), une métastase des forces génocidaires rwandaises de 1994, seraient installées en RDC et collaboreraient avec les FARDC. C’est pour cette raison que les troupes rwandaises font des incursions sur notre territoire national pour neutraliser cette menace. Et notre gouvernement a toujours nié tout soutien ou toute collaboration sous quelques formes que ce soient avec les FDLR.

Mais en lisant attentivement l’Accord de Washington, je suis étonné de découvrir au chapitre 3 qui parle du mécanisme conjoint de coordination de la sécurité que vous avez adopté le principe suivant :

« La fin irréversible et vérifiable du soutien de l’Etat aux FDLR et aux groupes armés associés ».

Je pense bien que l’Etat dont on parle ici est l’Etat congolais. En adoptant ce principe qui est inclus dans l’Accord de Washington, la RDC ne vient-elle pas de légitimer la thèse rwandaise en avouant publiquement que désormais elle va cesser de soutenir de manière irréversible et vérifiable les FDLR ? Madame la Ministre, j’ai besoin de votre réponse à cette question pour être rassurer.   

4è Constat: L’engagement américain.

Au point 7.III. Il est écrit : « Précisions : Le présent Accord ne crée aucune obligation pour les Etats non Parties siégeant au Comité de surveillance conjointe. »    

En lisant le chapitre 7 de l’Accord, on sait que le Comité de surveillance conjointe est composé de 5 membres suivants :

1.      La RDC

2.      Le Rwanda

3.      Le Facilitateur de l’Union Africaine

4.      Le Qatar

5.      Les Etats-Unis

En relisant la « précision » ci-dessus on comprend que l’Accord ne crée aucune obligation pour le Qatar et les Etats-Unis, Etats non parties siégeant au Comité de surveillance conjointe.

Ma question est la suivante, Excellence Madame la Ministre d’Etat; par cette disposition, les Etats-Unis déclarent qu’ils n’ont aucune obligation dans cet Accord.

Comme parrain de l’Accord, n’ont-ils même pas l’obligation morale de veiller à l’application de bonne foi des dispositions de l’Accord par la RDC et le Rwanda ?

En conclusion, Excellence Madame  la Ministre d’Etat, je considère que cet Accord de Washington n’est pas  bénéfique pour la RDC, pour des raisons évidentes suivantes :

-        il constitue un recul par rapport à la résolution 2773 du Conseil de Sécurité ;

-        il rend complexe  le retrait des troupes rwandaises ;

-        il valide la thèse rwandaise du soutien du gouvernement congolais aux FDLR.

J’ose espérer que vos réponses vont me démontrer le contraire.   

Voilà, Excellence Madame la Ministre d’Etat, les quelques préoccupations, parmi tant d'autres, que j’avais à propos de l’Accord de paix de Washington. Je m’excuse par avance d’avoir abusé de votre précieux temps. Mais comptant sur votre esprit républicain, j’espère que vous rencontrerez mes préoccupations. Ce qui me permettra, Excellence Madame le Ministre d’Etat, d’apaiser mes inquiétudes sur la situation sécuritaire à l’Est de la République, de nourrir de l’espérance pour mes frères et sœurs du Nord et Sud Kivu et, enfin, de vaquer, l’esprit tranquille, à mes occupations.

Veuillez agréer, Excellence Madame la Ministre d’Etat, mes salutations patriotiques.                    

Thomas LUHAKA LOSENDJOLA

Avocat

Lettre ouverte à la Ministre d’Etat Thérèse Kayikwamba : Thomas Luhaka note plusieurs failles dans l’Accord de paix de Washington
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