Après Seth Kikuni, c’est au tour de l’ancien ministre de Joseph Kabila, Théophile Mbemba de tomber dans la nasse des services. C’est dimanche 19 octobre dernier qu’il a vu son passeport saisi à son arrivée à l’aéroport international de Ndjili.
Il revenait de Nairobi, où il avait pris part au conclave de l’opposition à l’initiative de l’ancien sénateur à vie, Joseph Kabila. Ce cadre politique proche de l’ancien président de la République a été intercepté par les agents de la Direction générale de migration (DGM) avant de procéder à la saisie de son document de voyage.
D’après certaines indiscrétions, l’ancien ministre aurait été brièvement retenu pour vérification avant que la DGM ne décide de confisquer son passeport sans en préciser le motif officiel. L’incident intervient dans un contexte politique tendu, marqué par le retour en force de plusieurs figures de l’opposition issues de l’ancien régime.
Un jour plus tôt, l’opposant Seth Kikuni avait été interpellé à sa descente d’avion, lui aussi en provenance de Nairobi. Il avait été conduit à l’Agence nationale des renseignements (ANR) pour une audition, avant d’être relâché dans la soirée après plusieurs heures d’interrogatoire.
Ces deux cas consécutifs interviennent après le conclave de l’opposition de Naïrobi qui a réuni autour de Joseph Kabila, plusieurs personnalités politiques. Les participants y ont notamment évoqué la nécessité de « sauver le Congo » et de « refonder l’opposition » face à ce qu’ils qualifient de dérives du régime en place.
Tout en préconisant le retrait des troupes rwandaises et la neutralisation des FDLR...
Entre-temps, la RDC fait dépendre son propre sort de la résolution du conflit "rwando-rwandais" se déroulant non pas au Rwanda, mais au Congo !
Viser essentiellement le dialogue
9 octobre 2025. Bruxelles. En plein sommet de Globe Gateway Forum, Félix Tshisekedi s'offre un standing ovation en surprenant l'assistance par l'annonce, inattendue, d'un rapprochement avec son homologue rwandais Paul Kagame. "Aujourd'hui (...) nous sommes les deux seuls capables d'arrêter cette escalade", déclare-t-il.
Le 11 octobre, toujours à Bruxelles mais cette fois face à la communauté congolaise, il présente son initiative comme une preuve de bonne volonté de quelqu'un qui veut la paix. "Croyez-moi, je suis loin d'être faible. J'ai réussi à le prouver à plusieurs reprises et si aujourd'hui, on parle des sanctions, des processus de Washington, Doha, Lomé, Luanda, c'est quelque part grâce à ce que j'ai fait", affirme-t-il.
Toutefois, sa communication semble viser essentiellement le Dialogue national.
"Nous, nous voulons d'un dialogue entre Congolais, ces Congolais qui sont tous contre cette agression (...) La seule chose que je demande à ces acteurs, c'est d'abord de condamner l'agresseur et de le nommer clairement», déclare le Président Félix Tshisekedi.
Ce qu'il ne dit pas cependant, c'est que Washington, Doha, Lomé, Luanda et même à Dar es Salam, Harare ainsi que New York, Bruxelles, Paris, Brazzaville et Pretoria pour ne pas citer Pékin, Moscou, Berlin, Londres, Vatican préconisent à l'unanimité le Dialogue national.
Le paradoxe...
15 octobre 2025. Dans son discours sur l'état de la Nation prononcé à Luanda, capitale de son pays, le Président Joao Lourenço préconise pour la résolution de la crise en RDC le retrait des troupes rwandaises, la neutralisation des FDLR et la tenue du Dialogue intercongolais.
À propos de ces assises, c'est la énième fois qu'il y revient après sa première initiative remontant à février 2025, la veille de la prise de fonction de président en exercice de l'Union africaine jusqu'en février 2026.
Ainsi, quatre jours après la "causerie morale" de Bruxelles, le chef de l'Etat angolais persiste et signe, s'agissant de la crise congolaise.
Le paradoxe, ici, est que dans son narratif, Kinshasa lie le Dialogue national à l'agression rwandaise alors que la crise congolaise est à la fois multisectorielle et multiforme !
Tous les Congolais sont pleinement conscients des faits que la question de la Constitution, la question de la nationalité, la question des élections, la question de la monnaie, la question d'orientation économique, la question des détournements des deniers publics, la question de la corruption, la question du banditisme urbain, la question de la répartition des richesses nationales, la question de la dégradation continue de l'environnement, la question des nominations ethno tribales, la question de la justice, la question des droits de l'homme, la question du pouvoir d'achat, la question des frontières, etc. n'ont aucun lien avec l'agression !
Quand les 13 Parlementaires les avaient consignées dans leur Lettre du 1er novembre 1980, il n'y avait pas d'agression !
On ne peut pas soutenir aujourd'hui que tous les griefs retenus par l'Opposition à charge des régimes qui se sont succédé aux affaires depuis 1982 - année de création de l'UDPS - ont cessé d'exister dès l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême le 24 janvier 2019 !
Soutenir cela veut dire que l'UDPS n'aura pratiqué que la politique de "ôtes-toi que je m'y mette !".
En toute logique, le "Programme des 100 Jours" devrait s'attaquer à ces griefs. Ou encore celui de l'USN après dissolution de la coalition FCC-CACH.
Or, cela n'ayant pas été fait, c'est normal que ces griefs se soient accrus et crus au point d'affecter sérieusement la gouvernance institutionnelle actuelle.
De plain-pied dans un isolement diplomatique et économique
C'est vrai - comme le suggestionnent certains pro-USN/UDPS - l'initiative du Président angolais doit se faire en fonction de l'ordre prioritaire : d'abord retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, ensuite neutralisation des FDLR, enfin Dialogue inter congolais.
