La résolution de la crise en République Démocratique du Congo devient, de plus en plus, hypothétique au niveau de la sous-région. Toutes les têtes couronnées africaines qui s'y sont investies, se sont découragées par la tournure que les évènements prennent sur le terrain.
Le principe de cessez-le-feu convenu entre toutes les parties dans le cadre de l'Accord de Luanda a été intentionnellement violé par le Rwanda. Par ailleurs, le cessez-le-feu unilatéral décrété par les RDF/M23, a été littéralement remis en cause par leurs propres initiateurs. Le tout dernier, celui adopté à Dar es-salaam est systématiquement en train d'être violé au Sud-Kivu essentiellement par la partie rwandaise et ses supplétifs qui poursuivent des affrontements.
Visiblement, tout le monde semble démissionner face à l'entêtement de Kigali. Seuls les prélats catholiques et protestants restent convaincus d'une issue heureuse à leur démarche alors que tous les signaux sont au rouge. Avec le staff dirigeant de l'AFC/M23, ils ont recueillis de simples déclarations de bonne foi même si ces derniers ont promis de faire parvenir à leurs interlocuteurs leurs revendications dans un bref délai.
Que peut décider ces derniers sans au préalable consulter le Rwanda? Les pères spirituels ont annulé leur déplacement de Bruxelles où ils étaient censés rencontrer les membres de l'opposition de la diaspora. Mais déjà, le PPRD a fait savoir qu'il n’avait pas besoin d'un dialogue qu'il a conditionné à la démission préalable de Tshisekedi.
La complexité de la crise congolaise dépasse le continent. Visiblement, aucun pays africain ne veut se mettre sur le dos une prise de position contre le Rwanda. L'Afrique du Sud, le Burundi, le Tchad... sont les seuls à braver cette hypocrisie des pays africains.
En attendant, la présidence de l'Union africaine va changer des mains dès aujourd’hui vendredi 15 février à Addis-Abeba. Le Président angolais, médiateur désigné de l’UA dans la crise entre la RDC et le Rwanda, a annoncé qu’il va céder ce rôle de médiateur à quelqu’un d’autre.
Le processus de Luanda a été vidé de sa substance par le sommet entre l'EAC et la SADC. C'était vraiment cela le souhait de Kigali qui a bien jouer le jeu avec la complicité de pairs de l'EAC, en l'occurrence William Ruto. Mais il n'est pas, pour autant, sorti de l'auberge.
Le Parlement européen a, pour la première fois, levé l'option dans une résolution que le Rwanda cesse toute ingérence en RDC, y compris l'exportation de minéraux extraits des zones contrôlées par les rebelles du M23 avant de demander aux États membres de l'Union européenne et aux institutions financières internationales de geler l'aide budgétaire directe au Rwanda.
Par ailleurs, les élus européens ont appelé la Commission et les pays de l'UE de cesser leur assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises pour éviter de contribuer directement ou indirectement à des opérations militaires abusives dans l'Est de la RDC. De plus en plus, on semble évoluer vers la concrétisation des sanctions.
La Pros.
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