La République Démocratique du Congo poursuit son offensive sur le front judiciaire et n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Plusieurs procédures judiciaires sont en cours pour maintenir la pression sur le pouvoir de Kagame. Déjà demain à Arusha en Tanzanie, le Rwanda sera appelé à comparaitre à la Cour africaine des droits de l'homme. Il s'agit pour Kigali de justifier les violations massives des droits de l'homme sur la partie du territoire congolais sous son contrôle.
La RDC a bien ficelé son accusation et les preuves des tueries de masse, viols, déportation des populations de leurs milieux d'origine pour en faire carrément des déplaces... Kigali, en trois de décennies d'agression en RDC, n'a pas connu autant de pressions.
Le Gouvernement congolais, à l'initiative de ce procès, s'appuie sur les éléments des preuves recueillis auprès du Conseil National des droits de l'homme ainsi que les organismes locaux et internationaux des droits de l’homme. Pour la journée d'aujourd'hui, sans nul doute, l'audience va procéder à l'indentification du Rwanda, principal accusé avant de se prononcer sur la recevabilité de la plainte.
C'est dans ce registre que l'Ouganda paie le prix après la guerre de 6 jours à Kisangani contre l'armée rwandaise. Kampala est obligé de débourser plusieurs milliers de dollars pour indemniser les victimes. En attendant, il s'est engagé à construire une route reliant le poste frontalier de Kasindi à partir de cette partie Est de la RDC jusqu'en territoire ougandais.
Entretemps, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale a intensifié ses investigations sur les crimes présumés commis en République Démocratique du Congo depuis janvier 2022, en particulier dans la province du Nord-Kivu. Face à l’escalade des violences à Goma et ses environs, elle appelle à une coopération accrue pour recueillir des informations et preuves concernant les exactions perpétrées contre les civils et les casques bleus.
Pour sa part, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté une résolution ordonnant la création d’une mission d’établissement des faits et d’une commission d’enquête indépendante sur les violations des droits humains dans l’Est de la RDC. Cette initiative vise à documenter les exécutions sommaires, les violences sexuelles et l’exploitation illégale des ressources naturelles, tout en appelant le M23 et l’armée rwandaise à cesser leurs actions hostiles.
Quand l'occupant se comporte en terrain conquis, il en résulte toujours des violations massives des droits de l'homme. Même les abus commis par ses supplétifs du M23 retombent sur la responsabilité de Kigali. Le fait de s'en prendre aux casques ne passe jamais inaperçu aux Nations Unies. Le Rwanda payera un lourd tribut, surtout qu'il se trouve, de plus en plus, isolé en dehors de l'EAC qui tente de lui jeter une bouée de sauvage.
La Pros.