La prise de la ville de Goma par l'AFC-M23 a provoqué un exode massif de populations du Nord-Kivu. Nombre d'entre elles ont trouvé refuge à Kinshasa, la capitale. Dans ce contexte humanitaire tendu, un jeune notable de Goma, Justin Tsumbira Nzoli, tire la sonnette d'alarme et dénonce une manœuvre d'usurpation visant à détourner l'aide destinée à ces déplacés.
A travers un communiqué de presse, Justin Tsumbira Nzoli exprime son profond mécontentement face aux agissements des individus qui, selon lui, s'arrogent sans mandat ni légitimité le droit de représenter les déplacés des provinces du Nord et du Sud-Kivu à Kinshasa.
Il accuse nommément un certain Jordan de servir de bouc émissaire pour un réseau agissant dans l'ombre, dont les intentions malsaines ne font plus de doute. L'objectif de ce groupe serait de mettre en place un système d'enregistrement parallèle pour capter les fonds humanitaires.
« Nous dénonçons ces manœuvres frauduleuses qui visent à détourner les fonds destinés à l’assistance humanitaire », déclare M. Tsumbira dans son communiqué.
M. Tsumbira précise qu'un processus d'enregistrement officiel et transparent est déjà à un stade avancé, après trois mois de travail mené sous la coordination du député national Charles Sabungo et du docteur Patrick Baala. Il rappelle que l'honorable Charles Sabungo a été le premier à porter assistance aux déplacés, rapidement suivi par son collègue, l'honorable Patrick Munyomo.
« Contrairement aux prétentions mensongères des fraudeurs, la seule correspondance officielle ayant été adressée aux instances compétentes l’a été par l’honorable Charles Sabungo, en toute transparence », insiste le communiqué.
Le jeune leader s'interroge sur la crédibilité de cette initiative parallèle : « Comment un groupe d’individus connus pour leur implication passée dans des affaires de détournement peut-il s’improviser enregistreur officiel et prétendre inscrire des centaines de personnes dans un délai court d'une semaine, dans une grande ville comme Kinshasa ? Ce que nous voyons aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une tentative de sabotage du travail déjà accompli, et une stratégie bien connu de détournement. »
En conclusion, Justin Tsumbira lance un avertissement sévère aux personnes impliquées et à leurs commanditaires, promettant de révéler publiquement leur identité si leurs agissements persistent.
« A ceux qui pensent pouvoir manipuler la misère de nos populations pour en tirer profit, nous disons : nous vous avons à l’œil. Nous avons identifié vos parrains et les réseaux dans lesquels vous évoluez. Le moment venu, nous allons les dénoncer publiquement pour qu’ils soient définitivement écartés de toute gestion des affaires concernant nos déplacés. L’heure est à la vigilance, à la solidarité et à la justice pour nos frères et sœurs en détresse. »
(Par David Menge, Docteur en Histoire des sciences et institutions scientifiques)
Le 30 juin 1960 marque la date anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC), obtenue à l’issue d’une lutte acharnée, et est également le témoin d’une transition marquée par de nombreuses turbulences. L’impréparation des acteurs politiques dès les premières années d’indépendance a plongé le pays dans de vives tensions, exacerbées par des conflits ethniques et des luttes pour le pouvoir. La crise du Katanga, région riche en minerais, qui a tenté de faire sécession sous l’impulsion de Moïse Tshombe, a profondément fragilisé la stabilité nationale. Par ailleurs, les différends entre le premier président, Joseph Kasa-Vubu, et le premier ministre, Patrice Lumumba, ont également contribué à accentuer cette instabilité.
En 1965, le coup d’État militaire mené par le colonel Mobutu Sese Seko lui a permis de prendre le contrôle du pays, marquant ainsi le début de son long règne qui durera 32 ans. Le Président Mobutu instaure un régime autoritaire, renomme le pays Zaïre en 1971, et consolide sa mainmise sur le pays à travers la centralisation du pouvoir. Une politique d’authenticité, visant à supprimer les influences coloniales, est initiée, mais très vite, le pays sombre dans la corruption et la répression. La guerre froide a également influencé la politique du Zaïre, permettant au président Mobutu de soutenir certains mouvements anti-communistes, tout en bénéficiant d’une aide extérieure pour maintenir son régime en place. Malgré ses richesses naturelles, notamment ses minerais, la situation économique s’est détériorée, et la gouvernance autoritaire a conduit à une crise sociale et économique profonde.
Dans les années 1990, sous la pression de la communauté internationale, Mobutu a annoncé une transition vers le multipartisme. Cependant, les pourparlers politiques menés lors de la Conférence nationale souveraine n’ont pas abouti aux résultats escomptés. La situation s’est aggravée en 1997 avec le déclenchement de la guerre de libération menée par l’AFDL, soutenue par des pays voisins tels que le Rwanda et l’Ouganda. La chute de Mobutu en mai 1997, après plus de trente ans de règne, a permis à Laurent-Désiré Kabila de prendre le pouvoir, établissant ainsi la République démocratique du Congo.
Peu après, en 1998-1999, la RDC a été plongée dans la Première Guerre du Congo, un conflit régional majeur impliquant plusieurs pays, causant des destructions massives, des pertes humaines importantes et une crise humanitaire grave. En 2001, le Président Laurent-Désiré Kabila est assassiné, et Joseph Kabila lui succède. La nouvelle équipe lance un processus de paix, avec les accords de Sun City en 2002, visant à stabiliser le pays et à organiser des élections démocratiques. La RDC sort alors d’une période de conflit intense, mais la situation sécuritaire dans l’Est du pays reste préoccupante.
Les années suivantes ont été marquées par l’adoption de la Constitution de la Troisième République, ainsi que par la tenue d’élections présidentielles en 2006, qui ont conduit à l’élection du Président Joseph Kabila, malgré les affrontements avec son challenger Jean-Bemba, notamment en raison d’accusations d’irrégularités lors du scrutin. En 2011, Joseph Kabila a été réélu, puis, en 2018, Félix Tshisekedi a été élu président, marquant une étape importante vers la stabilité politique. Toutefois, la République démocratique du Congo continue de faire face à de nombreux défis, tels que les conflits dans l’est du pays, les crises humanitaires, la pauvreté, une gouvernance fragile et une instabilité sécuritaire persistante.
Depuis 2019, la RDC traverse une période marquée par des tensions politiques persistantes, notamment suite aux élections de 2018. La pandémie de COVID-19 en 2020 a aggravé les défis sanitaires et économiques. Les années suivantes ont vu des efforts pour renforcer la stabilité, lutter contre l’insécurité dans l’Est, attirer des investissements dans le secteur minier, et poursuivre la reconstruction économique. En 2024, le président Félix Tshisekedi a été réélu, témoignant de la confiance renouvelée de la population. Toutefois, les défis liés à la paix, à la gouvernance et au développement restent importants. Au début de l’année 2025, l’Est du pays a été le théâtre d’affrontements entre l’armée régulière et l’armée rwandaise, appuyée par ses supplétifs du M23/AFC. Un territoire immense du Nord et du Sud Kivu est occupé par cette armée étrangère, avec la prise de deux villes emblématiques : Goma et Bukavu.
Pour trouver un équilibre géopolitique régional, les États-Unis et le Qatar jouent les médiateurs dans les pourparlers entre la RDC et le Rwanda. Un accord semble avoir été trouvé, et la signature des deux parties est prévue pour le 27 juin 2025, reconnaissant la souveraineté des frontières issues de la colonisation, le retrait de l’armée rwandaise, ainsi que la démobilisation des groupes armés.
Pour conclure, les 65 ans d’indépendance de la RDC ont été marqués par des crises politiques récurrentes, la résistance sociale des acteurs politiques au changement, ainsi que par la non-application des lois, ce qui a fragilisé la République et freiné tout processus de développement. Cette situation s’est traduite par une pauvreté accrue, un déficit d’infrastructures dignes d’une nation souveraine, et l’incapacité à disposer d’une armée nationale moderne capable de garantir l’intégrité territoriale.