Partant, la République Démocratique du Congo fait dépendre son existence de la résolution du conflit "rwando-rwandais" se déroulant non pas au Rwanda, mais au Congo, un conflit à base ethnique qui pourrait ne pas prendre fin de sitôt ! Les conflits du genre sont généralement ataviques.
Ainsi, la RDC entend se priver de paix, de sécurité et de développement tant que les Rwandais Tutsis et Hutus n'auraient pas dégagé son territoire !
Elle pense s'attirer sur ces entrefaites la sympathie des investisseurs occidentaux (auxquels il faut désormais ajouter arabes du Proche et du Moyen Orient) qui, eux, se prononcent ouvertement pour le Dialogue national.
Vraisemblablement, Kinshasa ne réalise pas qu'en se mettant dans le même isolement diplomatique et économique ayant piégé à partir de 1990 le processus démocratique sous Mobutu, c'est le peuple congolais qui finalement en fait les frais !
Aux proches d'Étienne, pardon de Félix Tshisekedi d'y réfléchir sérieusement...
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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Après ses passages aux ministères des PME et de l'Urbanisme et Habitat, le Ministre d’Etat, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo, poursuit sans relâche la promotion du Tableau Numérique de Suivi et d’Évaluation (TNSE) des réformes du climat des affaires en République Démocratique du Congo.
Dans la dynamique impulsée depuis le 05 septembre dernier, il multiplie les séances de travail avec les ministères sectoriels afin de renforcer la coordination et d’assurer un suivi efficace des réformes prioritaires du Gouvernement.
C'est dans ce cadre que, le jeudi 16 octobre 2024, Guylain Nyembo s’est entretenu avec le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemin Shabani. Leurs échanges ont porté sur les réformes relatives à son secteur notamment, la digitalisation du processus d’octroi de visa, une initiative pilotée par la Direction Générale de Migration (DGM).
Le lendemain, vendredi 17 octobre 2025, le Ministre du Plan a tenu une autre séance de travail avec la Ministre d’État, Ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu, en présence de membres de la Cellule Climat des Affaires de la Présidence de la République. Cette rencontre a mis en lumière le rôle crucial de l’éducation dans la promotion des valeurs citoyennes, un facteur clé pour instaurer un climat de confiance favorable aux investissements et à la bonne gouvernance.
A travers cette série de rencontres, le Ministre d’État Guylain Nyembo réaffirme la détermination du Gouvernement à accélérer la mise en œuvre des réformes, en vue de rendre le climat des affaires en RDC toujours plus attractif, transparent et compétitif pour les investisseurs nationaux et internationaux.
Le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa A. Andali a poursuivi ce lundi 20 octobre 2025 sa tournée d’inspection dans 5 juridictions et lieux de détention de la ville-province de Kinshasa afin de se rendre compte de la réalité sur terrain.
Cet exercice l’a successivement conduit aux TGI de Kinshasa-Kinkole, Ndjili, au Parquet près le TGI de Matete, au Tribunal de paix de Matete, puis au TGI de Matete.
Une démarche qui s’inscrit dans le cadre du suivi de la politique gouvernementale d’humanisation du système carcéral et de redynamisation de la justice Congolaise.
Première étape : TGI de Kinshasa-Kinkole
Accueilli par le Procureur Paka Mabiala et la Présidente Dédé Kibala Musiteme, le Ministre d’État a visité les locaux du TGI, du TRIPAIX et du Parquet de Grande Instance de Kinshasa-Kinkole, où il a constaté des conditions de travail précaires : bureaux exigus, absence d’électricité, et dossiers entassés faute d’espace.
Il s’est également rendu au cachot “Amigo” et sur le chantier des nouveaux locaux initié par le Procureur.
Les responsables ont salué une visite « historique et encourageante », marquant, selon eux, « la volonté du Gouvernement de rapprocher la justice du citoyen. »
Deuxième étape : TGI de Ndjili
Poursuivant sa tournée, Guillaume Ngefa s’est rendu au Tribunal de grande instance de Ndjili, accueilli par la Présidente Marthe Fikilini Kankolongo.
Après inspection des bureaux des magistrats, du Tribunal pour enfants et du cachot Amigo, il a pris note des difficultés structurelles.
Madame Fikilini a, pour sa part, plaidé pour une amélioration urgente des infrastructures et salué un Ministre « proche du terrain et conscient des réalités judiciaires ».
Pour elle, « avant de fustiger tout ce qui est déploré dans la magistrature, l’on devait se rendre compte des conditions dans lesquelles travaillent ces derniers ».
Avant de clore cette étape, le Ministre de la Justice a tenu à échanger avec quelques détenus, dans un esprit d’écoute et de proximité.
La visite au tribunal pour enfant a profondément marqué le Ministre d’Etat car les conditions d’accueil observées sont difficiles pour des mineurs.
Troisième étape : TGI de Matete
Le Président du tribunal Samy Samutondi a reçu le Ministre de la justice en saluant « une initiative courageuse » d’un Ministre désireux de voir par lui-même les conditions de travail des magistrats.
Il a relevé les problèmes récurrents d’exiguïté, de manque de matériel, d’archivage et de frais de fonctionnement, tout en réaffirmant la volonté des magistrats « intègres et non corruptibles » de redorer l’image de la justice congolaise.
Quatrième étape : Tribunal de Paix de Matete
Au TRIPAIX de Matete, le Président du tribunal a salué la démarche du Ministre d’État en charge de la Justice « à l’écoute des réalités du terrain », notant l’importance de sa lutte contre la corruption et de son appel à la responsabilité partagée entre magistrats, avocats et auxiliaires de justice.
