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BCNUDH : 619 violations et atteintes aux droits de l’homme pour le seul mois de septembre 2025

De nouvelles tendances relatives à la situation de multiples violations des droits de l’homme ont été documentées par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) pour le seul mois de septembre 2025 dont la plupart de ces violations et atteintes, 64%, ont été enregistrées dans les provinces affectées par le conflit armé. Au regard de la recrudescence des cas des violations des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national, cette structure des Nations Unies invite les autorités congolaises à prendre des actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme ainsi documentées. Ci-dessous, sont reprises en intégralité toutes les tendances telles que documentées.

Communiqué de presse : le BCNUDH publie les principales tendances des violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo pour le mois de septembre 2025
Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et analyse les tendances y relatives. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées.
1. Durant le mois de septembre 2025, le BCNUDH a documenté 619 violations et atteintes aux droits de l’homme dans l’ensemble de la RDC. La plupart de ces violations et atteintes, 64%, ont été enregistrées dans les provinces affectées par le conflit armé, le Nord Kivu (345 cas), Sud Kivu (121 cas) et l’Ituri (67 cas) étant les provinces les plus affectées. Les groupes armés ont été responsables de 74% des violations et atteintes documentés durant la période en revue,
notamment le M23 avec 177 atteintes, les Wazalendo avec 72 atteintes, les ADF avec 46 atteintes et la CODECO avec 38 atteintes. En revanche, les agents de l’Etat ont été responsables de 24% des violations, principalement les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avec 61 violations et la Police nationale congolaise (PNC) avec 60 violations.
2. En septembre 2025, le BCNUDH a documenté au moins 80 incidents de violences sexuelles liées au conflit (VSLC), affectant 201 victimes dans les provinces du Sud-Kivu (118), du Nord-Kivu (66) de l’Ituri (15) et du Tanganyika (deux). Les groupes armés demeurent les principaux responsables des violences sexuelles liées au conflit, représentant 88% des victimes documentées, soit 176.
Parmi eux, le M23 est responsable de cas affectant 42 victimes, suivi de Wazalendo (28 victimes), des Twirwaneho avec 14 victimes, et de la CODECO (neuf victimes). Lors de la période en revue, le groupe armé étranger RED-Tabara a été le principal responsable des violences sexuelles avec 50 victimes (36 femmes, 11 filles et trois hommes). Quant aux acteurs étatiques, les FARDC
demeurent les principaux responsables de VSLC avec 16 victimes, suivi par la PNC (trois victimes), l’ANR (une victime) et la Garde Républicaine (une victime). En outre, les forces armées étrangères ont été également responsables de violences sexuelles au cours de la période en revue. Ainsi, un militaire de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) a été impliqué dans
un cas de viol, tandis que des soldats de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF) ont été responsables du viol de deux femmes en Ituri et d’une fille à Beni au Nord Kivu.

3. En ce qui concerne l’exercice des libertés fondamentales, le BCNUDH a documenté 24 violations et atteintes aux droits y relatifs au cours du mois de septembre. Ces actes ont affecté 51 personnes, dont quatre femmes. Seize de ces violations ont été commises par des agents de l’État, notamment sept par les FARDC, six par la PNC et trois par des autorités administratives, coutumières ou des services de renseignements. Cinq violations ont été imputées au M23 et trois à des Wazalendo. Ces violations et atteintes ont été documentées au Sud-Kivu, avec 13 violations et atteintes, le Nord Kivu avec deux cas, le Haut-Katanga (deux cas), le Congo Central (deux cas), le Sud-Ubangi (deux cas), la ville de Kinshasa (deux cas) et la Tshopo (un cas).
4. En matière de protection individuelle, le BCNUDH a documenté 14 cas, au cours du mois de septembre 2025. Six de ces cas sont imputables à des agents de l’État, dont trois à la PNC et trois à des autorités administratives, coutumières et de services de renseignements. Six autres cas sont imputables à des éléments de groupes armés, notamment trois au M23 et trois aux
Wazalendo et autres groupes Maï-Maï. Enfin, deux cas ont été commis par des auteurs non identifiés. A l’issue de l’examen de ces cas par le BCNUDH, 15 bénéficiaires, tous des hommes (neuf défenseurs des droits de l’homme et six journalistes), ont bénéficié d’un appui pour améliorer leur sécurité.
5. Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, 20 poursuites judiciaires ont été initiées à l’encontre de 17 militaires des FARDC et trois membres des groupes armés par les tribunaux militaires durant la période en revue. Ces poursuites ont abouti à la condamnation de 19 personnes, dont 16 militaires des FARDC et trois membres des groupes armes, et à la décision d’acquittement d’un
militaire FARDC. Par ailleurs, la peine capitale a été prononcée à l’encontre d’un civil, l’ancien Président de la République, Joseph Kabila.
6. Au cours du mois de septembre le BCNUDH a organisé 17 sessions de formation et de sensibilisation à travers le pays. Ces activités ont réuni 829 personnes dont 158 femmes et ont ciblé des membres d'organisations de la société civile, des défenseurs des droits humains, des magistrats ainsi que des membres des forces de défense et de sécurité congolaises.

