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Jean Pierre Bemba jette un pavé dans la mare en accusant Kabila, Katumbi et les responsables de la Cenco de déstabiliser l’Etat

(Par Professeur Florent Gabati) 

Jean Pierre Bemba vient de créer une situation d’une exceptionnelle gravité à telle enseigne que les superlatifs ne peuvent que déferler pour dénoncer ses fantasmes. A fortiori la réplique politique ne doit être que rapide et ferme afin de dénoncer cette rhétorique mortifère, une sortie médiatique pour rien, un cirque indigne. Nous fustigeons cette marée de boue et de haine qui doit être combattue avec la plus grande force et une détermination implacable. Le complotisme, la fabrique de stéréotypes diabolisants, les appels à la haine, la violence verbale doivent être désapprouvée. Dans la situation grave qui nécessite la cohésion nationale comme le souhaitent les partenaires extérieurs de la RDC, les congolais à travers le forum national, il nous revient de réfuter les accusations abjectes qui ne valorisent pas la grandeur de l’homme politique.

Nous trouvons infamante la posture de Jean Pierre Bemba qui continue de faire des amalgames et de stigmatiser une partie de la classe politique congolaise, l’Église catholique et protestante.

Nous estimons que tous les congolais quelles que soient leurs appartenances politiques, leurs origines doivent se lever comme un seul Homme contre ce monsieur qui représente l’un des problèmes à la paix en RDC. Les citoyens ont le devoir de s’approprier l’initiative de la Cenco et l’Ecc quant à l’organisation du forum national. A chaque sortie déviante de Jean Pierre Bemba contre l’Église catholique et l’Ecc, nous ferons sortir la sulfateuse. En tirant à boulets rouges contre Joseph Kabila, Moïse Katumbi, monsieur Bemba se discrédit par ces coups médiatiques comme une seule forme d’exutoire émotionnel et de règlement de compte. Les congolais savent bel et bien que Jean Pierre Bemba est un monsieur de l’étau. Dans le dossier de Roger Lumbala condamné en 2021 par la Cour d’appel de Paris pour « complicité des crimes contre l’humanité » notamment dans les viols, les exécutions sommaires, les enlèvements , les mutilations et le cannibalisme dans l’Ituri principalement contre les ethnies Nande et Pygmées commis en 2002 et 2003, Jean Pierre Bemba, l’un des principaux alliés de Félix Tshisekedi a été cité. Après la CPI, le ministre de Transport actuel en RDC pourrait de nouveau confronter la justice internationale.

Dans le domaine de bonne gouvernance, Jean Pierre Bemba n’a pas de solutions à nous proposer. Ses bilans en qualité de l’ancien ministre de la Défense et de Transport aujourd’hui demeurent calamiteux. Selon le journal Le Monde du 24.03.2016, la fortune de Jean Pierre Bemba est le fruit du pillage des matières premières dont regorge la RDC. Le moment est venu pour nous de tourner la page de ces hommes politiques congolais qui jouent avec le feu et croient incarner un pouvoir ad vitam aeternam. En voulant décapiter la dynamique née de l’initiative de la Cenco et l’Ecc en accusant les responsables de ces confessions religieuses et hommes politiques défendant la nécessité d’un pacte social comme l’a souscrit Martin Fayulu dans l’organisation du forum national, Jean Pierre Bemba s’inscrit dans une dérive trop inquiétante et il a peur de perdre son poste comme tous les vassaux du régime actuel en déclin. Au moment où toutes les chancelleries occidentales, certains chefs d’État des pays africains, des patriotes congolais accordent leur satisfecit à la Cenco et l’Ecc, tous ceux qui se laissent aller par des déclarations du déni de la cohésion nationale, du forum national ne réussiront pas grâce notre coup de taloche avec leurs funestes projets de se maintenir au pouvoir. In fine nous devons prendre de la hauteur par rapport à cette racaille qui croit nous donner des leçons et qui incarne la violence verbale. La Cenco et l’Ecc bénéficieront de tout le crédit national et international dans leur projet d’organisation du Forum national. Que ceux qui n’ont pas de solutions de sortie de crise profonde dans ce monde existentiel où les Etats se consolident, feraient mieux de rendre leur imaginaire politique plus créatif, productif au lieu de susciter les vieux démons de la politique au Congo.

