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Mutilations génitales : « Elle avait une seringue, une lame de rasoir et des pansements »

De ce jour-là, Zeinaba Mahr Aouad ne garde en mémoire que des fragments. Le temps et le traumatisme ont effacé le reste.

Le corps de la jeune femme, lui, n’a rien oublié. La marque des souffrances subies y est indélébile. Zeinaba a alors 10 ans. Elle partage une chambre à coucher avec sa mère et ses deux sœurs aînées dans un quartier pauvre de Djibouti, sa ville natale. Les murs sont nus. Le mobilier est inexistant.

« Il y avait juste une télé, nos valises pour mettre nos vêtements et nos matelas sur lesquels on dormait », confie-t-elle récemment à ONU Info.

Son père est décédé l’année précédente, emporté par une grippe intestinale.

Pour survivre, sa mère vend des galettes de pain aux passants qu’elle prépare dans la cuisine commune de leur appartement, où cohabitent trois autres familles. Insouciante, Zeinaba passe son temps à jouer à la mariée ou à la corde à sauter avec ses copines du quartier.

« On s’amuse avec la boue aussi », se remémore-t-elle.

Une visite inattendue

Ce jour-là, une femme se présente chez elle. Zeinaba ne l’a jamais vue. Elle s'imagine que c’est une amie de sa mère ou une voisine. L’intruse n’est pas venue les mains vides. « Elle avait une seringue, une lame de rasoir et des pansements », se souvient-elle. La suite, Zeinaba l’a oubliée, ou presque.

Ce qu’elle retient surtout, c’est la sensation de douleur une fois dissipés les effets de l’anesthésie.

« J’avais du mal à marcher et quand j’urinais, ça me brûlait », dit-elle.

Sur le coup, sa mère minimise l'événement. Elle parle de tradition – une simple coutume.

« J'avais peur d’éprouver de la rancune »

Ce n’est qu’à l’adolescence, une fois entrée au lycée, que Zeinaba prend conscience d’avoir subi une mutilation génitale féminine (MGF).

En cours d’éducation sexuelle, elle comprend enfin l’objectif de cette pratique : museler sa vie intime. « C'est pour nous éviter d'être excitées, d'aller voir des hommes », explique Zeinaba.

Elle demande alors des explications. « J'avais peur d’éprouver de la rancune envers ma mère », avoue-t-elle. Pleine de regrets, celle-ci lui explique avoir suivi les conseils des voisins, eux-mêmes influencés par l’omniprésence de cette pratique ancienne à Djibouti.

Malgré la promulgation, en 1995, d’une loi nationale interdisant les mutilations génitales féminines, ces dernières persistent encore dans ce pays en majorité musulman de la Corne de l'Afrique.

La jeune fille, consciente que sa mère n’a pas reçu d’éducation, finit par tout lui pardonner.

230 millions de survivantes 

Zeinaba Mahr Aouad, 24 ans, de Djibouti, a survécu à une mutilation génitale féminine à l’âge de 10 ans. Aujourd'hui, Zeinaba a 24 ans et vit toujours avec sa mère. Chaque mois, les événements de ce jour fatidique remontent à la surface sous la forme de règles douloureuses. Ses deux sœurs, mutilées comme elle dès leur plus jeune âge, sont désormais mariées et mères de famille.

L’une d’entre elles a eu des complications liées à son excision lors de son accouchement.

A l’instar de Zeinaba et ses sœurs, environ 230 millions de filles et femmes dans le monde subissent actuellement les conséquences de cette pratique.

Plus de 90 pays sont concernés, principalement en Afrique et en Asie, en tête desquels figurent notamment le Nigéria, l’Égypte, l’Éthiopie, le Soudan et l’Indonésie.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit les mutilations génitales féminines (MGF) comme un ensemble de procédures impliquant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, pour des raisons non médicales.

Dr Wisal Ahmed, spécialiste des MGF au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), préfère quant à elle parler de crise des droits de l’homme à l’échelle planétaire. « Il existe un large éventail de pratiques, pouvant aller des brûlures aux coupures, en passant par des coutures ne laissant qu’une ouverture très fine pour laisser passer uniquement l'urine », explique-t-elle à ONU Info.

Pour la Dr Ahmed, ces pratiques trouvent leur origine dans des normes sociales et croyances positives, telles que la propreté. « La propreté en tant que symbole de pureté pour maintenir l'honneur de la famille, comme critère de mariage, ou comme droit de passage vers la féminité », précise-t-elle.

