En traitant de la question du salaire communiste, l'objectif est d'éclaircir les raisons pour lesquelles nous luttons toute notre existence pour que cela se concrétise ici sur terre dans l'instant présent, et non dans un paradis lointain céleste. En suivant les travaux de Frederic Lordon et Bernard Friot (2021), nous faisons la distinction entre un salaire de type communiste et un salaire de type capitaliste. Le salaire capitaliste correspond à ce qui est rémunéré par tâche accomplie. C'est le salaire que l'on vous attribue une fois la tâche accomplie. Le salaire communiste correspond à ce qui est versé avant l'exécution de toute tâche. C'est la rémunération à laquelle on a droit en tant que citoyen et qui permet de reconnaître son statut de producteur de valeurs marchandes ou non marchandes. Le système capitaliste rémunère à la tâche, tandis que le système communiste octroie une rétribution à tout adulte indépendamment de sa profession.
Le terme « communisme » suscite la peur, car le capitalisme, dans sa puissance, a cherché à dénigrer l'arme qui le menace de manière directe. Dans son ouvrage L'Idéologie allemande, Marx caractérise le communisme comme « l'action concrète qui s'oppose au capitalisme ». Tout effort dans la réalité (présent et non futur) qui nous mène à abandonner le capitalisme est considéré comme communiste. Dans les circonstances présentes, il n'est pas possible de verser un salaire communiste. Cela requiert une transformation de l'école, de la méthode d'apprentissage et de l'introduction à la vie.
Il est urgent, d'un point de vue anthropologique, de réformer l'école congolaise. Pour mettre en place le salaire communiste dans notre pays, il est nécessaire de disposer d'un système éducatif entièrement différent de celui que nous avons actuellement. Le travail communiste est celui qui permet au travailleur de décider lui-même ce qu'il souhaite produire, et où la rémunération est versée avant même le début de toute production. La rémunération ne découle pas d'un acte économique effectué – comme dans le travail capitaliste - mais elle représente une compensation anticipée reconnue pour l'individu comme producteur de valeurs. Ce salaire sera versé sans interruption et pour toute la durée de la vie, indépendamment des actions entreprises.
L'école qui se doit de former ce type de professionnels pour le Congo devrait favoriser une éducation axée sur la responsabilité, la collaboration et non sur la concurrence comme c'est actuellement le cas. Si vous attribuez chaque mois un revenu à un jeune de 18 ans, il ou elle risque de le dilapider en frivolités. Il ne s'agit pas que le jeune soit malintentionné, non, c'est simplement que l'école qui l'a instruit ne lui a pas inculqué le sens de la responsabilité économique. Dans l'école actuelle, on ne nous apprend pas à collaborer : tous travaillent individuellement, en défendant leur propre travail contre les autres. Mes étudiants se sentent systématiquement très inconfortables lorsque je leur demande de passer l'épreuve ou le quiz en groupe de deux ou trois, en coopération. Les élèves ont été préparés à réussir de manière individuelle. Aujourd'hui, notre école évalue les élèves en fonction d'un système de notation, distinguant ainsi les bons élèves des moins performants. Il est clair que nous devons réévaluer notre système de notations, car il contribue à l'individualisation des étudiants dans un monde où la collaboration et la responsabilité collective sont essentielles.
Nous avons besoin d'une école qui forme des citoyens congolais capables de prendre des décisions concernant le travail, de déterminer ce qui doit être fabriqué dans une entreprise ou de gérer une entreprise. Par exemple, les cours en comptabilité privée aideront les jeunes à comprendre la responsabilité économique. Une éducation civique qui répond à des questions comme : que devons-nous produire pour notre Congo, serait également bénéfique. Quel type de relation devrions-nous établir avec les autres formes de vie sur cette planète, qui ne sont pas humaines ? Quels sont les impacts de telle ou telle technologie sur le plan anthropologique ? En somme, il est essentiel d'enseigner la responsabilité aux jeunes, depuis la maternelle jusqu'à l'université. L'objectif est de créer une école qui forme des citoyens capables de prendre des décisions concernant leur travail pour transformer le pays.
L'idée que le mot travail provient de « tripalium », signifiant corvée ou torture, est incorrecte. En réalité, son origine serait plutôt liée à « travel » en anglais, qui signifie progresser en surmontant des obstacles. Nous œuvrons pour ne pas être enchaînés au capitalisme, ce dernier ne voyant l’homme que comme un être de besoins, axé sur le pouvoir d'achat. Il est donc nécessaire de le rémunérer pour répondre à ses besoins et pour qu'il reprenne son travail. Le travail anthropologique est ce qui nous façonne en tant que générateurs de valeurs, en tant que détenteurs d'autorité sur la valeur. Le travail capitaliste n'a pas de valeur anthropologique, il ne nous façonne qu'en tant qu'êtres ayant des besoins. L'œuvre anthropologique est celle qui nous habilite à déterminer ce que nous souhaitons entreprendre, à définir le contenu de l'œuvre, le contenu à offrir à notre nation, le Congo. Il faut que nous prenions du recul par rapport au fétichisme lié au déficit économique. Le seul déficit auquel nous devons faire attention est celui des compétences techniques, de la capacité à évaluer, et de la capacité à apprécier l'outil technologique. L'élément crucial pour notre émancipation réside dans la conquête du contrôle sur le travail.
Cette méthode de travail est applicable ici et à l'instant, pas dans un avenir incertain. Dans le milieu universitaire actuel, on considère que seule la classe dominante sait ce qu'elle veut et comment y parvenir. Il s'agit de la classe bourgeoise. Il est essentiel, dit-on, de se montrer solidaire envers les autres, en particulier les Africains, les personnes de couleur et les femmes, qui sont des individus vulnérables. Non, la bourgeoisie n'est pas la seule classe en tant que telle. Nous ne sommes pas des vaincus, ni des victimes du capitalisme. Nous avons le potentiel de changer le monde si nous prenons l'initiative d'améliorer d'abord l'éducation au Congo. Voilà le communisme en lequel je crois de tout mon être.
Le 24 janvier 2019, notre pays a connu sa première passation pacifique du pouvoir entre un Président sortant, Joseph Kabila Kabange, et un Président entrant, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l’issue des élections tenues le 30 décembre 2018. A la suite d’un accord signé entre les deux Présidents, le pays a été dirigé, de janvier 2019 jusqu’en décembre 2020, par une coalition au pouvoir composée par les deux familles politiques à savoir, le Front Commun pour le Congo, FCC en sigle, de Joseph Kabila et le Cap pour le Changement, CACH en sigle, de Félix Tshisekedi.
Estimant que le FCC lui mettait des bâtons dans les roues et l’empêchait de travailler selon sa propre vision, le Président Félix Tshisekedi a initié en octobre 2020, des consultations des leaders politiques et sociaux, au terme desquelles, il a mis fin à la coalition et créé l’UNION SACREE de la NATION.
Le parlement a connu de grands changements. A l’Assemblée Nationale, la Présidente Jeannine Mabunda a été remplacée par Christophe Mboso ; et au Sénat, le Président Alexis Tambwe Mwamba s’est vu remplacer par Modeste Bahati Lukwebo. Une nouvelle majorité parlementaire en faveur de Félix Tshisekedi a vu le jour à la suite du phénomène appelé « transhumance politique » dont nos politiciens congolais sont devenus quelque peu des champions.
Prenant la parole à l’occasion de la sortie officielle de cette nouvelle plate-forme politique, le 29 avril 2023, Vital Kamerhe, l’un des membres du présidium de l’Union Sacrée de la Nation, donne les raisons qui ont justifié sa création en ces termes : « Nous avons créé l'Union sacrée pour que nous soyons ensemble afin de combattre nos ennemis. Ces ennemis viennent du Rwanda et de l'Ouganda. Ils doivent rentrer chez eux. Nous avons également initié cette Union sacrée pour mieux diriger le pays et aussi préparer les prochaines élections tant présidentielles que législatives nationales et provinciales ».
A quelques mois de la tenue de ces élections générales, prévue pour le 20 décembre 2023, des voix se sont élevées de toute part pour réclamer un dialogue entre les parties prenantes. Pour certains, ce dialogue devrait servir à corriger les erreurs constatées dans l’organisation de ces élections ; pour d’autres, ce dialogue devrait plutôt donner naissance à une transition de 18 mois pour permettre une meilleure organisation des élections.
Tout cela, c’est du déjà entendu, du déjà fait dans notre pays. Il suffit d’évoquer ici les différents dialogues que notre pays a connus depuis la Table ronde de Bruxelles (20 janvier 1960-20 février 1960), la Conférence Nationale Souveraine (1991-1992), en passant par le Dialogue Intercongolais de Sun City (2002), le Dialogue de la Cité de l’Union Africaine (2016), et pour finir le Dialogue de la CENCO (2016). Tous ces dialogues se sont terminés de la même manière : le partage équitable et équilibré du pouvoir permettant aux uns et aux autres de se retrouver à la « mangeoire », le pouvoir étant considéré comme un « gâteau » que l’on doit se partager entre politiciens. Et dans tout cela, le peuple est resté le dindon de la farce, le laissé-pour-compte.
En fait, tous ces dialogues n’ont profité ni au peuple en termes de bien-être et de bien-vivre ensemble ni au pays en termes de développement et de progrès. Bien au contraire, le même spectacle s’offre à nous où nous voyons les leaders politiques s’enrichir de plus en plus et le peuple s’appauvrir de plus en plus, abandonné à son triste sort, condamné à la débrouillardise. Plutôt que d’aller de l’avant, le pays ne fait que régresser.
Le dialogue réclamé par les uns, essentiellement l’opposition, et rejeté par les autres, les tenants du pouvoir, n’a pas eu lieu. Bien au contraire, nous sommes allés aux élections législatives et présidentielles couplées.
Proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 73% des voix, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, après avoir prêté serment le 20 janvier 2024, a commencé son second mandat. Contrairement à ce que certains craignaient, les résultats de cette élection présidentielle n’ont pas été contestés de manière significative. Et il n’y a pas eu de troubles comme certains le prévoyaient et le craignaient.
