L’inquiétude qui couvait le ciel du Qatar après trois semaines des discussions pour le retour de la paix à l’Est, s’est enfin dissipée. Le plus important, c’est de garder le cap. Tous les partenaires s’en félicitent, à commencer par le pays hôte, l’Emirat du Qatar.
Par son ministère des Affaires Etrangères, Doha a salué les avancées du dialogue entre le Gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC avant que le conseiller du Premier ministre qatari a exprimé, à son tour, sa satisfaction face à ce qu’il qualifie d’« efforts de collaboration prometteurs ».
Partenaire influent dans cette crise à l’Est, le Qatar joue son va-tout dans l’Est congolais. Par sa réputation pour ses médiations à travers le monde, la RDC est la première expérience dans cette partie orientale de l’Afrique. Le défi est de taille là où les différentes puissances feignant de jouer aux sapeurs-pompiers étaient de véritables pyromanes dans une situation qui a déstabilisé la RDC pendant une trentaine d’années.
Au moins, pour cette fois-ci, l’espoir est permis. Le pouvoir de Kigali, le véritable maitre du jeu dans cette cette instabilité de l’Est, croupit sous les sanctions américaines et des européennes. C’est une grande première depuis l’avènement de Kagame au pouvoir. Les effets se font déjà sentir pour ce pays qui doit sa survie à la perfusion économique de la Communauté Internationale.
Doha qui paraît comme l’artisan majeur dans la résolution de cette crise, bénéficie de l’appui américain qui a eu à dépêcher un émissaire de Trump dans la sous-région mais surtout d’avoir réitéré que l’intégrité de la RDC doit être respectée et les troupes rwandaises doivent se retirer de la RDC. Les terres rares à la base du conflit depuis trois décennies, se sont transformées en instrument de restauration de la paix.
Doha et Washington s’intéressent aux potentialités économiques de la RDC. Pour ce, il faut commencer par pacifier la région pour attirer les investisseurs. En attendant, l’Europe semble tenue à l’écart autant que l’opposition congolaise et la médiation de l’Union africaine.
Pour le nouveau médiateur de l’Ua dans cette crise en RDC, l’équation se complique davantage. Il semble subir les évènements plutôt que de mener le jeu. L’enjeu est trop important pour le circonscrire au niveau sous-régional.
C’est aussi l’occasion pour l’Ua de se montrer à la dimension de son influence. Le pourrissement de la situation à l’Est de la RDC depuis trois décennies est la preuve que les africains ne sont pas encore capables de s’assumer. L’Afrique reste minée par des guerres en son sein qui fragilise son unité.
Pros.
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