Pratiquée chez certains musulmans, mais également chez les chrétiens, la mutilation génitale féminine se teinte souvent de préceptes religieux, mais pas exclusivement.

« Selon certaines croyances erronées, si le clitoris n'est pas coupé, il continue de grandir jusqu’à atteindre la taille d'un homme », indique notamment la médecin de l’UNFPA, l’agence de l’ONU chargée des questions de santé sexuelle et reproductive.

Des complications multiples

Ces pratiques laissent des cicatrices physiques, émotionnelles et psychologiques qui peuvent durer toute la vie. Au niveau médical, elles peuvent entraîner des hémorragies, des complications obstétriques, voire même la mort. En cas de mauvaise cicatrisation, des blessures et gonflements sont susceptibles d’apparaître, ainsi que des problèmes liés aux menstruations et aux voies urinaires, comme dans le cas de Zeinaba.

« Elles urinent goutte à goutte, ce qui peut déclencher des infections », précise la Dr Ahmed.

D'un point de vue psychologique, les dommages vont de la petite enfance jusqu'à l'âge adulte et se manifestent par de l'anxiété, des troubles post-traumatiques et la dépression.

Les mutilations engendrent aussi des problèmes de santé sexuelle.

À Djibouti, au Soudan et en Somalie, par exemple, la pratique consiste à refermer tout l'orifice de l’enfant, y compris les grandes lèvres.

« La femme est à nouveau coupée pour avoir des rapports sexuels, puis recousue, puis rouverte pour l'accouchement et refermée pour une fois de plus rétrécir l’orifice », explique la spécialiste de l’UNFPA.

Si son bébé met trop de temps à sortir, les MGF peuvent également entraîner des problèmes respiratoires associés à une morbidité néonatale.

Chaque fois, c’est l’occasion pour la survivante de revivre son traumatisme.

Une action internationale en demi-teinte

En 2012, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 6 février Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines.

Célébrée jeudi, cette journée vise à sensibiliser les populations pour mettre définitivement fin à cette pratique, ce que l’Objectif de développement durable (ODD) numéro 5 se propose de faire d’ici 2030.

Selon la Dr Ahmed, ces efforts ont contribué au déclin constant de la prévalence des MGF au cours des 30 dernières années.

Toutefois, ce recul ne se traduit pas dans les faits par une baisse du nombre des femmes concernées, en raison de l’accroissement de la population mondiale.

« Même si les pourcentages diminuent, les chiffres augmentent », explique-t-elle. De fait, il y a huit ans, elles étaient 200 millions à avoir subi ces mutilations, soit 30 millions de moins qu’aujourd’hui.

Des tendances préoccupantes

La Dr Ahmed note par ailleurs une tendance préoccupante liée à l’abaissement de l’âge des survivantes. Habituellement ces dernières ont entre cinq et neuf ans. Or, il existe selon elle des signes indiquant que davantage de filles de moins de 5 ans subissent des mutilations.

Pour la Dr Ahmed, cela pourrait être une réaction à la stigmatisation croissante de l’excision. « Vous savez, un bébé ne parle pas », explique-t-elle.

Cela pourrait aussi être dû au fait que les MGF sont de plus en plus assimilées à la circoncision masculine, qui est souvent pratiquée très tôt.

La Dr Ahmed note également une implication accrue des agents de santé dans la pratique, autrefois l'apanage des praticiens traditionnels, sous prétexte de la rendre plus sûre.

« C'est une violation du code de conduite professionnel, car les agents de santé sont avant tout censés ne pas nuire », dénonce-t-elle, en référence au Serment d'Hippocrate.

Pour faire face à ces tendances, la spécialiste des MGF rappelle l’importance du thème de l’édition 2025 de la Journée internationale, qui souligne le besoin critique de collaboration entre des agences comme l’UNFPA et les communautés locales.

Le réseau « Elle & Elles »

À Djibouti, Zeinaba travaille désormais comme volontaire au sein de l’association de femmes Rasmy, l’une des huit ONG à avoir rejoint le réseau « Elle & Elles ». Lancé par l'UNFPA en 2021, ce réseau, qui compte aujourd’hui plus de 60 femmes, fournit un appui aux militantes locales de la santé et des droits des femmes.

Dans ce cadre, Zeinaba participe à des activités de porte-à-porte dans plusieurs quartiers défavorisés de Djibouti pour tenter de sensibiliser les jeunes et futurs parents aux effets néfastes des mutilations génitales féminines – aussi bien les femmes que les hommes.