Malgré la tenue des élections, la guerre à l’Est du pays a continué et a pris de l’ampleur avec l’entrée en scène de l’Alliance du Fleuve Congo, AFC en sigle, mouvement rebelle de Corneille Nanga, qui s’est alliée au M23. La prise de Goma et par la suite de Bukavu par les forces rebelles n’ont fait qu’aggraver la crise sécuritaire et humanitaire que connaît notre pays depuis trois décennies. A la guerre de l’Est s’ajoute le conflit violent qui se vit à l’Ouest avec le mouvement des Mobondo. A l’heure actuelle, le bilan est lourd avec des milliers de morts, sans compter les déplacés et autres victimes de ces violences meurtrières.
A côté de cette crise sécuritaire, la misère du peuple ne fait que s’accroître. Les antivaleurs à la tête desquelles trônent la corruption et le tribalisme-népotisme, sans parler de l’impunité, deviennent la règle et sont tolérées voire même récompensées.
Face à cette situation désastreuse, différentes initiatives sont prises pour ramener la paix et la sécurité dans le pays et dans la région des grands lacs. Les plus importantes sont : l’accord de Washington entre la RDCongo – le Rwanda – les USA, les négociations ou pourparlers de DOHA entre l’AFC/M23 et le Gouvernement RD Congolais, le Pacte Social de la CENCO/ECC pour la paix et le bien-vivre ensemble, les appels à un dialogue national inclusif, la conférence sur la paix et la sécurité organisée par la Fondation Thabo Mbeki en Afrique du Sud.
Comme en 2023, des voix s’élèvent pour réclamer la tenue d’un dialogue national inclusif en vue de résoudre les problèmes de la RD Congo. D’autres voix s’élèvent pour s’opposer à toute forme de dialogue et défendent l’idée d’attendre la tenue des élections en 2028.
Pour ma part, il est plus que temps pour les Congolais de s’arrêter, de faire un STOP, en vue d’une remise en question personnelle et collective qui prendrait la forme d’un FORUM PATRIOTIQUE POUR LA REFONDATION DE LA NATION.
Nécessité d’un STOP, d’une HALTE pour se mettre en FORUM
La RDC peut être comparée aujourd’hui à un véhicule qui voit des voyants rouges clignoter sur le tableau de bord. Un bon chauffeur qui veut arriver à destination sans incidents, dès qu’il voit des clignotants rouges sur le tableau de bord de son véhicule, s’arrête, descend du véhicule, ouvre le capot et fait le constat de ce qui ne va pas. Il verra par exemple qu’il y a de l’eau qui coule, de l’huile qui suinte quelque part, de la fumée, une odeur de brûler, une courroie cassée, bref, il va voir ce qui ne va pas. Sans tarder, il appellera un mécanicien, un spécialiste, un expert en mécanique auto pour examiner et établir un diagnostic.
Dans le cas du véhicule RDC, non seulement que le moteur, c’està-dire, le système dans lequel nous vivons, est foutu, mais c’est tout le véhicule qui est déclassé. Il nous faut un nouveau véhicule avec un autre moteur. Le moteur en question, c’est le système capitaliste ultralibérale dans lequel nous vivons depuis des siècles et qui est décrié là d’où il nous est venu. Ce système fondé sur le primat de l’avoir ne fonctionne plus là où il a été créé. Et, il est à la base de la déshumanisation et de la chosification de l’homme dans le monde en général et en RDC en particulier.
Il est donc impérieux pour nous congolais de faire un STOP, une HALTE. Oui nous devons nous arrêter parce que le véhicule RDC est en train d’aller tout droit vers un mur ; il est au bord d’un fossé. Si nous continuons à rouler, si nous nous entêtons à poursuivre notre course, nous risquons de disparaître de la carte du monde et de l’Afrique. Alors, impérativement, il est temps de nous ARRETER et de nous examiner en vue de voir ce qui ne va pas et de décider le changement de véhicule, de décider la construction d’un NOUVEAU CONGO, d’un AUTRE CONGO. Un Congo qui sera fondé sur le primat de l’ETRE et non celui de l’AVOIR.
Pour ce faire, en lieu et place d’un dialogue comme nous avons pris l’habitude d’en faire, un dialogue qui réunirait les leaders politiques et sociaux, nous proposons l’organisation d’un FORUM PATRIOTIQUE POUR LA REFONDATION DE LA NATION, FO.PA.RE.NA. Ce forum ne sera ni une Conférence Nationale Souveraine (bis) ni un quelconque dialogue comme nous en avons connu et vécu dans l’histoire récente de notre pays.
Les deux conditions sine qua non pour la réussite du FORUM
Pour que ce FORUM profite à notre Nation et au peuple congolais, il faudrait qu’il remplisse les deux conditions principales, majeures suivantes. D’abord, il doit être une initiative des congolais pour les congolais à savoir : il doit être conçu par les congolais, organisé et financé par les congolais sans ingérence extérieure de ceux qui se prennent pour les « maîtres du monde ». Ce Forum devra nous permettre de « Parler Congo » entre nous congolais sans interférence ni ingérence de l’extérieur.
Ensuite, il ne devra pas viser comme objectif final le partage équitable et équilibré du pouvoir. Le pouvoir doit être donné par le peuple pour le peuple à ceux qui correspondront à un profil impersonnel convenu de commun accord par tous les congolais.
Si ces deux conditions ne sont pas réunies, alors, ce FORUM ne servira strictement à rien si ce n’est qu’à refaire ce que nous avons toujours vécu et nous tournerons en rond.
La nature et les objectifs du FORUM
Le FORUM PATRIOTIQUE POUR LA REFONDATION DE LA NATION sera non seulement un lieu mais surtout un moment de remise en question globale par tout le peuple congolais du système actuel qui est déjà foutu et qui est à déclasser, mais surtout un temps de conception et d’élaboration d’un plan d’action pour la construction, ensemble, d’un NOUVEAU CONGO, d’un AUTRE CONGO.
Il devra viser la REFONDATION de la NATION. Une Nation qui sera réellement SOUVERAINE, LIBRE et INDEPENDANTE. Une Nation qui établira avec les autres Nations du monde des relations de vrai partenariat gagnant-gagnant, adulte-adulte dans le respect de la culture de l’autre et des lois qui régissent les relations internationales en particulier celle de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats.
Conquérir notre SOUVERAINETE et sortir de la TUTELLE dans laquelle nous sommes maintenus malgré l’indépendance formelle nous octroyée en 1960 par les colons, telle doit être la finalité de ce
FORUM.
Le contenu du FORUM : les six questions fondamentales
Pour atteindre ses objectifs, nous proposons que le FORUM tourne autour des six questions suivantes :
1°) Qui sommes-nous ?
Notre identité en rapport avec notre conscience d'humanité : sommes-nous encore des êtres humains ? Nous considérons-nous nous-mêmes comme des êtres humains ? Nous traitons-nous entre nous congolais comme des êtres humains ? Est-ce que les autres (colonisateurs et néocolonisateurs) nous considèrent-ils comme des êtres humains et nous traitent-ils comme tels ? En définitive, nous devrions nous poser la question de savoir : qu’est-ce qui nous rend humains ?
2°) D'où venons-nous ?
Nous avons le devoir de connaître nos origines, notre histoire qui ne commence pas avec la traite négrière ou avec la colonisation .... Nous avons une histoire à laquelle nous devrions nous référer avant ces œuvres de déshumanisation du congolais que sont la traite négrière et la colonisation… C’est l’histoire de nos empires, de nos royaumes, de nos villages, etc. Nous devons connaître ceux qui ont joué un rôle important dans notre histoire tels les Kimpa Vita, les Simon Kimbangu, les Lumumba Patrice, les Joseph-Albert Malula, cardinal, les Kasa-Vubu, les Mobutu, les Laurent-Désiré Kabila, etc.
3°) Où sommes-nous ?
Il s’agit ici de procéder à une analyse critique de notre situation actuelle sur tous les plans : politique, économique, culturel et social. C’est le temps de la remise en question, de l'autocritique où nous nous interrogerons sur la responsabilité de chacun et notre responsabilité collective. En lieu et place de chercher des boucsémissaires à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, chacun devrait se poser la question de savoir ce qu’il a fait ou omis de faire pour que nous en arrivions là où nous sommes aujourd’hui. Il n’est certes pas question d’ignorer la responsabilité des autres, mais il est important de savoir que ces autres agissent souvent en se servant de nous, en nous instrumentalisant. Les autres ne peuvent rien et ne font rien sans notre collaboration, sans notre complicité consciente ou inconsciente.
4°) Où allons-nous ?
Quelles sont les conséquences de ce que nous vivons aujourd'hui.... Notre aujourd'hui prépare quel avenir, nous conduit où ? Si nous continuons à gérer notre pays comme nous le faisons aujourd’hui et si nous continuons à vivre comme nous vivons aujourd’hui, que serons-nous dans dix ans, dans quinze ans, dans trente ans, dans cinquante ans ?
5°) Où voulons-nous aller ?
Question déterminante qui nous pousse à nous projeter dans le futur, à exprimer notre rêve pour le Congo : quel est le Congo dont nous rêvons ensemble et que nous voulons bâtir ensemble ? il s'agit d'un projet collectif qui sera la boussole qui guidera tous les acteurs politiques et sociaux chacun apportant bien entendu sa pierre de construction, selon son génie propre, ses compétences et son point de vue.
6°) Que faire pour passer du rêve à la réalité ?
Une fois que nous nous serons mis d’accord sur le Congo de nos rêves, nous pouvons alors penser à la programmation, planification des actions à entreprendre pour bâtir ensemble ce NOUVEAU CONGO, cet AUTRE CONGO en nous posant les questions : qui fait quoi ? avec qui ? avec quoi ? quand ? comment ? où ?