BCNUDH : 619 violations et atteintes aux droits de l’homme pour le seul mois de septembre 2025
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Entre Trump et l’Afrique, des réseaux évangéliques à la croisée du pouvoir et de la foi

Conseillère spirituelle du président américain, la pasteure Paula White a effectué une tournée africaine remarquée, au moment où Washington tente de ramener la paix – et le business – dans l’est de la RDC. Un déplacement à la fois religieux et stratégique.

Les yeux fermés, les paumes tournées vers le ciel, Félix Tshisekedi et son épouse, Denise Nyakeru, se recueillent. Ce 9 novembre, le couple présidentiel a réuni un parterre d’officiels et de représentants religieux pour réserver un accueil en grande pompe à leur invitée. Sur scène, une main sur l’épaule de la première dame, l’autre sur le micro, la pasteure Paula White dirige la prière. C’est elle, la star de l’événement. La veille déjà, elle a fait forte impression. « Dans les cinquante-deux jours qui viennent, un miracle va s’opérer et tous ces bruits de bottes vont prendre fin », a-t-elle prédit devant la même assemblée.

Paula White est la cheffe du Bureau de la foi, une structure créée en février et installée au sein même de la Maison-Blanche. Elle a effectué, du 5 au 17 novembre, une tournée sur le continent : Gabon, RDC, Rwanda, Ouganda… À n’en pas douter, le voyage visait à apporter une tonalité spirituelle aux efforts diplomatiques que l’administration américaine déploie pour obtenir un accord entre Kinshasa et Kigali, en conflit dans l’est du Congo.

Autour de Trump, l’influence grandissante des évangéliques

Son ascension au sein de la Maison-Blanche traduit l’influence croissante des milieux chrétiens conservateurs, principalement évangéliques. Elle prouve aussi leur capacité, au sein d’une présidence atypique et imprévisible, à peser sur des sujets d’ordre diplomatique, notamment en Afrique, où les Églises du réveil sont en plein essor. Ce sont eux qui sont à l’œuvre quand Donald Trump décide de partir en croisade contre le Nigeria, accusé d’« autoriser les massacres de chrétiens », et menace le pays d’une intervention militaire.

Paula White est sans doute l’une des personnalités les plus influentes des cercles évangéliques qui entourent le président américain. Cette pasteure originaire du Mississippi a fait la connaissance de Donald Trump en 2002. Télévangéliste, elle est alors à la tête de la Without Walls Church, une méga-Église de Floride. Trump la contacte à l’issue de l’une de ses prières télévisées, et c’est le début de vingt-cinq ans d’amitié. Selon le New York Times, Paula White achète peu après un appartement dans l’un des immeubles new-yorkais du milliardaire et futur président. Ce dernier l’invitera à prier avec l’équipe de la première saison de son télé-crochet, The Apprentice.