Il a encouragé les justiciables à « continuer à faire confiance à la Justice Nationale ».
Cinquième étape : Parquet près le TGI de Matete
Le Ministre de la Justice s’est rendu au Parquet près le TGI de Matete, où le Ministre d’État a inauguré un nouveau cachot pour femmes.
Le Procureur de la République Henri Bilolo Bilolo a exprimé sa satisfaction, soulignant que cette descente « permet de comprendre la réalité du travail des magistrats ».
Les échanges ont porté sur la nécessité de renforcer les moyens de fonctionnement afin d’appliquer efficacement la vision du Chef de l’État sur une justice crédible et accessible.
À l’issue de la tournée, le Ministre d’État en charge de la Justice a partagé sur X (ancien Twitter) son constat alarmant et promet de s'impliquer et plaider afin que des solutions soient trouvées :
« Dans des locaux de moins de 20 m², jusqu’à dix magistrats partagent l’espace, parfois sans portes ni fenêtres. Comment rendre une justice équitable dans ces conditions ?»
En réponse, le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a réitéré son engagement à accompagner les juridictions dans leurs efforts d’amélioration et a encouragé les magistrats à poursuivre leur travail avec rigueur, discipline et sens du service public.
Au terme d'un Forum économique USA-RDC couronné de succès, la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, a accordé une interview exclusive au journaliste Roger Muntu. La Cheffe du Gouvernement a dressé un bilan plus que positif de cette rencontre, la qualifiant de jalon essentiel dans le renforcement du partenariat stratégique entre Kinshasa et Washington. Elle a souligné un engouement palpable des investisseurs américains, tout en réaffirmant la vision claire de son gouvernement : transformer ce dialogue en actions concrètes, durables et profitables pour le peuple congolais, en particulier les femmes et les jeunes.
Visiblement satisfaite, la Première Ministre a partagé sa surprise agréable face à la qualité de l'organisation et, surtout, à la densité des contacts établis. « On a pu réunir une brochette des investisseurs américains et le contact a été établi », a-t-elle confié. Un des facteurs clés de ce succès a été la présence d'entreprises américaines déjà implantées en RDC. Leurs témoignages, nuançant les succès et les défis rencontrés, ont servi de catalyseur. « Cela a donné une motivation sérieuse pour les autres à venir investir en RDC parce qu’on a pu démontrer les atouts pour investir et la manière dont ce business va se faire », a expliqué Judith Suminwa.
Partenariat gagnant-gagnant et transformation locale
Loin d'un appel aux investissements à n'importe quel prix, la Cheffe du Gouvernement a martelé la doctrine de son équipe : le partenariat gagnant-gagnant. Pour la RDC, cela se traduit par trois axes majeurs : la diversification de l'économie, la transformation locale des matières premières et la création massive d'emplois pour la main-d'œuvre congolaise. « Si on parle d’industrialisation, on voudrait vraiment mettre l’accent sur la transformation locale, la valeur ajoutée et la création d’emplois, avec l’utilisation de la main d’œuvre congolaise », a-t-elle insisté. Les discussions ont également tourné autour du renforcement du capital humain, un enjeu crucial pour un pays de plus de 100 millions d'habitants, majoritairement jeunes.
Changer la perception, démontrer les réformes
La Première Ministre a reconnu que la perception de la RDC est souvent ternie par la situation sécuritaire dans sa partie Est. Tout en dénonçant fermement cette guerre d'agression et ses conséquences humanitaires désastreuses avec plus de 7 millions de déplacés, elle a tenu à rectifier l'image d'un pays entièrement à feu et à sang. « Nous nous battons pour mettre fin à cette guerre, cependant nous devons continuer à travailler pour le développement du pays, parce que c’est ça qui va permettre d’absorber ce trop-plein de jeunes sans emploi », a-t-elle déclaré.
Pour prouver que « le soleil est revenu dans les discussions business to business », Judith Suminwa a mis en avant les efforts concrets du gouvernement. Elle a cité l'arsenal de réformes engagées pour améliorer le climat des affaires : la lutte contre la corruption, la sécurisation judiciaire et la numérisation des régies financières pour accroître la transparence et réduire les contacts humains propices à la corruption. Comme preuve irréfutable de cette nouvelle discipline, elle a rappelé : « Nous avons achevé l’année dernière un programme avec le FMI, nous avons passé toutes les revues, c’était la première fois que la RDC arrive à ce niveau-là. Ceci démontre les efforts qui sont fournis. »
Des engagements concrets et un rendez-vous à Kinshasa
Le forum a débouché sur des résultats tangibles, illustrant la volonté de passer de la parole aux actes. L'exemple le plus marquant est le mémorandum d'entente signé par le Ministre des Ressources Hydrauliques et Energie, Molendo Sakombi, avec une compagnie américaine pour un projet de transport d'électricité depuis l'Angola vers la RDC. La Première Ministre a toutefois précisé que ce projet ne signifiait en aucun cas l'abandon du méga-projet Grand Inga.
L'engouement est tel que des rendez-vous ont déjà été pris à Kinshasa avec plusieurs entreprises désireuses de concrétiser leur intérêt. Judith Suminwa a également salué le rôle de la diaspora congolaise, notamment des femmes occupant des postes stratégiques aux États-Unis, prêtes à revenir investir et à contribuer à l'essor économique de leur pays d'origine.
Reprenant à son compte la formule du Ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku, elle a conclu sur une note offensive : « Tous les défis sont des opportunités d’affaires ». Le déficit énergétique devient une opportunité pour les investisseurs privés grâce à la loi sur la libéralisation du secteur ; les immenses ressources hydrauliques ouvrent la voie à des micro-barrages ; et le besoin criant en infrastructures peut être comblé via des partenariats public-privé. « Nous sommes vraiment un pays où tous nos défis sont des potentialités de business pour nos partenaires », a-t-elle conclu, tout en réitérant l'exigence d'un partenariat juste, équitable et véritablement profitable au développement de la République Démocratique du Congo.
