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Pavé dans la mare !

L’opposition, la vraie, n’a pas répondu à l’invitation de Joseph Kabila hier mardi 14 octobre à Nairobi. Condamné à mort par la justice militaire pour notamment haute trahison, crimes de guerre et lien avec les rebelles, le premier sénateur à vie de la RDC entend fédérer autour de sa personne des forces politiques et sociales de l’opposition. Les leaders de l’opposition auraient évité d’accorder un blanc-seing à 18 ans de gouvernance de Joseph Kabila qui cherche, par tous les moyens, à trôner à la tête de l’opposition contre Félix Tshisekedi.

Cependant, l’ossature politique de ce conclave a été constituée essentiellement des kabilistes qui sont restés fidèles à l’ancien chef de l’Etat. Même Moïse Katumbi n’a pas fait le déplacement de la capitale kenyane. Il n’y a même pas envoyé des émissaires. Bien naturellement, les opposants qui ont pignon sur rue étaient de grands absents.

Le choix de Nairobi n’est pas anodin. En effet, depuis l’élection de William Ruto, le successeur de Uhuru Kenyatta, les relations entre le Kenya et la RDC se sont gravement dégradées. La position adoptée par Nairobi au sein de la communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC), n’était de nature à rassurer toutes les parties.

Le Kenya va constituer l’essentiel des troupes des pays de l’EAC dont il va assurer le commandement. Pour sa partialité, Kinshasa a exigé son départ du territoire congolais. Parmi les pays de cet espace de l’Afrique de l’Est auquel la RDC était dernier à y adhérer, le Burundi a été parmi les pays qui se sont insurgés contre le traitement partisan du Kenya.

L’incident diplomatique entre Kinshasa et Nairobi en ce qui concerne la nomination d’un consul à Goma, sous occupation du Rwanda et avec ses supplétifs du M23, sera la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase. Le tollé soulevé par le gouvernement congolais a obligé le Kenya à revenir sur sa décision.

Pourtant, c’est Nairobi qui a accueilli le tandem victorieux de la présidentielle de 2018 après s’être retiré de Genval. C’est encore Nairobi, sous la direction de Uhuru Kenyatta, que tous les groupes armés qui écument l’Est congolais, s’étaient réunis pour parler de la paix. Le M23 a voulu s’associer à ces groupes exigeant un traitement spécial.

Aujourd’hui, c’est le même Nairobi qui accueille une rencontre de l’opposition contre Tshisekedi. Malheureusement, Joseph Kabila est loin de faire l’unanimité au sein de l’opposition au regard des velléités de balkanisation, de plus en plus manifeste, de la part du Rwanda. Ce rendez-vous de Nairobi a tout l’air d’un pavé dans la mare.

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Peine de mort plutôt que la perpétuité !

 

Drôle de choix pour un ancien rebelle, devenu ministre après l’accord de Sun City avant de céder le tablier à sa femme pour préserver le quota de son parti issu de la nébuleuse RCD d’obédience ougandaise. Roger Lumbala a accepté de devenir, après sa destitution du gouvernement, directeur de cabinet pour continuer à conserver l’effectivité du pouvoir, mais surtout, continuer à bénéficier des retombées financières de la fonction de sa femme. Les membres de son parti politique n’avaient pas d’autres choix que de se résigner.

Franco-congolais de par sa double nationalité, cet ancien chef rebelle était recherché. Dans sa fuite, il aurait escaladé le mur d’une ambassade pour y trouver refuge. Il finira par s’exfiltrer pour la France dont il détient la nationalité concomitamment avec la RDC. Ironie du sort, il ne savait pas qu’il était déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt sous le manteau. Appréhendé à Paris, il sera placé sous surveillance avec interdiction de quitter le territoire français.

Sentant que la France tend à devenir une nouvelle prison où il a été accusé des faits présumés de complicité de crimes contre l’humanité commis entre 1998 et 2003 lors du conflit sanglant de la deuxième guerre du Congo, il va chercher à créer des subterfuges en l’occurrence, des tentatives de solliciter son rapatriement en République démocratique du Congo pour cause de maladie.

En tant que citoyen français, la justice a estimé qu’elle peut lui administrer des soins médicaux appropriés. La requête introduite par des avocats de Roger Lumbala sera rejetée.

S’estimant toujours malade, il aurait prétexté que seuls les tradipratriciens congolais sont capables de le soigner. La pilule ne passera pas jusqu’à la fixation pour le 12 novembre prochain de son affaire devant la cour d’assises de Paris.

