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Pratiques « génocidaires » et « expansionnistes » : un rapport de l'ONU met en cause Israël

 

Israël est accusé d’avoir employé des « pratiques génocidaires » à Gaza et de laisser libre cours à sa « rhétorique expansionniste » au Moyen-Orient. Ces conclusions, rassemblées dans un document finalisé avant le cessez-le-feu actuel entre Israël et le Hamas, proviennent d’un comité onusien chargé d’enquêter sur les exactions du pays dans les territoires arabes occupés.

Rédigé par les ambassadeurs du Sri Lanka, de la Malaisie et du Sénégal auprès de l’ONU, le rapport, publié mardi, met en lumière une dégradation continue de la situation au Moyen-Orient : intensification des opérations militaires au Liban, durcissement de l’occupation en Cisjordanie, expansion de la colonisation dans le Golan syrien, et une impunité persistante malgré les décisions récentes de la Cour internationale de Justice (CIJ) et les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Le triumvirat à l’origine de l’étude forme un comité spécial créé en 1968 par l’Assemblée générale de l’ONU pour enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires arabes occupés. Dans son précédent rapport, en septembre 2024, le comité évoquait la « possible commission d’un génocide » à Gaza. Il affirme désormais, preuves et témoignages à l’appui, que des pratiques génocidaires ont bien été employées par Israël à Gaza, où 86,3 % du territoire est classé zone interdite ou en évacuation, où 60 138 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, et où les morts indirectes – famine, maladies, effondrement du système de soins – devraient encore augmenter.

Consacré à la période allant d'août 2024 à juillet 2025, le rapport détaille le blocus quasi total de l’aide humanitaire imposé pendant plusieurs mois à l’enclave palestinienne, un mécanisme délibéré, selon le comité, ayant entraîné la famine. Il relève aussi des frappes menées dans des lieux préalablement qualifiés par Israël de « zones de sécurité » et la mort de centaines de civils sous les tirs de l’armée israélienne, alors qu’ils tentaient d’atteindre des convois alimentaires.

Le bilan humain parmi les travailleurs humanitaires est décrit comme sans précédent : 212 humanitaires morts, dont 130 membres du personnel de l’ONU.

Cisjordanie : un durcissement simultané

Si Gaza concentre l’attention internationale, le comité avertit que la Cisjordanie – l’autre territoire censé constituer, avec Gaza, la base d’un futur État palestinien indépendant – bascule elle aussi dans une spirale de violence.

Raids militaires à Jénine, Tulkarem ou Naplouse, recours à des chars dans des zones densément peuplées, plus de 40 000 déplacés, 399 Palestiniens tués par les forces israéliennes : le rapport décrit un rythme d’opérations inédit depuis des années.

Il dénonce aussi la montée des violences de colons, parfois commises avec l’appui direct ou indirect des autorités, et la multiplication des avant-postes israéliens en territoire palestinien, dont certains ont été ensuite légalisés. Le transfert de responsabilités administratives à des responsables civils favorables à l’annexion de la Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est fait partie, est selon le Comité « de nature à saper toute possibilité de souveraineté palestinienne ».

Le chapitre consacré aux détentions souligne un recours accru à des pratiques « systématiques » de mauvais traitements. Depuis octobre 2023, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, 18 000 Palestiniens ont été arrêtés, dont 1 450 enfants et 560 femmes.

Expansion régionale : du Golan syrien au sud du Liban

Le rapport met également en cause un agenda expansionniste dépassant les frontières de la Cisjordanie et de Gaza.

« Les revendications incessantes d’Israël en faveur d’une Terre d’Israël sans frontières sont incompatibles avec une paix juste et durable et ne feront qu’apporter davantage de souffrance et de dépossession au Moyen-OrientLes revendications incessantes d’Israël en faveur d’une “Terre d’Israël” sans frontières sont incompatibles avec une paix juste et durable et ne feront qu’apporter davantage de souffrance et de dépossession au Moyen-Orient », ont souligné mardi les membres du comité, dans un communiqué de presse accompagnant la publication du rapport.

Dans le Golan syrien occupé, Israël cherche selon eux à doubler la population des colons et affirme vouloir rester « indéfiniment » dans de nouvelles zones occupées, plus profondément à l’intérieur du territoire syrien.

Au Liban, les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah l’an dernier ont fait des milliers de morts et de blessés, notamment « le plus grand nombre de personnels médicaux tués dans un conflit armé en 2024 ».

Ces éléments dessinent, selon le comité, une trajectoire géopolitique cohérente : un mouvement d’expansion territoriale qui complique encore toute perspective de règlement politique.

Impunité : un diagnostic central

« Malgré les ordonnances contraignantes de la CIJ et les mandats d’arrêt de la CPI, Israël agit dans une impunité totale, soutenue par l’appui diplomatique, financier et militaire de puissants États tiers et par l’absence de sanctions internationales », note le rapport.

Le Comité recommande des sanctions internationales contre Israël et un embargo total sur les armes. Il appelle les États membres de l’ONU à coopérer pleinement avec la CPI et à mener des enquêtes sur les entreprises et personnes ayant participé aux violations graves documentées dans le rapport.