C’est depuis le Kenya que l’ex-président congolais Joseph Kabila a lancé la plateforme politique « Sauvons la RDC ». Il n’en fallait pas plus pour que Kinshasa accuse de nouveau Nairobi de servir de base arrière à ses ennemis. Un nouvel exemple de la profonde dégradation des relations entre Félix Tshisekedi et William Ruto.
«Nairobi commence un peu à devenir la capitale du complot contre la RDC. » C’est en ces termes que le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, a réagi au lancement, depuis le Kenya, du mouvement « Sauvons la RDC ». Cette nouvelle plateforme d’opposition a été inaugurée le 15 octobre, au terme de deux jours de conclave entre des représentants de l’opposition et de la société civile congolaises, réunis à l’initiative de l’ex-président, Joseph Kabila.
Condamné à mort pour « trahison » le 30 septembre dernier, l’ancien chef de l’État a pris les commandes de ce mouvement qui s’est donné pour mission de « mener des actions en vue de mettre fin à la tyrannie » en RDC. Agacées, les autorités congolaises ont aussitôt condamné une « réunion entre un mélange de fugitifs et de condamnés ». Une « messe noire », selon les mots du ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, dont les propos illustrent une nouvelle fois la détérioration des relations entre Félix Tshisekedi et William Ruto.
Le tournant de 2023
La méfiance entre les deux hommes ne date pas d’hier. Pour la comprendre, il faut remonter à l’année 2023. Élu depuis quelques mois à la tête du Kenya, William Ruto a succédé à Uhuru Kenyatta, dont il a été à la fois le vice-président et l’adversaire. Kenyatta entretenait de bonnes relations avec Félix Tshisekedi. Les deux chefs d’État avaient noué d’étroits liens diplomatiques et économiques depuis 2019.
Quand William Ruto arrive au pouvoir, il hérite d’un dossier brûlant : celui du conflit dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23 viennent de conquérir leurs premiers bastions, avec le soutien du Rwanda. L’armée kényane constitue, à l’époque, la colonne vertébrale de la force régionale déployée par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) à Goma. Mais Félix Tshisekedi l’accuse d’être passive, voire complice des rebelles et s’en prend directement au commandement kényan de l’organisation. En décembre 2023, il finit par pousser les troupes de l’EAC vers la sortie.
Quelques jours plus tard, c’est d’un hôtel du cœur de Nairobi que vient le coup de théâtre. Le 15 décembre, l’ex-patron de la commission électorale congolaise, Corneille Nangaa, et le président du M23, Bertrand Bisimwa, annoncent ensemble la création de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), nouvelle vitrine de la rébellion.
« Le M23 ? En quoi est-ce le problème du Rwanda ? »
Stupéfaite, la RDC rappelle son ambassadeur et exige des sanctions de la part des autorités kényanes. « [Kinshasa] voulait savoir si nous pouvions arrêter ces personnes. Je leur ai répondu : le Kenya est une démocratie, nous ne pouvons pas arrêter chaque personne qui fait une déclaration », balaie William Ruto.
En coulisses, l’entourage du président kényan évoque alors une réaction « excessive » des autorités congolaises et tente de relativiser. « Nous travaillons en étroite collaboration pour combler les lacunes qui ont pu exister à la suite du retrait des troupes kényanes de l’est de la RDC », nous confiera quelques mois plus tard un diplomate kényan. Mais le lancement de l’AFC à Nairobi constitue un point de rupture entre les deux présidents.
Félix Tshisekedi est désormais convaincu que son homologue a pris fait et cause pour le Rwanda. Ses proches en veulent pour preuve les déclarations de William Ruto dans une interview accordée à Jeune Afrique, en mai 2024. « Nous avons demandé lors d’une réunion si les membres du M23 étaient rwandais ou congolais, y déclare le président kényan. La RDC a répondu qu’ils étaient congolais. Fin du débat. S’ils sont congolais, en quoi est-ce le problème du Rwanda ? » Quelques mois plus tard, Félix Tshisekedi lui reprochera sa gestion « partiale » du processus de paix de Nairobi.
Une consule nommée à Goma
La chute de Goma, en janvier 2025, n’aide pas à calmer les tensions. Deux jours après l’entrée des troupes du M23 dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, William Ruto convoque un sommet virtuel de l’EAC mais Félix Tshisekedi boude l’événement. Depuis, l’AFC/M23 a étendu sa présence au Sud-Kivu et développé, sur place, un maillage politique et administratif. C’est dans ce contexte que les autorités kényanes ont nommé une nouvelle consule générale à Goma, le 15 août. L’annonce a suscité l’ire de Kinshasa, qui a dénoncé une décision inappropriée. En guise d’apaisement, l’administration Ruto a répondu que, de toute façon, cette nomination devrait être validée par le gouvernement congolais.
Malgré tout, la méfiance demeure entre Félix Tshisekedi et William Ruto. Le contexte diplomatique n’impacte pour l’instant pas les intérêts commerciaux kényans en RDC – le Congo est notamment l’une des priorités de la banque kényane Equity Bank. Mais Kinshasa n’a toujours pas désigné d’ambassadeur à Nairobi et les tensions se cristallisent aujourd’hui autour du cas Joseph Kabila.
