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Royaume-Uni : les recours de migrants menacés d’expulsion au Rwanda classés, après l’abandon de ce projet controversé

Royaume-Uni : les recours de migrants menacés d’expulsion au Rwanda classés, après l’abandon de ce projet controversé


Le nouveau premier ministre Keir Starmer a confirmé dès le lendemain de son élection l’abandon du projet des conservateurs d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement sur les côtes anglaises. Le gouvernement rwandais a, lui, déclaré que l’accord ne prévoyait pas la restitution des fonds.

Le premier ministre britannique Keir Starmer à Downing Street, à Londres, le 9 juillet 2024. CHRIS J RATCLIFFE / REUTERS

Trois migrants qui avaient déposé des recours devant la justice britannique contre leur expulsion au Rwanda ont vu leur dossier classé mardi 9 juillet, le nouveau premier ministre Keir Starmer ayant abandonné ce projet controversé.

Les recours de ces demandeurs d’asile devaient être étudiés à partir de mardi devant la Haute Cour de justice à Londres. Mais l’audience, prévue initialement sur au moins quatre jours, a duré à peine une heure. L’avocat du ministère de l’intérieur, James Eadie, a déclaré que les recours étaient « entièrement réglés ».

Les demandes des migrants « seront examinées d’une manière compatible avec la nouvelle politique d’asile du nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. Or, cette politique « ne prévoit pas d’expulsions vers le Rwanda ».

Keir Starmer, devenu premier ministre vendredi après la victoire des travaillistes aux élections législatives, a dès le lendemain confirmé l’abandon du projet des conservateurs d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement sur les côtes anglaises. Le projet est « mort et enterré », a-t-il déclaré samedi lors d’une conférence de presse.

Un projet « gadget »

Keir Starmer a de nouveau qualifié de « gadget » ce projet annoncé il y a deux ans par Boris Johnson, alors premier ministre, et conservé par Rishi Sunak, qui l’avait même érigé en priorité. Le gouvernement conservateur voulait démarrer les expulsions de migrants dans la première quinzaine de juillet, malgré la controverse suscitée par cette politique.

A l’automne 2023, la Cour suprême du Royaume-Uni avait jugé ces expulsions illégales vis-à-vis de la loi internationale, estimant que le Rwanda ne pouvait pas être considéré comme un pays sûr pour les demandeurs d’asile.

Lundi, le Rwanda a déclaré « prendre note » de la décision du nouveau gouvernement britannique d’abandonner « l’accord de partenariat pour la migration et le développement économique ». Dans le cadre de cet accord, le Royaume-Uni a déjà versé environ 240 millions de livres sterling (284 millions d’euros) au Rwanda.

« Le remboursement de l’argent n’a jamais fait partie de l’accord »

« Cet argent ne sera utilisé que s’ils [les migrants] viennent. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons le rendre », avait assuré en janvier le président rwandais Paul Kagame, interrogé au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Mais le gouvernement rwandais a ensuite précisé qu’il n’avait « aucune obligation » de le faire.

Mardi, le gouvernement rwandais a finalement déclaré que l’accord ne prévoyait pas la restitution des fonds. « L’accord que nous avons signé ne stipulait pas que nous devrions rendre l’argent. Que ce soit clair, le remboursement de l’argent n’a jamais fait partie de l’accord », a dit le porte-parole adjoint du gouvernement Alain Mukuralinda, à la télévision d’Etat sur les côtes anglaises.

Il a déclaré que le Royaume-Uni avait contacté le Rwanda et demandé un partenariat, qui a fait l’objet de « discussions approfondies ». « L’accord a été soumis aux tribunaux, et il a même été amendé après les résultats des tribunaux », a-t-il déclaré. « Il a été soumis au Parlement et est finalement devenu un traité entre les deux pays. Un traité prévoit une clause de sortie. »

(Le Monde avec AFP)

 

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