Entre absence de vision et tâtonnement des élites politiques pour l’électrification : La RDC signe un nouveau protocole d’accord sur INGA 3 qui inquiète WAKISHA
LETTRE OUVERTURE DE LA CAMPAGNE WAKISHA AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Kinshasa ; Mercredi 22 Mai 2024
Entre absence de vision et tâtonnement des élites politiques pour l’électrification : La RDC signe un nouveau protocole d’accord sur INGA 3 qui inquiète WAKISHA
La campagne WAKISHA constate que la vision du Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshilombo pour le secteur de l’énergie et particulièrement pour la valorisation du potentiel énergétique que dispose notre pays est inconstante. Une vision inconstante teintée des nombreux tâtonnements pour surmonter le défi de l’accroissement du taux d’accès à l’électricité pour le renforcement du développement du tissu économique de la RDC.
En effet, l’Agence pour le développement et la promotion du Projet Grand Inga (ADPI-RDC), a parrainé le jeudi 9 mai 2024, à Kinshasa, la signature d’un nouveau protocole avec une Société de droit Nigériane, Natural Oilfied Services Ltd (NOFLS en sigle). Celle-ci mènerait des études techniques, environnementales, sociétales et financières pour la construction d’une des phases du projet Grand Inga qui produirait une capacité minimale de 7.000 mégawatts. Cette étape serait suivie par la construction d’une fonderie d’aluminium d’une capacité de 8 millions de tonnes par an, et un terminal portuaire pour faciliter l’importation des équipements et des matières premières.
Natural Oifield Services Ltd est une société intégrée de pétrole et de gaz basée au Nigeria qui, selon son site web, agit en partenariat avec le Nigérian Petroleum Development Compagny Ldt (NPDC), une société du groupe de la Nigérian National Petroleum Corporation (NNPC). Sur base de recherches préliminaires, il semble que la société n’aurait pas d’expérience dans la construction des centrales hydroélectriques.
WAKISHA rappelle que dans les six dernières années, la RDC a :
- Signé un « Accord de développement exclusif du projet Inga III » le 26 octobre 2018 avec un consortium sino-espagnol pour la construction d’une centrale de 110.00 Mégawatts ;
- Signé un Accord avec le groupe Allemand EVAGOR pour la construction d’Inga et la production de l’hydrogène vert ;
- Signé, le 16 septembre 2020, la « Convention relative au développement d’industries Vertes Substantielles en RDC » avec la société australienne Fortescue Future Indistries construction de toutes les phases d’Inga, le barrage de Mpioka et celui de Matadi (environ 70.000 Mégawatts), destinés à la production d’hydrogène vert en vue de son exportation ;
- Et aujourd’hui le protocole d’accord avec Natural Oified Service Ltd sui rallonge la liste d’un passé ténébreux des intentions du développement du potentiel Grand INGA sans une réelle évaluation technique du projet et de son impact.
Il est essentiel que les institutions du pays mettent un terme aux exhibitions publiques de signatures de protocoles d’accord qui s’avèrent dénuées de suivi et d’impact.
L’heure est à la conception rigoureuse d’un intégré visant au développement des ressources énergétiques. Un tel plan devrait s’inscrire dans une stratégie claire favorisant l’électrification du Congo par le biais des énergies renouvelables et décentralisées, répondant ainsi aux besoins réels et durables de notre population en matière d’énergie.
Avec l’augmentation des températures dans les villes de la République et que la pauvreté énergétique s’accentue, la campagne WAKISHA est vivement préoccupé et dit sa crainte du fait que le présent protocole d’accord risque d’être une initiative qui rallonge la liste des projets sans avenir comme le projet WESTCOR, BHP Billiton, AECOM et EDF et tant d’autres initiatives.
Le gouvernement devrait plutôt mettre l’emphase sur :
1. Une planification énergétique efficace en République Démocratique du Congo qui tient compte de divers aspects tels que la durabilité, l’efficacité et la sécurité et les besoins énergétiques (domestiques et industriels) de la RDC. Cela nécessite une analyse approfondie des demandes actuelles et futures en énergie à travers l’ensemble du pays et même dans la région d’Afrique centrale.’’
2. La diversification du mix énergétique et une capitalisation accrue sur les sources d’énergie renouvelables (telles que le solaire, l’éolien, l’hydroélectrique, et la biomasse) pour garantir la stabilité de l’approvisionnement, et pour développer un système énergétique plus durable, résilient et adapté aux défis futurs. ;
3. L’amélioration de l’efficacité énergétique du pays, en mettant en œuvre des technologies et des pratiques qui réduisent la consommation d’énergie, comme l’isolation des bâtiments, les systèmes de gestion de l’énergie, et les appareils à haute efficacité énergétique.
4. Le renforcement des infrastructures, par la modernisation du réseau électrique pour améliorer sa fiabilité, pour intégrer les énergies renouvelables, et promouvoir l’autoconsommation à travers des micro-réseaux et des systèmes de stockage d’énergie.
5. L’élaboration des politiques énergétiques claires et stables qui encouragent les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies d’efficacité énergétique, tout en assurant une tarification équitable de l’énergie.
6. La transparence dont la publication de tout contrat de projets énergétiques publics et la bonne gouvernance dans la passation des marchés publics dans le secteur énergétique, y compris la mise en place de procédures transparentes et équitables d’appel d’offres ouvertes.
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