L’ex-président a multiplié ces derniers mois les séjours dans la capitale kényane, où il dispose d’une résidence. Plusieurs sources confirment qu’il y a fait étape avant de se rendre à Goma, en mai dernier. Deux de ses collaborateurs affirment en outre qu’il a rencontré le président William Ruto, le 14 octobre, en marge de son conclave. Sollicité pour confirmer la tenue de cette réunion, le porte-parole de la présidence kényane n’a pas répondu.
Julien Paluku Kahongya, Ministre du Commerce Extérieur de la République Démocratique du Congo, a pris part, ce mardi 21 octobre 2025 à Genève en Suisse, à une réunion des Ministres africains du Commerce. Une rencontre organisée en marge de la 16ème Session de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED en sigle, ouverte ce lundi 20 octobre et durera 4 jours.
Objectif : définir des stratégies pour renforcer l’intégration des pays africains dans le système commercial multilatéral. Les discussions ont porté sur les défis structurels du continent, notamment la transformation locale des matières premières, l’accès au crédit, les infrastructures insuffisantes, la fracture numérique ou encore les enjeux climatiques.
Le Ministre congolais a rappelé que « la promotion du commerce en Afrique passe par l’effectivité de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) », tout en plaidant pour des réformes au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de la CNUCED.
Un financement ambitieux pour redorer le secteur du Commerce congolais
Dans la foulée, Julien Paluku s’est rendu au siège de l’OMC, accompagné de Jules Muilu Mbo, Secrétaire Général au Commerce extérieur. Il y a obtenu un engagement du Cadre Intégré Renforcé (CIR), un programme d’aide au commerce destiné aux pays les moins avancés.
La RDC bénéficiera ainsi d’un financement de 3,5 millions de dollars. Cet appui vise à développer le commerce numérique, soutenir le secteur privé dans la production de l’huile de palme, du cacao et du café, renforcer les capacités de l’Office congolais de contrôle (OCC) à travers la création de nouveaux laboratoires certifiés, étendre l’exportation de produits estampillés « Made in DRC ».
Julien Paluku a salué cette initiative et félicité Ratnakar Adhikari, Directeur exécutif du CIR, pour son soutien.
Un partenariat stratégique RDC-Maroc
Un peu plus tôt, le Ministre congolais s’est entretenu avec Ryad Mezzour, Ministre marocain de l’Industrie et du Commerce. La rencontre s’est tenue en présence de Paul Empole Efambe, ambassadeur et représentant permanent de la RDC auprès de l’Office des Nations Unies à Genève. Les deux responsables ont échangé sur le développement des chaînes de valeur autour de l’industrie des batteries et des véhicules électriques, secteur clé pour les deux pays.
Il faut rappeler qu’à l'ouverture des assises ce lundi 20 octobre 2025 à Genève en Suisse de cette 16ème Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement-CNUCD placée sous le thème "Façonner l'avenir : opérer une transformation économique qui contribue à un développement équitable, inclusif et durable" et qui traite plusieurs sujets dont le commerce, la facilitation des échanges, le commerce numérique, la résilience face aux chocs climatiques et économiques et le développement durable, la République Démocratique du Congo, par l’entremise de son Ministre du Commerce Extérieur, a plaidé pour un accompagnement pour définir sa politique commerciale avec des outils clairs pour gagner davantage plusieurs marchés à travers le monde.
Devant les dirigeants mondiaux dont la Secrétaire Générale de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement-CNUCD, Rebeca Grynspan et la Directrice Générale de l'Organisation Mondiale du Commerce-OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, mais aussi les Ministres du Commerce de la planète, les lauréats du prix Nobel et les experts, le Ministre Julien Paluku Kahongya a bien vendu les opportunités qu'offre la RDC dans plusieurs secteurs dont les mines, l'agriculture, l'énergie, le commerce, les infrastructures et le tourisme.
Au cours de la réunion des Ministres de G77 et la Chine, le Ministre du Commerce Extérieur a appelé l'Organisation Mondiale du Commerce-OMC à sanctionner les pays qui s'illustrent dans l'unilatéralisme, et cela, au détriment du multilatéralisme pour ainsi faire respecter les règles qui régissent le commerce international.
Faisant suite à la récente mission gouvernementale pour la relance de la coopération sud-sud, Me Guy Kabombo Muadiamvita est à pied d'œuvre pour la redynamisation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
À SAO PAULO, centre commercial et industriel du Brésil, le numéro 1 de la défense nationale congolaise, a visité quelques sociétés se rapportant à de l'industrie de la défense, dans l'optique de renforcement et de la modernisation des équipements militaires.
Chez Embraer, une entreprise aérospatiale avec plus de 5 décennies d'expériences en aéronautique et la défense et sécurité, Me Guy Kabombo Muadiamvita, accompagné du chef d’état-major général adjoint, le Lieutenant-Général général Yshaligonza Nduru ont participé à une démonstration des équipements militaires de la dernière génération. S'en est suivi des séances de travail avec plusieurs responsables de l'industrie de la défense Brésilienne.
Le programme d'itinérance du VPM de la Défense Nationale au Brésil, prévoit un tête à tête avec son homologue brésilien José Múcio Monteiro, ainsi que la signature de l'accord de Coopération militaire, à la suite de la déclaration d'intention signée au mois d'août dernier.
Cette concrétisation de la coopération militaire, vient marquer la volonté du Commandant Suprême, le chef de l'État, S.E.M Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour la redynamisation des FARDC, en vue de leur montée en puissance.
C’est depuis Banjul, en Gambie, que la voix de la République Démocratique du Congo a retenti avec force hier, mardi 21 octobre 2025. Devant la prestigieuse 85ème session de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), le Ministre des Droits Humains, Maître Samuel Mbemba Kabuya, a livré un plaidoyer vibrant et un réquisitoire sans concession contre le Rwanda, accusé d'être l'auteur d'un Genocost qui endeuille l'Est du pays depuis trois décennies. Un grand discours qui appelle l'Afrique à prendre ses responsabilités face à une tragédie humaine sans précédent.