C’est la réponse à la question « qui va faire quoi ? » qui va nous amener à parler de la répartition des tâches et non de partage du « gâteau ». Cette répartition des tâches et la désignation des conducteurs des travaux de construction de notre « maison commune » que sera le Nouveau Congo, se feront sur base d’un profil impersonnel des leaders dont nous avons besoin.
Nous pouvons nous inspirer de ce que le politologue camerounais, Samuel Eboua, propose comme portrait-robot des dirigeants dont l’Afrique a besoin et nous, nous dirons dont le Congo a besoin. En le paraphrasant, nous pouvons dire : « « le nouveau Congo a besoin d’hommes et de femmes d’action pénétrés de l’intérêt supérieur de l’Etat, des hommes et des femmes intègres, compétents, travailleurs, meneurs d’hommes, des hommes et des femmes tolérants, rassembleurs, mais intraitables lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt général, des hommes et des femmes capables de réaliser beaucoup avec peu de moyens. Il s’agit d’hommes et de femmes qui n’aiment pas le pouvoir pour le pouvoir, mais pour qui ce dernier ne constitue qu’un instrument leur permettant de réaliser leur idéal au profit de la communauté nationale, et qui sont capables de s’en dessaisir dès lors que, pour une raison ou une autre, ils estiment ne pas être en mesure de réaliser cet idéal… Ces hommes et ces femmes, bien que rares, ne sont pas complètement absents du Congo actuel. Il suffit de les dépister et de les responsabiliser » (EBOUA S., Interrogations sur l’Afrique noire, Editions L’Harmattan, Paris 1999, p. 177).
Nous avons besoin ici d’un leadership d’équipe où les gens sauront travailler ensemble pour le bien de l’ensemble de la communauté, dans le respect des compétences des uns et des autres, dans la complémentarité.
Ces leaders incarneront cette vision commune et démontreront, dans leur vie familiale, socio-politique et professionnelle, la mise en œuvre de cette vision à un niveau microsocial.
Pour réaliser le choix de ces dirigeants, nous n’aurons pas besoin de recourir au modèle électoral nous imposer par les Occidentaux, modèle qui, par ailleurs, a, non seulement, montré ses limites mais a carrément échoué ici chez nous. Il suffit toutes les violences pré et post électorales qui ont fauché la vie à tant de nos compatriotes. Et puis tous ces dialogues qui interviennent et qui aboutissent au partage du pouvoir alors qu’on a eu des élections très coûteuses, démontrent à suffisance que nos élections ne servent à rien. Et le plus grave c’est d’avoir des élections dont les gagnants sont connus d’avance si pas désignés à coup de billets de banque.
Au sujet des limites du système électoral, il suffit de lire le livre assez récent de David Van Reybrouck au titre évocateur et provocateur : Contre les élections (Ed. Actes Sud, 2014) où il dit :
« Notre démocratie représentative est aujourd’hui dans une impasse. Sa légitimité vacille : de moins de gens vont voter, les électeurs font des choix capricieux, le nombre d’adhérents des partis politiques est en baisse. En outre, l’efficacité de la démocratie est violemment mise à mal : toute action énergique de l’exécutif devient problématique, les hommes politiques adaptent de plus en plus leurs stratégies en fonction des échéances électorales. Cet état de fait, David Van Reybrouck l’appelle « le syndrome de fatigue démocratique » et il s’interroge sur les moyens concrets d’y remédier. Suivant les travaux récents de politologues renommés, il préconise de remettre à l’honneur un grand principe de démocratie qui a connu son apogée dans l’Athènes classique : celui du tirage au sort » (Editeur)
Nous devrions faire preuve de créativité, d’inventivité, d’imagination créatrice pour désigner les personnes qui répondent au profil convenu et qui sont capables de travailler en équipe pour le bien-commun. C’est ici le lieu de se poser la question : comment faisaient nos ancêtres pour désigner les dirigeants de la communauté ? du village ?
Le Congo dont je rêve
A la question déterminante concernant le Congo de nos rêves, le Congo que nous voulons bâtir ensemble, je voudrais ici partager mon rêve.
Pour ma part, le Congo de nos rêves devrait être fondé sur des valeurs humanistes partagées par tous et toutes. Ces valeurs constitueront les piliers sur lesquels reposeront la nouvelle maison Congo. Et j’en vois quatre et chacune avec son corollaire.
Un Congo qui sera bâti sur la valeur de l’Egalité de tous les fils et toutes les filles qui partagent la même nature humaine, la même dignité humaine. En termes clairs, un Congo où aucun congolais ne sera au-dessus de l’autre à cause de son sexe, de son appartenance idéologique ou religieuse, ou à cause de son statut socio-économique.
Ce Congo égalitaire qui ne signifie pas égalitarisme ou uniformisme ou encore unanimisme, impliquera le Respect de l’homme, respect de chacun et de chacune dans sa différence. Aucune différence n’autorisera une quelconque domination. Bien au contraire, les différences légitimes seront là pour permettre une complémentarité à la manière des couleurs de l’arc-en-ciel.
Un Congo qui sera construit sur la valeur de la Participation où chacun et chacune pourra avoir un mot à dire à tous les niveaux : réflexion, prise de décision, exécution, évaluation. D’une manière directe ou indirecte, chaque citoyen pourra participer, apporter sa pierre pour l’édification d’une nation prospère.
Cette participation ira de pair avec le sens de Responsabilité. Il n’y aura plus d’un côté les responsables et de l’autre des irresponsables qui sont là à regarder les autres faire, à subir l’agir des autres, des dirigeants. Il n’y aura pas de place pour des acteurs d’un côté et des spectateurs de l’autre. Chacun et chacune des fils et filles de ce nouveau Congo aura à répondre de ce qu’il a fait ou n’a pas fait pour la construction et le progrès du pays. Chacun et chacune aura à rendre compte de son engagement.
Un Congo qui sera fondé sur la valeur de Liberté où chacun et chacune pourra jouir des libertés reconnues à tous et à toutes par la constitution de notre pays et par la déclaration universelle des droits humains. Cette liberté sera fondamentalement la liberté du cœur vis-à-vis des trois sources d’asservissement de l’homme que sont : l’argent, le pouvoir et les honneurs. Elle sera aussi la liberté des structures de la société que sont l’idéologique, le politique et l’économique. En effet, nous rêvons d’un Congo qui sera plus esclave des maîtres du monde ou de ce qu’on appelle « Communauté Internationale ». Un Congo libre de penser, de décider et d’agir pour le bien de son peuple sans subir le diktat de l’étranger.
Cette liberté sera le fruit de la Véritécar seule la vérité engendre la vraie liberté sur tous les plans : personnel et collectif, idéologique (culturel), politique, économique et social. Vérité sur l’homme, vérité sur Dieu, vérité sur le pouvoir, vérité sur l’avoir et vérité sur le valoir.
Un Congo qui sera bâti sur la valeur de la Justice : justice distributive ou sociale, justice dans l’exercice du droit et surtout justice-miséricorde qui détruit le mal sous toutes ces formes et sauve le malfaiteur que nous sommes tous, chacun à son niveau et sa manière.
Cette justice engendrera à son tour la vraie paix, la paix durable dont nous avons tous besoin sur toute l’étendue du territoire national. Il n’y a pas de paix sans justice. Cette paix n’est synonyme d’absence de guerre. Elle est paix du cœur et paix sociale qui ne supprime pas les conflits mais qui transforme les conflits en source de progrès et de développement. Une paix qui a pour nom : amour, justice et vérité.
Je rêve enfin d’un Congo de Solidarité et de Partage. Ce Congo de mes rêves sera une terre où les habitants seront solidaires dans le bien et vivront dans le partage équitable de tous les biens qu’elle contient.
Les principes de légitimité politique
La politique de ce Nouveau Congo de nos rêves, pour qu’elle soit légitime, devrait s’inspirer des quatre principes suivants, tirés du « Manifeste Convivialiste » (Ed. Le Bord de l’Eau, 2013, p. 24) :
principe de la commune humanité ;
principe de la commune socialité ; principe de l’individuation ;
principe de l’opposition maîtrisée.
Principe de commune humanité : par-delà les différences de tribus ou d’ethnies, de partis politiques ou d’idéologie, de langue ou de culture, de religion ou de richesse, de sexe ou d’orientation sexuelle, il n’y a qu’une seule humanité, qui doit être respectée en la personne de chacun et chacune des fils et filles du Congo. Tout congolais devrait regarder l’autre congolais comme un être humain comme lui.
Principe de commune socialité : les êtres humains – et les congolais le sont - sont des êtres sociaux pour qui la plus grande richesse est la richesse de leurs rapports sociaux égalitaires et non de domination.
Principe d’individuation : dans le respect de ces deux premiers principes, la politique légitime est celle qui permet à chacun congolais d’affirmer au mieux son individualité singulière en devenir, en développant ses capabilités, sa puissance d’être et d’agir sans nuire à celle des autres, dans la perspective d’une égale liberté.
Principe d’opposition maîtrisée : parce que chacun a vocation à manifester son individualité singulière, il est naturel que les humains puissent s’opposer. Mais il ne leur est légitime de le faire qu’aussi longtemps que cela ne met pas en danger le cadre de commune socialité qui rend cette rivalité féconde et non destructrice.
La politique bonne est donc elle qui permet aux êtres humains de se différencier en acceptant et en maîtrisant le conflit.
La mobilisation des ressources financières pour bâtir le Congo de nos rêves
La mobilisation des ressources financières devrait faire suite aux programmes d’action que nous voulons réaliser dans notre pays.
En ce qui concerne les programmes et stratégies d’action, les congolais réunis en dialogue pourront baliser le chemin en proposant les grands principes fondamentaux qui doivent guider le choix des actions prioritaires à mener pour la construction du nouveau Congo : actions d’éducation et de formation humaine, civique et patriotique, actions visant la construction d’une armée républicaine et d’une police qui protège le peuple, actions visant la mise en place d’une politique de l’emploi et des salaires équitables permettant de vaincre la pauvreté, bref, actions pour l’amélioration du vécu quotidien du congolais.
