All Section

All Stories

Doit-on craindre l’avalanche?

La semaine commence sur une forte tension à l’UDPS, considérée comme fer de lance de la majorité présidentielle. Le dernier weekend a connu une certaine escalade entre les deux camps opposés de cette formation politique qui se sont réunis chacun de son côté, le vendredi 13 juillet dernier.

Le premier camp, avec les secrétaires nationaux frondeurs se prépare déjà, dans les prochains jours, pour la remise-reprise avec la nouvelle direction de l’UDPS. Entretemps, Augustin Kabuya, en tant que Secrétaire général du parti, ne bénéficie plus de la confiance de la trentaine de secrétaires nationaux.

Le même vendredi, le second camp pro Kabuya s’est retrouvé avec les quatre secrétaires généraux adjoints. Ils ont réaffirmé, à cette occasion, la légitimité d’Augustin Kabuya telle qu’issue de l’organe suprême du parti, à savoir : le congrès. Il a été, par ailleurs, constaté le retrait de l’Exécutif national dudit parti des frondeurs.

C’est en ce moment de la guerre intestine au sein de l’UDPS que l’AFDC/A de Modeste Bahati cherche à tirer son épingle du jeu. Ce regroupement politique de l’Union sacrée appelle le chef de l’Etat à une réparation de la justice politique. Les partisans de Bahati dénoncent, pour ce faire, une injustice dont ils font l’objet dans la répartition des portefeuilles ministériels alors qu’il demeure la deuxième force politique au sein de la mouvance présidentielle, après l’UDPS.

La plateforme de Bahati réaffirme qu’elle a mouillé le maillot, d’abord, pour la réélection du chef de l’Etat, mais aussi et surtout, pour lui donner une majorité écrasante, avant de s’interroger sur une certaine discrimination au sein de ce regroupement présidentiel.

Et ce regroupement politique de se demander : «Comment expliquer que ceux-là qui critiquent le chef de l’Etat, ceux-là qui cherchent la disparition de sa famille politique soient les mieux servis? ». (Suivez mon regard)

Ce alors, poursuit-il (toujours dans mon regard), certaines personnes ont été nommées ministres et pourtant elles ne disposent pas de nombre requis de députés dans leurs regroupements ou partis politiques. Qu’à cela ne tienne, l’AFDC réaffirme son soutien au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Nul n’est besoin de rappeler que l’enjeu aujourd’hui demeure la Chambre Haute du Parlement qui s’apprête à voter son bureau définitif. Sama Lukonde semble se présenter comme le choix du chef en attendant la désignation des autres membres du bureau. Ce rappel de 2ème force politique de l’Union vaut, pour Bahati, son pesant d’or. Il faut, cependant, craindre que les autres forces de l’Union montent les enchères pour une sorte d’avalanche politique.

La Pros.

Cour du roi Pétaud?

Le Bureau provisoire de la Chambre haute du Parlement s’apprête à passer le maillet à un Bureau définitif. L’unanimité affichée autour du choix de l’ancien Premier ministre Sama Lukonde semble remis en cause par certains sociétaires de l’Union sacrée. Une sorte de Cour du roi Pétaud où tout le monde a droit au chapitre et personne ne peut rien interdire à personne.

La Dynamique Agissons et bâtissons de Sama Lukonde est la 2ème force de cette majorité présidentielle avec plus de 40 députés nationaux, des élus provinciaux et sénateurs. Entretemps, le Chef de l’Etat, la première autorité de l’Union sacrée, a jeté son dévolu sur son ancien Premier ministre Sama Lukonde pour le perchoir du Sénat. Mais, c’est sans compter avec certains partis membres de la plateforme présidentielle qui décident de faire concurrence à cette désignation suprême.

De nouveaux critères sont évoqués pour justifier de nouvelles candidatures au perchoir du Sénat alors que tous se revendiquent de Tshisekedi comme le chef de la plateforme Union sacrée. Il a notamment été mentionné le principe du partage équitable et équilibré des postes en tenant compte de la représentativité des provinces et de la géopolitique. On insère dans cette dynamique les espaces linguistiques.

On subdivise le pays en quatre espaces linguistiques, à savoir : Tshiluba, Swahili, Kikongo et Lingala. Ce dernier ne serait pas représenté par un chef de corps. Pour ce, il exige que la présidence du Sénat soit confiée à une personnalité du quatrième espace linguistique provenant de l’UDPS et plus particulièrement de la Province de l’Equateur.

