Arrivé à Rome le vendredi 25 avril en milieu de nuit, le couple présidentiel de la République Démocratique du Congo (RDC) a rendu hommage au Pape François décédé le lundi 21 avril dernier.
Aussitôt dans le parvis de la basilique Saint-Pierre, avant d’assister à la messe des suffrages à la Place Saint-Pierre, le couple présidentiel de la RDC a été accueilli par la Curie romaine et le Cardinal Fridolin Ambongo.
Le couple présidentiel s’est incliné devant la dépouille mortelle du Saint Père exposée dans la Basilique.
Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et la distinguée Première Dame Denise Nyakeru ont pris place à la Tribune dédiée à une cinquantaine de Chefs d’État venus du monde entier et une dizaine de têtes couronnées.
Environ 250 000 fidèles se sont rassemblés à la Place Saint-Pierre, dans une ferveur populaire. Outre ces croyants venus du monde entier, c’est un ballet de Chefs d’État et de gouvernement qui s’est déroulé à Rome. Donald Trump, Emmanuel Macron, Javier Milei, Volodymyr Zelensky et Félix Tshisekedi, entre autres, étaient présents.
Les «gestes» et les « exhortations » du Pape François « en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables », a relevé ce samedi, sous les applaudissements de la foule, le Cardinal Giovanni Battista Re, dans son homélie prononcée lors des obsèques du jésuite argentin sur la place Saint-Pierre.
« Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante », a-t-il ajouté, soulignant qu’il était «significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer ».
Le couple présidentiel de la RDC avait rencontré le Saint Père au Vatican successivement en octobre 2019, en janvier 2020 et entre janvier et février 2023 lors de la visite apostolique du Souverain pontife à Kinshasa.
Aujourd’hui, mon cœur est bouleversé par la tristesse et rempli d’une infinie reconnaissance. Vous êtes entré dans la lumière du Père ce matin à 7h, laissant l’Église orpheline de votre douceur, de votre courage prophétique et de votre tendresse évangélique.
Vous êtes le premier pape que mes yeux ont vu, et j’ai eu la grâce immense, comme prêtre, de concélébrer avec vous lors de votre visite historique à Kinshasa en janvier 2023. Ce moment restera à jamais gravé dans mon âme comme une bénédiction ineffaçable. Vous avez apporté l’espérance au peuple congolais, une parole de paix au milieu des douleurs, un regard de père pour les plus petits.
Merci pour votre cœur universel, votre amour pour les pauvres, votre fidélité à l’Évangile jusqu’au bout. Votre humilité et votre sourire ont incarné le visage miséricordieux du Christ. Maintenant que vous reposez dans la paix de Dieu, je vous confie à la tendresse de Marie que vous aimiez tant.
Priez pour votre Église que vous avez servie avec passion. Priez pour vos prêtres. Et du Ciel, continuez de nous guider vers le Christ, unique Seigneur.
Le Président du Sénat, l'Honorable Jean-Michel Sama Lukonde, s'est rendu mardi à la nonciature apostolique, à Gombe, où est ouvert un livre des condoléances pour y apposer sa signature, en hommage au Pape François, décédé depuis lundi 21 avril au Vatican. Reçu à son arrivée par le Nonce apostolique, le Président du Sénat a eu des mots justes pour rendre un vibrant hommage au souverain pontife, qui fut un homme épris de paix, de justice sociale et qui avait à tout moment un regard de compassion tourné vers la République Démocratique du Congo, pays convoité pour ses énormes richesses naturelles.
« C'est avec une très grande émotion que nous avons appris le décès du Pape François. Pour nous, c'est des souvenirs que nous allons garder, surtout lors de sa visite en 2023, ici à Kinshasa, sous cette invitation qui lui avait été adressée par le Président de la République et Chef de l'Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il a bien voulu marquer sa présence ici et pour être à côté des populations et plus particulièrement celle affectée par la guerre dans l'Est », a déclaré à la presse le speaker de la Chambre haute du Parlement.
Sama Lukonde se souvient également du message du Pape François adressé à la jeunesse qui doit jouer son rôle partout dans le monde sans oublier son appel à la paix qu'il a fait passer dans toutes ses interventions consacrées à la RDC.
« Donc c'est une grande tristesse et nous adressons nos condoléances à toute la communauté catholique dont je fais partie et surtout à la nonciature où nous avons eu l'occasion de lui rendre visite », a conclu Jean-Michel Sama Lukonde.