La faiblesse de l’armée congolaise permet à de petits pays, comme le Rwanda, de s’introduire dans notre territoire et d’y occuper des zones qu’ils exploitent à leur avantage, parfois avec la complicité de certains de nos compatriotes. Il est temps de considérer cet anniversaire comme une occasion de méditation. Réfléchissons ensemble, faisons une introspection profonde afin que chacun, en âme et conscience, s’interroge sur son engagement en politique.
Aujourd’hui, la République Démocratique du Congo dispose d’un potentiel exceptionnel, notamment grâce à ses vastes ressources naturelles et à une jeunesse dynamique et enthousiaste, qui constitue une force vive pour le développement du pays. Cependant, pour transformer ce potentiel en réalité concrète, il est impératif de renforcer la stabilité politique, d’assurer une gouvernance transparente et responsable, et de promouvoir une société civile intègre. La prise en compte des défis actuels, ainsi que la gravité des enjeux auxquels le pays est confronté, doivent guider nos actions afin de bâtir un avenir plus sûr et prospère.
Célébrer cet anniversaire constitue une occasion précieuse pour faire le bilan des progrès réalisés, tout en identifiant les défis encore à relever. C’est également le moment de réfléchir collectivement aux stratégies nécessaires pour construire un avenir meilleur pour tous les Congolais, fondé sur la justice, l’équité et le développement durable. Bien que le chemin soit encore long, l’espoir d’un avenir plus stable, équitable et prospère demeure vivant, porté par le patriotisme, la détermination et l’engagement de l’ensemble des acteurs.
‘’A l’occasion de ce 100ème jour après l’enlèvement et la détention injustifiée de Me Médard Palankoy, la CCDH et ses partenaires réitèrent les recommandations du Consortium des ONGDH en RDC et réclame pour la énième fois au CNC/Présidence de la République, notamment : La libération immédiate et sans conditions de cet innocent, Me Médard PALANKOY, la restitution de ses biens, notamment son passeport et autres documents détenus de manière arbitraire par le CNC, la cessation enfin de cette longue incarcération éhontée suivie des actes d’intimidations, d’harcèlement administratif et professionnel, non pas seulement à l’égard de sa famille et des membres de son cabinet, mais en l’endroit des ONGDH’’, souligne, dans son communiqué de presse, publié mardi 24 juin 2025, la CCDH, qui explique, clairement, les raisons ayant entrainé, il y a plus de trois mois, la détention d’un fervent praticien du droit, de surcroit, un patriote engagé, un véritable défenseur des opprimés. ‘’Les déboires de Me Palankoy viennent du fait d’avoir tenté en tant qu’Avocat d’empêcher la spoliation de la parcelle de Monsieur EKANGA à Binza Pigeon par des hommes forts de l'actuel régime’’, explicite, dans le même communiqué de presse, la Chaire Congolaise des Droits de l’Homme (CCDH).
Campagne Free Me Médard Palankoy 4ème Phase
Communiqué de Presse
Concerne : Enlèvement et détention prolongée de Maître Médard PALANKOY par le «CNC»/Présidence de la RDC. Nouveaux rebondissements et interrogations
CCDH- Kinshasa, le 24 Juin 2025, nous sommes au 100èmejour depuis que Me Médard PALANKOY, Père de famille et Avocat de son état, a été enlevé par un organe non judicaire, le Conseil national de la Cyberdéfense (CNC), ni visites de son Avocat et de sa famille…
Mesdames et Messieurs, chevaliers de la plume,
Il est inacceptable que dans une République qui se proclame Démocratique, que les libertés publiques garanties par la Constitution, qu’un tel enlèvement suivi de la détention prolongée n’émeut jusque-là la haute autorité du pays !
Raison pour laquelle, contre toutes velléités et incriminations dont est victime l’Avocat, la Chaire Congolaise des Droits de l’Homme (CCDH) et ses Partenaires à travers une campagne « Freedom for PALANKOY Médard » lancée le 14 avril 2025, ne ménageront aucun effort pour dénoncer cette flagrance, la souffrance flanquée à une famille et l’injustice odieuse en plein 21ème siècle.
14 mars 2025-24 juin 2025. A l’occasion du 100ème jour de cet enlèvement de triste mémoire, la CCDH et ses partenaires reviennent à la charge pour mobiliser les bonnes consciences et attirer l’attention de la communauté tant nationale qu’internationale sur ces pratiques arbitraires orchestrées par le CNC.
Nouveaux rebondissements au sujet de l’enlèvement de Me Médard Palankoy
Prétendus liens avec le système financier de l’ancien Président Joseph Kabila
Dans leur quête inespérée de charger Me Médard Palankoy, le CNC, organe présidentiel, comme dans un ballon d’essai, a commencé par médias sociaux interposés, à véhiculer la thèse selon laquelle, Me Médard aurait été Avocat de Dan Gertler, proche de l’ancien Président Joseph Kabila et de Moïse Ekanga, ancien Bonze du régime passé !
Mesdames et Messieurs, chevaliers de la plume
Quelques questions pêlemêle se posent, à savoir : (i) Que reproche-t-on à l’avocat qui n’a posé que les actes dans le cadre de sa profession et pour l’intérêt de ses clients précités ? Il n’est qu’un des conseils parmi tant d’autres. Pourquoi les autres ne sont-ils pas inquiétés à ce jour et faire une fixation sur Me Médard Palankoy ?
Le cabinet d’Avocat serait-il la continuité des activités de ses clients ? En d’autres mots, si les supposés auraient commis des infractions, est-ce à l’Avocat qu’incomberait la responsabilité ?
En effet, nous allons donc tenter d’y répondre en rappelant, notamment :
Tout est au clair maintenant, les déboires de Me Palankoy viennent du fait d’avoir tenté en tant qu’Avocat d’empêcher la spoliation de la parcelle de Monsieur EKANGA à Binza Pigeon par des hommes forts de l'actuel régime. Bien qu’il ait saisi l’auditorat général, ces hommes se sont quand-même emparés, et morcelée ladite parcelle.
C’est la vérité des faits dans les déboires, l’humiliation, les traitements inhumains et la torture morale dont Me Médard Palankoy est victime.
C’est un raccordement frauduleux et allégations sans preuves et dénouer de tout fondement, présenter Me Médard Palankoy comme étant au cœur d’un prétendu réseau financier de l’ancien Président Joseph Kabila à démanteler.
Dans cet ordre d’idées, il ne fait que son travail d’Avocat. C’est-à-dire, poser les actes pour le compte de ses clients.
A 100 jours de son enlèvement, comble de tout, CNC est incapable de déterminer le rôle que jouerait Me Palankoy dans ce fameux réseau financier !
Il y a deux mois passés, la CCDH avait estimé d’extrême urgence d’informer la plus haute autorité politique de l’Etat par une correspondance en rapport avec l’enlèvement et la détention prolongée de Maitre Médard PALANKOY. Malgré, un silence de cimetières de la part d’institutions de la République. Il y a lieu de remarquer que Me Médard est lié dans sa profession par le statut de l’Avocat ;
De ce qui précède, la CCDH et ses partenaires voudraient rappeler qu’en droit pénal, tout acte infractionnel doit avoir l’élément moral et intentionnel.
Mesdames et Messieurs, chevaliers de la plume
A l’occasion de ce 100ème jour après l’enlèvement et la détention injustifiée de Me Médard Palankoy, la CCDH et ses partenaires réitèrent les recommandations du Consortium des ONGDH en RDC et réclame pour la énième fois au CNC/Présidence de la République, notamment :
La libération immédiate et sans conditions de cet innocent, Me Médard PALANKOY ;
La restitution de ses biens, notamment son passeport et autres documents détenus de manière arbitraire par le CNC ;
La cessation enfin de cette longue incarcération éhontée suivie des actes d’intimidations, d’harcèlement administratif et professionnel, non pas seulement à l’égard de sa famille et des membres de son cabinet, mais en l’endroit des ONGDH.