En attendant, les avocats de ce prévenu franco-congolais dénoncent vigoureusement l’ouverture prochaine du procès de leur client à Paris qualifiant la démarche de détournement de compétence universelle et de mépris de la souveraineté congolaise. Ils souhaiteraient son rapatriement en RDC.

Leader d’une aile du RCD, il est parvenu à être hissé au niveau de député et de sénateur. Aujourd’hui, il appelle au secours les institutions congolaises en dénonçant le mécanisme de la compétence universelle pour justifier ce procès à Paris.

Il risque la prison à perpétuité en France. Mais pour les mêmes faits, c’est la peine de mort en RDC. Il préfère le risque d’écoper de la peine capitale. Un choix curieux. Pour des observateurs, Roger Lumbala est de la race de Thomas Lubanga. Il suffit de le sauver de l’étau de la justice française pour le voir rejoindre la rébellion.

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Kabila comme Sarkozy ?

Les différentes pressions n’ont pas fléchi la position de la Haute Cour militaire de poursuivre son action à l’encontre de l’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila. C’est en principe, aujourd’hui, mardi 30 septembre, sauf imprévu, qu’il pourra connaître son sort après les accusations sur son rôle présumé dans les activités du mouvement armé M23-AFC.

C’est pour la première fois, comme en France avec Sarkozy, qu’un ancien chef de l’Etat sera condamné. Si le successeur de François Hollande a été condamné à 5 ans de prison en prenant part à toute la procédure, Joseph Kabila risque, par contumace, la prison à vie.

Initialement prévue le 1er septembre, cette audience avait été reportée à la demande des avocats de la partie civile, qui avaient sollicité un délai supplémentaire pour déposer de nouveaux éléments. Le 19 septembre, la partie civile a réévalué à 30,6 milliards USD le montant des dommages et intérêts réclamés à Joseph Kabila, contre 24 milliards ultérieurement.

Par ailleurs, les avocats de la République ont également demandé la confiscation de tous les biens de cet ancien chef de l’État avant de plaider pour une condamnation à perpétuité.

Pour rappel, l’Auditeur Général des FARDC avait requis, le 22 août, la peine de mort ainsi que la saisie des avoirs de Joseph Kabila. A l’audience qui avait précédé celle dudit réquisitoire, il était prévu la comparution de quelques témoins, qui devaient se prononcer par rapport aux griefs contre Kabila.

Finalement, le jour de ladite audience, les témoins n’étaient pas présents. Dans son argumentation, le ministère public avait évoqué des raisons sécuritaires.

En attendant, plusieurs pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont eu à exprimer leur inquiétude, craignant de créer un précédent aux conséquences graves pour la stabilité politique régionale alors que Kinshasa est en pourparlers avec le M23 à Doha.

L’idéal pour ces pays de l’Afrique australe en l’occurrence le Zimbabwe, serait de nouer le dialogue entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur en vue de calmer le jeu.

Il est cependant vrai de reconnaitre que la SADC est en froid avec la République démocratique du Congo depuis la prise de Goma. On a comme eu l’impression que certains pays de la SADC se rapprochaient des pays de l’Afrique de l’Est pour faire pression sur Kinshasa.

Par ailleurs, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa aurait eu à aborder la question directement avec Joseph Kabila et Cyril Ramaphosa en vue d’une médiation.

Félix Tshisekedi s’est rendu en Afrique du Sud. À cette occasion, il a échangé avec son homologue Cyril Ramaphosa, un entretien marqué par la recherche d’apaisement dans un contexte régional de plus en plus tendu.

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Sauver les meubles !

Après l’éviction de Vital Kamerhe, l’UNC continue de ruminer sa colère. L’avenir de son appartenance au sein de la plateforme présidentielle ne semble pas, cependant, remise en cause. Rien n’a encore été décidé. Sans doute, le directoire du parti de Kamerhe devra attendre le retour du Chef de l’Etat de New York pour tirer cette situation au clair.

Il est, cependant, vrai que 24 heures avant la plénière de ce lundi fatidique, une délégation de l’UNC avait fait le déplacement de la 10ème Rue pour tenter de désamorcer la tension et sauver ce qui pouvait l’être encore. Dans l’entendement des partisans de l’ancien speaker de la chambre basse du Parlement, l’UDPS, considérée comme l’épine dorsale de la majorité présidentielle, pouvait bien jouer de son influence.