Au cours de ce Forum, le peuple congolais, unanime, procédera à une évaluation sans complaisance et en vérité de ce qui se passe dans notre pays et confrontera cela avec la vision et prendra les décisions qui s’imposent pour la construction de ce nouveau Congo.
Les moyens financiers pour mettre en application ces décisions coulées en plan d’action viendront de nous-mêmes les congolais. Pour cela, la création d’un Fonds National pour la Reconstruction du pays pourrait être cette structure qui va permettre de mobiliser les ressources financières nécessaires pour la construction d’un nouveau Congo, un Congo Plus Beau qu’avant.
Un comité de gestion sera mis en place composé de personnes réputées pour leur honnêteté et probité morale. Comme toute gestion nécessite un contrôle, un comité d’audit externe sera mis en place pour évaluer le travail des gestionnaires et les aider à mieux gérer.
En guise de conclusion
En guise de conclusion, il conviendrait de dire que le FORUM PATRIOTIQUE POUR LA REFONDATION DE LA NATION ne sera pas, comme par le passé, une rencontre entre les politiciens ou les leaders de la société civile.
Il sera d’abord un état d’esprit qui engage tous les congolais, ceux qui sont au pays et ceux qui sont dans la diaspora. Chaque compatriote et citoyen congolais devra s’approprier les cinq questions et leur donner une réponse personnelle. D’où la nécessité de traduire ces cinq questions dans nos langues locales pour permettre à chacun de se les approprier.
Ensuite, les congolais se mettront ensemble, au niveau des rues, des quartiers, des communes, des provinces et enfin au niveau national pour travailler à ces questions.
Enfin, un groupe de personnes dont trois ou cinq par provinces, se retrouvera à Kinshasa ou dans une autre ville du pays, par exemple à l’Est du pays, où les congolais sont massacrés, pour une mise en commun de toutes les réponses du peuple congolais et pour l’élaboration d’un document final qui sera comme le référentiel de tout congolais en général et, en particulier, de tout congolais qui veut s’engager pour le service de la communauté nationale.
Ce document sera comme la CHARTE de notre vivre-ensemble contenant les principes sur lesquels tous nous nous serons mis d’accord et auxquels personne ne pourra s’y déroger. Sur base de cette Charte, les juristes pourront s’atteler à l’élaboration d’une loi fondamentale, d’une nouvelle Constitution qui sera authentiquement congolaise, par les congolais et pour les congolais.
Enfin, à la question de savoir qui doit mettre le peuple congolais en FORUM, la réponse est claire : c’est le Chef de l’Etat. C’est à lui qu’il appartient de convoquer ce FORUM et de mettre en place un comité organisateur.
Fait à Kinshasa, le 7 septembre 2025
Abbé José MPUNDU
Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa et Psychologue clinicien
Tél. : +243997030932 ou +243818133765 ou +243856467887
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo obtenait vis-à-vis de la Belgique, son ancienne puissance, son indépendance. Mais ce rendez-vous historique fut trahi : la remise et reprise du pouvoir échoua, ouvrant la voie aux coups d'État militaires, à l'assassinat du Premier ministre Patrice Emery Lumumba, et à l'usurpation de notre indépendance par des forces étrangères et des élites corrompues.
Depuis lors, notre pays a sombré dans un cycle de coups d'État permanents, de corruption, de prédation et d'infiltration. Le Congo, jadis porteur d'espérance, fut réduit en un «non État», livré aux mains de faux Congolais fabriqués par l'histoire et soutenus par l'omerta internationale.
Mais le peuple congolais n'a jamais été inerte. Dans la souffrance, il a résisté, il a lutté. L'avènement d'un «Nouvel Ordre» est intervenu le 24 janvier 2019. Par la volonté populaire, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo fut investi. Son élection marqua une rupture et ouvrit la voie à un nouvel ordre politique, fondé sur l'État de droit et la souveraineté. Il est, pour notre génération, le père de la «Seconde Indépendance» et du «Nouveau Départ». La signature de l'Accord de Washington fut un signal fort : l'ouverture de la porte vers la Nouvelle Indépendance, appelée « Kimpuanza », l'indépendance totale et véritable. Le peuple congolais attend désormais de chanter la vraie Indépendance Tcha Tcha : la libération définitive du Congo, la correction des erreurs de 1960, et la reconquête de notre dignité nationale.
Hommage aux Héros de l'Histoire
Le Congo ne peut renaître sans honorer ceux qui ont sacrifié leurs vies pour sa liberté : Simon Kimbangu, messager de la dignité africaine, persécuté et emprisonné à vie. Patrice Emery Lumumba, Premier ministre martyr, assassiné pour avoir défendu la souveraineté congolaise. Étienne Tshisekedi wa Mulumba, initiateur de la philosophie holiste de changement radical de système. Pour nous qui l'avons connu, il est le père de la démocratie et de l'État de droit congolais. Ces héros ont subi l'oppression de l'omerta internationale, mais leur combat est devenu notre héritage. Nous portons aujourd'hui la flamme de « Kimpuanza », l'indépendance intégrale. Le Nouveau Départ a en vue un Congo du Travail et de l'Entrepreneuriat. Le Nouveau Départ, c'est le Congo qui se reconstruit par le travail et l'entrepreneuriat.
Il s'agit de remettre chaque Congolais au travail, valoriser l'effort productif et digne, bâtir une économie forte par un entrepreneuriat national, transformer localement nos ressources et créer des emplois durables. Le travail n'est pas une option : il est une valeur sacrée et la clé de notre libération économique. Notre vision à orientation moderne pour un nouveau départ de la RDC révèle un Congo souverain, digne et prospère. Où les richesses profitent à tous, où chaque citoyen travaille et contribue, où la jeunesse est formée, créative et actrice du changement radical. Et où l'État protège chaque Congolais dans la justice et l'équité. Notre mission : offrir à la RDC un nouveau départ, fondé sur le KIMPUANZA : vraie indépendance de la dépendance économique, politique, culturelle, technologique et sociale, qui place le travail et l'entrepreneuriat au cœur de la renaissance nationale et qui inspire la jeunesse congolaise à devenir les pionniers de demain, toujours prêts à combattre la corruption, la subversion, la perversion, l'exploitation abusive et l'infiltration étrangère.
Nos valeurs patriotiques visent à servir le Congo avant tout. Notre sens de l'unité doit dépasser les divisions pour construire ensemble. Notre justice doit garantir l'égalité et la dignité de chaque citoyen. Par le travail, nous sous-entendons remettre chaque Congolais en action pour bâtir la nation. Par l'innovation, nous tenons à libérer tout Congolais de l'ignorance ou à investir dans la connaissance, la technologie et l'entrepreneuriat. Enfin, par l'Intégrité, refuser la compromission et défendre la vérité. Indépendance économique : industrialiser, transformer localement nos ressources et soutenir un entrepreneuriat national solide. Indépendance politique : consolider des institutions crédibles et souveraines. Indépendance culturelle : valoriser notre savoir endogène, nos langues, traditions et arts. Indépendance technologique : former la jeunesse au numérique et à l'innovation. Indépendance sociale : garantir l'éducation gratuite et de qualité, la santé pour tous et l'équité sociale.
Indépendance par le travail : remettre chaque citoyen au travail, pour la dignité et la prospérité collective. Le Nouveau départ maintenant constitue un appel pathétique au Peuple. Et se veut un appel solennel et pathétique à tous les Congolais d'aujourd'hui et de demain. C'est un appel à s'engager dans les États Généraux du Congo, pour repenser notre destin commun, réconcilier la nation avec ses propres lois, libérer le peuple de l'autocratie et des manipulations, bâtir un État juste, et accepté par tous. Le Nouveau départ, c'est la marche vers un Congo réconcilié avec son histoire, affranchi de l'usurpation, et guidé par la justice et la dignité humaine. Engagement sur l'honneur : « Que tout celui qui se reconnaît Congolais de père et/ou de mère puisse s'engager, face à sa conscience et sa nation, à défendre la vérité, le travail et la justice, à dénoncer tout violateur de la loi, et à contribuer par ses actes à la libération et au renouveau du Congo. »
A la veille d’une rentrée parlementaire qui s’annonce aussi solennelle qu’explosive, les signes avant-coureurs d’un affrontement longtemps différé se multiplient. Les couloirs du pouvoir s’assombrissent, les murmures de trahison s’intensifient, et le vent glacial venu de l’Est de la République souffle sur Kinshasa comme un présage. Les alliances vacillent, les masques tombent, et chacun semble convoqué à un face-à-face avec ses propres contradictions.
Dans cette atmosphère de tension, la mémoire politique convoque l’épisode tragique de la “Nuit des longs couteaux” – non pour en faire un parallèle historique rigide, mais pour rappeler que lorsque la loyauté devient une monnaie rare, les pactes se brisent et les ambitions se déchaînent.
En RDC, les pétitions contre les présidents des deux chambres du Parlement, les arrestations ciblées, et les consultations stratégiques en coulisses dessinent les contours d’un théâtre où la démocratie se joue à quitte ou double.
Les figures jadis solidaires se regardent désormais en chiens de faïence. Les caucus régionaux se transforment en laboratoires de positionnement, et les discours d’apaisement peinent à masquer les fractures internes. Dans cette danse politique aux allures de survie, les regards se croisent, lourds de méfiance, et les silences deviennent des armes.
Au cœur de ce tumulte, des voix s’élèvent, certaines portées par une volonté sincère de réforme, d’autres mues par une ambition vorace. Le projet de loi de finances 2026, les enjeux sécuritaires à l’Est, et le contrôle parlementaire de l’exécutif ne sont plus de simples points à l’ordre du jour : ils sont devenus les champs de bataille d’une République en quête de cohérence.