CCDH partage la pensée de Voltaire qui disait « mieux vaut acquitter 100 coupables, que de mettre en prison un seul innocent ». Et Me Médard Palankoy est un innocent. Il faut le libérer.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, le président Félix Tshisekedi marque un changement notable dans la trajectoire politique, sociale et économique de la République Démocratique du Congo (RDC). À travers une série de réformes ambitieuses, il s’attache à redresser un pays longtemps fragilisé par des crises successives, des conflits et une gouvernance déficiente.
Une justice renforcée et un État de droit en marche
Sur le plan institutionnel, Félix Tshisekedi a placé la justice et l’État de droit au cœur de ses priorités. Le renforcement de l’indépendance judiciaire, la lutte contre la corruption, symbolisée notamment par le procès de personnalités proches du pouvoir, et la promotion des libertés fondamentales témoignent d’une volonté de rupture avec les pratiques passées. La presse, libérée de certaines entraves, joue désormais un rôle plus actif dans la vie publique.
La RDC retrouve sa place sur la scène internationale
Diplomatiquement, la RDC retrouve une place plus affirmée sur la scène internationale. Le pays renforce ses relations avec les grandes puissances tout en jouant un rôle clé dans la région des Grands Lacs. La coopération avec les voisins comme l’Angola, l’Ouganda ou le Rwanda, bien que complexe, progresse vers la paix et la stabilité.
Progrès sociaux : éducation, santé et emploi au cœur des priorités
Les avancées sociales sont palpables, avec la gratuité de l’enseignement primaire, des efforts accrus pour améliorer le système de santé et des politiques visant à réduire le chômage, en particulier chez les jeunes.
Une meilleure gouvernance du secteur minier
Infrastructures stratégiques et intégration régionale
Le mandat de Félix Tshisekedi se distingue également par une relance ambitieuse des infrastructures, levier essentiel de croissance et de stabilité. Outre le projet du corridor de Lobito, la RDC s’inscrit dans plusieurs initiatives visant à améliorer la connectivité régionale, fluidifier le commerce transfrontalier et désenclaver les zones riches en ressources.
Parmi ces projets figurent la réhabilitation du chemin de fer Kinshasa-Matadi, l’extension du port de Banana, le développement de zones économiques spéciales et les travaux sur les corridors routiers Est-Ouest. Ces initiatives traduisent une volonté de positionner la RDC comme un hub logistique majeur au cœur de l’Afrique, tout en stimulant la transformation locale des ressources et l’emploi.
Un autre projet structurant qui témoigne de la vision régionale du président Tshisekedi est le corridor de Lobito, un axe ferroviaire stratégique reliant le sud de la RDC au port atlantique d’Angola. Ce corridor vise à désenclaver les provinces minières du Katanga, à accélérer l’exportation des ressources et à renforcer l’intégration régionale. Il symbolise l’ambition du chef de l’État de transformer les infrastructures du pays en leviers de développement économique et géopolitique.
Encadré spécial : "Minerais contre sécurité" – Un partenariat stratégique RDC-USA
Dans le cadre de sa politique de relance diplomatique et économique, le président Félix Tshisekedi finalise un accord stratégique avec les États-Unis, connu sous l’appellation informelle de "minerais contre sécurité". Ce partenariat inédit prévoit un soutien accru des États-Unis à la sécurité et à la stabilisation de l’Est du Congo, en contrepartie d’un accès garanti aux minerais critiques congolais — notamment le cobalt et le lithium, essentiels aux industries technologiques et à la transition énergétique mondiale. Cette coopération marque une nouvelle ère dans les relations entre la RDC et les grandes puissances, renforçant la souveraineté congolaise tout en sécurisant ses ressources.
Le secteur minier, pilier de l’économie congolaise, est également soumis à une meilleure gouvernance pour garantir transparence et durabilité. Dans cette optique, un accord stratégique en cours de finalisation entre la RDC et les États-Unis, souvent qualifié de "minerais contre sécurité", s’annonce comme l’un des actes diplomatiques et économiques majeurs du mandat Tshisekedi. Ce deal prévoit un appui sécuritaire accru des États-Unis dans la région en échange d’un accès privilégié aux minerais critiques comme le cobalt et le lithium, essentiels à la transition énergétique mondiale. Cette initiative renforce la position géostratégique de la RDC tout en assurant un meilleur encadrement de l’exploitation minière.
Des défis persistants mais un espoir renouvelé
Sécurité dans l’Est : une priorité présidentielle
Depuis le début de son mandat, Félix Tshisekedi a placé la pacification de l’Est du pays au sommet de son agenda sécuritaire. Il a multiplié les initiatives diplomatiques pour renforcer la coopération avec les pays voisins, tout en soutenant l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette mesure, bien que controversée, visait à redonner le contrôle des zones affectées aux forces armées congolaises.
Par ailleurs, le président a encouragé une présence accrue des forces régionales à travers la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), tout en poursuivant les discussions au sein de l’Union africaine pour une approche coordonnée face aux groupes armés. Le déploiement progressif des FARDC avec le soutien technique de partenaires internationaux témoigne d’une volonté de restaurer l’autorité de l’État dans les zones en crise.
Le partenariat stratégique avec les États-Unis, via le deal "minerais contre sécurité", s’inscrit aussi dans cette logique, en assurant un appui logistique et sécuritaire renforcé dans les régions minières affectées par l’instabilité. Cette approche multidimensionnelle — militaire, diplomatique et économique — illustre un engagement ferme du chef de l’État pour ramener la paix durable dans l’Est du Congo.
Malgré ces progrès, de nombreux défis subsistent, notamment en matière de sécurité dans l’Est, de gouvernance locale et de réduction des inégalités. Toutefois, le mandat de Félix Tshisekedi incarne une nouvelle dynamique, porteuse d’espoir pour un Congo plus stable, démocratique et prospère.
Ce tournant historique mérite une attention soutenue, tant il conditionne l’avenir d’un pays stratégique pour l’Afrique et le monde.
Il est devenu très courant d’observer un groupe de personnes assises ensemble, sans rien avoir en commun. Chacun s'entretient avec un partenaire lointain sur son téléphone. Cette attitude constitue une rupture anthropologique par rapport aux bonnes manières reçues des parents. Ces bonnes manières consistaient à prêter attention à la personne présente. Une expérience grandeur nature avait été menée en Angleterre. Dans une famille de quatre adolescents accros aux réseaux sociaux ; on a fait venir une famille amie. Curieusement, les enfants ne se sont même pas aperçus de la présence de leurs amis jusqu'à leur départ. D’où la question éthique de savoir qui est mon prochain? Est-ce celui qui se trouve au bout du fil avec qui je cause ou celui qui est présent géographiquement à mes côtés ?
L'histoire du bon samaritain reprise dans la bible incite à se poser une question fondamentale: qui est finalement mon prochain?
L'histoire du Bon Samaritain est une parabole racontée par Jésus dans l'Évangile selon Luc (Luc 10:25-37). Elle raconte comment un homme, attaqué et laissé pour mort sur le chemin de Jéricho, fut secouru par un Samaritain. Alors que deux autres personnes, un prêtre et un lévite, l'avaient ignoré.
Voici le récit détaillé :
Un homme, probablement un voyageur juif, est attaqué par des bandits, dépouillé, battu et laissé à moitié mort sur le bord de la route entre Jérusalem et Jéricho.
Un prêtre juif, voyant l'homme blessé, passa de l'autre côté de la route et l'ignora.
Un lévite, un autre homme religieux, fit de même.