Lorsque Donald Trump se lance en politique, il se tourne naturellement vers Paula White pour mobiliser les milieux évangéliques. L’opération est un succès : élu en novembre 2016, l’homme d’affaires a capté 80 % du vote évangélique blanc. Le nouveau président américain intègre officiellement sa conseillère spirituelle à son administration en octobre 2019. Des prérogatives qu’elle retrouve – élargies – début 2025, lorsque Donald Trump entame son second mandat.

Sa récente tournée en Afrique ne peut donc que susciter la curiosité. D’autant que si la conseillère spirituelle du président américain affirme être venue à titre personnel, la guerre dans l’est de la RDC ne lui est pas étrangère. Elle était présente dans le Bureau ovale, le 27 juin, lors de la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali. C’est elle qui, aux côtés de Donald Trump et des ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères, a mené la prière qui a suivie.

Des relais sur le continent

L’idée de cette tournée africaine germe à ce moment-là. Contactée après la cérémonie par l’un de ses proches sur le continent, Paula White esquisse bientôt les contours d’un déplacement dans la région des Grands Lacs. Elle veut soutenir spirituellement les efforts diplomatiques de l’administration américaine en faveur de la paix. La prédicatrice dispose déjà d’un solide réseau en Afrique et devait de toute façon se rendre en Ouganda le 15 novembre pour une campagne d’évangélisation à laquelle elle a été conviée par un ami, le pasteur Robert Kayanja, un homme bien introduit auprès du couple Museveni.

Le principe acté, le déplacement se met progressivement en place avec l’aide de relais au sein de milieux évangéliques africains en plein essor, et ce, grâce notamment à l’entregent du pasteur ghanéen Nicholas Duncan-Williams. La conseillère de Donald Trump entretient avec cet archevêque autoproclamé une relation étroite. Voilà plus de vingt ans qu’ils fréquentent les mêmes cercles politiques et religieux outre-Atlantique. Nicholas Duncan-Williams est ainsi très lié à T.D. Jakes, le chef de la Potter’s House, une méga-Église basée à Dallas, qui fut proche de plusieurs présidents américains, dont Barack Obama.

Lorsque Paula White se tourne vers l’évangélisme charismatique, au début des années 2010, c’est Nicholas Duncan-Williams qu’elle choisit comme père spirituel. Il arrive qu’elle se rende au Ghana, à l’Action Chapel International, et « l’archevêque » est invité à son troisième mariage, en 2015. Paula White a soin d’introduire son ami dans les cercles conservateurs de la galaxie Maga (Make America Great Again) et c’est grâce à elle que le pasteur ghanéen devient, le 20 janvier 2017, le premier homme d’Église étranger à diriger la prière lors de l’investiture d’un président américain.

Réseau Duncan-Williams-Whitaker

À cette époque, si Nicholas Duncan-Williams est très introduit outre-Atlantique, c’est aussi grâce au réseau de son épouse, Rosa Whitaker. Ancienne représentante adjointe au commerce pour l’Afrique sous les administrations Clinton et Bush, elle a été l’une des chevilles ouvrières de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), qui a permis, de 2000 à 2025, aux pays africains d’exporter des produits vers les États-Unis sans payer de taxes. Elle est restée en bons termes avec plusieurs chefs d’État du continent, à l’instar du Rwandais Paul Kagame.

Whitaker et Duncan-Williams se sont mariés en 2008, dans le Maryland. À cette époque, la technocrate est déjà l’une des lobbyistes de Washington les mieux connectées en Afrique. Un rapport du département américain de la Justice, daté de décembre 2006, liste les différents contrats qui, moyennant plusieurs centaines de milliers de dollars par an, lient sa société, le Whitaker Group, aux présidences de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Ghana ou encore de l’Ouganda.

Fort de ses milliers d’adeptes qui, chaque dimanche, viennent se recueillir à l’Action Chapel International, et des près de trois millions d’abonnés qui suivent ses prêches sur les réseaux sociaux, Nicholas Duncan-Williams est un incontournable au Ghana. Bien qu’il n’affiche pas de véritable préférence partisane, c’est un allié de poids pour tout prétendant à la magistrature suprême à Accra. Son réseau est parfois mis à profit dans la sous-région.