Pour rappel, c'est sous Sama Lukonde, alors premier ministre et chef du Gouvernement, que le Pape François avait foulé ses pieds en République Démocratique du Congo, en 2023.
Un événement qui était une réussite totale et qui a marqué positivement l'histoire de la République Démocratique du Congo, sur invitation du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« C’est avec douleur que je dois vous annoncer le décès de notre Saint-Père François à 7h35 ce matin, l’évêque de Rome, François, est retourné dans la maison du Père », annonce faite par le Cardinal Kevin Farrell ce lundi 21 avril 2025, depuis la maison Sainte Marthe à Rome. C’est à l’âge de 88 ans qu’il s’est éteint suite à un accident cardiovasculaire qui l’a plongé dans un coma.
Une annonce qui a brisé les cœurs non seulement des fidèles catholiques mais a également secoué le monde entier reconnaissant en lui le vrai disciple de Jésus-Christ de qui il a reçu mission de succéder à l’Apôtre Pierre.
Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, le Pape François est né en 1936 en Argentine dans une famille d’immigrés italiens. Rentré comme novice dans la Compagnie de Jésus en mars 1958, il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969, évêque de Auca et auxiliaire de Buenos Aires en 1992 puis archevêque coadjuteur du même diocèse. Président de la Conférence épiscopale d’Argentine de 2005 à 2011, il est créé cardinal par Jean-Paul II en 2001. À 76 ans, il est élu Pape le 13 mars 2013. En mémoire de l’engagement de saint François d’Assise, il choisit le nom de François. Il est le 266ᵉ Pape de l’Église catholique.
Réactions internationales des Chefs d’Etats et des Gouvernements
Après l’annonce de son décès, une vague des réactions se sont levées de partout, notamment des chefs d’Etats et des organisations internationales qui ont, par un message bref et concis, salué la mémoire de celui qui représente en même temps de Chef politique de la cité du Vatican.
Félix Tshisekedi, Président de la RDC : “Le Pape François, Pasteur universel, a marqué le monde par sa simplicité, sa proximité avec les plus vulnérables et son appel incessant à la fraternité entre les peuples”.
Vladimir Poutine, Président russe : “Tout au long de son pontificat, il a contribué activement au développement du dialogue entre les Eglises orthodoxe russe et catholique romaine, ainsi qu’à une interaction constructive entre la Russie et le Saint-Siège”.
Donald Trump, Président américain : “Repose en paix, Pape François ! que Dieu le bénisse, ainsi que tous ceux qui l’ont aimé”.
Emmanuel Macron, Président français : “De Buenos Aires à Rome, le Pape François voulait que l’Eglise apporte la joie et l’espoir aux plus pauvres. Qu’elle unisse les Hommes entre eux et avec la nature. Puisse cette espérance ressusciter sans cesse au-delà de lui”.
Volodymyr Zelensky, Président ukrainien : “Il a su donner de l’espoir, soulager la souffrance par la prière et favoriser l’unité. Il a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens”.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : “Il a inspiré des millions de personnes, bien au-delà de l’Eglise catholique, par son humilité et son amour si pur pour les plus démunis.”
Javier Milei, Président argentin : “Malgré des différences qui semblent mineures aujourd’hui, avoir pu le connaître dans sa gentillesse et sa sagesse a été pour moi un véritable honneur.”
Charles III, Roi du Royaume-Uni et chef de l’Eglise d’Angleterre : “On se souviendra de sa Sainteté pour sa compassion, sa volonté de maintenir l’unité de l’Eglise et pour son combat infatigable pour défendre les aspirations des croyants et des personnes de bonne volonté qui travaillent au service des autres.”
La liste des hommages qui affluent à travers le monde n’est donc pas exhaustives car il a, tout au long de son pontificat, su marqué les âmes des peuples à travers le monde.
François à Kinshasa en janvier 2023.
Lors de sa visite à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, en janvier 2025, le Pape François ne s’est pas privé de faire un plaidoyer aux dirigeants du monde, en faveur de l’Afrique en général et de la RDC en particulier dans cette crise sécuritaire ainsi que dans le pillage de ses ressources naturelles.
« Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter, ni une terre à dévaliser », disait le Saint-Père.
Un message fort qui est resté, à ce jour, comme un testament pour tous les congolais car, les ressources minières du pays sont, depuis belle-lurette, un torrent d’exploitation pour les plus forts.