Un Samaritain, membre d'un groupe ethnique souvent méprisé par les Juifs, passa par là. Il fut ému de compassion en voyant l'homme blessé.
Le Samaritain soigna ses blessures, l'emporta sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, le Samaritain donna de l'argent à l'aubergiste, lui demandant de continuer à prendre soin de l'homme. Il promit de rembourser tous les frais supplémentaires.
Jésus posa ensuite la question à un enseignant de la Loi : « Lequel de ces trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme attaqué par les brigands ? » L'enseignant répondit : « C'est celui qui a eu compassion de lui ».
Jésus conclut : « Va, et toi, fais de même ».
Qui est donc mon prochain? Celui avec qui je suis assis face à face ou celui qui fait partie de mes “amis” sur les réseaux sociaux et avec qui je “chatte” ?
Dans les sociétés prémodernes, les relations se faisaient face à face. Aujourd’hui, on peut former un groupe sur les réseaux sociaux sans devoir faire quoi que ce soit ensemble. A force de ne plus rien avoir à faire ensemble, c’est la société qui se défait, surtout quand, comme aujourd’hui, elle est soumise à la logique de l’accumulation capitaliste. La grande différence entre ce que nous étions et ce que nous sommes aujourd’hui, sous la domination totale par le capitalisme, c’est que nous produisions pour reproduire la communauté. On allait à la chasse pour chercher les gibiers que l’on allait manger à la maison avec les voisins. Aujourd’hui lorsque le chasseur trouve un gibier, il le vend, quitte à se nourrir du pondu à la maison. L’économie était au service de la survie de la communauté, c’est d’ailleurs l’origine même du mot dans sa version grecque oikos, le management de la maisonnette. On produit pour reproduire la communauté. Le plus important ce sont liens sociaux et l’économie servait à reproduire ces liens sociaux. C’est cela que Marx appelle, dans un vocabulaire spécial, la valeur d’usage. Je prépare le foufou pour nourrir ma famille et la garder ainsi en vie. Aujourd’hui, la société est soumise à la logique productive et accumulative capitaliste. On produit pour vendre, pour accumuler davantage. L’économie s’est détachée de la société. Ce qui est devenu central dans nos sociétés aujourd’hui, ce ne sont pas les relations de complémentarités entre les hommes en tant qu’êtres sociaux, ce sont plutôt les rapports d’échange de marchandises. Nous avions des relations qualitatives interhumaines. Elles sont aujourd’hui remplacées par des rapports d’échanges subordonnés à la logique purement quantitative d’accumulation.
L'économie s’est autonomisée et a pris congé de la société qu’elle était sensée reproduire. Il en est de même de l’économie numérique. Elle disloque les relations sociales autant que les activités humaines. Qu’ai-je encore en commun avec la personne qui est assise à côté de moi, qui ne m’adresse pas la parole, mais qui cause avec une autre personne à mille miles du lieu ? Est-ce vraiment mon prochain ? Il est évidemment le prochain géographique, mais le capital qui fournit les téléphones impose un autre type de relation à l'autrui géographique. En fait, le téléphone détruit les rapports sociaux de proximité en faveur d’un ailleurs impersonnels. Le face à face prémoderne avait l’avantage de voir l’autre en face, de le sentir et de communier avec ses désirs et son regard dans une volupté infinie du désir. L’intermédiation numérique ou téléphonique a défait ces types de rapports. La vente et les avancées dans la production des téléphones ont pour but de détruire définitivement les liens avec le prochain géographique. Elles sont dans la logique d’une production qui détruit la communauté pour construire le marché. On ne produit plus pour reproduire la communauté, mais pour le marché. L’économie s’est éloignée de la communauté dans laquelle elle est née et pour laquelle elle a été conçue.
Karl Marx nous dit que le capitalisme va mourir comme il est né. Les hommes et les femmes ont en propres et en exclusivité, le désir infini d’amour et de présence physique. Comme l'illustre ces deux danseurs fortuits. Un soir, sur l’avenue Logec, leurs regards se sont croisés au cours d'une partie de danse, lors d’une fête. Cette proximité humaine, la sensation de sentir et de toucher l'autre, pas virtuellement, mais physiquement, le fait de se rapprocher, etc., ont conduit ces deux danseurs à se dire finalement “oui” à jamais. Le capital ne saura jamais détruire cela. Les humains demeurent des êtres d’amour et de désir infini de volupté. Le capital peut tout avaler sauf cet amour qui nous est propre en tant qu’humains.
Il y a des gens qui s’aiment sur les réseaux sociaux, c’est encore la marchandisation de l’amour qui est une sphère particulière non-marchandisable, non-monnayable et non appropriable. L’amour appartient à ce que nous sommes fondamentalement: il est notre ipséité. Le capital ne saura jamais le briser complémentent. C’est la vielle taupe dont parle Marx, et qui surgit toujours. Il ne meurt jamais. Il est la sotériologie humaine face au capital envahissant. Il nous rappelle que le prochain géographique est la condition humaine d’amour et de volupté.
(Par Bikelebieto Wata Félix, Universitaire, Diplômé en Histoire ancienne et contemporaine, Consultant en Economie forestière & Développement durable)
Les plus optimistes parmi les Congolais l’attendaient comme une panacée mais aussitôt publié l’accord censé stabiliser l’Est de la RDC et le tirer des griffes des prédateurs tapis dans l’ombre, n’en finit pas d’alimenter les polémiques et controverses les unes aussi virulentes que les autres. L’opinion congolaise avait pris date pour mi-juin et tous les regards étaient tournés vers le pays de l’Oncle Sam où se jouait le destin de leur pays, ce géant d’Afrique centrale.
L’annonce a finalement été faite par le Département d’État américain : Les experts gouvernementaux de la République démocratique du Congo et du Rwanda ont paraphé mercredi 18 juin à Washington en présence de la sous-secrétaire américaine aux affaires politiques, Allison Hooker, le texte du futur accord de paix entre les deux pays en conflit armé.
L’accord, qui sera signé lors d’une réunion ministérielle le 27 juin, a-t-on appris, s’articule en plusieurs axes majeurs pouvant se résumer en « 1. Cessation des hostilités, fin des combats ; 2. Mise en place d'un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire opérationnel dans les 30 jours après la signature de l’accord avec pour missions : identifier, localiser et neutraliser les éléments armés des FDL; les deux parties doivent coopérer pour vaincre ce groupe armé et leurs affiliés ; 3. Le texte évoque aussi la nécessité de continuer les négociations entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23 avec la participation de ce groupe à un dialogue inter congolais ; changement notable le document publié ne fait plus état des préalables antérieurement évoqués par les deux parties ; 4. Sur le plan économique Kinshasa et Kigali s'accordent à lancer ou étendre leur coopération : objectif sécuriser les chaines d'approvisionnement en minerais et mettre en place des chaines de valeur transparentes et formalisées en partenariats si nécessaire avec les USA et les investisseurs américains ; 5. Enfin la signature de l'accord ne réunira pas uniquement les présidents Felix Tshisekedi, Paul Kagame et Donald Trump mais un sommet plus large ouvert à d'autres chefs d'Etats africains comme témoins ou garants….. ».
D’autres dispositions annexes relatives notamment à l’intégrité territoriale, au désengagement, au désarmement et à l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatique, le retour des réfugiés et des personnes déplacées internes, l’accès humanitaire, ainsi qu’un cadre pour l’intégration économique régionale renforcé méritent d’être mentionnés.
Le Qatar, engagé dans une démarche parallèle de facilitation avec les États-Unis, a pris part aux discussions afin d’assurer une coordination harmonieuse entre les deux initiatives diplomatiques.
Ce processus complexe et délicat, amorcé par la signature d’une déclaration de principes le 25 avril dernier, a connu une avancée significative grâce à trois jours de discussions approfondies et constructives.