« Il ne peut pas être acceptable que quelqu’un d’un autre pays se rende en Israël, s’engage dans l’armée, commette des crimes de guerre et réintègre ensuite simplement la société sans aucune responsabilité », écrit-il.

D’autres foyers d’inquiétude

Le rapport aborde également la campagne de délégitimation contre l’UNRWA, l’agence onusienne chargée de soutenir les réfugiés palestiniens, alors que 330 de ses employés ont été tués. Il décrie également les restrictions visant les ONG étrangères en Israël et l’usage accru de l’intelligence artificielle dans les opérations militaires du pays à Gaza, véritable « terrain d’essai » pour l’industrie israélienne de la défense.

(Avec l’ONU)

Pratiques « génocidaires » et « expansionnistes » : un rapport de l'ONU met en cause Israël
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Gaza : la résolution adoptée par le Conseil de sécurité est une « étape importante », estime Guterres

 Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié l’adoption d’une résolution sur Gaza par le Conseil de sécurité « d’étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu » dans l'enclave palestinienne ravagée par deux ans de guerre.

Le chef de l'ONU souligne qu’il est important de continuer à avancer vers la deuxième phase du plan américain, qui mènera à un processus politique visant à parvenir à une solution à deux États entre Israël et les Palestiniens, a précisé son porte-parole dans une note à la presse publiée lundi soir.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi un projet de résolution présenté par les États-Unis approuvant le plan du Président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre dans l’enclave palestinienne et autorisant la mise en place d’une force internationale de stabilisation.

« Il est désormais essentiel de traduire cette dynamique diplomatique en mesures concrètes et urgentes sur le terrain », a déclaré M. Guterres.

L’ONU est déterminée à s’acquitter des tâches qui lui sont confiées dans la résolution, à intensifier l’aide humanitaire afin de répondre aux besoins des civils à Gaza et à appuyer tous les efforts visant à faire passer les parties à la phase suivante du cessez-le-feu, a ajouté son porte-parole.

Pour davantage de camions, de couloirs et d’accès

De leur côté, des agences humanitaires se plaignent du fait que, malgré des « avancées majeures » plus d’un mois après le cessez-le-feu, elles ne parviennent toujours pas à acheminer suffisamment d’aide à Gaza pour répondre aux besoins de centaines de milliers de personnes déplacées et traumatisées par deux années de guerre.

« Nous parvenons à acheminer davantage d’aide, mais ce n’est pas suffisant », a ainsi affirmé mardi Ricardo Pires, porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), lors d’une conférence de presse à Genève.

« En ce qui concerne les nouveaux développements, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et l’amélioration de l’accès à l’aide, c’est absolument quelque chose que nous allons demander. Cela fait partie de l’accord et nous avons besoin de voir s’ouvrir davantage de couloirs humanitaires. Nous avons besoin de voir arriver davantage d’aide, davantage de camions, davantage de couloirs, et encore une fois, davantage d’accès », a-t-il insisté.

Comme de nombreuses autres agences, l’UNICEF affiche son optimisme quant à l’amélioration de la situation grâce au plan de paix. Mais l’agence note que tout nouveau plan ou cadre doit vraiment placer les enfants au centre de ses préoccupations. « Un plan qui donne la priorité aux enfants jette les bases d’une paix durable, de la dignité et d’opportunités pour la population de Gaza ».

Une réalité qui reste tragique

En attendant, la réalité sur le terrain « reste tragique ». La situation des enfants et des familles à Gaza est toujours « catastrophique et extrêmement grave », selon l’UNICEF.

Avec la baisse des températures, qui créent de nombreuses difficultés pour une population déjà épuisée par deux ans de conflit, les pluies torrentielles et les inondations ont aggravé les souffrances, notamment pour les milliers de déplacés qui vivent dans des abris de fortune. L’UNICEF estime que 17.000 familles ont été touchées au cours des trois ou quatre derniers jours.

« Nous sommes témoins d’histoires déchirantes de familles désespérées qui se sentent complètement perdues et épuisées après que leurs tentes ont été inondées. La plupart d’entre elles ont été déplacées à plusieurs reprises et ont tout perdu au cours des deux dernières années. Leurs biens, leurs maisons, leurs proches ».

« Lorsque les enfants dorment dans des tentes inondées sans vêtements chauds ni literie sèche, que beaucoup d’entre eux ne reçoivent pas l’alimentation nécessaire, qu’ils ont une immunité très faible et qu’ils sont déjà traumatisés par le conflit, l’hiver devient extrêmement dangereux », a fait valoir M. Pires.

(Avec l’ONU)

 

 

Gaza : la résolution adoptée par le Conseil de sécurité est une « étape importante », estime Guterres
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Hôtellerie : qui est le nouveau partenaire émirati d’Accor en Afrique ?

Discret mais omniprésent dans plusieurs secteurs clés, le fonds Mayan Properties étend son empreinte en Afrique dans le sillage de sa maison mère, Resources Investment. Un partenariat pour plus d’un millier de clés. L’accord signé le 27 octobre entre le géant hôtelier français Accor et le fonds émirati Mayan Properties porte sur cinq projets, dont certains en Mauritanie et aux Comores. Filiale de Resources Investment qui se concentre sur des secteurs jugés clés tels que l’agriculture, les ressources minières ou la technologie, Mayan Properties est aujourd’hui actif dans dix pays, dont sept en Afrique (Maroc, Mauritanie, Tchad, Congo, Somalie, Comores et Guinée).

