Drôle de choix pour un ancien rebelle, devenu ministre après l’accord de Sun City avant de céder le tablier à sa femme pour préserver le quota de son parti issu de la nébuleuse RCD d’obédience ougandaise. Roger Lumbala a accepté de devenir, après sa destitution du gouvernement, directeur de cabinet pour continuer à conserver l’effectivité du pouvoir, mais surtout, continuer à bénéficier des retombées financières de la fonction de sa femme. Les membres de son parti politique n’avaient pas d’autres choix que de se résigner.
Franco-congolais de par sa double nationalité, cet ancien chef rebelle était recherché. Dans sa fuite, il aurait escaladé le mur d’une ambassade pour y trouver refuge. Il finira par s’exfiltrer pour la France dont il détient la nationalité concomitamment avec la RDC. Ironie du sort, il ne savait pas qu’il était déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt sous le manteau. Appréhendé à Paris, il sera placé sous surveillance avec interdiction de quitter le territoire français.
Sentant que la France tend à devenir une nouvelle prison où il a été accusé des faits présumés de complicité de crimes contre l’humanité commis entre 1998 et 2003 lors du conflit sanglant de la deuxième guerre du Congo, il va chercher à créer des subterfuges en l’occurrence, des tentatives de solliciter son rapatriement en République démocratique du Congo pour cause de maladie.
En tant que citoyen français, la justice a estimé qu’elle peut lui administrer des soins médicaux appropriés. La requête introduite par des avocats de Roger Lumbala sera rejetée.
S’estimant toujours malade, il aurait prétexté que seuls les tradipratriciens congolais sont capables de le soigner. La pilule ne passera pas jusqu’à la fixation pour le 12 novembre prochain de son affaire devant la cour d’assises de Paris.
En attendant, les avocats de ce prévenu franco-congolais dénoncent vigoureusement l’ouverture prochaine du procès de leur client à Paris qualifiant la démarche de détournement de compétence universelle et de mépris de la souveraineté congolaise. Ils souhaiteraient son rapatriement en RDC.
Leader d’une aile du RCD, il est parvenu à être hissé au niveau de député et de sénateur. Aujourd’hui, il appelle au secours les institutions congolaises en dénonçant le mécanisme de la compétence universelle pour justifier ce procès à Paris.
Il risque la prison à perpétuité en France. Mais pour les mêmes faits, c’est la peine de mort en RDC. Il préfère le risque d’écoper de la peine capitale. Un choix curieux. Pour des observateurs, Roger Lumbala est de la race de Thomas Lubanga. Il suffit de le sauver de l’étau de la justice française pour le voir rejoindre la rébellion.
La Pros.
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