Deux pouvoirs en République démocratique du Congo, en l’occurrence, le législatif et le judiciaire sont toujours à couteaux tirés. C’est la première confrontation directe entre les deux institutions de la République remettant en cause le principe du bon fonctionnement des institutions.
Deux anciens dirigeants au sommet de l’Etat couverts par des immunités se retrouvent devant les juges. Il sera désormais écrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire en RDC, qu’un ancien chef de l’Etat et un ancien Premier Ministre ont été cité à comparaitre devant les juges.
Cependant, rien de nouveau sous le soleil. L’ancien Président mauritanien Mohamed Ould Adelaziz a été condamné autant que l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Macky Sall se trouve encore en sursis en attendant la pression de l’assigner en justice. La RDC vient seulement de s’inscrire dans cette dynamique de l’invulnérabilité des anciens dirigeants du fait de leur passage au sommet de l’Etat.
Comme pour dire que les hautes charges de l’Etat ne dispensent nullement les animateurs des poursuites. On croit savoir que c’est une nouvelle ère de la gouvernance en République Démocratique du Congo qui se bat bec et ongles pour redorer son image en ce qui concerne le climat des affaires.
En réalité, les finances congolaises ont trop saigné et les bourreaux continuent de rouler carrosse. Cette initiative ne doit pas servir d’un règlement des comptes, mais bien une option pour mettre fin au détournement des deniers publics.
Bien plus que Bukanga-Lonzo, beaucoup de projets n’ont même pas connu un début d’exécution parce que l’argent a simplement été détourné et les auteurs se la coulent douce dans les salons huppés de Kinshasa. Loin de la chasse aux sorcières, cette volonté de canaliser les fonds de l’Etat vers le Trésor public, fera que la RDC ne mène plus la tête de peloton des hits des pays les plus corrompus du monde.
Matata aura appris à ses dépens à l’issue du verdict qui a condamné, pour la première fois, un ancien Premier Ministre à 10 ans de travaux forcés pour détournement de fonds dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. C’est la fin d’une saga judiciaire où la Cour constitutionnelle a réaffirmé sa compétence pour juger l’ancien chef du gouvernement, malgré son statut de député national.
L’assemblée nationale qui s’est opposée à ce procès aussi longtemps que les immunités parlementaires de Matata Ponyo ne seront pas levées, doit se sentir frustrés après ce verdict. On a eu à assister entre les animateurs de deux institutions à un bras de fer qui ressembler à un défi de faire juger ou non Matata.
La Pros.
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