La Ligue nationale des Anamongo vient jouer, à son tour, sa partition avec le choix  du sénateur Mukamba à la tête de cette Chambre des élus des élus au nom de l’espace Grand Equateur-espace Bangala.

A cette allure, les différents mouvements sociopolitiques peuvent se créer un critérium en vue de revendiquer la présidence de cette Chambre haute du Parlement. Les Congolais doivent rompre les barrières en termes de tribus ou de dialectiques pour une émergence de la nation congolaise et du vouloir vivre ensemble.

Il y a lieu, cependant, de reconnaitre que le patriarche Jonas Mukamba sort du lot en bravant le clivage ethno-tribal pour se faire élire pour le compte de la province de l’Equateur dont il n’est pas originaire. C’est des modèles, à l’instar de Feu Konde Vila Kinkanda qui s’est fait élire député au Nord-Kivu.

La RDC engagée dans le concert des nations se doit de transcender toute considération en rapport avec la tribu ou la province en vue de faire triompher la compétence des uns et des autres.

La Pros.

Choc frontal ?

 

Un nouveau tollé au sein du parti présidentiel. L’UDPS traverse, depuis un certain temps, une zone de fortes turbulences. Cette fois-ci aux prises, l'ancien ministre de la Santé publique et député national Eteni Longondo et le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya. Cet élu d’Ikela dans la province de la Tshuapa, dans une correspondance à l’actuel gestionnaire dudit parti, dénonce le dysfonctionnement interne avant d’appeler à une restructuration urgente.

Des menaces ciblées contre Augustin Kabuya. Pour maintenir la pression, Eteni Longondo annonce la tenue dans les prochains jours d'un méga meeting à la place Sainte Thérèse à N'Djili qui sera précédé par une conférence de presse au cours de laquelle il promet d’éventrer le boa. Eteni entend associer dans son action les différentes fédérations des 26 provinces de la République avant les représentations de l’UDPS à l'extérieur.

Il appelle à tous les membres de la ligue des jeunes, ligue des femmes, force du Progrès, parlementaire debout ainsi que tous les mouvements associatifs à vaincre la peur en indiquant que, 5 ans, ce n’est pas beaucoup. Des signes de manque d’assurance dans ce qu’on entend entreprendre au regard de la carrure de ce cadre frondeur.

Augustin Kabuya ne s’est pas fait prier deux fois pour rappeler à l’ordre cet ancien ministre de la Santé. Il a commencé par inviter ses militants à ne pas se laisser distraire par cette démarche de son collègue député avant d’affirmer qu’il est manipulé et ne mesure pas l'ampleur de la gravité de sa démarche avant d’appeler les siens à la discipline. C’est tout dire. Et Kabuya d’ironiser : «C'est un innocent à qui on a fait porter une arme mais il ne connaît pas l'objectif de cette arme».

Il est vrai qu’une commission ad hoc a été mise en place à l’UDPS en vue de gérer les ambitions des uns et des autres. En effet, après près de 35 ans de lutte, le parti présidentiel ne saurait pas répondre aux desideratas de tout le monde, surtout en ce moment qu’il gère en coalition avec les autres partis au sein de l’Union sacrée. Les marges des manœuvres de l’UDPS sont très limitées.

Il sied de se demander si Eteni a véritablement les moyens de son action. Visiblement, les différentes structures de l’UDPS répondent toujours à son chef, le secrétaire général. Cette fronde risque de ressembler à un pétard mouillé dès lors qu’à l’UDPS, on estime qu’il s’agit d’une marionnette à la solde de ses adversaires. Nul n’est besoin de rappeler ce que l’UDPS a fait de ses dissidents. Comme pour dire que Longondo doit s’attendre inexorablement au retour de la manivelle. 

La Pros.

Arrêter l’hémorragie!

A la suite de l’incompatibilité avec sa fonction, en tant que colonel de son état dans la police nationale, la nouvelle ministre provinciale de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières de la ville de Kinshasa, Mamie Bikela Mundele, a fini par renoncer à sa qualité de commissaire supérieur de la police. Elle a, pour ce faire, adressé une correspondance au Commissaire général. La loi portant statut du personnel de carrière de la Police Nationale Congolaise fixe les modalités de la cessation définitive de service en vue du respect de l’exercice d’un mandat public par un policier.

