Dans la sphère politique de la RDC, il est l'une des figures de proue et une icône au parcours irréprochable. Ancien Ministre de la Santé sous Mzee Laurent-Désiré Kabila, le Docteur Jean-Baptiste Sondji a longuement passé du temps à investir dans le commerce des idées et se porte mieux. Après un moment de silence observé, pour plusieurs raisons évidentes, il compte, cette fois-ci, repartir sur de nouvelles bases avec des initiatives concrètes qui pourront contribuer effectivement à l'avènement d'une RDC tournée vers son progrès. Il s’inscrit, justement, dans cette démarche, la publication, pour le mois de juin prochain, au plus tard, d'un bel ouvrage intitulé : ‘’Le Congo en perspective : Projet d'un nouvel Etat à construire’’. Fruit d'une riche expertise puisée durant son passage au summum du secteur sanitaire en RDC, mais également des diverses recherches à caractère scientifique, ce livre brosse avec pertinence les causes profondes de la situation globale que traverse le pays actuellement, tout en mettant en lumière des pistes clés, des stratégies claires et des mécanismes innovants pouvant offrir la possibilité d'accélérer un véritable changement.
Le livre du Docteur Jean-Baptiste Sondji se conçoit comme un creuset essentiel d'une approche de gestion adaptée aux besoins réels de développement en RD. Congo. L'auteur y aborde soigneusement la problématique de la relance du secteur agricole qui, à son avis, constitue un canal majeur d'amélioration de la qualité de vie des congolais et de création des richesses à l'heure des défis importants à résoudre. Au cours d’un entretien à bâtons rompus, organisé hier, mardi 4 mars 2025, à la rédaction centrale du Quotidien La Prospérité, à Mont-Fleury, commune de Ngaliema, le Secrétaire Général du Parti des Patriotes Congolais/Parti du Travail a expliqué l’importance de son ouvrage.
Contexte
"Je pars d'un constat pour dire que depuis 1960, nous pataugeons. Notre pays n'avance pas’’ a-t-il, de prime abord, fait remarquer.
‘’Léopold II, quand il est venu chez nous, comment est-il parvenu à créer un Etat ? Et quels étaient ses objectifs ? Mais, avant cela, je suis parti de la traite esclavagiste, qui a créé en Afrique un écart. La traite négrière a amené de la main d'œuvre en occident. Lorsque la révolution industrielle arrive, on se rend compte que le rendement de la machine est supérieur à celui de l'esclave. Donc, la traite esclavagiste était plus rentable... Quand Léopold II arrive chez nous, il va d'abord créer la richesse. L'organisation administrative, les écoles qu'il va créer, le système médical qu'il va mettre en place, le code colonial, avaient pour finalité de créer de ces richesses-là. Donc, quand vous regardez la production des richesses, c'est ce qu'on appelle l'infrastructure. Tout ce qui reste, l'organisation politique, le système d'enseignement, c'est la superstructure. Or, depuis l'indépendance, cela n'a jamais changé. Les blancs sont partis, ils nous ont laissé la superstructure et nous nous battons pour une superstructure qui était construite par les autres. (…), comment créer les richesses pour les congolais ? Quel est le type d'organisation que nous avons ? Je suis parti de là et j'ai essayé de voir qu'on peut partir de l'agriculture pour créer les richesses. Or, cette agriculture se trouve aux villages. C'est aux villages qu'il y a des terres cultivables, des personnes aptes pour faire ce travail. Aujourd'hui, quand vous regardez notre agriculture dans les villages, les mamans qui assurent les travaux champêtres sont sans aide, sans intrants, sans matériels. Aussi, elles changent souvent des places. Il n'y a pas de ce point de vue un problème d'espace. Mais, si vous voulez produire beaucoup plus, il faut commencer par augmenter les surfaces cultivables’’, a-t-il indiqué.
Vivement une nouvelle approche de gestion
Pour le Docteur Jean-Baptiste Sondji, pour arriver à capter tout le potentiel agricole dont dispose la RDC, le Gouvernement doit organiser les villages sur l’ensemble du pays.
‘’Je constate que le village congolais n'est pas organisé. Il fonctionne sous le mode traditionnel. Or, il faut commencer par organiser le village en lui confiant des missions précises. L'organisation doit partir de la base pour renforcer la production dans le domaine agricole. Quand vous avez, par exemple, 1 hectare de manioc, cela peut vous produire jusqu'à 20 tonnes de manioc. Imaginez que vous ayez un village où il y a 600 familles et si chaque famille dispose de 10 hectares et qu'elle doit consacrer 1 hectare au manioc. 20 tonnes à multiplier par 600 hectares, voyez les résultats. Et ce n'est que pour un seul village. Quand vous avez des stocks en quantité, vous devez les transformer. Il faut de l'énergie électrique. J'ai fait le tableau du potentiel économique de tout le pays… Quels sont les éléments qui entrent en compte pour produire ? Il y a la qualité des semences, la qualité du sol et le climat", a expliqué cet acteur politique majeur du pays.
Genèse de l’ouvrage et autres perspectives
‘’La réflexion date d'il y a longtemps. Ce que nous vivons aujourd'hui, ce n'est pas différent de ce que nous avons vécu il y a 60 ans. Nous nous battons pour assurer la survie d'un modèle laissé par les occidentaux. Vous avez une infrastructure économique qui était construite pour les étrangers’’, a-t-il ajouté. Selon lui, son chef-d’œuvre annoncé bouleversera la donne étant donné sa dimension pragmatique face à la situation du pays. ‘’Les livres qu'on écrit souvent ont un caractère académique. Ça ne vous donne pas ce qu'il faut faire. La différence c'est que je dis ce qu'il faut faire. Je dis premièrement qu'il faut organiser les villages. On doit ajouter des éléments plus modernes en nommant les comités de village. On doit identifier tous les habitants des villages", a-t-il explicité, finalement. Le Docteur Jean-Baptiste Sondji a renseigné également que son ouvrage sera disponible dans plusieurs langues étrangères telles que le russe, l’arabe ou encore l’anglais. A ce stade, les travaux de sa rédaction se poursuivent normalement malgré le contexte difficile actuel. Il encourage les passionnés du vrai savoir à réserver une attention particulière à son chef-d’œuvre qui promet de belles découvertes.
L'histoire politique nous renseigne que, lorsque dans un pays : la paix, l'intégrité du territoire national, l'indépendance nationale, la souveraineté nationale, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, ... sont menacés et en danger, « on serre les rangs. » ¹
Pour ce faire :
Les querelles politiciennes sont balayées, et cela, pour un temps ;
Les clivages politiques aussi, se dissipent pour un temps ;
La Majorité et l'Opposition politiques n'existent plus pour un temps ;
La nation, toutes les forces vives et la classe politique, tous à l'unisson derrière une cause noble.
Cela ne peut être possible que lorsque la classe politique, cette influenceuse d'opinion, regorge des Hommes et Femmes d'État.
C'est ainsi que l'on se range derrière les décisions salvatrices prises par le Chef de l'État, le Gouvernement et le Parlement, afin de bouter l'ennemi ou les ennemis hors du territoire national, le ou les mettre hors d'état de nuire, car c'est bien cela l’objectif recherché, même si, parfois, on ne s'accorde pas sur les stratégies militaires à adopter ou adoptées, et les moyens militaires à déployer ou déployés pour cette finalité.
Dans ce cas, les suggestions, les discussions et les débats se font à l'interne, à huis clos, entre Hommes et Femmes d'État afin de régler les contradictions ou d’enlever les malentendus ; et cela donc, très loin de la place publique, des caméras, des médias, pour ne pas mettre l'ennemi ou les ennemis au parfum, ni le ou les servir, encore moins, s'offrir à lui ou à eux ; et surtout, pour ne pas décourager, démoraliser ou démotiver les hommes en uniforme, ces vaillants et braves militaires, policiers, Wazalendo, ... qui sont aux fronts et se battent afin de protéger ou sauver les populations, le pays, défendre son intégrité territoriale, et cela même, jusqu'au sacrifice suprême.
Ce surpassement de soi, est en réalité, l'apanage, le propre même des Hommes et Femmes d'État.
Des guerres ou conflits armés qu'ont connus ou connaissent nombre de pays en sont de belles illustrations.
D'autres événements ont suscité ou suscitent également ce même comportement ;
A titre d'illustrations, les attentats ou attaques terroristes :
- du 11 septembre 2001 à New-York, Arlington et Shanksville, aux Etats-Unis d'Amérique ² ;
- du 22 juillet 2011 à Oslo et à Utoya, en Norvège ³ ;
- du 22 mars 2016 à Bruxelles dans la région de Bruxelles-Capitale, et à l’aéroport de Zaventem dans la province du Brabant flamand, en Belgique ⁴ ;
- du 14 juillet 2016 à Nice, en France ⁵ ; en sont des belles illustrations.
Ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que, dans la vie d'un pays, d'une nation, il y a des événements qui, naturellement, rassemblent, demandent à ce qu’« on serre les rangs » quand la nation est en danger.
Sous cet angle, en RD Congo, l'heure ne doit plus être aux polémiques politiciennes, aux divisions, ….
La nation, la classe politique, l'Armée, la Police, les Services de renseignement et de sécurité, tous à l'unisson, afin de bouter définitivement l'ennemi ou les ennemis hors du territoire national et les mettre hors d'état de nuire.
« Autres temps, autres mœurs »
Il ressort de la consultation de l’importante littérature qui existe sur la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 ⁶, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, condamnant directement, et cela, pour la première fois, le Rwanda, en le citant nommément, et en l’appelant à retirer immédiatement, sans conditions préalables, ses troupes du sol congolais ; et condamnant, par ailleurs, fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ; les appelant de se retirer immédiatement des territoires congolais qu’ils occupent ; que les réflexions menées ont été dominées par une approche multilatérale.
L’attention a plus été portée sur la difficulté qui pourrait résulter de l’effectivité de cette résolution contraignant ces agresseurs à quitter immédiatement le sol congolais.
Nombre d’analystes dont je reconnais la qualité scientifique, sont ainsi tombés sous le charme de cette approche multilatérale, en se limitant à l'organe de l'ONU qui a adopté à l’unanimité, cette résolution ; l’ONU approchée ici comme une organisation supranationale, entretenant des relations multilatérales avec des États souverains qui en sont membres.
Selon ces analystes, la résolution S/RES/ 2773 (2025) risquerait de ne pas être appliquée à l’instar d’autres résolutions adoptées par le passé par ce même Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Si leur approche semble être légitime, cependant, me semble-t-il, elle apparait réductrice.
Car, sous cet angle, peu d'attention a donc été portée sur la corrélation qui pourrait exister entre le vote de certains pays ou certaines puissances, membres permanents ou pas, du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui furent jadis des soutiens patentés du Rwanda ; et les relations bilatérales qu’ils entretiennent actuellement avec le Rwanda, à l’aube de l’avènement au pouvoir des nouveaux dirigeants dans certains de ces pays, puissances mondiales.
En effet, leur nouvelle politique étrangère vis-à-vis du Rwanda semble avoir été radicalement renversée par la suite de l’avènement au pouvoir d’une nouvelle administration aux États-Unis d’Amérique, en exercice depuis le 20 janvier 2025, dirigée par le Président Donald Trump ⁷ ; ainsi que de l’avènement au pouvoir en Angleterre, du parti travailliste, dont le leader, Chef du Parti et actuel Premier Ministre anglais, Keir Starmer, dirige le nouveau gouvernement anglais depuis le 5 juillet 2024 ⁸ ; mais aussi, de l’avènement au pouvoir en Belgique, depuis le 3 février 2025, d’une nouvelle coalition gouvernementale dénommée, Arizona, dirigée par Bart De Wever, le nouveau Premier Ministre belge ⁹.
Leur nouvelle posture face à la guerre imposée à la RD Congo par le Rwanda et ses Supplétifs terroristes du M23 et Alliés ; ainsi que la diplomatie agissante de la République Démocratique du Congo sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, semblent changer radicalement la donne dans cette guerre d’agression.
C’est pourquoi, une lecture scientifique s’avère indispensable afin de tenter d’éclairer la lanterne des Congolais.
Ma réflexion
L’étau se resserre autour du pouvoir de Paul Kagame
D'aucuns le croyaient invincible, enfant gâté et chouchou des puissances occidentales, fort, fin Stratège, et courageux ;
D'autres croyaient qu'il était le commandant suprême d'une armée disciplinée, professionnelle, responsable, ...
Que des mythes construits autour du rwandais Paul Kagame et de son armée.
La promenade militaire qu'il pensait réaliser, en traversant l'Est de la RD Congo en un temps record, en conquérant et en occupant pour toujours, ses terres ; ainsi que son projet de renverser le régime de Kinshasa, deviennent plus que jamais, illusoires.
Paul Kagame et sa soldatesque, viennent d'être démasqués, démystifiés et réduits à leur plus simple expression.
En réalité, il est le commandant suprême d'une armée de pacotille, qui n'est même pas classée parmi les 36 armées les plus puissantes d'Afrique ¹⁰.
La fin de son régime se profile.
En effet, des signes avant-coureurs du début de sa descente aux enfers et du processus de son inéluctable chute, sont lisibles :
nonobstant nombreuses victoires acquises au fil du temps face aux Forces de Défense Rwandaises, et à ses supplétifs du M23 et Alliés ; et nonobstant le fait qu’il soit revigoré par son armée, classée successivement, huitième ¹¹ , dixième ¹² onzième ¹³ , et actuellement, huitième ¹⁴, puissances militaires d'Afrique ; le Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC ) veut toutefois réorganiser son Armée afin de bouter définitivement les ennemis hors du territoire national, et cela, à la suite des quelques revers militaires subis, faute des trahisons, et de non encadrement des militaires ¹⁵
- la réorganisation de la résistance armée
- la mobilisation tous azimuts du peuple congolais et de l'opinion internationale contre le Rwanda, et son soutien au mouvement terroriste M23 et alliés ¹⁶
- l'unité et la détermination du peuple congolais à défendre la patrie ¹⁷
- la détermination du peuple congolais d’en finir avec le régime de Kagame¹⁸
- la fermeture par Kinshasa de son espace aérien aux avions rwandais ¹⁹
- la demande du Parlement européen au Conseil européen de suspendre l’accord sur les minerais et la coopération militaire avec le Rwanda, à la suite d’un vote écrasant des députés européens ²⁰
- des sanctions ciblées prises par l’Administration Trump à l’encontre de deux seigneurs de guerre, les terroriste et ministre d'État rwandais, James Kabarebe, et les terroriste et porte-parole du mouvement terroriste M23, Lawrence Kanyuka, ainsi qu’aux firmes lui appartenant ²¹
- la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 du Conseil de Sécurité de l’ONU, votée à l’unanimité, condamnant pour la première fois, directement le Rwanda, en le citant nommément, et l’appelant à quitter immédiatement, sans conditions préalables, le sol congolais ; et condamnant fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les appelant de se retirer immédiatement des territoires occupés ²²
- l’interdiction Formelle des États-Unis pour la fin immédiate de l’achat de minerais issus des zones contrôlées par le M23 ²³
- la suspension par l'Union Européenne des consultations en matière de défense (la Coopération militaire) avec le Rwanda ; et l’accord minier conclu avec celui-ci, sera réexaminé ²⁴
- la suspension par Londres de la majorité de ses aides financières au Rwanda ²⁵
- la convocation de l'Ambassadeur du Rwanda en Allemagne par les autorités allemandes ; ²⁶….
Toutes ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que Paul Kagame est démystifié et poussé à la porte.
Il agace, lasse et révolte l'opinion internationale.
À l'instar d'une vache folle capturée qui, se voyant acheminée directement aux abattoirs, donne désespérément ses derniers coups de sabots aux bouchers qui vont l'abattre afin de tenter de se sauver ; tout porte à croire que Paul Kagame, sa soldatesque, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, risquent de subir le même sort, nonobstant les derniers épisodes de la série, coups de sabots, donnés avec désespoir, afin de faire bonne figure et de sauver la face.
En effet, le Flibustier rwandais du pouvoir fait son baroud d'honneur.
Celui-là même qui est impliqué dans le génocide des Tutsis et Hutus au Rwanda ²⁷, mais qui, antinomiquement, a fait du génocide des Tutsis son fonds de commerce, afin de bénéficier des faveurs de ses parrains occidentaux et de tenter de réaliser son dessein tant rêvé, celui d'annexer la partie Est du territoire congolais, riche en matières premières ( or, coltan, ... ), pour en faire le " Tutsiland " ²⁸; mais aussi, pour tenter de renverser le régime de Kinshasa ; saute aux nues, tombe des nues, et perd des plumes, tous les jours un peu plus, en subissant plusieurs revers multiformes.
« Extremis malis extrema remedia » (aux grands maux, les grands remèdes) "²⁹
Il est bien réel que les remèdes trop doux, moins efficaces, ont parfois un défaut majeur, c'est celui d'irriter le mal sans le détruire.
Ce serait ce qui se serait passé depuis près de trois décennies de conflits armés dans la partie Est de la RD Congo.
Nonobstant certaines victoires et avancées militaires importantes ou significatives, plusieurs opérations militaires successives n'avaient pas réussi à restaurer définitivement la paix et la sécurité dans cette partie du territoire national congolais et, à neutraliser les pays frontaliers, principalement le Rwanda et l'Ouganda qui tentent de déstabiliser la RD Congo.
C'est pourquoi, il est communément admis et recommandé que, pour faire face à des situations exceptionnelles, plus complexes, il faut aussi prendre des décisions énergiques ou des mesures exceptionnelles.
Par ailleurs, il est aussi bien réel que les dimensions constitutives de l'épaisseur de la problématique des massacres des populations civiles dans la partie Est du territoire congolais, des exactions commises contre elles, du pillage des ressources minières et autres, nous montrent que l' on a affaire à une " guerre asymétrique " ; une guerre très loin d'être classique, où les FARDC en tant qu'une armée régulière, la Police Nationale, tous les Services de renseignement et de sécurité, la Nation dans son ensemble, sont en guerre contre des forces négatives étrangères notamment le mouvement terroriste M23 qui a resurgi, soutenu et réarmé par le Spasmophile Flibustier rwandais du pouvoir ; sans oublier des autorités qui tirent les ficelles ; certains militaires qui vendraient leurs munitions aux ennemis ; certains Officiers militaires congolais infiltrés, traîtres, ou affairistes, ...
C'est pourquoi, l'état de siège en tant qu'une décision énergétique et exceptionnelle, devra être considéré et compris comme un passage obligé, un pas de géant afin de stopper et détruire les ennemis de la RD Congo, et non comme une finalité pour ce faire.
