Hier mardi 9 décembre 2025, la communauté internationale s’est réunie pour honorer la mémoire des victimes du génocide. FONAREV, en tant qu'organisation engagée pour la défense des droits humains, s’est ainsi joint à cet hommage solennel, conscient que se souvenir est une étape cruciale dans la lutte pour la justice et la réconciliation.
En République Démocratique du Congo, les conséquences des violences génocidaires continuent de marquer les esprits et les cœurs. Chaque année, FONAREV cette journée non seulement pour pleurer les pertes, mais aussi pour réfléchir aux leçons tirées des tragédies passées.
“Il est essentiel que nous cultivions la mémoire collective et que nous prenions des mesures concrètes pour prévenir de telles atrocités à l'avenir,” peut-on lire dans la déclaration officielle de FONAREV. Cette assertion résonne largement dans la société congolaise, où chaque voix compte dans la quête de paix et de justice.
FONAREV appelle à une mobilisation générale autour des initiatives d’éducation mémorielle, essentielles pour sensibiliser les jeunes générations. C'est à travers l'éducation que la RDC peut espérer bâtir une culture de paix et de respect des droits humains.
FONAREV invite donc les gouvernements, les ONGs ainsi que chaque citoyen à se joindre à lui dans cette lutte. Tous les congolais doivent faire en sorte que le souvenir des victimes de génocide se transforme en un puissant moteur de changement et de solidarité.
César Nkangulu
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU FONAREV
Kinshasa, le 09 décembre 2025
Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide
Déclaration officielle du FONAREV
Aujourd'hui, alors que la communauté internationale se réunit pour rendre hommage aux victimes du génocide, le FONAREV se joint au monde entier pour affirmer que la mémoire n'est pas seulement un acte de compassion ; elle constitue un préalable à la justice.
En République démocratique du Congo, cette journée revêt une portée particulièrement profonde. Les souffrances endurées par notre peuple pendant plus d'un siècle ont trop souvent été accueillies par le silence, le déni et l'indifférence. Le Congo a traversé deux grandes périodes d'extermination de masse : toutes deux liées à l'exploitation brutale de nos richesses naturelles. De l' « holocauste oublié » du régime léopoldien du caoutchouc, marqué par le travail forcé, les mutilations et les incendies de villages, aux atrocités des trente dernières années dans l'Est du pays, notre terre porte les cicatrices de la violence déchaînée pour déposséder, déplacer et détruire des communautés entières au nom du profit et de l'ambition territoriale.
Ces crimes ne sont pas apparus spontanément. Comme l'affirme la Convention des Nations unies sur le génocide, il s'agit d'un processus : une succession d'actes planifiés, visant des groupes protégés dans l'intention de les détruire physiquement, psychologiquement et socialement.
Les enquêtes menées par le FONAREV, aux côtés de spécialistes nationaux et internationaux, ont établi les actes matériels et l'intention génocidaire qui caractérisent les massacres de Kasika, Kamituga, Kalogota, Makobola, Mwenga, Kilembwe, Tingi-Tingi et de nombreuses autres localités. Ces meurtres n'étaient pas des excès séculaires de la guerre ; ils étaient systématiques, coordonnés et dirigés contre des groupes ethniques spécifiques, souvent accompagnés d'une cruauté extrême, de violences sexuelles et de déplacements forcés.
L'Annuaire des massacres compilé par le FONAREV documente plus de 1 500 violations avérées, comprenant des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et des violences généralisées à l'encontre des femmes et des filles. Les survivants portent encore des blessures invisibles et visibles, tandis que des maisons de personnes demeurent déplacées, dépossédées et traumatisées. Leur dignité a trop souvent été bafouée, mais elle ne sera pas oubliée.
En ce jour de commémoration, nous rendons hommage à la mémoire de toutes les victimes, partout dans le monde - celles qui ont perdu la vie, celles qui ont survécu et celles dont les histoires demeurent enfouies sous des tombes anonymes. Notre réaffirmons notre engagement envers la vérité, la justice et la réconciliation.
Nous renouvelons également notre appel à la communauté internationale : reconnaître les génocides commis sur le sol congolais, soutenir les enquêtes indépendantes, demander des comptes à ceux qui ont planifié, financé ou exécuté ces crimes, et soutenir les survivantes dans la reconstruction de leur vie.
La prévention commence par la reconnaissance. La reconnaissance commence par la vérité. Et la vérité n'est pas l'écoute des voix des victimes.
Le FONAREV reste fidèle à sa mission : restaurer la dignité, accompagner les victimes par un soutien juridique et psychosocial, et garantir des réparations à la hauteur de leurs souffrances et de leur résilience.
Cette journée renforce notre détermination à transformer le deuil en mobilisation.
Que les victimes de tous les génocides, passés et présents, reposent en paix et dans la dignité éternelle.
Et que le monde ne détourne plus jamais le regard des crimes qui avilissent son humanité commune.
Le Ministère des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale dirigée par la Ministre d’Etat Eve Bazaïba Masudi, a déployé une mission humanitaire cruciale en Province de la Tshopo, notamment à Kisangani et Yahuma, afin d'identifier et d'apporter une aide concrète aux déplacés internes. Dans un communiqué officiel publié le mardi 9 décembre 2025, une liste exhaustive l'assistance déjà fournie a été établie : aide alimentaire, prothèses, consultations médicales gratuites. Il est également annoncé le lancement d'un processus d'identification visant le retour volontaire des déplacés. En outre, le ministère calme les bénéficiaires en attente et met fermement en garde les fauteurs de troubles contre la propagation de fausses informations et la perturbation de l'ordre public.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, ACTIONS HUMANITAIRES ET SOLIDARITE NATIONALE
COMMUNIQUE OFFICIEL
Conformément à l'ordre de mission signée par Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, sous les orientations de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, j'avais effectué une mission humanitaire dans la Province de la TSHOPO précisément à Kisangani et dans le Territoire de Yahuma avec comme objectif, l'identification, en vue d'une solution définitive en faveur des déplacés internes.
A Kisangani, il était question d'apporter une aide humanitaire destinée uniquement aux personnes déplacées vivants dans les trois sites: KONGA-KONGA, Saint GABRIEL et Sainte MARTHE/LUBUNGA. Tandis qu'au Camp KETELE, il a été organisé la remise des prothèses et les consultations médicales gratuites dans l'enceinte de l'hôpital de Cinquantenaire par la Fondation H.J.
Le processus d'identification en cours nous permettra d'organiser le retour volontaire des déplacés dans leurs villages d'origine respectifs et de nous aider à programmer une intervention en faveur des autres sites non pris en compte par l'activité de Novembre 2025.
Aux compatriotes déplacés internes qui n'auraient pas reçu l'aide humanitaire, il leurs fait appel au calme car ils seront pris en compte lors de la prochaine assistance après l'étape de l'identification.
Les instigateurs et autres fauteurs de troubles qui menacent la Division Provinciale de la TSHOPO en charge de l'Action Humanitaire sont mis en garde des poursuites pour propagation de faux bruits et troubles à l'ordre public.
Les Autorités Civiles et Militaires de la Province de la TSHOPO sont appelées à sécuriser le Personnel administratif provincial de la Division des Actions Humanitaires et Solidarité Nationale.