En effet, plusieurs responsables à la manette dans la destitution de Kamerhe sont issus de l’UDPS en l’occurrence, l’UDPS Crispin Mbindule, initiateur de la pétition. Jean-Claude Tshilumbayi, en sa qualité de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, a présidé la plénière qui a scellé le sort de cet allié majeur de Tshisekedi et finalement, Peter Kazadi Kankonde, en tant que président de la commission spéciale.

En réaction à cette journée dominicale alors que toutes les batteries étaient mises en marche pour en finir avec la présidence UNC de l’Assemblée nationale, Augustin Kabuya a sollicité de ses interlocuteurs un délai de réflexion.

C’est alors que l’UNC s’est rendu compte que les carottes étaient cuites. Il ne restait plus que de sortir la tête haute afin d’éviter toute humiliation par la vindicte de la plénière. D’où, la démission.

Entretemps, l’Autorité suprême de l’Union sacrée a réaffirmé à partir de New York que l’ancien Président de la Chambre basse du Parlement demeure son allié avant d’avouer ne pas être à l’origine de cette démission. Quoi qu’il soit, il continue à le considérer comme un allié.

Pour Félix Tshisekedi, ce qui se passe à l’Assemblée nationale relève des questions internes d’une institution. Il ne peut donc pas s’en mêler quoi que garant du bon fonctionnement des institutions.

C’est dire tout est suspendu au retour du Chef de l’Etat étant donné qu’au cours de la dernière interinstitutionnelle, il avait appelé à une rentrée parlementaire apaisée.

En attendant, le chambardement du bureau de l’Assemblée nationale va naturellement impacter sur la ratification de l’accord de Washington qui attendait cette session de septembre alors que le parlement rwandais l’avait déjà fait. Il y a également l’examen du projet du budget déposé par le gouvernement dans le délai constitutionnel.

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Regards en chiens de faïence !

Entre le 1er Vice-président, Jean-Claude Tshilumbayi et le 2ème Vice-président, Christophe Mboso, c’est le « je t’aime moi, non plus ». Les deux membres du bureau, rescapés de la pétition contre les 5 autres membres, sont d’accord sur le principe que Vital Kamerhe se conjugue désormais au passé. Mais, le dur reste à venir, la succession du speaker.

Les deux personnalités, pourtant de la même plateforme présidentielle, se regardent en chiens de faïence. Entretemps, aucune directive de l’Union sacrée pour orienter les ambitions des uns et des autres. Entretemps, des conciliabules se multiplient aux différents états-majors des partis de la majorité pendant que dans l’officiel, les débats se poursuivent sur la mise en place de la commission ad hoc.

Tous les coups étant permis, de nouvelles signatures sont en train d’être collectées en vue de déchoir Jean-Claude Tshilumbayi que les pétitionnaires accusent d’une absence prolongée aux plénières, ainsi qu’une présumée complicité avec Vital Kamerhe, visant à bloquer ou à étouffer certaines initiatives parlementaires.

Si lesdits pétitionnaires parviennent à réunir le seuil des signatures requis, la voie sera ouverte pour le 2ème vice-président pour assumer le reste du processus jusqu’à la mise en place d’un bureau d’âge. En réalité, c’est pour la 3ème fois que cette occasion s’offre à Mboso.

En effet, Christophe Mboso Kodia Mpuanga à 83 ans, reste un félin capable de rebondir sur sa proie pendant qu’on s’y attend le moins. Naturellement, en cas de déchéance de Kamerhe, il va assumer la présidence provisoire du bureau d’âge.

Rien ne l’empêche, cependant, d’être candidat après son mandat éventuellement au bureau provisoire. L’histoire semble balbutier en sa faveur. Il sied de rappeler, à ce propos, qu’en janvier 2021 après la destitution du bureau dirigé par Jeanine Mabunda, Mboso avait occupé le perchoir en tant que doyen d’âge avant d’être élu président du bureau définitif. Il aura procédé à la remise-reprise avec lui-même.

Cependant, à la fin du 1er quinquennat de Félix Tshisekedi, l’élu du Kwango va, à nouveau chercher le perchoir. Ce sera sans compter avec les primaires qui vont jeter leur dévolu sur Vital Kamerhe. Il continuera de ruminer sa colère à son siège de 2ème Vice-président. Aujourd’hui qu’il voit s’ouvrir, une fois de plus, le chemin du perchoir, c’est JC Tshilumbayi qui s’y interpose. Mais Mboso détient plusieurs tours dans ses manches.