C’est pourquoi, enfin de sauver le pays, et de restaurer la paix, et changer radicalement la donne ; je prône, et j’encourage le Chef de l’État à ordonner, en fonction des renseignements à sa possession et de l’évolution sur le terrain, ce qui pourrait être réaliser en urgence, concomitamment aux succès diplomatiques déjà engrangés, et ce qu’il pourrait réaliser par la suite :
La proclamation de l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national
La fermeture de toutes les frontières de la RD Congo
Une option militaire plus radicale, centrée sur la purge au sein de l’armée, afin d’arrêter, de révoquer et de punir sévèrement tous les détourneurs des fonds alloués à l’armée, des infiltrés, des traîtres, …
La purge dans les institutions du pays, et dans les sphères de la vie nationale, afin de démasquer les infiltrés et les traîtres ; les arrêter et les punir sévèrement
- l’augmentation des soldes et primes des militaires en général, avec une attention particulière pour ceux qui sont envoyés aux fronts ; mais aussi, la prise des mesures sociales avantageuses et favorables pour leurs familles, dans leur vécu quotidien
L’encadrement responsable des militaires en général ; et des soldats et Wazalendo qui sont aux fronts, en particulier
La réorganisation de l’armée et du commandement militaire
Le recrutement accéléré dans l’armée
L’établissement du service militaire obligatoire dès l’âge adulte
La création des nouvelles écoles modernes de formation des Officiers militaires
La formation pointue des Officiers militaires patriotes, et des militaires patriotes
La création de nouveaux centres modernes d’entraînement et de formation militaires
La restauration de la discipline dans l’armée
- l’achat des matériels et des équipements militaires modernes et de dernier cri
- la construction en RD Congo, des fabriques d’armes de pointe et des équipements militaires modernes
- l’augmentation du budget alloué aux Services de renseignement afin de les renforcer
Une nouvelle organisation administrative des Provinces de la RD Congo, repensée par les patriotes congolais eux-mêmes, afin de restaurer la paix dans l'Est de la RD Congo en particulier et, dans l'ensemble du territoire national, en général.
J'y reviendrai.
Iii. Pour le raffermissent de la cohésion et de l’unité nationales
La Cohésion et l’Unité nationales en RD Congo, existent bel et bien, elles font déjà partie des acquis, mais qui pourraient toutefois être mises à mal.
C’est pourquoi, me semble-t-il, elles devraient être raffermies afin de décourager tous ceux qui tentent de les saper en divisant les Congolais.
C’est ainsi que, je prône le raffermissent de la Cohésion et de l’Unité nationales qui devraient s’appuyer à mon sens, sur deux piliers indispensables et incontournables :
Repenser l’organisation administrative territoriale de la RD Congo en abolissant la Territoriale des Originaires, nocive à la Cohésion et à l’Unité nationales
Encourager l’État à tenir compte et à satisfaire des revendications sociales, au nom de l’intérêt général
III.1. Premier pilier : au niveau de l’organisation administrative de la RD Congo
Je considère, pour ma part, que l’actuelle organisation administrative territoriale de la RD Congo, centrée sur la Territoriale des Originaires, est un stratagème, conçu et soutenu par le Rwanda et ses parrains afin de fragiliser la Cohésion et l’Unité nationales, et de faciliter la Balkanisation de la RD Congo.
Car, en analysant avec les jumelles du scientifique, la guerre que le Rwanda, ses mentors, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, imposent à la RD Congo, dans la partie Est de son territoire national, et en analysant en outre, avec les mêmes jumelles, le déplacement du centre de gravité du discours que tient Paul Kagame, en soutenant désormais, lors de ses déplacements à l’étranger, et cela, devant le monde entier, une thèse biaisée selon laquelle, le Rwanda aurait des terres à récupérer en RD Congo, une thèse que les scientifiques congolais initiés et chevronnés ont déjà détruit et peuvent encore la détruire davantage, et cela, sans difficultés, car ce genre de Scientifiques incarnent la connaissance scientifique, le savoir scientifique et la vérité scientifique non trafiqués.
Dans ce même ordre d’idées, comme Paul Kagame a ouvert un nouveau front, en s’aventurant sur le terrain scientifique, il serait légitime et plus que temps, me semble-t-il, que le gouvernement congolais mobilise et soutienne ses Scientifiques congolais afin qu’ils entrent en lice dans la perspective d’aller en croisade, à l’instar de Paul Kagame, aux fins de détruire sa thèse biaisée qu’il soutient devant la face du monde.
Cette contre-attaque scientifique devra être centrée sur deux missions principales :
Éclairer la lanterne des consciences collectives autochtones que Paul Kagame, a tenté, tente de séduire, a séduites et séduit lors de ses déplacements à l’étranger ;
- récupérer ces consciences collectives autochtones pour la cause congolaise car, dans cette guerre, outre les succès engrangés par la RD Congo sur les plans militaire, politique, diplomatique médiatique, … ; elle devra aussi gagner cette guerre sur le plan scientifique.
Ce déplacement du centre de gravité du discours de Paul Kagame, nous révèle ou nous aide à comprendre bien de choses :
1. Ce que nombre de scientifiques, de chercheurs, d’acteurs politiques, de spécialistes, et de témoins, de l’histoire politique et de la vie politique de la RD Congo, ont toujours soutenu ; c’est-à-dire, l’existence d’un plan de la balkanisation de la RD Congo ³⁰ ;
2. Il nous aide aussi à comprendre pourquoi les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sont infiltrées par des éléments étrangers ennemis qui tentent, de les affaiblir de l'intérieur et d’entraver l'accomplissement de leur mission sacrée, qui est aussi celle de restaurer la paix et la sécurité dans la partie-Est de la RD Congo ³¹ ;
3. Il nous aide en outre, à comprendre qu’outre le Rwanda, il est bien réel que cette infiltration multiforme des éléments étrangers, est soutenue par nombre de pays tireurs de ficelles ³².
Pour preuves :
- l'invasion des territoires de l'Est de la RD Congo par des armées étrangères ennemies ³³ ;
- plusieurs rébellions ou agressions menées dans l'Est de la RD Congo, soutenues par des pays étrangers. ³⁴ ;
- les massacres des populations congolaises, les exactions commises contre elles, ainsi que le pillage des ressources minières et autres de la RD Congo, commis par l’armée rwandaise, et par d'autres armées étrangères soutenues par ces pays. ³⁵
Cela dit, une question s'avère importante et doit être posée :
Question :
Pourquoi c'est principalement dans la partie Est de la RD Congo que sévissent ces atrocités ?
Réponse :
Comme la balkanisation de la RD Congo, me semble-t-il, est leur objectif ; et comme militairement ils n'ont pas réussi, depuis bien d’années, à l’atteindre ; tout porte à croire qu’ils ont tenté de l’atteindre, en tant que soutiens de la soldatesque rwandaise et de ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, ... , de l'atteindre autrement, en influant sur l'organisation administrative territoriale de la RD Congo convenue lors de l'Accord de Sun city, de l'élaboration et de la rédaction de la Constitution importée et imposée de 2006.
C'est pourquoi, à mon sens, il faudrait repenser l'organisation administrative territoriale de la RD Congo et changer en profondeur la Constitution de 2006.
Des gymnastiques intellectuelles nous amènent à nous poser une autre question qui pourrait nous aider à ressortir des dimensions insoupçonnées.
Question :
Quelle est la plus-value du saucissonnage des Provinces de la RD Congo d'avant la Constitution de 2006 ?
Réponse :
Ce saucissonnage des Provinces de la RD Congo semble causer bien de problèmes alors qu’il était sensé les résoudre.
Effectivement, ce saucissonnage, est bien réel. Il est même stipulé et défini dans l'article 2 de la Constitution de 2006 ; Constitution que d’aucuns appellent, " la Constitution des Belligérants’’.
Pour s'en convaincre de ce saucissonnage, prenons quelques illustrations ³⁶ :
- la province du Bandundu est saucissonnée en trois tranches :
- Kwango
- Kwilu
- et , Mai-Ndombe
- la province de l'Équateur, saucissonnée en 5 tranches :
- Équateur
- Mongala
- Nord - Ubangui
- Sud - Ubangui
- Tshuapa
- la province de Katanga est saucissonnée en 4 tranches :
- Haut - Katanga
- Haut - Lomami
- Lualaba
- Tanganyika
Sous cette acception, l'actuelle organisation administrative territoriale caractérisée par l'instauration des gouvernements provinciaux et des assemblées provinciales, apparaît ainsi comme une revendication des ennemis de la République, faite dans le but de se partager le pouvoir pour que chacun de ses ennemis s'assure de sa part du gâteau dans le sens où, qu'il se retrouve dans son espace géographique afin de participer à la gestion du pays et d'oublier le Grand kivu convoité et visé comme pivot, comme une expérience pilote dans le plan de la balkanisation de la RD Congo.
Sous cet angle, le saucissonnage des Provinces de la RD Congo a comme corollaire, le repli provincial.
Ce dernier affecte ainsi l’Unité et la Cohésion nationales
Comment s'étonner que ce repli provincial ait à son tour, la montée du tribalisme, de l’ethnisme, du clanisme du provincialisme, du clientélisme.... comme corollaires !
Actuellement, même si la Constitution ne l'interdit pas, il est devenu quasiment impossible, suite à l'actuelle organisation administrative des provinces de la RD Congo, qu'un originaire d'une province quelconque dirige ou gouverne une province autre que celle dont il est originaire.
C'est bien cela, le propre du repli provincial.
Pour s'en convaincre, prenons l'exemple des Gouverneurs de provinces :
- hormis la Ville-Province de Kinshasa ; tous les Gouverneurs de provinces sont originaires de leurs provinces, ce sont donc des originaires, des autochtones,
Il est donc devenu pratiquement impossible, même si la Constitution ne l'interdit pas, qu’ :
- un (e) Mungala dirige la province du Kongo- Central ;
- un (e) Muluba dirige la province du Kwilu
- un (e) Mukongo dirige la province de Lualaba
- un (e) Mushwahili dirige la province de Mongala
Ce repli provincial, ce modèle d'organisation administrative territoriale, joue et continuera de jouer, si on laisse faire, sur le mental, la culture et le comportement des originaires, des autochtones, en réveillant le " vieux démon" des tendances séparatiste et sécessionniste des années 60 qui avait secoué la RD Congo par des rébellions et des sécessions.
Si on laisse faire, les originaires d'une quelconque province, les autochtones, pourraient aller plus loin en considérant un jour, qu'il est anormal qu’un originaire d'une autre province soit, par exemple, le commandant de la police de leur province ;
Qu'un originaire d'une autre province soit le représentant d'un service public ou d’un établissement public dans leur province, ....
Ce repli provincial semble avoir plusieurs variantes :
- il apparaît à l'heure actuelle comme une poutre qui est déjà rongée par des termites et n'attend qu'un fait anodin ou incompris pour s'effondrer.
Pour s'en convaincre, l'actualité nous révèle cette facette : il suffit qu'une tribu ou ethnie soit bien représentée dans une administration, une institution, un établissement public, un service public, une juridiction quelconque, …. Pour qu'on crie au tribalisme, à l'ethnisme, à l'injustice, .... sans pour autant faire au préalable un diagnostic, une analyse de fond pour comprendre le pourquoi !
C'est très inquiétant que cela soit devenu un réflexe !
Il convient aussi par ailleurs, que les décideurs politiques prennent en compte la dimension de cette réalité lors des nominations ou des promotions pour ne pas donner l’occasion aux détracteurs de jouer sur la fibre tribale, ethnique, clanique, clientéliste, …
Cela dit, ceci prouve à suffisance que le repli provincial est bien réel et endommage ou affecte la Cohésion ou l'Unité nationales très chèrement acquises.
Une autre variante de ce repli provincial est l'illusion de l’autosuffisance provinciale.
Comment s'étonner qu'un jour qu'une province se considère comme étant très bien organisée et réclame son " autodétermination " car elle s'était déjà repliée sur elle-même de par sa gestion telle que réalisée par ses originaires, les autochtones.
C'est pourquoi, il faudrait, me semble-t-il, repenser l'organisation administrative territoriale de l'État Congolais, c’est- à-dire repenser donc la Constitution.
Pour éviter, freiner ou arrêter l'apparition ou la résurgence des forces centrifuges, le travail devra se faire ou continuer de se faire sur tous les plans, notamment en renversant le Régime de Kagame.
III.2. Deuxième pilier : au niveau des missions essentielles de l’Etat
Ce pilier reposerait sur les missions essentielles de l’État, dans le sens où celui-ci devrait tenter de satisfaire, outre des revendications sociales déjà résolues, d’autres revendications sociales qui semblent être encore en souffrance, car la Cohésion et l’Unité nationales légendaires des Congolais, peuvent être raffermies si les Congolais se retrouvent encore dans leurs différentes revendications sociales qui semblent restées en souffrance.
C’est ainsi, qu’ils renforceront leur solidarité et leur patriotisme dans le sens où ils n’aimeraient pas perdre leurs revendications sociales déjà acquises, et défendraient encore, bec et ongles, celles qui les deviendront par la suite.
Sous cet angle, j’encourage l’État congolais, outre des réalisations, et faits, ô combien louables déjà accomplis, et des mesures ou orientations prometteuses déjà prises :
- à redistribuer équitablement les fruits de la croissance
- à réduire très sensiblement le train de vie des institutions
- à rémunérer équitablement et honorablement ses agents publics
- à rétablir son autorité partout, sur tout le territoire national ;
- à redevenir sous toutes ses formes, cette Puissance publique, détentrice de la contrainte physique légitime ;
- à raffermir ses trois missions traditionnelles : sociologique, organisationnelle et juridique
- à raffermir l’État de droit
- à remplir et à poursuivre une mission d'intérêt général
- à restaurer l’armée, aux fins d’une armée moderne, professionnelle et équipée
- à assurer la sécurité de ses concitoyens
- à assurer l'éducation et l'instruction de ses concitoyens
- à organiser les soins de santé de ses concitoyens
- à assurer la recherche Scientifique
- à créer des richesses
- à encourager et à soutenir l’entrepreneuriat congolais
- à assurer le social de ses concitoyens
- à améliorer la sécurité sociale de ses concitoyens ; ...
- à soutenir la recherche scientifique, centrale notamment des études stratégiques afin d’anticiper toutes les menaces dont pourrait faire l’état congolais sur tous les plans.
Dans cet ordre d’idées, je prône la création d’une Cellule d’Études stratégiques au niveau de la Présidence de la République, composée des Scientifiques outillés et redoutables.
" Scientia Vincere Tenebras " (« La Science Vaincra les Ténèbres »)
Professeur Jean-Denis Kasese
Professeur à l'Université Pédagogique Nationale (UPN)
Professeur Associé, Chercheur et Collaborateur Scientifique à l'Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de la Faculté de Philosophie et des Sciences Sociales (ex - Faculté des Sciences Sociales et Politiques / Solvay Brussels School of Economics and Management) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de l’Institut de Sociologie (IS) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre du Centre d'Étude de la Coopération Internationale et du Développement (CECID) de l'Université Libre de Bruxelles (ULB).
NOTES ET RÉFÉRENCES
1. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, " Treizième Réflexion du Professeur Jean-Denis Kasese. " L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d'une stratégie retrempante ", in LA RÉPUBLIQUE, Journal, n° 1182, Kinshasa, du vendredi 13 au Dim.15 août 2021, p.8
2. RTS - INFO, " Le 11 septembre 2001, New York 8h46 : les événements minute par minute, publié le 11 septembre 2021 à 8h46, modifié le 11 septembre 2021, 8h54
3. HIVERT, Anne-Françoise, MALMO, Suède, Correspondante, " Attaques à Oslo et sur l'île d'Utoya : les survivants exigent un débat sur l'extrémisme ", in LE MONDE, Journal, publié le 21 juillet 2021 à 6h21, mis à jour le 22 juillet 2021, 6h35
4. AFVT, " Belgique-Attentats à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles’’, publié le 22 mars 2016
5. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - FRANCE ARCHIVES 2016-2018, " Attentat du 14 juillet à Nice’’, Archives municipales de Nice, 2018-2019
6. NATIONS UNIES-CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), la situation concernant la République Démocratique du Congo, 21 février 2025
7. LE PARISIEN - AFP, « Investiture de Donald Trump : le milliardaire a prêté serment et devient officiellement le 47e président des États-Unis », le 20 janvier 2025, 18h27, modifié le 20 janvier 2025, 19h19
8. SKUJINS, Angela, AP, « Royaume-Uni, Keir Starmer officiellement nommé Premier Ministre », in EURO NEWS, le 5/7/2024, 19 :31 UTC + 2
9. LA LIBRE, BELGA AGENCE, « Gouvernement De Wever : Bart De Weber a prêté serment comme Premier ministre », publié le 3/2/2025 9h13’, mis à jour le 3/2/2025 9h18’
10. MILITARY STRENGTH RANKING - GLOBAL FIRE POWER, " Classement des Etats d'Afrique par indice de puissance militaire en 2022’’, 2022
11. DIGITALCONGO.NET / POLITIQUE, " Les FARDC deviennent la 8 è puissance militaire africaine ", Kin, le 17 février 2020
12. RADIO OKAPI," La RDC occupe la 10 è place en Afrique du classement des armées en 2018 selon Global Fire Power, publié le samedi 21 avril 2018, 11h09, modifié le sam. 21 avril 2018, 20h37
13.AITN/AFRIQUEITNEWS. COM/TEC, Les 10 armées les plus puissantes d'Afrique et leur appartenance technologique ", 29 novembre 2021
14.DUDOUET, Maýlis, « Quelle est l’armée africaine la plus puissante ? », in JEUNE AFRIQUE, Publié le 15 janvier 2025
15. Le Président de la République, Félix Tshisekedi, l’avait souligné lors de son adresse du 22 février 2025 aux Députés et Sénateurs de sa plateforme électorale, l’Union Sacrée de la Nation, à la Cité de l’Union Africaine
16.RANDRIANARIMANANA, Philippe, " RDC : pourquoi la société civile congolaise est excédée par le Rwanda ", in TV5 MONDE - INFORMATIONS, le 16 juin 2022, mise à jour, le 17 juin 2022, 10h54
17.RANDRIANARIMANANA, Philippe, Op. Cit.
18.. Loc. Cit.
19. RFI, « Kinshasa fermé son espace aérien aux avions rwandais », le 13/02/2025, 5 :13
20. RFI, « Est de la RDC : le Parlement européen appelle l'UE à suspendre un partenariat avec le Rwanda », publié le 13/02/2025, 19 :04, modifié le 14/02/2025, 02 :44
21. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », publié le 21 février 2025 à 9h42’, modifié le 21 février 2025, 16h48’
22. NATIONS UNIES – CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), Op. Cit.
23. 24 NEWS AGENCY, « Est de la RDC : les USA interdisent formellement l’achat des minerais issus de zones contrôlées par le M23 »,
24. RADIO OKAPI, « Conflit dans l’Est de la RDC : l’EU suspend ses consultations sur les questions de défense avec le Rwanda », Publié le 24/02/2025, 17h45’, modifié le 23/02/2025 18 :11
25. France 24, « Londres suspend la majorité de ses aides financières au Rwanda », publié le 26/02/2025, 11 :28, modifié le 26/02/2025, 11 :52, Vidéo par Juliette MONTILLY
26. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », Op. Cit.
27. ONANA, Charles, « Paul Kagame a commis des crimes graves », in JMVN, BERTOLT, Boris, le 16 septembre 2010
28. SPITAELS, Steven, HILGENT, Filip, Cartographie des motivations derrière les conflits. Le cas de l'Est de la RDC, IPIS – FATAL TRANSACTIONS, Anvers, 11 mars 2008
29. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, « L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d'une stratégie retrempante ", Op. Cit.