Spécialisé dans l’immobilier locatif, Mayan gère un portefeuille de plus de 300 millions de dollars (plus de 256 millions d’euros). Son accord avec le groupe français qui affiche 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et se positionne comme le septième acteur mondial de l’hôtellerie, vise à accélérer le déploiement des marques Novotel et Mövenpick. Bien implanté sur le continent avec 175 établissements et 15 marques, Accor espère ainsi densifier son réseau aux côtés de Mayan, à Moroni aux Comores pour Mövenpick et à Nouakchott en Mauritanie pour Novotel. Sollicités, les deux partenaires n’avaient pas donné suite au moment de la publication.

« Cet accord de développement avec Mayan Properties constitue une avancée majeure dans notre engagement à nous développer en Afrique subsaharienne. Avec la signature des hôtels Novotel Nouakchott et Mövenpick Moroni, et trois autres à venir, nous posons les fondements d’un portefeuille diversifié qui répond aux besoins réels du marché et soutient la croissance à long terme du secteur touristique africain », souligne Maya Ziade, directrice du développement de la division Premium, Midscale & Economy pour le Moyen-Orient, l’Afrique et la Turquie chez Accor.

Aux Comores, où Mayan est présent depuis 2024 et la reprise du Golden Tulip resort, le montant de la transaction n’a pas été divulgué. L’opération s’inscrit dans un programme de transformation visant à hisser le complexe au rang d’hôtel 5 étoiles sous la marque Mövenpick d’ici deux ans, avec 159 chambres à terme. Installé sur un site de 80 000 m2, entouré de verdure et bordé par l’océan, l’établissement a vocation à attirer à la fois une clientèle d’affaires et de vacanciers se rendant sur Grande Comore.

Forte présence de Mayan en Mauritanie

En Afrique, Mayan opère souvent en toute discrétion mais consacre une part notable de ses investissements à la Mauritanie. À Nouakchott, la filiale de Resources Investment prévoit la construction d’un hôtel de 170 chambres. Le Mauritania Novotel Hotel se composera de deux chalets, assortis d’une aire de jeux et d’une piscine. Parallèlement, le fonds développe un ensemble de 50 villas dotées de divers équipements – mosquée, restaurants, supermarchés –, sans préciser leur localisation exacte.

Au-delà de l’hôtellerie, Mayan étend ses activités au secteur de la santé, avec un réseau de cliniques déployées dans dix régions. Le Centre Zayed pour enfants autistes, inauguré en 2018 à Nouakchott, est également géré par la société. Financé par les Émirats arabes unis, il accueille quelque 240 enfants.

En lien avec Abou Dhabi, Mayan pilote divers projets publics, dont le port de pêche de Tanit sur la côte atlantique. Doté d’un financement de 6,5 millions de dollars, ce chantier, soutenu par le fonds d’Abou Dhabi pour le développement, vise à moderniser les infrastructures destinées aux pêcheurs artisanaux comme aux flottes industrielles. Il sera accompagné d’une usine de glace alimentaire destinée à renforcer l’industrie halieutique et la chaîne du froid.

Toujours en Mauritanie, Mayan est engagé dans la construction d’un pipeline de 180 km destiné à approvisionner en eau potable 11 000 personnes. L’eau sera prélevée dans le fleuve Sénégal et traitée dans une station située dans la région de Nouakchott. Le projet, évalué à 75 millions, est financé conjointement par l’État mauritanien et un don émirati.

Abou Dhabi, Riyad, Doha, une rivalité du Golfe en Afrique

L’alliance entre Accor et Mayan Properties s’inscrit dans la dynamique plus large d’une poussée massive des capitaux du Golfe en Afrique. Depuis une dizaine d’années, fonds souverains et investisseurs privés venus d’Abou Dhabi, Riyad et Doha multiplient leurs prises de position dans les infrastructures, l’énergie, les ports et l’hôtellerie. Une stratégie qui répond à la fois au besoin de diversification post-pétrole et à la sécurisation de secteurs jugés stratégiques, de la logistique à l’eau en passant par le tourisme.

En 2023, le fonds émirati Mubadala a investi 360 millions de dollars dans l’opérateur hôtelier suisse Aman Group, ouvrant la voie à un portefeuille de sites de luxe, dont l’Amanjena à Marrakech. Parallèlement, deux établissements estampillés Nobu sont en développement en Égypte, renforçant la présence du fonds dans l’hôtellerie premium.

Du côté qatari, la référence demeure Kasada Hospitality Fund. Créé en 2018 dans le cadre d’une joint-venture entre Accor et la Qatar Investment Authority (QIA), le fonds a levé plus de 500 millions de dollars. Il est aujourd’hui implanté dans huit pays (Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Namibie, Nigeria, Sénégal et Rwanda) et détient une vingtaine d’actifs sous les enseignes Mövenpick, Pullman, Wojo et Ibis.

(Avec Jeune Afrique)

 

 

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Xinjiang : l'émancipation féminine, un moteur pour la région

Au cœur de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, région aux paysages divers et aux cultures multiples, les femmes jouent un rôle croissant dans la transformation et le développement de la société. Quel que soit leur domaine de compétence, elles incarnent une même énergie : celle de la persévérance et du dévouement au bien commun.