« Parce qu'il n'y a pas que la femme qui participe à ces pratiques :  sans l’accord de l’homme à ses côtés, cela ne pourrait pas se faire », insiste-t-elle.

L’association Rasmy organise aussi régulièrement des « causeries » au siège de l'association. « C’est vraiment difficile de faire changer les gens d’avis, surtout si ce sont des idéologies établies depuis des décennies », reconnaît toutefois Zeinaba.

« Ils nous jettent des cailloux »

Il arrive souvent que les femmes de l’association soient mal accueillies. On les accuse de vouloir bafouer les traditions et de manquer de respect à la religion.

« Les gens nous insultent et nous ferment la porte au nez. Ils nous menacent et nous traitent de mécréants. Ils nous jettent des cailloux », raconte la jeune femme.

Aucun de ces obstacles ne parvient cependant à entamer la détermination de Zeinaba et de ses collègues, toutes mutilées comme elle.

Selon la jeune femme, à force de revenir vers les résidents, ces derniers ont fini par les accepter et se montrent réceptifs à leur message.

Pour l’heure, Zeinaba est célibataire et sans enfants. Mais une chose est claire dans son esprit.

« Je ne permettrais pas que ma fille vive la même chose », affirme-t-elle.

(Tiré de News.un.org)

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RDC : Francine Muyumba milite pour la cohésion nationale

 

Dans un contexte de tensions régionales croissantes, Francine Muyumba a lancé, ce lundi 10 février 2025, un appel  à l’unité nationale pour faire face à l’agression rwandaise que subit la République Démocratique du Congo.

Son discours résonne comme un rappel à la cohésion et à la résilience face aux défis sécuritaires et politiques qui secouent le pays. « Nous pouvons avoir nos divergences internes, mais jamais, nous n’accepterons l’humiliation envers le Congo, ce précieux pays et notre héritage nous légué par les ancêtres.

"Toute chose a un début et une fin. Il est impératif d’imposer le respect dans la région à travers la cohésion nationale et un sérieux exemple en matière de gouvernance.  Le Congo nous appartient et restera ainsi, peu importe les difficultés actuelles», a t- elle indiqué sur son compte x.

Les relations entre la RDC et le Rwanda ont été marquées pendant des décennies par des conflits récurrents et des suspicions  mutuelles. Kigali convoite l’Est du Congo, une région riche en ressources naturelles.

A titre de rappel, lors du dernier sommet conjoint SADC-EAC, plusieurs résolutions ont été prises notamment, le cessez-le-feu immédiat et la fusion des processus de Luanda et de Nairobi pour la mutualisation des efforts en vue d’une sortie de crise pacifique.

Michel Okaso

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Déploiement des PSE en Afrique Centrale, Kinshasa : Eve Bazaïba lance les travaux de la Conférence Interministérielle Internationale

Ce lundi 27 janvier 2025 s’est ouverte à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, la Conférence interministérielle internationale sur le déploiement des paiements pour services environnementaux (PSE) en Afrique centrale. Cet événement majeur vise à définir une feuille de route commune pour mobiliser des ressources politiques et financières au niveau national, régional et international afin de préserver les écosystèmes critiques notamment, les forêts du bassin du Congo.

Lors de son intervention, le Coordonnateur du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), Dani Okam, a mis en lumière l’importance d’une position commune des Etats membres pour une meilleure coordination et efficacité des actions à mener. Il a également rassuré que les documents produits au cours de cette conférence seront soumis à un examen approfondi au sein des collèges du PFBC, mobilisant ainsi tous les acteurs et partenaires impliqués dans la préservation des forêts et la lutte contre les changements climatiques.

De son côté, Hervé Martial Maidou, Secrétaire exécutif de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), a rappelé l’historique de cette organisation, tout en saluant les efforts déployés par les Etats membres dans les réformes environnementales en cours. Il a également souligné l’opportunité de cette rencontre pour intégrer d’autres pays et renforcer ainsi l’impact régional des initiatives environnementales.

Le représentant de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) a, pour sa part, insisté sur l’importance de cette conférence dans le cadre de la promotion d’une économie verte en Afrique centrale. Selon lui, cette réunion constitue un espace de réflexion pour développer des mécanismes de financement innovants et des solutions concrètes qui renforceront les capacités des Etats à répondre aux défis environnementaux actuels.

Pour la Directrice de CAFI (Initiative pour les Forêts d’Afrique Centrale), cette plateforme financière régionale joue un rôle crucial dans le soutien aux forêts d’Afrique centrale. CAFI a mis en place des outils standardisés et efficaces qui améliorent la performance des projets et renforcent la gestion des ressources forestières.