Alors que les lignes se redessinent, une question obsède les esprits : qui portera le flambeau de la cohésion, et qui attisera les flammes de la division ? La rentrée parlementaire ne sera pas qu’un rituel institutionnel. Elle sera un révélateur. Un test de maturité politique.
Un miroir tendu à notre démocratie.
Congolais, Congolaises, gardons la tête froide. La République ne peut se permettre une guerre des tranchées entre ses propres enfants. L’heure est à la lucidité, à la responsabilité, et à la mobilisation nationale. Car c’est dans l’unité, et non dans la purge, que se forge la renaissance.
(Par Tite Liongi Enkonkoy, Expert en suivi-évaluation)
Introduction
Depuis maintenant plusieurs années, les industries de réseaux connaissent un bouleversement aussi bien au niveau de leurs structures qu’au niveau de leurs environnements. En République Démocratique du Congo, la loi n°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité met fin au monopole historique de la SNEL et ouvre le marché de l’électricité à la concurrence, permettant l’intervention d’autres opérateurs privés pour la production, l’importation, l’exportation et commercialisation de l’énergie électrique.
Au Nord et au Sud Kivu, comme dans le reste du pays, la production et la distribution d’électricité sont assurées principalement par la Société Nationale d’Electricité (SNEL), une entreprise publique. Cependant, des initiatives privées, notamment via l’utilisation du gaz méthane du lac Kivu, sont en développement. Les opérations sont marquées par un faible taux d’électrification et c’est ce qui pousse à explorer de nouvelles sources d’énergie et des partenariats.
En France, la dérèglementation des marchés de l’électricité et gaz accroît le degré de concurrence, faisant ainsi apparaître de nouveaux fournisseurs énergétiques.
En effet, depuis 2004 et 2007 les professionnels et les particuliers peuvent choisir librement leurs fournisseurs énergétiques. Cette libéralisation des marchés énergétiques modifie leurs structures, ainsi la France est passée d’une situation de monopole avec l’ancien opérateur historique EDF-GDF à celle d’oligopole. La séparation d’EDF et de GDF-SUEZ a introduit une vive concurrence entre ces deux opérateurs.
De ce fait, EDF produit de l’électricité grâce à ses centrales nucléaires, mais achète aussi du gaz naturel, les marchés spots et bilatéraux, tandis que GDF-SUEZ importe du gaz et fournit également de l’électricité (grâce aux cycles combinés et aux nouveaux paliers de turbines de gaz)
Controverse entre une privatisation et une scission de la SNEL
Il n'y a pas de plan de scission officiel de la SNEL en cours, mais plutôt un plan de redressement et de restructuration axé sur la modernisation des infrastructures, la digitalisation des services, l'amélioration des performances financières (désendettement, amélioration du recouvrement) et la transformation de ses opérations pour assurer un service public performant. Ce plan, élaboré avec l'appui d'experts, vise à pérenniser l'entreprise et à répondre aux besoins énergétiques de la RDC, bien qu'il suscite des inquiétudes syndicales quant à une éventuelle "privatisation voilée".
2.1 Objectifs principaux du plan de redressement et de restructuration
Modernisation et digitalisation : Mettre en place des outils numériques (applications, SMS) pour améliorer la gestion des réseaux et le service client, ainsi que la digitalisation de la gestion des réseaux de distribution.
2.2 Contextes et défis
Désengagement des coûts et faibles recouvrements : Le prix de l'électricité est insuffisant pour couvrir les coûts opérationnels, et le taux de recouvrement des factures est faible, limitant la capacité d'investissement de la SNEL.
2.3 Détérioration de la qualité de service
Le service de la SNEL a souffert d'une dégradation notable en raison de la crise socio-économique, particulièrement dans la desserte domestique.
2.3 Ambition nationale
Ce plan s'inscrit dans le cadre du Compact énergétique national de la RDC, qui vise à mobiliser des investissements massifs pour accroître l'accès à l'électricité.
2.4 Controverses : Opposition syndicale
Des craintes ont été exprimées par les agents de la SNEL, qui dénoncent un projet de "démembrement" potentiellement porteur d'une "privatisation voilée".
2.5 Manque de clarté sur la scission
Alors que des rumeurs de privatisation circulent, les syndicats affirment qu'il n'existe aucun projet de privatisation, mais plutôt des efforts de modernisation qui visent à renforcer le statut public de l'entreprise.
La séparation des activités de production, de transfert et de distribution
La séparation des activités de production, de transport et de distribution d’électricité vise à créer un marché concurrentiel, favorisant la réduction des coûts, l’innovation et la transparence pour les consommateurs, tout en reconnaissant que la gestion du réseau de transport reste un monopole naturel nécessitant une coordination et une réglementation spécifique. Cela permet à de nouveaux acteurs d’entrer sur le marché, stimulant ainsi la concurrence et l’efficacité.
Avantages de la séparation
Stimulation de la concurrence et l’innovation
La division du monopole vertical (production, transport et distribution) permet à de nouveau acteurs d’entrer sur le marché notamment dans la production et la fourniture d’électricité.
Maîtrise des coûts et efficacité
La séparation vise à réduire les coûts d’exploitation en créant des marchés plus efficaces pour la production d’électricité.
Une meilleure coordination des activités et une gestion optimisée des capacités peuvent mener à une maîtrise accrue des coûts globaux du secteur.
Transparence et Indépendance
La séparation des activités, comme la gestion des réseau (RTE) et la fourniture (Enedi en France) crée des filiales indépendantes au sein d’une même ancienne entreprise (comme l’EDF), garantissant une plus grande indépendance.
Optimisation de la coordination du réseau
Bien que la gestion du réseau de transport soit un monopole naturel, la séparation permet de mieux coordonner les investissements et les opérations dans l’ensemble du réseau. L’autorité de régulation est à la coordination des différentes composantes.
Nature du monopole naturel
Le réseau de transport et de distribution d’électricité est considéré comme un monopole naturel, car il est efficace d’avoir une seule entité qui gère l’ensemble du réseau d’infrastructure pour éviter les redondances coûteuses et pour bénéficier des externalités positives d’un réseau interconnecté.
En résumé, la séparation des entreprises du secteur électrique cherche à combiner les bénéfices de la concurrence dans les segments de marché ouverts (production, fourniture) avec une gestion coordonnée et efficace des activités de réseau, qui demeurent un monopole naturel, afin de garantir un service fiable et des prix compétitifs par les consommateurs.
Désavantages de la séparation
La séparation des entreprises dans les composantes de l’électricité, telle que la déstructuration d’un monopole intégré en production, transport, distribution et fourniture, présente plusieurs désavantages. Elle peut entrainer un manque de visibilité et de rémunération pour les investissements plus élevés pour de nouvelles entités, et une moins grande adaptabilité de l’offre face à la demande, complexifiant ainsi la planification et l’équilibre du réseau.
Inconvénients liés à la planification et aux investissements
Sous-Investissement : Un marché fragmenté peut souffrir d’un manque de visibilité et de rémunération, freinant ainsi les investissements nécessaires à la modernisation et à l’extension des réseaux.
Inconvénients liés à l’efficacité opérationnelle
Perte de synergie et de coordination : La séparation peut nuire à l’efficacité opérationnelle et économique, car les différentes activités ne sont plus coordonnées au sein d’une même entité intégrée.
Augmentation des coûts
La mise en place des nouvelles structures indépendantes et la gestion de plusieurs acteurs distincts peuvent générer des coûts de fonctionnement plus élevés, qui peuvent se répercuter sur les consommateurs.
Inconvénients liés à la stabilité et à l’équilibre du réseau
Complexité de l’équilibre offre-demande
L’électricité est un produit indifférencié dont la demande est peu adaptable à l’offre. Une structure fragmentée rend plus difficile le maintien de l’équilibre entre production et consommation, ce qui peut affecter la stabilité de la fréquence du réseau.
Moins de flexibilité
Les entreprises séparées peuvent avoir une capacité réduite à réagir rapidement aux imprévus, ce qui diminue la résilience globale du réseau face aux pannes ou aux variantes de demande.
Inconvénients pour les consommateurs
Coûts particulièrement plus élevés : Les coûts supplémentaires liés à la gestion de plusieurs entreprises peuvent se traduire par des tarifs plus élevés pour les consommateurs.
Recommandations et conclusions
Pour une scission réussie de la SNEL ou d’une volonté de redressement de son plan d’action, le gouvernement de la République Démocratique du Congo doit mettre en place un cadre législatif et réglementaire clair et stable, favorisant les investissements privés dans le secteur de la production indépendante d'électricité, réformer la gestion de l'entreprise pour la rendre plus performante et éthique, et moderniser les infrastructures de production, de transport et de distribution d'électricité en RDC.
Cadre législatif et réglementaire
Compléter et clarifier la loi sur le secteur de l'électricité pour assurer un cadre stable et transparent qui favorise le développement du secteur ;
Encourager l'ouverture du marché en permettant aux investisseurs privés de détenir et d'exploiter des ouvrages de production indépendante d'électricité, comme l'a prévu la loi de 2014.
Modernisation des infrastructures
Augmenter la capacité de production en achevant la construction de centrales hydroélectriques comme Inga III ;
Moderniser les équipements : de production, de transport et de distribution de l'électricité pour améliorer la qualité et l'étendue du service.
Gestion et performance de la SNEL
Améliorer la gestion de l'entreprise pour la rendre plus performante et éthique ;
Ne pas s'impliquer dans la gestion quotidienne afin de laisser à la SNEL Sarl l'autonomie nécessaire pour ses opérations.
(Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé, Activiste, Penseur et Notable de Madimba)
Alors que l’opinion publique et les médias évoquent régulièrement les accidents de circulation dans la capitale, un danger silencieux mais tout aussi meurtrier reste largement ignoré : les accidents sur les chantiers de construction, causés par l’absence de panneaux de signalisation et de dispositifs de sécurité.
Chaque jour, des ouvriers, des piétons et des automobilistes sont exposés à des zones de travaux mal balisées, sans balises ni repères visuels. Faute de signalisation adéquate, ces chantiers deviennent des pièges à ciel ouvert. Les conséquences sont dramatiques : blessures, décès, embouteillages et chaos urbain.