Les congolais retiendront de sa visite, la troisième du Souverain pontife après les deux premières visites de Saint Jean-Paul II en mai 1980 et en août 1985, le messager du Christ qui vient apporter la solution aux problèmes tant décriés par les congolais : le pillage systématique des richesses dans la partie Est du pays.
Sa mort est donc, un coup fatal pour les congolais qui l’ont accueilli avec amour et enthousiaste lors de sa dernière visite dans le pays.
Ce que prévoit l’Eglise de Rome après le décès du Pape
Le Pape François s'est éteint ce lundi de Pâques, laissant derrière lui un vide immense au sein de l'Église catholique.
Dans ces moments de transition, c'est le Cardinal Camerlingue qui prend les rênes des affaires courantes. Ce rôle crucial est actuellement occupé par le Cardinal irlandais Joseph Kevin Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, nommé à ce poste en 2019.
Le Cardinal Camerlingue devient en quelque sorte le Pape « par intérim », chargé de gérer l’Église jusqu’à la désignation du nouveau souverain pontife. Ses pouvoirs sont essentiellement administratifs et réduits, ne lui permettant pas de prendre des décisions qui relèvent des prérogatives exclusives du Pape, comme la nomination ou la création des Cardinaux.
La transition après le décès du Pape
Le terme Camerlingue vient du mot italien « camera », qui signifie chambre. Le Camerlingue est chargé de gérer le Vatican pendant la période de vacance du trône. Il constate et notifie le décès du pape, une tâche qui, jusqu’à Pie XII, mort en 1958, se faisait en frappant le front du pape avec un petit marteau en argent pour s’assurer de son décès.
Le Camerlingue prend symboliquement possession des propriétés papales et convoque les réunions des Cardinaux, appelées « congrégations ». Avec elles, il décide de la date de l’inhumation, qui doit intervenir entre le 4e et le 6e jour après la mort, et de la date du début du conclave, chargé d’élire le nouveau pape, qui doit débuter au plus tôt 15 jours et au plus tard 20 jours après le décès.
Les obsèques et le conclave
Les funérailles doivent avoir lieu dans la Basilique Saint-Pierre, sauf en cas de dispositions testamentaires contraires. Le Pape François a voulu simplifier ces obsèques, en prévoyant un rite unique et plus rapide et un enterrement dans un cercueil simple, pour davantage de sobriété. Il a aussi mis fin à la cérémonie de fermeture du cercueil et à l’exposition du corps.
Contrairement à ses prédécesseurs, François a révélé vouloir être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome et non au Vatican.
Aucune décision à long terme
Pendant cette période de transition, le Camerlingue ne peut prendre aucune décision allant au-delà de la période de vacance du trône. Son rôle est essentiellement administratif, visant à assurer la continuité des affaires courantes de l’Église jusqu’à l’élection d’un nouveau Pape.
Les membres du Gouvernement de l'Église, soit les plus hauts responsables de la Curie romaine, doivent se démettre de leurs fonctions à la mort du Pape. Seul le Cardinal Camerlingue reste en poste, assurant ainsi la stabilité nécessaire pendant cette période critique.
En résumé, la transition après le décès du Pape est un moment crucial pour l’Église catholique, où le Cardinal camerlingue joue un rôle central. Avec des pouvoirs limités mais essentiels, il assure la continuité des affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau souverain pontife.
‘’A partir de demain, mardi 22 avril 2025, le Livre des condoléances sera ouvert à la Cathédrale ainsi qu'à la Nonciature apostolique. En vous présentant mes condoléances chrétiennes, je vous convie au recueillement et à prier pour le repos éternel de notre Pape. ‘’Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Maître’’ (Mt 25,23) !’’, indique, dans un communiqué publié hier, lundi 21 avril 2025, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu. Pour lui, le Souverain pontife est allé au ciel pour ses précieux services rendus aux hommes ici-bas.
MESSAGE DU CARDINAL FRIDOLIN AMBONGO BESENGU
‘’Notre Pape François est entré dans la vie éternelle !’’
Mes chers Diocésaines et Diocésains,
C'est avec émotion que nous avons appris le retour à la maison du Père de notre Pape François, ce lundi de Pâques 21 avril 2025, au Vatican. Le Pape François a consacré toute sa vie au service de l'Evangile, de l'Eglise et de l'Humanité.
Dans l'attente du programme qui vous sera communiqué ultérieurement, je demande : à tous les Curés des Paroisses de sonner les cloches de leurs églises aujourd'hui à 12h00. à tous les fidèles, les Agents pastoraux, les Personnes Consacrées et les Prêtres de participer à l'Office des défunts qui sera célébré ce lundi, à 18h00, en la Cathédrale Notre-Dame du Congo.
