Retrait progressif de la Monusco : le feu-vert de l’ONU
La République démocratique du Congo a, enfin, eu le ‘’OUI’’ de l'Organisation des Nations Unies sur le départ de la MONUSCO de son territoire. Dans la déclaration du président du Conseil de sécurité des Nations Unies dont l'extrait était lu le lundi 23 octobre 2023 par le Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula, qui co-animait un briefing presse en direct de la Radiotélévision nationale congolaise avec son collègue de la communication et médias, porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, il a été convenu au niveau des Nations Unies que les éléments de la mission onusienne en RDC et tous les effectifs de la mission vont quitter de manière accéléré, progressif et responsable le sol congolais à partir de décembre 2023.
Le ministre des affaires étrangères a, d’emblée, restitué ce qu’a été l’essentiel de sa mission à New York, les discussions avec les responsables de l’ONU sur le départ de la MONUSCO du sol congolais. «Nous avons été à New York, mandaté par le Chef de l’Etat et le Gouvernement de la République, nous avons travaillé pendant une semaine, nous avons pris des contacts avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (Russie, Grande Bretagne, Etats-Unis, France et Chine), nous avons eu des contacts aussi avec les trois pays africains qui nous représentent comme membres non permanant : le Gabon, le Mozambique et le Ghana sans compter d’autres membres. Le Chef de l’Etat lui-même a fait une adresse assez forte à la 78è session de l’Assemblée générale des Nations Unies et il a parlé du retrait. Nous avons rencontré aussi Monsieur Jean-Pierre Lacroix et nous avions le même entendement de ce que nous devons faire et de la manière dont la MONUCO doit partir», a restitué le VPM Lutundula.
Selon le ministre des affaires étrangères, les Nations Unies sont totalement partantes du retrait de la MONUSCO de la RDC. Cela peut s’expliquer, dit il, de par la réponse du secrétaire général de l’ONU au Président Tshisekedi lors de la 78è session de l’Assemblée générale des Nations Unies disant : « Vous avez demandé que la MONUSCO parte, moi je vous dis que je suis prêt à m’en aller », propos repris par le VPM Lutundula.
Plus loin, Christophe Lutundula est revenu sur le travail conjoint effectué par la RDC à travers le ministère des affaires étrangères et les Etats Unis d’Amérique via l’ambassadeur Xénon. « Nous avons encore travaillé, moi à partir d’ici, l’ambassadeur Xénon et son équipe à partir de News York pour avoir la déclaration du président du Conseil ».
Dans la déclaration du président du conseil des nations unies, il est écrit concernant la MONUSCO que «le Conseil prend bonne note du rapport daté du 2 août 2023 que le secrétaire général des Nations Unies lui a présenté conformément au paragraphe 44 de sa résolution 2666/2022 ainsi que de la lettre émanant de la lettre du Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula Pen’Apala, en date du premier septembre 2023 sur le retrait accéléré de la MONUSCO à partir de la fin de 2023. Le conseil se dit prêt à décider d’ici à la fin de 2023 de l’avenir de la MONUSCO et de son retrait progressif et durable et des mesures concrètes, réalistes à prendre en priorité pour mener à bien ce retrait. Le Conseil encourage le gouvernement congolais et l’ONU dans le cadre du groupe de travail conjoint composé du Gouvernement, de la MONUSCO et de l’équipe des pays des Nations Unies à élaborer d’ici novembre, en coordination avec les parties prenantes concernées et en s’inspirant des efforts déployés pour réviser le plan commun de transition et conformément aux quatre jalons retenus dans la version actualisée, à savoir : la sécurité, la protection des civiles, l’appui aux élections et le programme de désarmement et de démobilisation de relèvement communautaire de stabilisation, un plan de désengorgement complet et des propositions sur la chronologie du retrait progressif et ordonné des contingents de la MONUSCO. La réduction progressive des effectifs de la Mission, la définition des modalités pratiques du transfert graduel des responsabilités, l’élaboration du plan opérationnel de mise en place du retrait et la définition des tâches devant être accomplie dans le cadre de la transition de la mission».
Ce qui reste à faire
D’ici le 15 novembre 2023, la RDC, d’un coté, et la MONUSCO, d’un autre, vont entamer l’étape de la proposition des plans de retrait de la MONUSCO. Notamment, le plan de désengorgement, de la modalité pratique des activités accomplies par la mission onusienne que la RDC va continuer, l’élaboration de la réduction progressive des effectifs de la MONUSCO, élaborer un document programme qui montre comment l’ensemble des dispositifs que la MONUSCO va commencer à partir et enfin, préciser ce que la MONUSCO fera pendant son retrait notamment, dans la sécurité, la protection des civiles, l’accompagnement du Gouvernement congolais dans son programme de PDDRCS etc.
La Pros.