30. RADIO OKAPI, « L’échec de la balkanisation de la RD Congo passe par la prise de responsabilité de chaque Congolais, conseille Mgr Sikuli », publié le dimanche 4/12/2022 à 20 :33, modifié le lundi 5/12/2022 à 07 :39
31. TV5 MONDE, AFP, « RD Congo : Kinshasa ne veut plus intégrer d’anciens rebelles dans son armée », le 24 / novembre / 2022 à 11h31 (TU), mis à jour le 24 /novembre / 2022 à 13h02 (TU)
- POLITICO.CD, « Infiltration des Rwandais dans l’armée congolaise : la RDC accuse la Communauté internationale de jouer double jeu », Kinshasa, 30 juin 2022 à 15 :05
32. BUSSELEN, Tony, « Pourquoi l’Occident ferme les yeux sur la déstabilisation orchestrée par le Rwanda ? », in SOLIDAIRE.ORG, 16 février 2016
33. RDC-MINISTÈRE DES DROITS HUMAINS, « La guerre d’agression en RD Congo : Trois ans de massacres et de génocide « à huis clos » », in Livre blanc-Numéro spécial, Kinshasa, Octobre 2001, 89 p.
34. Ibidem
35. Ibidem
36. Article 2 de la Constitution de la RD Congo du 18 février 2006
Le lundi 3 mars 2025 à 13 heures, la Cour Constitutionnelle de la République Démocratique du Congo s’apprête à relancer le dossier de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo Mapon. Cette annonce, officialisée par un extrait de rôle signé par le Greffier en chef, François Aundja Isia Wa Bosolo, suscite une vague d’indignation. Non seulement cette procédure arrive dans un contexte politique et sécuritaire explosif, mais elle semble symptomatique d’une justice qui frappe sélectivement, laissant intacts ceux qui bénéficient du bon parrainage politique.
Pourquoi cette procédure est-elle engagée précisément maintenant ?
Le pays traverse l’une des crises les plus graves de son histoire récente : à l’Est, le M23, soutenu par le Rwanda, occupe des territoires, massacre des populations et menace l’intégrité nationale. Face à cette menace existentielle, la priorité ne devrait-elle pas être l’unité et la mobilisation générale ?
Pourtant, au lieu de resserrer les rangs, le pouvoir judiciaire décide d’orchestrer un procès qui divise. Cette manœuvre ressemble à une diversion calculée : plutôt que de répondre aux attentes urgentes du peuple congolais, on détourne l’attention avec un feuilleton judiciaire aux relents politiques.
Dans une situation normale, un Etat responsable mettrait toutes ses énergies dans la défense nationale. Mais ici, la Cour Constitutionnelle, censée être garante de la stabilité institutionnelle, choisit d’allumer un incendie interne au moment où la maison brûle déjà. Qu’y a-t-il de plus urgent : juger un ancien Premier Ministre pour des faits contestés depuis des années ou protéger des millions de Congolais menacés par une guerre ? Cette incohérence saute aux yeux.
L’acharnement contre Matata Ponyo contraste cruellement avec le silence assourdissant qui entoure d’autres affaires bien plus récentes et lourdes de conséquences. Où en est l’enquête sur le scandale RAM qui a ponctionné illégalement les Congolais sous prétexte d’un registre des appareils mobiles ? Pourquoi le dossier des forages et lampadaires surfacturés, impliquant des membres du Gouvernement actuel, n’a-t-il jamais été porté devant la justice ? Nicolas Kazadi et Augustin Kibassa, cités dans ces affaires, jouissent d’une impunité absolue.
L’opinion publique s’interroge : la justice congolaise est-elle devenue un instrument de règlement de comptes politiques ? Matata Ponyo est-il poursuivi parce qu’il représente une menace pour certains intérêts, tandis que ceux qui dilapident actuellement les finances publiques sont protégés ? Une justice crédible ne peut fonctionner ainsi. A quoi sert-elle si elle punit avec rigueur les adversaires du pouvoir mais protège ses alliés ?
Outre l’aspect politique de cette affaire, une faille juridique majeure entoure cette procédure : la Cour Constitutionnelle s’était déjà déclarée incompétente pour juger un ancien Premier ministre. En l’absence d’un Premier Ministre en fonction, comment justifie-t-elle aujourd’hui son revirement ? S’agit-il d’une nouvelle jurisprudence opportuniste, façonnée pour servir un objectif bien précis ?
Ce manque de cohérence institutionnelle ébranle la crédibilité même de la justice congolaise. En démocratie, la séparation des pouvoirs est un principe sacré. Mais ici, la Cour semble agir en parfait instrument du pouvoir en place. Cette instrumentalisation ne fait qu’alimenter la méfiance des citoyens envers leurs institutions et renforcer l’idée que la justice congolaise est avant tout un outil politique.
Si le régime pense se renforcer en éliminant ses adversaires politiques par des poursuites judiciaires, il se trompe lourdement. Chaque injustice nourrit la frustration populaire et érode la confiance du peuple envers ses dirigeants. Au lieu de diviser la Nation avec des procès à connotation politique, il serait plus avisé de concentrer les efforts sur la sécurité nationale, la stabilité et la lutte contre la corruption à tous les niveaux.
L’avenir nous dira si la Cour Constitutionnelle restera fidèle à son rôle ou si elle s’enfoncera dans l’histoire comme l’instrument docile d’un pouvoir qui a préféré persécuter plutôt que rassembler.
Mais une chose est sûre : une justice sélective n’est rien d’autre qu’un simulacre, et le peuple congolais n’est plus dupe.
(Par Nico Minga, Economiste, auteur et géostratège)
L’Est de la République Démocratique du Congo demeure une poudrière géopolitique où s’entrecroisent les intérêts de puissances régionales et internationales. Dans un contexte de tensions exacerbées par l’activisme du M23 et l’agression rwandaise, une question se pose avec acuité dans tous les cercles de réflexion : pourquoi le président Félix Tshisekedi ne pourrait-il pas faire appel à la Russie pour stabiliser cette région stratégique ?
Un jeu d’alliances qui restreint les marges de manœuvre
Historiquement, la RDC s’est inscrite dans un axe de coopération avec les puissances occidentales. Les États-Unis, la France et l’Union européenne demeurent les principaux partenaires du pays sur le plan diplomatique et économique. Un basculement vers la Russie, dans le contexte actuel de guerre en Ukraine et d’alignements forcés, serait perçu comme une provocation susceptible d’entraîner des sanctions économiques et un isolement diplomatique.
L’administration américaine, qui a fait de la stabilisation des Grands Lacs une priorité stratégique, ne tolérerait pas un tel rapprochement. De même, l’Union européenne, principal bailleur de fonds en matière d’aide au développement et de programmes d’infrastructure, pourrait revoir son engagement en RDC si Kinshasa venait à opter pour une coopération militaire avec Moscou.
Rappelons que les relations entre la RDC et la Russie ont toujours été complexes et elles remontent à l’ère soviétique. Pendant la guerre froide, l’URSS a soutenu certains mouvements révolutionnaires en Afrique, mais la relation avec le Congo ex-Zaïre fut ambivalente. Mobutu, qui dirigea le pays de 1965 à 1997, était un allié clé des États-Unis, fermement ancré dans le camp occidental contre l’influence soviétique. L’Union Soviétique a pourtant tenté d’établir des alliances à travers des formations militaires et des coopérations discrètes, mais sans succès durable en raison de l’alignement pro-occidental du régime de Mobutu.
Après la chute du régime de Mobutu, la RDC n’a jamais véritablement développé de liens stratégiques solides avec la Russie post-soviétique. Depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi, les interactions avec Moscou sont restées limitées, malgré quelques échanges diplomatiques. Ainsi, il n’existe pas d’antécédents historiques favorisant une alliance militaire entre la RDC et la Russie, contrairement à d’autres pays africains comme l’Angola ou l’Algérie, qui ont bénéficié d’un soutien plus structuré de l’URSS.
L’influence économique et militaire occidentale comme verrou stratégique
La RDC reste un pays économiquement dépendant des institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, dont les décisions sont largement influencées par Washington et Bruxelles. Ces organismes conditionnent leur soutien à des engagements en faveur de la stabilité macroéconomique et de la gouvernance démocratique, des principes peu compatibles avec certaines méthodes d’intervention russes, qui s’appuieraient des fois sur des accords opaques en échange de concessions minières.
L’armée congolaise est historiquement équipée et formée par des partenaires occidentaux et chinois. Une intégration de matériel et de doctrine militaire russes impliquerait une refonte logistique et stratégique de grande ampleur, rendant cette transition complexe et plus coûteuse.
Par ailleurs, l’Occident face à l’émergence de nouveaux acteurs et dans cette dynamique géopolitique mondiale, l’Europe se trouve dans une position de recul, notamment en ce qui concerne la redistribution des ressources et l’influence économique en Afrique centrale. Jadis acteur central du développement, particulièrement en République Démocratique du Congo, le Vieux Continent semble aujourd’hui à la traîne face à la montée en puissance de nouvelles stratégies chinoises et américaines.
Bien que toujours présente à travers quelques entreprises et investissements dans l’exploitation des ressources minières, l’Europe n’a pas su s’adapter aux nouvelles réalités économiques et géopolitiques. L'absence de vision stratégique cohérente, combinée à des investissements moins compétitifs et à des politiques parfois trop distantes des préoccupations locales, a réduit son impact. Contrairement à la Chine, qui capitalise sur des accords "minerais contre infrastructures" pour renforcer son influence, ou aux États-Unis, qui redéfinissent leur coopération à travers des initiatives comme le Partenariat pour la Sécurité des Minéraux (MSP), l’Europe n’a pas su se repositionner comme un acteur clé dans la redistribution des ressources naturelles en RDC.
Ce retrait de l’Europe dans la redistribution des ressources naturelles et l’affaiblissement de son rôle stratégique créent un vide dans lequel se sont insérés d’autres puissances, plus réactives et plus agressives dans leur approche. Ce recul de l’Europe ne se limite pas à une perte d’influence économique, mais également à un effacement progressif dans les domaines diplomatique et sécuritaire, laissant la place à des modèles plus flexibles et potentiellement plus controversés, comme ceux proposés par la Russie ou la Chine.
Un modèle d’ingérence controversé en Afrique
Les récentes interventions russes en Centrafrique, au Mali et au Soudan montrent un schéma récurrent : l’envoi de mercenaires, comme ceux du groupe Wagner, en échange d’un accès préférentiel aux ressources naturelles. Cette approche, si elle s’est avérée efficace à court terme pour sécuriser certains régimes, pose néanmoins des problèmes structurels : abus contre les populations civiles, absence de contrôle de l’État sur les forces déployées, et instrumentalisation des conflits locaux à des fins géopolitiques.
Une coopération militaire avec la Russie pourrait donc générer un climat d’incertitude et d’opposition au sein même de l’armée congolaise, qui peine déjà à contenir les dynamiques internes de fragmentation, de trahison et de corruption.
L’introduction de la Russie dans l’équation sécuritaire de la région des Grands Lacs risquerait également d’aggraver les tensions avec les États voisins. Le Rwanda, soutien du
M23, entretient des liens étroits avec la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, et pourrait interpréter une coopération militaire entre Kinshasa et Moscou comme une menace directe.
D’autre part, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui a déjà déployé une force régionale pour stabiliser l’Est de la RDC, pourrait voir cette initiative compromise par une présence russe perçue comme une interférence étrangère non concertée.
Un pragmatisme stratégique pour Tshisekedi
Conscient des risques d’un alignement avec Moscou, le président Félix Tshisekedi privilégie une approche plus mesurée, combinant coopération avec l’ONU, via la MONUSCO, engagement avec les partenaires traditionnels et renforcement des capacités nationales.
Dans cette logique, Kinshasa explore des alliances avec des pays africains disposant d’une expérience éprouvée en matière de lutte contre les insurrections, comme l’Angola et l’Afrique du Sud, tout en consolidant ses relations avec les grandes puissances économiques que sont les États-Unis et la Chine.
En définitive, si la Russie cherche à renforcer sa présence en Afrique, la RDC ne peut se permettre de rompre l’équilibre fragile sur lequel repose sa stratégie sécuritaire et économique. La guerre à l’Est exige des réponses immédiates, mais toute alliance doit être évaluée à l’aune de ses implications géopolitiques globales.
Félix Tshisekedi, en optant pour un positionnement pragmatique, évite ainsi les écueils d’une polarisation excessive dans la guerre froide moderne qui oppose l’Occident à Moscou. Reste à voir si cette approche permettra une stabilisation durable de la région, ou si la RDC sera contrainte de repenser son architecture sécuritaire face à l’évolution du conflit.
Odéric Nyembo, Leader de l’Alliance Nationale pour la République (ANR), a adressé une correspondance à Monseigneur Fulgence Muteba, Président de la Conférence Episcopale Nationale. Il insiste, dans cette lettre, sur la dynamique à observer pour parvenir à la paix en RDC, mais également à la cohésion nationale et l’unité des congolais dans un contexte de crise sécuritaire croissante dans l’Est du pays. Après la fusion des Processus de Luanda et de Nairobi, Odéric Nyembo-ya-Lumbu souligne, en effet, la nécessité, pour les Eglises catholique et Protestante, de se pencher, dans leur démarche visant un pacte pour la paix, sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. ‘’Cet instrument juridique international, constitue le seul «cordon sanitaire» dont disposerait la RDC en cas de dialogue essentiellement avec les belligérants. Permettez-nous, Monseigneur le Président, de vous signaler que la note relève concomitamment le risque que l’initiative des Eglises Catholique et Protestante ferait courir au pays si elle ne s'inscrivait pas dans un cadre légal’’, souligne Odéric Nyembo, dans sa lettre à Monseigneur Fulgence Muteba.
ALLIANCE NATIONALE POUR LA REPUBLIQUE
« ANR »
TRAVAIL-AUTOGESTION-SOLIDARITE
Les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l’Union des Républicains et Alliés, en sigle « UR et Alliés », Partie prenante aux assises d’Addis-Abeba
N/Réf : 002/NYL/2025
Conférence Episcopale Nationale du Congo, « CENCO »
à Kinshasa/Gombe
A Monseigneur Fulgence Muteba,
Président de la CENCO
Archevêque de Lubumbashi.
Concerne : Fusion des processus de Nairobi et de Luanda – Pacte social des Eglises Catholique et Protestante.
Monseigneur le Président,
Nous, les tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l’« UR et Alliés », défenseurs de défenseurs de l'Accord-Cadre et partie prenante aux assises d'Addis-Abeba, au siège de l’Union Africaine, nous venons très respectueusement auprès de votre autorité vous transmettre la note dont l'objet est repris en marge.
Ladite note porte essentiellement sur la décision de fusion des processus de Nairobi et de Luanda décidée au sommet EAC-SADC tenu à Dar-es-Salaam en date du 8 février 2025 qu'elle met en rapport avec le pacte social des Eglises Catholique et Protestante.
Elle décrit la nature des deux processus, en apprécie le fondement juridique et relève finalement l’impact négatif que cette fusion peut avoir sur certaines dispositions de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba, quant à leur application. Cet instrument juridique international, constitue le seul « cordon sanitaire » dont disposerait la RDC en cas de dialogue essentiellement avec les belligérants.
Permettez-nous, Monseigneur le Président, de vous signaler que la note relève concomitamment le risque que l’initiative des Eglises Catholique et Protestante ferait courir au pays si elle ne s'inscrivait pas dans un cadre légal.
Hors Accord-cadre, point de salut !
Tout en vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions d'agréer, Monseigneur le Président, l'expression de nos sentiments respectueux.
POUR LES TENANTS DE LA THESE Du VIDE JURIDIQUE
REGROUPES AU SEIN DE L’ « UR ALLIES, partie prenante aux assises d'Addis-Abeba
Odéric NYEMBO-ya-LUMBU MUTUMBIWA
Président de l’Alliance Nationale pour la République, « A.N.R »
COORDONNATEUR
Conseil de Sécurité.
Secrétaire Général des Nations Unies.
Union Européenne.
Union Africaine.
East African Community.
Ambassade des Etats-Unis.
Ambassade de Grande Bretagne.
Ambassade de France.
Ambassade d'Angola.
Ambassade de Belgique.
Ambassade de Tanzanie.
Ambassade du Kenya p/c EAC.
SOMMET CONJOINT EAC-SADC :
LES PROCESSUS DE NAIROBI ET DE LUANDA NE SONT PAS FUSIONNABLES
l. En liminaire.
Les points 13 et 14 du communiqué de la réunion conjointe du Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de I'EAC et de la SADC, tenue le 08 février courant font état de la fusion des processus de NAIROBI et de LUANDA en un seul étant donné que les deux seraient indispensables et complémentaires dans le cadre de la recherche des solutions à la crise congolaise.
« Le Sommet Conjoint a exigé (à l'instar de nombreux sommets qui se sont tenus avant celui-ci) la reprise des négociations avec l'ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires) y compris le M23 et ce, dans le respect du processus LUANDA/NAIROBI ».
Hormis le couplage improvisé NAIROBI/LUANDA », cette exigence n'est pas une invention des assises de DAR-es-Salaam. Elle n'est pas née ex nihilo. En effet, elle trouve son fondement dans les points 4 et 14b de la Résolution 2098 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en sa 6943ème séance le 28 mars 2013 et portant mesures d'application de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba. Dar-es-Salaam n'a fait que se conformer à cet instrument juridique international qui fonde en même temps son action.
Rien ne peut se décider en dehors du cadre légal tracé par l'Accord-Cadre.
En effet, le point 4 in fine de la Résolution ci-haut reprise dispose que « se fondant sur l'Accord-cadre [le Conseil de Sécurité] invite l'Envoyée Spéciale à conduire un processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit » tandis qu'au point 14b [Le même Conseil de Sécurité] « demande au Représentant spécial pour la République Démocratique du Congo de s'acquitter, au moyen de ses bons offices, des tâches suivantes . promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation ... »
Il. Pourquoi une telle fidélité de Dar-es-Salaam à l'Accord-Cadre ?
La situation qui prévaut dans l'Est de la R.D.C. et dans les Grands Lacs constitue une menace contre la paix et tombe par conséquent sous le coup du Chapitre VII de la charte des Nations Unies. La question relève, dès lors, exclusivement de la compétence du Conseil de Sécurité dont la mission principale reste le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Cette compétence exclusive reconnue au Conseil de Sécurité en cette matière tire son fondement de l'article 24 alinéa 1er de la Charte qui dispose qu' « afin d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation, ses membres confèrent au Conseil de Sécurité la responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales et reconnaissent qu'en s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité le Conseil de Sécurité agit en leur nom ».
L'article 25 complète cette disposition en stipulant que « les membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de Sécurité conformément à la présente Charte. »
Constatons à ce stade qu'au regard des dispositions ci-haut évoquées l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba constitue aussi bien la clé de voûte de tous les problèmes liés à la crise congolaise que la solution à ceux-ci, conformément aux dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
Dès lors qu'il est établi que cette matière est de la compétence exclusive du Conseil de sécurité, les organisations régionales et sous-régionales, à l'instar de l'UA, EAC, SADC, CIRGL, UE, etc. n'y interviennent que par délégation.
Ill. De la délégation des pouvoirs.
S'agissant d'une délégation des pouvoirs, c'est-à-dire d'un « transfert à une autorité délégataire désignée par sa fonction d'une compétence que le déléguant ne pourra plus exercer tant que la délégation n'aura pas été rapportée » (V. Gérard CORNU, vocabulaire juridique, 9ème édition mise à jour « Quadrige », P.U.F. 2011, Paris, p. 312), les principes de ladite délégation sont posés aux articles 52 à 54 de la Charte.
Ainsi, en vue de faciliter le travail du Conseil de Sécurité dans l'accomplissement de sa mission, ce dernier délègue, sous certaines conditions, un certain nombre de ses attributions aux organisations régionales et favorise la signature des accords régionaux.