Des drames évitables
Ces accidents ne sont pas une fatalité. Ils résultent de la négligence des entreprises de construction qui, malgré leurs obligations contractuelles et légales, omettent d’installer la signalisation nécessaire.
Des ouvriers perdent la vie sur leur lieu de travail, faute de délimitation claire.
Des piétons chutent ou se blessent en traversant des zones de travaux non sécurisées.
Des automobilistes se retrouvent impliqués dans des collisions faute de panneaux d’avertissement.
En plus des pertes humaines, ces manquements aggravent les embouteillages, freinent l’activité économique et renforcent le sentiment d’insécurité urbaine.
Des responsabilités claires
Il est temps de lever toute équivoque : les sociétés de construction sont seules responsables de la sécurité sur leurs chantiers.
L’État congolais attribue les marchés et doit en contrôler l’exécution.
Mais c’est à l’entreprise, maître d’ouvrage ou sous-traitant, d’assurer la signalisation et la sécurisation des zones à risque.
Chercher à rejeter la faute sur l’État est une stratégie inacceptable : cela revient à masquer une négligence coupable derrière les faiblesses institutionnelles.
Des sanctions nécessaires
Les textes de loi prévoient des sanctions sévères en cas de manquement :
administratives et pénales, pour les maîtres d’ouvrage et responsables des chantiers ;
civiles, avec la possibilité pour les victimes ou leurs familles d’obtenir des dommages-intérêts.
Il est impératif que ces sanctions soient appliquées avec rigueur pour mettre fin à l’impunité.
Recommandations urgentes
Face à cette situation, plusieurs mesures doivent être adoptées sans délai :
1. Imposer un cahier des charges strict incluant l’installation obligatoire de panneaux de signalisation visibles sur tout chantier.
2. Renforcer les contrôles de terrain par la CNPR et les inspecteurs du travail.
3. Engager la responsabilité pénale et civile des entreprises fautives en cas d’accident.
4. Sensibiliser les riverains et usagers à la vigilance autour des chantiers.
Conclusion
La sécurité sur les chantiers n’est pas une faveur, mais un droit fondamental pour les travailleurs et les citoyens.
Les sociétés de construction doivent cesser de fuir leurs responsabilités et respecter scrupuleusement les normes de signalisation. La vie des Congolais n’a pas de prix.
Il est temps que les autorités compétentes se saisissent de ce dossier et que les entreprises coupables répondent de leurs actes. Car à Kinshasa, il ne faut plus seulement parler des accidents routiers : il faut aussi dénoncer les accidents de chantiers, ces drames silencieux mais évitables.
‘’La lutte individuelle mène au suicide, tandis que la bataille en groupe est salvatrice !’’. De nos jours, nous considérons comme acquis que chaque mois, un grand nombre de travailleurs perçoivent leur rémunération. Il existe même des individus qui ne se rendent pas au travail tous les jours, mais qui reçoivent une rémunération mensuelle. Ces habitudes nous paraissent évidentes ; l'idée que les employés sont rémunérés chaque mois va de soi. Avant l'introduction du salaire au début du XIXe siècle, ce n'était pas le cas.
Dans l'histoire humaine, la seule révolution sociale qui a été couronnée de succès est celle du capitalisme bourgeois contre la noblesse. Il a fallu 13 siècles pour que cette révolution se concrétise. La bourgeoisie n'a pas accédé au pouvoir étatique. On n'a pas nécessairement besoin de se saisir du pouvoir politique pour réaliser une révolution.
La bourgeoisie a accompli deux actions majeures : elle a émancipé l'individu de ses attaches avec les propriétaires terriens pour lesquels il œuvrait. Le capitalisme a démantelé les chaînes de la servitude, permettant à l'individu de vendre sa force de travail à quiconque il le souhaite. Le travailleur indépendant, qui peut se faire embaucher où il le souhaite, représente le modèle idéal d'un travailleur dans le contexte capitaliste.
Le syndicalisme et les revendications collectives sont considérés comme une déviation du capitalisme, car le modèle idéal du travailleur dans un contexte capitaliste est celui du travailleur autonome. Le second avantage que la bourgeoisie a décroché dans sa révolte contre la noblesse, c’est le droit à la propriété privée lucrative.
Je possède une école qui constitue un patrimoine social et me génère des bénéfices grâce aux frais payés par les élèves, ce qui m'assure des revenus. C'est comme si je recevais en héritage une maison de mes parents et que je décidais de la louer. Elle me génère un revenu chaque mois. Ce patrimoine est profitable.
Ainsi, le détenteur des outils de production s'approprie une grande portion du rendement du travailleur, tout comme le propriétaire se réserve une part significative de l'argent généré par le locataire. Voici les deux principales réalisations de la révolution bourgeoise : Le capitaliste détient les ressources de production et privilégie la présence d'un travailleur autonome.
Initialement, le travailleur indépendant était rémunéré en fonction de la tâche accomplie. Je vous propose de découper ma vache ou de cirer mes chaussures, et je vous rémunérerai sans délai après. Voilà ce qu'est le paiement à la tâche. Les personnes ont lutté, se sont syndiquées et ont adopté une approche collective pour rejeter le système de rémunération à la tâche.
Les employeurs ont capitulé et la rémunération est désormais attachée à la fonction occupée et versée sur une base horaire. Le salarié est rémunéré à l'heure et sa paye dépend de la qualification du poste occupé. Si vous êtes recruté par une société, vous devez signer un contrat qui détaille les obligations associées à votre position.
La rémunération que vous percevrez dépend de la qualification du poste. Il ne s'agit plus d'un paiement par acte, mais plutôt d'un paiement basé sur la qualification du poste. C'est un progrès significatif par rapport à la facturation à l'acte. Et cette avancée a été acquis de manière collective.
Les affrontements individuels mènent au suicide, tandis que les combats collectifs apportent le salut. Les groupes ont lutté pour obtenir une rémunération basée non sur le travail effectué, mais sur la qualification requise pour le poste. Toutefois, il ne faut pas s'arrêter à cela.
Aux Etats-Unis, la garantie de l'emploi à vie pour les enseignants a également été acquise grâce à une mobilisation collective. Le principe de la titularisation universitaire (tenure) aux États-Unis est né au début du 20e siècle, dans le but de garantir aux enseignants une protection contre les renvois en raison d'expressions d'opinions peu populaires. Il se basait sur les traditions européennes de liberté universitaire et de protection de l'emploi, remontant jusqu'au Moyen Âge.
L'Association américaine des professeurs d'université a été fondée en 1915 et a établi sa Déclaration de principes sur la liberté académique et la titularisation en 1940. Cette dernière a renforcé les standards de l'emploi à vie pour les chercheurs, leur accordant le droit de mener des études et d'enseigner sans crainte de représailles.
L'idée de la titularisation étant liée non pas au poste occupé, mais à la personne elle-même est apparue aux alentours du début du XIXe siècle (1835). Les employés qui fournissent les services de l'État, tels que l'éducation, la santé et la défense nationale, effectuent un travail social qui ne génère pas de profits économiques commerciaux, malgré le fait que sans eux, même le secteur marchand ne serait pas aussi performant.
Tous les fonctionnaires sont hors du système de rémunération capitaliste, que ce soit en relation avec l'acte ou le poste occupé. Toutefois, la rémunération des fonctionnaires est associée aux individus. Son salaire est associé à son rang, qui constitue une qualification individuelle. Le fonctionnaire conserve son rang et sa rémunération jusqu'à son décès ; qu'il soit en activité ou non, il maintient son emploi.
Contrairement à ce que fait Donald Trump, un fonctionnaire ne peut pas être renvoyé. Un fonctionnaire possède son salaire qui est associé à sa personne et à son rang, de manière similaire à l'armée. Peu importe s'il occupe un poste ou non, le capitaine conserve sa position et son salaire. Les employés ont un droit au salaire qui leur est personnel.
On constate actuellement, notamment chez les professeurs universitaires et plus particulièrement les professeurs émérites, que peu importe s'ils travaillent ou pas, ils continuent à être rémunérés jusqu'à leur décès. Ils ne reçoivent pas une rémunération basée sur l'acte accompli, ni sur la qualification relative à leur fonction, mais ils sont rémunérés en fonction de la qualification propre à leur personne et de leur rang. Il ne peut pas être congédié, et même si cela se produisait, il conserverait sa rémunération.
L'idée communiste est de généraliser ce concept de rémunération à l'ensemble de la société. La rémunération ne devrait plus être la compensation pour le travail qui valorise le capital (générateur de profit). Le salaire ne découle pas d'un travail, mais représente le droit qui vous attribue la qualité de créateur des valeurs anthropologiques.
Ce salaire communiste est versé avant toute prestation de travail. Pour mettre cela en pratique à grande échelle, une autre forme d'éducation que celle que nous possédons actuellement est nécessaire. Il est nécessaire d'enseigner aux étudiants une plus grande responsabilité économique. Si l'on verse un salaire à chaque jeune dès l'âge de 18 ans, aujourd’hui, il y a un risque qu'ils gaspillent cet argent faute d'une éducation en matière de responsabilité économique.
La rémunération ne découle pas d'une dépendance vis-à-vis d'un employeur. Nous détenons un salaire qui ne peut être supprimé.
Cela nous donnera la possibilité d'effectuer un travail indépendant. Je crois que si le salaire était assuré chaque mois indépendamment du travail effectué, les personnes compétentes se consacreraient avec passion à l'activité qu'elles ont choisie. Les jeunes et les moins jeunes libérés des tracas financiers travailleront avec ardeur, propulsant ainsi la société vers l'avant, tandis que moins de personnes traîneront au travail ou à l'école.
Dans le cadre de sa vision humanitaire et patriotique, Sa Majesté Joseph Mukungubila Mutombo a procédé à l’inauguration officielle d’un Centre de Santé Intégré au bénéfice des populations de Kisaala et des localités environnantes, dans le territoire de Kabalo, province du Tanganyika.