Cette décision de la nouvelle ministre provinciale de l’intérieur est intervenue après qu’elle a été interpellée par sa hiérarchie qui lui a rappelé l’apolitisme de la police. Par cette démission, elle aura évité des sanctions et des poursuites judiciaires à son encontre. Jusqu’à sa nomination, elle était à la tête de l’escadron de la police de protection de l’enfant et de la lutte contre les violences sexuelles. Pourquoi le nouveau gouverneur Daniel Bumba a seulement ciblé un officier supérieur de la police pour lui confier un portefeuille?

Visiblement, il existerait des accointances entre la politique et la police qui ont transpiré par cette nomination. L’histoire récente n’indique nullement qu’un cas comme celui de la nouvelle patronne de l’intérieur de la ville-province de Kinshasa, se serait déjà produit. Daniel Bumba aurait-il fait sciemment de bousculer certaines lois et procédures internes de la PNC?

Il urge d’arrêter cette hémorragie en empêchant la transhumance des policiers vers la politique. Daniel Bumba sera l’unique gouverneur à prendre une telle initiative qui risque de faire des émules au sein de la Police. C’est, entre autres, à cette question que le successeur de Gentiny devra répondre aux provinciaux de Kinshasa.

Entretemps, une session extraordinaire de deux assemblées provinciales est envisagée. Si le gouverneur Daniel Bumba pour la ville de Kinshasa et Jacques Kyabula pour le Haut-Katanga s’étaient conformés aux prescrits de la loi fixant l’équipe gouvernement à 10, sans recourir au prétexte de commissaires généraux, on aurait évité au Trésor public des dépenses supplémentaires. Le rappel des députés pour une session extraordinaire a un coût.

Toutes les provinces ont presque clôturé la session ordinaire de mars. Les députés provinciaux sont supposés être en vacances. Cependant, compte tenu de l’urgence de doter les deux provinces de leurs gouvernements, il va falloir rappeler les députés provinciaux pour une plénière de présentation du programme de deux gouvernements provinciaux avant leur investiture.

La Pros.

Sur le grill !

Le Bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa a réceptionné le programme d’actions du nouveau gouverneur Daniel Bumba. Il sera soumis aujourd’hui 28 juin au débat de la plénière en vue de l’investiture du gouvernement provincial de Kinshasa. Ledit gouvernement est  composé de dix ministres et dix commissaires généraux.

Le patron de l’exécutif de Kinshasa doit expliquer aux Kinois le sens de 10 commissaires provinciaux aux côtés de 10 ministres comme l’exige les prescrits de la loi. Visiblement en RDC, les organes délibérants se transforment en pépinière pour le gouvernement tant national que des entités provinciales. Ces commissaires pour Kinshasa auront rang des ministres et bénéficieront de mêmes avantages.

Cette manière d’agir relèverait d’une stratégie politique qui consisterait à fragiliser l’Assemblée provinciale qui compte 44 élus avec les quatre coptés pour un total de 48 députés provinciaux. Si dans ce lot, il peut défalquer une vingtaine, il est assuré de contrôler cet organe délibérant dont les titulaires deviennent membres du gouvernement soit comme ministre ou commissaire général. Les suppléants qui vont siéger à la place des titulaires promus ne peuvent pas mettre en danger les mandats des titulaires en cas de motion. Donc le tour est joué.

Le gouverneur de la ville devra également expliqué la présence de la ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières. Il s’agit de Mimie Bikela Mundela, colonel de la police de son état. Avant cette promotion, elle se trouvait à la tête de l’unité de la police nationale spécialisée dans la protection de l’enfant et dans la lutte contre les violences basées sur les genres.

Entretemps, la loi du 1er juin 2013 portant statut du personnel de carrière de la police nationale est claire à ce sujet. Son article 57 alinéa 2 stipule qu’«il est interdit au policier d’accepter tout mandat législatif ou tout autre mandat public».

«Le Policier qui, intentionnellement, par négligence ou imprudence, enfreint ses devoirs professionnels ou se place dans un des cas d’incompatibilité prévus, est passible d’une sanction disciplinaire, indépendamment, le cas échéant, des peines prévues par la Loi», ajoute l’article 59 de la même loi.