En effet, « le Conseil de Sécurité encourage le développement du règlement pacifique des différends d'ordre local par le moyen de ces accords ou de ces organismes régionaux, soit sur l'initiative des Etats intéressés, soit sur renvoi du Conseil de Sécurité » (Article 52 alinéa 3). L'article 53 alinéa 1 er complète la disposition précédente en précisant notamment que « le Conseil de Sécurité utilise, s'il y a lieu, les accords ou organismes régionaux pour l'application des mesures coercitives prises sous son autorité. »
Puisqu'il ne s'agit que d'une délégation, « le Conseil de Sécurité doit, en tout temps, conclut l'article 54, être tenu pleinement au courant de toute action entreprise ou envisagée, en vertu d'accords régionaux, pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. »
Il ressort de cette analyse que les décisions que les organisations régionales comme l' IJA, I'EAC, la SADC, la CIRGL, prennent par délégation ne peuvent en aucune manière entrer en contradiction, c'est-à-dire violer celles du Conseil de Sécurité prises sur la même matière et en conformité avec l'Accord-Cadre et la Résolution 2098.
La question du dossier relatif au processus de Nairobi avait déjà été soulevée par le Mouvement du 23 mars à Addis-Abeba lorsqu'il s'était agi d'examiner le problème de l'ordre du jour du dialogue à venir. En effet, le M23 avait souhaité que les conclusions arrêtées à l'issue de ce processus et autres accords intervenus ultérieurement, le processus de Nairobi ayant connu deux phases, soient inscrits comme point à l'ordre du jour. Cette proposition avait été rejetée et la décision de rejet actée et approuvée par la Communauté internationale pour des raisons que nous présentons dans notre point IV.
IV. De la nature des processus de Nairobi et de Luanda.
Il convient de signaler de prime abord que le processus de Nairobi est antérieur à celui de Luanda et que les deux ne sont pas de même nature.
De l'analyse minutieuse de la déclaration aussi bien du Gouvernement de la R.D.C. à l'issue des pourparlers de Kampala signée par Raymond TSHIBANDA, Ministre des Affaires Etrangères d'alors que celle du M23 portant la signature de Bertrand BISIMWA, toutes faites à Nairobi à la date du 12 décembre 2013 et coiffées par un communiqué final conjoint CIRGL-SADC portant sur le même sujet, signé le même jour et dans la même ville, il résulte que le processus de Nairobi tire son fondement juridique de l'accord du 23 mars 2009, dit « Accord de Goma » intervenu entre le Gouvernement de l'époque et le Congrès National pour la Défense du Peuple, « C.N.D.P » en sigle de Laurent NKUNDABATWARE, un général issu de l'ex-armée du RCD-Goma.
Il s'est agi, en réalité des pourparlers entre les deux « belligérants », parties audit accord dont l'objectif poursuivi visait à demander au « Gouvernement de la République Démocratique du Congo d'écouter le M23, d'évaluer ses doléances et de répondre à celles qui s'avéreraient légitimes » (V. Communiqué final Conjoint CIRGL-SADC sur les pourparlers de Kampala, point 1 in fine).
Nous voici donc en face d'un acte unilatéral dont le but est de « trouver une solution politique au conflit entre le Gouvernement de la R.D.C. et le M23 (V. Déclaration du gouvernement alinéa 2 in fine) qui ne s'inscrit pas dans un « processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit » tel que le décrète le point 4 in fine de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Notre analyse est confortée aussi bien par le contenu de la déclaration du M23 que par celui du Communiqué final conjoint CIRGL-SADC : pas la moindre allusion à l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba encore moins à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies dans lesdits communiqué et déclaration.
En revanche, la déclaration du Gouvernement fait seule allusion « expressis verbis » aussi bien à l'Accord-Cadre qu'à la Résolution 2098 non pas pour s'en approprier la philosophie mais tout simplement pour s'en servir comme « bouclier sanitaire » face aux réclamations du M23. La méthode avait déjà été utilisée par le même gouvernement lors des différents concertations et dialogues organisés par lui : se référer à ces deux instruments juridiques dans le préambule sans en traduire l'esprit et la lettre dans le texte.
Dans cette confusion où le Gouvernement pensait d'une part que le processus de Nairobi consacrerait la mort du M23 pendant que ce dernier mouvement voyait d'autre part en ce processus le début d'un nouveau deal avec de nouveaux engagements, aucun problème n'a été résolu.
C'est dire que les résultats de tous ces pourparlers et rencontres auraient dû converger vers, l'application de l'Accord-Cadre. Considéré comme étalon de mesure, toute initiative qui serait entreprise en violation de cet instrument juridique international aura très peu de chances d'apporter une solution durable à la crise congolaise.
Mais le processus de Nairobi a connu une deuxième phase. En effet, lorsque Félix TSHISEKEDI arrive au pouvoir, ce dernier a cherché à trouver, à son tour, son « modus vivendi » avec les groupes rebelles et des engagements auraient été pris dans ce sens. C'est dans ce contexte qu'intervient la facilitation de l'ancien Président kenyan, UHURU KENYATTA.
Alors que le processus ci-haut décrit est fondé sur la volonté de deux parties belligérantes engagées à régler leur conflit sur un point précis, à savoir l'évaluation de l'exécution des engagements pris sur base de l'Accord du 23 mars 2009, le processus de Luanda trouve son fondement dans l' AccordCadre d'Addis-Abeba, un traité international dont l'objectif est, grâce à la mise en œuvre d' « un processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit », de procéder à la réforme structurelle des institutions de l'Etat au cours d'un dialogue dont l'ordre du jour est prédéterminé au point 5 paragraphe 1 er alinéas 1 à 6 de l'AccordCadre d'Addis-Abeba. Comme nous l'avons toujours souligné, la Communauté internationale a passé plus de cinq ans à réunir sous l'empire de l'Accord-Cadre toutes les parties prenantes au conflit à savoir I'U.S.N. représentée par le Président TSHISEKEDI, le FCC par Joseph KABILA, LAMUKA représenté par MM FAYULU et MUZITO, l' « UR et ALLIES » représenté par M. Norbert LUYEYE et le M23/AFC représenté par M. Bertrand BISIMWA. Conformément aux principes et conditions posés par l'AccordCadre, un travail de titan a été réalisé. Il était fin prêt : les principes de la transition arrêtés, l'organisation et l'exercice du pouvoir pendant la transition actés, la réforme structurelle des institutions de l'Etat réalisée. Restait, ce travail terminé, de procéder à la signature de l'acte final afin de permettre à la Communauté internationale de convoquer le dialogue (V. La prospérité n o 6212 du jeudi 16 novembre 2023, pp. 13, 15).
Etant donné que nous avons une classe politique nomophobe, c'est-à-dire qui rejette et déteste la loi et qui adore par conséquent depuis 1960 gérer l'Etat en dehors de tout cadre légal, la signature de l'acte final n'a jamais eu lieu. Plusieurs manœuvres dilatoires et contestations ont vu le jour : contestation du médiateur du dialogue déjà désigné, de la présence du M23 à la table du dialogue alors que l'Accord-Cadre l'y invite au nom de la réconciliation sans pour autant consacrer le principe de l'impunité (V. Point 5 paragraphe 1er dernier alinéa de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba et point 8 de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité), contestation des principes et conditions posés par l'Accord-Cadre tant qu'ils touchent aux intérêts particuliers des uns ou des autres, .
Face à ce blocage voulu et sciemment entretenu, chaque partie prenante a choisi sa voie : les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l'UR et Alliés ont continué à soutenir le dialogue de l'Accord-Cadre comme unique voie de sortie de crise sans effusion de sang ; l'USN, LAMUKA et apparentés ont opté pour des élections chaotiques en vue de saborder tout le processus d'Addis-Abeba, le M23/AFC a choisi la voie qui lui a toujours été familière, c'est-à-dire celle des armes pour peut-être espérer demain rendre possible une fois de plus la malheureuse expérience de Sun City qui a consacré le principe de prime à la guerre, tandis que KABILA avec son F.C.C. s'est réfugié dans un mutisme mystérieux.
C'est dans ce contexte qu'est né le processus de Luanda. Fondé sur l'Accord-Cadre, il reste un mécanisme mis en place dont l'objectif est de faire cesser les hostilités de manière à rendre possible la convocation du dialogue sous l'empire de l'Accord-Cadre, seule voie aujourd'hui de sortie de crise sans effusion de sang. Est-ce par hasard qu’arrivé à la fin de son mandat, « Lourenço conseille à TSHISEKEDI de dialoguer avec le M23 » ? (V. Africa News n o 2502 du vendredi 14 au dimanche 16 février 2025, p. 5).
Ne confondons donc pas tout au risque de préparer pour la RDC une sauce indigeste.
V. De la conclusion.
A. De la fusion des processus de Nairobi et de Luanda.
Les processus de Luanda et de Nairobi ne sont pas de même nature. Si le premier tirant son fondement de l'Accord du 23 mars 2009 dit « Accord de Goma vise à évaluer l'exécution des engagements intervenus entre les parties belligérantes, le second trouve son fondement dans l’accord-Cadre d'Addis-Abeba, traité international produisant des effets erga omnes dont il reste l'instrument d'exécution.
Dès lors que les deux processus n'ont pas le même fondement juridique, qu'ils ne sont par conséquent pas de même nature et qu'ils n'ont pas la même portée, ils ne peuvent en aucune manière être fusionnés.
Les fusionner reviendrait à faire du cahier des charges des belligérants et, pourquoi pas de ceux des autres parties prenantes, des points à inscrire à l'ordre du jour du dialogue à organiser sous l'empire de l'Accord-Cadre, alors que ce dernier instrument juridique international a déjà fixé en son point 5 premier paragraphe alinéas 1 à 6 l’ordre du jour du dialogue à venir.
Il résulte de ce raisonnement que les différents dossiers issus des parties prenantes au conflit devront se conformer à l'ordre du jour préétabli et être examinés à la lumière des principes posés par l'Accord-Cadre.
La crise congolaise constitue une menace contre la paix et relève des dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales reste de la compétence exclusive du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En intervenant dans cette matière I'EAC et la SADC agissent par délégation conformément aux dispositions des articles 52 à 54 de la Charte des Nations Unies. En décrétant la fusion des deux processus Nairobi/Luanda, l' EAC et la SADC ont décidé « ultra petita », c'est-à-dire en violation des dispositions de la Charte des Nations Unies car, en effet, la question du sort du processus de Nairobi au regard de l'Accord-Cadre avait déjà été tranchée aux assises d'Addis-Abeba : les belligérants à l'instar des autres parties prenantes présenteront leurs cahiers des charges au dialogue qui seront examinés conformément aux points inscrits à l'ordre du jour fixé par l'Accord-Cadre.
Agir autrement reviendrait à nous rapprocher dangereusement du schéma de Sun City dont la grande faiblesse a résidé dans la consécration du principe de prime à la guerre dont souffre la RDC jusqu'à ce jour. ADDIS-ABEBA n'est pas LUSAKA pour que l'on puisse se permettre de développer des mécanismes qui, une fois mis en place, donneront aujourd'hui les mêmes mauvais résultats qu'hier.
Certes, au cours des débats organisés au sein du Conseil de sécurité relatifs à la crise congolaise et ayant donné lieu à l'adoption de la résolution 2773, Monsieur XIA HUANG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Région des Grands Lacs et bien d'autres voix encore, parlant des efforts régionaux réalisés ont « salué le fait que ces sommets — notamment celui tenu conjointement par la CAE et la SADC le 8 février dont les décisions ont été entérinées par le Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine », mais, pour marquer le lien d'indissociabilité, symbole de l'unité existant entre les différents textes en matière de résolution des conflits les déclarations entendues ont toutes chuté sur le dialogue, c'est-à-dire sur l'application de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba (V. Gilbert GUILLAUME, Les grandes crises internationales et le droit, Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 10)
Tenter de casser ce lien en introduisant des mécanismes susceptibles de modifier le cours des décisions finales tel qu'arrêté par le texte de base, c'est-à-dire l'Accord-Cadre équivaudrait à une violation de texte.
L'expérience avait été tentée dans le cadre de l'Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa, dit « Accord de la Saint Sylvestre » avec l'adoption par le Conseil de sécurité des résolutions 2277 et 2348 violant scandaleusement les dispositions aussi bien de l'Accord-Cadre que celles de la résolution 2098 dans le seul souci d'empêcher KABILA de briguer un troisième mandat. Nous en connaissons la suite.
B. Du pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RD Congo et dans les Grands Lacs.
L'organisation structurelle du pacte social visant les réformes structurelles « dans une approche holistique de paix et de promotion du vouloir vivre en R.D.C. et dans la Sous-Région des Grands Lacs » telle que conçue par les Eglises Catholique et Protestante est une copie plus ou moins fidèle de l'ordre du jour arrêté par l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba intervenu le, 24 février 2013 (V. Point 5 paragraphe Ier alinéas l à 6 de l'Accord).
Comme signalé plus haut, un travail a été bel et bien réalisé réunissant tous ces acteurs politiques qualifiés de « majeurs » par le projet en chantier, sous la supervision de la Communauté internationale dans le strict respect de l'esprit et de la lettre de l'Accord-Cadre l'objectif poursuivi étant de sortir le pays de la crise sans effusion de sang. Une fois terminé, ce travail n'a toujours pas été appliqué : le blocage reste le fait desdits acteurs majeurs. Si l'Accord-Cadre était appliqué et le dialogue convoqué, il n'y aurait pas eu plus de trois mille morts à Goma, Bukavu ne serait pas non plus tombée. Il est moralement inacceptable que la « pleine et enthousiaste adhésion » au projet des Eglises Catholique et Protestante soit attendue de « ceux-là mêmes par qui le malheur est arrivé » (V. Hervé CHEUZEVILLE, Chroniques Africaines de guerres et d'espérance. R.D. Congo, Ouganda, Rwanda, Burundi, Soudan, Editions Persée, 2006, p. 7).
Le pacte social des Eglises Catholique et Protestante est, certes conçu dans une approche holistique mais n'est pas assorti d'une vision prométhéenne, capable de déplacer les montagnes, de sortir des sentiers battus en procédant à de véritables réformes structurelles de toutes les institutions de l’Etat tel que le décrète l'Accord-Cadre.
Ne s'appuyant sur aucun texte juridique, les résultats du forum, aussi hautement scientifique soient-ils, seront dépourvus de tout caractère contraignant. Dans ces conditions, la mission des bons offices des Eglises Catholique et Protestante risque de connaître le sort, O combien tragique, qu'a connu l'Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa dit « Accord de la Saint Sylvestre ». Violant Constitution, Accord-Cadre d'Addis-Abeba et autres lois de la République, cet accord a permis le « glissement », l'organisation des élections chaotiques et peut être identifié comme l'une des causes de la situation actuelle pour avoir donné à Kabila le temps de concevoir un nouveau mode de dévolution du pouvoir en R.D.C. les accords secrets.
La paix par le pacte social ? il y a des signes qui ne trompent pas : le samedi 22 février 2025, lors d'une rencontre avec les membres de l'Union Sacrée, le Président Félix TSHISEKEDI qui avait encouragé hier l'initiative des Eglises Catholique et Protestante a été très catégorique pas de dialogue avec le M23. (V. Forum des As n o 7360 du lundi 24 février 2025, p. 5). Commentant la Résolution 2773 récemment adoptée par le Conseil de sécurité, un observateur de la géopolitique des Grands Lacs écrivait "comme « le temps se venge de ceux qui se passent de lui, la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies du 21 février 2025 a vidé la substance de l'objet prétendu de ce « forum » CENCO-ECC" (V. L'Avenir n o 8405 du lundi 24 février 2025, p.5). Comprenne qui pourra !
Enfin, les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l' « UR et Alliés » tiennent à attirer l'attention aussi bien de l'opinion nationale qu'internationale sur le risque que pourrait faire courir à la R.D.C. aussi bien la fusion des processus de Nairobi/Luanda que l'initiative des Eglises Catholique et Protestante.
Décidée en dehors de tout respect des dispositions de la Charte des Nations Unies en la matière, la question ayant déjà été vidée à Addis-Abeba, la fusion des deux processus ne peut se justifier que par une seule préoccupation : renforcer la position des belligérants lors d'un éventuel dialogue alors que selon l'esprit et la lettre de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba l'analyse combinée des dispositions de cet instrument associée à l'objectif de réconciliation ne donne aucunement droit aux belligérants à une place prépondérante au cours de ce dialogue à venir. Fusionner sans fondement juridique les deux processus en appliquant aveuglément la décision du sommet de Dar-es-Salaam reviendrait à préparer Sun City bis.
Il en sera de même de l'initiative des Eglises Catholique et Protestante au cas où elle s'obstinerait d'évoluer en dehors de tout cadre légal.
Seule l'intégration d'une telle initiative dans le cadre légal qu'est l'Accord-cadre peut augurer d'un aboutissement heureux étant donné que cet instrument juridique pose des principes et des conditions claires pour la sortie de crise sans effusion de sang : un dialogue sous l'empire de l'Accord-cadre convoqué par la Communauté internationale qui en désigne le médiateur.
Le travail a déjà été réalisé. Au lieu d'ouvrir de nouveaux chantiers, que les Eglises Catholique et Protestante s'arment de leur grande capacité de mobilisation pour faire appliquer l'Accord-cadre. Procéder autrement reviendrait à un pilotage à vue susceptible d'amener le pays à Canossa et de rendre possible la répétition de l'histoire : un Sun City bis.
Hors Accord-cadre, point de salut
Fait à Kinshasa, le 24 février 2025
POUR LES TENANTS DE LA THESE DU VIDE JURIDIQUE
REGROUPES AU SEIN DE L’ « UR ALLIES
Odéric NYEMBO-ya-LUMBU MUTUMBIWA
Président de l’Alliance Nationale pour la République, « A.N.R »
Cet article qui date d’avril 2015 (il y a dix ans) est toujours d’actualité au moment où certains se laissent bercer insidieusement par l’idée de balkanisation.
«Cent-trente ans (sic 2015) après la Conférence africaine de Berlin, le découpage territorial de l’espace national de la RDC en 26 entités voulu par la Constitution de la Troisième République nous amène à parler du sentiment national. La question se pose de savoir qu’est-ce qu’une nation ? Plusieurs esprits avisés craignent la balkanisation, l’éclatement de la République démocratique du Congo. Ce qui arrive aux autres peut nous arriver aussi. La balkanisation est suspendue sur nos têtes comme une épée de Damoclès.
Dans l’histoire, plusieurs pays ont connu un morcellement politique : la Pologne au 18ème siècle, l’empire ottoman au 19ème siècle, l’URSS et la Yougoslavie au 20ème siècle, le Soudan en ce début du 21ème siècle. La R.D.C. n’est plus en équilibre depuis une vingtaine d’années ? Le Congo passe pour être «un pays trop grand, mal administré », « un État qui ne contrôle plus depuis plusieurs années la partie orientale de son territoire».
Oui, qu’est-ce qu’une nation ? Ernest Renan nous propose une définition : toute nation est fondée sur un « vouloir vivre collectif » : « avoir fait ensemble des choses dans le passé et vouloir faire encore d’autres choses ensemble dans le futur ».
Si l’on adopte cette acception, il faut convenir qu’en 1884, le Congo n’était pas encore la nation en formation que nous connaissons aujourd’hui. Le Congo était une expression géographique qui renvoyait au royaume Kongo connu des étrangers depuis le 15ème siècle. Le Congo désignait le grand fleuve qui commence au Lualaba - un fleuve qu’on a pris pour le Nil - qui termine sa course après 32 cataractes à l’embouchure de l’Océan Atlantique, le Rio Poderoso.