Une infrastructure moderne au service de la communauté
Ce centre, véritable pilier sanitaire pour la région, est doté de plusieurs services médicaux essentiels :
Médecine interne et générale
Service de réflexologie thérapeutique
Unité de soins de réhabilitation et de récupération des signes vitaux
Salle de massage thérapeutique, équipée de dispositifs spécialisés de haute technologie pour le massage plantaire, favorisant la détente neuromusculaire et la stimulation circulatoire.
L’ouverture de cette structure incarne l’amour profond de Sa Majesté pour la République Démocratique du Congo et pour son terroir natal, Kabalo. Elle s’inscrit dans une dynamique de développement communautaire durable, visant à renforcer l’accès à des soins de santé de qualité dans les zones rurales.
Une inauguration marquée par des actes concrets
La cérémonie a connu la présence du Directeur de la Fondation MUK, le Prince Nathanaëlle Mukungubila, qui a lui-même expérimenté une séance de réflexologie plantaire, illustrant l’efficacité des soins proposés.
Le centre est approvisionné en médicaments essentiels, équipements biomédicaux et consommables, garantissant un démarrage opérationnel immédiat.
Il est, par ailleurs, souhaitable que le médecin-chef de zone de Kabalo accompagne cette œuvre en apportant un soutien technique et administratif, afin de moderniser et d’élever ce centre au rang d’établissement de santé de première ligne.
Un accueil enthousiaste des populations
Les responsables du centre ont exprimé leur gratitude et leur engagement à servir les populations locales notamment, celles de Kikunu, Kabujilwa, Luala, Kaindji, Kala, Mukomwenze et Kisaala centre. A peine inauguré, le centre a déjà accueilli ses premiers patients, venus en consultation.
Le bâtisseur proche de son peuple
Après la cérémonie, le bâtisseur de Kisaala s’est rendu à l’atelier de soudure local pour encourager un jeune artisan impliqué dans les travaux d’aménagement de la cité. Ce geste symbolise son attachement au développement participatif et à la valorisation des initiatives locales.
« Construire Kisaala n’est pas un hasard, mais une mission, une vision… une recommandation venue du ciel, mon père. »
Dès sa prise de fonction à la tête de la politique budgétaire de la République Démocratique du Congo, Adolphe Muzito, le nouveau VPM en charge du Budget, a frappé fort en affichant son ambition de « doubler » le budget national. Certains y voient une provocation, d’autres un coup de bluff, mais le véritable mérite de cette annonce est ailleurs. Au-delà de l’effet d’annonce, le mérite de cette déclaration est d’avoir replacé au centre du débat public la nécessité de repenser en profondeur le modèle économique congolais. Car les années passent, les promesses se succèdent, malgré des ressources minières colossales, des forêts inestimables et un potentiel agricole gigantesque, la RDC reste enfermée dans le paradoxe du pays riche en promesses mais pauvre en résultats.
Rappelons que le Programme quinquennal présenté par le gouvernement Suminwa devant l’Assemblée nationale pour obtenir son investiture tablait sur un budget total de 92 milliards USD, soit environ 18 milliards USD par an. En d’autres termes, le plan initial ne prévoyait aucun saut budgétaire majeur durant ce second quinquennat de Félix Tshisekedi. L’ambition de Muzito de faire passer le budget de 17 à près de 34 milliards USD tranche donc radicalement avec la prudence de la Cheffe du Gouvernement et projette une vision beaucoup plus offensive.
Mais pour atteindre cet objectif colossal, il ne suffit pas de gonfler les chiffres sur le papier. Il faudra accroître significativement les recettes publiques, optimiser les dépenses et, surtout, s’attaquer aux failles structurelles qui grèvent les finances de l’État congolais.
L’hémorragie fiscale qui vide l’Etat
D’une part, l’administration fiscale en RDC fonctionne comme une passoire. Dans un pays de plus de 100 millions d’habitants, à peine 200.000 assujettis sont identifiés, laissant l’essentiel de l’activité économique hors du champ de l’État. Le commerce extérieur accentue cette hémorragie. Près de 5 milliards USD disparaissent chaque année à cause de la fraude douanière, alimentée par le transbordement qui prospère comme une économie parallèle autour de chaque poste frontalier. Dans le secteur minier, pourtant poumon économique du pays, les contrats léonins étranglent les finances publiques.
De l’autre, la Banque mondiale, dans son rapport du 29 juillet 2025, alerte sur le poids écrasant des incitations fiscales actuelles. Ces avantages et exonérations, censés stimuler l’investissement, engloutissent une part considérable des recettes nationales sans pour autant générer un réel impact sur l’économie. L’institution de Bretton Woods souligne que ces mesures profitent souvent à une minorité d’acteurs privilégiés, tout en privant l’État des ressources nécessaires pour financer les infrastructures, les services publics et la stabilité macroéconomique.
Il faut également rappeler que la RDC ne connaît toujours pas, à ce jour, avec exactitude le nombre réel d’agents et de fonctionnaires dans l’administration publique, l’armée et la police. Cette opacité sur les effectifs alimente un problème chronique de "salaires fictifs", où des milliers de personnes fantômes perçoivent des rémunérations qu’elles ne devraient pas toucher. Chaque mois, ce système grignote des millions de dollars au Trésor public, asséchant des ressources déjà fragiles.
La révision des accords chinois en 2024 a permis à l’État de récupérer 7 milliards USD supplémentaires, démontrant qu’une négociation ferme et stratégique peut rétablir l’équilibre et soulignant l’ampleur des ressources colossales que l’État laisse encore échapper, alors qu’elles sont cruciales pour le pays. Dans le même esprit, la rationalisation des incitations fiscales, tout comme la mise en place d’un recensement exhaustif et d’un système de gestion transparent des agents publics et de leurs rémunérations, n’est plus une option mais une urgence absolue.
Le mode d'emploi est connu
Repenser la politique fiscale devient indispensable pour servir l’intérêt général et soutenir un développement économique durable.
Dans son ouvrage « Congo Kinshasa. Quand la corruption dirige la République », le Professeur Venant Ambroise Bukassa estime à près de 12 milliards USD par an le manque à gagner du Trésor public à cause de la corruption, une somme vertigineuse qui s’évapore dans les pots-de-vin, les contrats opaques et les réseaux parallèles enracinés au cœur de l’Etat.
Pour freiner cette hémorragie, il ne suffit plus de discours, il faut renforcer drastiquement les instances de contrôle comme l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’ensemble des services d’audit fiscal, en leur donnant des moyens réels, une autonomie totale et des protections contre les pressions politiques. Sans un tel arsenal, chaque dollar collecté continuera de se volatiliser dans ce puits sans fond où prospère la corruption.
Pour maximiser ses recettes et restaurer la maîtrise de ses ressources, la RDC doit engager une transformation structurelle profonde. Il faudra automatiser les paiements et numériser l’ensemble des procédures dans les ports, les postes douaniers et les guichets publics, afin de réduire drastiquement les fuites de recettes et fermer les brèches où disparaissent des milliards.
Cette numérisation doit s’accompagner d’un renforcement des postes frontaliers pour mettre un terme à l’entrée massive de produits déchargés dans des dépôts clandestins situés dans les pays voisins, puis fragmentés pour franchir la frontière illégalement. Le pays doit également créer des mécanismes de contrôle sur toute la chaîne de valeur, depuis la production jusqu’à l’exportation, en passant par le traitement des ressources.
Dans ce cadre, la mise en place d’une bourse minière nationale devient stratégique, car elle permettrait non seulement de centraliser les ventes, mais aussi d’influencer les prix afin d’assurer des transactions équitables.
Parallèlement, des niches fiscales inexploitées doivent être mises à contribution, notamment dans le secteur foncier, grâce à une réforme foncière et cadastrale ambitieuse. A cela s’ajoute la nécessité d’une réforme du climat des affaires pour simplifier la fiscalité des PME, attirer les investisseurs et créer des zones économiques spéciales performantes.
Enfin, l’opérationnalisation effective de la Direction générale du Compte unique du Trésor est cruciale pour centraliser les recettes de l’État, accroître la transparence et rationaliser les dépenses publiques.
La RDC demeure un géant fiscalement sous-exploité, assise sur des richesses immenses mais incapable d’en tirer tout le potentiel pour alimenter son budget national. Entre des recettes minières mal captées, une assiette fiscale dérisoire et des fuites colossales aux frontières, le pays se prive de milliards de dollars chaque année.
La liste des réformes, combinées, représenterait à lui seul une véritable offensive structurelle capable de transformer le système fiscal congolais, de stopper les fuites de capitaux et de redonner à l’État les moyens de financer son propre développement, est longue, exhaustive et pleinement disponible. Cela vaut de même pour les experts capables de mettre en œuvre une feuille de route qui va précisément dans le sens de doubler le budget national.
Le fait d’en détailler certaines réformes ne vise pas à noyer le lecteur sous des propositions techniques, mais à démontrer que les leviers sont là, les compétences et expertises congolaises aussi. Pourtant, le vrai défi pour Muzito pourrait bien se trouver ailleurs.
Volonté politique ?
Le dessin affiché par Adolphe Muzito de doubler le budget national ressemble autant à un acte d’audace qu’à une gifle politique adressée à la gouvernance Suminwa, essoufflée, incapable de définir une trajectoire claire pour remettre la RDC sur les rails de l’émergence économique. Ce contraste devient d’autant plus frappant que, dans un moment de crise nationale, après l’occupation de Goma et de Bukavu, le président de la République avait tendu à Judith Suminwa une passe en or.
Il lui confiait la mission historique d’ouvrir une « ère de paix et de prospérité ». Pour la première fois dans l’histoire du pays, une femme accédait à la Primature, investie d’un mandat historique : restaurer la dignité nationale, bâtir une armée moderne, puissante et dissuasive, et poser les bases d’une économie de guerre capable de soutenir l’effort de souveraineté.