Si la signature attendue de cet accord démontre à suffisance que les efforts diplomatiques en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs viennent de franchir un palier décisif, il n’en demeure pas moins vrai qu’il suscite de nombreuses controverses et interrogations au sein de l’opinion congolaise visiblement très divisée.
Spécialiste en Histoire ancienne et contemporaine, nous nous livrons à un exercice critique d’éclairage stratégique rigoureux mettant en évidence les failles, les non-dits et les enjeux géopolitiques autour des cinq points que voici :
1. Sur la “cessation des hostilités” : un langage creux sans engagements clairs
L’expression « cessation des hostilités » et « fin des combats » est une formulation diplomatique générique qui masque l’absence d’exigence concrète et vérifiable : aucune mention explicite du retrait des troupes rwandaises (RDF) des zones occupées dans l’Est du Congo, notamment à Rutshuru, Bunagana ou Masisi et moins encore dans quel timing sans non plus évoquer le mécanisme de monitoring sur le terrain.
Cela ouvre la voie à un statu quo militaire sous couvert d’un cessez-le-feu : un gel du conflit favorable au Rwanda, consolidant ses gains territoriaux et son influence.
Observation critique : Ce silence tactique sur les détails du retrait militaire dénote une volonté de légitimer de facto et prolonger une présence armée étrangère compromettante sur le sol congolais. C’est une concession majeure, dangereuse pour la souveraineté nationale.
2. Le “mécanisme conjoint” contre les FDLR : le faux prétexte réchauffé
Bis repetita. L’idée d’un « mécanisme conjoint de coordination sécuritaire » avec mission de neutraliser les FDLR est une redite des processus de 2009 (Accords de Nairobi et de Goma). Ce narratif sécuritaire autour des FDLR a toujours servi de paravent à l’interventionnisme rwandais. La nouveauté n’est que formelle.
Failles principales :
L'identification et la localisation des FDLR sont connues depuis longtemps et avaient été circonscrites. En son temps en 2009, l’armée rwandaise avait été autorisée d’entrer sur le territoire congolais et y avait réalisé des opérations de nettoyage des poches de FDLR. Toute menace d’envergure semble avoir été écartée. Dans l’hypothèse où subsisteraient des poches résiduelles, celles-ci constituent désormais un prétexte plus qu’un acteur réel de déstabilisation contre le Rwanda.
Question essentielle : Qu’est-ce qui expliquerait le traitement asymétrique sur la question des groupes armés ? Pourquoi en territoire congolais dans le cas de groupes pro-rwandais comme le M23, on insiste sur la nécessité de dialoguer avec leur possible intégration conditionnelle au sein de l’armée congolaise sans par exemple parler de leur éradication ou accorder le droit de poursuite à l’armée congolaise en cas de repli dans des bases arrière situées dans les pays voisins ?
A contrario, pourquoi se focaliser uniquement sur l’éradication des FDLR dont personne ne détient formellement les preuves d’existence avérée alors que les agressions évidentes les plus récentes et la déstabilisation avérée d’un pays, la RDC dans le cas d’espèce, sont clairement attribuées à l’AFC/M23 qui visiblement bénéficient d’un traitement de faveur ?
3. Dialogue intercongolais avec AFC/M23 : une légitimation politique camouflée
Faire participer l’AFC/M23 au dialogue national revient à blanchir un groupe armé responsable de massacres et de déplacements massifs de civils. Le texte de l’accord semble installer une symétrie politique entre un gouvernement légitime et une rébellion armée instrumentalisée par Kigali, ce qui pourrait déstabiliser davantage le jeu politique congolais en créant des précédents.
Danger sous-jacent : cela ouvre la porte à la future intégration des cadres de l’AFC/M23 dans les institutions (armée, gouvernement), un scénario déjà vu après les accords du CNDP/M23 de 2009–2013 avec les conséquences désastreuses que l’on connaît.
Peut-on s’étonner de la position du Prix Nobel Dr Mukwege qui dénonce un accord marqué par le sceau de l’impunité ? A en croire la clameur publique, ces critiques semblent rencontrer l’assentiment de Congolais dans leur majorité écrasante.
Visiblement, au regard des zones d’ombre qu’elle laisse entrevoir et de nombreuses interrogations qu’elle suscite, si l’on n’y prend garde, cette mouture d’accord préliminaire ressemblerait au cautère sur jambe de bois.
En effet, que peut-on construire de solide en faisant clairement l’impasse sur l’agression du territoire congolais, le soutien du Rwanda au M23, ou sur l’absence de justice pour les crimes commis dans l’Est de la RDC ?
Un accord qui passe sous silence les massacres de masse à grande échelle, les viols de masse, les millions de déplacés peut-il être viable ?
Peut-on construire une paix solide sur pied d’un accord qui a vocation à blanchir les crimes du passé au bénéfice d’une paix fragile fondée sur la cogestion de nos ressources minérales, nos parcs nationaux avec en prime aucune sanction sur la responsabilité du Rwanda au sujet de plus 12 millions de morts Congolais ?
Quid de la Résolution 2773 du Conseil des Nations Unies qui exige le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais presque laissé dans les tiroirs ?
4. Coopération économique “USA-compatible” : sécurité ou mainmise sur les ressources ?
L’objectif affiché de « sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais » et d'établir des chaînes de valeur transparentes est présenté comme un progrès. Mais dans les faits, cela entérine une forme de tutelle économique partagée entre Kigali et Kinshasa sous le parrainage des États-Unis.
Problème majeur : dans un contexte d’occupation militaire de facto, parler de coopération économique est une manière d’officialiser le pillage sous forme “légalisée”, sous couvert de rationalisation du commerce des minerais stratégiques.
Point d’alerte : cette approche néglige la souveraineté économique congolaise, qui se voit externalisée au profit de multinationales américaines et d’un partenaire agresseur.
Clairement, les Américains n’ont qu’exhumer la vieille recette Sarkozyenne du 17 février 2009 soutenue devant le Parlement basé sur la mutualisation des espaces et des richesses de la RDC avec le Rwanda.
5. Sommet élargi avec garants africains : la stratégie de dilution de responsabilité
Faire intervenir d'autres chefs d'État africains comme “garants” a pour but de donner à l’accord une légitimité politique régionale, mais cela dilue aussi la responsabilité directe du Rwanda. Le danger ici est de transformer un conflit d’agression en crise régionale multiforme, avec des garants qui auront peu de pouvoir contraignant.
Critique centrale : cela sert aussi à désamorcer les critiques internes en RDC, en présentant l’accord comme validé par l’Afrique. Une imposition diplomatique camouflée en initiative consensuelle.
Conclusion : Accord de paix ou capitulation géostratégique ?
Ce projet d’accord, s’il se matérialise tel qu’il est esquissé, ressemble moins à un traité de paix qu’à une manœuvre diplomatique d’endiguement, où la RDC accepte des pertes géostratégiques majeures (justice, ressources, souveraineté) contre des promesses de stabilité sécuritaire et de gains économiques incertains.
La critique principale est l’absence de contreparties concrètes du côté rwandais et la reconduction de schémas ayant échoué par le passé. A plusieurs égards, il apparait sans l’ombre d’aucun doute que tout semble ficelé pour protéger Kigali qui a longtemps joué le rôle d’un proxy fidèle.
Côté congolais, il est urgent d’injecter une mémoire historique et une lecture stratégique critique dans les cercles de négociateurs congolais pour éviter les erreurs du passé.
Kinshasa, 23 juin 2025."Jadis pays d’espoir, aujourd’hui prison des rêves brisés". La République Démocratique du Congo, ce vaste territoire au cœur de l’Afrique, célèbre ce 30 juin 2025, 65 ans d’accession à la souveraineté internationale. Un moment qui, dans un pays normal, aurait été celui du bilan glorieux, de la fierté partagée, de la projection vers un avenir rayonnant. Mais en RDC, cette date est devenue un rappel douloureux d’un gâchis historique, un triste anniversaire d’un peuple trahi, d’un destin saboté.