Pendant qu’Henry Morton Stanley entreprenait sa traversée du Congo de l’Est à l’Ouest en 1001 jours, Léopold II jetait son dévolu sur cette partie de l’Afrique centrale à la Conférence Géographique de Bruxelles en 1876 après avoir échoué à établir des établissements belges en Chine, au Japon, aux îles Fidji, aux Nouvelles Hébrides, aux îles Salomon, aux Philippines, et en Éthiopie.
Les Congolais unis par le sort
Notre hymne national nous dit : « Debout Congolais, unis par le sort ». Comment nous sommes-nous retrouvés et unis dans cet espace que nous déclarons aujourd’hui sacré et intangible ? En marge de la Conférence de Berlin (1884-1885), les agents de Léopold II ont négocié avec la France et le Portugal les frontières de l’État Libre du Congo. Le Free State of Congo se décline comme Freetown (Sierra Leone), ou Libreville (Gabon) : la ville des hommes libres, qui ne sont pas des esclaves, l’État des hommes libres. Mais c’est la dénomination de l’État Indépendant du Congo qui va prédominer.
L’Association Internationale du Congo avait déjà reconnu à la France en avril 1884 le droit de préemption sur ses stations et ses territoires fondés au Congo ; elle a consenti en février 1885 à céder à la France le Niari-Kouilou moyennant une indemnisation pour l’équipement d’une vingtaine de stations de la vallée ; et pour cela, le gouvernement français accepta d’autoriser une loterie de 20 millions de francs. De son côté, la France a renoncé à réclamer la rive gauche du Pool laissée à l’A.I.C. Le site de Kinshasa - que la France revendiquait - était désormais acquis à Léopold II. La France a renoncé aussi à réclamer la rive droite du Congo de Manyanga jusqu’à Vivi. Elle se contenta d’un point situé au-dessus de Manyanga; la frontière, sur la côte, fut fixée à la rivière Shiloango.
Les négociations avec le Portugal furent plus ardues. Il a fallu un ultimatum de l’Allemagne, de l’Angleterre et de la France pour amener le Portugal à de meilleurs sentiments. Le Portugal revendiquait Banana comme partie du territoire de Cabinda, et les deux rives du Congo jusqu’à Noki. Et Léopold II menaçait de tout laisser tomber si son État n’avait pas d’accès à la mer.
Finalement, le gouvernement portugais a cédé à l’Association Internationale du Congo la rive droite du fleuve, de l’embouchure jusqu’à Vivi, et une quarantaine de km sur la côte. L’A.I.C. a laissé au Portugal les districts de Cabinda, Molembo et Landana, car la frontière nord-ouest avait été fixée au fleuve Shiloango.
Les frontières du nouvel État ont été établies provisoirement et arbitrairement en août 1885. Elles suivaient les cours d’eaux, les lignes de partage des eaux, les méridiens et les parallèles. Elles ont séparé différents peuples. Pour ne prendre que quelques exemples, les Bateke ont été partagés entre les deux Congo et le Gabon, les Bakongo partagés entre le Moyen Congo (Congo Brazzaville), le Kongo central et l’Angola, les Tshokwe et les Lunda partagés entre le Congo, l’Angola et la Rhodésie du Nord (Zambie), les Balamba et les Babemba partagés entre le Congo et la Rhodésie du Nord (Zambie), etc. Une identité nouvelle s’est ainsi formée avec les sujets de l’État Indépendant du Congo et du Congo belge hier, et les citoyens du Congo indépendant aujourd’hui.
Ces frontières ont évolué selon les conventions signées entre les différents pays lancés dans la course à l’occupation. Si l’État Indépendant du Congo a perdu en avril 1887 le triangle de Lukolela parce que les agents français ont confondu la Likouala avec l’Ubangi, Léopold II a fait un coup de force en mai 1891 en raflant aux Portugais le plateau du Lunda au Kwango. Par la suite, d’autres arrangements territoriaux ont été signés : en avril 1894, nouvelle frontière entre l’État Indépendant du Congo et la France concernant la frontière nord du côté de Mbomu; en mai 1910, protocole d’accord entre la Belgique, l’Allemagne et la Grande Bretagne pour fixer les tracés définitifs des frontières séparant leurs possessions dans la région des Grands Lacs; après la première guerre mondiale, le Congo a récupéré les territoires cédés à l’Allemagne en 1910 ; en mars 1927, accord entre la Belgique et la Grande Bretagne concernant la frontière entre le Congo belge et la Rhodésie du Nord; en juillet 1927, convention entre le Portugal et la Belgique concernant un échange de territoires entre le Congo belge et l’Angola portugais.
Signalons toutefois qu’en 1913, une année avant la première guerre mondiale, le Congo faillit être partagé entre l’Angleterre, la France et l’Allemagne qui avait déjà reçu de la France en 1911 ses deux antennes de la Lobaye et de la Sangha au Congo voisin. Les puissances européennes estimaient que le Congo était une charge trop lourde pour la petite Belgique. La région de l’entre Lualaba-Congo, jusqu’à son confluent avec l’Ubangi devait aller à l’Allemagne ; le Congo septentrional reviendrait à la France et la région nord-est passerait à la Grande Bretagne. Cependant, la Belgique garderait un trognon du Congo. La Première guerre mondiale a mis fin à ce projet.
Pour occuper le territoire qui lui avait été reconnu par la Conférence de Berlin, Léopold II a créé la Force publique. A ses débuts, la Force publique ne se composait que d’éléments étrangers : « les volontaires de la côte », à savoir des Zanzibarites, des Haoussas, des Sierra-Léonais, des originaires du Libéria, d’Accra, d’Abyssinie (Ethiopie), de Somalie, d’Egypte, du Dahomey, du Sénégal.
Les premiers autochtones qui furent enrôlés dans la Force publique en 1886 étaient dix soldats Bangala engagés par Coquilhat, et envoyés à Boma pour y recevoir l’instruction militaire. Par la suite, divers petits contingents sont venus d’autres parties du territoire de l’E.I.C. Les soldats les plus estimés étaient ceux du Haut-Uélé, de l’Aruwimi, du Maniema, et du Lualaba-Kasaï. Ils recevaient leur instruction militaire dans les camps d’instruction érigés à Boma, Kinshasa, Equateur (1892), Zambi au Mayombe (1893), Bolobo (1895), Irebu (1895), Kasongo (1897), Umangi (1897), Lokandu (1912). Ces recrutements réduisirent progressivement et sensiblement le nombre des soldats étrangers : sur 14.000 soldats en 1897, 12.000 étaient des Congolais, et 2.000 provenaient d’ailleurs.
Le brassage pratiqué à la Force publique a mis en contact des Congolais de diverses origines ethniques. Ils n’étaient plus limités par leur horizon ethnique ; ils ne parlaient plus que la langue de l’armée - le bobangi, puis le lingala - et ils ont tenté des soulèvements militaires à quatre occasions pour manifester leur mécontentement contre les mauvais traitements qui leur étaient infligés : en 1895, 1897, 1900 et 1944.
Pour former les soldats, pour former les artisans et le petit personnel administratif dont l’État et la société avaient besoin, des colonies scolaires furent créées à Boma, la capitale, en 1890 et en 1892 à Nouvelle Anvers. Ce réseau scolaire fut complété par l’École des Gradés comptables à Boma en 1897, et l’École des Candidats-commis à Boma en 1906. Des écoles professionnelles furent essaimées dans le pays à partir de 1906. La Belgique privilégiait l’enseignement de masse. La pyramide scolaire présentait une base très élargie et un sommet effilé.
L’enseignement a débuté avec les enfants libérés de l’esclavage, les enfants abandonnés ou orphelins placés sous la tutelle de l’État selon le décret du 12 juillet 1890. A Léopoldville (Kinshasa), le Père Raphaël de la Kéthulle de Ryhove courrait derrière les enfants de rue pour les amener à l’école. Jean Bolikango, le moniteur qui a dispensé les premiers rudiments d’instruction à une pléiade de notabilités, parmi lesquelles Adoula, Ileo, Malula, Massa, Moke, Mongita, Nkuli, Zangabie, révèle qu’il s’est décidé d’entrer à l’école parce que l’un de ses amis avait tracé sur le sable les lettres de son nom qu’il n’avait pas su déchiffrer.
L’enseignement a permis aux Congolais de prendre conscience des enjeux du monde. Au Congo, il a produit en 1917 l’abbé Stefano Kaoze, le premier prêtre de la seconde évangélisation. Le premier universitaire congolais, Panda Farnana, a fait des études supérieures à l’École supérieure d’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne en France (1907-1908) et à l’École commerciale et consulaire de Mons en Belgique parce qu’il avait été emmené en Belgique par un officier qui s’est soucié de sa scolarité. Après la Première Guerre mondiale, Panda a créé en novembre 1919 en Belgique une association, ou une mutuelle dénommée, l’UnionCongolaise, « une société de secours et de développement moral et intellectuel de la race congolaise ». Cette association ne pouvait pas encore être un parti politique. Mais son programme pouvait être résumé par un slogan : « Le Congo aux Congolais ». Panda Farnana se fixait plusieurs objectifs : la suppression du travail forcé, la condamnation des mauvais traitements et des privations infligés aux prisonniers, l’amélioration rapide du niveau intellectuel de ses compatriotes par l’extension de l’enseignement, l’augmentation des salaires au Congo, la participation des Congolais à la gestion des affaires publiques, l’élection des Congolais devant siéger et délibérer au Conseil général du gouvernement et au Conseil colonial, et la fin de la colonisation. Le premier docteur à thèse est un religieux, un membre de la Congrégation des Frères des Écoles Chrétiennes ; François Zuza, de son nom de religion Frère Clément-Marie, a été proclamé en juillet 1947 docteur en sciences pédagogiques de l’université de Louvain.
Les Congolais unis dans l’effort pour l’indépendance
Comme nous venons de le voir, les peuples qui vivent dans l’espace « RDC » ont déjà 130 ans ( sic en 2015 ) de vie commune dans des frontières héritées du roi Léopold II. Les 450 ethnies de la RDC ont une histoire commune déjà riche en événements ; celle-ci a déjà ses héros entrés dans le jeune panthéon national. Le rayonnement du prophète Simon Kimbangu qui a parlé de la libération de l’homme noir, et qui est mort au Katanga après trente ans d’emprisonnement dépasse sa région d’origine. Le combat de Paul Panda Farnana, premier nationaliste congolais dans les années vingt, mérite d’être mieux connu. Patrice Lumumba a laissé un testament dans lequel il exprime sa conviction que ses compatriotes sauront défendre le Congo comme il s’est offert en sacrifice. Joseph Kasa-Vubu, sur son lit de mort, a insisté lui aussi sur la sauvegarde de l’indépendance nationale. Au plus fort de la lutte contre le mouvement insurrectionnel dénommé « rébellion », Joseph Désiré Mobutu s’est déclaré prêt à s’allier même avec le Diable pour l’unité du Congo. Laurent Désiré Kabila a invité les Congolais à ne pas trahir le Congo. Les revers et les moments douloureux sont partagés par toute la communauté : les mains coupées de la période léopoldienne, les martyrs du 4 janvier, les massacres de Makobola et Kasika, les six millions de morts de la guerre de l’est, etc.
Dans le passé, les R.D. Congolais ont fait ensemble certaines actions qui les unissent. La Force publique s’est illustrée militairement pendant les deux guerres mondiales à Kato, Mahenge et Tabora, à Assosa et Gambela, en Birmanie et à Madagascar. En politique, les Congolais se sont unis pour la conquête de l’indépendance en 1959-1960. Le Front commun des leaders congolais à la Table Ronde politique a forcé le cours des événements et accéléré l’accession à l’indépendance. Les Congolais se sont encore retrouvés dans la lutte contre la dictature et dans la Conférence Nationale Souveraine pour la relecture de l’histoire nationale.
Dans le domaine économique, la bataille du rail (Chemin de fer Matadi-Léopoldville) a connu la participation - non seulement des Congolais - mais aussi des recrutés de la côte occidentale d’Afrique, des travailleurs noirs venus des Antilles et des Chinois de Macao. « Sans chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny » assurait Stanley. L’aventure de Changa Changa (Union Minière du Haut Katanga - Gécamines) a drainé des populations du Kasaï, car le district du Lomami a fait partie de la province du Katanga pendant de nombreuses années. L’épopée d’Inga appartient à tous les peuples de la République démocratique du Congo.
Dans le domaine culturel, on parle de la « rumba congolaise » et l’on englobe sous ce vocable quatre générations de musiciens d’Antoine Wendo Kolossoy aux artistes de Wenge Musica. Sur le plan religieux, l’Église catholique réalise l’unité dans la diversité avec les chants entonnés dans les quatre langues nationales pendant les offices ; les bienheureux Anuarite de la Province orientale et Bakandja de la Province de l’Équateur sont invoqués par tous les catholiques du pays. Les exploits sportifs des équipes congolaises enflamment leurs compatriotes depuis la période coloniale. La prestation des Lions en Belgique avait été très suivie en 1957.
Les partis politiques et les nombreuses associations culturelles, professionnelles et syndicales ont pris l’habitude de brasser des Congolais provenant de divers groupes ethniques. On ne s’étonne plus d’entendre qu’un Muyombe de Boma est élu député national au Nord-Kivu (Konde Vila Kikanda à Goma), qu’un ressortissant de Bulungu est élu député national à Lubumbashi (Takizala). Dans les centres urbains, la solidarité nationale s’est accrue avec les mariages de conjoints provenant de régions différentes. Le cardinal Malula (Ngalula) est de père luba et de mère mongo. Franco Luambo Makiadi est de mère kongo et de père tetela. Paul Lomami Tchibamba est de père lulua et de mère centrafricaine. Elikia M’Bokolo est de père ntomba (Maï-Ndombe) et de mère songye (Lusambo). Didier Mumengi est de père mubunda et de mère songye. La liste des célébrités pourrait être allongée.
Ajoutons un dernier élément dont on ne se rend surtout compte qu’à l’étranger. Les Congolais se caractérisent par leur way of life, leur mode de vie : le sens de la débrouillardise (le fameux article 15), le sens de la fierté et les sapes qui les distinguent des autres Africains.
Les Congolais et leur volonté de faire ensemble d’autres choses dans le futur
Le destin national du Congo a été proclamé par plusieurs Congolais bien avant l’indépendance. Dans le manifeste de Conscience Africaine publié en juin 1956, les promoteurs étaient convaincus que le Congo était « appelé à devenir, au centre du continent africain, une grande nation ». Cette foi était partagée par l’abbé Vincent Mulago qui se préoccupait aussi de « faire du Congo une grande nation, un État puissant au centre de l’Afrique ». Philippe et Thomas Kanza, Mathieu Ekatou, tous les trois journalistes et copropriétaires de Congo, « le premier hebdomadaire indépendant dirigé uniquement par des Noirs » insistaient en 1957 sur l’identité nationale dans les éditoriaux : « Bakongo, Bangala, Baluba sont nos prénoms. Congolais est notre nom ».
Après les indépendances, des visionnaires africains ont projeté aussi leurs idées sur l’avenir du Congo. Dès 1960, dans les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique Noire, l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop réserve une place de choix au bassin du Congo « appelé à devenir la première région industrielle de l’Afrique, le centre principal de notre industrie lourde ». Cette vocation africaine du bassin du Congo se justifie pour lui, par l’abondance de l’électricité d’origine hydraulique et des métaux non ferreux. Le fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par le volume de son débit, recèle à lui seul plus de 600 milliards de Kwh de réserves annuelles, représentant les deux tiers de la production mondiale en 1960. Si le problème du transport de l’énergie électrique sous forme de tension continue était complètement résolu, l’équipement du bassin du Congo permettrait de ravitailler tout le continent noir en électricité.
Vingt-cinq ans plus tard, le Togolais Eden Kodjo, auteur de Et demain l’Afrique, se demandait si le Zaïre (Congo) ne pourrait pas jouer un rôle comparable à celui de la Prusse en Allemagne au 19ème siècle afin de favoriser le développement des pays de l’Afrique centrale.
Pastichant le titre d’un best-seller d’Alain Peyrefitte intitulé « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera », paru au lendemain du premier séjour en République Populaire de Chine de l’homme politique français, l’historien franco-guinéen Ibrahima Baba Kake écrivait dans la Semaine, n° 4 du 2 décembre 1988, après son premier voyage à Kinshasa et sa découverte du Zaïre (R.D. Congo) : « Quand le Zaïre s’éveillera, il étonnera le monde ».
L’article d’Ibrahima Kake était une plaidoirie, un témoignage enthousiaste, une profession de foi pour notre pays : « Je fais le pari qu’il sera une des grandes nations mondiales du 3ème millénaire » disait-il. L’argumentation de Kake tenait en cinq points :
l’unité nationale semble plus avancée au Zaïre (RDC) que partout ailleurs en Afrique ;
la formation des hommes est impressionnante, et ce pays dispose de cadres de haut niveau dans tous les secteurs ;
le peuple zaïrois (congolais) est un des peuples les plus dynamiques et les plus inventifs du continent africain, un peuple de créateurs, d’artistes et de poètes ;
le régime politique zaïrois (de Mobutu) est, pour lui, beaucoup moins autoritaire que celui d’autres pays africains ;
l’authenticité mérite une meilleure illustration.
Ibrahima Kake formait le vœu que le Zaïre (R.D.C.) serve d’exemple en matière de construction d’une véritable nation. Interrogeons-nous à présent sur les conditions nécessaires à l’intégration nationale d’un État fédéral qui est à l’ordre du jour.
La première condition est la volonté des populations de vivre ensemble. Le Pouvoir doit encourager la cohabitation des populations et atténuer les tensions larvées : les Kasaïens au Katanga, les Luba, les Luluwa et les Tetela à Kananga, les Bangala, les Bayaka, les Basuku, les Bateke et les Bakongo à Kinshasa, les Mongo et les Ngombe à Mbandaka, les Bashi et les Warega à Bukavu, etc.
La deuxième condition est la préservation de l’intégrité territoriale. Les frontières nationales reconnues à la date de l’indépendance doivent être défendues. Jusqu’à quand tiendra l’intangibilité des frontières ? Certains auteurs, comme Bernard Lugan, plaident pour un redécoupage et un remodelage de l’Afrique en général, et de la RDC en particulier.
La troisième condition est l’aménagement des limites intérieures séparant les provinces afin de résorber « les territoires contestés ». Sans doute sera-t-il nécessaire d’organiser, par endroits, des référendums pour recueillir l’avis des populations.
La quatrième condition est l’ouverture des 26 provinces. La loi doit reconnaître aux citoyens qui le désirent le droit de rester dans la province de leur choix, d’y faire souche, d’y entreprendre des activités économiques, et d’y exercer les fonctions politiques les plus hautes, même s'ils n’appartiennent pas aux groupes ethniques de la Province. Faudrait-il, pour y arriver, que les origines ne soient plus marquées sur les cartes d’identité ?
La cinquième condition est l’instauration de la démocratie dans les nouvelles provinces. Il faut éviter que l’oligarchie des dinosaures qui se sont constitué des puissances d’argent sur le plan national ne se retrouve à la tête des Provinces et n’y confisque, en petits potentats, le pouvoir au détriment du peuple.
