RDC : la démocratie pour laquelle Patrice Lumumba et Mzee Laurent-Désiré Kabila ont sacrifié leurs vies de nouveau au fond du caniveau !

(Par Dr. Prof Antoine Roger Lokongo)
Dr. Prof Antoine Roger Lokongo
Patrice Emery Lumumba
Mzee Laurent-Désiré Kabila
Deux titres de deux articles parus dans deux grandes publications belges récemment, mettant en avant « une élection de façade » en RDC, ont été synchronisés sous forme de question-réponse comme par accord. Tout d’abord, le titre de l’article de Jean-Claude Mputu, Congolo-Belge je présume, publié en ligne sur BELGICATHO, un blog de réinformation proposé par des laïcs catholiques belges, a été formulé sous forme d’une question, notamment : « Le Congo n’est pas digne de la démocratie ? « Trois jours plus tard, c’est Hubert Leclercq qui publie son édito dans La Libre Belgique/Afrique et formule son titre sous forme d’une réponse catégorique à la question déjà posée par Jean-Claude Mputu trois jours plutôt : « Non, le Congo n’est pas digne de la démocratie », titre-t-il. Je vous recommande d’aller sur Google pour tirer ces deux articles, les lires et y déceler le contraste vous-mêmes.
Là où je veux en venir, c'est que de tels articles insultent notre dignité en tant que pays et peuple certes car ils ne font que manifester l’idiosyncrasie coloniale occidentale en général et belge en particulier à notre égard. Dire que le Congo n’est pas digne de la démocratie c’est traiter tous les Congolais de sous-hommes, encore qu’il faut définir la sorte de démocratie dont il s’agit. Celle dictée par l’occidentalisme ?
En effet, Dominique de Villepin définit l’occidentalisme comme « l’idée que l’Occident qui a pendant cinq siècles géré les affaires du monde va pouvoir tranquillement continuer à le faire ». Cela y compris en soutenant des régimes dictatoriaux en Afrique comme ceux de Museveni et de Kagame pour envahir et piller les richesses du Congo pour le compte des « occidentalistes » et pour leur propre compte et utiliser le butin ainsi accumulé pour balkaniser le Congo avec la complicité des décideurs Congolais.
Qui oubliera qu’avant l’arrivée des Européens, nos sociétés, nos empires et nos royaumes étaient dirigés sur base du consensus et par conséquent très démocratiques ? En effet, le chef ne décidait pas seul. Au Royaume Kuba par exemple, toutes les tribus mais aussi les femmes étaient représentées au gouvernement.
Mais, si l’on est arrivé là où on est arrivé, si nous sommes devenus la risée du monde entier, jusqu’à être considérés comme des animaux, ce qui se justifie par de tels titres de la Libre Belgique/Afrique, c’est parce que Felix Tshisekedi, en organisant des élections chaotiques et falsifiées pour s’octroyer un deuxième mandat et ainsi se maintenir au pouvoir, vient de plonger notre jeune démocratie au fond du caniveau, au fond du gouffre; et vient de planter le dernier clou dans le cercueil de la démocratie congolaise, comme Mobutu l’a fait après l’assassinat de Patrice Lumumba.
En effet, comme par coïncidence, le fils de l’auteur du Manifeste de la N’sele, en séjour dans la région natale de Patrice Lumumba même, n’y a-t-il pas déclaré sans vergogne que « le Congo est mort il y a déjà longtemps » ?
Quel contraste avec Patrice Lumumba qui, dans sa dernière lettre à son aimable épouse Maman Pauline Opango a écrit et je cite : « Ma foi reste inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi, je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté… Des millions des congolais n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres». Fin de citation.
Quel contraste avec Mzee Laurent Désiré Kabila qui a déclaré dans son allocution aux Congolais de Libreville en 1999 que, et je cite : « Moi je n’ai pas de chef. Mon seul chef c’est mon peuple !». Fin de citation. Par-là, il a réaffirmé la définition simple de la démocratie : pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple.
Patrice Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila avaient une même et seule vision : « NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO ET LE PEUPLE !». Qu’on se le dise !
Pour paraphraser Patrice Lumumba, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que même si la poubelle de l’histoire est tellement grande, elle ne peut pas contenir tous les présidents Africains anciens et présents fantoches de l’impérialisme.
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