L'esprit de la célèbre citation de Mao Zedong « les femmes portent la moitié du ciel » se manifeste ici avec force. Dans les ateliers, artistiques, mécaniques, ou dans les bureaux, les femmes du Xinjiang contribuent chacune à leur manière à relier le passé et l'avenir, la culture et la technologie. Leurs parcours témoignent d'une région en mouvement où le travail féminin est à la fois source d'équilibre, d'innovation et d'inspiration.

Lors de mon voyage au Xinjiang, j'ai pu rencontrer des femmes dont le courage et la détermination m'ont profondément marquée : une ingénieure qui répare des trains dans une région où ce métier est encore largement considéré comme masculin, et trois autres jeunes femmes passionnées par la sauvegarde du patrimoine culturel local dédiant leur énergie à préserver les trésors historiques de la région. Ces rencontres m'ont ouvert les yeux sur un aspect souvent méconnu du Xinjiang : le rôle central des femmes dans la modernisation, la culture et la mémoire collective.

Au Xinjiang, les femmes bousculent les normes. À Urumqi, dans un atelier bruyant entouré de rails et de wagons, la jeune ingénieure explique avec fierté son travail quotidien : réparer des trains qui traversent des milliers de kilomètres à travers la Chine. Elle n'est pas simplement une technicienne, elle est le symbole de la possibilité pour les femmes de s'affirmer dans les milieux traditionnellement masculins, de gravir les échelons professionnels et de contribuer activement au développement économique de la région.

Plus au sud, sur le site des grottes de Kizil, trois autres jeunes femmes s'emploient à sauvegarder le patrimoine culturel. La première reproduit à la main les dessins se trouvant dans les grottes grâce à des pigments naturels. La seconde, médiatrice culturelle, est entre autres chargée de faire connaître le site au grand public et d'organiser des expositions. La troisième dont le travail est davantage axé sur la recherche, réalise des modélisations numériques du lieu. J'ai pu ressentir la passion qui les animait et leur envie de partager leurs connaissances sur ces grottes. À leur manière, elles contribuent à protéger l'identité et la mémoire historique. Leur engagement démontre que la culture et l'histoire peuvent être des leviers puissants pour l'émancipation et la reconnaissance des femmes.

Ces femmes font face à de nombreux défis. Pourtant, leur détermination reste intacte. Elles sont la preuve vivante qu'avec du courage et de la persévérance, il est possible de transformer les normes et d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les générations futures.

Xinjiang : l'émancipation féminine, un moteur pour la région
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REPORTAGE A XINJIANG : Cette Chine qui fascine autant qu'elle interpelle !

  • Une précision s'impose d'emblée à propos de la minorité Ouïgoure brandie comme victime expiatoire en Chine. Elle n'est ni en prison à ciel ouvert, ni en prison à ciel fermé ! Au contraire, elle affirme ouvertement son appartenance à la Chine une et unique...
  • Cette Chine triomphante qui avance à son rythme avec pour recette "Triple A" : « Apprendre, Appliquer, Avancer »...

10 septembre 2025. Urumqi (lire Ouroumtsi), capitale de Xinjiang, l'une des plus grandes provinces chinoises en termes de superficie avec ses 1.665.000 km2 et pour particularité d'avoir une longue frontière en partage avec 8 États voisins, en  l'occurrence, classés en ordre alphabétique : l'Afghanistan, l'Inde, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Mongolie, le Pakistan, la Russie et le Tadjikistan. C'est la province choisie par « THE SILK ROAD ECONOMIC BELT JOINT CONSTRUCTION COUNTRIES" » (avec la collaboration de « MÉDIA HEAD SEMINAR ») pour la rencontre des professionnels des médias venus de 20 pays d'Afrique, d'Amérique, d'Europe et d'Asie, Chine comprise. Il est vrai que la motivation s'explique et se justifie lorsqu'on sait comment et combien les « grands médias étrangers » traitent (lire maltraitent) la question des minorités ethniques chinoises - Ouïgours en tête.

A XINJIANG COMME AU KIVU ET EN ITURI

En six jours, l'occasion nous a été donnée d'aller au cœur de Xinjiang, successivement dans les villes d'Urumqi, de Kashi et de Yining.

Les organisateurs ont alterné les visites des sites avec des échanges avec des scientifiques.

À ce stade, pour nous RDC, il y a des enseignements à tirer, s'agissant de la question des minorités.

D'emblée, il y a lieu de l'admettre : la Bible, pour les judéo-chrétiens auxquels s'identifient les Congolais dans leur majorité, présente les tribus de Lévi, de Siméon et de Benjamin comme étant minoritaires.

Ainsi, les minorités tribales existent depuis des temps immémoriaux.

Sous certains cieux, elles s'intègrent facilement dans le tissu national. Sous d'autres, l'intégration est problématique. Généralement, là où l'intégration est «artificiellement rendue hypothétique», c'est là où la manipulation s'installe et fait des ravages. Malheureusement, c'est souvent la main de l'Occident qui est pour beaucoup, sinon pour tout.