 

Jean Pierre Bemba jette un pavé dans la mare en accusant Kabila, Katumbi et les responsables de la Cenco de déstabiliser l’Etat
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Le retour de Joseph Kabila s’inscrit dans les dynamiques collectives de sauvetage de la RDC du naufrage

(Par Professeur Florent Gabati)

 

La situation inédite dans laquelle se retrouve aujourd’hui notre pays interpelle tous les patriotes congolais et nous oblige d’avoir une autre perception quant au crétinisme politique actuel. Les événements que nous observons et certains repositionnements des acteurs politiques trouvent leurs explications dans le contexte des tensions dues à plusieurs facteurs des deals abracadabrantesques, des fraudes électorales, de la corruption systémique, de la cupidité éhontée. Il ne faut pas être un érudit pour appréhender le principe de la causalité en politique. Ceux qui jettent l’opprobre aujourd’hui sur Joseph Kabila ont tort et doivent comprendre que la population congolaise est lassée par le régime incompétent, de tout pourri, mafieux de Félix Tshisekedi comme à l’époque de la libération du Congo par Laurent Désiré Kabila qui était accueilli généralement en sauveur pour chasser Mobutu. Il faut avec lucidité se poser la question de savoir pourquoi les congolais ne sont pas choqués par le retour de Joseph Kabila ?

Loin de temps où les deux présidents tombaient dans les bras l’un l’autre, tout sourire devant les caméras de TV, les tensions se sont accrues davantage lors de la formation de l’Union sacrée ubuesque pour reprendre par Tshisekedi le contrôle du parlement et du sénat en débauchant les députés du FCC et ses partis satellites.

D’ailleurs la Conférence épiscopale du Congo(Cenco) qui s’était entretenue avec les deux personnalités à l’époque pour décrisper le climat politique avait conclu que le mal était plus profond et il fallait attaquer à la racine le problème. En cette période, selon l’abbé Donatien N’shole : « avec la dynamique actuelle de la coalition, on ne peut atteindre la reconstruction du pays ». La raison de cette crise était la mauvaise organisation des élections de 2018 et le deal conclu en défaveur de l’élu Martin Fayulu. Le bras de fer entre les membres du FCC et les fanatiques du parti présidentiel Udps se sont accentués par de vastes campagnes de diabolisation de l’ex. président Joseph Kabila, ce qui a été à posteriori destructeur et préjudiciable à court et long terme pour le pouvoir en termes d’image de rassembleur et de bonnes relations avec tous les partis politiques dans le contexte de la cohésion nationale.

C’est suite à une combinaison des facteurs qu’il faut bien comprendre le retour de Joseph Kabila en RDC. En dehors des causes préliminaires énumérées dans les lignes qui précèdent, il faut souligner avec la force argumentative que Félix Tshisekedi porte la grande responsabilité dans le naufrage de la RDC. En considération de rapport de forces établi par l’Afc/M23 dans la situation politique actuelle de la RDC et comme tout s’accélère au regard de l’ampleur des évènements sur terrain, le moment a été jugé propice par l’ex. président Joseph Kabila d’annoncer son retour au pays pour faire peser de tout son poids sur cette dynamique de changement d’un régime politique où le président aux manettes bat de l’aile.

Le retour de Joseph Kabila s’inscrit dans les dynamiques collectives de sauvetage de la RDC du naufrage
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Le Mot du Week-end : La dialectique de l'antisémitisme s'avère complexe.

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Le MDW aurait pu aborder le discours percutant de l'ancien président congolais, qui critique, à juste titre, les échecs de son successeur, tout en omettant de reconnaître sa propre part de responsabilité significative. La dialectique nous permettra de constater que le discours du président Kabila est à la fois profond et percutant, tout en soulevant des interrogations quant à l'émetteur qui semble chercher à se dédouaner avec une aisance déconcertante. Les deux aspects peuvent être appréhendés dans un même mouvement dialectique sans écarter l'un ou l'autre. Les pages qui suivent permettront d'éclairer cet aspect dialectique.