C’est la plénière d’aujourd’hui qui permettra de lever l’équivoque sur cette situation. L’heureuse promue, va-t-elle renoncer à cette offre ou le gouverneur se trouvera dans l’obligation de retirer son décret de nomination ?

En outre, le commissaire provincial de la police en charge de la ville-province de Kinshasa est plus gradé que la nouvelle patronne de l’Intérieur de la capitale à qui il est censé répondre. Qu’adviendrait de cette entorse ?

La Pros.

Rendez-vous : le 20 juillet!

La 58ème session de l’examen d’Etat pour l’édition 2023-2024, débutée depuis lundi 24 juin dernier rentre dans sa troisième journée, l’avant dernière avant la clôture qui interviendra demain jeudi. Au total, 957.986 finalistes. Sauf imprévu, les résultats seront publiés à partir du 20 juillet prochain alors que la correction des items commence dès le 1er  juillet, soit 72 heures après la fin de ces épreuves.

La Première ministre se donne moins d’un mois, à peu près 23 jours pour le début de la publication de ces épreuves. Un défi à relever par rapport aux années antérieures. Suminwa aura marqué l’histoire s’il parvient à gagner ce pari avant l’épineux problème du social agrippé à la pesanteur de la fluctuation du Franc congolais.

Mais déjà, elle a annoncé la prise en charge par son gouvernement des frais de participation des finalistes du Nord-Kivu. Le secteur éducatif vise à garantir l'accès aux services sociaux de base notamment, en promouvant un système éducatif performant, inclusif et équitable. Un clin d’œil qui ne passe pas inaperçu dans l’opinion. Le programme "Excellentia" de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi vient s’inscrire dans cette logique pour booster l’enseignement en RDC.

Le gouvernement Suminwa, à peine investi, ne cesse de marquer des points dans de grandes actions à impact visible. Hormis le délai record de la publication des résultats de l’examen d’Etat, il y a le lancement des travaux de construction des routes périphériques de Kinshasa à Mitendi, dans la commune de Mont Ngafula. Il s’agit d’une route de 63 kilomètres qui part du terminus Mbudi jusqu’à la rencontre de l’avenue Ndjoku avec le boulevard Lumumba. Un programme ambitieux qui fait penser aux travaux de sauts-de-mouton achevés dans la précipitation après une saga judiciaire qui n’aura été qu’une nébuleuse.

Des rocades qui vont désengorger, certes, la ville-province de Kinshasa mais laissent perplexes de nombreux congolais quant à l’aboutissement et aussi à la qualité desdits travaux. On a vu, à travers la Capitale, des routes qui se sont détériorées peu de temps après  leur réhabilitation. Le drame est que les mêmes entreprises, en toute impunité, ont gagné d’autres marchés à travers le pays si pas dans la Capitale.

Mais pour les rocades, croit-on, il n’en sera pas ainsi. Au deuxième conseil hebdomadaire des ministres du vendredi 21 juin dernier, il a été recommandé à la Première ministre d’instruire le ministre de la Justice de réfléchir sur la mise en place d’un parquet financier ayant pour mission de poursuivre de manière spécifique les infractions de détournement des deniers publics. Cette garantie judiciaire pour sécuriser les fonds engagés dans ces travaux des rocades, peut soulager l’opinion déjà dubitative. « Wait and see!»

La Pros.

Un couperet !

Du 20 décembre 2023 au 17 juin 2024 : près de sept mois depuis les dernières élections en République démocratique du Congo. Les différentes missions d’observation locales ou sous- régionales ont déjà publié leurs rapports. De façon globale, plusieurs parmi elles qui se sont félicitées du déroulement du processus en dehors des écueils inhérents à toute œuvre humaine.

Les institutions issues de ce processus électoral se mettent, peu à peu, en place alors que l’opposition se déchire pour le contrôle du siège de Chef de l’opposition dans l’hémicycle quand le rapport de la Mission d’observation électorale CENCO-ECC est tombée, tel un couperet.

Les catholiques et les protestants reconnaissent ensemble que ces élections générales de 2023 ont connu une campagne électorale très tendue qui n’a pas favorisé le vivre-ensemble. Tout compte fait, c’est ce rapport coupe-gorge qui vient, plutôt, remettre en cause les efforts consentis pour rechercher le véritable vivre-ensemble.