NB : A partir de demain, mardi 22 avril 2025, le Livre des condoléances sera ouvert à la Cathédrale ainsi qu'à la Nonciature apostolique.
En vous présentant mes condoléances chrétiennes, je vous convie au recueillement et à prier pour le repos éternel de notre Pape. ‘’Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Maître’’ (Mt 25,23) !
Les réactions continuent de pleuvoir depuis l'annonce, lundi 21 avril 2025, de la naissance au ciel du Pape François. En RDC, plusieurs personnalités emblématiques, parmi lesquelles le Président de la République, Félix Tshisekedi, et la Première Ministre Judith Suminwa, ont exprimé leur compassion aux milliers des chrétiens catholiques du monde entier et ont loué les valeurs incarnées par le Saint Père durant sa vie de pasteur universel. Dans une réaction écrite publiée sur son compte X, tard dans la soirée du même lundi 21 avril 2025, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a salué la mémoire d'un pasteur digne et infatigable.
Il affirme avoir retenu du Vicaire du Christ le souvenir d'un grand ami de la RDC, qui aura consacré son pontificat au service de l'unité, de la justice et de la paix. ‘’Il nous a apporté sa lumière durant sa visite historique du 31 janvier au 3 février 2023’’, note le Porte-parole du Gouvernement congolais.
Selon Patrick Muyaya, le Souverain pontife n’avait cessé de témoigner de sa proximité paternelle envers le peuple congolais face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC, occasionnée par la guerre injuste imposée par l’armée rwandaise. ‘’Il a toujours gardé notre pays dans ses incessantes prières pour le retour de la paix en RDC. Il était toujours du côté des plus vulnérables, ardent défenseur de la paix partout dans le monde. Paix éternelle à son âme’’, souligne le Ministre Patrick Muyaya, dans son message de compassion, posté sur son compte X.
Le Pape François a tiré sa révérence pendant sa convalescence, lundi 21 avril 2025, à l’âge de 88 ans à Rome, en Italie. Il a souffert d’une double pneumonie que les médecins ont récemment soignée à l’hôpital Gemelli de la capitale italienne. Originaire de l’Argentine, le Pape François, de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, avait succédé à Benoit XVI le 13 mars 2013, devenant le 266ème Chef de l’Eglise catholique. Suite à cette disparition troublante, la procédure de son remplacement suivra une logique bien établie par le Saint Siège, renseigne-t-on.
Processus du remplacement du Pape François
Après la mort d'un pape, une procédure bien définie est suivie pour assurer la transition au sein de l'Église catholique. Voici les étapes principales :
1. Confirmation du décès : Le camerlingue, un cardinal chargé de l'intérim, confirme officiellement la mort du pape. Traditionnellement, il frappe doucement trois fois le front du pape avec un marteau en argent en l'appelant par son nom de baptême.
2. Période de "Sede Vacante" : Cette période commence immédiatement après la mort du pape. Pendant ce temps, le Collège des cardinaux gère les affaires courantes du Saint-Siège, mais aucune décision majeure ne peut être prise.
3. Obsèques et enterrement :
- Une période de neuf jours de deuil, appelée "novemdiales", est observée. Des messes et prières sont organisées à travers le monde catholique.
- Le corps du pape est exposé dans la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de lui rendre hommage.
- L'enterrement suit un protocole spécifique, incluant l'utilisation de trois cercueils successifs (en cyprès, plomb et chêne) pour symboliser la protection et l'éternité de l'Église. Les papes sont généralement inhumés dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.
4. Convocation du conclave : Le doyen du Collège des cardinaux convoque les cardinaux électeurs (âgés de moins de 80 ans) pour élire un nouveau pape. Avant le conclave, des discussions ont lieu pour débattre des enjeux actuels de l'Église.
5. Élection du nouveau pape :
- Le conclave se tient dans la chapelle Sixtine, sous haute sécurité. Les cardinaux votent à bulletins secrets jusqu'à ce qu'un candidat obtienne une majorité des deux tiers.
- Les bulletins sont brûlés après chaque tour de vote : une fumée noire indique qu'aucun pape n'a été élu, tandis qu'une fumée blanche annonce l'élection d'un nouveau pape.
