Guerre RDC-Rwanda : les Kinois mobilisés comme jamais auparavant derrière les FARDC !
Après l'annonce de la présence des rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise dans la ville de Goma, toutes les activités ont été paralysées, ce mardi 28 janvier à Kinshasa. Pas de transport en commun, chaque congolais tenant à la main un rameau en signe de tristesse. Les rares véhicules sortis très tôt le matin ont été obligés de placer un rameau ou une fleur pour éviter les menaces des Kinois en colère.
C’est presque dans toutes les 24 communes de la capitale, que les écoles n'ont pas fonctionné. Les élèves ont été retenus chez eux, d'autres qui s'y étaient déjà rendus, se sont vus renvoyer par leurs autorités. Au complexe scolaire Boboto, situé dans la commune de la Gombe, les enseignants sont assis seuls dans la cour observant la panique dans la rue.
Au marché Matete, deuxième de la capitale en termes de grandeur, pas d'engouement comme d'habitude, comme c'est le cas au marché Tomba, réputé pour la vente des matériels électriques et de construction. Sur les avenues, on constate une agitation totale, des habitants se sont regroupés et debout discutant sur ce qui se passe dans l'Est du pays.
Sur l’avenue de l’Université, arrêt Intendance, les véhicules de transport en commun se font rares, seules les motos font le transport. Les écoles proches de l’Intendance, telles que le Groupe Scolaire du Mont-Amba et le Collège Saint-Esprit ont libéré le peu d’élèves qui étaient venus assister aux cours ce matin. Pas de manifestation express de la population sur ce tronçon jusqu’aux environs de Rond-point Ngaba.
Au niveau du rond-point Huileries, la présence policière est renforcée. Les véhicules de transport en commun, à l’exception des motos, sont peu visibles. Toujours sur huileries, mais cette fois à l’entrée de la RTNC 2, des pneus sont brûlés sans empêcher la circulation des véhicules et des piétons. Des barricades sont également signalées à hauteur du rond-point Bokassa.
Alors que Kinshasa a affirmé le contrôle de quelques positions à Goma par l'armée et les Wazalendo, l'adresse du Président de la République, annoncée par Vital Kamerhe lundi à la sortie d'une réunion interinstitutionnelle, reste très attendue par les Congolais.
Soutien aux FARDC et dénonciation de l'agression rwandaise
Cette mobilisation vise à manifester la solidarité des Kinois avec les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri, confrontées à l’insécurité liée au M23 et à l’implication présumée du Rwanda. Des tracts distribués la veille affichaient des slogans tels que :
"NON à l’agression de notre pays par le Rwanda de Paul Kagame"
"NON au massacre des Congolais"
"NON au pillage de nos minerais".
« Nous voulons montrer notre soutien à nos compatriotes de l’Est et encourager nos Forces armées dans leur lutte », a déclaré un manifestant à Limete, un quartier situé dans l'est de Kinshasa.
La police, quant à elle, était fortement déployée, notamment autour de l'ambassade de France, où un groupe de motocyclistes portant des rameaux tentait de manifester.
Alors que la journée avançait, la tension restait palpable dans plusieurs zones de Kinshasa. La mobilisation reflète une colère croissante face à la situation dans l'Est du pays, où les FARDC continuent de combattre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Scènes de pillage…
Selon le communiqué du Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Daniel Bumba, ‘‘Jamais dans l’histoire de ce pays, l’on a vu des milliers de jeunes exprimer spontanément et avec une telle ferveur leur demande de s’enrôler massivement dans l’armée pour défendre notre souveraineté. Pour ceux qui ne l’auront pas compris : le Congo est un et restera indivisible’’. Et de poursuivre : ‘‘Maintenant, ma responsabilité du Gouverneur de la ville capitale me commande de déplorer des dérives recensées en marge de ces manifestations avec des scènes de pillage et des blessés. Le rôle des autorités nationales et provinciales est d’assurer la sécurité des biens et des personnes sans aucune distinction. Concernant les ambassades qui ont été vandalisées, la volonté derrière qui avait consisté à passer le message à la communauté internationale est légitime mais les moyens utilisés n’étaient pas appropriés. Afin d’éviter l’extension et la multiplication des actes condamnables et ainsi de préserver l’ordre public, j’ai décidé d’interdire jusqu’à nouvel ordre, dès maintenant, toutes les manifestations sur l’ensemble du territoire de Kinshasa sous quelque forme que ce soit’’.
Et de conclure : ‘‘Notez bien qu’il ne s’agit nullement de mettre un terme à l’expression de la colère des Congolais face à l’agression rwandaise ou de leur soutien aux FARDC et à leur commandant suprême. La liberté d’opinion, d’expression et de manifestation est garantie par la constitution et elle ne sera jamais remise en question’’.
Jackson Mutamba