Regards virés vers la 4ème République, RDC : Marie-Josée Ifoku prône la Kombolisation !
Ancienne Gouverneure de la Tshuapa, puis Candidates aux deux derniers scrutins présidentiels en RDC (2018 & 2023), Marie-Josée Ifoku était l’invitée de l’émission « Le Débat au Féminin », samedi 30 novembre 2024, sur les antennes de la radio Top Congo. Intervenant sur l’épineuse question de la révision ou du changement de la Constitution, la Présidente du parti Alliance des élites pour un nouveau Congo, a livré son opinion sans complaisance, ni parti pris politique, les regards étant virés vers le changement de l’actuelle Constitution sous le prisme de la Kombolisation, son projet de gouvernance, gage de la 4ème République dont elle prône depuis quelques années.
A propos du projet du Chef de l’Etat de modifier la Constitution, la Présidente de l’Alliance des élites pour un nouveau Congo (ANC) rappelle comme annoncé lors des campagnes de 2018 et 2023 qu’il faille mettre fin à la prédation par la Kombolisation, le balai politique congolais, en allant à la Renaissance d’un Etat dont la 1ère est intervenue lors de l’Etat Indépendant du Congo a imprimé à son actif un esprit de prédation. Cela a prévalu jusqu’en 1960. L’ANC propose d’aller à la 4ème République qui passe par une nouvelle Constitution.
Marie-Josée Ifoku, tout en état d’accord, elle pense qu’il faut une nouvelle Constitution étant donné que la révision ne pourra rien apporter. Mobutu a revu et Kabila a fait la même chose en 2011. La révision n’apportera pas grand chose. Pour elle, le problème n’est nullement le texte mais l’état d’esprit qui donne naissance à cette République.
Et de rappeler que l’Etat indépendant du Congo était en faveur des Etats présents à la Conférence de Berlin et les Républiques qui sont nées après, étaient pour les intérêts d’un groupe de gens. Mais aujourd’hui, a-t-elle insisté, il s’agit de donner naissance à une nouvelle République qui sera congolaise où la majorité de Congolais vont participer pour avoir une Loi fondamentale congolaise qui définit d’où nous sommes, où nous somme et où voudrions nous aller ?
En ce qui concerne les acteurs qui doivent élaborer cette nouvelle Constitution, elle assure que pour aller dans le processus d’un nouvel Etat, il faut créer un cercle qui va permettre l’accès des hommes sérieux qui ne viennent pour leurs propres intérêts. Et d’insister avec la présence de plusieurs congolais en l’occurrence, les anciens, les hommes, les personnalités de la société civile… en vue de donner naissance à une Loi qui nous ressemble, qui tient compte de notre identité et de nos richesses pour le gérer pour le bien-être de tous les Congolais.
Ceux qui ont été à la base de cette Constitution, sont les premiers à se chamailler. A titre d’exemple, elle a indiqué qu’elle ne peut comprendre que l’on soit née d’une mère congolaise et qu’après on perde la nationalité congolaise alors qu’on n’a pas perdu ses parents congolais. Un débat sur la nationalité à revoir.
Le Sénat est une copie du Sénat qui n’a rien de congolais. Près de 108 sénateurs payés alors qu’ils ne servent à rien. A la nouvelle Constitution, plutôt d’avoir un Sénat, il faut un Conseil des sages qui ont un certain âge, une certaine expérience… qui n’ont rien à perdre mais tout à donner au Congo. Par exemple 2 représentants pour chaque province.
Le FCC voulait modifier à l’époque et l’UDPS s’y était opposée. A ce propos, Mme Ifoku souligne qu’on doit s’effacer pour l’intérêt de tous. Je propose la 4ème République pour la cohésion, pour la construction d’un Etat, ce qui suppose une administration qui n’existe plus parce que la politique est au contrôle de tout. En 2011, Kabila a révisé ; pourquoi Tshisekedi ne doit le faire ? s’est-elle interrogée.
La 4ème République doit passer par une campagne auprès de la population pour lui permettre de s’en approprier. La Renaissance de la République s’impose avec les limites imposées par de nombreuses révisions.
Marie-Josée Ifoku propose à travers l’article 222 de la Constitution, alinéa 3 permet d’ouvrir une brèche pour créer une nouvelle institution d’appui à la démocratie qui ne vient pas de la tête mais du peuple. C’est le travail de la kombolisation qui doit travailler sur le mental des Congolais pour aller vers la renaissance.
La Pros.