La République Démocratique du Congo a été dignement représentée, ce lundi 8 décembre à Abidjan, à la cérémonie d'investiture du Président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara. Réélu le 25 octobre 2025 pour un troisième mandat de cinq ans, le dirigeant ivoirien a été reconduit dès le premier tour, témoignant de la confiance renouvelée de son peuple.
Dépêché par le Président de la République, Chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, c'est le Président de l'Assemblée Nationale, l'Honorable Aimé Boji Sangara, qui a pris part à cette cérémonie solennelle. L'événement a été marqué par la présence de plusieurs Chefs d'Etat africains ainsi que de délégations de haut niveau venues des Etats-Unis et d'Europe.
Au nom du Président congolais, Aimé Boji a présenté au Chef de l'Etat ivoirien un message de félicitations, ainsi que les salutations fraternelles du peuple congolais au peuple frère de Côte d'Ivoire. Ce geste illustre « l'excellence des relations bilatérales et la volonté des deux nations de consolider davantage leur coopération », a souligné le Président de la Chambre basse du Parlement congolais.
La présence de la délégation congolaise à cette investiture s'inscrit dans le cadre du renforcement des liens diplomatiques, politiques et économiques entre Kinshasa et Abidjan, deux capitales engagées dans une collaboration étroite au sein des organisations régionales et continentales.
Dans sa suite officielle, le Président de l'Assemblée Nationale était accompagné d'une délégation composée notamment des Honorables Députés Nationaux Bolumbe Bakando Hermoine, Muhindo Simisi Obed et Yumba Kalenga Mushimbi Isabelle. Une composition qui souligne la dimension institutionnelle et représentative de cette mission.
Cette cérémonie d'investiture, placée sous le signe de la stabilité et de la continuité, confirme non seulement l'importance stratégique de la Côte d'Ivoire en Afrique de l'Ouest, mais aussi la volonté de la RDC de demeurer un partenaire engagé dans la dynamique d'intégration africaine.
De son côté, le Député national Eric Tshikuma note une réelle conviction réaffirmée face à la Nation par le Président de la République, Félix Tshisekedi, dans son adresse du lundi 8 décembre 2025, devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès. Dans une publication faite sur X, le même lundi 8 décembre, l'Elu de Funa, à Kinshasa, exprime sa satisfaction sur la posture de responsabilité démontrée par le premier citoyen du pays et, en même temps, sa vision politique, consistant, justement, à bâtir, au cœur de l'Afrique, une RDC plus résiliente, dynamique et résolument tournée vers un destin sûr et un progrès durable.
"Un état de la Nation factuel, cohérent et précis, présenté ce jour devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, s’est livré à un exercice de redevabilité en rappelant l’ensemble des réalisations du Gouvernement que les Congolais ont pu constater tout au long de l’année 2025. Dans la dynamique de consolidation de ces acquis, il a fixé le cap des objectifs multisectoriels pour 2026", soutient Éric Tshikuma. Pour lui toujours, le moment est désormais arrivé pour une mobilisation réchauffée autour de toutes perspectives énoncées par le Président Félix Tshisekedi, dans son discours face aux congolais.
"L’ampleur des défis à relever ne saurait entamer la détermination à redoubler d’efforts en vue d’un progrès ayant un impact positif sur le quotidien des Congolais", souligne, vivement, dans sa publication, le député national Eric Tshikuma.
Comme l'exige l'article 77 de la Constitution de la République, le Président Félix Tshisekedi s'est adressé solennellement à la Nation, lundi 8 déclaration 2025, devant l'Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès. A cette occasion, le Chef de l'État s'est offert une marge nécessaire, présentant un bilan audacieux, marqué par une volonté politique ferme et des actions d'ampleur qui s'inscrivent dans l'optique du changement de narratif dans la conduite de la gouvernance publique. Pour Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, le Président de République Félix Tshisekedi, lors de son adresse à la Nation, aura suffisamment étalé, sans la moindre complaisance, des perspectives claires d'un Congo qui s'affirme dans un monde en pleine évolution et amorce avec ferveur son envol effectif. Selon le Porte-parole du Gouvernement, qui a réagi sur son compte x, sous le leadership de Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, en tout cas, "notre pays est réellement engagé sur la voie de son essor".
Dans son élan, Patrick Muyaya Katembwe relève que le discours du Chef de l'Etat, prononcé face aux congolais, illustre grandement, aujourd'hui plus qu'hier, ses convictions et sa détermination à œuvrer en permanence pour l'amélioration des conditions de vie des congolais et à défendre jusqu'au bout l'intégrité du territoire national, socle vivant d'une cohésion interne durable.
"En 2h22’, au rendez-vous de la vérité, de la redevabilité et de l’espérance, le Président de la République a dit nos progrès, reconnu ce qui reste à faire et projeté l’avenir. Quel que soit l’angle de son regard, l’on note des progrès tant dans notre stratégie diplomatique que dans nos efforts pour mieux soigner les congolais, envoyer plus d’enfants à l’école, améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité, créer des opportunités d’emplois pour nos jeunes et s’assurer de mettre dignement à la retraite ceux qui ont longtemps servi la République. Avec son engagement renouvelé, un gouvernement déterminé et des objectifs rappelés, notre pays est réellement engagé sur la voie de son essor", a salué, dans son message posté sur X, après l'adresse du Chef de l'État à la Nation, le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe.
Pour rappel, durant son speech, devant le Congrès, le Président Félix Tshisekedi avait annoncé plusieurs actions de grande envergure que son Gouvernement, dirigé par Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre, mettra en œuvre en 2026.
"À mesure que l’autorité publique se réinstalle, notre cap est sans équivoque : stabiliser durablement les espaces reconquis, et organiser le retour progressif, sûr et digne de nos compatriotes déplacés. La reconstruction de l’Est sera, à cet égard, l’un des axes les plus déterminants de notre action. Tant qu’un seul village, tant qu’un seul quartier, tant qu’une seule colline de ce pays restera sous la menace des armes illégales, je considérerai que notre tâche n’est pas achevée", a rassuré le Chef de l'État congolais, dans son discours solennel prononcé lundi dernier devant le Congrès.
Si le président américain Donald Trump s’est montré pour le moins dithyrambique à propos de l’accord signé jeudi à la Maison-Blanche, les crispations restent plus que vives sous le vernis diplomatique. Et sur le terrain, les combats continuent.
À Washington, ce jeudi 4 décembre, les projecteurs de la Maison-Blanche se sont braqués sur un rituel diplomatique censé marquer la fin d’un conflit vieux de trois décennies dans l’est de la RDC. Sous les auspices du président américain Donald Trump, les chefs d’État congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, ont entériné les « accords de Washington », un pacte de paix visant à stabiliser la région des Grands Lacs et à ouvrir la voie à des investissements occidentaux dans les richesses minières congolaises.
Pourtant, derrière les sourires protocolaires et les discours policés, une méfiance palpable a dominé la scène, transformant ce qui devait être un triomphe en une illustration criante des clivages persistants entre Kinshasa et Kigali. L’absence de poignée de main entre les deux hommes, filmés sous tous les angles, n’était pas un oubli : elle symbolisait un désaccord que l’encre des signatures peine à effacer.
