Après le démenti musclé de la présidence et de la DGM, Enfin, Matata Ponyo à Bunia

L’ancien premier ministre Augustin Matata est arrivé depuis hier dimanche 18 juin à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri soit, 24 heures après la première tentative. Au pied de l’avion, il a été accueilli par le maire de la ville. Des sources proches le chairman du Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Matata Ponyo est allé compatir avec les victimes de l’Ituri. Pour rappel, plus d’une quarantaine des personnes ont été tuées dans la nuit du 11 au 12 juin 2023 dans le site des déplacés de Lala dans le territoire de Djugu, en Ituri. Ce massacre est attribué aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).
En attendant, la présidence de la République et la direction générale des migrations(DGM) ont, samedi 17 juin dernier, réagi aux accusations de l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Le porte-parole du chef de l’Etat, Tina Salama a, dans sa mise au point dans son compte tweeter, indiqué : « C’est avec regret que nous avions suivi les allégations de M. Matata contre la Présidence de la République. Il faut préciser que ces questions ne relèvent pas de la Présidence et il le sait pertinemment ».
Le porte-parole du chef de l’Etat appelle Matata Ponyo à trouver ses raisons de campagne ailleurs que d’utiliser le nom de la présidence de la République, pour se victimiser.
Les autorités de la Direction générale des migrations qui filtrent toutes les entrées et sorties des passagers notamment, à l’aéroport de Ndjili, ne sont pas allées dans le dos de la cuillère pour réaffirmer que : «La DGM n’a posé aucun acte pour empêcher à Matata Ponyo de voyager. Il s’est présenté en retard à l’aéroport et n’a pas voulu se plier aux formalités d’usage ».
Et d’ajouter : « Il n’y a aucune interdiction contre lui » avant de poursuivre : « s’il remplit les formalités mais, surtout s’il arrive à l’heure, il voyagera normalement ».
Enjeu électoral ?
Matata a été Premier ministre en République démocratique du Congo de 2012 à 2016 avant de se déclarer candidat à la prochaine élection présidentielle sous la bannière du LGD. Il a affirmé samedi 17 juin dernier qu’il était empêché de voyager, sur ordre de la Présidence de la République.
«Sans aucune norme professionnelle et sans aucun respect revenant à un parlementaire, la carte d’identité du sénateur a été saisie par les agents de la DGM », affirmait Augustin Matata sur Twitter. Il a enchainé dans un autre tweet que « le président du Sénat BAHATI et le procureur général Jean-Paul Mukolo, ont été instruits par la haute hiérarchie pour attendre la fin de la session ordinaire afin de permettre au Bureau du sénat de l’Union sacrée de lever mes immunités de manière illégale».
A quelque six mois des élections, l’opposition, représentée essentiellement par le quatuor, et l’Union sacrée ne se font pas de cadeau. Les deux plateformes se cherchent des occasions pour discréditer l’autre. C’est de bonne guerre dès lors que le processus électoral en République démocratique du Congo devient irréversible.
Emma Muntu
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