Un Etat sans Etat : La faillite politique organisée
Depuis 1960, la RDC n’a cessé de naviguer dans les eaux troubles d’une gouvernance prébendière. À l’exception de quelques sursauts patriotiques vite étouffés, la classe politique congolaise a pris l’indépendance non pas comme une mission, mais comme une opportunité d’enrichissement personnel. Le pouvoir est devenu un butin, et non un service. Les élections sont devenues un théâtre de manipulations, les institutions des coquilles vides, les lois des armes de neutralisation politique. La méritocratie est piétinée, les compétences sacrifiées, l’intelligence bannie.
Un pays riche, un peuple misérable : Le scandale économique permanent
La RDC est assise sur des montagnes d’or, de coltan, de cobalt, de pétrole, de terres fertiles et d’eau douce. Mais paradoxalement, plus de 70 % de sa population vit avec moins de 2 dollars par jour, sans électricité, sans soins médicaux, sans accès à l’eau potable. Où sont passées nos richesses ? Elles sont parties dans les poches d’élites corrompues, dans les circuits opaques des multinationales prédatrices, dans les paradis fiscaux. Le pillage des ressources est systémique, planifié et exécuté avec la complicité des gouvernants successifs. La dilapidation des deniers publics est un sport national.
12 millions de morts : Un génocide oublié
Le silence complice des autorités face à l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale plus de 12 millions de morts selon certaines sources est une insulte à l’humanité. Des villages entiers rayés de la carte, des femmes violées par milliers, des enfants enrôlés de force… Et pourtant, aucune justice, aucune reconnaissance officielle, aucune réparation. Au contraire, les bourreaux sont parfois promus. L’impunité est la règle, la justice une exception.
La haine et le tribalisme : Cancer de la République
Au lieu de construire une nation unie, les discours de haine et les manipulations tribales ont été institutionnalisés. La politique congolaise est devenue une arène où l’appartenance ethnique prime sur le mérite, où la division est un levier de pouvoir. Les autorités actuelles sont-elles conscientes de cette honte nationale ? Comment peut-on prétendre diriger un pays qu’on contribue à diviser ? Comment dormir tranquille pendant que des populations entières sont abandonnées à la misère, aux balles et à la boue ?
Diplomatie d’impuissance et souveraineté factice
On nous a dit que nous sommes indépendants. Mais les prix de nos minerais sont fixés ailleurs, les décisions stratégiques se prennent à Washington, à Bruxelles, à Pékin ou à Doha, parfois sans même informer le peuple congolais. La RDC n’a ni armée réellement républicaine, ni banque centrale forte, ni industrie stratégique. Notre diplomatie est souvent de façade, naviguant entre dépendance économique et humiliation internationale.
Ecoles sans bancs, hôpitaux sans médicaments : Le drame social
Après 65 ans, nos écoles tombent en ruine, nos hôpitaux sont des mouroirs, nos routes sont des pièges à mort. Les jeunes fuient le pays ou sombrent dans le désespoir. L’éducation est sinistrée, la santé agonise, l’emploi est un mirage. Quel pays lègue-t-on aux générations futures? Peut-on parler de progrès quand les Congolais n’ont toujours pas accès aux besoins sociaux de base ?
Interpellation forte : À l’élite politique et à la jeunesse
Le peuple congolais n’a jamais manqué de courage ni de résilience. Ce qu’il lui manque, c’est une élite véritablement au service du bien commun. À vous, dirigeants d’hier et d’aujourd’hui :
2. Vous avez trahi le peuple. Il est encore temps de réparer. De démissionner si vous êtes incapables. D’écouter si vous êtes sincères. D’agir si vous êtes patriotes.
À vous, jeunesse congolaise : Ne vous laissez plus berner. Refusez la manipulation. Exigez des comptes. Refusez d’être les soldats de la haine, les otages du tribalisme. Reprenez la RDC. C’est votre pays. Soyez le centenaire du redressement, pas celui de la honte.
Bâtir l’avenir, c’est maintenant
À 65 ans, la RDC ne peut plus se permettre des excuses. L’heure n’est plus aux bilans tièdes ni aux célébrations folkloriques. Il faut une réforme en profondeur de l’État, une moralisation de la vie publique, une révolution de la conscience. Si nous voulons que le centenaire de l’indépendance en 2060 soit célébré avec dignité, le changement doit commencer maintenant. Rien n’est plus fort qu’un peuple debout et conscient de sa dignité.
« Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. » Proverbe africain
Indépendance ou imposture nationale ?
Kinshasa, 20 juin 2025.A l'aube du 30 juin, que fêtons-nous réellement ? Une indépendance devenue un rituel sans impact, une cérémonie folklorique dans un pays à genoux, pillé, humilié, gouverné par une classe politique atypique et insensible à la souffrance de ses citoyens depuis 1960. Depuis des décennies, les mêmes visages, les mêmes promesses, les mêmes trahisons. Et toujours les mêmes victimes : le peuple.
Une classe politique sans honneur, ni projet
Quel est le bilan réel de ceux qui se disent dirigeants ? Ils ont transformé l’État en butin de guerre. Ils ont préféré leurs ventres à la patrie, leurs clans au peuple, leurs comptes à l’étranger à nos routes impraticables. L’éducation est sinistrée, la santé est un luxe, les routes sont des pièges, l’eau potable est un rêve, l’électricité une loterie. « Quand on confie le village à des hyènes, il ne faut pas s’étonner que les chèvres disparaissent. » Sont-ils fiers ? Fiers d’avoir soumis les pauvres à la faim pendant qu’eux vivent dans des villas barricadées ? Fiers de faire soigner leurs enfants à l’étranger alors que les hôpitaux publics sont des mouroirs ? Fiers d’avoir fait de la misère un système et du mensonge une stratégie de gouvernance ?
La souveraineté confisquée, l’économie bradée
On parle de souveraineté, mais nos matières premières sont vendues au prix dicté par d’autres. On parle de patriotisme, mais il n’existe aucune usine de transformation digne d’un pays de cuivre, de cobalt, de coltan et de diamant. Tout est exporté brut :
1. On nous achète à bas prix,
2. On nous revend très cher ce qu'on a vendu sans valeur ajoutée. « Celui qui ne sait pas où il va doit retourner là d’où il vient. »
L’élite congolaise, politique, économique, religieuse, porte la responsabilité historique d’avoir mis ce pays par terre. Elle a tué l’ambition nationale. Elle a trahi la mémoire des Lumumba, des Kimpa Vita, des Kasa-Vubu, et de tous ceux qui rêvaient d’une vraie indépendance.
La pauvreté n’est pas un accident, c’est une stratégie
Tout dans ce pays est fait pour que le peuple ne se relève pas :
1. La misère est organisée,
2. L’école est sabotée,
3. L’entrepreneuriat est étouffé,
4. Le chômage est utilisé comme une laisse politique.
« Celui qui t’affame veut te commander. » Les dirigeants ne développent pas ce pays parce qu’un peuple éduqué et autonome n’obéit plus aux tyrans.
Et pendant ce temps… les églises et les brasseries ne faillissent jamais
Les pauvres n’ont ni école, ni emploi, mais ils ont toujours un pasteur qui leur promet un miracle. Les jeunes n’ont ni bibliothèque, ni salle de sport, mais la bière coule à flot chaque soir dans les rues. La RDC est devenue un pays où l’on prêche la prospérité pendant que le peuple meurt de pauvreté.
La vraie indépendance commence par la conscience
Il est temps que le peuple congolais comprenne que personne ne viendra le libérer à sa place. La jeunesse doit refuser d’être la main d’œuvre des dictatures. Les femmes doivent refuser d’être des statistiques silencieuses. Les élites doivent choisir entre la honte de la soumission et l’honneur du sacrifice pour la vérité. « Le lion ne tourne pas la tête quand un petit chien aboie. »
Le peuple n’est pas condamné à souffrir !
