L’inévitable est finalement arrivé, Cardinal Kevin Farrell : « le Pape François est retourné dans la maison du Père »

« C’est avec douleur que je dois vous annoncer le décès de notre Saint-Père François à 7h35 ce matin, l’évêque de Rome, François, est retourné dans la maison du Père », annonce faite par le Cardinal Kevin Farrell ce lundi 21 avril 2025, depuis la maison Sainte Marthe à Rome. C’est à l’âge de 88 ans qu’il s’est éteint suite à un accident cardiovasculaire qui l’a plongé dans un coma.
Une annonce qui a brisé les cœurs non seulement des fidèles catholiques mais a également secoué le monde entier reconnaissant en lui le vrai disciple de Jésus-Christ de qui il a reçu mission de succéder à l’Apôtre Pierre.
Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, le Pape François est né en 1936 en Argentine dans une famille d’immigrés italiens. Rentré comme novice dans la Compagnie de Jésus en mars 1958, il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969, évêque de Auca et auxiliaire de Buenos Aires en 1992 puis archevêque coadjuteur du même diocèse. Président de la Conférence épiscopale d’Argentine de 2005 à 2011, il est créé cardinal par Jean-Paul II en 2001. À 76 ans, il est élu Pape le 13 mars 2013. En mémoire de l’engagement de saint François d’Assise, il choisit le nom de François. Il est le 266ᵉ Pape de l’Église catholique.
Réactions internationales des Chefs d’Etats et des Gouvernements
Après l’annonce de son décès, une vague des réactions se sont levées de partout, notamment des chefs d’Etats et des organisations internationales qui ont, par un message bref et concis, salué la mémoire de celui qui représente en même temps de Chef politique de la cité du Vatican.
- Félix Tshisekedi, Président de la RDC : “Le Pape François, Pasteur universel, a marqué le monde par sa simplicité, sa proximité avec les plus vulnérables et son appel incessant à la fraternité entre les peuples”.
- Vladimir Poutine, Président russe : “Tout au long de son pontificat, il a contribué activement au développement du dialogue entre les Eglises orthodoxe russe et catholique romaine, ainsi qu’à une interaction constructive entre la Russie et le Saint-Siège”.
- Donald Trump, Président américain : “Repose en paix, Pape François ! que Dieu le bénisse, ainsi que tous ceux qui l’ont aimé”.
- Emmanuel Macron, Président français : “De Buenos Aires à Rome, le Pape François voulait que l’Eglise apporte la joie et l’espoir aux plus pauvres. Qu’elle unisse les Hommes entre eux et avec la nature. Puisse cette espérance ressusciter sans cesse au-delà de lui”.
- Volodymyr Zelensky, Président ukrainien : “Il a su donner de l’espoir, soulager la souffrance par la prière et favoriser l’unité. Il a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens”.
- Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : “Il a inspiré des millions de personnes, bien au-delà de l’Eglise catholique, par son humilité et son amour si pur pour les plus démunis.”
- Javier Milei, Président argentin : “Malgré des différences qui semblent mineures aujourd’hui, avoir pu le connaître dans sa gentillesse et sa sagesse a été pour moi un véritable honneur.”
- Charles III, Roi du Royaume-Uni et chef de l’Eglise d’Angleterre : “On se souviendra de sa Sainteté pour sa compassion, sa volonté de maintenir l’unité de l’Eglise et pour son combat infatigable pour défendre les aspirations des croyants et des personnes de bonne volonté qui travaillent au service des autres.”
La liste des hommages qui affluent à travers le monde n’est donc pas exhaustives car il a, tout au long de son pontificat, su marqué les âmes des peuples à travers le monde.
François à Kinshasa en janvier 2023.
Lors de sa visite à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, en janvier 2025, le Pape François ne s’est pas privé de faire un plaidoyer aux dirigeants du monde, en faveur de l’Afrique en général et de la RDC en particulier dans cette crise sécuritaire ainsi que dans le pillage de ses ressources naturelles.
« Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter, ni une terre à dévaliser », disait le Saint-Père.
Un message fort qui est resté, à ce jour, comme un testament pour tous les congolais car, les ressources minières du pays sont, depuis belle-lurette, un torrent d’exploitation pour les plus forts.
Les congolais retiendront de sa visite, la troisième du Souverain pontife après les deux premières visites de Saint Jean-Paul II en mai 1980 et en août 1985, le messager du Christ qui vient apporter la solution aux problèmes tant décriés par les congolais : le pillage systématique des richesses dans la partie Est du pays.
Sa mort est donc, un coup fatal pour les congolais qui l’ont accueilli avec amour et enthousiaste lors de sa dernière visite dans le pays.
Ce que prévoit l’Eglise de Rome après le décès du Pape
Le Pape François s'est éteint ce lundi de Pâques, laissant derrière lui un vide immense au sein de l'Église catholique.
Dans ces moments de transition, c'est le Cardinal Camerlingue qui prend les rênes des affaires courantes. Ce rôle crucial est actuellement occupé par le Cardinal irlandais Joseph Kevin Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, nommé à ce poste en 2019.
Le Cardinal Camerlingue devient en quelque sorte le Pape « par intérim », chargé de gérer l’Église jusqu’à la désignation du nouveau souverain pontife. Ses pouvoirs sont essentiellement administratifs et réduits, ne lui permettant pas de prendre des décisions qui relèvent des prérogatives exclusives du Pape, comme la nomination ou la création des Cardinaux.
La transition après le décès du Pape
Le terme Camerlingue vient du mot italien « camera », qui signifie chambre. Le Camerlingue est chargé de gérer le Vatican pendant la période de vacance du trône. Il constate et notifie le décès du pape, une tâche qui, jusqu’à Pie XII, mort en 1958, se faisait en frappant le front du pape avec un petit marteau en argent pour s’assurer de son décès.
Le Camerlingue prend symboliquement possession des propriétés papales et convoque les réunions des Cardinaux, appelées « congrégations ». Avec elles, il décide de la date de l’inhumation, qui doit intervenir entre le 4e et le 6e jour après la mort, et de la date du début du conclave, chargé d’élire le nouveau pape, qui doit débuter au plus tôt 15 jours et au plus tard 20 jours après le décès.
Les obsèques et le conclave
Les funérailles doivent avoir lieu dans la Basilique Saint-Pierre, sauf en cas de dispositions testamentaires contraires. Le Pape François a voulu simplifier ces obsèques, en prévoyant un rite unique et plus rapide et un enterrement dans un cercueil simple, pour davantage de sobriété. Il a aussi mis fin à la cérémonie de fermeture du cercueil et à l’exposition du corps.
Contrairement à ses prédécesseurs, François a révélé vouloir être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome et non au Vatican.
Aucune décision à long terme
Pendant cette période de transition, le Camerlingue ne peut prendre aucune décision allant au-delà de la période de vacance du trône. Son rôle est essentiellement administratif, visant à assurer la continuité des affaires courantes de l’Église jusqu’à l’élection d’un nouveau Pape.
Les membres du Gouvernement de l'Église, soit les plus hauts responsables de la Curie romaine, doivent se démettre de leurs fonctions à la mort du Pape. Seul le Cardinal Camerlingue reste en poste, assurant ainsi la stabilité nécessaire pendant cette période critique.
En résumé, la transition après le décès du Pape est un moment crucial pour l’Église catholique, où le Cardinal camerlingue joue un rôle central. Avec des pouvoirs limités mais essentiels, il assure la continuité des affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau souverain pontife.
César Nkangulu
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