L’aveu du dialogue recherché par une certaine opinion, n’a pas permis à la RDC de se hisser au niveau des Etats stables du continent. Les élections, loin d’être une panacée, auront, tout de même, aidé à doter la République des institutions issues des urnes.

Tout au moins, la RDC aura gagné le pari de respecter le quatrième cycle électoral.

Car,  au-delà de la conjoncture économique décriée à travers le monde, la RDC a su tenir la dragée haute en organisant ce cycle électoral sur fonds propres.

Il en a été de même depuis lors des rendez-vous des élections organisées en  2011, 2018 et 2023  en RDC qui ont été financées entièrement par le Trésor public.

Ceci constitue un atout majeur pour un Etat qui se prépare à fêter son 64èmeanniversaire d’indépendance.   

Cependant, à quoi rime cette longue attente de la CENCO et de l’ECC après que les autres missions aient publié   leurs rapports ?

Point n’est besoin de se perdre en conjectures.

Il est important, cependant, de prendre en compte la bonne foi de ces deux institutions religieuses coulée sous forme des recommandations. 

Au Président de la République, elles ont recommandé d'accroître la mise en œuvre de ses attributions conférées par la Constitution en étant le garant de l’unité nationale et de veiller au respect des lois avant de solliciter son intervention personnelle pour la tenue  des états généraux sur l’organisation des élections en RDC ; au Gouvernement, de prendre le décret actualisant ce plan de sécurisation du processus électoral,  une année avant 2028 afin d’éviter de retomber dans des erreurs du passé et améliorer dans le futur ;  au Parlement, de légiférer sur la suppression ou non de la machine à voter.

La Pros.

Maître de l’arène!

Vital Kamerhe imprime ses marques à cette plénière d’investiture du Gouvernement Suminwa. Visiblement, les membres du bureau de l’Assemblée n’ont pas le même moral. Les propos fermes du Speaker de l’Assemblée nationale n’était pas de nature à faire sourire certains de ses collègues au regard de sa fermeté.

Pour des événements de telle ampleur, les chefs des partis ordonnent la mobilisation de leurs militants. Sous les manches, les mots d’ordre se glissent en vue de faire mal à ses détracteurs par des quolibets. Face à la nuisance d’un groupe de militants apparemment instrumentalisés, Vital Kamerhe a lâché qu’il ne va pas se faire humilier.

C’est un Kamerhe prêt à tout pour faire respecter la République qui a fini par sortir sa grosse artillerie en vue de ramener l’ordre. Dans une prise de parole magistrale, il a demandé aux militants de se taire, faute de quoi, il demanderait à leur leader de les mettre dehors avant de menacer : «Je connais ce petit jeu, si vous continuez à faire honte au Président de la République et au pays tout entier, nous allons interpeller le chef de votre parti et puis ensemble avec les députés nous allons le destituer sur le champ».

Tout est rentré dans l’ordre après ce coup de semonce. Vital Kamerhe a visé les militants du parti de l’ancien Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso, qui étaient installés au  parvis supérieur juste en face des membres du Bureau de l’Assemblée nationale. Cet espace était occupé par les militants des partis de l’Union sacrée, dominés par ceux de la Convention pour la République et la Démocratie (CRD) de l’actuel 2 èmeVice-Président.

Nul n’est besoin de rappeler que les relations en dents de scie entre Vital Kamerhe, Christophe Mboso et Modeste Bahati pour le contrôle du perchoir. Ce dernier a préféré se soustraire de ce combat en se mettant à l’abri. Il a renoncé à son mandat à la députation nationale au profit du Sénat. Ce nouveau positionnement peut lui permettre de jouer sa partition dans la nouvelle redistribution des cartes, loin des tintamarres politiciennes qui avaient ébruité la composition de l’actuel Bureau.

A l’Assemblée, le Président et le 2ème Vice-Président continuent à se regarder en chiens de faïence. Au-delà de l’embellie protocolaire, le parcours de deux personnalités est jonché de plusieurs obstacles. Aujourd’hui qu’il y a un nouveau Speaker, il se doit de commencer par réaffirmer son autorité en vue de faire comprendre qu’il n’y a un roi dans l’arène.

La Pros.

Quid des intrus?