La RDC peut renaître. Mais il faut :
1. n sursaut de conscience nationale,
2. Un effondrement de l’élite pourrie,
3. Une révolution de l’éducation,
4. La transformation locale de nos ressources,
5. Et surtout, le refus définitif de la soumission.
« L’esclave qui ne se bat pas pour sa liberté ne mérite pas qu’on le plaigne. ». Le 30 juin, ne sortons pas les drapeaux… sortons nos consciences de leur sommeil. Ne chantons pas l’hymne national avec des cœurs résignés, chantons-le comme un serment de reconquête. Indépendance ou dépendance ? L’Histoire jugera. Mais le peuple, lui, doit décider.
(Lettre de soutien et d'admiration du Professeur Loando Bakombo Giscard à Constant Mutamba)
Cher Monsieur le Ministre,
C'est avec une profonde admiration que nous prenons acte de votre décision de démissionner de vos fonctions de Ministre d'Etat, Ministre de la Justice. Ce geste fort, d'une rare intégrité, est une preuve éclatante de votre patriotisme et de votre engagement indéfectible envers la vérité et la justice. En dépit de la protection parlementaire dont vous auriez pu bénéficier, votre choix de démissionne montre une adhésion exemplaire aux valeurs républicaines et un respect de l'État de droit. Votre combat contre la corruption est un exemple éloquent de l'éthique du renoncement généreux que nous préconisons pour le développement de notre nation.
Un combat semé d'embûches
Votre parcours est celui d'un jeune révolutionnaire qui ose défier l'ordre établi. Nous sommes pleinement conscients des défis considérables que vous avez affrontés : le conflit des générations, amplifié par la volonté de certains politiciens de s'accrocher à leurs privilèges. Il est indéniable qu'un parlement dysfonctionnel et des réseaux mafieux gangrénant le commerce et la magistrature ont tout fait pour entraver les réformes essentielles que vous avez initiées pour assainir notre justice et imposer l'intégrité et le patriotisme.
Les allégations de détournement, qui ont servi de prétexte à cette situation, apparaissent clairement comme un règlement de comptes orchestré visant à discréditer votre action. La résistance acharnée aux réformes que vous avez proposées ne fait que confirmer que vous étiez sur la bonne voie, celle de la transformation et du renouveau de notre nation. Votre décision courageuse de vous soumettre à la justice, plutôt que de vous retrancher derrière votre position d'homme d'Etat, est un exemple édifiant pour tous.
Un soutien inconditionnel de la jeunesse et de l'histoire
Sachez, Monsieur Constant Mutamba, que les jeunes en âge et en esprit, conscients, sont massivement derrière vous et vous apportent leur soutien inconditionnel. Votre courage résonne avec l'histoire des jeunes leaders qui, à travers les âges et les continents, ont incarné l'esprit révolutionnaire et se sont dressés contre l'injustice. Nous pensons à des figures comme Jeanne d'Arc, aux jeunes ayant lancé le Printemps Arabe, ou encore aux mouvements citoyens tels que le Balai Citoyen au Burkina Faso, Y'en a Marre au Sénégal, Filimbi et la Lucha en République Démocratique du Congo.
Vous pouvez également puiser votre force dans les vies inspirantes de Lumumba, Kimpa Vita, Cardinal Malula, Simon Kimbangu, le Bienheureux Isidore Bakanja, Floribert Bwana Chui et Gédéon. Leur foi inébranlable, leur courage et leur engagement envers la justice et la vérité, même face à l'adversité, offrent une puissante source d'inspiration.
L'héritage patriotique des jeunes Congolais
L'engagement des jeunes Congolais pour le patriotisme et l'intégrité n'est pas nouveau. Il est inscrit dans l'histoire de notre nation depuis la colonisation. Que ce soit lors des marches pour l'indépendance, leur participation active à la Table Ronde de Belgique, au discours historique de Lumumba, à la Conférence Nationale Souveraine, ou encore les marches des chrétiens contre la dictature, la jeunesse a toujours été à l'avant-garde du changement. La philosophie des Bilenge ya Mwinda, porteuse d'espoir et de conscience, en est un vibrant témoignage. Les marches contre la dictature, le combat contre le changement inconstitutionnel de la constitution sous Kabila, tout comme le patriotisme des jeunes qui rejoignent les rangs des Wazalendo pour défendre l'intégrité de notre territoire, prouvent une fois de plus la force indomptable de l'engagement juvénile pour notre pays.
La Nation compte sur vous
La Nation, Monsieur le Ministre d'Etat, sait qu'elle peut encore compter sur vous. Votre sacrifice actuel est une semence qui portera ses fruits pour un Congo nouveau. Face aux adversaires, sachez que vous n'êtes pas seul. Vous avez avec vous Dieu, Jésus, les anges et nos ancêtres, qui veillent. Rappelez-vous cette promesse forte et réconfortante de Jésus à ses disciples : "Dans ce monde vous allez souffrir. Mais gardez courage, j'ai vaincu le monde" (Jean 16 : 33).
L'Esprit Saint sera votre Paraclet, votre consolateur et votre défenseur, vous guidant et vous fortifiant dans cette épreuve.
Votre résilience face à ces forces obscures est une source d'inspiration pour tous ceux qui aspirent à une gouvernance juste et transparente. Nous restons convaincus que votre vision et votre courage finiront par triompher des inerties et des intérêts égoïstes qui entravent le développement de notre pays.
Monsieur le Ministre, votre démission n'est pas une fin, mais une nouvelle étape de votre engagement. Le combat pour une justice juste et une nation intègre ne s'arrête pas là. Nous vous exhortons à ne jamais abandonner ce combat, car votre voix et votre intégrité sont plus que jamais nécessaires.
Nous vous invitons à lancer un appel clair et retentissant à tous les jeunes avocats du pays. Demandez-leur de vous assister dans cette épreuve, de mettre leur talent au service de la vérité. Votre affaire est désormais emblématique et peut servir de précédent pour l'instauration d'une vraie justice.
Soyez assuré de notre solidarité indéfectible et de notre pleine confiance en votre capacité à prouver votre innocence et à continuer votre combat pour une République démocratique du Congo plus juste et plus intègre. Nous vous encourageons à persévérer dans cette voie, car l'avenir de notre nation dépend de l'engagement de leaders comme vous, porteurs des valeurs d'intégrité et de patriotisme héritées de Lumumba.
La Sagesse des Âges : "Si la vieillesse pouvait, et si la jeunesse savait"
L'adage populaire "Si la vieillesse pouvait, et si la jeunesse savait" prend tout son sens dans votre situation, Monsieur le Ministre. Il illustre parfaitement le conflit des générations auquel vous êtes confronté.
"Si la vieillesse pouvait" fait référence à cette catégorie de politiciens plus âgés, souvent installés dans le pouvoir depuis longtemps. Ils possèdent l'expérience et les réseaux, mais cette "vieillesse" peut aussi être synonyme d'inertie, de résistance au changement, d'intérêts acquis et d'une incapacité à s'adapter.
"Et si la jeunesse savait" représente votre génération et votre engagement. La jeunesse a l'énergie, l'idéalisme, le désir ardent de transformer et d'innover. Vous "savez" ce qu'il faut faire pour la justice et l'intégrité. Cependant, la jeunesse manque parfois de l'expérience stratégique ou de la force institutionnelle.
Votre courage de démissionner et de faire face à la justice est une manifestation de ce "savoir" teinté d'une éthique forte. Vous incarnez une jeunesse qui non seulement "sait", mais qui agit avec courage et intégrité, cherchant à pallier les carences de ceux qui "pouvaient" mais n'ont pas agi ou ont agi à mauvais escient.
