Le procès intenté par le Rwanda contre le journaliste camerounais Charles Onana risque d’éclabousser la classe politique rwandaise du fait de certaines dénonciations qui frisent des contre-vérités sur le génocide de 1994. Le témoignage du colonel belge à la retraire Luc Marchal, commandant des casques bleus de l’ONU dans la ville de Kigali à l’époque des faits, est percutant.
Cet officier belge a soutenu devant les juges français que la branche armée du FPR a été la première à perpétrer un massacre de masse le 7 avril, soit 24 heures après l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana, estimant que tout a été planifié parce qu’on ne peut pas abattre l’avion présidentiel par hasard.
Venu témoigner en faveur de l’accusé Onana, il rejette les accusations de négationnisme en soutenant que le livre mis ainsi en cause est un «ouvrage scientifique», fruit de 10 ans de recherches qui ont abouti à la soutenance d’une thèse à l’Université Lyon III, obtenue en 2017 « avec félicitations du jury».
La France qui porte le lourd fardeau du génocide de 1994 pour avoir exhorté la RDC à ouvrir ses frontières afin d’accueillir les réfugiés rwandais qui fuyaient l’avancée du FPR, est obligée d’entretenir cette ambivalence diplomatique comme pour plaire à Kigali. Et pour conséquence : insécurité récurrente à l’Est de la RDC pour piller ses ressources minières.
L’arme du mensonge utilisée par le pouvoir rwandais bénéficie encore du soutien de la Communauté Internationale. Cette dernière fait fi de tous les rapports des Nations Unies dénonçant la présence des forces régulières rwandaises en territoire congolais.
Par ailleurs, le gouvernement rwandais tente sciemment de torpiller l’accord de Luanda en conditionnant le retrait de ses troupes du sol rd-congolais par la neutralisation des FDLR. Au moins, Kigali reconnaît que ses troupes ont traversé les frontières congolaises, violant ainsi l’intégrité territoriale d’un pays souverain. Chantage pur et simple.
Pourtant, la médiation angolaise avait proposé un plan à deux volets : le premier pour la neutralisation des FDLR et le second pour le retrait des Forces rwandaises. Le Rwanda refuse obstinément à tirer les conséquences de la violation du droit international. Mais, on ne peut pas continuer de tromper tout le monde et tous les temps.
Pour rappel, le procès en cours de Charles Onana est le second en France sur le génocide de 1994. Le premier, en 2022, avait débouché sur une relaxe de la journaliste française Natacha Polony.
La Pros.
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