Le contexte de ces accords remonte à juin 2025, lorsque les ministres des Affaires étrangères des deux pays, sous médiation américaine et qatarie, avaient posé les bases d’un cadre pour un cessez-le-feu permanent, l’accès humanitaire et la restauration de l’autorité de l’État dans les zones rebelles. Ce processus, accéléré par les États-Unis depuis avril, s’inscrivait dans une série d’initiatives régionales – comme le processus de Luanda ou les pourparlers de Nairobi – qui avaient toutes échoué sous le poids d’accusations mutuelles : la RDC reproche au Rwanda de soutenir les rebelles de l’AFC/M23, tandis que Kigali dénonce l’hébergement par Kinshasa de groupes armés comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), héritiers des génocidaires hutus.
Minerais stratégiques et défiance réciproque
Malgré des avancées en juillet à Doha, où la RDC et le M23 avaient signé une « déclaration de principes » pour un cessez-le-feu, les combats ont repris de plus belle dans l’est du pays, avec les avancées rapides des rebelles dans le Sud-Kivu. Trump, en quête de victoires diplomatiques pour asseoir son image de « faiseur de paix mondial » – après des succès relatifs au Moyen-Orient – a imposé ce sommet comme un « dernier recours », invitant d’autres leaders africains comme João Lourenço (Angola), William Ruto (Kenya) et Évariste Ndayishimiye (Burundi) pour en amplifier la portée. Le lieu de la cérémonie est lui-même tout un symbole : l’US Institute of Peace, initiative du Congrès américain que Trump avait illégalement tenté d’abolir en début de mandat avant d’y apposer son nom cette semaine.
L’enjeu économique est clair : en échange de la paix, Washington promet un partenariat pour l’exploitation des minerais rares de la RDC, avec des entreprises américaines en première ligne. Mais le gestuel a tout trahi. Lors de la cérémonie, Tshisekedi et Kagame, assis pourtant côte à côte, ont évité tout contact visuel prolongé ou salut formel devant les caméras. Tshisekedi est arrivé avec une posture tendue – épaules hautes, regard fixe –, Kagame se faisant plus stoïque.
Cette absence d’échange, commenté en direct sur les réseaux sociaux et par des diplomates présents, a révélé une réticence profonde à toute concession. Les deux leaders, qui campent chacun sur leurs revendications – sécurité frontalière pour Kigali, souveraineté territoriale pour Kinshasa – semblent refuser les obligations qui accompagneraient un vrai compromis.
Le langage corporel ne ment pas », observe un analyste de l’Union africaine présent sous couvert d’anonymat. « C’est un accord signé des mains, mais pas des cœurs. » Les déclarations tenues après la signature n’ont fait qu’amplifier cette fracture. Félix Tshisekedi, dans un discours prudent, a qualifié l’événement de « tournant », tout en lançant un appel direct à son homologue rwandais : « Nous espérons que la République du Rwanda respectera, elle aussi, la lettre et l’esprit des engagements pris ici à Washington. ».
Paul Kagame, de son côté, a adopté un ton tout aussi circonspect, insistant sur la responsabilité partagée : « Si cet accord échoue, la faute ne reviendra pas à Trump, mais à nous. » Une mise en garde faisant écho aux avertissements antérieurs du président rwandais, comme celui du 29 novembre, quand il soulignait que « la paix durable exige un engagement sincère des parties directement concernées ».
Sourires de façade, crispations en coulisses
En coulisses, les lieutenants des deux chefs d’État n’hésitent pas à partager les détresses de leurs pays respectifs. « Ça prouve que le Rwanda ne veut pas la paix, » lâche le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, interrogé sur l’avancée du M23 dans le Sud-Kivu. « Mais le président [Tshisekedi] est déterminé à signer cet accord et à jouer notre rôle. »
De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, s’indigne de l’invitation faite au chef d’État burundais, dont les troupes combattent en RDC à l’invitation de Kinshasa. « C’est toute une coalition contre le Rwanda : il y a les FDLR, les Wazalendo, les mercenaires colombiens de Blackwater et d’Erik Prince, et les forces burundaises », a dit à Jeune Afrique Olivier Nduhungirehe. « Nous exigeons le départ de ces troupes, car le Burundi est un saboteur du processus de paix. »
Trump, euphorique, a pour sa part qualifié le pacte de « grand miracle », vantant son rôle de médiateur impartial. « On va le voir très vite, et je pense que vous allez voir les choses évoluer rapidement. C’est quelque chose que beaucoup jugeaient impossible, mais non seulement c’est possible, et je pense que ce sera un véritable miracle », a-t-il déclaré, estimant que les accords signés entre Kigali et Kinshasa pourraient produire des « résultats immédiats ».
Pour entériner l’accord, Washington offre aux deux parties de multiples incitations. En présence du secrétaire d’État Marco Rubio et du conseiller spécial pour l’Afrique Massad Boulos, le ministre Olivier Nduhungirehe et son homologue congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner ont signé plusieurs accords bilatéraux avec les États-Unis ainsi que le REIF, ce cadre d’intégration régionale économique de 24 pages négocié entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine ces huit derniers mois.
« L’administration Trump est incroyablement optimiste de voir le REIF fournir le moteur économique pour une paix durable dans la région, » a déclaré le sous-secrétaire d’État pour la croissance économique, l’énergie et l’environnement Jacob Helberg lors de l’évènement de clôture de cette journée.
Un coup d’éclat sans lendemain ?
Ces accords de Washington consacrent-ils un désaccord masqué sous vernis diplomatique ? Sur le papier, ils prévoient une coopération sur l’électricité, les infrastructures et la lutte contre les trafiquants d’armes et de minerais. Mais sans geste concret de réconciliation – comme une démobilisation vérifiable du M23 ou la neutralisation des FDLR – l’histoire risque de se répéter.
Pour Trump, c’est un coup d’éclat qui renforce son bilan international ; pour Tshisekedi et Kagame, une pause forcée dans une rancœur ancrée. Dans l’est du Congo, où les tirs résonnent encore, la paix ne se mesure pas en signatures, mais en actes.
«Maintenant l’accord doit être mis en œuvre » a conclu Marc Rubio lors d’un point presse improvisé. «On peut signer des papiers, on peut signer des documents, mais en fin de compte chacun doit s’y conformer. Comme dans tout conflit, il y aura des hauts et des bas, des débuts et des arrêts, et des jours ou le progrès est moins rapide que l’on ne le voudrait.» «Mais nous avons maintenant un engagement au plus haut niveau des deux gouvernements et de leurs chefs d’État sur des dossiers très spécifiques. Maintenant, c’est à nous de nous assurer que ces engagements soient respectés, et nous serons engagés à chaque étape.»
Dans une déclaration officielle à portée significative, le Collectif de la Diaspora Congolaise Unie pour la Paix en RDC prend acte des récents accords diplomatiques visant à pacifier l'Est du pays. Tout en reconnaissant cette avancée comme une base diplomatique importante, le collectif tempère vivement tout optimisme prématuré, soulignant que la situation sur le terrain demeure critique et préoccupante avec la poursuite quasi quotidienne des massacres et des combats. Ancrant son analyse dans les racines historiques du conflit et dénonçant plus de 30 ans d'agression rwandaise, le collectif salue la posture de rupture du Président Félix Tshisekedi, appelle le peuple congolais à une vigilance et une unité sans faille, et annonce plusieurs initiatives citoyennes pour maintenir la mobilisation en faveur de la paix et de la souveraineté de la RDC.