La preuve éloquente, c'est la RDC au travers de la situation sécuritaire qui prévaut à l'Est. Cet Est ayant la singularité d'être riche en ressources naturelles. Dont les minerais et les hydrocarbures qui font courir le monde entier et entretiennent l'insécurité !

Effectivement, comme au Kivu et en Ituri,  Xinjiang a dans son sous-sol de l'or, du cuivre, du plomb, du zinc et de l'uranium. Comme au Kivu et en Ituri, Xinjiang a aussi du pétrole ! Comme au Kivu et en Ituri, Xinjiang pratique l'élevage à un niveau élevé (pas moins de 25 millions de tête de bétail) en même temps que l'agriculture intensive pour la production, en autosuffisance, du riz, des légumes, des fruits, outre du poisson.

À la différence cependant du Kivu et de Ituri, Xinjiang vit une économie florissante grâce à la politique du développement intégré appliquée ces dernières années sous le mandat du Président Xi Jinping.

En effet, le Gouvernement chinois a trouvé la formule indiquée pour lutter efficacement contre le terrorisme dont le terreau naturel est partout la pauvreté : d'abord la cohabitation pacifique des tribus grâce, d'un côté, au respect des valeurs culturelles locales et, de l'autre, à l'accompagnement économique de la province.

Du textile de laine et de coton à Urumqi à la Hi-tec avec la production du power bank sur base du lithium Xinjiang en passant par la fabrique des engins lourds pour l'agriculture et même pour le creusement des tunnels à Kashi : c'est la démonstration de la puissance d'une Chine qui continue de fasciner parce que fière de sa culture façonnée des millénaires durant.

Région « physiquement » hostile à tout développement, Xinjiang autrefois sans eau pour cause d'aridité, a aujourd'hui un couvert végétal impressionnant. Le génie chinois a résolu le problème d'eau, et les arbres plantés il n'y a même pas une décennie attire de l'eau.

Conséquence : à 90 ℅, les artères urbaines ont trois allées vertes. Première allée verte pour automobiles. Deuxième pour motos et vélos. Troisième pour piétons.

Forte est l'envie de dire à l'Autorité congolaise établie : M. le Président, « envoyez nos urbanistes à Xinjiang » ! Car, là, les nouvelles villes sont en train de remplacer les vieilles villes grâce aux plans d'aménagement innovants.

Juste un exemple par rapport à la réhabilitation en cours de l'avenue Kasa-Vubu, à Kinshasa. Tels que les travaux se font, ils ne résolvent pas pour de bon le problème. Celui-ci se posera à niveau dans vingt ou trente ans. Pour rappel, la même avenue avait été réfectionnée de fond en comble sous la vice-présidence Yerodia sur toute sa longueur, de la Place Commerciale de Kitambo et la Place de la Poste.

En Chine, une telle avenue serait soit élargie (quitte à indemniser les propriétaires des maisons riveraines), soit dotée d'un viaduc qui irait Place de la Poste au pont Cabu avec des bretelles sur le Boulevard Triomphal, l'une menant vers le Bld Lumumba, l'autre l'avenue Libération, ex-24 !

En Chine, des Boulevards comme Lumumba et Coopération RDC-Japon (ex-Poids Lourds) seraient redimensionnés avec ces trois allées vertes.

Déjà, les zones industrielles ressemblent à des parcs avec le même couvert végétal.

Quant à l'électricité, elle est fournie régulièrement, la Chine ayant énormément investi dans les énergies renouvelables.

Au Congo, ce n'est pas impossible. Car l'Autorité de l'État est la même dans tous les pays du monde. L'essentiel est de l'exercer pour le bien de la communauté.

INCONTOURNABLE ROUTE DE LA SOIE

Ainsi, comme on peut le deviner, le reportage porte essentiellement sur la province de Xinjiang signifiant « Nouvelle Région Frontière ».

Selon l'Histoire, «Ce nom fut donné à cette région vers 1760, lors de sa conquête par les Mandchous de la dynastie Qing, lorsque l'empereur Qialong décide de placer la culture ouïghoure sous sa protection personnelle, à la fin de la guerre Dzoungar-Qing (1657-1758), opposant les Mandchous et Mongols orientaux au khanat mongol dzoungar qui la contrôlait alors. En 1884, la région devient la province du Xinjiang, statut qu'elle garde sous la république de Chine (1912-1949) et au début de la république populaire de Chine. En 1955, elle prend le statut actuel de région autonome ouïghoure du Xinjiang».

Ainsi, conclut-on, «Le Xinjiang est la plus grande région de Chine. Son chef-lieu est Urumqi (Ouroumtsi), située au nord de la région, sur l'ancienne route de la soie».

Cette Route de la Soie qui, dans sa configuration actuelle telle que voulue par l'Administration Xi Jinping, est devenue, pour paraphraser Nashidil Rouiaï dans son article portant le titre «Nouvelles routes de la soie, Belt and road initiative (B.R.I.)», un projet «central dans la politique économique chinoise. Il concerne plus de 68 pays regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Les banques et institutions financières chinoises, notamment la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), ont largement été sollicitées pour mettre en place un tel projet». Elle ajoute que ce projet vise «à créer une nouvelle génération de comptoirs transnationaux. Dans son versant maritime, ce réseau de routes commerciales inclut les espaces africains riverains de l’Océan indien».