De Tshisekedi à Oligui

Ce n’est donc pas un hasard si Paula White a choisi de convier le couple à prendre part à sa tournée. Nicholas Duncan-Williams entretient des liens directs avec certains des chefs d’État auxquels la pasteure a rendu visite. C’est le cas de Félix Tshisekedi, avec qui il partage la même sensibilité religieuse. Les deux hommes ont été mis en relation en octobre 2018 par le pasteur congolais Olivier Chekinah, lui aussi membre de la délégation de Paula White. Alors en campagne pour l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi s’était rendu à Accra et avait été reçu à l’Action Chapel International. Nicholas Duncan-Williams avait alors prédit sa victoire.

Ces pasteurs qui murmurent à l’oreille de Félix Tshisekedi

Fervent pentecôtiste et adepte du Centre missionnaire Philadelphie, l’une des Églises les plus influentes de Kinshasa, Félix Tshisekedi l’avait en retour convié à son investiture, trois mois plus tard. Les deux hommes sont restés proches et ont continué à se fréquenter, à Kinshasa comme à Accra. Le 7 janvier dernier, Nicholas Duncan-Williams a ainsi profité de la venue du président congolais dans la capitale ghanéenne à l’occasion de l’investiture de John Dramani Mahama pour organiser un dîner en son honneur à son domicile. Parmi les invités, triés sur le volet, « l’archevêque » avait notamment convié la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Sharren Haskel, ou encore la maire de Los Angeles, Karen Bass.

Également présent ce soir-là, Brice Clotaire Oligui Nguema. Le président gabonais connaît lui aussi le prédicateur ghanéen. Selon nos informations, ce dernier avait notamment sollicité son soutien en faveur de la campagne de John Dramani Mahama. Le chef d’État gabonais avait accepté un appui discret.

« Diplomatie religieuse »

L’archevêque ghanéen a fait la connaissance du tombeur d’Ali Bongo Ondimba en 2024, par l’entremise du pasteur gabonais Mike Jocktane. C’est ce dernier qui a facilité la venue de Paula White à Libreville. Elle-même avait déjà rencontré Brice Clotaire Oligui Nguema lors de sa venue à la Maison-Blanche, en juillet dernier. Tout juste rentré d’Italie, le 5 novembre, le président gabonais a donc tenu à recevoir durant deux heures Paula White et Nicholas Duncan-Williams au Palais du bord de mer. « Une visite de courtoisie, qui a permis de parler spiritualité », résume une source proche de la délégation. Une visite qui a aussi permis à Oligui Nguema de faire passer des messages à Donald Trump sur les engagements pris en juillet à la Maison-Blanche, y compris sur le prochain retour d’ExxonMobil au Gabon.

Car Paula White a beau venir « dans un cadre personnel », elle n’est pas une invitée comme les autres. En témoigne le temps dégagé pour elle par chaque président, à l’instar de Paul Kagame, qui a organisé un dîner pour ses deux invités de marque. « Comme d’autres chefs d’État, Paul Kagame a compris l’enjeu de sa présence et le rôle majeur que Paula White joue auprès de Donald Trump, indique l’un de ses relais sur le continent. Il y a une vraie diplomatie religieuse. »

C’était d’ailleurs une condition sine qua non dans le choix des étapes : Paula White devait obtenir dans chaque pays visité la garantie d’un entretien avec le président. Et à l’instar de son voisin rwandais, Yoweri Museveni a lui aussi reçu Paula White et sa délégation, en marge d’une session de prières organisée par Robert Kayanja. L’étape de Brazzaville – moins d’une heure – ne fut que technique et s’est imposée à la délégation malgré l’absence de Denis Sassou-Nguesso : contraint par les interdictions de survol du territoire congolais depuis Kigali, l’avion ne pouvait pas se rendre à Kinshasa depuis la capitale rwandaise.