Désigné pour prendre la parole au nom des Etats membres de l'Union Africaine lors de la cérémonie d'ouverture, Samuel Mbemba a saisi cette tribune continentale pour dresser un tableau en deux temps de la situation des droits humains en RDC. D'un côté, les avancées significatives réalisées sous le leadership du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ; de l'autre, le drame humanitaire abyssal imposé par une guerre d'agression qui ne dit pas son nom.
Les acquis du mandat de Félix Tshisekedi mis en lumière
Avec la rigueur d'un homme de droit, Me Samuel Mbemba a d'abord tenu à rappeler les efforts colossaux du Gouvernement congolais pour ancrer une culture des droits fondamentaux. Il a ainsi énuméré des réformes phares qui transforment la société congolaise : la promotion active de la parité homme-femme, la gratuité de l’enseignement de base qui a remis des millions d'enfants sur le chemin de l'école, la mise en place de programmes de formation professionnelle pour arracher la jeunesse au désœuvrement, ou encore la prise en charge médicale des enfants drépanocytaires.
Le Ministre a particulièrement insisté sur deux piliers de la vision du Chef de l'Etat : la Couverture Santé Universelle, dont la gratuité de la maternité constitue une révolution pour des milliers de femmes, et l'instauration d'une justice transitionnelle. Ce mécanisme, a-t-il précisé, vise à assurer une "prise en charge holistique des femmes victimes des victimes de la guerre d’agression nous imposée par le Rwanda", reconnaissant ainsi leur statut et leur souffrance.
Après avoir exposé ces progrès, le ton du Ministre s'est durci pour aborder ce qu'il a qualifié de "défi majeur de la RDC pour les droits humains". Sans détour, il a pointé du doigt la guerre d'agression rwandaise comme la source de violations massives et systématiques des droits de l’homme depuis 30 ans.
Les chiffres qu'il a avancés sont glaçants: plus de 10 millions de morts et plus de 10 millions de déplacés internes. Pour couper court à tout déni, le Ministre a souligné que ces chiffres sont corroborés par différents rapports de l’ONU, dont le dernier en date remonte à juillet 2025 et fustige clairement le Rwanda et ses supplétifs de l’AFC/M23.
Humanisant cette statistique macabre, il a lancé à l'assemblée : "Il s’agit des hommes et des femmes comme vous dont les vies ont basculé au drame du jour au lendemain". Pour matérialiser l'horreur, il a listé les noms de localités devenues des symboles de la barbarie : Kishishe, Kibumba, Kitchanga, Maboya, Kanyabayonga, Bwito et Minova. Dans ces lieux, a-t-il martelé, des populations "ont subi une épuration ethnique systématique pour s’accaparer de leurs terres minières". Le mot est lâché, le mobile est exposé : un génocide économique, un Genocost.
Un appel pressant à la conscience africaine
Face à ce drame que l’humanité n’ait jamais connu, la RDC a décidé de ne plus se taire et d'agir. Me Samuel Mbemba a fait deux annonces capitales. Premièrement, la résolution historique adoptée par le Parlement congolais le 17 octobre 2025, reconnaissant officiellement les génocides commis en RDC. Deuxièmement, la création prochaine d'un mémorial du Genocost à Kinshasa, invitant solennellement les participants à venir s'y recueillir pour prendre la mesure de la tragédie.
Le point d'orgue de son intervention a été un appel direct et puissant à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Le Ministre a demandé à l'institution panafricaine "d’envoyer un signal fort pour décourager l’entêtement du Rwanda et la main invisible derrière lui". Cette interpellation vise non seulement Kigali, mais aussi les puissances qui, dans l'ombre, soutiennent cette entreprise de déstabilisation et de prédation.
En conclusion de son intervention, Me Samuel Mbemba a élargi sa réflexion en plaidant pour une décolonisation des droits humains, suggérant que l'Afrique doit s'approprier les concepts et les mécanismes de justice pour répondre de manière authentique et efficace à ses propres tragédies.
C’est hier mardi 21 octobre que la plénière de l’Assemblée nationale a officiellement pris acte de la réintégration d’Aimé Boji Sangara, élu de Walungu dans le Sud-Kivu, comme membre du regroupement politique Actions des Alliés et Union pour la Nation Congolaise (A/A-UNC) dans l’hémicycle.
La Chambre basse du Parlement a également acté la réintégration de Jean-Pierre Kezamudru, ancien vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique au sein du gouvernement Suminwa. Elu de Niangara dans le Haut-Uélé, il fait également partie du regroupement A/A-UNC. Il avait quitté l’exécutif à la suite d’un remaniement ministériel ayant conduit à son remplacement par le député Théodore Kazadi Mwayila.
Cependant, les deux élus issus du regroupement de Vital Kamerhe retrouvent cette deuxième institution de la République en proie à une grève de son personnel administratif qui a bouclé toutes les voies d’accès au Palais du peuple. La plénière a dû être repoussée de quelques heures à la suite des remous des grévistes.
Ces derniers protestent contre la non-application des engagements pris par les autorités de la Chambre basse du Parlement. Ils exigent, entre autres, l’amélioration de leur salaire ainsi que la prise en charge médicale effective.
Ils ont également fustigé les récentes déclarations du président intérimaire de l’Assemblée nationale, tenues lors d’un séjour en Belgique, selon lesquelles le salaire de base des agents s’élèverait à 2.500 dollars américains. Une affirmation qualifiée de « contre-vérité » par le collectif du personnel administratif, qui soutient que la majorité des employés perçoivent moins d’un quart de ce montant.