Avec une vision grandissime comme celle-là, les actes de terrorisme ont tout d'un goulot d'étranglement.

Le Gouvernement chinois l'a compris. Pendant qu'on veut instrumentaliser la minorité ouïghoure, Pékin donne à la région autonome de Xinjiang les moyens du progrès. Et le peuple ouïghour sait que entre «un tiens» de son pays et «deux-tu-l'auras» de l'étranger, le choix est clair : il reste chinois ! Après tout, il l'est d'abord.

Résultat : depuis une vingtaine d'années, les actes de terrorisme à Xinjiang se sont raréfiés.

C'est ce que nous allons découvrir dans les éditions à venir.

De Xinjiang,

Omer Nsongo die Lema

et He Zhaojie, commentateur de GGTN français, RPC

 

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L'innovation moderne révolutionne la médecine traditionnelle au Xinjiang

La médecine traditionnelle chinoise, trésor de la civilisation chinoise, est le fruit de la sagesse accumulée par la nation chinoise au cours de milliers d'années de pratiques, de production et de vie, ainsi que de prévention et de traitement des maladies. Elle constitue une partie importante de la brillante culture traditionnelle chinoise. Zhang Shanhui et Suzon Gaborieau, journalistes de CGTN Français, se sont rendues dans la zone de haute technologie d'Urumqi, au Xinjiang, pour visiter la société Xinjiang Yinduolan Pharmaceutical Co., Ltd., et comprendre comment l'entreprise utilise des technologies automatisées et modernes pour promouvoir la médecine ethnique caractéristique du Xinjiang sur un marché plus large.

L'innovation moderne révolutionne la médecine traditionnelle au Xinjiang
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Fête nationale chinoise : célébrations tout azimut, déplacements records

(Note de l'éditeur : Cet article représente le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)

Le 1er octobre 2025 a marqué le 76e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine (RPC). Les cérémonies de lever du drapeau national, les manifestations culturelles alliant traditions et modernité ainsi que les voyages ont constitué les faits marquants de cette semaine de la fête nationale et de celle de la mi-automne. Cette période de huit jours de congés connaît également un dynamisme économique dans tous les secteurs. Les sites touristiques ont été littéralement pris d'assaut par des visiteurs nationaux et étrangers à travers tout le pays durant cette période. Grâce aux facilités de visas accordées par la Chine, davantage de touristes internationaux se rendent aisément en Chine.

Les déplacements à l'intérieur du pays pendant cette période ont enregistré un record sans précédent lors des quatre premiers jours des congés. Selon des données du ministère des Transports, ce sont environ 1,24 milliards de voyages qui ont été effectués. La seule journée du samedi 4 octobre a cumulé un total de 301,29 millions de voyages, soit une hausse de 6,1% sur un an. Il faut souligner que le nombre moyen de voyageurs par jour a dépassé les 310 millions au cours de la première moitié des congés.

Pour ce qui est des différents moyens de transport, l'on a noté une hausse considérable. Les voyages en train ont augmenté de 4,5% sur un an pour atteindre 18,33 millions. Les déplacements par voie navigable ont connu une hausse de 5,6%, soit 1,91millions de passagers. Quant aux voyages en avion, ils ont augmenté de 4,1%, soit 2,32 millions de passagers. Les déplacements par la route ont grimpé de 6,2%, soit 278,73 millions de trajets de passagers. Le ministère des transports a estimé à environ 2,36 milliards de voyages passagers pendant toute la période des vacances. Autant de statistiques qui illustrent la vitalité constante du secteur des transports.

Le secteur du tourisme a également connu un véritable boom pendant la période des vacances de la Fête nationale et de la Fête de la mi-automne. Dans des villes comme Beijing, la capitale chinoise, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen, dans les provinces comme le Jiangsu, le Hubei, le Shanxi, le Henan ou encore dans la région autonome Hui du Ningxia, les sites touristiques ont connu une fréquentation remarquable. L'attractivité du tourisme est plus que jamais soutenue en Chine, les Chinois étant désireux d'en savoir plus sur l'histoire de leur pays.

Le box-office chinois a également fait des recettes hors normes. À la date du 6 octobre à 11h42, les recettes totales du box-office de la Semaine d'Or de la Fête nationale chinoise (du 1er au 8 octobre) ont atteint plus de 1,4 milliard de yuans (y compris les préventes), selon les données publiées par une plate-forme en ligne.

En termes de célébration de la fête nationale, la valorisation du riche patrimoine culturel de la Chine a été le dénominateur commun des différents spectacles qui ont eu lieu à travers le pays. Mettant à profit les prouesses technologiques, des drones ont été utilisés pour proposer des spectacles inédits combinant tradition et modernité.

Que dire de la Fête de la mi-automne ? Deuxième plus grande fête traditionnelle de Chine après le Nouvel An, elle a lieu le 15e jour du huitième mois lunaire, lorsque la lune est la plus pleine et la plus brillante. Dans le passé agraire du pays, c'était la période coïncidait avec la fin des principales récoltes. L'air devenait clair et frais, offrant un cadre approprié pour la gratitude et les célébrations. Les anciens Chinois croyaient que la pleine lune était synonyme d'équilibre entre le ciel et la terre, d'abondance et de renouveau. La fête de la mi-automne rime avec les retrouvailles familiales, la dégustation de gâteaux de lune et l'appréciation des spectacles culturels.