Face aux dilemmes de l'existence, il s'avère fréquemment ardu de prendre des décisions. Le philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) a légué à l'humanité un précieux héritage méthodologique. Le terme « méthode » trouve son origine dans le grec « meta hodos », signifiant le chemin ou le parcours destiné à résoudre les problématiques complexes qui se présentent à nous. Cette approche est désignée sous le terme de dialectique. Le terme « dialectique » se compose de deux éléments, à savoir « dia » et « logos ».

Chaque terme constitue un lien de production dans l'élaboration de sa désignation. Le dia représente le mouvement, la traversée, ainsi que le passage. Le logos représente l'unité du monde, issue de la primordialité des chasseurs-cueilleurs qui ont reçu la vie ; ceux-ci récoltent les fruits, chassent le gibier et exploitent les ressources naturelles. L'individu avisé saisit et embrasse le mouvement authentique qui se manifeste devant lui.

Le logos affirme que le fondement de la vérité réside dans le mouvement authentique des phénomènes cosmiques qui se manifestent à notre perception. Le fondement de la vérité réside donc dans l'automouvement du réel. Le fondement de la pensée authentique ne réside pas dans l'individu qui réfléchit, mais dans l'organicité du mouvement réel qui se manifeste sous ses yeux. Le logos représente ainsi le processus par lequel on accède à la réalité ; il s'agit de la langue qui permet de saisir la réalité contenue dans la réflexion des êtres humains.

La dialectique représente ainsi le logos en tant que dynamique au sein du monde. La dialectique représente la rationalité du logos considérée comme un processus dynamique. En d'autres termes, la dialectique constitue le logos qui émerge de soi afin d'exprimer le mouvement infini du monde à travers ses contradictions. La dialectique se manifeste ainsi comme l'émergence contradictoire du logos, se développant au sein de l'histoire mondiale.

La dialectique englobe l'ensemble, y compris l'esthétique, l'amour, la structure ainsi que les contradictions. La dialectique représente le logos qui émerge continuellement de lui-même afin d'établir, dans le cadre du devenir historique, un horizon universel.

L'essentiel réside dans la compréhension qu'il existe une maturation au sein des contradictions internes de toutes les polarisations matérielles, contradictions qui engendrent le mouvement des choses ; le logos est en mouvement.

La dialectique se définit comme la compréhension du devenir, en raison du fait que le logos constitue un objet en devenir dans sa relation historique à lui-même. La dialectique, en définitive, représente le logos qui émerge continuellement de lui-même afin de se concrétiser dans le domaine de la compréhension historique en tant que devenir novateur.

A présent, apportons une dimension concrète à ce qui semble particulièrement théorique dans la définition de la dialectique selon Hegel, Marx et les présocratiques. Je souhaiterais appliquer cette définition de la dialectique à la problématique de l'antisémitisme.

Il y a deux jours, un couple de jeunes juifs, en instance de mariage, a été tragiquement assassiné à bout portant par un individu qui, en perpétrant cet acte odieux, affirmait vouloir "libérer la Palestine". Il a été appréhendé par les forces de l'ordre sans opposer la moindre résistance. Il s'agit d'un exemple particulièrement frappant de l'antisémitisme ambiant qui se manifeste en Europe dès le début du XXe siècle.

Il n'est pas inhabituel d'entendre en France, par exemple, des expressions telles que "sale juif" ou "il est préférable de laisser le serpent et de tuer le juif". Cet antisémitisme doit être fermement condamné sans équivoque. Cette manifestation de l'antisémitisme constitue une expression dialectique du cours de l'histoire qui stigmatise les juifs. Toute forme d'intelligence rationnelle s'en distancie. Certaines nations considèrent la lutte contre l'antisémitisme comme une priorité politique. Les universités américaines de Harvard et de Columbia se trouvent en désaccord avec l'administration Trump en raison des manifestations anti-juives qui perturbent ces campus.

L'administration Trump a pris la décision de suspendre près de 2 milliards de dollars alloués chaque année à Harvard par le gouvernement fédéral pour des recherches scientifiques. De plus, le président Trump a également décidé d'interrompre l'octroi de visas aux chercheurs étrangers affiliés à Harvard. La première université au monde a réagi en déposant une plainte à l'encontre de l'administration Trump.

