Retraçant l'histoire coloniale du Congo, Kinshasa : la pièce théâtrale ‘’Congo Jazz band’’ présentée au public !
Les amoureux de l’art dramatique ont passé des moments émouvants et d’immense découverte, à l’Institut français de Kinshasa, à la Gombe, à l’occasion de la présentation de Congo Jazz band, une pièce de théâtre qui retrace profondément l’histoire coloniale de la RD. Congo. L’Ambassadeur de la République française en poste à Kinshasa a, personnellement, participé à cette présentation qui s’est déroulée sous une atmosphère détendue.
Œuvre du dramaturge français d'origine algérienne Mohamed Kacimi, Congo jazz band est une véritable merveille qui se veut pédagogique. Elle revisite l’histoire de la RDC, en tant que propriété privée du Roi des Belges, avant 1908, jusqu’à remonter à l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, au lendemain de l’indépendance du pays.
Lors de la cérémonie de présentation, il a été démontré par le metteur en scène congolais David-Minor Ilunga et sa troupe théâtrale « théâtre du fleuve », le rôle que peut jouer la musique particulièrement la rumba et le jazz dans la mémoire africaine. Il s'agit notamment comme moyen de résistance culturelle et de préservation de celle-ci.
« C’était passionnant et émouvant ! », telle est l'une de réaction entendue, émanant d’un jeune spectateur à la fin du spectacle. Sur place, enfants, parents, activistes culturels ont manifesté un réel enthousiasme pour cette pièce déjà présentée en France où elle a été aussi écrite, il y a 5 ans.
Un silence absolu ponctué de fous rires a caractérisé l’activité, mais aussi des discussions entre public les acteurs. Une première étape du travail qui intéresse et amène à se poser des questions, alors qu'il ne s'agit pas encore du spectacle proprement dit.
David-Minor Ilunga, le metteur en scène de la pièce, a expliqué que l'intégralité du travail sera présentée entre les mois de septembre et octobre à Kinshasa. Mais, dans l’entre-temps, le travail va se poursuivre entre juillet et août au centre Wallonie Bruxelles.
« Moi personnellement, j’ai toujours eu envie de raconter l'histoire de mon pays. C'est ce qui m'intéresse de plus en plus dans ma démarche artistique. Le seul problème est que, parfois, on a toujours pas de conditions à la fois psychologiques et physiques d'écrire sa propre histoire, c'est toujours bien quand quelqu'un d'autre s'en empare, et donc c'est qui m'a intéressé dans cette pièce c'est de voir Mohamed s'en emparer et parler de ce qui nous concerne, et qu'effectivement plusieurs ne connaissent pas », a déclaré David Minor Ilunga.
Donc, a-t-il renchéri, on pallie un peu à un déficit historique, pas parce que les congolais n’ont pas mais parce que beaucoup ne lisent pas, combien de personnes ont lu par exemple, le livre du professeur Ndaywel Isidore.
«Pour le citoyen lambda, c'est toujours important de lui apporter les connaissances qu'il n'avait pas », a-t-il conclu.
Pour sa part, l'auteur de la pièce théâtrale Mohamed Kacimi, est revenu sur les motivations réelles du choix porté sur l’histoire de la RD. Congo pour réaliser son œuvre, lui qui, pourtant, n’est pas congolais.
« J’ai écrit ce texte parce que je pense que c'est important que la colonisation soit au centre du débat de la jeunesse », a t-il déclaré. Selon lui, en tout cas, l'histoire coloniale au Congo est la plus intéressante qui puisse exister en Afrique.
Christian Musungayi