La plateforme présidentielle peine à contenir ses sociétaires. Rien ne rassure que les esprits se sont apaisés véritablement après cette rencontre du vendredi 31 mai dernier. Globalement, les leaders de l’Union sacrée avaient affiché une certaine sérénité. Entretemps, le malaise couve toujours. C’est le drame d’un rassemblement éclectique sans fondement idéologique.

Il est, entre autres, reproché au gouvernement Suminwa d’avoir fait fi du poids numérique des regroupements politiques. Pour ce, le critère fondé sur le principe clé de la répartition des postes ministériels à raison de 10 députés pour un ministère et de 5 à 9 députés pour un vice-ministère, a été foulé au pied. Il y aurait des regroupements de plus de 10 députés qui n’ont obtenu aucun ministère.

Par ailleurs, la Première ministre n’aurait pas pris en compte les listes déposées par les regroupements de l’Union Sacrée préférant nommer des gens qui ne figurent sur aucune liste. Conclusion : des intrus à la place de vrais membres.

Au cours de la rencontre avec le secrétaire général de l’UDPS, les chefs des partis et regroupements de l’Union sacrée ont soumis leurs doléances à l’appréciation du Chef de l’Etat. Les sociétaires lésés espèrent une compensation ou carrément, la recomposition du gouvernement.

La première éventualité est applicable dans une certaine mesure contrairement à celle de revenir sur la composition du gouvernement. Pour la première probabilité, il faut souligner qu’il y a encore la mise en place dans les entreprises et les établissements publics.

Pour ce qui concerne la deuxième hypothèse, il sied de rappeler que les ordonnances du Chef de l’Etat sont irrévocables. Pour rappel, lors de la coalition FCC-CACH, il était demandé à Tshisekedi de revenir sur ses ordonnances pour avoir violé la procédure de nomination notamment, à la Gécamines. Pour le FCC, le Président de la République n’avait pas recueilli l’avis du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui était en déplacement à Lubumbashi et de ministres de tutelle. Conséquence, les heureux promus ne pouvaient pas être investis. Mais, Tshisekedi n’est jamais revenu sur ces ordonnances.

Aujourd’hui, le gouvernement Suminwa a tenu la population en haleine pendant plus de deux mois après 6 mois d’intenses tractations débutées avec l’informateur. La population a fini par se lasser. Ouvrir un nouveau cycle de conciliabules pour la recomposition du gouvernement risque de créer un précédent fâcheux alors qu’on attend les premiers actes du nouvel exécutif.

Augustin Kabuyu se trouve pris entre deux feux surtout de ceux qui attendent du concret à leurs revendications alors que le gouvernement est censé être investi au plus tard avant le 15 juin prochain.

La Pros.

 

Cap sur l’investiture!

C’est, enfin, la fumée blanche à la Cité de l’Union africaine aux petites heures de la matinée du mercredi 29 mai. Seuls les vertébrés de la presse ont résisté à cette épreuve d’attente de la publication du gouvernement. En effet, près de deux mois après la nomination de la Première ministre Judith Suminwa, ce premier gouvernement du deuxième quinquennat de Félix Tshisekedi ressemble à un ménage entre les anciens et les nouveaux.

Cinquante-quatre membres du nouveau gouvernement contre 57 de l’équipe Sama Lukonde. La présence de 18 femmes au gouvernement aura permis à la RDC de redorer l’image de la parité entre hommes et femmes dans les institutions. 32%, on peut se réjouir d’avoir dépassé le seuil tel que édicté dans la Constitution, l’une des promesses du Chef de l’Etat lors de sa campagne électorale.

Parmi les femmes, quatre d’entre elles ont été élevées au rang de ministre d’Etat. Six autres deviennent ministres à part entière. Deux femmes sont nommées ministres déléguées et cinq accèdent à des postes de vice-ministres. Parmi celles-ci, Acacia Bandubola de l’UDPS, des membres de la société civile telles que Léonie Kandolo et des technocrates comme Noella Ayeganagato Nakwipon.

Cependant, au-delà de ce prestige sur la féminisation du gouvernement, les Congolais attendent les résultats. Suminwa n’a pas droit à l’erreur et le temps lui est compté. L’Assemblée nationale s’y prépare en conséquence afin d’éviter tout glissement au-delà du 15 juin prochain sanctionnant la fin de la session ordinaire de la chambre basse du Parlement.