Qu’cela ne tienne, à l’Assemblée nationale, la commission a été constituée après que les présidents des groupes parlementaires ont désigné les députés nationaux appartenant à leurs groupes respectifs. Les travaux d’examen de cette commission débuteront dès demain, jeudi, et un rapport final sera présenté après trois jours, soit 72 heures.

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Alea jacta est ?

A quelques heures de la rentrée parlementaire 2025, c’est la surchauffe au niveau de différents états-majors politiques. Le Bureau de la chambre basse du Parlement reste suspendu à la détermination des élus nationaux de venir à bout de la présidence de Vital Kamerhe. Curieusement, il s’agirait d’une initiative de ses compères de l’Union sacrée.

Entretemps, l’UDPS joue au ponce Pilate, se contentant d’affirmer que la pétition contre Vital Kamerhe et d’autres membres du Bureau de l’Assemblée nationale n’est nullement l’œuvre du parti présidentiel alors que 235 signatures auraient déjà été enregistrées sur la liste de pétitionnaires dépassant largement les 152 députés nationaux détenus par l’UDPS et sa mosaïque d’alliés.

Cette prise de position démontre que l’UDPS semble jouer à l’équilibriste tout en se penchant malignement du côté des frondeurs. On croirait, de ce fait, que le sort dudit Bureau est déjà scellé. Ironie des circonstances, c’est en ce moment précis que la cellule nationale des renseignements financiers vient fourrer son nez. Elle accuse le speaker de cette Chambre du Parlement d’avoir un compte bancaire fictif et d’y avoir transféré au moins 9 millions de dollars provenant des caisses de cette institution.

De l’avis de cette cellule des renseignements, ces transactions n’apparaissent pas dans la comptabilité officielle. Le dossier a été transmis au parquet général près la Cour de cassation qui a déjà été saisi pour l’ouverture d’une enquête.

Pour rappel, c’est la même cellule des renseignements financiers qui avait découvert la tentative de détournement de Constant Mutamba. Le camp de Kamerhe aurait déjà réagi en qualifiant de sans preuve et même infondées, ces accusations.

Il sied de noter qu’à chaque rentrée d’un grand événement en RDC, il y a comme une montée de tensions. Pour preuve, il a fallu plusieurs réunions en vue de convaincre les syndicalistes de l’EPST d’accepter de reprendre la craie. De la même manière pour cette rentrée parlementaire, la réunion interinstitutionnelle appelant à une reprise apaisée n’aurait pas malheureusement suffi pour calmer la tempête.

Les frondeurs sont revenus à la charge et leur nombre est allé crescendo sur la liste de pétitionnaires. Cependant, il faudrait craindre que la Chambre Haute du Parlement puisse connaitre le même sort alors que le Bureau de Sama Lukonde s’est toujours montré loyal au Chef de l’Etat par rapport à Vital Kamerhe qui a eu à souffler, à un moment donné, le chaud et le froid.

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Décor planté !

La 80ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies s’est ouverte depuis hier, mardi 9 septembre à New York. Tandis que la session proprement dite avec débat général de 193 Etats membres est prévue dès le 23 septembre prochain. Et pour thème, « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ».

La République Démocratique du Congo a donné le ton avant ce rendez-vous de New York, à Genève, lors de la 60ème session sur les droits de l’homme. Elle a appelé, à cette occasion, à la reconnaissance internationale des génocides commis en RDC pendant les 30 dernières années.

La tribune des Nations Unies sera l’occasion pour exiger une justice réparatrice et une paix durable en dépit des processus de Doha et de Washington. Les blessures toujours béantes subies par le peuple congolais de la part des agressions du Rwanda et de ses supplétifs de l’AFC/M23, ne peuvent pas demeurer impunies. Les auteurs doivent être traduits en justice.

Pour le Gouvernement congolais, tous les crimes de masse et de nettoyage ethnique seront jugés avant de rappeler les violences récentes dans la région, en l’occurrence, le massacre de plus de 300 personnes à Rutshuru en juillet dernier.

A cela s’ajoute, le rapport du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU qui a apporté tous les détails des massacres perpétrés par les agresseurs à l’Est congolais. En outre, l’ONG internationale Human Rights Watch a, pour sa part, documenté le massacre d’environ 140 Hutus, soulignant le ciblage ethnique, un élément central du génocide. Il y a lieu d’évoquer également le génocide de Kishishe en 2022 qui marque la continuité et la gravité de ces crimes sur le territoire congolais.

