C'était prévisible. Le décor était déjà planté. Lentement mais sûrement, la confusion s'invite au sein de l'Union sacrée de la Nation. Tout sociétaire de cette plateforme politique entend désormais prêcher pour sa propre chapelle. La cohésion tant chantée autour du Chef de l'Etat meurt à petit feu. Après la tenue effective des élections générales le 20 décembre 2023, suivie de la publication des résultats provisoires de tous les scrutins par la Commission électorale nationale indépendante, les griffes sortent. C'est la bataille des postes. Après la sortie officielle du Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR), alliance mise en place par Vital Kamerhe, Vice-Premier ministre, ministre en charge de l'Economie nationale ; Jean Lucien Bussa Tongba, Ministre en charge du Commerce extérieur ; Julien Paluku, Ministre de l'industrie, et Tony Kanku, un des acteurs majeurs de la scène politique RD. Congolaise, une nouvelle coalition est annoncée au sein de l'USN. Il s'agit de la Dynamique Agissons et Bâtissons, dirigée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Avec un total de 72 députés nationaux et une centaine d'élus provinciaux, en attendant les résultats définitifs au niveau de la Cour Constitutionnelle, dans plus ou moins deux mois, cette nouvelle machine politique issue de l'USN se fixe l'objectif principal de cimenter la cohésion derrière le Chef de l'Etat. On aura, finalement, deux camps aux ambitions diamétralement opposées au sein même de l'Union sacrée qui, visiblement, court le risque de la scission. Ce qui se présentera comme une panne à gérer à défaut de régler, en prévision de la formation de la prochaine équipe gouvernementale et de la désignation, pour vote, des animateurs de deux institutions importantes, à savoir: le Premier ministre et les Présidents de deux Chambres sœurs du Parlement. Dans ce deuxième camp, le Premier ministre charrie plusieurs Leaders politiques. Comme Guy Loando Mboyo, patron de l'AREP, Fifi Masuka Saini, Gouverneur en fonction du Lualaba (avec A24, A25, AN), Muhindo Nzangi Butondo, Ministre en charge de l'Enseignement supérieur et universitaire, responsable du regroupement AVRP, Dany Banza de l'ACO, pour ne pas mentionner Modeste Mutinga, Ministre des Affaires sociales dans l'équipe Sama 2, ou encore Jonathan Bialosuka Wata. A tout prendre, le ciel s'annonce brumeux dans la Cour du Chef. Une bataille sans merci menace la cohésion qui devrait, pourtant, engendrer une nouvelle dynamique pour répondre aux attentes des milliers de congolais disséminés à travers l'étendue du territoire national, voire ceux de la diaspora. Il appartiendra, toutefois, le moment venu, au Président de la République, lui-même, d'imposer un minimum de discipline pour qu'il ne fasse pas, en tout cas, l'objet de chantage de la part de ses propres collaborateurs de premier rang. Les congolais, eux, observent et attendent. Jusqu'où irait, finalement, cette affaire?
La Pros.