La Ministre d’Etat Ministre de l’Environnement et Développement Durable de la RDC, Eve Bazaïba habillée particulièrement en noir, a, dans son discours, fait une mention poignante de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est du pays. Elle a rendu hommage aux populations des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, qui subissent les conséquences des atrocités liées à la guerre imposée à la RDC. La Ministre d'Etat a également dénoncé les impacts environnementaux graves de ce conflit notamment, la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, espérant que la communauté internationale prendra des mesures fortes pour faire face à ce qu’elle qualifie d’écocide.

Eve Bazaïba a, par ailleurs, salué la mobilisation de tous les participants, qu’elle considère comme une preuve d’engagement collectif pour la lutte contre la déforestation, la préservation des forêts du Bassin du Congo et la réduction des inégalités sociales. Elle a rappelé que les solutions basées sur la nature sont essentielles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, conformément aux objectifs mondiaux.

Durant trois jours, les experts des 6 pays de l'initiative CAFI, élaboreront une feuille de route pour le déploiement des mécanismes des paiements pour services environnementaux en Afrique centrale. Cette initiative qui s’inscrit dans une dynamique régionale et internationale, permettra non seulement de préserver les écosystèmes critiques mais aussi de contribuer au bien-être des populations locales tout en promouvant un développement durable.

La Pros.

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Journée Internationale des enfants orphelins de guerre, Goma : Nathalie-Aziza Munana aux chevets des plus démunis

La Ministre des Affaires Sociales, Actions humanitaires et Solidarité Nationale, Nathalie-Aziza Munana a effectué dimanche 5 janvier 2025, une visite significative dans les sites des déplacés de Bulengo et de Bushanga à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Cette visite a été marquée par une rencontre avec de jeunes enfants orphelins de guerre, victimes des conflits armés qui ravagent cette région. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la Journée Internationale des enfants orphelins de guerre, célébrée le 6 janvier de chaque année.

Accueillie par les autorités locales, la Ministre des Affaires Sociales a partagé un repas avec ces enfants, soulignant ainsi l’importance de la solidarité envers les plus vulnérables. Ces enfants, qui ont perdu leurs familles à cause des violences, ont besoin de soutien moral et matériel, un besoin que ce membre du Nathalie-Aziza Munana a cherché à adresser lors de cette visite.

En dénonçant les atrocités commises par le Rwanda en connivence avec les rebelles du M23, elle a également mis en lumière la situation alarmante des civils dans l’Est de la RDC, où l’agression rwandaise a provoqué un déplacement massif et une crise humanitaire sans précédent.

Au cours de sa visite, la Ministre a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à protéger les civils, en particulier les enfants, et à fournir une assistance durable aux communautés touchées par le conflit. Elle a souligné que l’exécutif central met tout en œuvre pour améliorer les conditions de vie des enfants orphelins et pour répondre aux besoins spécifiques des populations vulnérables.

‘’Je suis venue vous dire que le Gouvernement central, suivant la vision du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, est pleinement conscient de vos souffrances. Des mécanismes sont en cours pour répondre à vos préoccupations. En cette Journée Mondiale des Orphelins, il était important pour nous de la célébrer avec vous, ici à Bulengo’’.

Cette visite a également marqué le lancement officiel des célébrations de la Journée Internationale des enfants orphelins de guerre. Goma, en tant que ville emblématique des conflits en RDC, a été choisie pour cet évènement symbolique. La Ministre Munana a ainsi voulu témoigner de la détermination du Gouvernement à soutenir ces jeunes privés de leurs proches et à sensibiliser l’opinion publique sur leur sort.

La Journée Internationale des enfants orphelins de guerre a donc été l’occasion de sensibiliser sur les défis auxquels ces enfants font face. Elle vise également à vulgariser les actions entreprises par les autorités et les organisations humanitaires pour apporter une réponse significative à cette situation. De plus, cette célébration est un moment clé pour mobiliser les ressources nécessaires, afin de soutenir les programmes en faveur des personnes en besoin.

Après sa visite à Goma, Nathalie-Aziza Munana prévoit de poursuivre son périple dans la province du Sud-Kivu, pour continuer sa mission. Cette tournée dans la partie orientale témoigne de la volonté du Gouvernement de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, en particulier dans un contexte où la région subit une agression injuste de la part du Rwanda et ses supplétifs du M23.

Nathan Mundele

 

 

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