La Communauté Internationale ne doit pas restée passive face à ces tueries de masse. Kigali qui a juré d’empêcher toute forme de génocide à l’image de ce qui s’est produit sur son territoire en 1994 a eu à rééditer ces méfaits à l’est congolais.

Si rien n’est fait dans ces tragédies sur les populations congolaises, on parlerait d’une certaine complicité de cette communauté qui, au début, a tenté de minimiser voire de relativiser ces actes ignobles.

Au début de cette nouvelle agression, la RDC a eu à dénoncer la présence du M23 armée et équipée par le Rwanda avant de l’adjoindre une branche politique l’AFC dirigée par Nangaa. En réalité, c’étaient des militaires rwandais déguisés. Le Rwanda a usé du même modus operandi depuis l’AFDL, en passant par le RCD et le CNDP avant de chuter avec l’AFC/M23.

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Entre Jobourg et Genval

La RDC se trouve, à nouveau, à la croisée des chemins. A l’époque, Joseph Kabila qui était déclaré fin mandat par la constitution héritée du dialogue intercongolais de Sun city en 2002, a cherché à contourner cette loi fondamentale pour se représenter, une fois de plus, à la magistrature suprême.

C’était sans compter avec l’opposition réunie à Genval sous le parrainage de la fondation Kofi Annan. Un candidat unique de l’opposition avait été désigné jusqu’à ce que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se soient démarqués de ce choix commun pour désigner à Nairobi le fils du Sphinx de Limete, candidat à cette présidentielle.

Aujourd’hui encore, l’histoire se répète, mais cette fois-ci, avec la fondation Thabo Mbeki. Les invitations ont été lancées pour une conférence en faveur de la paix et la sécurité qui devrait servir de cadre de dialogue entre les différents acteurs de la crise en RDC.

Cependant, un couac. Deux absences majeures. Il s’agit du conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité et du président de l’Assemblée nationale ainsi que de l’ancien ministre de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi.

En outre, Martin Fayulu qui s’évertue à mettre en place son Camp de la patrie, a dû renoncer à la dernière minute. Ces absences vident, ipso facto, ce forum de sa quintessence. Mais, la fondation Thabo Mbeki n’a pas voulu décommander ce rendez-vous censé débuter aujourd’hui mercredi 3 septembre jusqu’au samedi 6 septembre prochain à Johannesburg.

L’AFC de Corneille Nangaa a promis d’y prendre part alors que son mouvement est en pourparlers avec la délégation de Kinshasa à Doha. Ce sera le premier forum où les congolais accepteront de se mettre d’accord en temps record si le jeu n’est pas joué d’avance au regard des accointances entre Mbeki, Kabila et Kagame.

Pour rappel, Thabo Mbeki alors président sud-africain a eu à abriter le dialogue intercongolais qui a largement débordé sur le calendrier convenu. Ces assises se sont étalées sur plusieurs mois sans résultat entre les parties. Il aura fallu imposer une constitution, sui generis, et une transition d’un président de la République avec 4 vice-présidents.

Pour la fondation Mbeki, on évoque la probabilité d’un chef commun de l’opposition qui devra être incarné par Joseph Kabila au détriment de Moïse Katumbi qui commencerait, de moins à moins, à s’accrocher au pouvoir. En quatre jours, on aura réglé l’affaire avec un moindre coût financier, plutôt que d’exploiter le schéma des prélats catholiques et protestants.

Nul n’est besoin de rappeler que les facilités financières ne sont plus les mêmes depuis l’avènement de Tshisekedi qui a dû fermer tous les robinets. De cette façon, s’attarder sur un tel forum sans soutien des partenaires financiers reste un pari risqué.

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Cordon de la bourse !

Les principales confessions religieuses, en l’occurrence, la CENCO, l’ECC, la Plateforme des confessions religieuses et la coalition Interconfessionnelle pour la nation, chacune a mis de l’eau dans son vin pour faire bloc autour du dialogue. Le pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble se mue carrément à un dialogue inclusif.

Un dialogue politique pour une rencontre entre majorité, opposition, groupes armés, société civile, autorités coutumières et diaspora. Un modèle, mutatis mutandis, taillé sur le dialogue intercongolais de Sun City pour un objectif similaire.

A la différence de ce que proposent les confessions religieuses dans l’inclusivité, pour l’Afrique du Sud, la Communauté Internationale avait pris en charge les participants qui ont largement dépassé le budget qui avait été prévu. Et pour cause, ce forum n’a pas respecté le timing convenu lors des travaux préparatoires. Les délégations se sont perdues dans les détails plutôt que de s’attaquer au nœud du problème.

