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‘‘Fiscalité du Secteur Informel’’ : Brigitte Nkembi défend son projet de thèse et décroche la Grande Distinction avec un sujet brûlant

La militante et femme politique Brigitte Nkembi Nlandu a brillamment soutenu, ce lundi 20 octobre, son projet de thèse de doctorat en fiscalité à la Haute École de Commerce de Kinshasa, décrochant la mention Grande Distinction.

Devant un jury composé de professeurs et d’experts en économie et fiscalité, Mme Nkembi a défendu avec brio son travail de recherche intitulé :

« Fiscalité du secteur informel à l’ère du numérique : Stratégies de formalisation fiscale en Afrique subsaharienne. Cas de la République Démocratique du Congo »

Dans un pays où près de 80 % de l’activité économique se déroule dans l’informel, privant l’État de ressources essentielles, la recherche de Brigitte Nkembi s’inscrit comme une réflexion stratégique et pragmatique.

Elle analyse comment la digitalisation peut devenir un levier de formalisation progressive du secteur informel en RDC, tout en renforçant la confiance entre l’État et les citoyens.

« La population paie ses impôts. En retour, l’État doit être redevable en construisant des routes et en améliorant les conditions de vie. En RDC, c’est malheureusement le contraire de cette logique », a-t-elle déclaré lors de sa soutenance.

Mme Nkembi démontre que l’ère numérique offre des outils puissants pour moderniser la fiscalité : traçabilité des transactions, simplification des procédures, transparence accrue et inclusion des petits opérateurs économiques.

Son travail s’inscrit dans le cadre du Code du numérique (Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023) et de la stratégie nationale de digitalisation 2023–2030, qui ouvrent la voie à une réforme fiscale intelligente et équitable. « La digitalisation ne doit pas être perçue comme un instrument de contrôle, mais comme un levier favorisant le développement socio-économique », soutient la chercheuse.

Son étude repose sur une méthodologie mixte, combinant enquêtes de terrain, analyses statistiques et modélisation économique, afin de proposer un modèle fiscal simple, réaliste et adapté aux réalités congolaises.

Sur le plan théorique, elle enrichit la réflexion sur la fiscalité numérique dans les pays en développement.

Sur le plan méthodologique, elle apporte une approche concrète pour mesurer et formaliser les activités informelles.

Sur le plan politique, elle oriente les décideurs vers une fiscalité inclusive et durable, capable d’accompagner la transition numérique du pays.

Au-delà du monde académique, Brigitte Nkembi est reconnue comme militante politique engagée et enseignante passionnée. Cette double casquette, politique et scientifique, illustre son engagement pour une RDC moderne et responsable.

« Je dédie cette réussite à mon mentor, Son Excellence André Wameso, Gouverneur de la Banque Centrale, pour son soutien constant et ses encouragements. Je lui réaffirme ici mon engagement à marcher dans son idéologie », a-t-elle affirmé avec émotion.

Originaire du Kongo Central, Brigitte Nkembi Nlandu symbolise la persévérance, la rigueur intellectuelle et la foi en l’excellence.

Elle a tenu à remercier sa base et la population pour leur soutien indéfectible, promettant de mettre les fruits de cette réussite au service de la nation.

« Cette réussite n’est pas seulement personnelle. Elle est celle de toute une communauté qui croit en l’éducation, en la compétence et en la transformation du pays », a-t-elle conclu.

La thèse de Brigitte Nkembi constitue une avancée scientifique significative pour la compréhension et la modernisation du système fiscal congolais à l’ère du numérique.

Elle invite à repenser la fiscalité non pas comme une contrainte, mais comme un partenariat de confiance entre l’État et les citoyens fondements d’un développement durable et équitable.

La docteure Brigitte Nkembi Nlandu s’impose comme une référence féminine d’excellence académique et d’engagement patriotique, une source d’inspiration pour la jeunesse du Kongo Central et de toute la République Démocratique du Congo.