Ce mouvement social met une fois de plus en lumière les inégalités salariales et le climat social tendu au sein des institutions publiques congolaises.
Les grévistes appellent les autorités compétentes à honorer leurs engagements afin de permettre une reprise rapide des activités au sein de la Chambre basse du Parlement.
Le 11 octobre 2025, devant la communauté congolaise de Belgique, le chef de l’État de RDC a assuré que la main tendue à son homologue rwandais pour faire « la paix des braves » dans l’est du Congo, et qui a été rejetée par Kigali, « n'est pas une faiblesse ». Félix Tshisekedi a en outre assuré s’attendre à « une offre » en retour de la part du Rwanda.
À Bruxelles, samedi, devant la communauté congolaise, le président congolais a tenu à défendre sa démarche de paix avec le Rwanda, malgré le rejet par Paul Kagame de sa main tendue. Le chef de l’État de RDC dit désormais « attendre une offre » de Kigali, convaincu que sa proposition de dialogue a « troublé » mais finira par faire réfléchir le camp rwandais.
« Ce que vous devez savoir, c’est que faire la paix, ce n'est pas une faiblesse, a-t-il débuté. Et croyez-moi, je suis très très loin d'être faible. J'ai réussi à le prouver à plusieurs reprises. Si aujourd'hui on parle de sanctions, si aujourd'hui on parle de dialogue, de médiation, que ce soit africaine ou autre, américaine et qatarienne, je crois que c'est grâce quelque part à ce que j'ai aussi fait, ne fut-ce qu'un peu ».
« Je sais que ça a troublé »
Il insiste : « Donc, ce n'est pas du tout une faiblesse, au contraire : c'est une noblesse de savoir faire la paix des braves. Je l'ai proposée, j'attends la réponse. Je sais que ça a troublé. Je ne tiens pas compte de ce qui est sorti. Je sais qu'ils vont réfléchir et ils vont me faire une offre. Et c'est ce que j'attends. »
Jeudi, le président congolais avait appelé son homologue rwandais à avoir « le courage » de travailler avec lui pour faire « la paix des braves » dans l'est de RDC, lors d'un forum diplomatique à Bruxelles, auquel participait également Paul Kagame. Une invitation rejetée par le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe, qui a fustigé du « cinéma politique ».
Parallèlement au processus de paix de Washington entre RDC et Rwanda, des négociations sous médiation du Qatar sont en cours depuis plusieurs mois entre Kinshasa et le groupe politico-militaire AFC/M23.
Région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda, l'est congolais est en proie à des conflits depuis plus de 30 ans. Les violences se sont intensifiées entre janvier et février avec la prise par l'AFC/M23, soutenu par Kigali et son armée, des grandes villes de Goma et Bukavu.
Au terme de son séjour à Bruxelles, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est entretenu avec la diaspora congolaise vivant dans l’ancienne métropole. Mot pour mot, il a déclaré :
« Depuis que nous avons réussi à endiguer cette agression barbare du Rwandais, quand ils ont appris, ils ont entendu parler du fameux deal que nous allons signer avec les USA, qui n’est pas du tout un deal qui consisterait à brader les minerais de la République.
Mais, ils se sont vraiment déployés comme jamais. Comme ils ne le font pas quand il y a des causes à défendre au pays, mais pour ça ils se sont vraiment déployés tous, hein !
Toutes catégories confondues : politiciens, religieux, société civile, tout ce que vous voulez, pour essayer d’empêcher, de dissuader les Américains à faire ce deal avec nous donc pour laisser les Congolais dans la souffrance.
C’est ce que ça veut dire. Donc pour vous dire combien nous avons des ennemis dans ce que nous faisons, mais nous n’avons pas peur de ça… »
Ces paroles révèlent la force d’un déploiement rwandais organisé, capable de mobiliser toutes ses forces à l’étranger pour faire échouer les intérêts du Congo.
Au centre de ce déploiement, une arme invisible et terrifiante : la femme tutsie.
Le témoignage glaçant d’une rescapée : « nos corps sont devenus des armes »
Une rescapée du génocide des Rwandais, Madame Illiminée Kalinganire, a livré sur Radio‑TV Ikamba un témoignage que personne de bonne foi ne peut ignorer :
« Le FPR utilise les femmes et filles tutsies comme des armes de destruction massive. Celles qui se prostituent pour défendre le régime sont considérées comme des héroïnes. On leur enseigne même des pratiques sexuelles extrêmes destinées à troubler et dominer les hommes. »
Elle évoque, à titre de témoignage, des méthodes employées pour aservir psychologiquement des responsables : scènes filmées à leur insu, compromissions forcées, puis chantage.
Son récit mentionne également une pratique appelée felching, utilisée pour rendre les hommes vulnérables et soumis.
Au Rwanda, les femmes sont formées pour séduire, infiltrer et compromettre des décideurs : hôtesses, employées d’hôtels, femmes de chambre, espionnes, postes clés au sein de l’ONU et ses agences, dans les ambassades, le tourisme, la télécommunication, l’aviation civile… toutes peuvent devenir des agents d’influence. Les caméras cachées transforment l’intime en arme. Le but : neutraliser, dominer, obtenir des faveurs internationales.
L’homosexualité instrumentalisée par le régime de Kigali
Le régime du Goliath au corps chétif, Paul Kagame, ne se limite pas aux femmes‑armes. Il a aussi fait de la tolérance calculée de l’homosexualité un instrument stratégique.
Certains hommes sont recrutés, formés et placés pour compromettre d’autres hommes influents ; cette pratique sert à créer des leviers d’emprise et de chantage sur la scène internationale.
L’homosexualité n’est pas illégale au Rwanda, car il n’existe pas de lois qui la pénalisent.