DÉCLARATION OFFICIELLE DU COLLECTTIF DE LA DIASPORA CONGOLAISE UNIE POUR LA PAIX EN RDC
Le Collectif de la Diaspora Congolaise Unie pour la Paix en RDC prend acte de la signature récente d’accords visant la paix dans l’Est du pays. La situation sur le terrain reste critique et préoccupante : la poursuite des combats, les massacres et les enlèvements demeurent quasi quotidiens. Toutefois, ces accords constituent une base diplomatique importante qui doit être suivie avec vigilance.
Je me souviens, j’agis !
1. Racines historiques du conflit
L’idéologie expansionniste ravivée (1990–1994)
La conquête du Rwanda par le FPR, après l’assassinat du président Habyarimana en 1994, a bouleversé la région. À la demande de la communauté internationale, le Zaïre a accueilli des centaines de milliers de réfugiés rwandais, ouvrant la voie à une déstabilisation sécuritaire organisée dans l’Est de la RDC.
Les guerres du Congo (1996–1998)
Elles ont permis l’infiltration rwandaise, le renversement du régime Mobutu, la création de rébellions manipulées et le pillage systématique des ressources, ainsi que l’installation d’un pion à la tête de l’État.
Les rapports internationaux confirment l’implication militaire du Rwanda dans les massacres, déplacements, viols et l’exploitation illégale des minerais :
Rapports et Résolutions des Nations Unies
Rapports successifs du Groupe d’Experts de l’ONU
Rapport du Parlement britannique (2002)
Travaux de l’Union africaine
Rapports d’ONG internationales (Human Rights Watch, Amnesty International)
2. La RDC n’a jamais attaqué le Rwanda
Depuis plus de 30 ans, la RDC subit invasions, massacres, pillages et infiltration de son appareil étatique. Elle paye le prix de son hospitalité et de l’abandon international.
3. Une rupture sous Félix Tshisekedi
Contrairement à ses prédécesseurs, le président Félix Tshisekedi a désigné clairement l’agresseur. Cette position courageuse lui a valu pressions internationales et attaques politiques, mais elle a contraint la communauté internationale à revoir sa posture.
4. Importance des accords récents
Malgré la poursuite des combats, l’accord engage à : • cesser la guerre, • restaurer l’autorité de l’État, • permettre le retour des déplacés d’origine congolaise, • libérer des prisonniers, • mettre en place une vérification et un calendrier de paix.
5. Remerciements
Le Collectif de la Diaspora Unie pour la Paix remercie : • le Président Félix Antoine Tshisekedi, nos Wazalendo et les FARDC, • le ministère des Affaires étrangères, le gouvernement, • les patriotes de la société civile, les médias, les créateurs numériques, • et toutes les personnes qui se mobilisent individuellement ou en groupe pour la RDC.
Une reconnaissance spéciale est adressée au Président Donald J. Trump, pour avoir mis en lumière les responsables des agressions contre la RDC et reconnu la réalité de plus de 30 ans de massacres ayant coûté la vie à plus de 11 millions de Congolais.
6. Message au peuple congolais
Ne cédons ni à la division, ni au découragement. Restons unis, dignes, vigilants et solidaires envers l’État, les institutions, l’armée et les martyrs tombés pour la patrie.
7. Engagement du Collectif & Appel à la mobilisation
Le Collectif de la Diaspora Congolaise Unie pour la Paix en RDC réaffirme son engagement à : • maintenir la vigilance face aux convoitises internationales sur les ressources stratégiques de la RDC, • encourager l’unité, le leadership citoyen et la mobilisation patriotique, • poursuivre son travail d’information, de plaidoyer et de sensibilisation.
Nous invitons la population, la diaspora et les amis du Congo à participer aux Assises de la Femme Africaine le 17 décembre au Parlement européen (Bruxelles), qui accueilleront également :
La Remise du Prix Petits Pas,
Et le Lancement du Train Elikya, initiative citoyenne destinée à mobiliser et récolter des fonds en faveur des populations congolaises affectées par la guerre.
Nous annonçons également qu’en avril 2026, notre Collectif organisera un grand événement international dédié à la paix, à la justice et à la souveraineté de la RDC.
Pour le Collectif de la Diaspora Congolaise Unie pour la Paix en RDC
Albert Bweya Nkiama — Micheline Vuvu — Agnès Muamba
Dans un message officiel daté du 8 décembre 2025, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihangi, informe le public que l'utilisation, des escortes policière ou militaire, des sirènes, gyrophares et feux multicolores, est strictement interdite sur toute l’étendue du territoire national et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une instruction qui est destinée au Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise, aux Gouverneurs de provinces ainsi qu’aux Commissaires provinciaux de la PNC. Cette initiative démontre l'engagement du gouvernement à promouvoir des pratiques de conduite responsables. Les citoyens sont encouragés à signaler toute infraction pour contribuer à cette démarche. Ci-dessous, l’intégralité du télégramme du VPM Shabani.
A Son Excellence Monsieur Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’État,
(Avec mes hommages les plus déférents)
Au nom de l’ensemble du personnel de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), j’ai l’honneur de vous adresser nos plus sincères félicitations à l’occasion de la signature de l’accord de paix historique entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, à Washington aux USA, en présence de son Excellence Monsieur Donald TRUMP, Président des Etats-Unis d'Amérique et de vos pairs Africains.
Cet accord constitue un moment fort pour notre pays et pour l’ensemble de la région des Grands Lacs. Il symbolise non seulement l’espoir retrouvé pour des millions de Congolaises et de Congolais, mais surtout l’affirmation de votre détermination à conduire la RDC vers une paix durable, un développement socio-économique centré sur l’être humain et une intégration régionale réussie.
L’ANAPI se réjouit de cette avancée majeure qui renforce la confiance des investisseurs et crée de nouvelles opportunités pour le développement économique du pays. Elle réaffirme son engagement à poursuivre, avec détermination, sa mission d’attraction et d’accompagnement des investissements, conformément à Votre vision de faire de la RDC un Etat fort, uni, prospère et solidaire.
(Par Eric Kamba, Analyste de la géopolitique et des relations internationales
Introduction)
Eric Kamba avec le Président du Burundi, Evariste Ndayishimiye
La signature des Accords de Washington entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda, sous médiation des États-Unis, a été présentée comme un tournant majeur dans l’effort international de pacification de l’Est congolais. L’événement, hautement symbolique et soigneusement orchestré, a été salué comme une étape décisive vers la résolution d’un conflit dont les ramifications dépassent largement le cadre strictement territorial pour s’inscrire dans la géopolitique mondiale.
Pourtant, dans les heures et les jours qui ont suivi la cérémonie, les rapports en provenance de Rutshuru, Masisi ou Nyiragongo faisaient état de combats persistants, de nouveaux déplacements massifs de populations et de violations continues de la souveraineté congolaise par des forces étrangères ou leurs supplétifs. Ce décalage entre la performativité diplomatique et la réalité sécuritaire pose une question fondamentale : que changent réellement ces accords, et pour qui ?
