Drame de chevaliers

Le journaliste reste le témoin gênant dans toutes les circonstances où les droits de l’homme sont violés. Dans les conditions de la RDC amputée d’une bonne partie de son territoire à l’Est, la sécurité des hommes des médias n’est nullement garantie. Wilondja Fiston en a fait les frais en payant le lourd tribut.

Employé à la centrale de monitoring des médias, un programme de veille éthique piloté par l’UNPC, ce jeune journaliste a tragiquement succombé à ses blessures à Bukavu après avoir été cruellement torturé par les hommes de l’AFC/M23. Il sied, de ce point de vue, de rappeler que les professionnels des médias sont soumis dans la partie Est du pays à un lavage de cerveau.

Wilondja n’a pas échappé à cette règle. En effet, au moment de son enlèvement, portait toujours sa carte de presse. Il faisait ainsi partie des journalistes enrôlés de force par l’AFC/M23 peu après la prise de contrôle de Bukavu, afin de suivre des formations idéologiques imposées par les supplétifs des Rwandais.

Pour ce faire, en cas de dérapage, l’irréparable est vite arrivé. Une situation qui laisse présager des motivations ciblées derrière ce meurtre. Le corps sans vie du journaliste a été découvert dans la matinée du mardi 5 août 2025, allongé dans une mare de sang, avec une corde nouée autour du cou. Les premières images sur place ont témoigné de la violence inouïe qu’il aurait subie.

Le président provincial de l’UNPC, responsable de la Centrale de Monitoring, a affirmé qu’aucune alerte sécuritaire n’avait été rapportée par le journaliste avant sa disparition. Une absence de signalement qui rend encore plus inquiétantes les circonstances entourant ce drame.

L’organisation Journaliste en Danger (JED) se dit profondément consternée et demande avec insistance aux autorités de l’AFC/M23 de faire toute la lumière sur ce crime.

Entretemps à Kinshasa, la journaliste Glody Ndaya a été transférée à la prison centrale de Makala, deux jours après son arrestation. On lui reproche la publication de la conclusion d’une enquête accusant un médecin de vente illicite des médicaments subventionnés par l’Etat pour des patients atteints du cancer.

Arrêté le lundi 4 août, avant d’être acheminé à l’Inspection générale de la police, Glody Ndala a été, le lendemain, présentée au parquet de grande instance de la Gombe. Alors qu’elle attendait hier mercredi, d’être confrontée à son plaignant, elle a été embarquée à la prison centrale de Makala. Mais, cette confrontation n’a pas eu lieu.

Pourtant, la loi donne la possibilité à une partie lésée par une publication de presse de présenter son droit de réponse qui tient lieu de réparation.

La Pros.

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