En dépit d'un contexte économique mondiale délicat, la semaine d'or en Chine a révélé la résilience de l'économie du pays au regard des chiffres records constatés dans différents secteurs d'activités.

Fête nationale chinoise : célébrations tout azimut, déplacements records
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La Côte d’Ivoire : troisième pays le plus riche d’Afrique subsaharienne, hors très petits pays 

(Par Ilyes Zouari, Président du CERMF, Centre d’Etude et de Réflexion sur le Monde Francophone)

 

En dehors des pays de moins de trois millions d’habitants, la Côte d’Ivoire affiche désormais le troisième niveau le plus élevé de PIB par habitant en Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, plus grand pays minier du continent, et l’Angola, grand pays pétrolier ayant extrait 31 fois plus de pétrole en 2024, et qu’elle devrait dépasser en 2026. Cette évolution résulte notamment d’une politique de diversification et d’industrialisation, faisant de la Côte d’Ivoire l’économie la plus dynamique du continent, au vu de ses taux de croissance et de son niveau de richesse.

Selon les dernières données du FMI, la Côte d’Ivoire a affiché un PIB par habitant de 2 723 dollars en 2024, se positionnant ainsi à la première place des pays d’Afrique de l’Ouest continentale, et à la troisième en Afrique subsaharienne, hors pays de moins de trois millions d’habitants (selon les données démographiques du PRB). Pour rappel, et bien qu’étant lui-même imparfait, le PIB par habitant est l’indicateur le plus efficace pour comparer les niveaux de richesse, étant donné que le PIB nominal dépend en bonne partie du poids démographique, avantageant systématiquement les pays les plus peuplés dans les classements.

En effet, et à niveau de développement égal, une population deux fois plus nombreuse, par exemple, implique automatiquement une activité économique environ deux fois plus importante (deux fois plus de boulangers, de cordonniers…). Ce qui double le PIB total, et place donc en tête les pays les plus peuplés, même s’ils sont moins développés et moins dynamiques économiquement. Toutefois, et si les très petits pays sont alors systématiquement désavantagés, ils sont à l’inverse clairement avantagés dans le calcul du PIB par habitant, ce qui nécessite bien souvent de les compter à part, afin d’éviter, là aussi, toute interprétation erronée des statistiques.

La Côte d’Ivoire, troisième pays le plus riche, après l’Afrique du Sud et l’Angola

En dehors, donc, des pays de moins de trois millions d’habitants, comme les Seychelles, pays le plus riche d’Afrique (avec un PIB par habitant de 21 532 dollars, mais qui ne compte qu’environ 120 mille habitants), Maurice, deuxième pays le plus riche (11 883 dollars, et seulement 1,3 million d’habitants), ou encore le Gabon, pays le plus prospère d’Afrique continentale (9 202 dollars, pour 2,5 millions d’habitants) et la Guinée équatoriale (seconde, suivie par le Botswana, deuxième producteur mondial de diamants, après la Russie, et au PIB par habitant de 7 117 dollars), la Côte d’Ivoire se classe en troisième position en Afrique subsaharienne derrière l’Afrique du Sud (6 332) et l’Angola (3 054). Cette dernière n'est donc plus devancée que par deux pays regorgeant de richesses naturelles non renouvelables, bien plus importantes que les siennes.

En effet, l’Afrique du Sud est de très loin le plus gros producteur minier du continent, tandis que l’Angola est le troisième producteur africain de pétrole, ayant extrait 31 fois plus de pétrole que la Côte d’Ivoire en 2024 (1,1 million de barils par jour en moyenne, contre près de 37 mille seulement), tout en étant le second producteur africain de diamants, et le quatrième au niveau mondial. Selon les prévisions du FMI, ce dernier pays devrait toutefois être, à son tour, dépassé par la Côte d’Ivoire en 2026, malgré ses gigantesques richesses naturelles.

En occupant la troisième place, le pays d’Houphouët-Boigny, se trouve ainsi devant le Ghana (2 406 dollars), la Mauritanie (2 362), la République du Congo (2 360) et le Kenya (2 305 dollars, et pays le plus prospère d’Afrique de l’Est continentale, hors Djibouti francophone). Par ailleurs, la Côte d’Ivoire se classe ainsi très loin devant des pays comme l’Éthiopie (1 320 dollars), ou encore le Nigeria (environ 1 100 dollars, après rebasage récent du PIB, non encore pris en compte par le FMI) et le Rwanda (1 028), qui affichent donc, respectivement, des niveaux de PIB par habitant 2,5 et 2,6 fois inférieurs à celui de la Côte d’Ivoire.

Ces deux derniers pays font donc partie des pays africains les plus pauvres et les moins développés, en occupant respectivement les 34e et 38e places au niveau continental (rebasage du PIB nigérian pris en compte), et ce, en dépit des énormes richesses pétrolières et gazières du Nigeria, et malgré l’exploitation illégale des richesses minières de la RDC voisine par le Rwanda, dont elles constituent désormais une partie importante des exportations.