6. Annonce et intronisation : Une fois élu, le nouveau pape accepte officiellement sa charge et choisit un nom de règne. Le cardinal protodiacre proclame alors la célèbre formule "Habemus Papam" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, et le nouveau pape bénit la foule.
Je pleure un Pape simple et humble, très humain et bienveillant. Un Pape proche des pauvres et toujours à l'écoute de l'homme, de tout homme et de tout l'homme ! Un homme profondément spirituel mais d'une spiritualité très incarnée ! Un Pape dont la parole touchait le cœur de tout homme sans exception ! Cher Papa François, je t'ai encore suivi hier lors de la dernière bénédiction Urbi et Orbi que tu as donné au monde ! Merci pour le bel héritage que tu nous laisses celui d'un pasteur qui sentait l'odeur de ses brebis ! Trois de tes encycliques m'ont profondément marquées : La joie de l'Evangile, Laudato si sur la sauvegarde de la maison commune et Fratelli Tutti sur la fraternité humaine et l'amitié sociale. Que ton âme repose en paix dans la maison du Père Eternel que tu as servi toute ta vie ! Adieu Très Saint Père ! Ton fils Abbé José Mpundu, prêtre de l'archidiocèse de Kinshasa
Tél : +243818133765/+243856467887/+243997030932
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Le Congo perd l'un des ses plus brillants esprits, un monument de la pensée africaine, un philosophe hors pair, un écrivain engagé, un professeur d'élite.
Yves Mudimbe, c’était le sommet de l'intelligence congolaise, une voix lucide, une plume affûtée, un esprit libre.
Son œuvre, immense et complexe, a posé des questions essentielles sur l'Afrique, la colonisation, la connaissance et la déconstruction des regards imposés. Il a osé penser contre, pour mieux penser juste. Il a porté haut le nom du Congo dans les cercles intellectuels du monde entier.
Je lui rends hommage.
Merci, professeur, pour votre rigueur.
Merci pour vos livres, vos idées, votre audace.
Merci d'avoir montré que l’Afrique pense, et qu'elle pense puissamment.
Kuete MBOPEYI Maurice, communément appelé Abbé Katuta, est un prêtre du Diocèse de Luebo dans la Province du Kasaï ( chef-lieu Tshikapa ). Il est originaire du village Mupangu, un village keté à cheval entre la ville de Luebo et celle de Mweka. Il est né le 05/08/ 1950. Après ses études au Congo et en Italie, il a été ordonné prêtre le 26/12/1976.
Revenu de Rome, il est resté à Saint Jean Baptiste en train de donner le cours de latin au Collège Sacré-Cœur de Luebo communément appelé Institut Lunkelu. Il est nommé curé de Mayi Munene Sainte Marie et procure jusqu'en 1982. De Mayi munene, il est nommé Curé de la paroisse Saint Théophile à Kasenga. Et enfin, il sera nommé curé de la Cathédrale Saint Jean Baptiste autour de 2001.
Monsieur l'Abbé Maurice, l'illustre disparu, est de la génération des prêtres classiques qui se sont donnés corps et âme à l’Église catholique pour servir Dieu à travers les visages humains concrets que ce dernier a mis sur leur chemin. Il n'a pas construit sa propre maison dans son village natal, ni encore moins en ville, mais dans toutes les paroisses où il est passé, il a toujours cherché, avec des moyens de bord, à améliorer le visage de la cure, la maison de tous les prêtres. Il était propre, doué d'un sens hygiénique très élevé. Un homme très discipliné dans ses habitudes alimentaires, avec un œil très soigné et regardant. Il avait une certaine rigueur vis-à-vis de lui-même et était exigeant également vis-à-vis de son entourage. Un homme au tempérament et caractère parfois difficiles à supporter. Il supportait difficilement les bêtises. Il était généreux, accueillant et aimait la discipline.
Nous l'avons connu quand il était curé à la paroisse saint Théophile à Kasenga ; il était ponctuel à la messe et aux rencontres de formation dédiées aux fidèles. À sa table ou ses multiples banquets qu'il offrait, on a vu défiler les personnes de toutes les tribus qui composent la mosaïque de sa paroisse. Même à ses frères de tribu, voire à sa mère biologique, il parlait plus en tshiluba qu'en tshikete, la langue de sa tribu. Il fréquentait les prêtres, les religieuses et les laïcs de son diocèse, sans discrimination, et ceux-ci lui rendaient visite.