Mais le pays n’offre pas non plus de protection juridique contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.
Bien que la communauté LGBT puisse vivre et s’exprimer avec une certaine liberté, cette situation est calculée par le régime pour protéger ses intérêts et instrumentaliser certaines pratiques au service de sa domination internationale.
L’homosexualité en RDC et le silence complice
Et pendant ce temps, que se passe-t-il en RDC ? La décadence morale gangrène nos institutions.
Déjà en 2020, dans ma tribune intitulée « RDC : un pays laïc ou un pays de mariage pour tous ? », j’avais alerté la nation.
Je rapportais alors les propos d’un cadre du parti Ensemble pour la République, cher à Moïse Katumbi, qui affirmait que 30 % des ministres du gouvernement Sama Lukonde étaient liés à ces pratiques.
Aucune enquête, aucune réaction : le silence complice du péché.
Et pourtant, le Président Félix Tshisekedi avait remis le pays entre les mains de Dieu, confiant la destinée de la RDC à l’Éternel.
Malgré cette foi proclamée, le silence et la compromission morale continuent de miner nos institutions.
Ce constat illustre l’ampleur de la crise morale et spirituelle qui ronge notre pays.
Et les femmes congolaises dans tout cela ?
Pendant que les Rwandaises Tutsies se déploient pour défendre leur patrie par tous les moyens, les femmes congolaises, elles, trop souvent, détruisent la leur.
Elles vont voir les marabouts, féticheurs, pasteurs, prophètes ; elles manipulent par le charme ou l’ambition.
Nos dirigeants deviennent les otages de femmes sans vision, esclaves de leurs désirs personnels.
Aux femmes et filles congolaises d’arrêter avec vos pratiques de Zakalaha : cette soumission totale de l’homme à la volonté de la femme freine le développement de notre pays et mine nos institutions.
Ces pratiques permettent à certaines femmes de pousser nos dirigeants à nommer des incompétents dans des postes clés, leurs parents, amis, ex et voilà pourquoi nous croulons sous les scandales. Nos institutions sont affaiblies parce que la volonté publique est remplacée par des désirs privés.
Qu’on s’entende bien : je ne pousse pas nos concitoyennes à se prostituer. Je leur demande d’être patriotes ! Qu’elles prennent conscience de la responsabilité historique qui est la leur.
Un pays au bord de Sodome et l’appel à la repentance
L’indifférence face à l’immoralité est devenue la règle. L’homosexualité, tolérée et pratiquée dans certaines sphères du pouvoir congolais, n’émeut plus. Pourtant, nous proclamons être un peuple pieux et confier le pays à Dieu.
Je rappelle : Sodome et Gomorrhe furent détruites pour leurs excès. Si nous persévérons dans la compromission morale, le Congo risque de subir la colère du Très-Haut.
Le silence des responsables face à ces dérives est le silence complice du péché.
Le Congo doit se repentir, comme les Ninivites l’ont fait à l’époque de Jonas, pour écouter la voix de l’homme de Dieu, qui garde les mystères de Dieu pour toute délivrance et est la bouche de l’Éternel.
Esaïe 18:3 est clair : « Vous tous, habitants du monde, habitants de la terre, voyez la bannière qui se dresse sur les montagnes, écoutez la trompette qui sonne ! »
Il faut regarder la bannière, qui est l’ambassadeur, l’envoyé de Dieu, et écouter la trompette, la bouche autorisée.
C’est par ce chemin de repentance et de réforme spirituelle que notre pays pourra se relever et retrouver la bénédiction divine.
En lieu et place d’imiter le Rwanda en sponsorisant les équipes de football européens, réajustons les choses avec les mêmes armes pour contrer leurs démarches que le chef de l’État a appelé leur fameux « déploiement ».
Femmes congolaises, levez-vous !
Femmes et filles du Congo, vous êtes la clé de la renaissance nationale.
Abandonnez les pratiques qui soumettent vos hommes à vos intérêts particuliers. Écartez‑vous des fétiches, des marabouts et des complaisances.
Mettez votre charme, votre foi et votre intelligence au service de la Nation. Devenez des bâtisseuses et non des destructrices.
Apprenez quelque chose des Rwandaises Tutsies : pas leurs dérives, mais leur discipline et leur dévouement à l’État. Déployez-vous, mais pour le Congo, avec la dignité et le sacrifice requis.
Levez-vous comme Ndona Kimpa Vita : femmes de foi, de courage et d’honneur, prêtes à porter la patrie sur leurs épaules.
Le Président a parlé : ils se sont déployés.
Femmes congolaises, déployez‑vous aussi pour le Congo, pour l’avenir, pour la dignité de notre peuple.
En mission parlementaire vers Walikale, le député national Charles Sabungo, élu de Goma, a effectué une escale marquante à Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, où il a apporté une assistance humanitaire à ses électeurs déplacés par le conflit armé.
Ce geste, hautement symbolique dans un contexte régional marqué par des déplacements massifs de population entre les villes de Goma, Beni, et au-delà vers des pays voisins, illustre l’importance de la solidarité interne dans la sous-région des Grands Lacs.
Dans son message, l’élu a exhorté les déplacés à garder espoir et à soutenir les efforts institutionnels pour la paix, appelant à la cohésion nationale et régionale. « Le retour à la stabilité est possible. Le Chef de l'État mène un travail de fond pour y parvenir », a-t-il déclaré.
Les bénéficiaires ont exprimé leur profonde gratitude, saluant un représentant proche de leur réalité, engagé tant sur le plan local qu’à Kinshasa. Cette action, qui s’ajoute à une précédente initiative à Kinshasa, s’inscrit dans une logique de proximité et de cohésion transcommunautaire, essentielle pour une paix durable dans la région.