La performance de la Côte d’Ivoire est d’autant plus exceptionnelle que le pays dispose de richesses naturelles très inférieures à celles de bon nombre de pays africains. À titre d’exemple, et pour l’année 2024, elle a produit 5,1 fois moins de pétrole et 2,4 fois moins d’or que le Ghana voisin (au nombre d’habitants à peu près égal), ou encore 37 fois moins de pétrole que le Nigeria (près de 37 000 barils par jour, contre 1,34 million !), dont la richesse par habitant est pourtant 2,5 fois inférieure. Par ailleurs, et grâce à ce dynamisme, la Côte d’Ivoire vient également de réussir à l’exploit de dépasser la Tanzanie en termes de PIB nominal, alors que cette dernière est plus de deux fois plus peuplée.

Un pays très dynamique, en voie d’industrialisation rapide

Le classement de la Côte d’Ivoire résulte de son dynamisme exceptionnel, qui se manifeste notamment par des taux de croissance très élevés, de l’ordre de 6 % par an. En effet, le pays a connu une progression annuelle de son PIB de 6,1 % en moyenne sur la décennie 2015-2024. Sur cette période de dix années, la Côte d’Ivoire a ainsi réalisé des taux de croissance largement supérieurs à ceux du Ghana (taux annuel de seulement 4,4 %), du Kenya (4,6 %), du Nigeria (1,7 %), ou encore de l’Afrique du Sud et de l’Angola, qui ont enregistré une croissance annuelle quasi nulle (respectivement 0,7 % et 0,6 %). Le Nigéria, l’Afrique du Sud et le l’Angola ont ainsi enregistré des taux de croissance inférieurs à leur croissance démographique, ce qui signifie que ces pays s’appauvrissent, et qu’ils ne sont donc pas des pays émergents. La Côte d’Ivoire a également dépassé le Sénégal, un des pays les plus dynamiques du continent (5,4 %, et un PIB par habitant de 1 763 dollars en 2024).

En réalisant des taux de croissance aussi élevés, comparables à ceux que l’on peut retrouver chez certains des pays les plus pauvres, au PIB par habitant deux à trois fois inférieur (comme l’Éthiopie et le Rwanda), la Côte d’Ivoire, membre de l’espace UEMOA, réaffirme ainsi son statut d’économie la plus dynamique du continent africain. Une grande performance, qui est elle-même le fruit des nombreuses réformes accomplies ces dernières années en matière d’amélioration de l’environnement des affaires, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, ainsi que d’une politique volontariste en matière de diversification et d’industrialisation, notamment à travers la transformation locale de l’importante production agricole du pays, source de valeur ajoutée bien plus élevée. Ainsi, et tout en ayant augmenté considérablement sa production agricole au cours de la dernière décennie, la Côte d’Ivoire est parvenue à accroître très fortement les taux de transformation locale grâce à l’implantation de plusieurs dizaines de grandes entreprises à travers le pays. Une évolution qui devrait contribuer à faire prochainement de la Côte d’Ivoire l’un des deux pays les plus industrialisés d’Afrique subsaharienne, avec l’Afrique du Sud.

En effet, la Côte d’Ivoire transforme désormais, tous stades de transformation confondus, environ 80 % de sa production de caoutchouc naturel (dont elle est devenue le premier producteur africain et le troisième mondial, après en avoir multiplié la production par six au cours des quinze dernières années), près de 70 % de sa production de thon (dont elle est le premier producteur africain), près de 45 % de sa production de cacao (premier producteur mondial), et près de 30 % de sa production de noix de cajou (contre seulement 6% en 2016, et dont elle est également devenue le premier producteur mondial). Le pays ambitionne d’ailleurs d’atteindre un taux de transformation de 100 % pour le cacao d’ici 2030, et de 50% pour les noix de cajou d’ici 2027.

Quant à la lutte contre la corruption, la Côte d’Ivoire se distingue en faisant désormais partie des pays les moins touchés par ce fléau sur le continent africain, et même au niveau mondial. En effet, elle se classe à la 69e place, sur un total de 180 pays, dans le dernier classement annuel publié en 2024 par l’organisation Transparency International (l’indice de perception de la corruption). Se retrouvant au même niveau que le Sénégal et le Bénin (69e place également), faisant mieux que les pays du Maghreb, et devançant même deux pays membres de l’Union européenne, elle arrive donc devant des pays comme le Ghana (80e) et l’Afrique du Sud (82e), et se retrouve très loin devant des pays comme le Kenya et l’Angola (121e chacun), le Nigeria (140) ou encore le Mali, membre de l’AES (135e).

Grâce à l’ensemble des mesures audacieuses prises au cours des dernières années, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui un véritable chantier à ciel ouvert, où se multiplient les grands travaux d’infrastructures ainsi que les grandes réalisations architecturales. À titre d’exemple, le pays est en train de construire la plus haute tour d’Afrique et du monde francophone (la Tour F), qui devrait être achevée en 2026 et culminer à une hauteur de non moins de 404 mètres, antenne incluse (dépassant également tous les gratte-ciel de des pays de l’Union européenne).

La Côte d’Ivoire : troisième pays le plus riche d’Afrique subsaharienne, hors très petits pays 
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