La décision prise par l'administration Trump était fondée sur le refus de l'université Harvard de réexaminer sa politique concernant l'antiféminisme. Des étudiants juifs de l'université de Harvard éprouvent des craintes à l'idée d'assister aux cours. Au nom de la liberté d'expression, l'université de Harvard tolère une forme d'antisémitisme au sein de ses campus.

La dialectique de l'antisémitisme constitue, à l'heure actuelle, une remise en question profonde de l'intelligence rationnelle.

Cette interrogation poignante, dans toute sa dimension dramatique, met en lumière la contradiction existentielle inhérente au mouvement historique : « Comment peut-on soutenir la lutte contre l'antisémitisme tout en étant témoin de la mort des enfants palestiniens sous les balles à Gaza ? »

Ce type de questions nous permet de constater que les contradictions internes sont soumises à une maturation de l'ensemble des polarités matérielles de ces contradictoires. La dialectique de l'antisémitisme s'inscrit dans un mouvement historique qui se compose de moments dialectiques, sans pour autant les essentialiser. Cette démarche s'avère complexe.

Tout en affirmant notre soutien à l'existence de l'État hébreu, nous déplorons simultanément la perte des enfants palestiniens (souvent prisonniers du Hamas.) L'ensemble de ces moments dialectiques se manifeste devant nos intelligences, souvent dans des contradictions difficilement soutenables.

L'individu ayant perpétré l'assassinat du couple juif à Washington, tout en proférant des slogans tels que "libérer la Palestine", illustre cette contradiction logique d'une libération qui entraîne la perte de vies humaines. Les esprits éclairés devraient prendre en considération ces moments contradictoires de la dialectique.

Les étudiants des universités de Harvard et de Columbia devraient consacrer un temps suffisant à la compréhension du logos en mouvement, qui révèle ses contradictions dialectiques. La problématique rencontrée par Harvard et Columbia réside dans une approche de la formation qui appréhende la vérité uniquement comme une « adequatio rei intellectus », plutôt que d'adopter une dialectique de dévoilement de la vérité, laquelle se présente à être accueillie et saisie, à l'instar de sa première manifestation chez les chasseurs-cueilleurs.

Les manifestations sur les campus illustrent que les cours n'ont pas été suffisamment dialectiques, car c'est dans la confrontation des idées que se développent les intelligences face à la contradiction existentielle.

Les difficultés rencontrées au sein des universités de l'Ivy League se manifestent principalement dans le cadre des cours, plutôt qu'en dehors de ceux-ci.

Le Mot du Week-end : La dialectique de l'antisémitisme s'avère complexe.
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Mesures illégales imposées par la coalition M23/AFC dans les provinces sous occupation, ESU : Prof. Dr. Marie-Thérèse Sombo exprime son inquiétude !

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de la République Démocratique du Congo exprime sa vive inquiétude suite aux récentes décisions prises par la coalition rebelle M23/AFC concernant la gestion des établissements d’enseignement supérieur dans certaines zones occupées des provinces du Nord et Sud-Kivu.

Selon un procès-verbal diffusé sur les réseaux sociaux, cette coalition aurait imposé plusieurs mesures, notamment : la rupture des liens entre les établissements et la tutelle du ministère à Kinshasa ; la désignation d’une représentante locale du Gouvernorat pour gérer l’ESU ; la collecte des frais liés au contrôle de scolarité par le Gouvernorat ; l’annonce d’une commission parallèle pour le contrôle et l’homologation des diplômes.

Le Ministère de l’ESU condamne fermement ces actions, les qualifiant de dérives graves visant à discréditer et désorganiser le système éducatif national. Il rappelle que l’éducation de qualité est un droit inaliénable pour tous les étudiants congolais, et que toute tentative de manipulation du système éducatif à des fins politiques constitue un danger pour l’avenir du pays.

Le Ministère souligne également l’importance de l’harmonisation des programmes au niveau régional et international pour garantir la mobilité et l’employabilité des diplômés. Toute initiative allant à l’encontre de cette dynamique est considérée comme illégale et nuisible.

Face à cette situation préoccupante, le Ministère appelle la communauté internationale notamment, les organismes en charge de l’éducation et de la protection des droits humains, à intervenir en urgence pour contrer ces mesures arbitraires et préserver le droit à l’éducation dans les zones concernées.

