Joseph Kabila, pour le compte du Front Commun pour le Congo (FCC) et Moïse Katumbi, de Ensemble pour la République, se sont rencontrés hier jeudi à Addis-Abeba, en Ethiopie. Une rencontre diversement interprétée par la classe politique surtout, par l’opposition qui peine à circonscrire véritablement les contours de ce rendez-vous dans un pays étranger sans les marques respectives de leurs partis.
Le directoire du FCC sera ravi de la rentrée en scène de Joseph Kabila. Mais, l’euphorie risque d’être de courte durée. Cette ancienne plateforme présidentielle est restée pendant le 1er quinquennat de Félix Tshisekedi, après la rupture de la coalition Cach-FCC, sans un leadership au regard de la nouvelle donne.
Sénateur à vie, Joseph Kabila s’est tout de même présenté au Sénat pour une plénière. C’était la liesse dans le camp du FCC. Après, plus rien. Kabila s’est muré, par la suite, dans son silence assourdissant. Toutes les tentatives de l’associer dans une quelconque initiative de sa plateforme dans le cadre de l’opposition, étaient vouées à l’échec. L’autorité morale du FCC, comme s’il avait tourné le dos à la politique ou au FCC pour s’occuper de ses affaires privées.
Contre toute attente, on apprendra qu’il préparerait sa thèse de doctorat. Les supputations vont bon train dans le microcosme politique. Le présidium du FCC qui semblait perdre toute connexion avec son leader, s’était déterminé de rester actif sur le terrain. Il va se résoudre d’engager la plateforme sans trop compter sur son autorité morale jusqu’à ce que survint cette rencontre de la capitale éthiopienne.
Le communiqué de presse sur cette rencontre donne l’impression d’un texte rédigé par des acteurs qui sont vraiment loin de la réalité congolaise face à l’agression récurrente de l’Est de la République Démocratique du Congo. Ils n’évoquent pas l’agenda arrêté par l’opposition localement à savoir, des manifestations de grande envergure pour contrer le projet de Tshisekedi de modifier la Constitution. Juste des condamnations cosmétiques. Les deux leaders se contentent d’exprimer leur opposition catégorique à toute tentative de réforme constitutionnelle dans les conditions actuelles.
Qu’est-ce-qui adviendra après ? Joseph Kabila, va-t-il regagner sa tanière ou c’est vraiment la rentrée politique. Sinon cette rencontre ne servira à rien si Moïse Katumbi et Joseph Kabila ne regagnent pas le pays pour s’associer aux autres dans les actions de rue.
En attendant les réactions de l’opposition, on croit savoir que l’Ecide de Martin Fayulu autant que les autres leaders de l’opposition, doivent s’indigner de ne pas être associés à cette rencontre d’Addis-Abeba. Martin Fayulu qui s’identifie comme « le président élu » et le candidat désigné de l’opposition, va-t-il apporter son soutien à cette rencontre qui réduit la grande opposition en la personne de ces deux leaders ? Telle est la question !
La Pros.