Bosco Kiaka

 

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Ne pas être naïfs face au Deal RDC–USA

(Par Nancy Ngalula)

La République Démocratique du Congo se trouve à un tournant stratégique de son histoire avec la mise en place du partenariat minier entre la RDC et les Etats-Unis. Ce partenariat suscite beaucoup d’espoir, mais aussi de nombreux défis.
Lors de son discours à l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Président Félix Tshisekedi a rappelé l’importance d’anticiper la préparation de notre main-d’œuvre nationale. Pourtant, certains signaux doivent alerter nos autorités et nous pousser à plus de vigilance.

Les pièges dune lecture naïve

1. Les investisseurs privés américains ne sont pas le gouvernement américain.
Trop souvent, nos autorités s’adressent à Washington comme si elles négociaient d’Etat à Etat, alors qu’en réalité ce sont les compagnies privées qui mènent le jeu. Il faut donc renforcer la place du secteur privé congolais face aux compagnies américaines, faute de quoi l’Etat restera spectateur.
2. Les fractures politiques aux Etats-Unis influencent ce deal
La chaîne CNN, proche des démocrates, ne cache pas son scepticisme. Beaucoup d’élus démocrates n’apporteront jamais un soutien franc à ce partenariat car leurs électeurs sont hostiles. Les autorités congolaises doivent comprendre que les politiciens américains répondent d’abord à leurs constituants, et non à nous.
3. Les contradictions des alliés
Nous voyons déjà certains acteurs comme Boulos Massad adapter leur langage pour soutenir le Rwanda, au détriment du Congo. Cela montre qu’aucun partenaire étranger n’a de loyauté envers nous : leurs positions fluctuent en fonction de leurs intérêts stratégiques.

Les erreurs à éviter
Croire que le lobbying américain est neutre : chaque cabinet a une orientation politique (démocrate, républicaine, libérale, etc.).
S’imaginer que nos interlocuteurs n’ont pas d’agenda caché : aux Etats-Unis, la CIA et les réseaux de renseignement disposent déjà d’informations détaillées sur nos dirigeants, alors que nous venons les rencontrer les mains vides, sans background sérieux sur eux.
Confondre communication et diplomate : une apparition sur CNN ne garantit pas un soutien, c’est souvent un test ou un piège médiatique.
Ce qu’il faut faire
1. Mobiliser notre diaspora qualifiée : pourquoi importer des formateurs étrangers alors que la diaspora congolaise possède déjà l’expertise dans tous les domaines stratégiques ?
2. Créer un vivier d’entrepreneurs congolais prêts à rencontrer les investisseurs américains. Où est la FEC (Fédération des Entreprises du Congo) dans ce processus ? L’absence du secteur privé congolais est un handicap majeur.
3. Renforcer la souveraineté économique : l’Etat congolais doit éviter de se contenter d’un rôle passif. Il doit structurer, accompagner et, si nécessaire, investir directement dans certaines joint-ventures.
Conclusion
Le Congo ne doit pas aborder ce partenariat avec naïveté. Ce deal peut être une opportunité historique, mais seulement si nous venons préparés, unis, et conscients des réalités politiques américaines.
Il en va de notre souveraineté, de notre crédibilité, et surtout de l’avenir de notre jeunesse.

 

 

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Affaires Sociales : Eve Bazaïba dévoile sa feuille de route axée sur la solidarité, l’éthique et l’efficacité

Une cérémonie solennelle s’est tenue le mercredi 17 septembre 2025 au centre féminin Marie-Antoinette Mobutu, à la 13ème rue Limete industrielle, pour présenter la nouvelle Ministre d’Etat aux Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, Eve Bazaïba Masudi, aux agents, cadres et partenaires de ce ministère. La salle archicomble a symbolisé un nouveau départ pour un ministère longtemps confronté à de nombreux défis.

Accueillie chaleureusement par les secrétaires généraux, les membres de son cabinet ainsi que par le personnel du centre féminin, Eve Bazaïba a eu droit à une visite guidée des salles de classes et de la salle des machines destinées aux élèves en coupe et couture du centre.

Dans son mot de bienvenue, le Secrétaire général des Affaires Sociales, Franc Kinsueme, a salué la nomination de la Ministre d’Etat, rappelant son parcours exemplaire en faveur des droits des enfants, des personnes vivant avec handicap et des groupes vulnérables. Il a souligné les missions stratégiques du ministère : l’élaboration et la mise en œuvre de la politique sociale, la protection des groupes vulnérables, la gestion des actions humanitaires et la promotion de la cohésion sociale, tout en appelant à l’unité et à l’engagement collectif pour soutenir la Ministre.