« De ce fait, le Ministère lance un appel pathétique aux instances internationales en charge de l’éducation et de la protection des droits humains aux fins de se saisir de ces cas de dérive et d’y apporter le concours nécessaire quant à la résolution du problème créé par les mesures inappropriées telles que décriées », conclu le communiqué de la Ministre Prof. Dr. Sombo Marie-Thérèse.

La Pros.

Mesures illégales imposées par la coalition M23/AFC dans les provinces sous occupation, ESU : Prof. Dr. Marie-Thérèse Sombo exprime son inquiétude !
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Les fondations et la RSE peuvent-elles combler le déficit du financement du développement ?

(Par Christopher Burke, Conseiller principal à WMC Africa)

Le paysage du financement du développement a connu une transformation significative ces dernières années. Les sources traditionnelles de financement, telles que l’Aide publique au développement (APD) provenant des gouvernements, ont connu une stagnation, voire un déclin, ce qui a conduit à une remise en question fondamentale des mécanismes de financement des initiatives de développement à l’échelle mondiale. Parallèlement, on observe une montée en puissance notable des contributions provenant des fondations privées et des initiatives de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ce changement reflète l’évolution des priorités économiques et politiques et souligne les dynamiques changeantes des efforts de développement mondial.

Le déclin de l’aide au développement traditionnelle
L’aide publique au développement a longtemps constitué un pilier fondamental du développement international, en fournissant des financements essentiels pour la santé, l’éducation, les infrastructures et la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Toutefois, les tendances récentes indiquent une baisse marquée des contributions à l’APD.

En 2022, l’Aide publique au développement (APD) a atteint un niveau record de 204 milliards de dollars, contre 186 milliards de dollars en 2021, principalement en raison des dépenses liées à l’accueil des réfugiés dans les pays donateurs et de l’aide apportée à l’Ukraine. Malgré cette augmentation globale, l’aide destinée aux pays en développement a en réalité diminué de 4 milliards de dollars, soit une baisse de 2 %. Cette réduction met en évidence un changement de priorités chez les pays donateurs, une part croissante de l’APD étant allouée aux dépenses domestiques — notamment au soutien des réfugiés dans les pays donateurs — plutôt qu’à une assistance directe aux pays à faible revenu. Face aux pressions économiques mondiales et aux tensions géopolitiques croissantes, cette tendance suscite des inquiétudes quant à la fiabilité future des flux d’aide traditionnelle.

La baisse de l’aide au développement a frappé de plein fouet les pays les plus pauvres du monde. Les flux d’aide vers les Pays les Moins Avancés (PMA) ont chuté de 4 % en 2022, après une diminution de 8 % l’année précédente. En conséquence, la part de l’APD mondiale allouée aux PMA est tombée à 22 %, soit son niveau le plus bas depuis plus d’une décennie. Ces réductions interviennent à un moment où de nombreux PMA sont confrontés à une détérioration de leurs conditions économiques, à un endettement croissant et aux impacts de plus en plus marqués du changement climatique. Sans un soutien soutenu et ciblé, les progrès en matière de développement dans ces pays vulnérables risquent d’être gravement compromis.

Plusieurs grands pays donateurs ont considérablement réduit leurs engagements en matière d’aide, aggravant davantage la baisse du financement mondial du développement. Le Royaume-Uni a réduit son budget d’aide de 0,5 % à 0,3 % de son produit intérieur brut (PIB), soit une baisse de 6 milliards de livres sterling, les fonds ayant été réorientés vers des dépenses accrues dans le domaine de la défense. De même, sous l’administration Trump, les États-Unis ont opéré des coupes drastiques dans l’aide étrangère, supprimant 83 % des contrats d’assistance internationale de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), pour un montant total de 60 milliards de dollars. Ces réductions s’inscrivent dans une tendance plus large où les pays donateurs privilégient leurs intérêts domestiques et stratégiques au détriment de leurs engagements en matière de développement international, soulevant des questions cruciales quant à la viabilité des modèles traditionnels d’aide. Elles suscitent de vives inquiétudes quant à l’impact potentiel sur les projets de développement mondiaux, en particulier dans les régions fortement tributaires de l’aide extérieure.