Pour cette raison, les experts de la Communauté Internationale ont imposé un texte que toutes les composantes et entités ont été obligés de signer. C’est ainsi qu’on a pu avoir un accord politique de Sun city qui a régenté la République jusqu’à ce jour.

Le dialogue des confessions religieuses risque d’être plus compliqué que prévu, d’abord sur le plan budgétaire. La rentrée parlementaire a d’autres priorités pour les prévisions budgétaires de 2026. Il faut commencer par trouver le financement qui passe par le déplacement de tous les participants.

La CENCO et l’ECC doivent détenir la clé de voûte pour pouvoir contourner cette difficulté financière. Autrement,  accepter le financement du gouvernement, c’est obéir à son diktat.

Pour la petite histoire, le défunt maréchal du Zaïre a eu à organiser la Conférence nationale souveraine aux frais du contribuable. Il a eu la latitude de priver les participants de leur per diem quand ils dérapaient au point que nombreux d’entr’eux ne savaient plus payer leurs hôtels surtout, ceux venus des provinces. Comment se départir de l’influence du pouvoir organisateur qui détient le cordon de la bourse ?

Sur le terrain, par ailleurs,  un communiqué d’hier, lundi 25 août,  exprime une vive inquiétude face à l’aggravation de la situation sécuritaire, marquée notamment par les affrontements impliquant le groupe armé AFC/M23, soutenu selon les signataires par le Rwanda, et par la présence persistante de groupes armés sur le territoire congolais.

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Couper la poire en deux !

Le principe fondamental de toutes les négociations, c’est celui d’un verre à moitié vide ou à moitié plein. Ça devient compliqué quand les discussions sont parrainées par des médiateurs supposés neutres. A l’instar de Sun City, les congolais ont épuisé toutes les échéances leur accorder par la facilitation afin de parvenir à un accord.

Les experts de la médiation à Doha ont produit un texte qu’ils ont estimé avoir pris en compte les desiderata des uns et des autres. Entretemps, l’AFC/M23 rouspète en considérant qu’on a accordé la part belle la délégation de Kinshasa. Même sentiment pour Kinshasa en attendant une déclaration officielle.

Les experts du gouvernement seraient en train de décrypter cette proposition de paix de la capitale qatarie. Pour le fait de souscrire à une médiation extérieure acceptée par les deux parties, on est obligé de se soumettre à son diktat. Si ce draft de la facilitation vise la restauration de la paix à l’Est congolais après plus d’une trentaine d’années, il y a également les intérêts économico-politiques des médiateurs. Après tout, ce ne sont pas de simples enfants de chœur.

Les USA restent aux aguets après avoir mobilisé leurs investisseurs sur les gisements miniers congolais. Cependant, l’applicabilité de l’accord de Washington est tributaire de celui de Doha. Pour cette raison, l’administration Trump appuie sur l’accélérateur afin de parer au plus pressé.

Les uns voient dans cette proposition qatarie, le décor planté de la balkanisation qui passe par la mise en place d’une force spéciale sous influence alors que les autres le voient sur autre prisme. La demande d’une force spéciale composée à 50% de membres de l’AFC/M23 ne répondrait nullement à la proposition de Kinshasa d’intégrer dans les FARDC les éléments rebelles au cas par cas. On serait sceptique de légitimer un contrôle militaro-politique sur des zones occupées du Nord et du Sud-Kivu. À l’issue de son mandat de cinq ans, renouvelable, ces éléments seraient intégrés à l’Armée et à la Police.

Cependant, en ce qui concerne le rétablissement de l’autorité de l’Etat afin de mettre fin la gestion hémiplégique de la RDC, le document de la facilitation prévoit l’extension de l’Etat dans les zones sous contrôle du M23-AFC via la nomination d’autorités intérimaires locales, il reviendra au Président de la République qui va user de son pouvoir discrétionnaire pour porter son choix sur les candidats qui lui seront soumis incluant éventuellement des personnalités suggérées par les rebelles, jusqu’à l’organisation d’élections en 2027.

Entretemps, le M23-AFC refuse le retour de l’autorité de l’État tel que formulé dans le projet et déplore l’absence de reconnaissance de son projet de fédéralisme.  Qu’à cela ne tienne, Doha prévoit un nouveau rendez-vous de négociations dans les prochains jours.

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