C’est également en tant qu’observateur direct que cette interrogation s’impose. Présent à la cérémonie de signature à Washington, j’ai été frappé par le contraste saisissant entre la solennité du moment — le langage de paix, les engagements affichés, la mise en scène institutionnelle — et la persistance simultanée d’une violence qui ne connaît ni trêve ni diplomatie. Cette expérience n’a pas pour vocation de subjectiver l’analyse ; elle vient au contraire consolider l’intuition centrale de ce texte : la paix proclamée dans les espaces institutionnels ne coïncide pas nécessairement avec la pacification réelle des territoires concernés.
Cette réflexion académique explore quatre axes d’analyse :
Les motivations visibles et invisibles qui sous-tendent la signature des accords ;
Les objectifs réels — déclarés et implicites — des acteurs concernés ;
Le paradoxe d’une paix annoncée alors que la guerre persiste ;
La question cruciale de la satisfaction, ou de la désillusion, du peuple congolais.
1. Pourquoi ces accords ? Une convergence de contraintes géopolitiques, économiques et politiques
1.1. L’épuisement des options militaires
Après plus de deux décennies de conflit, aucune des parties impliquées — ni la RDC, ni le Rwanda (via le M23), ni les organisations régionales — n’a réussi à imposer une solution militaire durable.
La RDC peine à rétablir l’autorité de l’État sur les territoires occupés.
Le Rwanda fait face à une pression diplomatique croissante.
Les organisations régionales (UA, EAC, SADC) peinent à proposer une architecture sécuritaire cohérente.
Cette fatigue stratégique ouvre un espace pour une médiation américaine perçue comme plus contraignante et plus efficace.
1.2. Les minéraux stratégiques comme moteur invisible
L’Est du Congo concentre les ressources critiques du XXIᵉ siècle : cobalt, lithium, coltan, terres rares. Ces ressources conditionnent :
la transition énergétique mondiale,
la révolution numérique,
les industries de défense,
la rivalité sino-américaine.
Dans cette perspective, stabiliser l’Est devient un impératif géoéconomique pour Washington, qui voit dans la RDC un pivot essentiel pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement stratégiques.
1.3. Le repositionnement du Rwanda
Le Rwanda, longtemps considéré comme un partenaire privilégié des États-Unis, connaît un recul diplomatique marqué :
accusations répétées de soutien au M23 ;
critiques du Parlement européen ;
mise en cause dans des rapports de l’ONU ;
tensions visibles avec certaines chancelleries occidentales.
Les Accords de Washington offrent à Kigali :
une légitimation renouvelée,
un espace diplomatique pour reconfigurer son image,
un rôle incontournable dans l’architecture sécuritaire régionale.
2. Les objectifs réels : entre discours normatif et realpolitik
2.1. Objectifs déclarés
Les accords mettent en avant :
un cessez-le-feu,
le retrait des forces étrangères,
la restauration de l’autorité de l’État,
la relance de la coopération bilatérale.
Ces éléments relèvent du langage standard des accords de paix : nécessaire, mais souvent insuffisant.
2.2. Objectifs implicites — les véritables moteurs du processus
(a) Sécuriser les chaînes d’approvisionnement américaines
L’objectif prioritaire de Washington reste la réduction des risques géopolitiques pesant sur les minerais stratégiques congolais.
(b) Préserver le partenariat stratégique avec le Rwanda
Malgré les critiques, Kigali demeure un pivot sécuritaire et un contrepoids important face à la Chine.
(c) Soutenir symboliquement le gouvernement congolais
Donner à Kinshasa une victoire diplomatique permet de stabiliser le pouvoir central tout en le rendant redevable aux garants internationaux.
(d) Contenir le conflit plutôt que le résoudre
L’objectif n’est pas la paix totale, mais la prévention d’une escalade régionale.
3. Pourquoi la guerre continue-t-elle malgré la signature ?
3.1. Le M23 comme instrument stratégique du Rwanda
Le M23 reste :
un outil militaire,
un levier diplomatique,
un moyen de pression territorial.
Son désarmement réel dépend des garanties que Kigali estime nécessaires à sa sécurité et à ses intérêts géoéconomiques.
3.2. Une économie politique de la guerre profondément enracinée
Le conflit profite à :
des réseaux miniers transfrontaliers,
des officiers FARDC impliqués dans des circuits parallèles,
des entrepreneurs militaires régionaux,
des brokers internationaux,
certaines élites locales.
Tant que cette économie de guerre reste rentable, la paix demeure théorique.
3.3. Les faiblesses structurelles de l’État congolais
La RDC souffre d’un déficit de :
contrôle territorial,
gouvernance sécuritaire,
cohésion militaire,
capacité administrative.
Aucun accord diplomatique ne peut compenser ces fragilités structurelles à court terme.
3.4. Une ambiguïté volontaire dans la formulation des accords
Les textes laissent intentionnellement :
des marges d’interprétation,
des zones de flou,
des éléments non contraignants.
Cette ambiguïté facilite la signature — mais rend l’application incertaine.
4. Le peuple congolais peut-il y trouver satisfaction ?
4.1. Une paix abstraite, mais pas vécue
Sur le terrain, les populations continuent de subir les effets de la guerre :
morts,
déplacements,
destructions,
occupations territoriales.
4.2. Une paix imposée de l’extérieur
La diplomatie s’élabore à Washington, à New York ou à Bruxelles — rarement à Goma. Pour beaucoup de Congolais, cela crée un sentiment d’imposition plutôt que de participation.
4.3. Un constat honnête
Pour l'instant, les accords :
répondent aux intérêts des grandes puissances,
préservent le rôle du Rwanda,
renforcent symboliquement le gouvernement congolais,
mais n’améliorent pas réellement la vie des citoyens.
Conclusion : Une paix annoncée, non une paix réalisée
Les Accords de Washington marquent une étape diplomatique importante, mais ne constituent ni une rupture historique ni une transformation structurelle du conflit. Ils relèvent davantage de la stabilisation géoéconomique que de la pacification réelle.
Trois vérités s’imposent :
Les motivations principales sont géostratégiques, non humanitaires.
Les facteurs structurels du conflit ne sont pas traités.
Le peuple congolais reste marginalisé dans les bénéfices réels de l’accord.
Tant que les forces étrangères n’auront pas quitté la RDC, tant que le M23 demeurera actif et tant que la prédation minière alimentera la violence, ces accords resteront un instrument diplomatique — pas un instrument de paix.
Eric Kamba
Analyste de la géopolitique et des relations internationales Spécialiste des dynamiques de paix et des conflits en Afrique centrale Participant-observateur à la cérémonie de signature des Accords de Washington
Dans une déclaration aux accents de rigueur, rendu publique hier, mardi 9 décembre 2025, le Groupe de contact international pour le Grands Lacs (GCI), constitué notamment des USA, de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni, invite le Rwanda à retirer immédiatement ses troupes du sol congolais et à cesser tout soutien au M23. Très strict, plus que jamais, le GCI condamne avec force l'escalade des violences dans le Sud-Kivu et exprime ses vives préoccupations quant aux engagements pris dans le cadre des processus de paix de Doha, et même de Washington.
