L’opposition, la vraie, n’a pas répondu à l’invitation de Joseph Kabila hier mardi 14 octobre à Nairobi. Condamné à mort par la justice militaire pour notamment haute trahison, crimes de guerre et lien avec les rebelles, le premier sénateur à vie de la RDC entend fédérer autour de sa personne des forces politiques et sociales de l’opposition. Les leaders de l’opposition auraient évité d’accorder un blanc-seing à 18 ans de gouvernance de Joseph Kabila qui cherche, par tous les moyens, à trôner à la tête de l’opposition contre Félix Tshisekedi.
Cependant, l’ossature politique de ce conclave a été constituée essentiellement des kabilistes qui sont restés fidèles à l’ancien chef de l’Etat. Même Moïse Katumbi n’a pas fait le déplacement de la capitale kenyane. Il n’y a même pas envoyé des émissaires. Bien naturellement, les opposants qui ont pignon sur rue étaient de grands absents.
Le choix de Nairobi n’est pas anodin. En effet, depuis l’élection de William Ruto, le successeur de Uhuru Kenyatta, les relations entre le Kenya et la RDC se sont gravement dégradées. La position adoptée par Nairobi au sein de la communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC), n’était de nature à rassurer toutes les parties.
Le Kenya va constituer l’essentiel des troupes des pays de l’EAC dont il va assurer le commandement. Pour sa partialité, Kinshasa a exigé son départ du territoire congolais. Parmi les pays de cet espace de l’Afrique de l’Est auquel la RDC était dernier à y adhérer, le Burundi a été parmi les pays qui se sont insurgés contre le traitement partisan du Kenya.
L’incident diplomatique entre Kinshasa et Nairobi en ce qui concerne la nomination d’un consul à Goma, sous occupation du Rwanda et avec ses supplétifs du M23, sera la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase. Le tollé soulevé par le gouvernement congolais a obligé le Kenya à revenir sur sa décision.
Pourtant, c’est Nairobi qui a accueilli le tandem victorieux de la présidentielle de 2018 après s’être retiré de Genval. C’est encore Nairobi, sous la direction de Uhuru Kenyatta, que tous les groupes armés qui écument l’Est congolais, s’étaient réunis pour parler de la paix. Le M23 a voulu s’associer à ces groupes exigeant un traitement spécial.
Aujourd’hui, c’est le même Nairobi qui accueille une rencontre de l’opposition contre Tshisekedi. Malheureusement, Joseph Kabila est loin de faire l’unanimité au sein de l’opposition au regard des velléités de balkanisation, de plus en plus manifeste, de la part du Rwanda. Ce rendez-vous de Nairobi a tout l’air d’un pavé dans la mare.
La Pros.
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