L’essor des fondations et de la RSE dans le financement du développement
Face au déclin de l’aide traditionnelle, les fondations privées et les entreprises joueront un rôle de plus en plus important pour combler le déficit de financement. Des fondations comme la Bill & Melinda Gates Foundation sont devenues des acteurs majeurs dans les domaines de la santé mondiale et du développement, fournissant des milliards de dollars pour des initiatives allant des campagnes de vaccination et de l’éradication des maladies à l’éducation. Ces efforts philanthropiques ont permis de combler des lacunes critiques laissées par le recul de l’aide publique, notamment dans des domaines tels que la distribution de vaccins, l’innovation agricole et la réforme de l’éducation. En mobilisant leurs ressources financières et leurs partenariats stratégiques, les fondations contribuent à façonner de nouvelles approches du développement durable.

Les entreprises intègrent de plus en plus la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans leurs modèles économiques, en s’alignant sur les cadres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ainsi que sur les Objectifs de développement durable (ODD). Les initiatives de RSE ne se contentent pas de promouvoir le bien commun : elles renforcent également la réputation des entreprises et la confiance des consommateurs. Des études montrent que la RSE peut augmenter la satisfaction des consommateurs de 23 %, soulignant son impact positif tant sur la performance commerciale que sur le bien-être de la société. A mesure que les entreprises assument un rôle croissant dans le développement, les investissements guidés par la RSE dans l’éducation, la santé et la durabilité environnementale deviennent des éléments essentiels de leurs stratégies.

Le marché des obligations vertes s’est rapidement développé en réponse à la demande croissante de solutions de financement durable. Selon la Banque mondiale, le total cumulé des obligations vertes, sociales, durables et liées à la durabilité (GSSS) émises sur le marché a atteint 5 700 milliards de dollars en 2024, reflétant une tendance plus large des investisseurs à rechercher des instruments financiers responsables sur les plans environnemental et social. Les obligations vertes financent des projets tels que les énergies renouvelables, les transports propres et la résilience climatique, contribuant ainsi à faire progresser les objectifs mondiaux en matière de durabilité. À mesure que les institutions financières et les entreprises adoptent ces stratégies d’investissement, le financement durable devient une force de plus en plus influente dans le financement du développement.

Implications pour le financement du développement
Le passage de l’aide gouvernementale traditionnelle aux sources de financement privées et d’entreprise présente à la fois des opportunités et des défis. Les fondations privées et les entreprises apportent souvent des approches innovantes et une plus grande efficacité aux projets de développement, en tirant parti des technologies et de l’expertise commerciale pour obtenir des résultats concrets.

Contrairement aux structures d’aide traditionnelles, souvent lentes et bureaucratiques, les initiatives du secteur privé sont généralement plus agiles, permettant une mise en œuvre rapide de nouvelles idées. De l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer les services de santé à l’introduction de solutions fintech pour favoriser l’inclusion financière, ces organisations ouvrent de nouvelles voies pour relever les défis mondiaux. En combinant des stratégies guidées par le marché avec des objectifs d’impact social, elles transforment profondément le paysage du financement du développement.

Cependant, à la différence de l’aide publique, les financements philanthropiques et issus de la RSE ne sont souvent pas soumis à des normes standardisées de redevabilité, suscitant des inquiétudes quant à leur alignement avec les besoins réels des communautés bénéficiaires. Bien que les fondations et les entreprises mettent en avant la transparence à travers des rapports annuels et des évaluations d’impact, il n’existe pas de cadre mondial unifié permettant d’évaluer l’efficacité de ces initiatives.

Cela soulève des questions sur l’utilisation réelle de ces fonds : visent-ils à maximiser les bénéfices à long terme ou servent-ils principalement des objectifs de communication d’entreprise ? Renforcer les mécanismes de contrôle et encourager la collaboration entre les donateurs privés et les parties prenantes locales pourrait contribuer à garantir une utilisation responsable et équitable de ces ressources.

Objectifs de développement durable (ODD)
Le monde est confronté à un déficit de financement colossal de 4 200 milliards de dollars pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), un défi aggravé par le recul de l’aide gouvernementale. Les entreprises interviennent de plus en plus à travers des initiatives environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) afin de contribuer à combler ce manque.