Déclaration conjointe du Groupe de contact international pour les Grands Lacs (GCI) sur l'escalade de la violence au Sud-Kivu
Les gouvernements des États-Unis d'Amérique, de la Belgique, du Danemark, de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède, de la Suisse et du Royaume-Uni, membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs (GCI), présidé par l'Allemagne, ont publié la déclaration suivante concernant l'escalade alarmante au Sud-Kivu :
Le GCI exprime sa profonde préoccupation face à la reprise des violences dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et à la nouvelle offensive du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, autour d'Uvira (Sud-Kivu), près du Burundi, qui risque de déstabiliser toute la région. Le GCI est particulièrement préoccupé par le recours accru aux drones d'attaque et aux drones suicides dans ce conflit. Cette situation représente une escalade significative des combats et fait peser un grave risque sur les populations civiles.
Le Groupe de coordination intergouvernemental (GCI) exhorte le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) à cesser immédiatement leurs opérations offensives dans l'est de la RDC, en particulier au Sud-Kivu. Il appelle les FDR à se retirer de l'est de la RDC et le M23 à regagner ses positions et à respecter ses engagements pris dans le cadre de la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025.
Le GCI appelle toutes les parties à honorer leurs obligations de protection des civils, à se conformer à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment au plein respect de l'intégrité territoriale, à respecter leurs engagements au titre des Accords de Washington du 4 décembre 2025 et à désamorcer immédiatement la situation. Nous exhortons toutes les parties à éviter toute escalade, qu'il s'agisse de propos ou d'actions provocatrices, qui mettent gravement en danger les populations civiles et risquent de compromettre irrémédiablement les progrès significatifs accomplis grâce à l'Accord-cadre signé à Doha le 15 novembre 2025 par le Gouvernement de la RDC et le M23. Le Groupe de coordination des interventions (GCI) appelle par ailleurs tous les acteurs concernés à réaffirmer d'urgence et sans équivoque leur engagement à respecter le cessez-le-feu et à garantir un accès humanitaire complet, sûr et sans entrave afin que l'aide essentielle puisse parvenir aux personnes qui en ont besoin.
‘’La Première Ministre a commencé par rendre hommage, au nom du Gouvernement et en son nom propre, à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, pour l’étape majeure qui a été franchie le jeudi 4 décembre 2025 avec la signature, à Washington, des Accords historiques de paix et de coopération économique entre la République Démocratique du Congo, les États-Unis d’Amérique et le Rwanda. Elle a souligné que cet entérinement qui vise à consolider les efforts diplomatiques engagés et à faire progresser le cadre de coopération pour une pacification durable de la région, s’inscrit dans la continuité des initiatives du Président de la République, dans sa quête inlassable de paix, de stabilité et de rétablissement durable de la sécurité dans notre pays. Ces initiatives sont marquées par la défense de la souveraineté nationale et la recherche constante de solutions justes et durables’’, explique, avec plus de saveur et de clarté, Augustin Kibassa, Ministre de l’Economie Numérique, au nom du Porte-parole du Gouvernement empêché, dans le compte-rendu du Conseil des Ministres, tenu en date du vendredi 5 décembre 2025, sous la présidence de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka.
COMPTE-RENDU DE LA SOIXANTE-NEUVIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 05 décembre 2025
Sur instruction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith SUMINWA TULUKA a présidé, ce vendredi 05 décembre 2025 à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la soixanteneuvième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Trois (03) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
Communication de Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Points d’information ;
Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ;
I. COMMUNICATION DE LA PREMIERE MINISTRE
La communication de la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement a porté sur trois (03) points principaux, à savoir :
1. De l’engagement du Président de la République pour la paix et la prospérité par la signature des Accords de Washington
La Première Ministre a commencé par rendre hommage, au nom du Gouvernement et en son nom propre, à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, pour l’étape majeure qui a été franchie le jeudi 04 décembre 2025 avec la signature, à Washington, des Accords historiques de paix et de coopération économique entre la République Démocratique du Congo, les États-Unis d’Amérique et le Rwanda.
Elle a souligné que cet entérinement qui vise à consolider les efforts diplomatiques engagés et à faire progresser le cadre de coopération pour une pacification durable de la région, s’inscrit dans la continuité des initiatives du
Président de la République, dans sa quête inlassable de paix, de stabilité et de rétablissement durable de la sécurité dans notre pays. Ces initiatives sont marquées par la défense de la souveraineté nationale et la recherche constante de solutions justes et durables.
Dans cette perspective, la Première Ministre a réitéré l’engagement responsable et déterminant de son Gouvernement à accompagner ce tournant historique par un suivi rigoureux des obligations assignées à notre pays. Cette évolution, a – t – elle martelé, ouvre une ère nouvelle pour la République Démocratique du Congo : une ère fondée sur l’espoir d’un climat apaisé, la relance économique, la crédibilité renforcée de notre diplomatie et un partenariat international plus solide et durable.
« L’acte posé hier à Washington ne constitue pas seulement une formalité : il représente un pas décisif dans la marche collective de notre pays vers la paix, la normalisation et la prospérité. Ces accords, comme l’a rappelé le Chef de l’Etat, s’inscrivent dans l’optique de garantir l’intégrité territoriale du pays et sécuriser l’ensemble de notre population car la RDC est unie et indivisible », a insisté la Première Ministre.
Enfin, elle a également rendu hommage à toutes les victimes de cette guerre depuis trois décennies, ainsi qu’à nos vaillantes Forces Armées et à tous les Volontaires qui ont donné leur vie pour la défense de la patrie.
2. De l’accélération des travaux de la « COPIRAP » et de l’urgence d’une action rapide
La Première Ministre tient à l’accélération de la mise en œuvre des travaux de la Commission Interministérielle chargée de la Rationalisation de la Parafiscalité, « COPIRAP », après son lancement en septembre 2025, afin de répondre à des enjeux majeurs pour l’État, à savoir :
Le redressement des finances publiques, tel qu’inscrit dans les engagements du Président de la République, Chef de l’État ;
La rationalisation, la prévisibilité de la fiscalité et de la parafiscalité, essentielles pour l’amélioration du climat des affaires ;
La mise en œuvre des engagements pris vis-à-vis du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, afin d’améliorer la gouvernance et l’efficacité de la collecte des recettes fiscales et parafiscales.
Ainsi, l’accélération de travaux de la COPIRAP devra permettre la production des livrables indispensables attendus avant l’année 2026, notamment : l’inventaire complet des actes parafiscaux ; l’élaboration d’une nouvelle nomenclature harmonisée ; et l’évaluation de la pertinence des organismes concernés.
Pour ne pas compromettre la crédibilité du Gouvernement, freiner l’amélioration du climat des affaires et entretenir une inefficience budgétaire, la Première Ministre a appelé à l’urgence de reprendre les travaux et de finaliser une feuille de route visant à rationaliser les structures et à optimiser l’utilisation des ressources publiques.
A cet effet, elle a instruit le Vice-Premier Ministre, Ministre du Budget, ainsi que le Ministre des Finances, chacun en ce qui le concerne, à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le financement et la reprise immédiate des travaux prévus dans le premier cycle d’activités de la « COPIRAP » et de lui en faire régulièrement rapport.