La sixième et dernière condition nécessaire à l’intégration nationale est l’exploitation de la diversité économique et culturelle des régions. Cette diversité est en soi une richesse nationale. Les Pouvoirs publics doivent travailler à faire des diverses parties de la RDC des zones économiquement complémentaires les unes des autres. Ainsi sera réalisée une économie équilibrée et intégrée qui saura tirer profit de la variété climatique et géologique du pays.
Certes, la nation congolaise n’existe pas encore vraiment. Mais la nation congolaise est en construction, elle est en formation. Pour preuve, la résistance opposée aux manœuvres de balkanisation.
Mais les velléités séparatistes ne sont pas complètement écartées. Le Katanga n’en finit pas de ruminer le ressentiment des « Batoto ya mama » contre les non-originaires, particulièrement contre les Kasaïens. La frustration des Katangais date de décembre 1957 lorsqu’ils ont perdu les élections communales gagnées par les non-originaires. Les Katangais se sont alors convaincu que leur région minière était une vache à lait exploitée par les autres. Que ce soit en matière de scolarité ou d’emploi, ils souffraient désavantageusement de la comparaison avec les Kasaïens dans leur propre région. Les Kasaïens, victimes de l’épuration ethnique et du pogrom au Katanga en 1992, méditent sur cette deuxième expulsion de la région survenue plus de trente ans après la première expulsion. Beaucoup d’entre eux étaient partis au Katanga sans esprit de retour. Le district du Lomami faisait partie de la province du Katanga de 1910 à 1933. Beaucoup de jeunes y sont nés, et ne connaissent le Kasaï qu’à travers les récits de leurs parents.
En juin 1960, plusieurs partis qui appréhendaient de ne pas se retrouver au pouvoir usèrent du chantage à l’autonomie, voire à la sécession lors de l’élection du chef de l’État disputée entre l’Alliance des Bakongo (ABAKO) et le Parti de l’Unité Nationale (PUNA), et lors de la formation du gouvernement Lumumba et des gouvernements provinciaux. Tels, l’Alliance des Bayanzi (ABAZI) et le Rassemblement Démocratique du Lac Léopold II et du Kwango-Kwilu (R.D.L.K.) dans la province de Léopoldville, l’Union des Mongo (UNIMO) dans la province de l’Equateur, les conseillers provinciaux du Maniema au Kivu, le Mouvement National Congolais tendance Kalonji au Kasaï, l’Association des Baluba du Katanga (BALUBAKAT) au Katanga. La province orientale ne fut pas à l’abri de ces velléités de sécession puisque le député Dericoyard du Parti National du Progrès (P.N.P.) menaça le 23 juin 1960 à la Chambre des Représentants de reconstituer l’empire zande.
« Congo uni, pays fort ! » était un slogan courant à la veille de l’indépendance. C’est dire qu’un Congo balkanisé et diminué n’aura plus la chance de peser sur l’échiquier africain et mondial. L’intérêt actuel de la RDC dans le monde tient à ses potentialités, à sa superficie, à sa population et à sa situation géographique. Le fédéralisme bien compris n’implique pas la balkanisation de la République démocratique du Congo, mais l’intégration nationale dont nous avons essayé de circonscrire les conditions nécessaires.
(Par Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique & Coordonnateur de l’ONG Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA)
Le CADA (Congo Action pour la Diplomatie Agissante) suit la situation cauchemardesque que vivent les populations congolaises des Nord et Sud-Kivu après la prise de la ville de Goma, sur fond d’un carnage de milliers de personnes, suivie de celle de la ville de Bukavu par les Forces Armées Rwandaises (RDF) et leurs supplétifs du M23. Cette conquête du territoire national continue malgré plusieurs cessez-le-feu annoncés et les multiples condamnations de la communauté internationale sur la présence des soldats rwandais sur le sol congolais et son exigence vaine de les voir s’en retirer.
Bien que la cause de la RDC, qui subit depuis 30 ans les affres d’une guerre lui imposée injustement avec son cortège d’une dizaine de millions de morts sans compter également de millions de déplacés et autres victimes collatérales, soit juste, il reste que le Président Félix Tshisekedi doit enfiler un costume adapté à la situation et prendre en compte les réalités à géométrie variable de l’univers diplomatique quant au respect de la Charte des Nations Unies et du Droit international.
C’est ici aussi l’occasion de dénoncer le jeu sibyllin auquel se livrent les grandes capitales s’identifiant à la communauté internationale et enclines à capter les minerais stratégiques de la RDC par ces temps de transition énergétique et numérique qui, tout en se dédouanant auprès de leurs opinions intérieures par des déclarations parfois tonitruantes envers le Rwanda au vu des manifestations de rue organisées çà et là par la diaspora congolaise, encouragée dans une certaine mesure par celle africaine, utilisent plusieurs dirigeants africains pour faire prévaloir autrement leurs thèses. La preuve c’est qu’au dernier Sommet de l’Union Africaine, contrairement à la Charte de cette organisation et au Droit international, aucun pays, à part le Burundi, n’a daigné condamner l’occupation de la RDC par le Rwanda.
Le CADA demande au Président Félix Tshisekedi de ne pas se résoudre au mutisme parce que c’est la guerre contre le pays, mais plutôt de se rapprocher davantage de son peuple et de le galvaniser autour d’un discours d’espoir et de résilience, et de lui demander de se méfier des chants des sirènes entonnées par ceux qui convoitent les ressources congolaises et qui sont préoccupés à balkaniser le pays. A cet effet, il lui fait des recommandations ci-après :
1. Réaménagement technique du Gouvernement sur fond d’une équipe de combat ; 2. Réorganisation du Cabinet du Président de la République par un casting rigoureux ; 3. Diminution drastique du train de vie des institutions en allant au-delà des mesures que le Gouvernement est en train de projeter en supprimant des institutions qui n’en valent pas la peine tels la CCM (Coordination de Changement de mentalité), dont le concept peut être rattaché à un ministère, et le CNSA. Il y a plus ; 4. Tourner une fois de plus la vis s’agissant de l’armée, des services de l’ordre et de sécurité qui ont montré des faiblesses en : a. mettant en branle l’état-major général des FARDC récemment mis en place pour galvaniser les troupes, le Chef d’état-major général récemment nommé ne se révèle pas ; b. colmatant les brèches par une révisitation de la chaîne de commandement sur le terrain ; b. réorganisant les fronts au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en améliorant le dispositif dans l’Ituri, c. créant des verrous pour endiguer la progression des agresseurs dans l’ex-Katanga, le reste de la Grande Orientale et le Maniema ; d. lançant un appel à des vaillants soldats congolais aujourd’hui dans la réserve de la République et dont le mérite se passe de tout commentaire ;
5. Rationalisation du front diplomatique en a. recentrant l’action pour éviter toute dispersion ; b. ciblant des partenaires précis à même de soutenir la cause de la RDC ; c. sollicitant une assistance militaire crédible.
6. Mise en place sans atermoiement du Parquet financier et concrétisation des principales recommandations des états généraux de la Justice pour huiler la machine judiciaire. 6. Remise en cause de la communication officielle, voire au sein de la Présidence de la République afin de maintenir le moral du peuple et de l’informer à temps utile pour qu’il sache à quoi s’en tenir ; la guerre étant aussi médiatique. La mise en place, entre autres, d’une Task-Force de communication à même de gérer le flot d’informations pendant cette période et de riposter, est le bienvenu. Il faut garder allumer le flambeau entre les provinces occupées et le reste de la République. Par ailleurs, le Président de la République est appelé à :
- recadrer les prélats catholiques et protestants dans leur démarche qui n’est qu’une caution de la rébellion et une tentative de vouloir dédouaner le Rwanda dans son entreprise criminelle en RDC en voulant faire voir que la crise est avant tout congolo-congolaise avec in fine l’affaiblissement du régime Tshisekedi ; - mettre fin le plus rapidement possible à la crise qui sévit dans son parti, UDPS ; - faire sortir de leur réserve les bonzes de l’Union Sacrée de l’Opposition qui assistent tels des spectateurs à la situation dramatique que le pays connaît.
La stratégie reste la même. Appeler au dialogue, à l'issue duquel la tactique de mixage, brassage intégration avec quota dans les FARDC et les Services de Défense et de Sécurité de la République des éléments des unités des FDR, des forces rebelles de M23, de l'Alliance du Fleuve Congo et consorts. Et, pourtant, il faut bien savoir que, reconnaître à ces dernières forces d'agression une légitimité quelconque, c'est accepter de commettre pour la nième fois la même erreur commise à Sun City, avec le RCD, RCD/KLM, Kunda Batuare, Bosco Ntangana etc., pour laquelle le Pays continue à payer un lourd tribut. Mais, cette fois alors, avec l'ambition de contrôler totalement les FARDC et les Services de Sécurité, par conséquent, l'existence même de l'Etat Congolais et de ses structures régaliennes. Telle est l’analyse de François-Xavier Beltchika, leader de CDPS dont voici l’intégralité.
CONGRES DES DEMOCRATES POUR LE PROGRES SOCIAL
PRESIDENCE NATIONALE
DIALOGUE NATIONAL OU MISE EN CAUSE DE L'EXISTENCE MEME DE LA RDC
Depuis la chute de GOMA, les Princes des Eglises Chrétiennes, la CENCO et l’ECC procèdent aux consultations de la classe politique, de la société civile et autres divers leaders des structures nationales ayant pignon sur rue, avec objectif de constituer un cahier des charges pour un dialogue national. Le CDPS (Congrès des Démocrates pour le Progrès Social), Parti Politique, se prononce sur la démarche en prenant soins de la situer dans le contexte particulier de notre pays en la scrutant sous divers angles au regard des démarches Identiques dans le passé qui ont conduit aux conséquences désastreuses dont le pays peine encore à se relever, aujourd’hui. Le CDPS identifie les vrais commanditaires de la guerre imposée à la RDC et suggère l’unité de tous les Vrais Patriotes sous Un Large Front Populaire Interne et Externe pour une dynamique de mobilisation de masse responsable et disciplinée formant un mur de soutien aux FARDC et les Vaillants Patriotes Wazalendo. Un peuple consciemment débout pour la défense de son destin rien n'y peut. A défaut, c'est vers la mise en cause de l'existence même de la RDC que présage le dialogue de cette nature.
Du Principe général d'appel au dialogue.
Oui, le dialogue est un principe général noble de résolution des problèmes de société entre genre humain, pour une relation de paix. Et, il n'est que normal, que dans des semblables conditions, que l’hommage revienne à toute initiative qui vise la concorde, la paix et prévient le conflit ouvert et ses souffrances multiples, sous toutes ses formes. Le succès d'un dialogue réside, dans l’identification de la nature des problèmes à débattre, des principaux auteurs concernés et de la pérennité de ses résultats.
De l'agression armée de la RDC par les puissances occidentales, changement de narratif, stratégie d'affaiblir les FARDC pour faciliter le pillage de la RDC
La situation que vit la RDC, aujourd'hui, avec l'agression et l'occupation de son territoire est une situation de guerre contre la RDC imposée par les puissances Occidentales via le Rwanda de Paul Kagame, à l'Est de la RDC, à travers les marionnettes de M23, AFC et consorts. C'est une situation que prolonge l'application de l'esprit général des décisions prises à la Conférence de Berlin (Allemagne -1885), garantissant la liberté de navigation et la liberté de commerce dans le bassin du Congo, sur l'espace aujourd'hui, RDC, aux grandes puissances de l'époque, l'Union Européenne actuelle, plus les USA", (1). L'objectif est d'exploiter, puiser à volonté les richesses dont regorge cet espace, au prix qu'elles voudraient bien fixer, sans contrepartie en valeur équivalente, en laissant des miettes qu'elles voudraient bien consentir à la RDC. L'esprit de cette politique persiste et demeure, à travers le constat du phénomène de double évolution de l'histoire politique des nations et la mutation de forme de l'Etat, entretemps intervenue, depuis l'avènement de l'Etat Indépendant: (1885-1908), à ce jour, d'une part et l'évolution des mutations des innovations technologiques qu'ils renferment par rapport à la nature et qualité des matières premières nécessaires aux besoins de l'économie et de l’industrie des pays occidentaux, d'autre part. L'élargissement, au fil du temps, du spectre des minerais, en nature, qualité et diversité, dont la plupart est concentré en RDC, dans la partie Est coltan, étain, uranium, lithium, or etc., et notamment les terres rares, en aiguise l’appétit.
L'embargo qui avait été imposé à la RDC via les mécanismes des décisions des Nations Unies en matière d'achat d'armes, et ensuite, le contrôle, ainsi que le principe d'autorisation préalable pour l'achat de l'équipement militaire procèdent de la stratégie d'affaiblir et de perturber le Système de défense de la RDC. Pendant qu'à la même période, à la suite de différents et multiples dialogues, les FARDC devaient procéder aux mixages, brassages et intégrations répétitives des forces rebelles en son sein, facilitant ainsi, officiellement, l'infiltration horizontale et verticale de toutes les structures des forces de défense et sécuritaires des FARDC par les éléments rwandais, porteurs de leurs grades respectifs.
Cette double fragilisation a facilité aux Forces Rwandaises d'armer les forces rebelles contre la RDC et d'accompagner celles-ci dans leur aventure de déstabilisation et de balkanisation, visant ainsi à la fragmentation de l'unité de la RDC et à favoriser le pillage via le Rwanda complice et instrument de bradage à vil prix de la richesse du sol et sous sol de la RDC. Plus près de nous, c'est le fondement même du Protocole d'Accord signé entre l'Union Européenne et le Rwanda de Paul Kagame garantissant la traçabilité des minerais précieux mis en vente par le Rwanda de Paul Kagame alors qu'on ne sait pas par quelle magie ou quel miracle le Rwanda exporterait les minerais que son sol et sous-sol ne possèdent guère ?
Et pourtant, qu'il est de notoriété publique et même attesté par divers rapports des Experts Indépendants des Nations Unies, qu'il s'agit des minerais de sang pillés en RDC, dans les régions et zones de l'Est, que le Rwanda de Paul Kagame brade auprès des puissances de l'Occident devenues complices et receleurs qui créent de toute pièce un cadre factice légitimant le blanchissement des minerais de sang et de pillage que le cartel des pillards (les puissances de l'Union Européenne et les USA, les FDR, de Paul Kagame et les nègres des Services M23 et AFC) se coalisent pour se partager le butin du pillage sur le dos et le sang des martyres congolais.
Interpellation à l'adresse de tous les citoyens (nes), de tous les patriotes congolais
L'ignorance d'informations suffisantes ou l'absence de celles-ci peut conduire à ce qu'on se trompe de bonne foi. Certes Les FARDC cherchent la paix et la stabilité, forts de leur bon droit et déterminées à le défendre contre vents et marées la victoire sera de leur côté. L'histoire des peuples et des nations foisonnent d'exemples qui sont légion. (Algérie, Vietnam, Afghanistan etc.)
C'est donc à la résistance tous azimuts que nous convions nos compatriotes. Seule la lutte libère de la posture d'esclave que l'on voudrait nous imposer dans la profondeur de notre être. Certes, nous sommes pacifiques mais, prêts à nous assumer dans la peau révolutionnaire, lorsqu'il y va de l'existence de notre Nation, de notre dignité, de notre honneur. Nous revendiquons êtres Humains comme tous les êtres Humains, avec la plénitude des valeurs et pas être de sous hommes. OUI nous sommes conscients qu'il s'agit d'une guerre d'agression imposée à la RDC et qui mine son existence par l'occupation d'une partie du territoire national à l'Est du Pays.
Oui nous sommes aussi conscients que lorsqu'une partie du corps est atteinte, c'est tout le corps de la RDC qui est en souffrance et qu'il faut soigner. Oui nous sommes conscients que seule l'unité de tous les patriotes se retrouvant dans un large Front Populaire dressé contre tout déviationnisme et traitrise à l'esprit patriotique mais engagé dans le soutien total, sous toutes ses formes, à nos vaillants FARDC et les Patriotes Wazalendo en comptant avant tout sur nous mêmes constitue en gage de succès. En conséquence, nous exhortons le pouvoir public et principalement le gouvernement de se donner les moyens nécessaires en hommes de troupes formés aux exigences du terrain de combat, moralement, matériellement et socialement rassurés pour se donner totalement et pleinement aux devoirs de sauver la patrie. Nous exhortons le gouvernement à examiner l'évolution du monde, actuellement polycentrique, pour se soustraire des sentiers battus, frileux qui distraient et paralysent la dynamique capable de répondre aux ambitions et attentes de la nation, principalement dans ses perspectives existentielles présentes et à venir, dans une relation de respect réciproque et d'intérêts équitablement partagés.
Portés et soutenus par la dynamique de large FRONT POPULAIRE interne et externe encadré par des manifestations des masses coordonnées, responsables et de soutien à nos FARDC et nos compatriotes Wazalendo, nous récupérerons nos territoires, alors seulement nous pourrons parler de dialogue, et ce, directement avec les puissances occidentales sur les types des rapports nouveaux des relations économiques et commerciales de partenariat gagnants-gagnants. L'heure est grave et que seul l'existence de notre nation qui est en danger constitue la priorité des priorités et doit galvaniser l'attention de tous les patriotes, en dehors de toute autre préoccupation et calcul politicien de privilégier les intérêts égoïstes de ventre et de paraître.
Eviter la réédition des erreurs du passé
Notons en passant que notre pays a déjà été le théâtre de plusieurs formes de dialogues consécutifs à plusieurs convulsions des crises apparues dès son accession à l'indépendance et le long de son histoire. Entre autres notamment à la suite de largage des troupes belges à Thysville 4ème jour, à peine, après l'indépendance; le 11/juillet 1960, la sécession du Katanga, suivie quelques semaines après de celle du Sud Kasaï; plusieurs organisations de dialogue et conférences: de Tananarive, de Coquilhatville, de Louvanium, en passant par celle de Luluabourg, Conférence nationale Souveraine; Dialogue Inter-congolais, Sun City- Afrique du Sud, et encore 1998, RCD" Rassemblement Congolais pour la Démocratie"; 2004, Jules MUTEBUSI, 2009 CNDP de KUNDA BATUARE et de BOSCO NTANGANA et de 2012 avec M23 première formule, sous les bons offices du Président honoraire de Nigéria, Obasanjo, lors du mandat du Président KABILA KABANGE Joseph, dont les termes d'accords n'ont jamais étaient révélés au grand public. Mais à y voir de prés, tous ces forums ont consacré l'atteinte portée à la souveraineté de l'Etat et à l'intangibilité des frontières nationales héritées de la colonisation, affaibli et déstabilisé la sécurité interne de l'Etat, et que le M23 nouvelle formule continue à exiger l'application, en plus d'autres nouvelles exigences telles que l'officialisation de Kinyarwanda comme cinquième langue nationale.
Paul Kagame contre le mur de l'histoire, confondu avec son prétexte de prévention défensive de poursuite des FDLR sur le territoire de la RDC: La décrédibilisassions totale du prétexte évoqué par le Rwanda de Paul Kagame de l'insécurité que les FDLR créeraient pour le Rwanda à partir du territoire de la RDC qui lui donne le droit de poursuite préventive de défense sur le territoire congolais est totalement vidé de son argumentaire. Il appert que le déploiement de plus de 10.000 hommes des FORCES SPECIALES RWANDAISES en plus des rebelles de M23 et des AFC équipées des armes sophistiquées et bénéficiant de l'assistance logistique et de renseignements militaires de l'Otan, n'ont pu exhiber à la face du monde un seul FDLR, mort ou capturé vivant sur le territoire congolais, durant toute leur campagne, avec point culminant, l'agression et l'occupation de la ville de Goma. Là où, par contre, on dénombre plus de 3000, morts et autant des blessés; selon les Experts de l'ONU et les observateurs indépendants, pendant qu'ils allèguent intervenir pour protéger la minorité tutsi de la RDC.