En orientant les capitaux vers des investissements durables — tels que les projets d’énergie renouvelable, les programmes d’adaptation au changement climatique et les entreprises sociales —, le secteur privé joue un rôle essentiel dans l’avancement des ODD. Pour que ces contributions soient véritablement transformatrices, elles doivent s’aligner sur des stratégies de développement à long terme et être soutenues par des cadres réglementaires solides garantissant redevabilité et efficacité.

L’évolution du paysage du financement du développement marque un tournant critique dans les efforts mondiaux visant à promouvoir un développement durable. Si le recul de l’aide gouvernementale traditionnelle représente un défi majeur, l’essor des fondations privées et des initiatives de RSE offre de nouvelles voies de financement et d’innovation.

Il est impératif de mettre en place des cadres robustes favorisant la redevabilité, la transparence et la collaboration entre toutes les parties prenantes afin de garantir que ces contributions répondent efficacement aux besoins du développement mondial. Un effort concerté est indispensable pour atteindre les objectifs ambitieux fixés dans le cadre des Objectifs de développement durable.

Les fondations et la RSE peuvent-elles combler le déficit du financement du développement ?
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Alerte et mobilisation autour de la modernisation des infrastructures routières , Kinshasa au bord de l’asphyxie : Chardin Ngoie sonne l’alarme pour une révolution des infrastructures !

 Entre embouteillages monstres, routes dégradées et absence de planification urbaine, la capitale congolaise étouffe. Le défenseur du civisme routier, Chardin Ngoie, appelle à une mobilisation nationale pour sauver Kinshasa du chaos.

Kinshasa, Léopoldville, la capitale congolaise, jadis symbole d’espoir et de modernité pour l’Afrique centrale, est aujourd’hui prisonnière de ses propres routes et désordres routiers. Les embouteillages interminables, l’usure des infrastructures et le manque criant de vision urbanistique menacent l’activité économique et le bien-être des citoyens.

Au cœur de cette crise silencieuse, une voix s’élève, celle de Chardin Ngoie, militant du civisme routier et figure engagée dans la défense des droits des chauffeurs. Face à l’urgence, il tire la sonnette d’alarme et appelle les plus hautes autorités du pays à une prise de conscience collective : « Ce que Kinshasa vit n’est plus un simple désagrément quotidien, c’est un péril urbain qui impose des solutions urgentes. »

Un système routier à l’agonie

La situation est devenue insoutenable. A n’importe quelle heure de la journée, des files interminables de véhicules s’étendent sur des kilomètres, souvent à cause de nids-de-poules béants, de carrefours mal aménagés, pas d'arrêts et parkings modernes ou l’absence d’alternatives viables comme des échangeurs et voies de déviation.

Pour M. Ngoie, « la ville souffre d’un urbanisme révolu, figé dans un schéma des années 1960, alors qu’elle accueille aujourd’hui plus de 17 millions d’habitants. »

Une mobilisation nationale urgente s’impose, avec la militarisation des travaux publics nuit et jour, l'implication du génie militaire, génie de la police, les bâtisseurs du service national ainsi que la participation citoyenne à partir de nos avenues avec les comités locaux de développement.

Dans sa plaidoirie, Chardin Ngoie n’incrimine pas uniquement le passé, mais appelle résolument à l’action à travers notamment, l’établissement d’un Plan Directeur Routier ambitieux et réaliste ;

la création d’une Autorité Métropolitaine de la Circulation pour mieux coordonner les flux ; la promotion du civisme routier à travers l’éducation routière, les campagnes de sensibilisation, vulgarisation des textes et des sanctions ciblées ; l’accélération des partenariats public-privés pour le financement et la maintenance des routes.

Un appel à la gouvernance visionnaire

C’est aux décideurs que ce cri s’adresse en priorité. Le Président de la République, Madame la Première Ministre, tous les ministères clés et le Gouvernorat de Kinshasa sont appelés à rompre avec l’inertie. « Il est temps de voir Kinshasa comme une capitale continentale, qui mérite l'observance du civisme routier, des routes dignes, des viaducs, une fluidité moderne, la traçabilité des amandes transactionnelles, taxe de stationnement et une stratégie durable », insiste-t-il.

Chardin Ngoie conclut : « Il ne s’agit plus de réparer quelques artères, mais de repenser la ville. Sauver Kinshasa aujourd’hui, c’est éviter la paralysie nationale demain».

Pros.

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