En attendant, la première plénière du bureau de l’Assemblée nationale d’hier, a été axée sur les matières inscrites à la session de mars 2024. Il s’agit de la mise en place des groupes parlementaires, des commissions permanentes et de la commission de sages; de l’examen et adoption du budget de l’Assemblée nationale exercice 2025; de l’Examen et approbation du programme du gouvernement suivi de son investiture et enfin, de l’Examen du réquisitoire du procureur général près la Cour de Cassation aux fins d’instruction.

A un peu plus de deux semaines, si la chambre basse du Parlement parvient à examiner tous les points surtout ceux en rapport avec l’investiture du gouvernement et la levée des immunités du député Nicolas Kazadi alors ministre des Finances impliqué avec François Rubota en tant que ministre du Développement rural ainsi que l’ancien ministre Guy Mikulu dans le dossier des lampadaires et des forages, ce sera des signaux positifs de rupture avec l’impunité.

La Pros.

Lassitude !

Tout le monde en a marre. Le suspense a tellement duré qu’on a fini par se lasser. S’il était donné aux Congolais de rependre le vote de 2023, personne ne donnerait une nouvelle chance aux élus actuels qui ont suffisamment démontré qu’ils se battent pour leur survie politique et le positionnement de leurs membres de famille. En effet, après la patience observée dans les consultations de l’informateur, on a cru en terminer avec l’avènement de la Première ministre dont la nomination est intervenue le 1er avril, jour symbolique du Poisson d’avril.

Depuis lors, celle sur qui toute la République a jeté des fleurs, se trouve comme prise dans la nasse de la majorité censée pourtant la soutenir. Les querelles de positionnement et de leadership refont surface. Tout le monde veut faire partie du gouvernement.

Personne, cependant, ne veut s’assumer. Tout donne l’impression qu’il n’y a pas blocage alors que la difficulté est bien réelle. L’espoir semble peu à peu s’effriter. Judith Suminwa risque de ressembler à une copie-collée de ces prédécesseurs.

Les pesanteurs qui ont retardé la composition du ticket de l’Union sacrée à l’Assemblée nationale jusqu’à l’élection et l’installation du bureau définitif, hantent le gouvernement. Ceux qui ne sont pas parvenus à se caser au bureau de la chambre basse du Parlement, donnent l’impression de prendre leur revanche sur le gouvernement. Sans nul doute, ce même scenario des complications politiciennes ne va pas épargner le bureau définitif du Sénat avant d’évoquer les mandataires des entreprises publiques etc.

Entretemps, la République tourne au ralenti. Plus qu’une vingtaine de jours pour la clôture de la session de mars, le 15 juin prochain. Les députés qui ont déjà inscrit l’investiture du gouvernement à l’ordre du jour, se tournent les pouces. Si rien n’est fait dans ce délai, il faut envisager une session extraordinaire alors que les caisses de l’Etat sonnent creux. L’impératif de la guerre de l’Est oblige de serrer la ceinture.

Malheureusement, la réduction du train de vie des institutions n’est nullement évoquée à l’Assemblée nationale où l’on promet de soigner les députés aux petits oignons alors que les fonctionnaires et les autres couches sociales continuent à broyer du noir.

L’Union sacrée que tout monde cloue au pilori dans cette calamité, doit prouver qu’elle travaille pour le bien de la population plutôt que de ressembler à un « conglomérat… » Il ne faut pas prêter le flanc à ceux qui pensent que les mêmes figures qui ont trahi les Présidents Mobutu, Kabila et Joseph Kabila sont aux manœuvres pour couler avec Félix Tshisekedi. Nul n’est besoin de rappeler le sort desdits prédécesseurs.

La Pros.

 

 

Après l’euphorie!

48 heures après l’élection et l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale, le plus dur est à venir. La population attend de Kamerhe des signaux forts après le bilan mitigé de la dernière législature. Les émoluments des députés ont entamé les relations des élus et leurs électeurs qui restent convaincus que les députés se battent pour leur propre gain. Depuis l’aveu et démenti autour de 21.000$USD, les commentaires vont bon train dans l’opinion. Tout récemment, on a parlé de 50.000$USD pour les députés et des montants astrologiques pour les membres du bureau en plus des avantages leur octroyés. Ce, alors que le petit peuple broie du noir.

