La Presse congolaise de nouveau frappée : Adieu cher aîné Veron Kongo !
Veron Kongo, membre de la rédaction d’Econews de notre estimé confrère Faustin Kuediesala et ancien des journaux Elima et Le Potentiel, nous a quittés mardi 28 mars 2023, à l’âge de 74 ans, après quelques jours d’internement à l’Hôpital de Kintambo. Il appartenait à la crème intellectuelle sortie du célèbre Collège de Mbanza-Mboma, dans la province du Kongo Central. La presse congolaise vient de perdre un journaliste qui a passé plus d’un demi-siècle à collecter et traiter des informations, un exercice à la fois risqué et passionnant, qui peut ouvrir à son auteur les portes de la prison, ou lui offrir les fleurs de la gloire.
S’il y a un petit témoignage à faire au sujet de celui que je suis en droit d’appeler «cher aîné », c’est celui de mon bref passage, au sein de la rédaction du journal Elima de l’Editeur Essolomwa Nkoy Ea Linganga, sous ma double casquette de stagiaire et de collaborateur extérieur dans les années 70. En effet, j’étais arrivé pour la première fois en août 1974 au siège de ce quotidien, sis 3ème Rue Limete, quartier industriel, en diagonale de la station- service Shell ( qui n’existe plus), non loin du boulevard Lumumba, pour un stage académique de deux mois, sous le label de l’ISTI (Institut des Sciences et Techniques de l’Information), actuellement IFASIC ( Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication).
Je faisais partie du même ticket que mon aîné Bongi Diana (2ème Licence/journalisme) qui ira prester à la RTNC à la fin de ses études- que le Coordonnateur José Kisungu Kiambi avait aiguillé vers la rubrique de «politique étrangère», qu’animaient Bolombo Atengolo, Owandjankoy Lokolakonge et Kiekie Mwane Ngebay, tandis qu’en ce qui me concerne, frais émoulu du 1er graduat, j’étais placé dans la rubrique sportive, sous l’encadrement de Nyangombe Ohilila Muswamba ( Rédacteur en chef adjoint) et Malonga Bouka ( Secrétaire de rédaction), dans une équipe composée de Ntukani Nzuzi Musenda, Seke Lukombo, Bakeba Ba Kitoko, Kalonji Kabasele Muboyayi, Kitemona Nsilu et Dikima Tshitenge.
Pendant trois ans (1974, 1975 et 1976), j’avais presté à la fois comme stagiaire et collaborateur extérieur. C’était suffisant pour faire la connaissance de tous les membres de la rédaction dont Veron Kongo qui signait ses articles sous la vague de «l’Authenticité» par Kongo Luzayamo Nzundu. Il faisait alors partie de la rubrique «Nation» que supervisait Angelo Mobateli, et dans laquelle se retrouvaient Mputu Toko Dingani, Mafina Swana, Luizi Mpongo Nyongo, Swana, Nzinga Nsingi. Journalistes sportifs et ceux de la rubrique «Nation», partageaient des salles voisines dans le long couloir de la rédaction.
La familiarité était telle qu’il était difficile, à un élément extérieur, de faire la différence entre « chefs », « quados », collaborateurs extérieurs et stagiaires. Bien qu’il soit mon ainé de 4 ans, kongo Luzayamo Nzundu était parmi les confrères avec qui je devisais régulièrement, grâce notamment aux bons offices d’Angelo Mobateli, l’homme qui semait la bonne humeur à travers toute la rédaction. Le courant de sympathie né à partir des années 70 est resté intact au fil des années, au point que notre proximité s’est maintenue et même accrue après son départ d’Elima pour Le Potentiel, et particulièrement durant la période 2004-2006, quand il « gérait » la communication pour le compte d’Eva Mwakasa, alors ministre des Transports.
Que l’âme de Véron Kongo repose en paix.
Jacques Kimpozo Mayala
Tiré du journal Le Phare