Présenté souvent par les uns comme insubordonné, pour les autres comme défenseur de la justice et de l'égalité de toutes les tribus, Abbé Maurice Kuete n'a pas eu des relations faciles avec sa hiérarchie. Il a dénoncé les abus dans le diocèse, notamment le détournement et le tribalisme ; ce qui lui a valu le nom de "Muyapantshi". Si certains prêtres étaient d'accord avec ce qu'il disait, ils n'avaient pas cependant le courage de le dire publiquement. Kuete MBOPEYI Maurice dans tout ce qu'il a eu comme problème au diocèse, c'est de dire la vérité, de dire que nous sommes dirigés par les païens. Il exagérait, à de fois, dans ce genre d'affirmation qui heurtait la hiérarchie.
Dernièrement, Monsieur l'Abbé Maurice a séjourné à Kinshasa, dans un orphelinat appelé Maison Enrica de Limete, où il avait trouvé hospitalité, étant donné que cet orphelinat est l'œuvre de son frère de tribu, qui est lui aussi prêtre du Diocèse de Luebo.
L'Abbé Maurice Kuete MBOPEYI est décédé, mais nous qui sommes restés en vie, sommes appelés à lutter contre le tribalisme et les conflits stériles dans l’Église africaine et congolaise. À en croire Evariste Boshab, " il y aurait au sein des communautés ecclésiales, plus qu'en politique, exacerbation de l'affirmation tribale excluant la cohabitation avec les autres tribus... ce qui étonne également, alors qu'ils sont censés servir le même Dieu, nombre de prêtres, dans des documents écrits, sans se gêner, traitent leurs confrères de sorciers acquis à la cause du diable. Sont-ils tous au service d'un même Dieu ? Le tribalisme refroidit la vitalité de la foi : les prêtres se suspectent mutuellement craignant d'être empoisonnés par leurs confrères. Ceci a pour conséquence que chaque curé, à défaut de trouver les religieuses de son hameau natal, remplit la cure des siens (oncles, cousines et nièces), même s'ils sont laïcs, l'essentiel est qu'ils veillent au grain sur tout ce qu'il peut manger, contrôlant faits et gestes des autres, il est question d'assurer, sans faille, sa sécurité ! Quel bel exemple de l'amour du prochain donné par les disciples du christ !". (Evariste Boshab, Pouvoir et droit coutumiers à l'épreuve du temps, p. 103). Ces observations d'un laïc catholique et intellectuel congolais doivent nous interpeller afin de promouvoir la communion entre les prêtres et les Évêque ainsi qu'avec les laïcs. Et s'il faut donner un spectacle et un scandale, qu'ils soient un spectacle et un scandale de communion, et jamais des conflits à caractère tribaliste.
Que Dieu pardonne et accueille Monsieur l'Abbé Maurice kuete MBOPEYI Katuta entre ses bras miséricordieux !
Que Monseigneur Kabangu wa Mutela et le Père Oscar Bimwenyi Kweshi, sans oublier Monsieur l'Abbé Charles Pembi, t'accueillent eux aussi.
Que ma Shombu Mamba, ta mère biologique t'embrasse avec affection !
Waya polu Mupeli!
Nous ne t'oublierons jamais, le Guerrier Keté et Prêtre du Très-Haut !
Le monde du théâtre congolais vient de perdre une figure bien connue par les mélomanes du rire des années 80-90-2000 en la personne de l’actrice Bolingo alias « Boli », mort ce lundi 24 mars terrassée par une longue maladie au Maroc.
Des témoins rapportent que cette grande artiste, de son vrai nom Odia qui a fait briser le petit écran à l’époque de Télé – Zaïre est restée plusieurs mois à la maison dans sa résidence située dans la commune de Ngaliema sans avoir accès aux soins appropriés avant de rejoindre le Maroc. Talentueuse, passionnée, ambitieuse et très engagée dans l’art populaire communément appelé « Maboke » par les mélomanes kinois, Boli rejoint, ainsi, ses anciens compagnons du groupe de théâtre Salongo initié par l’ancien réalisateur de la chaîne nationale, le feu Tshitenge Nsana comme Mopepe, Ebale mondial, Mindondo, son homonyme Odia dit Mama Shako, Kweddy, Shaba, Kokodioko, et autres.
On gardera d’elle sa coiffure assez originale en cheveux naturels style punk de la belle époque.
Elle part avec toute une génération d’artistes qui ont fait le bonheur et la gaité de toute une nation durant une période de la vie assez riche à l’époque du Maréchal Mobutu et disparus dans une indifférence totale des autorités publiques et de leurs fans.