L’UDPS demeure prisonnière des querelles de repositionnement entre les deux ailes opposées. Si la veuve de Tshisekedi a eu à peser de tout son poids afin d’éviter l’hécatombe du samedi 7 septembre dernier, le feu est loin d’être éteint. Le climat d’animosité qui a élu domicile dans tous les deux camps ne saurait taire les divergences entr’eux. Le camp de Déo Bizibu qui avait déjà affûté ses armes, s’apprêtait à prendre, de force, le contrôle du Quartier Général de l’UDPS alors que Augustin Kabuya avait promis une résistance farouche.
Au-delà de cette embellie entre les deux secrétaires généraux de l’UDPS autour de Maman Marthe, le problème demeure entier. Tout le monde attend désormais le retour de la haute autorité du parti présidentiel pour des orientations tendant à mettre fin à cette crise de leadership. La solution à l’UDPS passe absolument par Félix Tshisekedi.
Même après la rencontre avec Maman Marthe, Augustin Kabuya continue de se considérer comme le secrétaire général de l’UDPS. La preuve, lors de son appel au calme aux combattants, il a reconnu que dans toute famille il y a toujours des problèmes avant de présenter ses excuses à la suite des égarements de l’aile dissidente.
Déo Bizibu, le successeur désigné de Kabuya par la Convention démocratique du parti (CDP) pour 6 mois, considère que Kabuya doit se conjuguer au passé. En réalité, la vitalité démocratique dont le choc d’idées devait faire jaillir la lumière, se transforme à un duel des fauves. N’eut été la médiation de Maman Marthe, il y avait risque que l’UDPS bascule dans la violence.
Cependant, tous les deux camps opposés aspirent à la paix. C’est la manière d’y parvenir qui diffère selon qu’on est proche de Kabuya ou de Bizibu. Le Chef de l’Etat avait pourtant promis un retour imminent à la paix au sein dudit parti. Tout le monde a désormais les yeux rivés sur Tshisekedi qui demeure l’autorité de référence.
Entretemps, la session budgétaire de septembre s’annonce. La crise à l’UDPS empêche le parti présidentiel à y réfléchir étant donné que les querelles entre les deux ailes dissidentes semblent prendre le dessus sur des questions importantes de la nation. Si rien n’est fait, les députés de l’UDPS vont rentrer à l’Assemblée nationale, le 15 septembre prochain, en ordre dispersé. Chacun s’opposant systématiquement aux propositions de l’autre camp.
Malheureusement, l’opposition ne saurait nullement tirer profit de cette situation se trouvant elle aussi en lambeaux. Chaque parti d’opposition œuvre pour sa propre chapelle. C’est comme cela que la proposition de dialogue de Martin Fayulu peine à s’enraciner de peur de lui faire la part belle. Le principe est qu’il vaut mieux échouer ensemble plutôt qu’un parti triomphe.
La Pros.