3. De l’urgence d’assurer l’intégration de tous nos concitoyens vivant avec handicap
La célébration, le 3 décembre 2025, aux côtés de quelques-uns de nos compatriotes, de la Journée internationale des personnes vivant avec handicap était une occasion pour la Première Ministre de rappeler avec force l’engagement du Président de la République de bâtir une République Démocratique du Congo qui intègre tous ses citoyens, sans exclusion, et qui reconnaît la singularité et la dignité de chacun.
Soulignant que le Gouvernement porte cette vision du Chef de l’Etat qui consiste à garantir l’accès à l’éducation et aux soins de santé pour tous, elle a décrié un phénomène qui prend de l’ampleur dans nos villes, nos écoles et dans nos familles.
En effet, des troubles du spectre de l’autisme et d’autres difficultés de développement psychique ou moteur de certains enfants entrainent des difficultés d’adaptation aux filières scolaires classiques et causent leur exclusion du système éducatif actuel.
Faute de structures adaptées, de diagnostic précoce ou d’accompagnement professionnel, une partie de nos compatriotes se retrouvent ainsi marginalisés. Il appartient donc à tout le monde, particulièrement au Gouvernement, d’adapter la société à leur différence, plutôt que d’attendre d’eux qu’ils s’adaptent seuls au système en place.
Face à cette situation, la Première Ministre a demandé au Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique, à la Ministre d’État en charge des Affaires Sociales, à la Ministre d’État en charge de l’Éducation nationale, au Ministre d’État en charge de la Formation Professionnelle, au Ministre en charge de la Santé Publique et à la Ministre Déléguée en charge des Personnes Vivant avec Handicap de travailler ensemble afin de proposer, dans les meilleurs délais, un plan opérationnel clair permettant d’accueillir les premiers élèves, dans un cadre adapté, dès la prochaine rentrée scolaire.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
La Vice-Ministre de l’Intérieur représentant le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières en mission, a présenté au Conseil, le rapport sur l’état et l’administration du territoire national.
Au cours de la semaine qui s’achève, l’état d’esprit de la population a été marqué par l'entérinement des Accords de Washington pour la paix et la prospérité, ce 04 décembre 2025 à Washington, par la République Démocratique du Congo. Cette étape est considérée par une bonne partie de l'opinion comme un tournant majeur dans le processus pour l'instauration d'une paix durable.
Sur le plan politique, la Vice-Ministre de l’Intérieur est revenue sur les résolutions prises par quelques organes délibérants provinciaux sur la nécessité de respecter les Lois de la République et de privilégier la stabilité des institutions.
Elle a enfin fait le point de la situation aux frontières.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a présenté la situation opérationnelle et sécuritaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu où les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) restent vigilantes et tiennent leurs positions face à l’ennemi.
Il a également évoqué les actions déterminantes qui mènent les FARDC, lesquelles ont permis d’enregistrer des redditions de plusieurs éléments de la coalition d’agression et de l’insurrection de l’Ituri, un phénomène qui se poursuit jusqu’à ce jour.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), il y a eu ce mardi 02 décembre 2025 à Mbakana le lancement officiel de l'opération de désarment et démobilisation des insurgés Mobondo, dont certains éléments ont remis des armes en souscrivant à la Réserve Armée de la Défense.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a présenté le tableau épidémiologique en République Démocratique du Congo, avec un accent particulier sur la maladie à virus Ebola, le Choléra et le Mpox.
Il a annoncé que son Ministère a déclaré officiellement , le 1er décembre 2025, la fin de la 16ème épidémie de la Maladie à Maladie à Virus Ebola à Bulape dans la province du Kasaï après 42 jours sans nouveau cas. Cette cérémonie a connu la participation de la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement.
Au sujet du Choléra, la tendance à la 47ème semaine épidémiologique a été marquée par une augmentation du nombre des nouveaux cas passant de 1.007 à 1.218 cas suspects dont 6 décès. Il a été notifié 55 nouveaux cas suspects à Kinshasa au cours de la même période.
En ce qui concerne le Mpox, par rapport à la semaine passée, la tendance à la 47èmesemaine est marquée par une hausse du nombre de nouveaux cas suspects de 370 à 614.
Face à ces trois épidémies, les actions de riposte en cours sont maintenues pour permettre de faire face à leurs conséquences.
Par ailleurs, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a évoqué l’évolution de la situation de l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, après la résiliation du contrat avec la société PADIYATH HEALTH CARE suite aux conclusions et recommandations de l’Inspection Générale des Finances qui avait mené une mission d’évaluation de ce Partenariat PublicPrivé.
Non satisfaite de cette décision, la Société concernée l'avait attaqué en justice et après plus d'une année passée devant le Conseil d'Etat, ce dernier s'est prononcé en faveur de l'Etat Congolais.
Faute pour la Société précitée d'exécuter volontairement la décision de la justice, et sur réquisition de la force publique du Procureur Général près le Conseil d'Etat, il a été procédé à l'exécution forcée et un nouveau Comité de gestion provisoire a été installé.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.4. Note d’information relevant des Finances
La Vice-Ministre des Finances a, au nom de son titulaire en mission, présenté la note d’information relative à la réforme de la déconcentration de l’ordonnancement.
Elle a rappelé d'abord les enjeux et objectifs de cette transformation majeure de la gestion publique, avant d’exposer son cadre juridique et institutionnel. Elle a, ensuite, mis en lumière les progrès opérationnels réalisés, tout en soulignant les conditions préalables désormais réunies grâce à l'accélération de la réforme de la comptabilité publique. Enfin, elle a établi le lien essentiel entre la déconcentration de l'ordonnancement et la mise en œuvre effective du budget-programme.
Cette réforme, a rappelé la Vice-Ministre des Finances, vise à renforcer les compétences budgétaires des Institutions et Ministères sectoriels en octroyant au Ministre ou Responsable d'Institution, le pouvoir d'engager, de liquider et d'ordonnancer les dépenses de son Ministère ou Institution.
Cette transformation implique le passage d'une culture d'allocation des moyens à une logique d'atteinte de résultats. Elle nécessite, de ce fait, le renforcement des compétences budgétaires au sein des Ministères sectoriels et Institutions, désormais pleinement impliqués dans l'exécution administrative de la dépense publique.
Ainsi, a conclu la Vice-Ministre des Finances, la déconcentration n'est pas seulement une réforme administrative : elle constitue le socle opérationnel du budget-programme et un levier majeur pour accroître l'efficacité de l'action publique.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.5. Note d’information relevant des Ressources Hydrauliques
Le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité a présenté une note d’information à deux volets.
1° Plan d’urgence de la REGIDESO pour une période de six mois.
Ce Plan part d’un diagnostic global qui cerne les problèmes opérationnels majeurs de cette entreprise parmi lesquels : la vétusté du réseau de distribution datant de plus de 50 ans et entrainant la déperdition de près de 40% du volume d'eau produit, le manque de pièces de rechange et équipements de réseau, la faiblisse du tarif pratiqué dégageant une perte de 0,37 USD/m3 ainsi que les arriérés de factures de consommation de l’Etat.
