Deuxième édition du cadre de concertation sur l'agenda "genre, droits des femmes et des filles’’, AFIA MAMA : Jacques Djoli alerte sur la nécessité d’une mobilisation contre les violences sexuelles faites aux femmes en temps des conflits !

La violence sexuelle liée aux conflits est un crime contre l'humanité et constitue un génocide, en vertu du droit international, menaçant la sécurité internationale et collective, non sans entraver l'instauration d'une paix durable. Elle a des répercussions sur la santé physique, sexuelle, reproductive et mentale des victimes. Pour commémorer cette journée liée à l'élimination des violences sexuelles en temps de conflit, la structure "AFIA MAMA", en collaboration avec l'Assemblée nationale avec l'appui financier de l'ambassade de France, a organisé, mercredi 2 juillet 2025, la deuxième édition du cadre de concertation sur l'Agenda genre, droits des femmes et des filles.
Cette cérémonie a connu la participation de différentes personnalités. Notamment, le Rapporteur de l'Assemblée nationale, le professeur Jacques DJOLI, la Rapporteure adjointe Dominique Munongo Inamizi, la représentante de la ministre du Genre Famille et Enfant, les ambassadeurs de la France et Norvège, les différentes structures de la société civile, ainsi que d'autres personnalités de marque.
Prenant la parole au nom du Président de l'Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, le Rapporteur Jacques Djoli Eseng'ekeli a, dans son discours d'ouverture, peint un tableau sombre du traitement de la femme pendant les conflits armés. Chiffres à l'appui, le professeur Jacques Djoli a démontré que plus de 53% des femmes font l'objet de propos injurieux de la part de leurs partenaires masculins, 39% sont victimes des coups et blessures, 27 % des femmes sont victimes de pratiques coutumières néfastes en ce qui concerne les violences commises sur les femmes pendant les conflits armés.
"Seulement l'année 2009, 99,2% des femmes sont victimes de violence pas en temps des conflits armés et seulement 0,8% hommes sont victimes de ces violences. Mais face à ce déséquilibre, les réponses institutionnelles n'ont pas manqué. Malgré les efforts, la femme, qui a le statut de mère, continue à subir de crime, au moment où la RDC célèbre ce 65ème anniversaire de l'indépendance. Historiquement, la RDC est née dans la violence. De 1960 en 1965, c'était les rébellions ; de 1965 en 1970, le pays a connu une période de restructuration drastique des droits et libertés, avec plusieurs moments des violences, y compris vis-à -vis de la femme ; de 1990 en 1997, nous avons connu une très grande transition tumultueuse, et qui va aboutir à l'adoption de la Constitution de Sun-City. Mais, il y a eu des guerres entre 1997 et 1998. Nonobstant les accords de Lusaka, Pretoria et d'autres, la femme reste toujours la grande victime de ces conflits armés, avec des exécutions sommaires, mutilations, des rapports sexuels incestueux, malgré plusieurs dispositions constitutionnelles qui protègent la femme à ces multiples violations, en l'occurrence l'article 11, 63 et, particulièrement, l'article15 de la Constitution.
Néanmoins, les accords signés depuis 2009 pour mettre fin aux conflits armés, le tout récent, et celui du 27 juin 2025, auquel nous saluons la vigilance constance du chef de l'État et de son Gouvernement. Derrière tous ces accords, il faut que l'Assemblée nationale puisse mettre des mécanismes de non répétition de ces conflits armés, afin d'éliminer les violences sexuelles faites aux femmes en temps des conflits", a indiqué le Porte-parole de la Chambre basse du Parlement.
Juste après le discours d'ouverture prononcé par le Rapporteur de l'Assemblée nationale, la directrice exécutive de AFIA MAMA, Annie Mondi a brossé un tableau sombre de violence sexuelle en temps des conflits en RDC. Pour la directrice de AFIA MAMA, les survivants de ces violences sexuelles attendent de ce cadre de concertation, des engagements clairs et sincères au niveau de l'Assemblée nationale, avec des lois votées et appliquées, les contrôles renforcés, une présence sur terrain et un engagement politique durable.
Présent à cette activité, l'ambassadeur de la France en RDC pense que ce type de dialogue est essentiel pour mobiliser les acteurs clés et, particulièrement, le pouvoir législatif sur les en jeux et le renforcement des mécanismes de protection et de prise en charge des victimes. Cette journée commémorative de l'élimination des violences sexuelles en temps des conflits rappelle avec force les souffrances incommensurables endurées par des victimes et invite les décideurs à redoubler d'efforts pour mettre fin à ces atrocités.
Signalons que plusieurs thèmes liés à l'élimination des violences sexuelles en temps de conflit ont été abordés par plusieurs panelistes, lors de la deuxième partie de cette cérémonie.
La Pros.
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