Avocate de formation, sénatrice et élue trois fois Députée Nationale, Eve Bazaïba a été Vice-Première Ministre et Ministre de l’Environnement et Développement Durable, puis Ministre d’Etat avant de prendre la tête du ministère des Affaires Sociales. Reconnue pour son leadership visionnaire et son engagement pour la justice sociale et l’inclusion, elle a représenté la RDC lors de conférences internationales sur le climat et la biodiversité et a initié plusieurs lois majeures de protection sociale, comme l’a rappelé le directeur adjoint du cabinet de la Ministre.

Le ministère se compose de trois structures clés : le Secrétariat Général aux Affaires Sociales, chargé de l’assistance et de la promotion sociale des groupes vulnérables ; le Secrétariat Général à l’Action Humanitaire, qui coordonne la prévention et la gestion des crises ; et la Caisse des Solidarités Nationales, responsable de l’assistance et de la mobilisation des ressources pour les catastrophes. Toutes ces structures font face à des défis majeurs : infrastructures vétustes, non-paiement des agents, manque de financement et absence d'un cadre légal.

La délégation syndicale a exprimé sa loyauté à la Ministre d’Etat et présenté six axes prioritaires, dont : le paiement des arriérés et primes, le renforcement des structures d’accueil, la réinsertion sociale, l’amélioration des conditions de travail et l’acquisition de moyens logistiques pour le personnel. Les ONG partenaires ont rappelé l’importance d’un financement accru et d’un dialogue permanent avec le ministère pour renforcer l’efficacité des programmes sociaux. Le Conaford, représentant 536 ONG nationales et locales, a quant à lui plaidé pour la localisation de la réponse humanitaire et la création de mécanismes techniques et financiers transparents pour soutenir les acteurs locaux.

A l’écoute des doléances de ses agents, la Ministre d’Etat Eve Bazaïba a insisté, au cours de la causerie morale avec les cadres et agents, sur la solidarité, l’éthique et l’efficacité dans la gestion sociale et humanitaire. « Notre mission est immense, mais noble : offrir sourire, réconfort et espoir à ceux qui n’ont plus rien », a-t-elle déclaré, appelant à un engagement collectif, à une administration transparente et à une mobilisation rigoureuse des ressources pour améliorer la vie des plus vulnérables.

La Pros.

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Kalehe au Sud-Kivu : les femmes s’engagent pour la paix et la cohésion sociale

Soixante femmes leaders issues des communautés hôtes, déplacées, retournées et autochtones de Kalehe au Sud-Kivu, ont décidé d’adopter des moyens non violents pour défendre leurs droits et faire entendre leurs revendications. Cet engagement est le fruit de plusieurs séances de sensibilisation organisées le mois passé à Cheya/Kalungu, dans le groupement de Buzi par l’ONG Solidarité des Volontaires pour l’Humanité (SVH).

Les participantes ont été formées à l’utilisation de méthodes alternatives de règlement des conflits. Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du plan d’action communautaire sur la paix et la cohésion sociale élaboré à Kalungu. Elle fait partie d’une série d’initiatives appuyées par le PNUD, avec le financement du gouvernement britannique (FCDO), dans le cadre du programme d’appui à la transition de la MONUSCO pour la sécurité et la stabilisation au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri.

La présence du PNUD sur le terrain a permis non seulement de réconforter les populations touchées par les violences, mais aussi de mieux comprendre les réalités locales. Ces actions s’inscrivent dans le projet “Sote Kwa Ajili Ya Amani Na Maziriano” (Tous pour la cohésion sociale), qui fait partie du Programme d’appui aux politiques publiques et institutionnelles dans la gestion des conflits, en soutien à la transition de la MONUSCO pour la sécurité et la stabilisation au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri.

La Pros.