De la nature du Deal entre le Rwanda de Paul Kagame et les puissances Occidentales.
Sur le fond de l'empathie suscitée par le génocide rwandais, devenu fonds de commerce du Régime de Paul Kagame, les puissances Occidentales garantissent au Rwanda de Paul Kagame, l'impunité et lui assurent le financement, lui procurent les armes sophistiquées avec technologie de pointe, lui procurent la logistique et les renseignements militaires, l'assiste en communication militaire à partir de la base militaire de l'Otan. En contrepartie, les puissances Occidentales assignent au Rwanda de Paul Kagame la mission de déstabiliser, la RDC, de la fragiliser et de la balkaniser, le cas échéant, l'objectif et de créer un espace sans droit ni autorité de l'Etat, où le pillage des minerais et de ressources se poursuivra sous couvert de commerce de pillage et de bradage des richesses du Congo, par la Rwanda de Paul Kagame interposé.
Ainsi, se poursuivra et continuera à se réaliser le destin assigné à l'espace territorial, aujourd'hui, la République Démocratique du Congo, le destin lui assigné par la Conférence de Berlin, en 1885, à savoir la liberté de navigation dans le bassin du Congo et la liberté de Commerce reconnues à toutes les puissances, bafouant et jetant aux orchis la souveraineté de la RDC. Ni les mutations de façades successives, n'ont pas changé la nature fondamentale des choses à laquelle, les puissances occidentales s'accrochent désespérément, malgré les signes de temps. C'est donc, là, la vraie nature de la question et la signification de la guerre que les puissances occidentales imposent à la RDC par l'entremise des supplétifs rwandais et leurs marionnettes congolaises recrutées pour le besoin de la cause. Le M23; I' AFC et consorts.
Etat de la Question: La RDC face à son défi existentiel
Il ressort clairement que la RDC est en situation de guerre lui imposée par les puissances Occidentales, instrumentalisant le Rwanda de Paul Kagame lequel manipule les marionnettes congolais M23, AFC et Consorts achetés comme nègres de services.
La stratégie reste la même. Appeler au dialogue, à l'issue duquel la stratégie de mixage, brassage intégration avec quota dans les FARDC et les Services de Défense et de Sécurité de la République des éléments des unités des FDR, des forces rebelles de M23, de l'Alliance du Fleuve Congo et consorts. Et, pourtant, Il faut bien savoir que reconnaître à ces dernières forces d'agression une légitimité quelconque, c'est accepter de commettre pour la nième fois la même erreur commise avec Sun City, RCD, RCD/KLM, KUNDA BATUARE BOSCO NTANGANA etc., pour laquelle le Pays continue à payer un lourd tribut, Mais, cette fois alors, avec l'ambition de contrôler totalement les FARDC et les Services de Sécurité, par conséquent, l'existence même de l'Etat Congolais et de ses structures régaliennes.
Conclusion
C'est ne pas au moment où les FRDC se relèvent, avec peine, des convulsions d'infiltrations des années passées qu'il faut accepter de refaire la même erreur. La force d'une armée réside avant tout, dans son Unité vis-à-vis de la Nation, de sa Discipline et de son Engagement envers la Patrie. L'heure est donc, à l'unité de la Nation à travers un large Front Populaire, Interne et Externe, ceinture de sécurité imperméable autour des FARDC et des Vaillants WAZALENDO jusqu'à la récupération totale de l'ensemble du territoire national et la restitution de la dignité et de l'honneur du peuple congolais bafoués. Agir autrement, c'est prêter flanc à la trahison et mériter l'opprobre de la Nation et du Peuple
(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur émérite à l’Université de Kinshasa)
*Nous empruntons délibérément ce titre à l'un de nos compatriotes qui mérite sa place dans le panthéon congolais : Paul Lomami Tshibamba. Il a formulé cette interrogation en janvier 1945 – vous avez bien lu – il y a plus de quatre-vingts ans. Il entendait alors revendiquer la place qui serait celle des "évolués" dans le futur Congo. Paul Lomami Tshibamba entendait dénoncer la discrimination raciale qui oppressait les Congolais dans la société coloniale. Pour avoir osé énoncer cette revendication, il fut fouetté tous les jours pendant trois semaines pour citer le nom du Blanc qui l'avait inspiré parce qu'un nègre ne pouvait pas tout seul penser à ces choses-là.
Cet article qui date de novembre 2005 (il y a 20 ans !) est toujours d’actualité au moment où certains se laissent bercer insidieusement par l’idée de balkanisation.
« Il y a trois mois et demi, la République Démocratique du Congo commémorait le quarante-cinquième anniversaire (sic) de son indépendance dans la méditation et une certaine effervescence. C'est tout dire. Alors que tous les espoirs étaient permis pour un avenir radieux le 30 juin 1960, quatre jours seulement plus tard, le pays allait s'engouffrer dans une longue et pénible crise, passant de Charybde à Scylla, de mutinerie en sécession, de sécession en rébellion, et finalement de la rébellion à la dictature. Tout comme l'expression "balkanisation" dérive des Balkans, l'on a commencé à parler de "congolisation" pour évoquer une situation de crise récurrente, embrouillée, entortillée.
Lorsque commence la période de Transition en 1990, on est bien loin de penser qu'elle durera au moins quinze ans, avec deux guerres à la clef, dont l'une a été qualifiée de "première guerre mondiale africaine" et a provoqué plus de quatre millions de morts et de nombreux réfugiés.
La crise continue sous différentes formes, et la République démocratique du Congo est portée à bout de bras par la communauté internationale. Même aujourd'hui les menaces de partition ne sont pas écartées totalement. Dans ces conditions, l'on peut se demander si la R.D.C peut jouer encore un rôle comme acteur international. Quel est son destin, quelle est sa vocation internationale ? Quelle sera notre place à nous, Congo et Congolais, dans le monde de demain ?
Eden Kodjo, ancien Secrétaire Général de l'OUA a écrit qu’« …il existe des constantes dans la politique des nations…Ce sont ces soubassements fondamentaux que les États doivent déceler et saisir pour assurer, au-delà des vicissitudes de l'histoire, la pérennité de la puissance et la grandeur des peuples". Quelles sont les constantes dans l'histoire de la R.D.C. ?
Les constantes dans l'histoire de la R.D.C.
« Le Congo, un pays convoité, objet de l'enjeu international ». Ce qualificatif que nous empruntons à Elikia M'Bokolo, "Le continent convoité", s'applique bien à la R.D.C. Les circonstances de la création de l'entité qui donnera naissance à la R.D.C. le justifient et l'illustrent bien.
Léopold II cherchait à tout prix une colonie pour la Belgique. Alors qu'il n'était encore que Duc de Brabant, il écrivait en 1865 : "il faut à la Belgique une colonie". Quelques années plus tard, les voyages de Stanley suscitaient de l'intérêt et braquaient les faisceaux lumineux sur l'Afrique centrale. Il alla tout d'abord à la recherche de David Livingstone que l'on croyait perdu, et le retrouva en 1871. Puis il chercha à résoudre l'énigme des sources du Nil et accomplit la traversée de l'Afrique centrale de l'Est à l'Ouest en 1001 jours de 1874 à 1877.
Pendant ce temps Léopold II convoque à Bruxelles une Conférence géographique en 1876. Y sont invités les géographes les plus réputés et les explorateurs les plus distingués provenant d'Allemagne, de France, d'Angleterre, d'Autriche-Hongrie, d'Italie, de Russie, de Belgique. La Conférence donne naissance à l'Association Internationale pour l'exploration et la civilisation de l'Afrique (A.I.A.). L'A.I.A. se donne un rôle humanitaire, civilisateur et scientifique.
Léopold II se présente au monde comme un monarque éclairé, philanthrope, mécène des grandes croisades scientifiques. Mais l’agenda caché est toujours là : chercher une colonie pour la Belgique.
Pour ne pas éveiller la méfiance, ni susciter la jalousie internationale, il s'entoure de secret et impose le silence à tous ses collaborateurs. En novembre 1878, il substitue le Comité d'Études du Haut Congo à l'A.I.A. Ce Comité d'Études, créé avec des banquiers et des commerçants belges, hollandais, anglais, a un rôle commercial ; le roi lui-même est souscripteur. Une année plus tard, en novembre 1879, pour avoir les mains libres au Congo et ne rendre compte à personne, il dissout le Comité d'Études, mais pour des raisons tactiques, il continue d'utiliser ce nom.
Sur le terrain, Léopold II doit affronter deux adversaires qui s'intéressent aussi au Congo.
Il y a la France, qui est présente au Pool Malebo par l'intermédiaire de l'explorateur français d'origine italienne, Pierre Savorgnan de Brazza. Ce dernier est arrivé à Mbe, la capitale du royaume teke (tyo) en passant par l'Ogooué (Gabon). Il a signé avec Makoko Iloo un traité de cession de territoire qui sera ratifié par les Chambres françaises en novembre 1882.
En rentrant en France, il a laissé le 3 octobre 1880 à Mfwa (future Brazzaville) Malamine, un laptot sénégalais, pour sauvegarder les intérêts de la France. Lorsque Stanley parvient au pool, il s'entend dire par Malamine que les deux rives du Congo appartiennent à la France. François Bontinck a évoqué cette période "quand Brazzaville était à Kinshasa".
Il y a le Portugal, qui fait valoir son ancienneté et ses droits historiques. Il est présent dans la région depuis le 15ème siècle. Il s'est abouché avec l'Angleterre en novembre 1882 parce que les deux pays craignaient la poussée française dans le bassin du Congo. Le Portugal entend faire reconnaître ses prétentions sur l'embouchure du Congo. C'est ainsi que le traité anglo-portugais du 26 février 1884 attribue les deux rives du Congo jusqu'à Noki au Portugal. Vivi créée en octobre 1879 reste à l'A.I.C.
L'A.I.C., Association Internationale du Congo, c'est la nouvelle création qu'imagine Léopold II en 1882, dictée par sa stratégie. Le roi entretient la confusion avec l'A.I.A. en maintenant la même administration et le même drapeau (le drapeau bleu avec une étoile d'or au centre = la lumière dans les ténèbres africaines).
Mais dans l'A.I.C., Léopold II est tout seul. Et on l'attaque : "une association privée n'a pas le droit d'acquérir la souveraineté sur un territoire ". Léopold II réplique en affirmant que l’AIC est à la tête d’une confédération de tribus qui s’est placée sous sa direction et son autorité.
La stratégie du roi est de mener une offensive diplomatique tous azimuts, que les historiens ont appelée aussi "guerre diplomatique". Il exploite les mécontentements et les frustrations nés du traité anglo-portugais.
La Hollande réclame la liberté de navigation et de commerce sur le fleuve Congo et ses affluents.
La Chambre de Commerce de New York se prononce également pour la libre navigation sur le Congo. La France s'oppose au traité anglo-portugais, de même que l'Allemagne de Bismarck, car cette "côte a toujours été ouverte à toutes les nations, et n'a pas encore été occupée". Même les députés anglais et les hommes d'affaires de Manchester prennent position contre le traité.
Léopold II se joue de toutes les grandes puissances et joue les unes contre les autres pour obtenir la reconnaissance de l'A.I.C.
Il approche les États-Unis en novembre 1883, et obtient la reconnaissance de l'A.I.C. le 22 avril 1884. Les arguments évoqués sont de trois ordres :
Economique : l'A.I.C. accorde aux USA le libre-échange et la liberté de commerce ;
Juridique : les premiers colons américains qui ont créé des États étaient de simples particuliers ;
Sentimental : l'A.I.C. œuvre pour l'ouverture de l'Afrique à la civilisation et la suppression radicale de la traite des esclaves ; tout comme les USA ont supprimé l'esclavage et rapatrient des Noirs au Liberia. Des Américains sont bien placés dans l'A.I.C. (Henry Shelton Sanford, Henry Morton Stanley).
Il obtient la reconnaissance de la France le 24 avril 1884 (deux jours plus tard) en échange du droit de préemption, le droit de préférence. La France a accepté parce qu'elle se méfiait de l'Angleterre : Léopold II utilisait beaucoup d'Anglais, qui pouvaient travailler pour les intérêts de leur pays.
Il obtient la reconnaissance de l'Allemagne le 8 novembre 1884 après lui avoir promis aussi la liberté commerciale. Ainsi l'Allemagne est obligée d'aider Léopold II à réussir sinon la France va tirer les marrons du feu et hériter des acquisitions territoriales de l'A.I.C.
Le climat est propice pour la convocation en octobre de la Conférence africaine de Berlin (15 novembre 1884 - 26 février 1885) dont l'un des points focaux est l'arbitrage de la question du bassin du Congo. Quatorze pays y prennent part : l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la France, le Royaume Uni (Grande Bretagne + Irlande), l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège et l'empire ottoman. En marge des débats de la Conférence, des tractations s'effectuent dans les couloirs et aboutissent à la reconnaissance de l'A.I.C. comme une entité légale internationale, habilitée à créer un État libre.
Les négociations les plus difficiles ont été celles menées avec la France et le Portugal. Pourquoi ? L'A.I.C. qui avait occupé entre-temps le Niari-Kouilou et y avait établi des stations pour se ménager un accès à la mer va céder cette région à la France moyennant indemnisation. En contrepartie, la France renonce à réclamer la rive gauche du Pool (Léopoldville) laissée à l'A.I.C. et la rive droite du fleuve Congo du Pool jusqu'à Vivi.
Le Portugal a dû se faire prier. Il a fallu un ultimatum présenté par l'Allemagne, l'Angleterre et la France à la suite d'un chantage de Léopold II qui menaçait de tout laisser tomber s'il n'avait pas d'accès à la mer. Finalement le Portugal va céder la rive droite du fleuve de Vivi jusqu'à l'embouchure, ainsi qu'une quarantaine de kilomètres sur le littoral.
Après l'annexion du Congo par la Belgique, les convoitises sont mises en veilleuse. Toutefois, au début de l'année 1914, l'Allemagne manifeste ses visées sur le Congo en entamant des négociations avec l'Angleterre pour le partage du pays. Ce n'est pas un hasard si les troupes allemandes ont agressé en 1914 le Congo, déclaré pourtant neutre à la Conférence de Berlin.
De son côté, la France a évoqué le droit de préemption après la tenue de la Table Ronde belgo-congolaise en 1960. Mais l'on peut se demander si ce n'était pas plutôt un canular du Général de Gaulle qui avait déclaré à Brazzaville en août 1958 : « L’indépendance, quiconque voudra la prendre, pourra la prendre aussitôt, s’il vote non au référendum du 28 septembre. La métropole ne s’y opposera pas ».
Les convoitises pour le Congo se sont encore aiguisées lorsqu'on a su que les premières bombes atomiques lâchées sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki avaient été fabriquées à partir de l'uranium que le directeur de l'Union Minière du Haut Katanga avait entreposé à New York peu avant la seconde guerre mondiale.
En 1960, le Congo indépendant est devenu l'enjeu de la confrontation entre l'Est et l'Ouest. La crise des années soixante est le résultat en grande partie des luttes d'influence des blocs qui voulaient avoir la mainmise sur le Congo,
Ces convoitises continuent à se manifester de nos jours par le biais de la sous-traitance confiée à des pays africains, voisins de la R.D.C. comme le Rwanda et l'Ouganda.
Le pillage de nos richesses à la faveur de la guerre qui nous a été imposée a été dénoncé publiquement par une commission de l'ONU.
Ce sont ces convoitises qui causent la déstabilisation et l'élimination des chefs d'État et de gouvernement soupçonnés de tiédeur ou d'opposition à l'égard de certains intérêts et de certaines puissances. Patrice Emery Lumumba a été accusé à tort de crypto-communiste.
Laurent-Désiré Kabila est tombé pour avoir voulu privilégier les rapports sud-sud, la prise en charge de soi-même, et la fréquentation de la Libye et de Cuba mis à l'index. En revanche Adoula et Mobutu ont été soutenus pour avoir compris que le Congo devait rester " une porte ouverte ".
Le Congo une économie de la porte ouverte
A Berlin, le résultat qui satisfait tout le monde en 1885 est la liberté de navigation et la liberté commerciale reconnues pour tous les pays, sans discrimination. Sur toute l'étendue du bassin conventionnel du Congo, il ne doit pas y avoir de traitement préférentiel. Le bassin conventionnel du Congo s'étend de l'Océan Atlantique à l'Océan Indien, et recouvre l'actuelle RDC, l'A.E.F (Congo, Gabon, Cameroun, Tchad, République Centrafricaine), l'Ouganda, l'Afrique orientale allemande (Rwanda, Burundi, Tanzanie).Les droits d'importation y sont interdits pendant vingt ans. Mais l'on admet certaines taxes pour contrebalancer les dépenses faites pour l'équipement des ports et les transactions commerciales.
Cinq ans après la Conférence de Berlin se tient à Bruxelles une Conférence internationale anti-esclavagiste. Léopold II qui a besoin d'argent, et de beaucoup d'argent, demande et obtient de la communauté internationale la révision de l'article 4 de l'Acte de Berlin. On l'autorise à percevoir des taxes à l'importation pouvant atteindre 10 % de la valeur des marchandises, et cela pendant 10 ans.
Mais bientôt les taxes à l'importation ne suffisent plus à compenser les besoins énormes de Léopold II. Unilatéralement, il instaure un monopole sur l'ivoire et le caoutchouc. Des critiques provenant du secteur privé s'élèvent contre ce qu'on a appelé "le régime léopoldien" (1891-1906). Les abus et les atrocités du système léopoldien sont dénoncés dans le monde.
La campagne anti-léopoldienne s'intensifie en 1903 avec la création de "Congo Reform Association" d’Edmond Morel et Roger Casement. Léopold II est obligé de constituer une commission d'enquête internationale qu'il envoie au Congo en 1904- 1905.
La liberté commerciale dans le bassin du Congo est maintenue après l'annexion du Congo par la Belgique en 1908. Le Traité de Saint-Germain-en Laye (10 septembre 1919) va la reconduire, tout en accordant à la Belgique le droit de fixer les règles et les tarifs douaniers. Cette taxation devait être uniforme pour tout le monde.
L'imposition de "l'économie de la porte ouverte" explique la présence non négligeable de capitaux étrangers dans une colonie qui était belge. A titre d'exemple, le trust anglo-hollandais Lever qui a créé les Huileries du Congo Belge (H.C.B.) et exerçait ses activités dans quatre des six provinces du Congo ; telle encore la Tanganyika Concessions Limited, l'un des principaux actionnaires de l'Union Minière du Haut Katanga.
Les intérêts américains n'étaient pas en reste avec American Congo Company qui s'intéressait à l'agriculture, le Groupe Thomas Ryan et Daniel Guggenheim qui a investi dans la Forminière, le Groupe Rockefeller qui était présent dans l'U.M.H.K. et les Filatures et Tissages Africains, l'United States Plywood qui était dans le bois. Les groupes français se sont intéressés à la Compagnie des Chemins de fer des Grands Lacs Africains (C.F.L.), à la Sucrerie et Raffinerie Africaine, et à la Compagnie de navigation fluviale FIMA.
