Lutte contre la corruption, modernisation des centres pénitenciers… , RDC : Patrick Muyaya et Guillaume Ngefa annoncent des mesures fortes pour redresser l’appareil judiciaire !

De retour à Kinshasa après leur participation à la 60ème session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève, le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa Atondoko, et le Ministre de la Communication et Médias, et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ont tenu hier mercredi 17 septembre 2025, dans la soirée, un briefing de presse, à la Radiotélévision Nationale Congolaise. Cet exercice de redevabilité a porté sur les priorités du gouvernement dans le secteur judiciaire et sur le front de la lutte contre l'impunité, avec de nouvelles actions envisagées contre les auteurs de crimes graves dans l'est de la RDC. Au cours de son intervention, Guillaume Ngefa a énuméré une série de mesures destinées à redresser la justice congolaise, élaborées notamment après sa tournée dans différents centres pénitentiaires du pays.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a d'abord planté le décor en soulignant la détermination de l'exécutif.
‘’Le Gouvernement suit de près tout ce qui passe dans l’est, les violations de droits de l’homme. Et envisage de faire une riposte sur le plan judiciaire. Et le nouveau Ministre de la Justice est un expert en matière de droits de l’homme. Il va mener cette bataille au nom du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et ce dans le cadre du programme du gouvernement de la Première Ministre Judith Suminwa qui place la Justice parmi les secteurs clés pour le développement de la RDC’’.
Guerre à la corruption dans l'appareil judiciaire
Prenant la parole, le Ministre d'Etat Guillaume Ngefa a affirmé que sa priorité absolue était la lutte contre la gangrène de la corruption qui ronge l'appareil judiciaire.
‘’Il y a beaucoup de cas de corruption. Il y a un déficit et aussi les normes de l'administration et les mauvaises conditions carcérales pour les individus. Tout ça fait que les conditions propices pour créer et avoir une justice indépendante, crédible, restent à améliorer.
Et mon rôle politique qui s'inscrit dans la politique du gouvernement d'abord, en termes de priorité, je crois que je dois d'abord lutter contre la corruption. La corruption, c'est vraiment une priorité. Et pour lutter contre la corruption dans le secteur de la justice, je dois collaborer et travailler avec le Conseil Supérieur de la Magistrature. Lors de ma première réunion avec le Conseil Supérieur de la Magistrature, j'ai souligné la question de la corruption dans le secteur de la justice. Et je me suis rendu compte, après l'explication donnée, c'est qu'il y a une corruption à la magistrature qui existe. Il y a déjà des sanctions qui ont été prises. Donc il faut des sanctions. Et quand on parle de la corruption dans le secteur de la justice, ce n'est pas seulement les Magistrats, c'est la chaîne judiciaire. Et quand je parle de la chaîne judiciaire, il s'agit des avocats. Il s'agit du personnel, des greffiers, des secrétaires, des parquets, des huissiers’’.
Renforcement de l'Etat de droit et amélioration des infrastructures
La deuxième priorité, selon le Garde des Sceaux, est de consolider l'Etat de droit, ce qui passe par une meilleure répartition des infrastructures judiciaires et pénitentiaires sur le territoire national, adapté au découpage administratif actuel de 26 provinces.
‘’La deuxième priorité pour nous, c'est le renforcement de l'état des droits. Vous savez, quand il y a des erreurs judiciaires, nous avons préparé, en collaboration avec le conseil supérieur de la magistrature, une cartographie, qui parle des besoins de justice. Parce que, comme vous le savez, les premières juridictions qui ont été créées, y compris les prisons, c'était les prisons à l'époque où les provinces, c'était les anciennes provinces. Aujourd'hui, on a 26 provinces. Donc, du coup, lorsqu'on crée des nouvelles provinces, il n'y a pas d'infrastructure. Par exemple, en ce qui concerne les prisons, les prisons des districts sont devenues aujourd'hui des prisons des provinces. Donc, la capacité d'accueil ne correspond pas aujourd'hui à ces jeunes.’’
Lutte contre l'impunité des crimes dans l'Es
Enfin, le Ministre Ngefa a adopté un ton ferme concernant la situation sécuritaire et judiciaire dans l'Est du pays, annonçant une nouvelle ère de poursuites contre les auteurs de crimes de guerre, sans exception. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d'enquêter sur les massacres de Kishishe.
‘’Troisième priorité, je l'ai dit, c'est l'amélioration des conditions de détention. C'est assez rare, je ne reviens pas parce que, comme je l'ai dit, les situations étaient très inacceptables.
Je vais donner des instructions pour que l'on ouvre une enquête pour toutes les personnes. Vous savez, ce que j'ai remarqué, c'est que on n'a pas été courageux, comme Etat, de poursuivre les crimes qui sont commis par les troupes rwandaises. Ce que nous avons fait, c'est poursuivre les autres personnes, mais pas les troupes rwandaises. La première chose va être que, le plus rapidement possible, que la justice ouvre une enquête sur les crimes qui ont été commis dans le territoire.
Je pense aussi au massacre à Kishishe. Et ça, ça ne peut pas rester sous silence. Nous avons des Magistrats qui sont compétents pour ouvrir une enquête. Mais ce que nous devons faire, c'est donner des moyens à nos procureurs pour qu'ils puissent ouvrir des enquêtes, parce qu'il s'agit des enquêtes assez complexes, qui nécessitent une certaine expertise, qui nécessitent aussi expertise dans la manière de collecter des informations, et ainsi de suite. C'est pour cette raison-là qu'aujourd'hui il est établi que des crimes graves ont été commis dans le territoire national, attestés par les gens qui ont compris le récent rapport avec experts de l’ONU. Les crimes ont été commis’’, a conclu Guillaume Ngefa, Ministre d’Etat en charge de la Justice.
La Pros.
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