Après la rencontre avec l’AFC/M23 à Goma, Monseigneur Donatien Nshole : ‘’La solution à cette crise n’est pas militaire’’
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La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) ont rencontré hier, mercredi 12 février 2025, les responsables du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) à Goma, au Nord-Kivu, dans le cadre de leur démarche visant à mettre en place un pacte pour la paix et le vivre-ensemble. Sur place, la CENCO et l’ECC ont affirmé vouloir écouter toutes les revendications qui alimentent le conflit dans l’Est de la RDC en vue de mettre en place des solutions durables.
Vers un pacte social pour le vivre-ensemble en RDC
‘’L’année 2025 c’est l’année de la paix. Notre priorité c’est la paix. Voilà pourquoi, nous sommes venus les exhorter aussi, les écouter et en même temps écouter la population, savoir comment vivent les gens. Je salue l’accueil qui nous a été réservé. L’AFC/M23 représenté par Corneille Nangaa nous a expliqué les raisons de leur agir. Ce n’est pas à moi de le dire parce que je ne suis pas leur porte-parole. A ce stade, je peux dire qu’en les écoutant, nous avons été motivés davantage de travailler dans le sens du pacte pour la paix. On a compris qu’il y a beaucoup de choses qui pourront être réglées si les congolais se mettaient autour d’une table. C’était aussi l’occasion de partager avec eux les préoccupations des congolais sur la peur de la balkanisation, l’exploitation illicite des matières premières. Nous avons eu des réponses assez rassurantes qui ne sont pas dans la dynamique de la balkanisation ou de l’exploitation illicite des richesses. Ils nous ont expliqué comment cela passe dans ce domaine-là. C’était aussi l’occasion de faire le plaidoyer pour la réouverture de l’aéroport et du port, mais aussi pour obtenir l’arrêt de la guerre le plus tôt possible parce que nous restons convaincus que la solution à cette crise n’est pas militaire’’, a expliqué, au terme de la rencontre avec le M23 et l’AFC, Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
Mobilisation dans la sous-région
Pour sa part, le Révérend Eric Nsenga, Porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), a rassuré sur la nature de la démarche des églises catholique et protestante dans la situation de l’Est du pays. Il a indiqué que la CENCO et l’ECC ont prévu d’étendre leurs consultations jusqu’aux Chefs d’Etat de la région pour avoir une large adhésion dans la dynamique de la restauration d’une paix durable en RDC.
‘’Il était important pour nous de discuter froidement avec les acteurs qui sont ici sur place pour prodiguer des conseils et montrer à quel point la paix est une nécessité incontournable. Nous sortons de cette audience très satisfaits dans la mesure où nous avons convergé nos vues sur la nécessité de la paix… Même les acteurs qui sont ici ont compris que les armes ne donnent pas la paix si les hommes ne décident pas de s’asseoir et discuter. C’est ce qui nous donne l’assurance. C’était aussi pour nous l’occasion de faire parvenir le message de la population congolaise. Il y a beaucoup d’inquiétudes sur ce qui se fait. Les uns parlent de la balkanisation, les autres parlent des crimes de masse. Donc, il était important pour nous de nous approcher d’eux, mais aussi de voir la réalité. Nous allons rentrer pour continuer notre périple parce que la mission pastorale. C’est la première étape de cette mission : recueillir les avis, écouter toutes les parties impliquées. Il n’y a pas que l’AFC/M23, il y a aussi des Chefs d’Etat de la région que nous avons prévu de rencontrer’’, a explicité le Révérend Eric Nsenga…
La CENCO et l’ECC pour la cohésion nationale
‘’Nous avons reçu les organisations de femmes à Kinshasa. La perspective reste ouverte pour toute autre organisation, surtout au niveau des provinces, singulièrement ici à Goma. La femme, les enfants, les vieilles personnes sont une priorité par rapport à notre démarche. Ici, nous ne parlons pas encore dialogue. Nous sommes à l’étape d’écoute. Nous sommes en train d’écouter toutes les parties prenantes, les acteurs clés ou les personnes ressources qui peuvent enrichir la réflexion que nous mettrons ensemble autour d’une dynamique nationale pour que les congolais réfléchissent. Quand viendra le moment de discuter ou de participer, ces différents groupes de femmes qui ont été reçues et celles qui seront reçues, pourront avoir l’occasion de participer à une forme de discussion. Ici, rien n’est prévu au préalable. Dans notre démarche, nous n’avons pas encore écrit un pacte parce que nous savons que les gens disent que nous avons écrit le pacte. Nous avons proposé l’initiative, voilà pourquoi nous approchons toutes les parties. Nous avons commencé à Kinshasa. Là, c’est l’étape extérieure. A part Goma, nous allons voir l’extérieur du pays et nous rentrerons à Kinshasa pour faire l’écho de la première étape. Et, nous annoncerons les étapes suivantes’’, a rassuré, enfin, de son côté, le pasteur Eric Nsenga.
La Pros.