Peut-on pour autant considérer la patronne du Bureau de la foi comme une ambassadrice de Washington ? « Paula White n’était pas envoyée par le président Trump. Étant dans la région, elle ne s’est pas privée d’écouter les préoccupations des chefs d’État concernés par le conflit dans l’est de la RDC, mais elle a préféré se concentrer sur l’aspect spirituel de sa mission », insiste l’un de ses proches.

Reste que sa venue s’est inscrite au milieu d’un calendrier diplomatique tendu. Après avoir maintes fois repoussé la date de la signature d’un accord de coopération et d’intégration économique régional, l’administration Trump espère désormais réunir Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Washington début décembre. Il s’agirait d’une nouvelle étape dans un processus de paix laborieux, censé permettre de mettre un terme aux « bruits de bottes » dans l’Est. Celui dont Paula White a prédit qu’il interviendrait d’ici à la fin de l’année.

Jeune Afrique

Entre Trump et l’Afrique, des réseaux évangéliques à la croisée du pouvoir et de la foi
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Principales tendances des violations des droits de l’homme en RDC, BCNUDH : 2.378 violations et atteintes graves commises dans les provinces en conflit

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo a, dans le cadre de son mandat, documenté, dans un communiqué de presse du 24 novembre 2025, les principales tendances des violations des droits de l’homme et violations du droit international humanitaire sur l’ensemble du territoire national au cours de la période allant du 1er janvier au 30 juin 2025. Le Bureau a également annoncé avoir collaboré avec les mécanismes internationaux, notamment la Mission d’établissement des faits du HCDH, afin de documenter les violations graves et de soutenir les efforts de lutte contre l’impunité.

Ci-dessous, les principales tendances.