Au regard de l’exigence de réajustement de la tarification et son impact sur le chiffre d’affaires de la REGIDESO, des ressources additionnelles à mobiliser dans les six mois vont permettre la mise en œuvre du Plan d’urgence qui prévoit :
L’achat des équipements et des pièces de rechange ;
La lutte contre les érosions qui menacent d'emporter nos conduites de distribution ;
L’achat du matériel d’urgence et la réalisation des travaux d’urgences pour le réseau ;
L’amélioration du rendement réseau par le remplacement des vannes et débimètres dans les réseaux primaires et secondaires ;
La réhabilitation des conduites endommagées par les entreprises de construction dans les différents sites des travaux à Kinshasa ;
L’acquisition des produits chimiques et dédouanement, remise en service des centres en arrêt, achats des équipements de détection de fraude, réalisation de quelques forages à Kinshasa pour l'amélioration de la desserte.
La concrétisation des engagements du Gouvernement tels que stipulés dans le contrat de performance demeure un déclencheur déterminant pour la REGIDESO dans l'exécution de ce plan d'urgence. Le paiement des consommations de l'État et la mise en œuvre d'un nouveau tarif de vente d'eau, qui tient compte des catégories sociales, en constituent des éléments essentiels.
2° L’exploitation et la gestion de la Centrale de Kakobola.
A ce sujet, le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité a informé le Conseil que les pré requis techniques et financiers ont été levés, ouvrant ainsi la voie à la mise en service définitive de cette centrale hydroélectrique. Toutefois, le recrutement, dans les délais requis, de l'exploitant chargé d'assurer la gestion durable de l'ouvrage demeure.
Vu le caractère stratégique que revêt la Centrale Kakobola en raison de l'état de la desserte électrique dans le Kwilu où des infrastructures énergétiques sont quasi-inexistantes, il a été sollicité l’autorisation de recours à l'entente directe pour l'octroi du contrat d'exploitation et de gestion de cette centrale hydroélectrique, avec constitution d'un consortium des requérants acceptant de s'y engager.
Le recours à l'entente directe permettrait d'accélérer la mise en service de la centrale en évitant les délais d'un appel d'offres classique et en sécurisant rapidement un exploitant compétent, dans un contexte de délais très resserrés, afin de préserver les intérêts de l'État et la qualité du service public.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.6. Note d’information relevant des Droits Humains
Bouclant ce chapitre, le Ministre des Droits Humains a informé les membres du Conseil de la célébration de la Journée Internationale des Droits de l'Homme le 10 décembre 2025.
Pour notre pays, cette célébration revêt une importance particulière, car elle traduit la volonté du Président de la République de renforcer le plaidoyer en faveur de l'appropriation nationale du « Génocost » ainsi que la mobilisation internationale pour la reconnaissance des génocides Congolais. Ainsi, son Ministère a adapté le thème international en adoptant le thème national : «
Reconnaissance des génocides Congolais, acte de justice pour les victimes ».
« La dizaine des droits de l'homme » qui va se dérouler du 1er au 10 décembre 2025, à Kinshasa et en provinces, s'inscrit dans une démarche nationale participative de sensibilisation, de mobilisation citoyenne et de plaidoyer en faveur des Droits Humains et de la mémoire collective.
Pendant cette période, a ajouté le Ministre des Droits Humains, il se tiendra également le jeu-concours « Prix Julienne LUSENGE » (2ème édition), en hommage à cette militante Congolaise, lauréate du Prix des Droits de l'Homme du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme en 2023.
Par ailleurs, cette deuxième édition « Prix Julienne LUSENGE », mettra l'accent sur la valeur positive et concrète des Droits Humains dans le contexte congolais, en valorisant le travail et le rôle des Défenseurs des Droits Humains, notamment dans les provinces affectées par les conflits.
En organisant les commémorations dans tous les chefs-lieux de provinces, a conclu le Ministre des Droits Humains, le Gouvernement affirme sa souveraineté, consolide son autorité, renforce la visibilité de son action et confirme son leadership dans la promotion des Droits de l'Homme sur l'ensemble du territoire national.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS
Les membres du Conseil ont approuvé le relevé de décisions prises lors de la 66ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 28 novembre 2025.
Commencée à 11h45’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 14h40’.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Maître Guy Kabombo Muadiamvita a entamé le dimanche 7 décembre 2025, une visite à Kalemie dans la province de Tanganyika. Accueilli au pied d'avion à l'aéroport de Kahinda par le Vice-gouverneur de Tanganyika et le Général de brigade Eddy Kapend, commandant de la 22ème région militaire, le patron de la Défense nationale n'a pas perdu une seconde pour plonger au cœur de sa mission, celle d'insuffler une dynamique nouvelle aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de tendre la main aux plus vulnérables.
Focalisé sur l'épine dorsale de la défense lacustre, le VPM Kabombo a entamé sa visite par l'état-major du commandement de la 221e base navale. Cette étape a été l'occasion d'une évaluation minutieuse de l'avancement des travaux des patrouilleurs, ces sentinelles des eaux dont il avait personnellement initié la réhabilitation lors d'une précédente visite. Un symbole tangible de l'engagement inébranlable du gouvernement à restaurer la capacité opérationnelle de notre marine.
Pour s'assurer de la performance des équipements et de l'efficacité des investissements, une randonnée en plein lac Tanganyika a été organisée. Une immersion grandeur nature pour le VPM, qui a pu constater de visu la résilience et la puissance retrouvée de nos matériels navigables, essentiels à la sécurisation de cette immense étendue d'eau.
Le périple du VPM s'est poursuivi au camp marin, siège du 22e groupement naval. Là, un point de situation détaillé de la garnison de Kalemie lui a été présenté. Le commandant du 22e groupement, suivi par le commandant du secteur opérationnel, a dressé un tableau rassurant de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, demeurant généralement calme.
Ce moment a été marqué par un témoignage éloquent de gratitude. Le commandant du 22e groupement a chaleureusement remercié le VPM Kabombo pour son implication dans la réhabilitation et la dotation en matériels navigables. Un appui vital qui a permis aux forces navales de reprendre efficacement leurs opérations sur le lac, renforçant ainsi la souveraineté nationale et la sécurité des populations riveraines.
Faisant d'une pierre deux coups, Maître Guy Kabombo a tenu à consacrer une partie de son temps à des rencontres avec la population. Il a échangé avec les femmes déplacées de Goma et Bukavu, victimes des affres des conflits, ainsi qu'avec les épouses des militaires de Kalemie.
Au nom du Chef de l'Etat, le VPM de la Défense a pris un engagement solennel : améliorer leurs conditions de vie. Un geste fort, immédiatement suivi d'actions concrètes : des vivres ont été dépêchés pour permettre à ces femmes de se ressourcer, et une enveloppe conséquente a été remise aux épouses des militaires de Kalemie, un signe de reconnaissance et de soutien à celles qui portent le poids du sacrifice.
Cette mission du Vice-Premier Ministre de la Défense Nationale s'inscrit pleinement dans la droite ligne de la vision du Commandant suprême des FARDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Une vision claire et ambitieuse qui vise non seulement à moderniser et à renforcer la capacité opérationnelle des forces armées, mais aussi à assurer le bien-être de ceux qui les servent et des populations qu'elles protègent.