La pensée du Pape François : Un appel à l'engagement intégral
La pensée du Pape François, notamment exprimée dans son Exhortation Apostolique Post-synodale "Christus Vivit" sur les jeunes, peut se résumer en plusieurs points clés, particulièrement pertinents pour votre situation :
1. L'appel à l'engagement et à ne pas être des "jeunes de canapé" : Le Pape exhorte les jeunes à se lever et à être des acteurs de changement.
2. L'importance de l'intégrité et de la cohérence : Il met un accent fort sur l'alignement entre les paroles et les actes, voyant cette intégrité comme un rempart contre la corruption.
3. La défense des pauvres et de la justice sociale : Le Pape encourage les jeunes à avoir un regard attentif sur les injustices sociales et à devenir des "voix prophétiques" pour la défense des plus vulnérables.
4. Le courage de la vérité et la mission prophétique : Il invite les jeunes à ne pas avoir peur de dénoncer ce qui est contraire à la dignité humaine et au bien commun.
Votre démarche, Monsieur le Ministre, s'inscrit pleinement dans cette vision d'un leadership jeune engagé et intègre.
Messages intemporels aux jeunes
Pour renforcer votre détermination, il est essentiel de se remémorer les messages clés que de grandes figures ont adressés à la jeunesse :
1. Patrice Lumumba : L'indépendance et la dignité, un vibrant appel au patriotisme inconditionnel et à la souveraineté.
2. Cardinal Joseph-Albert Malula : L'incarnation d'un christianisme vivant et authentique, enraciné dans les réalités congolaises, un appel à l'engagement éthique.
3. Barack Obama : L'espoir et le pouvoir de changer le monde, un appel à l'optimisme, à l'action concrète et à la responsabilité collective.
4. Kä Mana : La révolution éthique et la renaissance africaine, insistant sur la nécessité d'une jeunesse consciente et engagée dans la transformation radicale des mentalités et des structures.
Ces messages convergent sur un point essentiel : la jeunesse est le moteur du changement et de la construction d'une nation digne. Monsieur le Ministre, vous êtes l'incarnation de ces aspirations et l'héritier de ces appels à l'engagement.
Le sort du malade quand son médecin est assassiné
Votre situation soulève une question cruciale pour l'avenir de notre pays : Quel est le sort d'un malade amené aux urgences lorsque son médecin est assassiné ? La réponse est malheureusement simple et tragique : le malade est en grand danger.
Vous êtes, pour notre justice malade, ce médecin dévoué qui a entrepris des réformes vitales. Votre démission, bien que dictée par un sens aigu de la justice, laisse un vide qui expose cette "patiente" – notre système judiciaire – à un risque accru de dégradation. Il est impératif que d'autres s'engagent, avec la même détermination et intégrité, pour poursuivre cette œuvre essentielle de guérison.
(Par le Docteur David Menge, Conseiller municipal honoraire de la ville d’Ivry-sur-Seine/France)
La question de la candidature de la République Démocratique du Congo (RDC) à la Francophonie suscite aujourd’hui un vif intérêt, tant sur le plan géopolitique que régional. Etant le plus grand pays francophone au monde, il ne s’agit pas simplement de se demander si la RDC doit ou non briguer le poste de Secrétaire général, en 2026, mais d’en envisager les implications profondes pour l’institution et pour la région. En invitant la RDC à se porter candidate dès à présent, cela ouvre un débat sur ses ambitions, ses enjeux et ses responsabilités dans la promotion de la langue française, de la coopération et du développement dans l’espace francophone. Cette démarche constitue une opportunité pour la RDC de renforcer son rôle sur la scène internationale, tout en s’inscrivant dans la continuité des actions menées par ses prédécesseurs et en façonnant l’avenir de l’organisation.
Depuis plusieurs mois, j’ai mené activement des sondages informels à Paris ainsi que dans d’autres villes, lors de réunions publiques, auprès d’organisations, d’associations politiques et culturelles, concernant la candidature de la RDC au poste de Secrétaire Général de la Francophonie. Les retours que j’ai recueillis sont globalement encourageants, car cette candidature suscite un vif intérêt.
Cela s’explique non seulement par l’ancrage culturel fort de la RDC, mais aussi par le fait que le pays compte un nombre important de locuteurs de la langue française, ce qui renforce sa légitimité et son poids au sein de la communauté francophone. Par ailleurs, cette candidature semble également attirer l’attention d’autres acteurs et pays membres, qui voient en la RDC un acteur clé capable de représenter la diversité et la richesse culturelle de la francophonie africaine.
Elle est perçue comme une opportunité de renforcer la présence et l’influence de la RDC dans les affaires francophones, tout en valorisant ses atouts culturels, linguistiques et diplomatiques.
Concernant les réalisations des différents Secrétaires généraux qui ont dirigé la Francophonie ces dernières années, la mandature d’Abdou Diouf (2002-2014) a été marquée par sa volonté de renforcer l’unité et la solidarité entre les pays membres. Celle de Michaëlle Jean (2014-2018) s’est concentrée sur plusieurs initiatives importantes, notamment la promotion de la langue française, la solidarité entre les pays francophones, ainsi que le développement durable et la paix.
Elle a également œuvré à renforcer la coopération entre les nations membres en soutenant des projets éducatifs, culturels et sociaux. Quant à Louise Mushikiwabo (2018-2026), sa présidence a été caractérisée par ses efforts pour moderniser l’organisation, renforcer la place de la jeunesse, et promouvoir la diversité culturelle et linguistique dans l’espace francophone.
Même si le prochain Secrétaire général de la Francophonie devra s’appuyer sur cet héritage, j’invite la personne qui pourrait être désignée par la RDC à porter un véritable projet culturel, politique et économique, afin de renforcer la place de la langue française dans le concert des nations et donner un nouvel élan à la mandature congolaise. Sous la présidence de François Hollande, 2012 - 2017, en France, Yamina Benguigui, alors Ministre déléguée chargée de la Francophonie, avait proposé une initiative audacieuse : former 100 000 professeurs de français dans l’espace francophone pour améliorer l’enseignement de cette langue dans les écoles.
Bien que cette proposition ait été séduisante, elle n’a pas abouti en raison d’un manque de financement. Il nous semble important que cette dimension fasse partie du projet culturel du candidat. Il en va de même pour la facilitation de la libre circulation des étudiants et des chercheurs dans l’espace francophone, sans que cela ne devienne un sujet d’immigration.
La création de centres de recherche scientifique pour mutualiser les compétences, éradiquer certaines maladies endémiques, ainsi que la mise en place d’échanges économiques structurés, devraient également faire partie des nouveaux leviers de gouvernance du prochain Secrétaire général de la Francophonie.
Qui pourrait alors porter la candidature de la RDC à la Francophonie ? Le choix du candidat, qui revient au Président de la République ou au Ministre des Affaires étrangères, doit être porté sur une personne dotée d’une solide expérience en diplomatie, dans la gestion internationale ou des affaires publiques. Une connaissance approfondie des enjeux liés à la langue française, à la diversité culturelle et aux défis du développement dans les pays francophones s’avère indispensable. Une excellente capacité de communication, de négociation et de leadership est également essentielle pour représenter efficacement la Francophonie sur la scène mondiale.
Par ailleurs, une sensibilité aux questions sociales, économiques et politiques, ainsi qu’une capacité à fédérer et à collaborer avec divers acteurs (gouvernements, organisations, société civile) sont indispensables. Enfin, une expérience dans la gestion d’organisations internationales ou régionales constitue un atout majeur.
Dans cette optique, le profil de l’actuelle Ministre des Affaires étrangères de la RDC apparaît comme une option particulièrement pertinente, même si notre diplomatie a encore besoin de son action.
Son expérience diplomatique, sa connaissance approfondie des enjeux liés à la langue française et à la diversité culturelle, ainsi que ses compétences en négociation et en leadership, en font une candidate de consensus capable de représenter efficacement la RDC et l’ensemble des pays membres sur la scène internationale.