Est de la RDC : des questions encore en suspens concernant le processus de paix initié par Washington

Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des États-Unis à Kigali, au Rwanda, le 8 avril 2025.
Ce 5 mai 2025, Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche, a salué « le projet de proposition de paix reçu de la RDC et du Rwanda », une « étape importante vers le respect des engagements pris dans la Déclaration de principes » signée le 25 avril dernier par les deux pays, sous l’égide des États-Unis. Mais des questions restent en suspens concernant ce processus initié par Washington.
Les États-Unis ont officiellement reçu les propositions du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) : le premier jet d’un projet d’accord censé marquer une étape vers la fin des tensions dans l’Est de la RDC.
Mais que se passe-t-il désormais ? Le 1er mai dernier, Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche, a annoncé la mise en place d’un comité de suivi. Ce mécanisme est censé accompagner les deux pays dans la mise en œuvre du processus de paix. Il réunit les États-Unis, le Qatar, la France et le Togo, ce dernier agissant au nom de l’Union africaine. Mais peut-on réellement parler d’un comité structuré ? Quel est son rôle ?
Ce que l’on sait à ce stade, c’est qu’une nouvelle rencontre est envisagée d’ici trois à semaines entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC. Mais ce rendez-vous n’a, pour l’instant, pas encore été officiellement arrêté.
Washington, qui se félicite de cette avancée, continue de jouer un rôle moteur dans le processus. La réunion du 30 avril à Doha s’est d’ailleurs tenue à son initiative ; le Qatar n’a assuré qu’un rôle d’hôte.
Quid du « comité de suivi » ?
En revanche, le « comité de suivi » annoncé le 1er mai par le conseiller spécial américain Massad Boulos reste, à ce jour, peu structuré. Aucune date de réunion n’a été communiquée et aucune feuille de route précise n’a été rendue publique.
Par ailleurs, des incertitudes subsistent. D’un côté, la nouvelle organisation diplomatique américaine rend difficile l’identification claire des rôles et des responsabilités. De l’autre, certains partenaires expriment des réserves quant aux intentions de Washington, perçues comme trop orientées vers ses intérêts stratégiques. Les États-Unis ne s’en cachent d’ailleurs pas : la déclaration de principes signée le 25 avril permettra aussi de « protéger les intérêts stratégiques américains dans les minerais critiques ».
À ce stade, la France, le Qatar et le Togo, attendent désormais que Washington clarifie les prochaines étapes, tant sur le plan du calendrier que sur la structure opérationnelle du comité.
RFI
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