Communiqué de presse : le BCNUDH publie les principales tendances des violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo du 1er janvier au 30 juin 20251
Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et analyse les tendances y relatives. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées.
1. Au cours du premier semestre de l’année 2025, le BCNUDH a documenté 2.767 violations et atteintes aux droits de l’homme et violations du droit international humanitaire sur l’ensemble du territoire congolais, ce qui représente une augmentation de 11 pour cent par rapport à celles documentées lors du semestre précédent. Parmi ces violations et atteintes, 86 pour cent, soit 2.378, ont été commises dans les provinces en conflit. Le nombre de victimes a augmenté de 12 pour cent par rapport au semestre précédent, passant de 7.705 à 8.6355 victimes. Ces augmentations reflètent l’intensification des conflits armés à l’Est du pays, en particulier à cause de l’offensive du M23 au Nord Kivu et Sud Kivu ainsi que l’activisme persistante d’autres groupes armés, notamment les ADF et la CODECO au Nord Kivu et en Ituri.
2. Le conflit armé dans la province de l’Ituri continue de s’aggraver malgré les pourparlers entre communautés en raison de la recrudescence des attaques des groupes armés comme la CODECO et Zaïre et la création d’autres groupes armés, notamment la Convention pour la Révolution Populaire (CRP) et la Coalition nationale pour la libération du Congo (CNLC). Le BCNUDH a
documenté 416 violations et atteintes aux droits de l’homme ainsi que des violations du droit international humanitaire dans la province de l’Ituri, ce qui représente une augmentation de l’ordre de 21 pour cent par rapport à la même période l’année précédente, avec 342 violations et atteintes.
3. Lors du premier semestre de l’année, le groupe armé ADF a continué à s’attaquer aux civils dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. L’ADF a été identifié comme responsable de 198 atteintes aux droits de l’homme dans les provinces de l’Ituri (38) et du Nord-Kivu (160) ayant fait au moins 1.071
victimes. Ces attaques constituent souvent des représailles contre les civils à la suite d'opérations militaires menées par les FARDC/UPDF, et se traduisent par les tueries de civils, le recrutement forcé et l’enlèvement des femmes et filles à des fins d’esclavage sexuel, et par le pillage des ressources.
4. Au cours de la période en revue, les forces armées congolaises ont été responsables de violations des droits de l’homme. Le BCNUDH a documenté 425 violations aux droits de l’homme attribuables aux militaires des FARDC, soit 15 pour cent de l’ensemble des violations et atteintes documentées sur l’ensemble du pays.
5. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2025, le BCNUDH a documenté des cas des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) perpétrées contre 266 victimes adultes dont 264 femmes et deux hommes. Ce chiffre représente une augmentation de plus de 100 pour cent par rapport à la même période en
2024, au cours de laquelle 156 victimes avaient été identifiées dont 155 femmes et un homme. La majorité des cas documentés, soit 115 victimes, ont été documentées dans la province du Nord Kivu, suivi de l’Ituri avec 97 victimes, le Sud-Kivu avec 41 victimes et la province du Maniema avec 12 victimes. Enfin, une victime a été enregistrée dans la province du Tanganyika. La plupart des violations documentées ont été attribuées à des membres des groupes armés, notamment le M23 avec 63 victimes, suivis de la CODECO avec 52 victimes, les différentes factions Maï-Maï. Les agents de l’état ont été responsables des violences sexuelles à l’encontre de 70 victimes, notamment les FARDC (69 victimes) et des agents de la PNC (une victime).
6. Au cours du premier semestre de l’année 2025, les restrictions à l’espace civique se sont poursuivies. Entre janvier et juin 2025, le BCNUDH a documenté 62 violations et atteintes aux droits de l’homme en lien avec l’espace civique. Près de de ces violations (60%) ont été enregistrés dans un contexte marqué par avec l’actualité sécuritaire du pays. En outre, la situation des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes s'est considérablement détériorée dans les provinces de l'Est, en particulier au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. La progression du M23 à l’Est s'est accompagnée d’actes de harcèlement, d’intimidation et de répression ciblant les acteurs engagés dans la défense et la
promotion des droits humains.
7. Par ailleurs un regain des discours de haine a été observé en lien avec la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces de l’Est. Au moins 12 allégations de discours de haine ont été documentées, dont cinq ont franchi le seuil de Rabat en matière d’incitation à la violence, à l’hostilité et à la discrimination. Ces discours visaient les membres des communautés Tutsi et Banyamulenge perçus par leurs auteurs comme des alliés présumés de l’AFC/M23.
8. Au cours de la période en revue, le BNCUDH a poursuivi ses activités de suivi, de plaidoyer et de renforcement des capacités. Il a apporté un appui à la mise en œuvre de projets d’assistance d’urgence aux victimes, soutenu la formation de magistrats, de membres des forces de sécurité ainsi que d’acteurs communautaires. Le BCNUDH a également contribué à des initiatives liées aux
entreprises et aux droits de l’homme. Le Bureau a également collaboré avec les mécanismes internationaux, notamment la Mission d’établissement des faits du HCDH, afin de documenter les violations graves et de soutenir les efforts de lutte contre l’impunité.

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Interpellation des officiers FARDC : CNDH : Paul Nsapu rassure que les détenus sont en bonne santé

L’interpellation des officiers des FARDC a embrasé la toile. Les commentaires sont allés dans les sens les plus divers. Pour tordre le cou aux rumeurs, le président de la CNDH -Commission Nationale des Droits de l’Homme-, Paul Nsapu, a apporté toutes les précisions sur la situation des officiers généraux et supérieurs des FARDC récemment interpellés.

Au cours d’un point de presse conjoint avec le porte-parole des FARDC, le président de la CNDH, Paul Nsapu, a confirmé que ces officiers "sont vivants, en bonne santé et détenus dans des conditions conformes à la loi", avant d’indiquer qu’il a conduit une mission de vérification aux côtés d’autres organisations de défense des droits humains, à la suite des plaintes déposées par de proches des officiers concernés.

Et de préciser : "Nous avons pu échanger avec chacun d’eux. Aucun cas de mauvais traitement n’a été constaté. Ils sont en bonne santé, parfois dans un meilleur état que certains détenus de Makala ou de Ndolo", en soulignant qu’ils bénéficient d’accès au loisir et à la lecture dans leurs lieux d’assignation.

Il a, toutefois, précisé que les visites familiales ont été temporairement suspendues pour des raisons strictement liées à leur sécurité. Une mesure qui, selon lui, relève d’un encadrement légal et ne remet pas en cause leurs droits fondamentaux.