Au lieu d’une vision structurée, la gouvernance Suminwa s’est arrêtée à une mesure symbolique consistant à doubler le salaire des militaires et policiers. Une décision certes populaire, mais insuffisante et déconnectée d’une stratégie globale. Pire encore, le train de vie des institutions est resté intact. La preuve saute aux yeux : un énième gouvernement pléthorique de 53 membres, absorbant des ressources colossales.
Pire encore, malgré un budget rectificatif 2025, l’équipe Suminwa a engagé des dépenses de fonctionnement bien supérieures aux prévisions initiales, favorisant les institutions politiques au détriment des investissements stratégiques dont la RDC a tant besoin.
Dans ce contexte, la posture de Muzito prend des allures de rupture. En affichant son ambition de doubler le budget, il s’impose comme le seul au sein du gouvernement à proposer un cap audacieux. Mais un budget national ne se double pas à coups de slogans : cela nécessite la mobilisation de tous les ministères, des réformes profondes et une discipline budgétaire sans faille.
La question qui se pose désormais est simple : Judith Suminwa soutiendra-t-elle ce projet ambitieux pour redonner un souffle au Gouvernement ou le combattra-t-elle pour préserver une ligne de gestion qui semble déjà à bout de souffle ?
(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Analyste Socio-Politique, Expert en Administration Publique, Vice-président Fédéral et Représentant Adjoint de l’UDPS/Tshisekedi-USA)
Introduction Il y a des mensonges qui blessent et des impostures qui tuent. La République Démocratique du Congo en est la preuve vivante : un pays riche, mais meurtri, qui n’a cessé de saigner depuis plusieurs décennies sous les coups de rébellions meurtrières. Toutes naissent et prospèrent sous le même prétexte fallacieux : celui de « protéger les populations » et de « libérer le peuple ». Mais derrière ces slogans séduisants, se cache une mécanique macabre : celle de l’occupation, du pillage et du massacre. Car la vérité, implacable, est que jamais un peuple n’a été sauvé par ceux qui l’égorgent.
Depuis les collines du Kivu jusqu’aux forêts de l’Ituri, les Congolais connaissent trop bien cette farce tragique. Les prétendus libérateurs arrivent toujours armés jusqu’aux dents, jurant fidélité à la justice et au peuple, mais ne laissent derrière eux que des villages incendiés, des charniers anonymes et des millions de déplacés. Comment croire à la sincérité de ces criminels quand ce sont les femmes congolaises qui portent le fardeau de leurs viols, les enfants congolais qui deviennent les orphelins de leurs guerres, et les hommes congolais qui meurent dans l’anonymat des fosses communes ?
Aujourd’hui, l’histoire se répète, plus cynique que jamais. Sous le label M23/AFC, le Congo voit ressurgir un hydre déjà bien connu, financé, armé et dirigé par le régime expansionniste du Rwanda. Derrière cette nouvelle bannière se cache une alliance contre-nature, un attelage hétéroclite composé de criminels de guerre récidivistes et de traîtres à la patrie : Corneille Nangaa, l’ancien président de la CENI devenu rebelle ; Bertin Bisimwa, l’idéologue au service des intérêts étrangers ; Sultani Makenga, bourreau multirécidiviste de l’Est congolais ; et toute une cohorte de mercenaires sans foi ni loi.
Ce qui rend cette imposture encore plus insupportable, c’est l’arrogance avec laquelle ces seigneurs de guerre prétendent parler au nom du peuple congolais, alors même que leurs mains dégoulinent du sang des innocents. Pire encore, ils osent accuser le régime du Président Félix Tshisekedi, élu dans un processus démocratique, tout en servant ouvertement de sous-traitants à Kigali. Le mensonge atteint ici son paroxysme : les bourreaux se présentent comme des sauveurs, les pyromanes se déguisent en pompiers, et les traîtres réclament l’étiquette de patriotes. Une injure à la mémoire des victimes et un affront à la conscience nationale.
Le mensonge de la protection : un discours creux Ils disent protéger le peuple. Mais de quel peuple parlent-ils ? Les chiffres sont implacables : plus de 6 millions de déplacés internes dans l’Est de la RDC selon le HCR, des milliers de morts recensés par la société civile, des villages entiers rayés de la carte dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Derrière leurs armes, Nangaa, Bisimwa, Makenga et leurs complices ne laissent derrière eux que des fosses communes et des camps de déplacés.
Comment oser parler de protection quand les enfants sont arrachés à leurs écoles pour devenir chair à canon, quand les femmes sont réduites au viol comme arme de guerre, quand les terres agricoles sont transformées en bases militaires pour servir un agenda étranger ? Le peuple congolais n’a pas besoin de ce genre de « protecteurs ». Il a besoin de paix, de justice et d’un État qui défend réellement ses citoyens.
La trahison de Corneille Nangaa : du juge électoral au criminel en treillis Le cas de Corneille Nangaa est une trahison nationale. Ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), il avait entre ses mains la mission sacrée d’organiser des élections, de protéger la démocratie et de proclamer les résultats. C’est lui qui, en 2018, a déclaré Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle. Comment expliquer que, quelques années plus tard, cet homme troque son costume d’arbitre pour revêtir celui d’un rebelle armé, appelant à renverser le même président qu’il avait validé ?
Cette métamorphose n’est pas une reconversion politique : c’est une chute morale abyssale. Nangaa incarne la faillite des élites qui, au lieu de servir la République, se mettent au service d’agendas étrangers. En rejoignant un mouvement criminel, il signe son acte de trahison et devient un fossoyeur de l’État de droit.
Bertin Bisimwa : le faux idéologue d’une guerre sale À côté de Nangaa, se dresse Bertin Bisimwa, présenté comme le « cerveau politique » de l’AFC. Mais quel projet politique peut naître des larmes et du sang ? Bisimwa n’est qu’un autre visage de la duplicité : un Congolais de façade, mais un exécuteur zélé de la stratégie rwandaise d’occupation et de balkanisation de l’Est congolais.
Ses discours accusateurs contre le régime Tshisekedi ne sont qu’un écran de fumée. Car pendant qu’il dénonce Kinshasa, il ferme les yeux sur les convois militaires venus de Kigali, sur les livraisons d’armes et sur l’exploitation illégale des minerais congolais qui alimentent cette machine de guerre.
Le rôle du Rwanda : un secret de Polichinelle Il serait naïf de croire que ces criminels agissent seuls. Le Rwanda, par son régime expansionniste, est le véritable donneur d’ordre. Les rapports successifs de l’ONU l’ont démontré : Kigali arme, finance, entraîne et dirige ces rebelles sous-traitants. Leur mission est claire : affaiblir la RDC, contrôler les richesses minières du Kivu et imposer une tutelle de fait sur des provinces congolaises.
Et pourtant, avec un cynisme sans bornes, ces marionnettes accusent Félix Tshisekedi de tous les maux. Ils osent se présenter comme les alternatives, alors qu’ils ne sont que des pions d’une stratégie étrangère. Accuser Kinshasa, c’est détourner l’attention de leur propre barbarie.
Conclusion : nommer les bourreaux, refuser l’imposture Il est temps d’appeler les choses par leur nom. Corneille Nangaa n’est pas un opposant : c’est un traître à la Nation, un homme qui a foulé aux pieds le serment républicain pour se livrer aux ambitions étrangères. Bertin Bisimwa n’est pas un idéologue : c’est un complice servile, un agent zélé d’un agenda de balkanisation. Quant à Sultani Makenga, il n’est pas un chef militaire, mais un criminel de guerre récidiviste, un bourreau de son propre peuple. Et le M23/AFC n’est pas un mouvement protecteur : c’est une milice terroriste, sous-traitante du Rwanda, instrument de destruction et de honte.
Le Congo ne peut pas se laisser berner par des imposteurs qui se déguisent en sauveurs. Notre peuple mérite mieux que des slogans hypocrites qui masquent la barbarie. La vraie protection ne viendra jamais de ceux qui tiennent des fusils contre les civils, mais d’un État fort, souverain, réformé et capable de défendre son intégrité. C’est dans les institutions républicaines, et non dans les baïonnettes des mercenaires, que réside l’avenir de notre Nation.
Ceux qui, sans honte, osent accuser Félix Tshisekedi pendant qu’ils massacrent des Congolais, doivent être démasqués et traités pour ce qu’ils sont : des criminels. L’Histoire les jugera comme tels, mais avant cela, le peuple et la justice internationale doivent les dénoncer, les isoler et les condamner. Car laisser prospérer leur imposture reviendrait à normaliser le crime, à banaliser la trahison et à mépriser la mémoire des victimes.
Le sang des innocents crie plus fort que leurs mensonges. Aucune propagande ne peut effacer les larmes des mères, le silence des villages vidés de leurs habitants, ou les tombes anonymes qui parsèment l’Est du pays. Ce cri traverse les frontières et appelle à la responsabilité de tous : autorités congolaises, partenaires internationaux, société civile et diaspora. Car il ne s’agit pas seulement d’un combat militaire, mais d’un combat pour la dignité, la justice et la vérité.
Tôt ou tard, la vérité les rattrapera. Les criminels tomberont sous le poids de leurs crimes. Les traîtres seront emportés par la honte de leur trahison. Mais le Congo, lui, se relèvera. Plus fort, plus uni, et déterminé à ne plus jamais laisser ses bourreaux se déguiser en protecteurs.
« Congolais, debout ! Ne laissez plus les imposteurs masquer la mort et la destruction sous le voile mensonger de la protection. Dénoncez-les, refusez-les, résistez à leurs manipulations. Chaque voix, chaque action pour la vérité et la justice est un pas vers la paix et la dignité retrouvées. Le Congo appartient à son peuple, pas à ses bourreaux. Aujourd’hui, plus que jamais, unissons-nous pour défendre notre Nation, protéger nos frères et nos sœurs, et écrire ensemble l’histoire d’un pays libre, souverain et respecté. »