Kamerhe se trouve désormais entre le marteau et l’enclume. D’un côté, la population qui attend une nouvelle gouvernance de cette Chambre du Parlement et de l’autre côté, les députés qui attendent le retour de l’ascenseur après avoir porté Kamerhe au perchoir.

En outre, Christophe Mboso aura légué à son successeur l’épineux dossier de demande, par le Procureur Général de la République près la Cour de cassation, de la levée des immunités de trois membres du gouvernement en l’occurrence : Nicolas Kazadi en charge des Finances, François Rubota pour le Développement rural et son prédécesseur Guy Mikulu. Ils sont soupçonnés de détournement de fonds publics et de corruption en rapport avec un marché de construction de forages d'eau censés améliorer l’accès à l’eau potable des populations rurales.

A titre conservatoire, le Procureur près la Cour de cassation a interdit aux trois ministres de quitter le territoire congolais en attendant les résultats de l'enquête sur les irrégularités constatées dans la passation et l'exécution dudit marché.

L’annonce de l’ouverture d’une enquête judiciaire a soulevé beaucoup de passions dans l’opinion nationale jusqu’à ce que Mboso décide de bloquer la levée des immunités desdits ministres impliqués dans ces malversations financières.  Conséquence, le Parquet est bloqué. Entretemps, l’opinion nationale se pose des questions sur la suite de ces dossiers croyant que l’action du PGR n’était que de la poudre aux yeux.

Un autre dossier brûlant sur la table de Kamerhe après des émoluments ostentatoires des députés. Le successeur de Mboso a demandé aux élus de la Chambre basse du Parlement de compter sur lui. Que cette législature soit celle de stabilité institutionnelle, celle des réformes pertinentes… mais aussi celle d’équité et de justice.

L’opinion attend donc des réponses à ces préoccupations majeures après avoir été élu avec 371 voix sur 407 votants.

La Pros.

 

Le bout du tunnel?

Une semaine qui se veut décisive après 5 mois de léthargie. Après l’élection de Félix Tshisekedi pour un nouveau quinquennat le 20 décembre dernier, Augustin Kabuya a été désigné informateur pour identifier la nouvelle majorité au Parlement. Le 1er avril, la Première ministre a été nommée. Dans l’opinion on a cru que l’informateur avait balisé le chemin. Loin s’en faut! La cheffe du gouvernement a tout recommencé en reprenant les consultations avec la classe politique selon les critères qu’elle s’était fixés. Entretemps, l'Assemblée nationale gérée par un bureau d'âge depuis plus de trois mois, subissaient, elle aussi, le poids des pesanteurs politiques qui ne lui a pas, non plus, facilité la tâche.

Aujourd’hui, on peut désormais considérer qu’il y a une certaine lueur d’espoir qui pointe à l’horizon avec la présentation du nouveau ticket de la majorité pour les différents postes du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Rien ne va plus bloquer, assure-t-on. Les discussions avec les chefs des partis et regroupements politiques entamées le week-end dernier ont permis de lever les équivoques afin de répondre aux préoccupations exprimées par le Chef de l’Etat.

La semaine dernière, le Président de la République a recommandé au Présidium de l’Union sacrée de rééquilibrer son ticket à ce bureau, en tenant compte de la représentativité nationale, surtout en alignant un candidat de la Grande province Orientale qui, jusque-là n’a pas été représentée.

Avec ce nouveau coup de pouce, le bureau provisoire pourra organiser l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Cette étape va boucler la mission assignée au bureau Mboso qui va passer le maillet à Vital Kamerhe pour le perchoir du bureau définitif. Il y a finalement lieu de lâcher un ouf de soulagement après cette dure épreuve. Ainsi, le gouvernement devant être investi par l’Assemblée nationale, peut déjà s’apprêter à se présenter devant les députés.

C’est l’occasion pour la Première ministre de présenter son programme du gouvernement axé sur les engagements de campagne du Chef de l’Etat qui a, entre autres, promis de Créer plus d’emplois;  Protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change ; Assurer avec efficacité la sécurité des populations et de leurs biens ; Poursuivre la diversification de l’économie ; Garantir plus d’accès aux services sociaux de base et ; Renforcer l’efficacité des services publics.

C’est le petit peuple qui a payé le lourd tribut des caprices de politiciens avec des problèmes de survie qui s’est aggravée sur toute la ligne.

La Pros.

Image

Download Our Mobile App

Image
Image