Pour sa part, le général-major Sylvain Ekenge a rappelé que les officiers interpellés sont tenus dans des résidences surveillées et mis à la disposition de l’auditeur général des FARDC pour la poursuite des investigations. Il a aussi réitéré que ces interpellations ont été effectuées "dans le strict respect des lois de la République".

En marge de cette mise au point, le porte-parole de l’Armée a dénoncé les récentes spéculations véhiculées par certaines ONG et médias, avant de revenir sur les attaques persistantes des rebelles du M23-AFC malgré l’accord de Doha. Il a appelé les négociateurs à prendre les mesures appropriées face à ces provocations, soulignant la disponibilité opérationnelle de l’Armée.

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Nouvelle aide de l’Union européenne aux FARDC : 10 millions d’euros

La Communauté Internationale accuse des signes de lassitude après un peu plus de trois décennies d’instabilité de l’Est congolais. Aux côtés des sanctions à l’encontre du régime rwandais et du leadership de l’AFC/M23, l’Union européenne appuie l’armée congolaise en renforcement des capacités des FARDC dans l’exécution de leurs missions essentielles. Il s’agit de la protection des populations civiles et la consolidation de l’autorité de l’État.

Pour ce faire, l’Union européenne a approuvé une nouvelle mesure d’appui à  hauteur de 10 millions d’euros destiné aux Forces armées de la République démocratique du Congo dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix. Cette décision a été officialisée par le Conseil de l’UE.

Ce financement complémentaire permettra de doter les FARDC en équipements militaires non létaux, adaptés aux besoins opérationnels des unités engagées sur le terrain. Il s’agit de la deuxième intervention du genre en faveur de l’armée congolaise : la première, adoptée en 2023, ciblait la 31ᵉ brigade de réaction rapide basée à Kindu. Avec cette nouvelle enveloppe, l’assistance globale de l’Union européenne atteint désormais 30 millions d’euros.

L’appui européen portera sur des outils destinés à améliorer le commandement et le contrôle des opérations, les conditions de déploiement, la prise en charge médicale, ainsi que l’équipement pour les patrouilles de surveillance sur les frontières fluviales. Les premières dotations sont prévues avant la fin de l’année 2026.

Le Conseil souligne par ailleurs que cette initiative témoigne de l’engagement continu de l’UE dans la réforme du secteur de la sécurité en RDC. Elle s’inscrit dans un cadre global qui associe plusieurs leviers d’intervention, y compris l’aide au développement, pour soutenir le processus de paix dans le pays.

La Pros.

 

Nouvelle aide de l’Union européenne aux FARDC : 10 millions d’euros
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En marge du 7ème sommet de l’UE et l’UA : Tête-à-tête Félix Tshisekedi- Bassirou Diomaye Faye à Luanda

Le Président de la République Démocratique du Congo a rencontré hier à Luanda, en marge du 7ème Sommet Union Africaine–Union Européenne, son homologue sénégalais, Bassirou Diomaye Faye. Les deux Chefs d’État ont échangé sur le renforcement de la coopération bilatérale entre Kinshasa et Dakar, la consolidation des liens d’amitié entre leurs peuples respectifs, ainsi que sur les défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, notamment sur les plans sécuritaire, économique et institutionnel.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des consultations politiques en cours entre dirigeants africains présents à Luanda pour ce sommet UA-UE, qui se déroule sur deux jours.

En attendant, le Président Félix Tshisekedi est attendu pour intervenir lors de la première session thématique du sommet, consacrée à la paix, la sécurité, la gouvernance et le multilatéralisme.

Pendant deux jours, les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine et de l’Union européenne vont orienter leurs réflexions sur le renforcement de la paix, de la stabilité, de l’intégration économique et du commerce intercontinental, tout en répondant aux défis contemporains tels que la transition écologique, la transformation numérique et le rôle croissant de l’Afrique sur la scène mondiale.

Plusieurs allocutions sont attendues pendant la cérémonie d’ouverture notamment, celle du Président angolais João Lourenço, Président de l’UA et hôte du Sommet, celle du Président du Conseil européen ainsi que le discours du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres.

Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo devrait aussi s’exprimer au cours de la première session thématique « Paix, sécurité, gouvernance et multilatéralisme » programmée ce lundi en milieu d’après-midi.

Le Sommet de Luanda envisage les modalités de relance de la relation Europe-Afrique. Il s’agit d’un partenariat de près de 25 ans visant à tracer les grandes lignes d’une coopération renforcée pour la prochaine décennie. Il devrait aboutir à une Déclaration de principes du Droit international.

La Pros.

 

En marge du 7ème sommet de l’UE et l’UA : Tête-à-tête Félix Tshisekedi- Bassirou Diomaye Faye à Luanda
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Incendie dans ses entrepôts centraux de Limete , CENI : plusieurs lots de matériels électoraux partis en fumée !

Un incendie majeur a ravagé une partie des entrepôts centraux de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à Kinshasa, dans la commune de Limete, dans la nuit du mercredi 20 novembre 2025. Fort heureusement, aucune perte en vie humaine ni aucun blessé ne sont à déplorer, l'incident a causé plutôt d'importants dégâts matériels. Selon le communiqué officiel de l'institution, des milliers de batteries au lithium destinées aux dispositifs électroniques de vote (DEV) ainsi que d'autres équipements logistiques essentiels ont été consumés par les flammes. L'origine du feu a été localisée dans la salle de stockage de ces mêmes batteries. La CENI souligne que la prompte réaction de ses équipes et des services de secours a permis de maîtriser le sinistre et de préserver une partie significative du matériel.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

COMMISSION ELECTORALE NATIONALE INDEPENDANTE    

CENI

COMMUNIQUE DE PRESSE N°014/CENI/2025

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) porte à la connaissance de l'opinion publique qu'un incendie s'est déclaré, le mercredi 20 novembre 2025, dans une partie de ses Entrepôts Centraux situés au n° 3075 de l'avenue des Entrepôts, au quartier Kingabwa dans la commune de Limete à Kinshasa.

Aucun décès ni blessé n'a été enregistré à la suite de cet incident. Cependant, des pertes matérielles été constatées. L'incendie a entraîné la destruction de plusieurs équipements parmi lesquels :

- 3773 batteries en lithium des dispositifs électroniques de vote (DEV) datant de 2018,

- 17476 batteries en lithium des DEV datant de 2022 & 2023,

- 1778 panneaux solaires,

- 672 imperméables appartenant à la Base Centrale de Recensement (BCR) de l'Institut National de la Statistique (INS),

- 96 batteries ISO appartenant à la BCR/INS,

- 1360 écritoires appartenant à la BCR/INS,

- 771 casques moto appartenant à la BCR/INS,

- 410 rétroviseurs moto appartenant à la BCR/INS,

- 1606 paires de bottes,

- 1610 tentes de campagne.

Les premières investigations ont permis d'identifier l'origine de l'incendie, localisée dans la salle de stockage des batteries en lithium.

La vigilance et la réactivité des logisticiens et l'application des mesures de sécurité ont eu pour effet de limiter considérablement l'ampleur des dégâts matériels causés par l'incendie. Leur action a permis de préserver une partie significative des équipements stockés dans l'entrepôt, réduisant ainsi les pertes et contribuant au rétablissement rapide de la sécurité sur le site.

Par ailleurs, la mobilisation rapide des autorités de la ville de Kinshasa, l'appui des équipes de sapeurs-pompiers de SEP CONGO, CONGO FUTUR, MODERN CONTRUCTION, ANGEL COSMETIC et la promptitude des équipes techniques constituées du personnel de la CENI ont joué un rôle déterminant dans l'extinction de l'incendie.

Fait à Kinshasa, le 21 NOV 2025

Pour le Rapporteur empêché,

Paul MUHINDO MULEMBERI VAHUMAWA

Rapporteur Adjoint

Incendie dans ses entrepôts centraux de Limete , CENI : plusieurs lots de matériels électoraux partis en fumée !
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