Le Congo : une économie extravertie
Stanley avait déclaré péremptoirement : "Sans chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny". Les chemins de fer qui seront construits au Congo n'ont qu'un seul but : exporter, évacuer les produits d'exportation vers la métropole, vers les pays étrangers. Jusqu'aujourd'hui, la production congolaise est organisée plus pour alimenter les marchés extérieurs que pour satisfaire les besoins locaux. L'économie est plus tournée vers l'extérieur que vers l'intégration de ses activités.
Le Congo, un géant assoupi, espoir du continent africain
Dans notre insouciance, nous, Congolais, ne nous rendons pas compte de l'espoir placé en nous par les autres pays africains.
Dans un livre paru en juin 1960, intitulé "Les Fondements Culturels, Techniques et Industriels d'un Futur état fédéral d'Afrique Noire", le savant sénégalais Cheikh Anta Diop réserve une place prééminente au bassin du Congo appelé à devenir "la première région industrielle de l'Afrique", "le centre principal de l'industrie lourde". Il recense les atouts du Congo qui sont multiples et indéniables.
Il y a l'énergie hydraulique à partir du fleuve Congo, deuxième fleuve au monde par le volume de son débit (30.000 à 60.000 m3/s ; 650 milliards de kwh de réserves annuelles, équivalant à l'époque aux 2/3 de la production mondiale.
Il y a les ressources minières qui ont valu au pays l'épithète de "scandale géologique" : le cobalt (65% de la production mondiale), le chrome (1/3 de la production mondiale), le cuivre, le tantale, le cadmium, le vanadium, le manganèse, l'étain, le zinc, le plomb, l'argent, le diamant industriel, l'or, l'uranium (50% de la production mondiale avant l'indépendance), le wolfram, etc. Le coltan n'est pas cité parce qu'il n'était pas encore à la mode.
Il y a la forêt vierge avec diverses essences.
Dans le plan d'industrialisation qu'il esquisse, Cheikh Anta Diop liait l'avenir industriel du continent africain au sort du Congo. Si l'on résolvait le problème du transport à longue distance de l'énergie électrique sous forme de tension continue, le bassin du Congo permettrait de ravitailler en électricité tout le continent. L'exploitation des ressources énergétiques permettrait de transformer les matières premières du continent et faire de l'Afrique Noire, selon ses propres termes, "un paradis terrestre".
Le Congo fabriquerait de l'acier et des aciers spéciaux à usage domestique ou stratégique. Il installerait une industrie électro-métallurgique pour traiter différents minerais. Il développerait des constructions aéronautiques et navales, des constructions d'automobiles et des machines agricoles, des industries variées du bois, des industries de pâte à papier, des colorants, des tissus artificiels, des matières plastiques.
Pour satisfaire les besoins du continent et exporter le surplus de production, Cheikh Anta Diop imaginait la multiplication des usines de pneumatiques, des usines de filature et de tissage, des huileries, des savonneries, des sucreries, des industries de chimie minérale et synthétique, des cimenteries.
L'agriculture n'était pas en reste. Le bassin du Congo était une région d'élevage de l'avenir en raison de ses prairies immenses, vertes en toutes saisons. La culture du riz, du coton et d'autres choses serait développée au Congo pour cesser de faire dépendre l'Afrique de l'extérieur en important d'Asie et d'Europe des produits indispensables à son existence. La pêche déboucherait sur l'industrie de conserves et l'industrie de frigorifiques et du froid.
Le tendon d'Achille de ce géant en devenir était en 1960 sa faiblesse démographique. La densité du bassin du Congo était de 2 à 3 habitants au km2. Aussi Cheikh Anta Diop plaidait-il pour "une politique d'hygiène et de développement systématique des naissances". Il ne fallait surtout pas recourir à une immigration massive d'étrangers. Tout au plus, admettait-il dans les premières années d'industrialisation, "un appel judicieux de la main-d'œuvre des territoires africains avoisinants".
A la même époque que Cheikh Anta Diop, et comme le savant sénégalais, Frantz Fanon, auteur de "Peau noire, Masque blanc", médecin martiniquais, naturalisé algérien, qui s'était engagé dans le F.L.N. pendant la guerre d'Algérie, et avait amené Jean-Paul Sartre à s'intéresser à la pensée politique de Lumumba, soulignait la position géostratégique du Congo : " L'Afrique a la forme d'un revolver dont la gâchette est au Congo". Cette citation réserve aussi une place prééminente au Congo. Malheureusement elle est souvent galvaudée, émasculée et banalisée.
Un quart de siècle après les indépendances africaines, Eden Kodjo a publié en 1985 un livre intitulé "Et demain l'Afrique". L'auteur plaide pour l'unification territoriale et politique de l'Afrique. Au fil des pages, il cherche un pays qui pourrait jouer le rôle de la Prusse en Allemagne au 19ème siècle. La Prusse s'est jouée de l'Angleterre pour établir l'unité allemande au travers de l'Union douanière ; elle a associé de grands États comme la Bavière, la Saxe, le Württemberg, les États de Thuringe.
Le pays que cherche Eden Kodjo devrait avoir, écrit-il, "une dimension d'États modernes". Il pose et retourne la même question : "Quel est l'État qui pourra assumer les fonctions de la Prusse des Africains ? Quel État jouera le rôle de catalyseur ?" (p.261). Un peu plus loin, il affirme encore : "Mais il faudra une Prusse africaine", "un pays africain qui accepte d'être le centre de l'union". (p.265).
Un autre moyen de réaliser l'unité continentale est de commencer à travailler par pôle fédérateur avec des États pilotes. En Afrique de l'Ouest, Eden Kodjo pointe le Nigéria à cause de son vaste espace et de sa population (100 millions d'habitants). En Afrique centrale, c'est le Zaïre (R.D.C.) à cause, dit-il, de sa richesse, de son immensité géographique, de sa position géostratégique exceptionnelle et de ses trente millions d'habitants (chiffre de 1985). En Afrique australe, il désigne l'Afrique du Sud sans l'apartheid. En Afrique orientale, c'est l'Éthiopie, et en Afrique du Nord l'Égypte ou l'Algérie.
L'historien franco-guinéen Ibrahima Baba Kaké a découvert le Congo tardivement. Il est co-auteur d'un livre publié à Paris chez Présence Africaine : "Le Conflit belgo-congolais". Impressionné favorablement après deux séjours au Congo, il a pastiché Alain Peyrefitte. L'ancien ministre du Général de Gaulle a écrit un livre titré "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera". Kaké a écrit du géant assoupi : "Quand le Zaïre s'éveillera, le monde s'étonnera".
Face aux attentes des autres Africains, quelle est notre réponse à nous, Congolais ?
Les ambitions et les velléités de puissance pour un grand Congo
Dans le Manifeste de "Conscience Africaine" publié fin juin 1956 - le premier texte politique des Congolais - les rédacteurs soulignent leur conviction que "le Congo est appelé à devenir, au centre du continent africain, une grande nation". Sans doute les rares compatriotes qui avaient eu l’opportunité de sortir du pays et de se comparer aux autres Africains leur avaient-ils communiqué cette certitude.
Antoine-Roger Bolamba qui a effectué un voyage à Dakar en 1952 dans la délégation constituée pour représenter le Congo à l'Assemblée Mondiale de la Jeunesse témoigne que les Noirs qu'il avait rencontrés à ce congrès n'étaient pas, pour la plupart, plus doués que les Congolais. Il ne fallait pas se faire des complexes. Ils avaient simplement une grande expérience des débats ; ils défendaient des principes et tenaient mordicus à leurs convictions.
Seconde déclaration : le célèbre discours de Patrice Lumumba du 30 juin 1960. Le premier Premier ministre congolais affirme que les Congolais vont "faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière"… ; il poursuit : "L'indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain". Cette idée d'un grand Congo pour libérer l'Afrique est une idée-force de Patrice Lumumba. Elle revient dans la plupart de ses discours pendant les deux mois où il est resté au pouvoir.
Dans un discours prononcé à Stanleyville le 19 juillet, une semaine après la proclamation de la sécession katangaise, il précise qu'il faut sauvegarder l'unité nationale, "car c'est cette unité qui fera du Congo une grande nation au centre de l’Afrique ; et le Congo va jouer demain un grand rôle pour libérer le reste de l'Afrique". Lumumba pensait à l'Algérie, à l'Angola, à l'Afrique du Sud, au Kenya, au Ruanda-Urundi. Le 22 juillet 1960, il déclare : "Nous voulons faire du Congo une grande nation libre"…"Nous allons construire un grand Congo, un Congo fort, pour libérer le reste de l'Afrique, pour libérer nos frères qui sont encore sous la domination étrangère".
Le 9 août, il affirme dans une conférence de presse : "Et le Congo avec ses richesses, ses potentialités, le Congo va devenir une grande nation, puissante, économiquement, politiquement". Le 25 août, il se montre pathétique à la Conférence panafricaine de Léopoldville : "Si le Congo meurt, toute l'Afrique bascule dans la nuit de la défaite et de la servitude".
En 67 jours de gouvernement, Lumumba n'a pas pu concrétiser ses vœux. Par contre, le Président Mobutu est resté trente et un ans et demi au pouvoir. Le Président Mobutu a pu faire illusion, mais le Zaïre de Mobutu n'est pas devenu pour autant une grande puissance.
Le Président Mobutu a fait illusion lorsque 1 Zaïre valait 2 dollars. Il a fait illusion lorsqu'il a envoyé les forces combattantes zaïroises sur de nombreux théâtres de combats : en Angola, au Rwanda, au Tchad, au Biafra. Ce n'était pas faire preuve de nationalisme que de céder une bonne portion du territoire national à une firme étrangère - l'OTRAG - qui pouvait y faire tout ce qu'elle voulait.
Le recours à la philosophie de l'authenticité a été présenté en 1971 comme l'affirmation de la personnalité africaine, la défense et l'illustration de la dignité africaine ; les peuples africains ont été appelés à assumer leurs valeurs culturelles ancestrales. Un colloque national sur l'authenticité a même été tenu en 1981 sous les auspices de l'Union des Ecrivains Zaïrois. Ce que l'Afrique a retenu de l'authenticité, c'est le rituel de l'animation pour accueillir les chefs d'État étrangers.
Mobutu a lancé en 1985 le projet de la Ligue des États Négro-Africains pour repenser l'unité du monde noir et concevoir la coopération entre tous les États membres afin de sortir du sous-développement. Mais la LENA est un projet mort-né, parce que son promoteur fut présenté comme le Plus Grand Commun Diviseur de l'Afrique.
La CEPGL que Mobutu présentait en 1976 à l'Afrique et au monde comme un modèle de coopération régionale devant consolider les relations de bon voisinage et contribuer à l'intégration économique a volé en éclats.
A ce jour, la République démocratique du Congo n'est pas encore devenue ce grand Congo dont rêvent certains de ses enfants. Jusqu'ici on s'est limité aux paroles, aux déclarations d'intention, aux vœux pieux. Pire, la R.D.C. suscite la commisération, la risée, le mépris. Le pays est pillé, endetté. Beaucoup de Congolais ne songent qu'à fuir leur pays pour aller vivre ailleurs, sous des cieux qu'ils espèrent plus cléments : en Angola, en Afrique du Sud, en Afrique de l'Ouest, en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie…Sur Internet, les Congolais sont qualifiés d'adeptes de la B.M.W. (Bier, Money, Wife – la Boisson, l'Argent mal acquis, la luxure avec les Femmes). Et le président ougandais Museveni aurait déclaré qu'il ne connaît qu'un seul général en R.D.C. : "le Général Defao" (qui est un musicien).
Quelles sont les conditions pour devenir une grande puissance
Certaines conditions sont déjà remplies.
Un vaste espace géographique.
Le territoire congolais d'une dimension de 2.345.410 km2 est un facteur de puissance. Il nous donne la dimension d'un sous-continent. La R.D.C. couvre toute l'Europe occidentale et vaut le 1/13 du continent africain. Nous devons toutefois l'aménager et veiller à ce qu'il ne soit pas balkanisé.
Une population abondante.
La population, estimée entre 45 et 60 millions d'habitants faute de recensement fiable (sic, 2005), ne fait pas encore de la R.D.Congo un pays surpeuplé. Ce n'est pas la place qui manque en R.D.C. Il faut toutefois veiller à bien répartir cette population dans l'espace géographique, à la nourrir, à l'instruire et l'éduquer, à développer sa qualification technique, à lui procurer des soins de santé et un habitat décent.
Les ressources naturelles.
Le qualificatif de "scandale" a été utilisé à ce propos : " scandale géologique", " scandale hydraulique", "scandale forestier". Mais nous devons nous persuader que ces ressources ne sont pas éternelles. Il faut savoir les gérer. Des pays de l'Amérique Latine qui attiraient l'Espagne au 16ème siècle et ont laissé au monde l'expression de El-dorado, "l'homme couvert d'or", n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Il faut savoir que nos matières premières minérales peuvent être délaissées pour des concentrations de minerais que l'on peut trouver dans la mer, comme le pétrole, ou dans l'Antarctique. Par ailleurs, les progrès de la science font que la chimie de synthèse crée de nouveaux produits et accélère l'obsolescence de certaines autres matières.
En revanche, il faut changer de mentalités. Ceci ne doit pas être un simple slogan. Il faut s'inspirer de l'exemple de l'Allemagne et du Japon, les vaincus d'hier qui sont revenus aux premiers loges. Il faut s'inspirer de l'exemple des pays asiatiques, appelés "les Dragons". Il faut acquérir la ténacité dans le travail, la persévérance dans l'effort, l'esprit de sacrifice, le sens du devoir, de l'organisation de l'État, le souci du labeur bien fait. Il faut proscrire le gain facile, "la coop" ou corruption, le clientélisme et le népotisme.
Ceci vaut tout aussi bien pour les élites dirigeantes que pour le peuple, la masse. La volonté politique est absolument indispensable. La R.D.C. a besoin d'un leadership responsable, clairvoyant, lucide, visionnaire, détaché des étreintes ethniques et égoïstes, qui ait conscience des enjeux et engage le pays dans le processus de redressement.
Ce n'est pas normal que nous soyons là à recevoir des leçons de tout le monde, même de ceux qui, dans leur for intérieur, n'ont pas intérêt à ce que nous nous en sortions. Nous sommes l'un des rares pays au monde où les querelles de ménage sont réglées sur la place publique par des voisins. Nous nous entre-déchirons pour des intérêts partisans. Nous ne connaissons pas l'art de résoudre nos propres contradictions. Comment pourrions-nous forcer le respect ?
Le peuple de son côté doit faire preuve de discipline, et proscrire les tendances au nihilisme : "ebeba, ebeba", la casse et le pillage.
Des actions doivent être menées dans trois directions :
- l'armée: il faut absolument avoir une armée disciplinée, aguerrie pour dissuader les éventuels ennemis. L'idée d'un service civique pour la jeunesse, bien étudiée, est de nature à développer et consolider le sentiment national. Qui aurait cru en 1960 que les Angolais qui venaient trouver refuge chez nous deviendraient la grande force et l'arbitre qu'ils constituent aujourd'hui en Afrique centrale ?
- la diplomatie : "la guerre diplomatique" est à l'origine de la constitution de l'E.I.C. Le déficit diplomatique a été à la base de la déconfiture de la R.D.C. en 1998. Nous soutenons l'idée de l'ouverture d'une École Diplomatique pour former et recycler nos diplomates.
- la diaspora : au plus fort de la crise, alors que les différentes coopérations nous avaient abandonné à notre triste sort, ce sont les apports de la diaspora congolaise qui ont permis à beaucoup de familles congolaises de maintenir la tête au-dessus de l'eau, et de ne pas couler. Pourquoi ne pas instituer un Vice-Ministère, ou un secrétariat d'État chargé de la diaspora qui recenserait nos compatriotes qui se sont expatriés, et maintiendrait les liens avec eux ? Plusieurs projets pourraient bénéficier de leurs contributions. Les autorités auraient la tâche de les suivre pour les défendre afin de ne plus vivre certaines situations vécues dans certains pays.
Le mot de la fin
Notre place dans le monde de demain, en d'autres mots le destin international de la République démocratique du Congo, "notre beau et cher pays", sera ce que nous, Congolais, voulons réellement qu'il soit. Continuerons-nous à nous limiter aux vœux pieux, aux slogans ? Ou franchirons-nous le cap des actes ? Mais il n'y a pas de temps à perdre. Des vautours qui continuent de planifier et de programmer la partition de notre pays guettent. Pensons à l'histoire des Peaux-Rouges. Ils étaient assis - sans le savoir - sur des puits de pétrole, et ne les exploitaient pas. Ils ont été délogés lorsqu' ils ne pouvaient pas être exterminés ; et ils ont été parqués dans des réserves.
On a parlé du "miracle japonais", du "miracle allemand", du "défi américain". Jusqu'ici on n'a parlé que du "mal zaïrois". Mais le "miracle congolais" est aussi à notre portée, à condition que nous le voulions vraiment. Nous n'aurons plus à envier les uns et les autres. Cheikh Anta Diop n'a-t-il pas parlé d'un paradis terrestre au Congo ?
Lançons nos routes de part en part, du nord au sud et de l'est à l'ouest de notre sous-continent de pays ; modernisons notre agriculture, électrifions notre pays, industrialisons-le, équipons-le en moyens de communication, soignons nos ressources humaines en veillant à la santé, à l'éducation et à la recherche, et nous aurons accompli "le miracle congolais".
Mais au préalable, nous devons sortir de notre torpeur et changer de mentalités. Nous devons abandonner toutes les antivaleurs, et acquérir une mentalité de développement. Congolais, dressons nos fronts longtemps courbés comme nous y invite notre hymne national afin de reconstruire notre pays meurtri, et occuper la place qui nous est prédestinée ».
Le Député National de la Circonscription électorale de Tshikapa Province du Kasaï, Honorable Simon Mulamba Mputu, est actuellement en tournée de sensibilisation dans la Province du Kasaï.
Ce lundi 17 février 2025, cet élu du peuple a communié avec sa base. Au cours de cette rencontre, il a brossé la situation que traverse la République Démocratique du Congo marquée par la guerre d'agression dont elle est victime de la part du Rwanda et de ses supplétifs du M23.
En cette période très difficile, l'Honorable Mulumba Mputu a invité les membres de sa base à continuer de faire confiance au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le fils du terroir, l'objet d'un complot international.
Dans le cadre de la défense de l'intégrité territoriale de notre pays, l'élu du Territoire de Tshikapa a profité de cette occasion pour sensibiliser ses sœurs et frères sur l'enrôlement massif des enfants du Kasaï dans nos Forces de Défense et de Sécurité. Car, il est surprenant de constater que les ressortissants de la Province du Kasaï ne sont pas nombreux dans l'armée, la police nationale et les services de renseignement.
Cette réunion a regroupé les chefs coutumiers, les représentants de différentes couches sociales de Tshikapa.
Sans désemparer, l'Honorable Simon Mulumba Mputu, en sa qualité de Président National du parti politique CODEP, Convention Démocratique du Peuple, s'est également entretenu avec les responsables locaux de son parti, notamment les membres de la Ligue des Jeunes, de la Ligue des Femmes et des organes de base.
Il a transmis le même message relatif à la défense de la Nation en guerre, à l'alliance entre les membres de la CODEP et le Président de la République et à la mobilisation de la population pour faire face au complot en cours.