Mystérieuses épidémies en RD Congo, Santé : l'OMS enquête sur un possible empoisonnement

Une série de maladies inexpliquées en République Démocratique du Congo fait l'objet de nombreuses spéculations sur leur origine. Ces épidémies mystérieuses pourraient constituer des cas d'empoisonnement, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
D'étranges pathologies posent question en RD Congo. Parmi les hypothèses avancées, un empoisonnement massif lié à l'eau. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dépêché mi-février une équipe d'experts sur le terrain.
Plus de 1 300 cas et 60 décès ont été recensés depuis le début de l'année dans plusieurs villages de la province occidentale de l'Equateur. L'OMS a affirmé que la zone de Bolamba avait enregistré 12 personnes atteintes, dont huit sont décédées en janvier.
En février, 158 cas ont été recensés et 58 personnes sont mortes autour de Basankusu. Et la semaine dernière, 141 personnes sont tombées malades dans cette même zone, sans qu'aucun décès n'ai été signalé à ce jour.
Les premières victimes - trois enfants de moins de cinq ans tombés malades après avoir mangé une carcasse de chauve-souris - ont été identifiés dans le village de Boloko entre le 10 et 13 janvier. L'OMS indique que ceux-ci sont morts dans les 48 heures après avoir déclaré les premiers symptômes.
Le ministère congolais de la Santé a déclaré qu'environ 80% de tous les patients recensés partagent des symptômes similaires, notamment "la fièvre, les maux de tête, les frissons, la transpiration, la raideur de la nuque, les douleurs musculaires, les douleurs articulaires multiples et corporelles, un écoulement nasal ou des saignements du nez, la toux, les vomissements et la diarrhée", pour évoluer ensuite vers une fièvre hémorragique.
Ces multiples foyers infectieux ont suscité de nombreuses spéculations médiatiques, alors que le pays, frappé par un grave conflit dans l'Est, a subi de multiples épidémies, dont plusieurs flambées de Mpox.
Mais les cas mystérieux "ressemblent beaucoup plus à un épisode de type toxique", a déclaré Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l'OMS, lors d'une conférence de presse vendredi à Genève.
Il a rapporté que les tests menés sur place excluaient des fièvres hémorragiques de type Ebola ou Marburg. Selon les autorités locales, c'est la contamination d'un point d'eau qui serait en cause.
"Manifestement, à l'origine de tout cela, on dirait une histoire d'empoisonnement", a insisté M. Ryan. Cela, pour lui, pourrait tout autant impliquer un produit chimique qu'une bactérie ou un virus tels ceux à l'origine des méningites.
L'affaire rappelle un précédent épisode fin 2024. Une série de décès étaient d'abord apparus sans explication dans le Sud-Ouest du pays. Ils avaient finalement été attribués à des cas de malaria et d'infections respiratoires, aggravés par la malnutrition.
Le pays reste confronté à de nombreux "décès et maladies provoqués par de multiples facteurs dans une population vulnérable", a déclaré M. Ryan. "Dès que l'on est certain qu'il ne s'agit pas d'un nouveau virus qui menace le monde entier, plus personne ne s'y intéresse", a-t-il regretté.
De TV5MONDE AFP
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