Kalehe au Sud-Kivu : les femmes s’engagent pour la paix et la cohésion sociale
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ESG, la paix et la légitimité aux conditions de l’Afrique

(Par Christopher Burke, Conseiller principal, WMC Africa)

 

L’Afrique alimente la transition énergétique mondiale. Le cuivre, le cobalt, le manganèse, le graphite, le lithium et les terres rares issus des sols africains se retrouvent dans les batteries, les éoliennes et les lignes de transport d’électricité qui façonneront la prochaine ère industrielle. Derrière ces manchettes se cache une réalité plus discrète : les règles qui déterminent comment ces minerais sont extraits, vérifiés et échangés sont pour l’essentiel écrites hors du continent, appliquées de manière inégale et le moins bien comprises par celles et ceux qui vivent au plus près des mines. Ce n’est pas un débat sémantique ; il s’agit de savoir qui supporte les coûts, qui capte la valeur et si la gouvernance attise les griefs ou renforce la paix.

Tirer parti des règles « vertes »

Les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont conçues pour prévenir les préjudices. Dans les faits, elles déterminent aussi qui accède aux marchés et à quelles conditions. Les règles européennes en matière de diligence raisonnable et de lutte contre la déforestation imposent des exigences de données et de conformité que de nombreux producteurs africains peinent à satisfaire dans les délais impartis. Le « friend-shoring » américain (relocalisation chez les alliés) lie une partie des incitations liées aux technologies propres à des alignements géopolitiques qui reconfigurent les partenariats admissibles, indépendamment de performances similaires sur le terrain. La Chine, de plus en plus, associe financements et infrastructures à un habillage « vert » promettant des projets de haute qualité, tout en ancrant souvent une dépendance durable aux matières premières. Chaque approche se comprend du point de vue de son initiateur. Pris ensemble, l’effet net est un corpus de règles chargé, évoluant rapidement et rarement co-construit avec les acteurs africains.

Perspectives de terrain

Il existe fréquemment un écart entre les images vues à la télévision et la réalité vécue sur le terrain. Là où la présence de l’État est inégale et l’autorité fragmentée, des recommandations conçues pour une administration unitaire et bien dotée ont peu de prise. Les cours d’eau sont souvent très pollués après les pluies, la poussière stagne au-dessus de nombreuses cités minières et les projets sociaux arrivent tard ou n’aboutissent pas. La confiance s’érode vite lorsque des entreprises affirment respecter des normes lointaines alors que les impacts locaux demeurent sans réponse. Dans les zones fragiles, cette perte de confiance devient un risque sécuritaire : les différends se durcissent, les « spoilers » recrutent plus aisément et le contrat social s’effiloche. Les enjeux ne sont pas seulement réputationnels ; ils sont politiques.

Les défis de la fragmentation

La superposition de régimes — directives européennes de durabilité, règles d’aides américaines, cadres de partenariat chinois et schémas sectoriels — ouvre la voie au shopping ESG. Les entreprises optent pour la voie de conformité la plus simple plutôt que pour celle qui maximise les bénéfices pour les citoyens africains. Ministères, régulateurs et producteurs consacrent un temps rare à réconcilier des modèles contradictoires au lieu d’améliorer les résultats. Les coûts de transaction augmentent et la redevabilité se brouille. Lorsque la vérification repose sur l’auto-déclaration des entreprises et des audits privés aux méthodologies variables, « responsable » devient une étiquette à obtenir plutôt qu’une performance à démontrer.

L’angle mort de l’ASM

L’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE/ASM) est centrale pour les moyens de subsistance dans de nombreuses zones. Difficile à auditer, elle est régulièrement exclue des récits de « l’approvisionnement responsable ». Le risque ne disparaît pas pour autant ; il est simplement déplacé. La matière continue de transiter via des intermédiaires, les dangers restent non traités et des possibilités d’emplois plus sûrs et formels sont manquées. Ignorer l’ASM affaiblit aussi la qualité des données : une large part de ce qui se passe réellement autour des sites miniers n’apparaît jamais sur les tableaux de bord officiels. Traiter l’ASM comme périphérique revient à gouverner une fiction ; et gouverner des fictions finit rarement bien.

Écoblanchiment et auto-déclaration

Les rapports de durabilité mettent souvent en avant les politiques adoptées plutôt que les impacts obtenus. Les périmètres d’audit varient. La traçabilité peut s’arrêter au niveau des fonderies, bien après la survenance d’atteintes communautaires. Sans données ouvertes et vérification indépendante que toutes les parties prenantes — en particulier les communautés — peuvent consulter et éprouver, les allégations de « minéraux responsables » relèvent surtout des relations publiques. La légitimité en pâtit lorsque les dispositifs se révèlent poreux, surtout là où les citoyens perçoivent déjà l’État comme distant ou fragmenté et s’en remettent à des institutions locales ou non étatiques pour résoudre les problèmes quotidiens.

Pouvoir de négociation et « règles du jeu » mouvantes

Des standards fixés hors d’Afrique sont difficiles à mettre en œuvre, a fortiori à maintenir. De nouvelles obligations de divulgation peuvent surgir en cours de contrat, des critères d’éligibilité peuvent reconfigurer les marchés du jour au lendemain et des relèvements de certification peuvent dépasser les investissements de conformité récents. Ce sont d’abord les administrations provinciales et les acteurs au niveau des sites qui encaissent ces chocs, non les instances qui écrivent et modifient les règles. Les producteurs dépendant d’un seul corridor d’exportation ou d’un seul acheteur ont peu de marge pour négocier un étalement ou un appui. Il en résulte une incertitude chronique qui décourage les investissements de long terme dans la montée en gamme locale, les compétences et la réhabilitation environnementale — précisément ce que l’ESG était censé favoriser.

Paix et légitimité en jeu

Réduire l’ESG à un exercice de conformité étroit fait manquer l’essentiel. Là où les capacités étatiques sont minces et les transitions politiques fragiles, la gouvernance des richesses minières est indissociable de la paix. Quand les communautés vivent l’ESG comme une vitrine — des labels sans remède — les griefs s’approfondissent et les fauteurs de troubles en tirent avantage. La confiance se construit lorsque les citoyens voient des contrats rendus publics, des engagements tenus, des griefs réglés dans des délais clairs et des données indépendantes en accord avec leur vécu. En Afrique, l’ESG n’est pas seulement une question technique pour investisseurs ; c’est une question de légitimité.

Pistes de travail

Pour réduire les dommages et la confusion, le temps qu’une réponse africaine plus complète se précise, il est utile de publier les règles, pas seulement les rapports : adopter un modèle public commun couvrant contrats, redevances, paiements communautaires et issue des griefs, en mobilisant les outils et instruments déjà disponibles — la Vision minière pour l’Afrique (AMV), les orientations du Centre africain de développement des ressources minérales (AMDC), le Code panafricain de déclaration des ressources (PARC) et l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) —, le tout rassemblé dans un dossier unique et un tableau de bord public.

Il est tout aussi important de vérifier l’essentiel en remplaçant l’auto-déclaration par des audits indépendants et une validation locale, afin que les communautés puissent voir, tester et contester les allégations, tout en faisant entrer l’ASM dans la lumière grâce à l’enregistrement, à un appui de base en sécurité et à une traçabilité à faible coût au point de vente. L’objectif doit être la clarté, la réduction de la fragmentation et la baisse des coûts de conformité, en s’appuyant sur les institutions africaines existantes — Centre africain de développement des ressources minérales (AMDC), Organisation africaine de normalisation (ARSO) et Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf/AfCFTA) — pour aligner les demandes de divulgation et de vérification et négocier la reconnaissance mutuelle avec les régimes externes. Il n’est pas nécessaire d’alourdir la bureaucratie avec une couche supplémentaire de gouvernance.

Il s’agit d’un instantané, non d’un plan détaillé. L’objectif ici est d’éclairer les pressions telles qu’elles sont. Les défis centraux sautent aux yeux : des règles écrites ailleurs ; une vérification qui récompense le papier plutôt que la performance ; une ASM souvent ignorée ; une auto-déclaration propice à l’écoblanchiment ; un pouvoir de négociation érodé par des règles du jeu mouvantes.

L’Afrique peut continuer à courir derrière ou nommer clairement ces pressions, mobiliser les outils déjà à sa disposition et se préparer à fixer les termes. La transition énergétique repose sur les minerais africains ; ce fait crée un levier. Transformer ce levier en légitimité commence par un diagnostic clair, pas par un slogan de plus.

FIN

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